Annoncé en 2021, ce petit walking sim équatorien nous avait tout de suite attiré, malgré le thème du football, pas forcément dans le cœur des membres de la rédaction. Sa direction artistique radicale et l’ambiance qui s’en dégageait semblaient rafraîchissantes. Il aura finalement fallu attendre quatre ans de plus pour le voir arriver sur Steam en ce début d’année. Si Despelote propose quelques mécaniques de gameplay sympathiques, c’est avant tout une courte aventure narrative, basée sur la vie d’un des développeurs. Et c’est franchement chouette.
Genre : Walking sim | Développeurs : Julián Cordero, Sebastian Valbuena | Éditeur : Panic | Plateforme : Steam | Prix : 13,99 € | Configuration recommandée : i5-8600K / Ryzen 5 2600, 16 Go de RAM, GTX 1660 / RX 580 | Langues : espagnol, sous-titres en français | Date de sortie : 01/05/2025 | Durée de jeu : un peu moins de deux heures
Test effectué sur une version Steam fournie par l’éditeur.
Tranches de vie
Dire que Despelote est original est la moindre des choses. Tout d’abord, difficile de ne pas remarquer les graphismes. Les décors sont travaillés à partir de prises de vues réelles, sur lesquelles les artistes ont appliqué des filtres bien violents, pour arriver à un résultat monochrome très bruité. Par-dessus, les personnages sont grossièrement dessinés en 2D, comme s’ils étaient faits de papier. Il s’en dégage une atmosphère un peu particulière, mais néanmoins immersive. D’autre part, le doublage en espagnol est très réussi, et les sous-titre s’affichent dans des bulles près des personnages. L’histoire, quant à elle, semble plus ou moins autobiographique, puisqu’elle suit la vie de Julián Cordero, directeur artistique et développeur principal, lorsqu’il avait huit ans. Elle nous raconte, avec notamment des passages en voix off flirtant avec le documentaire, comment il a vécu la phase de qualification de l’équipe nationale de football d’Équateur en 2001 pour la coupe du monde 2002. Étonnamment, alors que le sujet en lui-même ne m’intéressait pas spécialement, j’ai particulièrement apprécié l’approche et la mise en scène, très décalée par rapport aux autres productions vidéoludiques. C’est beau et très nostalgique, malgré le contexte plutôt joyeux.
Et le foot, dans tout ça ?
Alors que Despelote est avant tout un walking sim, il propose cependant quelques autres briques de gameplay. Il y a un jeu de foot en vue de dessus, auquel notre personnage joue, et dont je n’ai pas grand-chose à dire : ça fonctionne très bien, mais c’est sans doute beaucoup plus facile à la manette… Ces passages interviennent à des moments bien précis, et s’intègrent parfaitement dans la narration sans jamais être trop longs. L’autre élément, toujours rattaché au football, est la possibilité de jouer avec un ballon, lorsqu’on est en vue subjective. Ce n’est pas toujours évident de viser, mais ça marche, là aussi, vraiment bien. Pour le reste, c’est assez classique, avec un déplacement relativement rapide vu les zones à parcourir, et quelques éléments interactifs, présentés dans le style « papier découpé », ce qui fait qu’on ne peut pas les rater.
Pour vous donner une idée, voici des extraits de gameplay en mouvement. Notez que la compression YouTube est un peu à la peine avec tout ce grain :
Une expérience à part
Despelote est un walking sim narratif vraiment à part. Avec son approche autobiographique et un point de vue pratiquement documentaire, il propose quelque chose de jamais vu. On prend plaisir à découvrir la vie d’un petit garçon fan de foot au début des années 2000, avec une bonne dose de nostalgie. L’aspect graphique le démarque également de ce qu’on a l’habitude de voir, et ça rend plutôt bien en jeu. Il offre aussi quelques mécaniques de gameplay originales, qui portent bien le propos, sans prendre trop de place. Si vous appréciez le genre, jetez-y un œil, ne serait-ce que pour encourager ce genre de productions indépendantes.
Si vous êtes intéressé par Despelote, il est actuellement en promotion à –20 % sur Steam, soit 11,20 € jusqu’au 10 juillet.
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