TEST Monster Hunter Wilds : La chasse est ouverte
Monster Hunter, voilà deux mots qui suffisent à provoquer des frissons chez certains. Et pour preuve, la série éponyme a su s’exporter du pays au soleil levant il y a de cela une vingtaine d’années et conquérir les consoles aussi bien que le cœur de millions de joueurs à travers le monde. Depuis les premiers opus sur PS2 et PSP, la licence a parcouru un long chemin jusqu’à connaître son premier grand bouleversement que fut Monster Hunter: World avec ses biomes dynamiques et ouverts sans temps de chargement. Une véritable révolution pour la licence et les jeux du genre. Depuis, la licence s’était offerte Monster Hunter: Rise, techniquement moins impressionnant compte tenu de son support, la Nintendo Switch, mais qui avait malgré tout, et lui aussi, révolutionné la licence à sa manière grâce aux Chumskys, de fidèles acolytes canins faisant office de montures offensives. Nous sommes désormais début 2025 et Capcom sort Monster Hunter: Wilds qui promet une des plus grandes libertés que la licence n’ait jamais connue avec des écosystèmes dynamiques et des biomes changeants. Ce nouveau titre parviendra-t-il à tenir la dragée haute par rapport à ses prédécesseurs ou ne sera-t-il qu’une énième déclinaison ?
Test réalisé sur Xbox Series X à l’aide d’une copie envoyée par l’éditeur
Cap sur les terres interdites
L’aventure de Monster Hunter: Wilds prend place dans les Terres interdites, des terres loin à l’est que la guilde pensait inhabitées depuis des millénaires. Le jeu débute par une cinématique dans laquelle on aperçoit une Wyvern attaquant des villageois apeurés. Dans le chaos, un jeune homme parvient à se sauver en s’échappant de son village. Errant seul pendant plusieurs jours, il finit par être retrouvé par des explorateurs de la guilde. Quelle ne fut pas la surprise des explorateurs face au corps gisant d’un jeune homme, seul, au beau milieu de ces terres désolées et théoriquement inhabitées. Une fois remis sur pied, celui-ci veut retrouver les siens, mais aussi et surtout, connaître la Wyvern qui a attaqué le village. Dans sa grande générosité, la guilde fait alors appel à un chasseur hors pair pour cette expédition en terres inconnues : vous.
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Pour les joueurs, l’aventure débute avant tout par la création de leur personnage et celle de leur palico, fidèle acolyte poilu cher à la licence et au cœur des joueurs. Très complet, l’éditeur de personnages permet de créer des héros jusqu’au moindre des détails : hauteur de nez, largeur des oreilles, couleur des dents… Tout y passe. Libre au joueur de créer un personnage qui lui ressemble ou un héros chimérique qui ferait rougir de jalousie les dieux grecs. Idem pour le palico, à l’exception de la couleur de ses moustaches qui ne pourront pas être farfelues.
Vint alors l’introduction de notre héros dans les cinématiques et surprise ! L’une des premières nouveautés de cet opus, et pas des moindres : le chasseur parle. Terminé les hochements de tête et autres grognements, désormais, notre chasseur a vraiment le droit à la parole. Même si cette ligne peut prêter à sourire, c’est la première fois qu’un personnage principal peut s’exprimer pleinement dans Monster Hunter. Auparavant, les héros ne faisaient qu’acquiescer à chaque ordre. Entièrement en français, notre héros et les autres protagonistes sont doublés par des comédiens de doublages connus et reconnus. Si cette nouveauté est la bienvenue, la voie du doublage peut ne pas correspondre au timbre de voix choisi lors de la création du personnage. Ce n’est qu’un détail, mais les puristes y trouveront quelque chose à dire. Notre héros n’est pas le seul à être doté d’une voix, puisque les palicos s’y mettent aussi. Paramètre qu’il est possible de désactiver pour ne laisser place qu’aux miaulements et ronrons habituels lors de la création du Palico et qui deviendra alors la valeur de référence pour tous les palicos du jeu.
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Rapidement, notre chasseur arrive à son premier camp de base où il retrouve tous les indispensables d’un chasseur. Une boutique pour acheter des consommables, une forge, une aire d’entraînement et, bien entendu, des quêtes. Le camp fait aussi office de hub multijoueur et il est désormais possible de créer des clans. Des factions personnelles pouvant compter de nombreux joueurs. Cependant, la limite de coopération simultanée reste quant à elle de 4 joueurs.
Si la licence Monster Hunter nous a habitués à de gigantesques hubs centraux très éloignés des zones de conflits et de chasses, il n’en est rien dans Monster Hunter: Wilds. Étant ici en qualité d’explorateur/chasseur, le camp se veut très sommaire et surtout portatif. Pour ainsi dire, chaque zone possède son camp de base et il n’y a plus de délimitations physiques, ni même de chargement entre les zones de chasse et le camp. Cette nouveauté est non seulement très appréciable puisqu’elle facilite les va-et-vient entre les zones de chasse et le campement, mais aussi, elle est très cohérente. En effet, les explorateurs n’ont pas le luxe de s’encombrer d’objets inutiles, ils sont par définition nomades. Il n’est donc plus possible d’acheter des armes, mais seulement de les forger, comme il n’existe plus de cuisines ni de cuisiniers palicos. Seule votre broche BBQ portative saura vous repaître et vous donner les bonus requis aux va-t-en-guerre.
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Dans les précédents opus, la licence nous avait également habitués à interpréter le rôle du chasseur fraîchement débarqué en terre inconnue devant faire ses preuves. Il devait alors accepter des missions de plus en plus difficiles jusqu’aux ultimes quêtes. Or, dans l’histoire de Monster Hunter: Wilds, la plupart du temps, ce n’est pas le chasseur qui part en chasse, mais le chasseur qui est traqué. En effet, les rôles sont souvent inversés. Les quêtes principales sont scénarisées et les chasses surviennent la plupart du temps par la force des choses durant l’aventure. Des monstres surgissent durant une traversée, d’autres attaquent un village à proximité. Il nous a fallu quatorze heures pratiquement en ligne droite pour venir à bout de l’aventure principale qui laisse place ensuite aux quêtes de haut rang et à tout le contenu endgame. Une fois n’est pas coutume, c’est en terminant l’aventure principale de Monster Hunter: Wilds que les choses sérieuses commencent. Et c’est là toute la richesse des jeux de la licence : une énorme rejouabilité et de nouveaux contenus gratuits fréquents.
Des combats saupoudrés de nouveautés
Il serait malvenu de parler de Monster Hunter: Wilds sans parler de son gameplay. Contrairement aux précédents opus où il était possible de distinguer les quêtes dites “du village” et les quêtes de Guilde à faire en solitaire ou en multijoueur, Monster Hunter: Wilds ne propose plus qu’une seule option, à savoir : une quêtatrice. Ce qui a, in fine, l’avantage de faciliter la compréhension des mécaniques propres aux missions. Faisant office d’émissaire de la Guilde, c’est auprès d’elle qu’on peut choisir et lancer des missions en solitaire ou en multijoueur via des lobbys. Des joueurs peuvent aussi vous rejoindre en cours de route grâce aux fusées de détresse. Cependant, si aucun autre joueur ne répond à l’appel, ce sont les chasseurs PNJ membres de l’expédition qui viendront en renfort. Si cette autre nouveauté semble presque anodine, il n’en est rien. En effet, Monster Hunter possède des mécaniques bien à lui et un gameplay exigeant. Les joueurs chevronnés ont tendance à gravir rapidement les niveaux de difficulté, tandis que les plus novices peinent à valider les premières quêtes. Rares sont les vétérans à prêter main forte aux chasseurs débutants et Capcom l’a bien compris. Grâce à cette nouvelle mécanique, les novices n’auront plus à compter que sur eux-mêmes pour remplir les conditions de leurs quêtes, facilitant ainsi la prise en main. Par ailleurs, le jeu propose aussi de nombreux didacticiels ainsi que des recommandations d’équipement tout au long de l’aventure pour les non-initiés.
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En ce qui concerne les combats en eux-mêmes, Wilds propose de nombreuses nouveautés. Premièrement, il n’y a pas de nouvelles armes. Nous retrouvons les 14 classes d’armes représentées dans les derniers opus. Cependant, elles proposent toutes de nouvelles combinaisons d’attaques et de nouvelles actions. En effet, certaines armes permettent désormais de réaliser des attaques furtives ou encore des duels de force avec des monstres à l’aide de QTE très grisantes. Le mode focus est l’une des autres nouveautés phares de cet opus, car il permet de viser précisément, grâce à un réticule, les zones à frapper avec vos armes. Là où certaines armes étaient parfois rudimentaires dans leur maniement, à cause de l’amplitude de leurs attaques, il est à présent possible de pivoter facilement pour orienter les coups et ainsi éviter les attaques manquées. De plus, le mode focus met en évidence les zones blessées des monstres. En réalisant une attaque dite “focus” sur ces mêmes zones, le chasseur brise alors la partie du monstre et récolte automatiquement des composants. Là où il fallait auparavant se contenter des 3 dépeçages et des récompenses de fin de mission pour obtenir du loot, le mode focus permet à présent de récolter de nombreux matériaux pendant les combats. Une véritable aubaine pour les chasseurs.
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Des écosystèmes riches et prospères
Parmi tous les opus que la licence Monster Hunter nous a offerts, Monster Hunter: Wilds est de loin celui qui possède les mécaniques environnementales les plus abouties. Le jeu propose une grande richesse en matière de faune et de flore ainsi que plusieurs zones différentes avec de somptueux panoramas que les aficionados du mode photo captureront sous tous les angles. Chacune de ces zones est parfois soumise à des aléas climatiques dynamiques et a, par conséquent, des environnements changeants. Une même carte peut changer du tout au tout entre deux missions et sa faune ainsi que sa flore sont, elles aussi, affectées. De plus, certains monstres ne se montrent que dans certaines conditions particulières. Par exemple, le Uth Duna ne fera son apparition que lorsqu’une zone sera immergée sous les flots. Les monstres croisés varient donc en fonction des facteurs météorologiques. En ce qui concerne le bestiaire, Monster Hunter Wilds propose un très vaste bestiaire qui promet de s’étoffer au fil du temps. Certains d’entre eux n’avaient pas pointé le bout de leur bec depuis un certain temps, à l’image du Yan Kut-Ku, le Gypcéros ou le Congala qui nous viennent tout droit des premiers opus. Les nouveaux monstres sont, eux aussi, très convaincants.
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Non seulement les zones sont changeantes, mais elles sont aussi particulièrement étendues. Parfois même sur plusieurs niveaux. Un véritable dédale en somme. Bien que l’aspect labyrinthique de ces zones soit particulièrement opportun puisqu’il donne le vertige face à l’immensité, il est, d’un autre côté, pernicieux tant il y a de quoi s’y perdre. Sans compter sur un HUD qui est encore de nouveau très chargé et qui manque de clarté.
Fort heureusement, le jeu facilite la navigation grâce, tout d’abord, au retour des navicioles qui permettent de pister efficacement les cibles en suivant les traces des monstres ou les odeurs des composants disséminés ici et là. Ensuite, à l’image de Chumsky dans Monster Hunter: Rise, les Seikret sont les nouvelles montures de Wilds et peuvent, elles aussi, pister automatiquement les monstres tels des missiles à têtes chercheuses. Équipés d’une sacoche, ils permettent également de récupérer le matériel fourni par la guilde lors des différentes missions et remplacent ainsi les anciens coffres des débuts de zones des précédents Monster Hunter. Les Seikret portent aussi une sacoche contenant une arme secondaire, ce qui permet aux chasseurs d’avoir une arme de rechange en cas d’imprévu ou de préférence : changer les dégâts élémentaires, obtenir ou abandonner un bouclier, etc.
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Techniquement parlant, Monster Hunter Wilds tire pleinement parti du RE Engine, le moteur interne de Capcom, pour offrir des environnements somptueux, et ce, sans aucun problème notable de clipping hormis de rares ralentissements. Côté performances, le jeu propose plusieurs modes graphiques : performance, qualité et équilibré. Malheureusement, le mode performance souffre d’un rendu graphique très dégradé, tandis que le mode qualité peine à offrir une fluidité acceptable. Le mode équilibré s’est donc imposé comme le meilleur compromis. Enfin, la bande originale du titre est cohérente, mais bien trop discrète hors quelques scènes. Le thème emblématique de la série cher aux fans de la licence est quant à lui aux abonnés absents, ce qui est dommage.
Verdict
Monster Hunter: Wilds marque un tournant assuré pour la licence en offrant un monde ouvert dynamique où l’environnement joue un rôle clé dans l’expérience de chasse. Avec ses biomes évolutifs, ses nouvelles mécaniques de gameplay et son bestiaire enrichi, il renouvelle intelligemment la formule sans trahir l’essence même de la saga. Sans compter sur le scénario qui tient ici une place importante là où il était très secondaire, voire illusoire dans les précédents opus. Monster Hunter: Wilds s’impose comme une aventure immersive et ambitieuse, qui saura séduire aussi bien les vétérans que les nouveaux venus dans l’univers de Monster Hunter.
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