Craig Federighi continue de faire la retape dâiPadOS 26, une mise Ă jour majeure qui apporte un systĂšme de fenĂȘtres entiĂšrement revu. Le chef du logiciel d'Apple a papotĂ© avec MacStories dans un long article oĂč il revient sur les diffĂ©rents types dâutilisateurs dâiPad, lâĂ©volution du multitĂąche ou les raisons de lâabsence de macOS sur la tablette.
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« Trouver la bonne expĂ©rience multitĂąche pour cet appareil, en tenant compte de tout ce qui le rend unique, Ă©tait selon moi quelque chose qui mĂ©ritait dâĂȘtre envisagĂ© avec soin », dĂ©clare Federighi, qui affirme utiliser son iPad « tous les jours, tout le temps ». Il explique que chaque retouche au multitĂąche est cruciale tant il faut rĂ©ussir Ă garder la simplicitĂ© et la nature interactive de lâiPad, qui est vu comme la mission n°1 chez Apple. L'entreprise a donc pris son temps pour faire des retouches au fil des ans.
Le chef du logiciel se dit ĂȘtre un grand utilisateur de Stage Manager, arrivĂ© avec iPadOS 16 mais sur lequel Apple a commencĂ© Ă plancher dĂšs 2009. Plus de 10 ans aprĂšs et une fois la logique de lâiPad bien Ă©tablie, Federighi explique que ses Ă©quipes ont senti quâelles pouvaient se permettre dâajouter des options de fenĂȘtrage visant les utilisateurs avancĂ©s de la tablette. Il estime quâaprĂšs tant dâannĂ©es, la base de dĂ©veloppeurs avait compris ce qu'est une application iPad et ses diffĂ©rences avec une app Mac et qu'elle n'allait donc pas porter des applications sans ajouts ergonomiques.
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Un multitĂąche plus poussĂ© et disponible plus tĂŽt nâaurait-il pas pu permettre de voir arriver de meilleures apps iPad, en plus grand nombre ? Craig Federighi rappelle que la puissance de la tablette a pendant longtemps Ă©tĂ© assez limitĂ©e par rapport Ă ce quâil est possible de faire avec les puces Apple Silicon. La prioritĂ© a donc Ă©tĂ© donnĂ©e aux manipulations directes et Ă l'interactivitĂ©, un point « non nĂ©gociable » pour lui. Cela explique selon lui pourquoi il a fallu attendre tant dâannĂ©es avant de voir arriver une barre des menus : si celle-ci avait Ă©tĂ© disponible plus tĂŽt, de nombreux dĂ©veloppeurs y auraient logiquement cachĂ© des fonctionnalitĂ©s, les rendant moins accessibles tout en complexifiant lâinterface.
Apple a petit Ă petit rĂ©alisĂ© quâil y avait deux types dâutilisateurs dâiPad : ceux qui sâen servent comme dâune simple tablette avec des apps en plein Ă©cran, et les autres, plus avancĂ©s, et quâApple a mis du temps Ă reconnaĂźtre. Il a alors fallu mĂ©nager la chĂšvre et le chou. Federighi sâamuse dâune petite mĂ©taphore en expliquant ne pas vouloir crĂ©er une interface faisant office de « Spork » (cuillĂšre-fourchette), soit cherchant Ă combiner deux bonnes idĂ©es pour en faire une mauvaise. Impossible donc, dâenvisager une intĂ©gration de macOS. « Lâobjectif d'Apple n'a pas Ă©tĂ© de faire en sorte que l'iPad remplace complĂštement les endroits oĂč le Mac est l'outil adĂ©quat pour le travail" », ajoute Federighi.
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Il reste cependant assez amusant de voir que lâiPad rĂ©cupĂšre des Ă©lĂ©ments du Mac en place depuis des dĂ©cennies. Le responsable du logiciel estime quâil aurait Ă©tĂ© trop simple de juste rĂ©-embarquer la mĂȘme interface que lâon connait depuis 1984. Apple a donc tentĂ© de tout repenser, du curseur au fenĂȘtrage. « En mĂȘme temps, il ne faut pas ĂȘtre allergique Ă l'idĂ©e de tirer des leçons du passĂ© », ajoute t-il.
Je pense que l'Ă©quilibre auquel nous sommes parvenus consiste Ă dire : "Ăcoutez, si la bonne rĂ©ponse pour l'iPad est cohĂ©rente avec un autre appareil, le Mac, alors, bien sĂ»r, utilisons-le. Mais n'allons pas chercher quelque chose sur le Mac par rĂ©flexe, juste parce que c'est lĂ ".
Une autre raison pour laquelle lâiPad ne fera pas tourner macOS, mĂȘme sâil estime que la tablette « peut sâinspirer dâĂ©lĂ©ments du Mac ». Les critiques supposant que personne chez Apple nâutilise lâiPad le laissent perplexe et le déçoivent. Il explique que certains angles morts sont dus au fait qu'il faut maintenir Ă flot la plateforme pour de nombreux profils dâutilisateurs diffĂ©rents. « Je comprends [les critiques] d'une certaine maniĂšre », dĂ©clare-t-il, assurant tenir compte des reproches.
Ici aussi, il sâagit dâun numĂ©ro dâĂ©quilibriste. « Chaque annĂ©e, il faut faire des choix difficiles pour dĂ©terminer les prioritĂ©s, la maniĂšre d'Ă©voluer et le moment opportun pour relever tel ou tel dĂ©fi, tout en adoptant une vision Ă long terme ». Nous reviendrons prochainement sur la nouvelle gestion des fenĂȘtres dâiPadOS 26, dont la sortie est prĂ©vue Ă lâautomne.