Cisjordanie occupée : l'ONU demande une enquête sur l'"apparente exécution sommaire" de Palestiniens
On les appelle "unités zéros". Ces forces paramilitaires, inconnues du grand public, font de nouveau parler d’elles ces derniers jours aux Etats-Unis. A l’origine de ce retour en pleine lumière : l’auteur présumé de la fusillade contre deux membres de la Garde nationale à Washington a un temps travaillé pour elles en Afghanistan. Le directeur de la CIA John Ratcliffe l’a lui-même confirmé à CBS News jeudi 27 octobre : "Le suspect a auparavant travaillé avec le gouvernement américain, y compris la CIA, en tant que membre d’une force partenaire à Kandahar", a-t-il fait savoir.
Lesdites "unités zéro" étaient exclusivement composées de ressortissants afghans et opéraient sous l’égide de la Direction nationale de la sécurité (NDS), l’agence de renseignement créée avec le soutien de la CIA pour appuyer le précédent gouvernement afghan, soutenu par les États-Unis. Anciennement connues sous le nom "d’équipes de poursuite antiterroriste", ces unités ont été entraînées à mener des raids nocturnes et des missions clandestines à travers l’Afghanistan pendant la guerre menée par les États-Unis. Au moment du retrait américain en août 2021, ces unités ont été officiellement intégrées aux services de renseignement afghans. Elles comptaient alors des milliers de membres.
Lors de la prise de contrôle éclair du pays par les talibans, alors que l’armée afghane se désagrégeait et que l’armée américaine s’efforçait d’évacuer des milliers de personnes, les unités zéro ont joué un rôle essentiel dans la sécurisation des dernières bases américaines et de l’Otan à Kaboul, la capitale afghane. Certains de leurs membres ont ensuite pu être évacués vers les États-Unis. Le suspect de l’attaque survenue mercredi à Washington en fait partie. Selon trois personnes proches du dossier citées par le New York Times, il avait obtenu l’asile du gouvernement américain en avril dernier.
Au moment du retrait américain, plusieurs responsables afghans avaient déclaré au New York Times que leurs salaires pendant leur mission au sein de ces unités leur avaient été versés par la CIA. L’ONG internationale Human Rights Watch révèle d’ailleurs que la CIA était largement impliquée dans le recrutement, l’entraînement et la supervision de ces unités.
Mais ces unités avaient également la réputation d’être impitoyables, ce qui leur a souvent valu d’être qualifiées d'"escadrons de la mort" par les organisations de défense des droits de l’homme. Dans un rapport de 2019, Human Rights Watch a ainsi documenté l’implication de ces forces dans plusieurs affaires "d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées, de frappes aériennes indiscriminées, d’attaques contre des installations médicales et d’autres violations du droit international humanitaire".
En 2018, une "unité zéro" a été accusée d’avoir mené un raid contre une maison dans la province afghane de Nangarhar, au cours duquel elle aurait abattu cinq membres d’une même famille, dont une femme âgée et un enfant, toujours selon cette ONG. Si la CIA a jusqu’à présent nié les allégations de brutalité au sein de ces unités - et accusé les talibans d’être à l’origine de cette "propagande mensongère" -, le New York Times rappelle qu’un ex-combattant afghan de ces forces s’est déjà vu refuser l’asile aux Etats-Unis, sur la base d’accusations portées par Human Rights Watch.

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Vladimir Poutine a posé ses conditions jeudi 27 novembre, en affirmant que la Russie ne cesserait les hostilités en Ukraine que si les forces de Kiev acceptaient de se retirer des territoires dont Moscou revendique l’annexion. Faute de quoi l’armée russe les prendra "par la force", a menacé le maître du Kremlin, dont les déclarations interviennent alors que les Etats-Unis ont présenté la semaine dernière un plan visant à mettre fin à la guerre, qui a été perçu comme largement favorable aux Russes. Ce texte a été amendé le week-end dernier après des consultations avec les Ukrainiens et doit désormais être présenté à Moscou, où l’émissaire américain Steve Witkoff est attendu la semaine prochaine.
Les infos à retenir
⇒ Ukraine : des perquisitions en cours visant le bras droit de Volodymyr Zelensky
⇒ La Belgique redit son opposition à l'utilisation des avoirs russes pour financer l'Ukraine
⇒ Viktor Orban à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine
Dans une lettre datée de jeudi, le Premier ministre belge Bart De Wever a réaffirmé son opposition à l'utilisation par l'UE des avoirs russes gelés pour financer l'Ukraine, menaçant ainsi la viabilité du dispositif. "Pourquoi nous aventurer ainsi dans des terrains juridiques et financiers inconnus ?", interroge le conservateur flamand dans ce courrier de quatre pages à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ce dispositif, prévoyant un recours aux avoirs gelés de la banque centrale russe, dont l'essentiel se trouve en Belgique, est "à mon avis, fondamentalement erroné", souligne-t-il.
La Commission européenne a proposé une utilisation de ces avoirs pour financer un "prêt de réparation" de quelque 140 milliards d'euros à l'Ukraine, que Kiev ne rembourserait que si la Russie paie des réparations de guerre. L'Allemagne, les pays baltes, les pays scandinaves, la Pologne et les Pays-Bas y sont très favorables. Mais l'opération, complètement inédite, soulève de nombreuses interrogations, et pas seulement en Belgique. La Banque centrale européenne (BCE) s'inquiète d'éventuelles turbulences sur les marchés financiers, et d'une possible déstabilisation de l'euro.
Bart De Wever redoute quant à lui que son pays paie seul les pots cassés en cas de problème, et soit exposé à d'éventuelles représailles russes. "Je ne ferai jamais porter à la Belgique seule les risques et les dangers qui découleraient de l'option d'un prêt de réparation", écrit-il.
Des perquisitions visant Andriy Yermak, puissant chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, sont en cours ce vendredi 28 novembre, a annoncé l’agence nationale anticorruption ukrainienne (NABU). "Le NABU et le SAP (le parquet spécialisé anticorruption) mènent actuellement des actes d’enquête chez le directeur de cabinet du président de l’Ukraine. Ces opérations sont autorisées et s’inscrivent dans le cadre d’une enquête", a indiqué le NABU dans un communiqué, annonçant "plus de détails à venir".
Cette affaire éclate au moment où Kiev mène des pourparlers très difficiles avec les Etats-Unis sur un plan visant à mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Andriy Yermak, 54 ans, en poste depuis 2020, est le négociateur clé dans ce processus. Il a confirmé les perquisitions à son domicile : "Les enquêteurs n'ont aucun obstacle" et ont reçu un "accès complet à mon appartement", a-t-il assuré sur Telegram. "Mes avocats sont sur place et interagissent avec les forces de l'ordre", a ajouté le responsable en assurant coopérer "pleinement" avec les enquêteurs.
Ces enquêtes seraient liées à un des pires scandales de corruption de la présidence Zelensky qui secoue le pays ces dernières semaines et a déjà conduit à la destitution de deux ministres, selon plusieurs députés de l'opposition. Le scandale a éclaté début novembre, quand le NABU a dévoilé un "système criminel", orchestré selon les enquêteurs par un proche du président et qui a permis de détourner 100 millions de dollars (environ 86 millions d'euros) dans le secteur énergétique.
Ancien producteur de cinéma et juriste spécialisé en propriété intellectuelle, Andriy Yermak est largement considéré comme le deuxième homme le plus influent du pays derrière le président Zelensky. Son influence sur ce dernier suscite des interrogations jusque dans l'équipe présidentielle. Ses critiques l'accusent notamment d'avoir concentré trop de pouvoir.
Le président russe Vladimir Poutine a salué vendredi la position "équilibrée" de la Hongrie sur l'Ukraine, lors d'une rencontre au Kremlin avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban. "Je connais votre position équilibrée sur la question ukrainienne", a déclaré le président russe à Viktor Orban, qui s'oppose au sein de l'Union européenne aux sanctions contre la Russie et critique le soutien à Kiev.
De son côté, le dirigeant hongrois a annoncé que son pays continuerait à acheter des hydrocarbures à la Russie à l'avenir. "Je tiens à réaffirmer que les approvisionnements énergétiques en provenance de Russie constituent actuellement la base de l'approvisionnement énergétique de la Hongrie et qu'ils le resteront à l'avenir", a-t-il déclaré selon des propos retransmis à la télévision.
Lors d'une visite aux Etats-Unis début novembre, le dirigeant nationaliste a obtenu de Donald Trump une dérogation aux sanctions américaines liées au pétrole russe, valable un an. Rare dirigeant européen proche à la fois du président américain et du président russe, Viktor Orban n’a pas cherché à diversifier réellement les importations de son pays depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 et dépend fortement du pétrole russe. Depuis son retour au pouvoir en 2010, il a rencontré Vladimir Poutine 15 fois. La rencontre de vendredi est leur quatrième depuis le début de la guerre en Ukraine.
La fille de l'ex-président sud-africain Jacob Zuma a démissionné du Parlement après des accusations de recrutements de Sud-Africains au profit de la Russie pour qu'ils combattent en Ukraine, a annoncé vendredi lors d'une conférence de presse le directeur du parti MK, fondé et présidé par son père.
Présents dans la salle, ni Duduzile Zuma-Sambudla ni son père, président du pays de 2009 à 2018, ne se sont exprimés. Sa propre sœur l'avait accusée la semaine passée d'être impliquée dans le recrutement de 17 Sud-Africains, qui ont lancé des appels de détresse à l'actuel président Cyril Ramaphosa en se disant coincés dans la région ukrainienne du Donbass.
Selon Kiev, 1 426 ressortissants de 36 pays africains ont été identifiés dans les rangs russes, mais le chiffre des combattants étrangers pourrait être bien plus élevé.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi doit se rendre en Russie la semaine prochaine, a annoncé vendredi son ministère, au moment où les Etats-Unis tentent de mettre fin à la guerre en Ukraine.
Le patron de la diplomatie chinoise doit prendre part lundi et mardi au 20e cycle des entretiens sur la coopération stratégique et sécuritaire entre les deux partenaires et alliés, a indiqué devant des journalistes la porte-parole des Affaires étrangères chinoises, Mao Ning. Convié par le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, Wang Yi "aura des échanges de vue exhaustifs sur des questions internationales et régionales de préoccupations mutuelles", a expliqué la diplomate chinoise, sans évoquer le conflit en Ukraine.

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Le pas de tir du cosmodrome russe de Baïkonour, au Kazakhstan, a subi des dommages jeudi 27 novembre lors du décollage d’une fusée Soyouz emportant un équipage russo-américain vers la Station spatiale internationale, a indiqué l’agence spatiale russe Roscosmos. "Nous avons relevé des dommages sur plusieurs éléments" du pas de tir, a écrit Roscosmos sur les réseaux sociaux, après l’inspection de ces installations qui sont les seules à permettre à la Russie de faire décoller des vols habités.
L’agence spatiale a cependant assuré que "tous les matériels de réserve sont disponibles pour la réparation", et que le pas de tir serait remis en état "dans les plus brefs délais".
Des blogs russes spécialisés ont de leur côté affirmé que la Russie ne serait durablement pas en mesure d’assurer le lancement de vols habités, estimant que les dommages subis par les installations lors du décollage de jeudi étaient importants.
La mission Soyouz MS-38, emportant les cosmonautes russes Sergueï Koud-Svertchkov et Sergueï Mikaïev ainsi que l’astronaute américain Chris Williams, a décollé de Baïkonour jeudi à 10h27 (heure française). Le vaisseau s’est par la suite arrimé à la Station spatiale internationale (ISS) sans dommage, selon Roscosmos.
L’espace est un des rares domaines dans lesquels s’est poursuivie la coopération entre la Russie et les Etats-Unis après le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022.

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Vers une défense antiaérienne européenne connectée ? C’est la promesse faite par l’entreprise publique italienne Leonardo, qui a présenté jeudi 27 novembre un système pointu d’intelligence artificielle. Sa mission : connecter les radars, missiles et systèmes de commandement européens pour neutraliser de potentielles menaces russes. Un fonctionnement inspiré du dôme de fer israélien, opérationnel depuis 2011. "Il s’agit d’un modèle important pour la sécurité de l’Italie, de l’Europe et des pays de l’Otan dans les années à venir", a déclaré Roberto Cingolani, directeur général de Leonardo, lors de la présentation du système aux hauts responsables de l’armée italienne. Selon lui, ce système baptisé "Michelangelo" sera opérationnel dès "fin 2027".
L’idée est de permettre à n’importe quel pays européen de pouvoir l’utiliser, alors que chacun empile aujourd’hui des systèmes différents, achetés à des industriels et à des pays parfois concurrents. D’un côté, l’Allemagne a pris la tête d’un projet de bouclier aérien européen (ESSI) basé notamment sur des équipements américains (Patriot) et israéliens (Arrow 3) et a été suivie par une vingtaine de pays - dont le Royaume-Uni, la Suède et la Finlande. De l’autre, plusieurs Etats comme l’Italie ou la France se sont montrés critiques d’un système basé sur des technologies non-européennes et ont préféré privilégier le système franco-italien SAMP-T.
Pour Leonardo, Michelangelo pourrait permettre de réconcilier ces deux visions : "Le système est conçu pour être ouvert, c’est-à-dire compatible avec les actifs et les plateformes défensives d’autres pays et conformément aux normes de l’Otan, précise le groupe italien. Roberto Cingolani a également fait valoir que ce système sera essentiel pour les pays d’Europe de l’Est, "qui ne sont peut-être pas en mesure d’utiliser des systèmes haut de gamme tels que le F-35 ou le Patriot, mais pourraient néanmoins intégrer leurs ressources existantes dans un bouclier plus large".
Le dispositif a aussitôt reçu le soutien du ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, qui a à son tour souligné que "chaque pays peut y intégrer ses propres technologies". "Ensemble, nous pouvons coopérer pour créer un système de défense très avancé contre tous les types de menaces, des missiles hypersoniques aux petits drones, car les menaces se présentent aujourd’hui sous de nombreuses formes différentes", a-t-il ajouté depuis Paris après une rencontre avec son homologue française Catherine Vautrin. Reste à voir si les gouvernements européens iront au-delà d’un soutien rhétorique et s’accorderont pour financer ce projet de défense de leur espace aérien.

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