Chute des températures en Bretagne, factures d’eau salées, accusations de Moscou : le point à la mi-journée



© AFP

© VlaDee - stock.adobe.com


© COURRIER INTERNATIONAL
En visite à Paris lundi 17 novembre, Volodymyr Zelensky a signé avec Emmanuel Macron une "déclaration d’intention" en vue de l’achat futur de cent avions de combat français Rafale, dont l’Ukraine entend se doter pour la première fois, et de systèmes de défense aérienne. "C’est un accord historique et nous apprécions beaucoup le soutien de la France", a salué le président ukrainien Volodymyr Zelensky. La Russie, elle, a bien sûr vu d’un mauvais œil cette annonce : Moscou a accusé ce mardi Paris d'"alimenter" la guerre en Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ La Russie accuse la France d'"alimenter" la guerre en vendant des Rafale à Kiev
⇒ Volodymyr Zelensky en Turquie mercredi pour "raviver" des négociations
⇒ Une attaque de missile russe tue une adolescente dans l’est de l’Ukraine
Moscou a accusé ce mardi la France d'"alimenter" la guerre en Ukraine en signant un accord sur le futur achat par Kiev de 100 avions de combat français Rafale. "Paris ne contribue en aucun cas à la paix, mais alimente au contraire les sentiments militaristes et proguerre", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en réponse à une question de l’AFP, lors de son briefing quotidien.
Lundi, les présidents ukrainien, Volodymyr Zelensky, et français, Emmanuel Macron, ont signé à Paris une "déclaration d’intention", qualifiée d'"historique" par Volodymyr Zelensky, portant sur l’achat futur par Kiev de 100 Rafale avec leurs armements associés.
Depuis le début du conflit, déclenché par la Russie en février 2022, Moscou critique à l’envi les pays de l’Otan pour leurs livraisons d’armes à l’Ukraine, en affirmant dans le même temps que celles-ci sont inefficaces sur le champ de bataille. "Peu importe quels avions sont vendus au régime de Kiev, cela ne changera rien à la situation sur le front et cela ne modifiera pas la dynamique du conflit", a ajouté Dmitri Peskov mardi, après avoir critiqué la vente des Rafale à l’Ukraine.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé mardi se rendre en Turquie mercredi pour tenter de "raviver" des négociations de paix et reprendre les échanges de prisonniers de guerre avec la Russie. "Demain (mercredi), je tiendrai des réunions en Turquie. Nous nous préparons à raviver les négociations et avons élaboré des solutions que nous proposerons à nos partenaires", a-t-il annoncé sur les réseaux sociaux.
Le dirigeant veut notamment "réengager" les Etats-Unis dans les efforts de paix visant à arrêter l’invasion russe de l’Ukraine, a indiqué à l’AFP un responsable ukrainien. "L’objectif principal est que les Américains se réengagent" dans les efforts de paix, a indiqué un responsable ukrainien sous couvert d’anonymat, précisant que Volodymyr Zelensky devait rencontrer à Ankara son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
Un responsable ukrainien a précisé peu après que l’émissaire américain Steve Witkoff était attendu à Istanbul. Le Kremlin a en revanche indiqué qu’aucun émissaire russe ne se rendrait en Turquie pendant la visite du président ukrainien.
Une attaque de missile russe a tué une adolescente et fait au moins neuf blessés dans la région de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, ont annoncé les autorités locales tôt mardi.
"L’ennemi a lancé des attaques de missile sur la ville de Berestyn" et "une fille de 17 ans qui avait été grièvement blessée […] est morte à l’hôpital", a écrit le gouverneur régional Oleg Synegoubov sur Telegram. "Il y a à l’heure actuelle neuf blessés recensés, dont sept sont hospitalisés", a-t-il ajouté, précisant que les services d’urgence se trouvaient sur les lieux.
Dans la région voisine de Dnipropetrovsk, le gouverneur Vladyslav Gaïvanenko a fait état d'"incendies" à Dnipro liés à une attaque de drone, mais sans mentionner d’éventuels morts ou blessés.

© afp.com/Christophe Ena
Donald Trump a déclaré lundi 17 novembre qu’il parlerait "à un moment donné" au président vénézuélien Nicolas Maduro, qui s’est dit prêt à échanger "en tête-à-tête" avec son homologue, au moment où le déploiement militaire américain au large du Venezuela fait monter les tensions. "A un moment donné, je vais lui parler", a déclaré à des journalistes le président américain dans le bureau Ovale, tout en ajoutant que Nicolas Maduro "n’a pas été bon pour les Etats-Unis".
Mais dans le même temps, interrogé pour savoir s’il excluait l’envoi de troupes américaines au Venezuela, Donald Trump a répondu : "Non, je n’exclus pas cette possibilité, je n’exclus rien."
Nicolas Maduro a déclaré dans la foulée être prêt à discuter "en tête-à-tête". "Aux États-Unis, celui qui veut parler avec le Venezuela (on) parlera (avec lui), 'face to face', en tête-à-tête. Sans aucun problème. Ce qu’on ne peut pas permettre […] c’est que le peuple chrétien du Venezuela soit bombardé et massacré", a-t-il dit.
Les Etats-Unis ont mené ces dernières semaines une vingtaine de frappes contre des embarcations qu’ils accusent - sans présenter de preuves - de transporter de la drogue, faisant au moins 83 victimes. Le déploiement militaire américain dans la région s’est considérablement renforcé avec l’arrivée toute récente du porte-avions Gerald Ford, le plus grand au monde.
"Nous devons simplement nous occuper du Venezuela", a jugé Donald Trump, accusant Caracas d’avoir "déversé des centaines de milliers de personnes issues des prisons dans notre pays". Caracas accuse de son côté Washington de prendre prétexte du narcotrafic "pour imposer un changement de régime" au Venezuela et s’emparer de son pétrole.
Le président américain a ajouté qu’il n’aurait "aucun problème" avec d’éventuelles frappes américaines au Mexique pour lutter contre les cartels. "Il y a de gros problèmes là-bas", a assuré le dirigeant républicain, suggérant de mener des frappes aériennes contre des bateaux suspectés de transporter de la drogue à l’image de ce que fait Washington dans les Caraïbes et le Pacifique.
La Première ministre de Trinité-et-Tobago, fidèle alliée du président Donald Trump, a assuré lundi que Washington "n’avait jamais demandé" à utiliser l’archipel pour lancer des attaques contre le Venezuela alors qu’un contingent de Marines américains effectue des exercices dans ce pays situé à une dizaine de kilomètres des côtes vénézuéliennes. "Les Etats-Unis n’ont JAMAIS demandé à utiliser notre territoire pour lancer des attaques contre le peuple du Venezuela. Le territoire de Trinité-et-Tobago ne sera PAS utilisé pour lancer des attaques contre le peuple du Venezuela", a écrit Kamla Persad-Bissessar à l’AFP via la messagerie WhatsApp à propos des exercices militaires.
Ces manœuvres ont été qualifiées d'"irresponsables" par le président vénézuélien Nicolas Maduro qui considère comme une "menace" le déploiement américain dans les Caraïbes. Elles doivent avoir lieu jusqu’à vendredi. Ce sont les deuxièmes en moins d’un mois entre Washington et le petit archipel anglophone.
Les Etats-Unis ont désigné ou s’apprêtent à le faire en parallèle à leur déploiement militaire plusieurs cartels de la drogue dans la région comme étant des "organisations terroristes étrangères", dont le "Cartel des Soleils" au Venezuela.

© afp.com/Juan BARRETO, ANDREW CABALLERO-REYNOLDS
La procédure pénale contre l’ancien directeur du FBI James Comey, désigné par Donald Trump à son ministère de la Justice comme une cible prioritaire, apparaît mal embarquée, après une nouvelle décision d’un juge fédéral de Virginie très sévère pour l’accusation, lundi 17 novembre.
Donald Trump a maintes fois exprimé pendant sa campagne électorale sa volonté de se venger de tous ceux qu’il considère comme des ennemis personnels. James Comey, 64 ans, est devenu fin septembre la première de ces personnalités à être inculpée depuis le retour au pouvoir du milliardaire. Il avait témoigné en 2020 devant le Congrès au sujet de l’enquête du FBI sur les liens supposés entre la Russie et la première campagne présidentielle de Donald Trump en 2016.
Un juge a relevé dans une décision rendue lundi "une série troublante de faux pas dans la conduite des investigations", susceptible selon lui de motiver une annulation de l’inculpation si la défense en faisait la demande. "L’évaluation du juge d’instance renforce la possibilité croissante que l’affaire Comey soit classée sans suite avant même d’être jugée", explique Politico.
En cause notamment, la présentation par Lindsey Halligan, la procureure choisie par Donald Trump, des éléments du dossier au grand jury - commission de citoyens investie de pouvoirs d’enquête. "Le tribunal a identifié deux déclarations de la procureure au grand jury qui de prime abord apparaissent comme des formulations fondamentalement erronées de la loi qui pourraient compromettre l’intégrité du processus", explique le juge William Fitzpatrick.
La procureure Lindsey Halligan, ancienne avocate personnelle de Donald Trump qui n’avait auparavant aucune expérience en matière de poursuites judiciaires, a ainsi notamment laissé entendre au grand jury que James Comey ne pourrait pas se prévaloir du 5e Amendement de la Constitution américaine, autorisant tout justiciable à ne pas témoigner à son propre procès. Selon Politico, le juge a également relevé que Lindsey Halligan semblait suggérer à tort aux membres du grand jury que le gouvernement disposait de plus de preuves contre James Comey que celles qui leur avaient été présentées.
En conséquence, le juge a donné satisfaction à la défense, ordonnant à l’accusation de fournir à celle-ci d’ici lundi soir tous les documents présentés au grand jury pour obtenir l’acte d’accusation contre James Comey.
Le bureau de Lindsey Halligan et le ministère de la Justice ont refusé de commenter la décision du juge auprès de NBC News, mais selon la chaîne américaine, les procureurs ont fait appel de la décision et demandé de suspendre l’ordonnance du juge, et donc le transfert des documents du grand jury à l’équipe de la défense.
Pour le New York Times, "la décision du juge Fitzpatrick n’est que le dernier revers en date dans les efforts du ministère de la Justice pour poursuivre James Comey". Le quotidien américain rappelle que la décision de poursuivre l’ancien directeur du FBI avait été rejetée par le prédécesseur de Lindsey Halligan, Erik S. Siebert, selon qui il n’y avait pas suffisamment de preuves pour engager des poursuites, et que ce dernier avait alors été limogé par Donald Trump en septembre.
Les avocats de l’ex-directeur du FBI ont introduit une série de recours en annulation des poursuites, faisant notamment valoir qu’elles étaient motivées par la seule "rancune personnelle" de Donald Trump et que la nomination de la procureure était "illégale".
La procureure générale de l’Etat de New York, Letitia James, elle aussi inculpée à la suite de pressions publiques de Donald Trump, a également exercé des recours sur ces mêmes motifs. Lors d’une audience la semaine dernière, une autre juge s’est montrée très sceptique sur la légalité de la désignation de la procureure, promettant de rendre une décision à ce sujet d’ici Thanksgiving, le 27 novembre. Après avoir poussé à la démission le procureur du district est de Virginie en charge de ces dossiers, Donald Trump l’avait aussitôt remplacé à ce poste stratégique par Lindsey Halligan, conseillère à la Maison-Blanche.

© afp.com/Brendan Smialowski