Le constructeur automobile chinois Nio a lancĂ© en fin de semaine derniĂšre une nouvelle marque dans son propre pays avec lâouverture des prĂ©commandes de la Firefly. Cela nous intĂ©resse, car cette marque et cette voiture exclusivement Ă©lectriques ont Ă©tĂ© pensĂ©es spĂ©cifiquement pour le marchĂ© europĂ©en. La Firefly sera rapidement distribuĂ©e en Europe, oĂč elle viendra concurrencer directement de multiples modĂšles locaux, avec en ligne de mire la Renault 5 revisitĂ©e ou encore la Mini. Comme ces deux voitures ou encore la regrettĂ©e Honda e, la marque chinoise a en effet particuliĂšrement soignĂ© le design, avec une proposition trĂšs originale.
La Firefly se distingue dâabord par ces feux en trois morceaux, une idĂ©e trĂšs originale qui lui donne une personnalitĂ©. Image Firefly.
On retrouve la mĂȘme signature lumineuse Ă lâarriĂšre. Image Firefly.
La voiture ne dĂ©passe pas les 4 mĂštres de long, ce qui en fait une excellente candidate pour les villes europĂ©ennes. Les roues ont Ă©tĂ© placĂ©es aux quatre coins pour maximiser lâespace intĂ©rieur. Image Firefly.
Difficile de passer Ă cĂŽtĂ© quand on regarde la voiture : les feux Ă lâavant comme Ă lâarriĂšre adoptent un format rarement vu, avec trois ronds pour chaque bloc de phares. Cela donne Ă la Firefly une identitĂ© propre, trĂšs facile Ă reconnaĂźtre et le fabricant espĂšre sans doute que ce sera aussi le cas sur les routes. En tout cas, si lâon peut souvent critiquer la production automobile chinoise pour son manque dâoriginalitĂ© en termes de design, on ne pourra clairement pas le faire pour ce modĂšle. Plus encore peut-ĂȘtre que sur les grandes berlines ou les omniprĂ©sents SUV, câest manifestement un segment du marchĂ© qui demande des designs originaux.
Au-delĂ du style qui est une affaire de goĂ»t, Nio a conçu une voiture parfaitement adaptĂ©e Ă nos villes europĂ©ennes. La Firefly mesure pile quatre mĂštres de long et 1,78 m de large, Ă peine plus que la Renault 5 (3,9 m de long et 1,77 m de large), mais elle offre un espace Ă bord inĂ©dit sur le segment. Câest vrai Ă lâavant, oĂč le sentiment dâespace est renforcĂ© par lâabsence de toute console centrale entre le conducteur et le passager, ce qui permet dâailleurs dâentrer ou sortir par lâautre portiĂšre sur les places de parking serrĂ©es. Câest encore plus vrai aux places arriĂšres, point noir de la compacte conçue par la marque au losange.
Lâavant de la Firefly est minimaliste façon Tesla, avec lâessentiel des contrĂŽles regroupĂ©s sur lâĂ©cran central. Le systĂšme dâexploitation est maison et les premiers retours saluent lâoriginalitĂ© et la qualitĂ© de lâinterface. Image Firefly.
Dâun point de vue pratique, lâabsence de console centrale est un argument majeur avancĂ© par le constructeur, mĂȘme sâil y a en contrepartie moins de rangements et un seul porte-gobelet ainsi quâun seul chargeur Ă induction. Image Firefly.
LâarriĂšre est Ă©galement spacieux pour un vĂ©hicule de cette catĂ©gorie, mĂȘme si les plus grands adultes seront forcĂ©ment Ă lâĂ©troit derriĂšre dâautres grands adultes. Image Firefly.
Câest toujours vrai dans les coffres, car oui, il y en a deux. Ă lâarriĂšre, la Firefly revendique 335 litres de capacitĂ© avec les siĂšges Ă lâarriĂšre en place, ce qui est similaire Ă celui de la Renault 5 (326). NĂ©anmoins, en baissant les siĂšges, on peut atteindre 1 250 litres dâaprĂšs le constructeur et mĂȘme un plancher quasiment plat, grĂące Ă un astucieux mĂ©canisme qui relĂšve lâassise. Sous les assises, il y a dâailleurs des petits rangements supplĂ©mentaires, tant Ă lâarriĂšre que sous le siĂšge passager Ă lâavant. Et si cela ne suffisait pas, Nio a installĂ© un coffre Ă lâavant (frunk) avec une taille Ă©tonnante sur ce segment : 92 litres, de quoi caser une valise cabine ! Ă titre de comparaison, câest plus grand encore que le frunk dâune Model 3, un vĂ©hicule pourtant bien plus imposant.
CĂŽtĂ© habilitĂ©, Ă©voquons aussi le diamĂštre de braquage exceptionnellement petit (9,4 m, câest moins quâune e-Up pourtant bien plus courte), permis par la position du moteur Ă©lectrique sur lâessieu arriĂšre. NâespĂ©rez pas une voiture de sport en revanche, ce nâest pas lâargument avec des performances apparemment moyennes et une orientation gĂ©nĂ©rale plutĂŽt vers le confort, notamment du cĂŽtĂ© des suspensions. LâintĂ©rieur est lui aussi rĂ©solument premium, mĂȘme si Firefly est censĂ© reprĂ©senter lâentrĂ©e de gamme chez Nio, avec une avalanche de fonctionnalitĂ©s tant de confort que de sĂ©curitĂ©, y compris la conduite semi-autonome. Il faudra nĂ©anmoins vĂ©rifier ce qui sera encore proposĂ© sur le marchĂ© europĂ©en, nettement moins compĂ©titif que la Chine.
Le coffre Ă lâarriĂšre est dĂ©jĂ de taille trĂšs correcte⊠Image Firefly.
⊠mais la Firefly se distingue surtout par lâimmense frunk Ă lâavant. Pour parvenir Ă caser tout cet espace, le constructeur a toutefois sacrifiĂ© la pompe Ă chaleur. Image Firefly.
Le frunk dispose mĂȘme dâun drain qui permettra de le transformer en glaciĂšre ou en espace de stockage pour des affaires trĂšs sales. Image Firefly.
Sous les siĂšges, on retrouve une batterie LFP dâune capacitĂ© de 42,1 kWh, avec une autonomie officielle de 420 km selon le gĂ©nĂ©reux standard chinois CLTC. Avec nos normes europĂ©ennes plus strictes, il faudrait plutĂŽt tabler autour des 340 km WLTP, ce qui serait mieux que la Renault 5 de base (312 km pour 40 kWh), mais sans option pour le moment pour une plus grosse batterie. Cela devrait toutefois venir, puisque la Firefly exploite le systĂšme de batteries Ă Ă©changer qui a fait la rĂ©putation de Nio et une autre option plus gĂ©nĂ©reuse devrait ĂȘtre proposĂ©e dans ce cadre. Ces stations dâĂ©change existent aussi en Europe, mĂȘme si ce ne sont pas les mĂȘmes que pour les grandes voitures de Nio, alors on ne sait pas exactement si ce sera une possibilitĂ© ici.
Malheureusement, lâĂ©change de batterie nâa pas incitĂ© Nio Ă offrir le meilleur de la charge pour sa petite voiture. En charge lente, chez soi ou sur les bornes de ville, on sera limitĂ© Ă 7 kW, soit autour de six heures pour une charge. En charge rapide, sur lâautoroute, la Firefly ne montera quâĂ 100 kW, ce qui nâest pas gĂ©nial en 2025 et il faudra sâattendre Ă des arrĂȘts dâune bonne demi-heure, surtout si la batterie est froide. Dâautant que la voiture nâest pas Ă©quipĂ©e dâune pompe Ă chaleur qui pourrait aider Ă rĂ©guler la tempĂ©rature des cellules en hiver. Bon point en revanche, la voiture peut exporter de lâĂ©nergie avec une charge bi-directionnelle qui peut atteindre 3,6 kW.
Tout ceci est disponible en prĂ©commande en Chine Ă partir de 119 800 yuan, soit environ 14 425 âŹâŠ ce qui correspond au segment premium dans le pays. MĂȘme si la Firefly sera forcĂ©ment plus chĂšre une fois importĂ©e en Europe, on peut sâattendre Ă un tarif compĂ©titif, surtout quand en comparant le niveau dâĂ©quipement ou encore lâespace Ă bord. Le constructeur nâa pas encore annoncĂ© de dates, alors il faudra faire preuve de patience, mĂȘme si la commercialisation europĂ©enne est bel et bien prĂ©vue. On devrait en savoir plus au cours des prochains mois.