Apple pourrait conclure un accord avec Starlink dans les mois à venir, par la force des choses
Même si ces nouvelles fonctions sont très peu visibles en France ou même ailleurs dans le monde en dehors des USA, il y a une nouveauté qui a le vent en poupe chez les constructeurs de mobile, lancée par Apple avec l’iPhone 14 : la connexion par satellite, quand le réseau mobile est absent. Si Globalstar est le fournisseur de Cupertino depuis le départ, il est possible qu’Apple change pour Starlink, selon The Information.

Starlink et Apple, c’est un peu une histoire d’amour-haine : les deux entreprises ont déjà eu plusieurs discussions, y compris pour fournir le service qu’Apple souhaite donner à ses utilisateurs sur téléphone mobile, mais les relations entre Tim Cook et Elon Musk sont électriques, et la conclusion d’un accord compliqué.
Déjà à l’époque du premier iPhone connecté par satellite, Starlink avait proposé à Apple par le biais d’Elon Musk de fournir la connectivité satellite à l’iPhone 14. Pour ce faire, il demandait un montant de 5 milliards de dollars pour l’exclusivité, auxquels s’ajoutaient 1 milliard de dollars par an pour la continuité du service une fois les concurrents autorisés à venir. Apple a refusé, préférant aller voir Globalstar.
Si jusqu’ici ce fonctionnement vivote, avec au départ la possibilité d’envoyer uniquement un message de secours, étendue aux messages textes à n’importe quel destinataire pour les USA, le Canada et le Mexique, l’Europe se contentant pour le moment de l’assistance d’urgence. Et c’est bien là que le bât blesse : Apple aimerait bien développer plus avant ces fonctionnalités mais Globalstar, avec ses 24 satellites à 1 400 km d’altitude, est bien trop limitée pour le permettre.

Les SOS d'urgence par satellite maintenant disponibles en France sur les iPhone 14

Comment essayer le SOS d'urgence par satellite sur iPhone 14
Alors que faire ? Acheter Globalstar ? Même si c’était une solution disponible, l’opérateur satellite cherchant d’ailleurs un intéressé pour 10 milliards de dollars, Apple n’en veut pas. Non pas qu’elle n’en aie pas les moyens, mais la pomme n’a pas du tout envie d’être considérée comme un opérateur télécom par les régulateurs, avec les réglementations strictes du secteur. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles Apple ne fait toujours pas payer le service de secours, ou de messages par satellite pour ceux qui en bénéficient : facturer le service la placerait de facto en position d’opérateur télécom.
À la place, Apple a fait jusqu’à présent ce qu’elle sait faire de mieux : investir dans le partenaire. C’est ainsi que Cupertino a injecté 2 milliards de dollars dans Globalstar, pour aider l’entreprise à se développer. Mais ça ne suffit pas : la constellation de l’opérateur est bien trop petite, bien trop peu dimensionnée pour permettre autre chose que quelques messages de la part des utilisateurs d’iPhone. Preuve supplémentaire que le partenariat fait du sur place, Globalstar a récemment annoncé à ses investisseurs que la « possible perte » de leur plus gros client aurait des effets non négligeables sur les profits et au final la santé financière de l'entreprise.

Starlink gagne de nombreuses fonctions sur les smartphones aux États-Unis : WhatsApp, X, musique, météo, etc.
De ce fait, plusieurs voix y compris en interne appellent Tim Cook à réfléchir plus sérieusement à un partenariat avec Starlink et SpaceX : la constellation d’Elon Musk est bien plus grande que celle de Globalstar, avec son 10 000e satellite envoyé en orbite récemment, et bien que les relations n’aient jamais été au beau fixe, les appels du pied de l’opérateur satellite sont de plus en plus insistants. Depuis plusieurs mois, les satellites envoyés par Starlink présentent la possibilité d’émettre et de recevoir dans la bande de fréquence des téléphones mobiles, y compris celle actuellement utilisée par Apple avec Globalstar, ce qui permettrait de basculer les iPhone actuels d’un réseau à l’autre en toute transparence, mais en plus, Starlink se donne les moyens de voir plus loin : le mois dernier, elle a racheté la bande de fréquence détenue par l’opérateur EchoStar, pour 17 milliards de dollars.
Pourquoi mettre autant pour cette bande appelée « bande S » ? Tout simplement parce qu’elle représente la meilleure option pour proposer un service d’internet par satellite sur les smartphones, que ce ceux soit Apple ou les autres, et la CEO de SpaceX, Gwynne Shotwell, est déjà en discussions avec les fabricants de puces comme Qualcomm pour l’intégrer. La bande permettrait de proposer des communications et de l’internet à haut débit dans le monde entier avec un simple iPhone, chose dont Globalstar n’a pas et n’aura sûrement jamais les moyens.

Apple a discrètement travaillé avec T-Mobile pour connecter les iPhone aux satellites de SpaceX
Les relations ont beau être tumultueuses entre les deux entreprises, Apple se rend petit à petit à l’évidence : SpaceX/Starlink se rend au fil du temps incontournable, et il sera difficile voire impossible de proposer un service de téléphonie et d’internet par satellite sur l’iPhone sans passer par la société d’Elon Musk, d’autant plus maintenant avec l’acquisition de la bande S. Apple tenant apparemment à intégrer internet par satellite dans ses smartphones, au moins pour les zones isolées, un accord entre les deux entreprises n’est plus une histoire de « peut-être », mais plus de « quand ».