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Reçu aujourd’hui — 24 novembre 2025 6.2 📰 Infos Monde

Le rachat de Ceconomy, pilier du commerce électronique allemand, par le chinois JD.com ne fait guère de remous outre-Rhin

24 novembre 2025 à 11:00
Le géant de l’e-commerce a récupéré à la mi-novembre 70,9 % du capital du groupe allemand propriétaire des enseignes très populaires Saturn et MediaMarkt. L’opération devrait être finalisée fin 2026.

© Yves Herman / REUTERS

Le détaillant en électronique MediaMarkt, à Sint-Pieters-Leeuw, en Belgique, le 4 avril 2016.

Pourparlers sur l’Ukraine : une "paix réelle" nécessite "beaucoup plus", dit Volodymyr Zelensky

24 novembre 2025 à 10:56

A l’issue de négociations en Suisse ce dimanche 23 novembre, la Maison-Blanche a salué dans un communiqué commun avec la délégation ukrainienne des "pourparlers constructifs, concentrés sur l’objectif et respectueux, insistant sur l’engagement commun de parvenir à une paix juste et durable". Les discussions de Genève, officiellement closes, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points du président américain Donald Trump visant à mettre fin au conflit provoqué par près de quatre ans d’invasion russe. Résultat : les Etats-Unis et l’Ukraine ont affirmé qu’un "futur accord" de paix "devra pleinement respecter la souveraineté" de Kiev. Un premier pas.

Les infos à retenir

⇒ Washington et Kiev affirment qu’un accord de paix maintiendra la "pleine souveraineté" de l’Ukraine

⇒ Volodymyr Zelensky salue les avancées des pourparlers mais dit qu’une "paix réelle" nécessite "beaucoup plus"

⇒ Ukraine : 4 morts et 17 blessés dans une attaque russe contre Kharkiv

Volodymyr Zelensky salue les avancées des pourparlers mais dit qu’une "paix réelle" nécessite "beaucoup plus"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué ce lundi des avancées au lendemain de pourparlers à Genève entre Américains, Ukrainiens et Européens, mais a estimé qu’il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie.

"Dans les étapes que nous avons coordonnées avec la partie américaine, nous avons réussi à inclure des points extrêmement sensibles", a indiqué Volodymyr Zelensky lors d’une conférence virtuelle en Suède. "Ce sont des étapes importantes, mais pour parvenir à une paix réelle, il faut plus, beaucoup plus", a-t-il ajouté.

De son côté, le Kremlin a dit ce matin n'avoir "reçu aucune information" au lendemain des pourparlers à Genève. "Nous n'avons encore rien reçu officiellement", a affirmé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov lors de son point presse quotidien auquel participait l'AFP, ajoutant toutefois savoir que des "modifications" ont été apportées à la proposition des Etats-Unis pour mettre fin au conflit avec l'Ukraine.

Washington et Kiev affirment qu’un accord de paix maintiendra la "pleine souveraineté" de l’Ukraine

Les Etats-Unis et l’Ukraine ont affirmé dans la nuit de dimanche à lundi qu’un "futur accord" de paix pour mettre fin au conflit avec la Russie "devra pleinement respecter la souveraineté" de Kiev, à l’issue de pourparlers "constructifs" à Genève entre Américains, Ukrainiens et Européens. La Maison-Blanche a par ailleurs salué ces discussions en Suisse, en présence du secrétaire d’Etat Marco Rubio, qui ont constitué "un pas en avant significatif" vers un règlement de paix dans ce pays européen en guerre. Le chef de la diplomatie américaine s’était dit auparavant "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, même si de nombreuses inconnues demeurent.

Un bref communiqué commun publié à l’issue de ces discussions précise qu’au terme de leurs échanges diplomatiques, les Etats-Unis et l’Ukraine ont "rédigé une nouvelle version, affinée, d’un cadre (pour un accord) de paix".

Ukraine : 4 morts et 17 blessés dans une attaque russe contre Kharkiv

Une attaque russe nocturne sur la ville ukrainienne de Kharkiv, la deuxième plus peuplée du pays avant l’invasion lancée par Moscou en février 2022, a fait quatre morts et 17 blessés, a annoncé son maire dans la nuit de dimanche à lundi. "On dénombre 17 blessés. Quatre personnes ont trouvé la mort", a déclaré Igor Terekhov, maire de cette ville proche de la frontière russe. "Malgré les négociations" de paix concernant l’Ukraine, "les troupes russes ont attaqué […] des immeubles d’habitation", a-t-il ajouté.

D’après les services d’urgence, les frappes ont été conduites au moyen de drones, ont détruit des bâtiments et provoqué des incendies dans trois immeubles résidentiels et une infrastructure civile. La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un rude hiver en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d’autres installations côté russe.

Le président turc Erdogan va parler de l’Ukraine avec Poutine lundi

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré dimanche qu’il s’entretiendrait ce lundi avec son homologue russe Vladimir Poutine, quelques jours après la présentation par les États-Unis d’un plan très critiqué visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. "Demain, je m’entretiendrai par téléphone avec Vladimir Poutine", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au sommet des dirigeants du G20 à Johannesburg (Afrique du Sud). "Nous ferons tout notre possible pour ouvrir la voie à la paix". Le président américain Donald Trump a donné à l’Ukraine jusqu’au 27 novembre pour approuver son plan visant à mettre fin au conflit qui dure depuis près de quatre ans.

Recep Tayyip Erdogan a assuré que la Turquie ne ménagerait aucun effort pour tenter de négocier une fin au conflit. "Tant de personnes sont mortes. Je discuterai avec Vladimir Poutine des mesures que nous pouvons prendre pour arrêter ces morts. Après ces discussions, je crois que j’aurai l’opportunité de discuter des résultats avec nos partenaires européens, Donald Trump et d’autres amis", a-t-il ajouté.

© afp.com/Handout

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky écoute ses interlocuteurs - le président français, le Premier ministre anglais et le chancelier allemand - lors d'un échange téléphonique, dans son bureau à Kiev, le 21 novembre 2025

Commerce des espèces menacées : anguilles, rhinocéros et requins au cœur des débats mondiaux à la CITES en Ouzbékistan

24 novembre 2025 à 10:39
Cette conférence rassemblera les signataires de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), considérée comme le cadre de référence.

© PHILIP FONG / AFP

Cette photo prise le 10 octobre 2025 montre des anguilles en train de manger dans un aquarium de la ferme aquacole Hiranuma à Kamisato, dans la préfecture de Saitama. Le Japon s’oppose fermement à une proposition de l’Union européenne, du Panama et du Honduras visant à inscrire les 17 espèces d’anguilles du monde entier sur la liste de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES), qui restreint le commerce des espèces sauvages protégées.

RD Congo : en Ituri, la vie en sursis

24 novembre 2025 à 10:35
L’Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo, est une province meurtrie par des décennies de violences. À la fin des années 1990, les rivalités économiques et foncières entre l’ethnie des Hemas et celle des Lendus ont explosé. Selon les Nations unies, plus d’un millier de personnes ont été tuées depuis janvier, et plus d’un million d’autres ont fui les violences. Dans ce document exceptionnel, nos correspondants, Aurélie Bazzara-Kibangula et Emmet Livingstone, ont recueilli les témoignages d'habitants traumatisés par les exactions. Attention, les propos violents peuvent heurter la sensibilité de certains spectateurs.

Guerre en Ukraine : ce que contient la contre-proposition des Européens au plan américain

24 novembre 2025 à 10:14

L’offensive européenne se dessine. Selon l’agence Reuters, Londres, Paris et Berlin ont rédigé une contre-proposition au plan de paix américain pour l’Ukraine, dévoilée dimanche 23 novembre. La première ébauche de Washington - rédigée sans les alliés européens - avait été rejetée en l’état par Kiev et jugée par nombre d’observateurs bien trop favorable à Moscou. La nouvelle mouture européenne publiée en intégralité sur le site de l’agence, ne rompt pas avec l’approche américaine, puisqu’elle en reprend la structure point par point. Mais le texte apporte quelques modifications.

Alors que les Etats-Unis et l’Ukraine ont affirmé dans la nuit de dimanche à lundi qu’un "futur accord" de paix "devra pleinement respecter la souveraineté" ukrainienne - après des pourparlers qualifiés de "constructifs" à Genève - la copie révisée du camp européen s’aligne sur ce principe en le réaffirmant explicitement : "La souveraineté de l’Ukraine doit être réaffirmée", déclare ainsi le premier point.

Vient ensuite une autre proposition : la conclusion d'"un accord de non-agression complet" entre la Russie, l’Ukraine et l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) destiné à lever les zones grises des trente dernières années. Une formulation proche de celle du plan américain, mais avec un glissement notable : là où Washington mentionnait "l’Europe", les Européens inscrivent clairement "Otan".

Autre point très important : la troisième proposition du plan américain - qui suggérait que la Russie n’envahisse pas ses voisins et que l’Otan ne s’étende pas davantage - disparaît du texte européen. Dans cette version, l’intégration de l’Ukraine à l’Alliance n’est plus exclue, mais explicitement conditionnée au consensus des alliés : "L’adhésion de l’Ukraine à l’Otan dépend du consensus des membres de l’Alliance, qui n’existe pas", rappelle le document. Celui-ci demande un dialogue direct Russie-Otan, immédiatement après la signature d’un accord de paix, pour ouvrir un cycle de "désescalade" et de clarification stratégique.

Un important volet économique

Par ailleurs, les garanties de sécurité à offrir à Kiev sont renforcées par le projet européen : limitation des effectifs militaires ukrainiens à 800 000 hommes en temps de paix (au lieu de 600 000 dans le plan américain), absence de troupes de l’Otan en Ukraine mais stationnement d’avions de chasse de l’Alliance en Pologne, comme le prévoyait le plan de Washington.

L’Europe introduit aussi un important volet économique. Comme le prévoyait déjà le plan américain, Kiev sera éligible à l’adhésion à l’UE, avec un accès préférentiel au marché européen dès la phase d’évaluation. Bruxelles confirme aussi un paquet mondial de mesures pour reconstruire l’Ukraine, incluant la création d’un fonds de développement pour l’Ukraine, la réhabilitation des zones touchées par la guerre ou encore la reprise de l’extraction de minéraux et de ressources naturelles. Ce qu’elle ajoute à ce vaste plan de reconstruction ? Un partenariat entre les Etats-Unis et l’Ukraine "pour restaurer, développer, moderniser et exploiter les infrastructures gazières ukrainiennes (pipelines et installations de stockage)".

Un allègement des sanctions russes "par phases"

Concernant la Russie, les Européens se montrent moins conciliants que leurs alliés américains. Alors que ces derniers prévoient une réintégration de la Russie dans l’économie mondiale, Bruxelles rajoute une temporalité : "l"allègement des sanctions discuté et convenu par phases et au cas par cas." Les deux versions s’accordent cependant sur un retour de la Russie au sein du G8.

Cependant, sur les questions territoriales, les Européens rompent avec la ligne maximaliste de Kiev. L’Ukraine s’engagerait ainsi à ne pas récupérer militairement les territoires occupés. De futures négociations commenceraient à partir de la "ligne de contact actuelle", avec une interdiction de modifier ultérieurement tout accord par la force. Le plan modifié par les Européens comprend une task force conjointe de sécurité - incluant Etats-Unis, Ukraine, Russie et Européens - qui garantirait la mise en œuvre de l’accord.

Une amnistie totale qui disparaît

Et sur l’après ? Dans le projet européen, la question de l’amnistie totale pour toutes les parties impliquées dans ce conflit disparaît. A la place, une vision assez large : "Des mesures seront prises pour répondre aux souffrances des victimes du conflit."

Reste que tout ne fait pas consensus au sein du camp européen. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a défendu dimanche l’idée que le plan américain "contient déjà de nombreux points acceptables" et qu’il n’était "pas nécessaire de présenter une contre-proposition complète". Selon elle, la discussion porte davantage sur certains nœuds — territoires, reconstruction, armée ukrainienne — que sur le cadre général proposé par Washington. Reste à savoir si les différentes parties trouveront un terrain d’entente.

© AFP

Le chef du cabinet de Volodymyr Zelensky Andriy Yermal, et le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio à Genève, en Suisse, après des pourparlers le 23 novembre 2025.

Liban : qui était le chef du Hezbollah tué dans une frappe israélienne ?

24 novembre 2025 à 09:10

Le Hezbollah libanais a confirmé dans la soirée du dimanche 23 novembre la mort du chef militaire Haitham Ali Tabatabai, qualifié par Israël de chef d’état-major de la formation pro-iranienne, dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, qui a fait cinq morts au total selon les autorités libanaises.

C’est le plus haut responsable du Hezbollah à être tué depuis la fin, il y a près d’un an, de la guerre meurtrière qui a opposé le mouvement islamiste à l’Etat-hébreu et dont il est sorti décapité.

Haitham Ali Tabatabai, présenté par l’armée israélienne comme "le plus important commandant du Hezbollah", avait été promu chef militaire du mouvement chiite après la mort des principaux responsables militaires de ce dernier durant la guerre avec Israël. Son nom reste largement inconnu du grand public libanais.

Visé par des sanctions américaines

Selon une source proche de la formation pro-iranienne, Tabatabai était auparavant "responsable du dossier du Yémen" au sein du Hezbollah, qui soutient les rebelles houthis. Il avait également occupé des fonctions en Syrie où le mouvement islamiste soutenait militairement le pouvoir déchu de Bachar el-Assad, selon les Etats-Unis. Toujours selon cette source, Tabatabai était basé à l’étranger et était "revenu au Liban pendant la guerre". Son père est d’origine iranienne et sa mère libanaise, mais il a la nationalité libanaise, d’après la même source.

Les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre lui en 2016, le désignant comme "terroriste". Le Trésor américain a offert une récompense allant jusqu’à 5 millions de dollars pour des informations à son sujet, précisant qu’il était "également connu sous le nom d’Abou Ali Tabatabai". Washington le présentait alors comme "un chef militaire clé du Hezbollah qui a commandé les forces spéciales du groupe en Syrie et au Yémen".

"Vétéran"

Selon l’armée israélienne, Tabatabai était "un vétéran" du Hezbollah qu’il a rejoint dans les années 1980 et y a occupé "une série de postes" importants, "dont la direction des opérations du Hezbollah en Syrie". Le Hezbollah a militairement soutenu le pouvoir de Bachar el-Assad lors de la guerre civile en Syrie, jusqu’à sa chute en décembre 2024. Les Houthis du Yémen font partie, avec le Hezbollah, de ce que l’Iran qualifie "d’axe de la résistance" contre Israël.

Outre le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, Israël a tué, notamment dans des frappes ciblées, les principales figures militaires du mouvement : Fouad Chokr, le chef militaire, Ibrahim Aqil, qui commandait la force al-Radwan, l’unité d’élite, et Ali Karaké, le numéro trois militaire. Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur il y a près d’un an, Israël poursuit ses attaques au Liban, affirmant vouloir empêcher le Hezbollah de reconstituer ses forces.

Dénonçant "une violation flagrante du cessez-le-feu de novembre 2024 et une atteinte brutale à la souveraineté nationale du Liban", l’Iran a "fermement" condamné ce lundi "l’assassinat lâche du grand commandant de la résistance islamique libanaise, le martyr Haitham Ali Tabatabai".

Benyamin Netanyahou a de son côté assuré dimanche qu’Israël "ne permettra pas au Hezbollah de reconstruire son pouvoir" et appelé le gouvernement libanais à "respecter son engagement à désarmer" le mouvement. Le Premier ministre israélien, qui avait juré de "faire tout le nécessaire" pour empêcher un renforcement du mouvement pro-iranien, "a ordonné l’attaque sur recommandation du ministre de la Défense et du chef d’état-major", selon ses services.

© afp.com/Ibrahim AMRO

Des personnes ramassent des gravats sur le site d'une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth le 23 novembre 2025.

Boualem Sansal : détention, Bruno Retailleau… L’écrivain gracié par l'Algérie sort du silence

24 novembre 2025 à 08:05

Pour sa première prise de parole depuis sa libération par l’Algérie et son retour en France, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a assuré dimanche 23 novembre avoir toujours voulu "la réconciliation" entre les deux pays, en reconnaissant que sa parole était bridée par les enjeux diplomatiques.

"Je suis depuis toujours pour la réconciliation entre la France et l’Algérie", a déclaré Boualem Sansal dans le journal de 20h00 de France 2, en estimant que les deux pays avaient "raté le coche" après l’indépendance de l’ancienne colonie en 1962. "Soixante années sont passées, on est encore en train d’utiliser des discours de la guerre de libération", a-t-il déploré.

Sa parole est-elle bridée par les enjeux diplomatiques, lui a demandé le journaliste Laurent Delahousse ? "Oui, en quelque sorte, je ne vous parle pas de manière naturelle […], je contrôle chacun de mes mots", a-t-il concédé. "Je pense à Christophe Gleizes", journaliste français emprisonné en Algérie et qui sera jugé en appel le 3 décembre, a-t-il enchaîné.

🔴⚡️ "C'est compliqué. On a besoin de quelques jours pour mettre les mots exacts sur les événements"

Les premiers mots de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal après sa libération. #JT20h pic.twitter.com/cN0uAJoXrQ

— Le20h-France Télévisions (@le20hfrancetele) November 23, 2025

Incarcéré en Algérie pendant un an pour certaines prises de position sur son pays natal, Boualem Sansal, 81 ans, a retrouvé la liberté le 12 novembre. Il a été gracié par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a répondu favorablement à une demande des autorités allemandes.

"Tout est parti de là"

L’écrivain, qui était au cœur d’une crise diplomatique entre Alger et Paris, est rentré en France mardi, après avoir d’abord été transféré à Berlin pour des soins médicaux, et a été reçu par Emmanuel Macron dès son retour. Un retour discret, hors de la vue des médias.

Selon lui, les positions de la France sur le Sahara occidental, sujet de tensions entre l’Algérie et le Maroc, ont en partie motivé son arrestation. Fin juillet 2024, le président français avait apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger.

"Tout est parti de là", a estimé Boualem Sansal, selon qui cela a déclenché "une guerre" entre la France et l’Algérie. "En bonne santé" après avoir été traité "de manière remarquable" pour son cancer de la prostate, il a dit avoir appris sa libération seulement "la veille". Cela a suivi sa rencontre en prison avec "un monsieur très autoritaire", qu’il pensait être un membre "des services secrets" ou "un personnage très important".

"Il disait toujours : 'Dans l’hypothèse où vous sortez, est-ce que vous allez continuer vos critiques sur l’Algérie ?' J’ai dit 'Monsieur, je n’ai jamais critiqué l’Algérie, je critique un régime, je critique des gens, je critique une dictature'", a raconté l’écrivain.

Bruno Retailleau, un "ami"

Il a en outre affirmé que Bruno Retailleau était son "ami", tout en admettant que l’ex-ministre de l’Intérieur, très ferme face à l’Algérie, avait pu être "d’une certaine manière" un obstacle à sa libération. "Il offrait à l’Algérie l’occasion de rebondir sur : 'Regardez, c’est notre ennemi, ils nous détestent, etc'. Mais avec ou sans Bruno Retailleau, ils auraient réagi de la même manière avec n’importe qui", a jugé l’écrivain.

Écrivain dissident admirateur de Camus et Orwell, polémiste révéré par les droites françaises, Boualem Sansal purgeait en Algérie une peine de cinq ans de prison notamment pour "atteinte à l’unité nationale". Le romancier avait été condamné pour avoir notamment déclaré en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de régions appartenant précédemment, selon lui, au Maroc.

Cet ancien haut fonctionnaire en Algérie avait été arrêté le 16 novembre 2024 à son arrivée à l’aéroport d’Alger avant d’être emprisonné, aggravant le froid diplomatique entre la France et son ancienne colonie.

Le retour médiatique de Boualem Sansal a été soigneusement orchestré. Outre le 20h00 de France 2, il s’est exprimé dans Le Figaro à qui il a expliqué avoir écrit "au moins dix fois" à Abdelmadjid Tebboune pour demander sa libération. Après de premières lettres "très accusatoires", il a décidé "d’être plus stratège" : "Je lui ai expliqué que la seule solution, c’était de me libérer, de réconcilier l’Algérie avec la France". A France Inter, il a assuré vouloir retourner bientôt dans son pays natal. "Si vous subissez une injustice, vous cherchez naturellement à obtenir réparation. Pour moi, aller (en Algérie) et ressortir" serait "une grosse réparation", a-t-il déclaré selon de premiers extraits diffusés par la radio.

© AFP

Boualem Sansal sur le plateau de France 2, le 23 novembre 2025, pour sa première interview depuis sa libération.

En Bosnie-Herzégovine, la République serbe reste sous l’emprise de l’ancien président Dodik

24 novembre 2025 à 10:04
Le successeur désigné par Milorad Dodik a remporté, dimanche, la présidence de la République serbe, confirmant la mainmise du leader serbe déchu. Une victoire serrée, s’inscrivant dans un contexte où les influences russes et américaines pèsent lourdement sur l’avenir du pays.

© RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

Une affiche représentant Sinisa Karan (à droite) au côté de l’ex-président destitué Milorad Dodik, à Banja Luka, le 11 novembre 2025, pour l’élection présidentielle anticipée en République serbe de Bosnie.

Liban : malgré la trêve, l’armée israélienne tue un haut responsable du Hezbollah en banlieue de Beyrouth

24 novembre 2025 à 09:15
Haytham Ali Tabatabaï est le plus haut responsable militaire du Hezbollah tué depuis le cessez-le-feu. Sa mort, dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, est un nouveau signe de l’escalade israélienne au Liban.

© IBRAHIM AMRO / AFP

L’arrivée des secouristes après une frappe militaire israélienne dans le quartier de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 23 novembre 2025.

EN DIRECT, guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky salue des avancées mais une « paix réelle » nécessite « plus, beaucoup plus »

24 novembre 2025 à 09:14
Des discussions autour du plan Trump ont eu lieu dimanche à Genève entre Ukrainiens, Américains et Européens. Une réunion informelle des chefs d’Etat européens doit se tenir lundi matin.

© Sarah Meyssonnier/AP

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lors d’une conférence de presse conjointe avec Emmanuel Macron à l’Élysée, à Paris, le 17 novembre 2025.

Guerre Israël - Hezbollah

24 novembre 2025 à 08:49
L'escalade entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah de l'autre, fait craindre une situation incontrôlable au Moyen-Orient, un an après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre à Gaza. À sa frontière nord, au Liban, Israël a intensifié depuis la mi-septembre ses frappes contre le Hezbollah qui avait lancé les hostilités contre lui en soutien au Hamas le 8 octobre. Au cours de l'une de ces attaques, l'État hébreu a tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe près de Beyrouth, portant un coup dévastateur au mouvement pro-iranien. Israël a désormais lancé des opérations terrestres qualifiées de "limitées et ciblées" dans le sud du Liban.

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