Nvidia et Intel annoncent un partenariat à 5 milliards pour concurrencer AMD
Après l’arrivée de l’État fédéral dans les comptes d’Intel, voilà maintenant Nvidia : le fabricant de GPU et NPU bien connu pour dominer le monde de l’intelligence artificielle annonce investir 5 milliards de dollars dans la firme au logo bleu, et démarre un partenariat à la fois pour les serveurs et les PC grand public.

L’une des grandes forces du concurrent de toujours d’Intel, AMD, est d’avoir il y a maintenant plusieurs années racheté le constructeur de cartes graphiques ATI, créateur des fameuses Radeon. La synergie créée par ce rachat a permis la création entre autres de puces combinées CPU/GPU, dont les célèbres Ryzen adoptées dans les consoles PlayStation 4, 5 et probablement 6, les Xbox One et Series, mais aussi dans certaines voitures pour l’infotainment.
Pour le grand public, concurrencer les Ryzen
Pour contrer cette gamme, Nvidia et Intel annoncent vouloir travailler de concert, afin d’intégrer les GPU de Nvidia avec les CPU d’Intel, le tout sur le même support, comme l’indique Jensen Huang, le CEO de Nvidia à TheVerge :
Nous allons créer un SoC qui fusionne deux processeurs. Il fusionne le CPU x86 d’Intel et le GPU RTX de Nvidia en utilisant NVLink, et il fusionne ces dies pour aboutir essentiellement à un SoC géant, qui permettrait l’éclosion d’une nouvelle catégorie d’ordinateurs portables à GPU intégré, jamais vue auparavant dans le monde. Ce segment entier du marché est vraiment très riche et très vaste, et il est sous-exploité aujourd’hui.
L’idée est intéressante, mais aura une très forte concurrence : AMD ne s’est pas endormie sur ses lauriers, et la nouvelle gamme Ryzen AI Max combine ce qu’AMD sait faire de mieux en CPU et GPU portables et puissants, avec une mémoire partagée allant jusqu’à 128 Go. Le tout permet d’utiliser de grands modèles d’IA sur un laptop léger ou une grosse tablette, selon AMD.
Pour les serveurs, combiner les forces pour contrer la montée d’AMD
L’autre raison de ce partenariat inédit, se trouve du côté des serveurs : AMD gagne de plus en plus de parts de marché dans le domaine, ayant atteint un record de 40 % cet été. Nvidia compte combiner la puissance de calcul de ses cartes H100 et autres monstres massivement parallèles avec les meilleurs CPU d’Intel, le tout relié par le système NVLink de la marque verte.
Ainsi, Intel devrait fabriquer des processeurs x86 sur-mesure intégrant le NVLink, accélérant ainsi les transferts entre CPU et GPU/NPU, et Nvidia en retour deviendrait l’un des plus gros clients d’Intel concernant les puces pour serveurs.
Cependant, chacun garde ses particularités
Toutes ces synergies semblent bien pensées, mais il ne faut pas croire pour autant que chacune de ces entreprises perdra son identité au long terme : Nvidia a annoncé que ce partenariat ne mettra pas un terme à ses avancées dans le domaine des CPU Arm pour les serveurs, MediaTek ayant même laissé entrevoir la possibilité de vendre une version destinée aux stations de travail sur la base des travaux de Nvidia.
De son côté, Intel a assuré qu’ils n’abandonneraient pas leur gamme de cartes graphiques grand public avec leurs GPU Arc, même s’il paraît difficile et peu rentable pour la firme de continuer à développer à fonds perdus des GPU maison quand Nvidia peut fournir des solutions bien plus performantes à côté.
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle alliance mérite le plus grand intérêt : si Intel paraissait à l’agonie depuis plusieurs années, l’arrivée inespérée de Nvidia pour venir l’épauler à la fois financièrement et technologiquement pourrait sonner la fin de la récréation pour AMD, et la création d’un nouveau géant du secteur.