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Pourparlers sur l’Ukraine : Roustem Oumerov, un Tatar de Crimée fin négociateur

Toujours vêtu d’un treillis sombre, Roustem Oumerov se trouve au cœur de la machine diplomatique ukrainienne. Depuis l’été 2025, l’ancien ministre de la Défense ukrainien, un homme bedonnant aux cheveux rasés âgé de 43 ans, occupe un poste stratégique : secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense (NSDC), véritable état-major politique de Volodymyr Zelensky. Ces derniers jours, il a remplacé Andriy Yermak à la tête de la délégation ukrainienne lors des discussions exploratoires menées avec Washington, dans l’espoir d’esquisser les contours d’une paix avec Moscou alors que Kiev cherche à consolider ses positions militaires tout en maintenant le soutien de ses alliés. Ce "réformateur pragmatique" comme l’écrit La Libre est devenu l’un des hommes les plus écoutés de Kiev.

Musulman pratiquant, issu de la minorité tatare de Crimée, Roustem Oumerov incarne une trajectoire singulière dans une élite politique dominée par les figures issues de l’Ouest du pays. Sa famille, déportée en Ouzbékistan sous Staline, regagne l’Ukraine à la fin des années 80. Il suit ensuite des études d’économie à Kiev et entame une carrière dans les télécommunications. Il débute en 2004 chez l’opérateur mobile Lifecell, puis cofonde en 2013 un fonds d’investissement, Astem. A ce moment-là, il mêle carrière entrepreneuriale et activisme au sein des instances représentatives des Tatars de Crimée, et devient conseiller du leader historique de la communauté, Mustafa Djemilev.

Puis, son entrée à la Rada (le parlement ukrainien) en 2019, sous l’étiquette du parti réformiste Holos (Voix), lui donne une visibilité nationale. Celui qui parle ukrainien, russe, anglais et turc devient l’un des interlocuteurs privilégiés des chancelleries occidentales. Pendant les premières semaines de l’invasion russe, en 2022, Roustem Oumerov a fait partie de la délégation ukrainienne négociant directement avec Moscou, puis a participé aux pourparlers visant, sous l’égide d’Ankara et de l'ONU, à débloquer les exportations céréalières de Kiev via la mer Noire.

Salué pour ces talents de négociateur

Cette même année, Volodymyr Zelensky lui confie le Fonds de la propriété d’Etat, au cœur du programme de privatisations. Roustem Oumerov y supervise une vague de ventes d’actifs publics saluée pour sa transparence. De quoi justifier sa nomination, un an plus tard, comme ministre de la Défense. A l’époque, ce Tatar de Crimée devient le premier membre de sa communauté à occuper un poste régalien d’une telle ampleur. Roustem Oumerov promet alors une réorganisation profonde du système d’achats militaires et défend la création d’une agence indépendante alignée sur les standards de l’Otan.

A mesure que ses responsabilités s’accroissent, son rôle diplomatique se renforce. En 2025, il multiplie les déplacements discrets entre Ankara, Washington et Riyad. A l’issue des pourparlers en Arabie saoudite, en mars, un membre de la délégation ukrainienne, Pavlo Palisa, s’était déclaré "très impressionné" par les talents de négociateur de l’ex-ministre. "Son anglais parfait et son charme oriental font des merveilles", a déclaré cet ancien commandant de l’armée très respecté et actuellement chef adjoint de l’administration présidentielle ukrainienne.

Cette montée en puissance explique aussi l’attention suscitée par son nom lorsqu’il est entendu fin novembre dans l’enquête anticorruption visant l’opérateur public du nucléaire Energoatom. Roustem Oumerov a été entendu en tant que témoin, sans qu’aucune accusation ne soit formulée à son encontre. Un épisode qui alimente toutefois le doute au sein de la société ukrainienne et pourrait éroder le crédit d’un responsable jusque-là perçu comme l’un des symboles de la réforme. Il intervient aussi à un moment sensible pour Kiev, qui s’efforce de prouver à ses alliés que la transformation de l’État reste possible, tout en continuant la guerre face à la Russie.

© afp.com/Adem ALTAN

Roustem Oumerov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense (NSDC), occupe une place stratégique dans les négociations autour de la paix en Ukraine.
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Plan de paix pour l’Ukraine : ce deal économique que Donald Trump espère conclure avec la Russie

Officiellement, l’objectif était de trouver une issue à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Mais derrière le plan de paix américain, un projet en 28 points présenté il y a dix jours et rédigé sans les alliés européens de Kiev, une autre logique apparaît selon le Wall Street Journal : celle d’un deal économique inédit entre Washington et Moscou, au grand dam de l’Europe. Objectif pour le Kremlin : sortir l’économie russe, d’une valeur de 2 000 milliards de dollars, de l’isolement.

Tout a commencé loin des chancelleries, sur les rives de Miami Beach. Le mois dernier, trois hommes se sont réunis dans une villa avec un ordinateur portable : Steve Witkoff, promoteur immobilier devenu l’émissaire de Donald Trump, Kirill Dmitriev, ex-patron du fonds souverain russe et négociateur choisi par Vladimir Poutine, et Jared Kushner, le gendre du président américain. Si ces cadres se voulaient loin du faste de la Maison-Blanche, c’est là que s’est écrit l’essentiel du plan de paix américain.

Pour Kirill Dmitriev, l’idée est simple : transformer l’après-guerre en opportunité économique. En cas d’accord, les entreprises américaines pourraient accéder en priorité aux 300 milliards de dollars d’actifs russes gelés en Europe, et financer une reconstruction de l’Ukraine menée depuis Washington.

Moscou, un marché à conquérir pour Washington

A plus long terme, plusieurs projets sont évoqués selon le WSJ : exploitation des ressources minières dans l’Arctique, investissements énergétiques et, dans une version plus ambitieuse encore, coopération spatiale entre SpaceX et le secteur spatiale russe - jusqu’à une mission conjointe vers Mars. Un comble quand on sait que les industries spatiales rivales des Etats-Unis et de la Russie s’étaient livrées à une véritable course pendant la Guerre froide.

Selon des responsables occidentaux, repris par le WSJ, le Kremlin travaille depuis des mois à contourner les canaux institutionnels américains pour proposer à l’administration Trump une relecture complète de la relation bilatérale : moins géopolitique, plus commerciale. Autrement dit, que la Russie ne soit considérée non plus comme une menace militaire, mais comme un marché à conquérir - avec un avantage stratégique pour les Etats-Unis sur leurs alliés européens.

"En proposant des contrats de plusieurs milliards de dollars dans le secteur des terres rares et de l’énergie, Moscou pourrait redessiner la carte économique de l’Europe, tout en semant la discorde entre l’Amérique et ses alliés traditionnels", souligne le Wall Street Journal.

Face à Kirill Dmitriev, Steve Witkoff et Jared Kushner ont semblé réceptifs, leur vision rejoignant sans surprise celle de leur président, Donald Trump. Déjà dans les années 80, l’ex-magnat de l’immobilier défendait l’idée que les frontières importaient moins que la capacité à faire des affaires. Il avait proposé de négocier personnellement une fin rapide de la Guerre froide tout en construisant ce qu’il présentait aux diplomates soviétiques comme une "Trump Tower" en face du Kremlin, avec le régime communiste comme partenaire commercial.

"C’est un plan d’affaires"

Lorsqu’une version préliminaire du plan en 28 points a fuité, elle a immédiatement suscité des protestations. Des responsables européens et ukrainiens y ont vu une reprise directe de la position russe, ignorant largement les exigences de Kiev. La Maison-Blanche a tenté de temporiser, affirmant alors qu’aucune décision n’était prise. Mais les doutes persistent. "Ce n’est pas un plan de paix, c’est un plan d’affaires", a tranché Donald Tusk, le Premier ministre polonais.

A noter que plusieurs proches de Vladimir Poutine - des oligarques sanctionnés, issus notamment de Saint-Pétersbourg - auraient envoyé des émissaires frapper discrètement aux portes d’entreprises américaines pour évoquer investissements et exploitation des terres rares. Toujours selon le Wall Street Journal, des discussions existeraient également autour d’un éventuel retour d’Exxon Mobil dans le gigantesque projet gazier de Sakhaline, sous réserve d’un feu vert politique. A croire que Donald Trump espère que la paix pourra rapporter gros.

© afp.com/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

Vladimir Poutine et Donald Trump espèrent bien tirer profit d'une paix en Ukraine, notamment sur le volet économique.
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Plan de paix pour l’Ukraine : ce deal économique que Donald Trump espère conclure avec la Russie

Officiellement, l’objectif était de trouver une issue à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Mais derrière le plan de paix américain, un projet en 28 points présenté il y a dix jours et rédigé sans les alliés européens de Kiev, une autre logique apparaît selon le Wall Street Journal : celle d’un deal économique inédit entre Washington et Moscou, au grand dam de l’Europe. Objectif pour le Kremlin : sortir l’économie russe, d’une valeur de 2 000 milliards de dollars, de l’isolement.

Tout a commencé loin des chancelleries, sur les rives de Miami Beach. Le mois dernier, trois hommes se sont réunis dans une villa avec un ordinateur portable : Steve Witkoff, promoteur immobilier devenu l’émissaire de Donald Trump, Kirill Dmitriev, ex-patron du fonds souverain russe et négociateur choisi par Vladimir Poutine, et Jared Kushner, le gendre du président américain. Si ces cadres se voulaient loin du faste de la Maison-Blanche, c’est là que s’est écrit l’essentiel du plan de paix américain.

Pour Kirill Dmitriev, l’idée est simple : transformer l’après-guerre en opportunité économique. En cas d’accord, les entreprises américaines pourraient accéder en priorité aux 300 milliards de dollars d’actifs russes gelés en Europe, et financer une reconstruction de l’Ukraine menée depuis Washington.

Moscou, un marché à conquérir pour Washington

A plus long terme, plusieurs projets sont évoqués selon le WSJ : exploitation des ressources minières dans l’Arctique, investissements énergétiques et, dans une version plus ambitieuse encore, coopération spatiale entre SpaceX et le secteur spatiale russe - jusqu’à une mission conjointe vers Mars. Un comble quand on sait que les industries spatiales rivales des Etats-Unis et de la Russie s’étaient livrées à une véritable course pendant la Guerre froide.

Selon des responsables occidentaux, repris par le WSJ, le Kremlin travaille depuis des mois à contourner les canaux institutionnels américains pour proposer à l’administration Trump une relecture complète de la relation bilatérale : moins géopolitique, plus commerciale. Autrement dit, que la Russie ne soit considérée non plus comme une menace militaire, mais comme un marché à conquérir - avec un avantage stratégique pour les Etats-Unis sur leurs alliés européens.

"En proposant des contrats de plusieurs milliards de dollars dans le secteur des terres rares et de l’énergie, Moscou pourrait redessiner la carte économique de l’Europe, tout en semant la discorde entre l’Amérique et ses alliés traditionnels", souligne le Wall Street Journal.

Face à Kirill Dmitriev, Steve Witkoff et Jared Kushner ont semblé réceptifs, leur vision rejoignant sans surprise celle de leur président, Donald Trump. Déjà dans les années 80, l’ex-magnat de l’immobilier défendait l’idée que les frontières importaient moins que la capacité à faire des affaires. Il avait proposé de négocier personnellement une fin rapide de la Guerre froide tout en construisant ce qu’il présentait aux diplomates soviétiques comme une "Trump Tower" en face du Kremlin, avec le régime communiste comme partenaire commercial.

"C’est un plan d’affaires"

Lorsqu’une version préliminaire du plan en 28 points a fuité, elle a immédiatement suscité des protestations. Des responsables européens et ukrainiens y ont vu une reprise directe de la position russe, ignorant largement les exigences de Kiev. La Maison-Blanche a tenté de temporiser, affirmant alors qu’aucune décision n’était prise. Mais les doutes persistent. "Ce n’est pas un plan de paix, c’est un plan d’affaires", a tranché Donald Tusk, le Premier ministre polonais.

A noter que plusieurs proches de Vladimir Poutine - des oligarques sanctionnés, issus notamment de Saint-Pétersbourg - auraient envoyé des émissaires frapper discrètement aux portes d’entreprises américaines pour évoquer investissements et exploitation des terres rares. Toujours selon le Wall Street Journal, des discussions existeraient également autour d’un éventuel retour d’Exxon Mobil dans le gigantesque projet gazier de Sakhaline, sous réserve d’un feu vert politique. A croire que Donald Trump espère que la paix pourra rapporter gros.

© afp.com/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

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Guerre en Ukraine : les troublantes conversations de Steve Witkoff avec la Russie

Le ton est chaleureux entre la Russie et les Etats-Unis, quitte à se dire quelques mots doux derrière le combiné. L’agence Bloomberg a révélé mardi 25 novembre deux conversations téléphoniques qui soulèvent de sérieux doutes sur la proximité entre l’émissaire de la Maison-Blanche, Steve Witkoff, et ses interlocuteurs russes. Au fil des échanges, entièrement retranscrits sur la base d’un enregistrement audio, ce proche de Donald Trump semble s’écarter de son rôle de médiateur : loin de chercher à rapprocher Moscou et Kiev, il adopte une posture largement favorable au Kremlin.

La première conversation téléphonique, le 14 octobre, est entre Steve Witkoff et le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, qui fut ambassadeur russe à Washington. Au bout du fil, Steve Witkoff ne se contente pas d’exposer une position américaine, mais il conseille son interlocuteur sur la manière d’aborder son patron. Steve Witkoff suggère ainsi au conseiller russe de programmer un appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine avant la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, prévue le 17 octobre.

Il recommande même d’utiliser l’accord sur Gaza comme levier pour séduire Donald Trump, suggérant que Vladimir Poutine félicite son homologue américain pour ce qu’il a accompli au Proche-Orient. En effet, la veille de cet échange téléphonique, l’ex-magnat de l’immobilier savourait le succès de sa campagne pour mettre fin à la guerre dans l’enclave palestinienne. "La veille, il était devenu le premier président américain à s’adresser à la Knesset israélienne depuis 2008, après avoir obtenu la libération des 20 derniers otages encore en vie détenus par le Hamas", recontextualise Bloomberg. Aux conseils de Steve Witkoff, s’ajoutent quelques flatteries à destination du chef du Kremlin. "J’ai dit au président que vous, que la Fédération de Russie avait toujours voulu un accord de paix. C’est ce que je crois", déclare l’Américain, ajoutant avoir "le plus profond respect pour le président Poutine".

Trois jours en Floride avec Kirill Dmitriev

Et d’ajouter, plus loin : "De vous à moi, je sais ce qu’il faudra pour conclure un plan de paix : Donetsk, et un échange de territoire quelque part." A noter que Bloomberg n’a pas été en mesure de confirmer précisément quelles propositions la Russie a partagées avec les États-Unis, ni dans quelle mesure elles ont influencé le plan final en 28 points. Une chose est sûre : cet appel aurait servi d’accélérateur pour organiser un coup de fil entre Trump et Poutine, le 16 octobre 2025. À la suite de cet appel, Steve Witkoff a également rencontré Kirill Dmitriev, un autre conseiller de haut rang du Kremlin. Le site Axios a rapporté que le financier avait passé trois jours avec lui et d’autres responsables américains à Miami, en Floride, du 24 au 26 octobre. Un porte-parole de Kirill Dmitriev a refusé de commenter.

Bloomberg a aussi publié la retranscription d’une autre conversation, entre Iouri Ouchakov toujours et ce même Kirill Dmitriev. L’échange a eu lieu le 29 octobre selon l’agence américaine, qui le retranscrit en anglais et dans sa version originale, en russe. "Je pense que nous allons faire ce papier à propos de notre position, et je vais le faire circuler de manière informelle", déclare Kirill Dmitriev. "Je ne pense pas qu’ils prendront exactement notre version mais au moins ce sera aussi proche que possible", poursuit-il, dans ce qui semble être une référence à des responsables américains.

"Cette histoire prouve une chose : l’émissaire spécial Witkoff parle à des responsables à la fois en Russie et en Ukraine presque chaque jour pour obtenir la paix, ce qui est exactement ce pour quoi le président Trump l’a nommé", a commenté mardi soir le directeur de communication de la Maison-Blanche Steven Cheung, dans une déclaration transmise à l’AFP. Interrogé sur les révélations de Bloomberg, Donald Trump a pour sa part déclaré ne pas en avoir entendu l’enregistrement, mais a estimé qu’il s’agissait d’une "négociation standard". Côté russe, Iouri Ouchakov a lui aussi réagi auprès de la télévision publique : "Je parle assez souvent à Steve Witkoff, mais le contenu de ces conversations est confidentiel."

© afp.com/Vyacheslav PROKOFYEV

Le négociateur sur les questions économiques du Kremlin, Kirill Dmitriev (g) et l'émissaire du président américain, Steve Witkoff, lors d'une rencontre à Saint-Pétersbourg, le 11 avril 2025
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La Chine profite des sanctions contre la Russie pour lui vendre au prix fort ses fournitures de guerre

Les exportateurs chinois ont nettement augmenté les prix des biens essentiels qu’ils vendent au secteur militaro-industriel russe, profitant de la dépendance accrue du Kremlin face aux sanctions occidentales. C’est la conclusion d’une étude récente de l’Institut des économies émergentes de la Banque de Finlande (Bofit), citée notamment par le Financial Times.

Selon celle-ci, les prix des produits soumis au contrôle des exportations expédiés depuis la Chine vers la Russie ont augmenté de 87 % en moyenne entre 2021 et 2024. À titre de comparaison, le prix de produits similaires expédiés ailleurs n’a augmenté que de 9 % sur la même période.

Par conséquent, ces hausses de prix restreindraient la capacité de Moscou à acquérir des technologies sensibles, alors même que la Russie parvient à contourner une partie des sanctions en s’appuyant sur des fournisseurs chinois. Un haut responsable occidental chargé des sanctions a confirmé cette dynamique au Financial Times. Il estime que le fait que des entreprises chinoises "exploitent" les acheteurs russes peut être considéré comme "un résultat plutôt positif". Selon lui, "augmenter le prix d’un bien de 80 % revient à presque diviser par deux ce que les clients peuvent réellement acheter".

"Parfois il s’agit tout simplement de vol"

Alors que les échanges bilatéraux entre les deux pays sont passés de 146,9 milliards de dollars en 2021 à un niveau record de 254 milliards de dollars en 2024, le Bofit indique que cette hausse est principalement due à l’augmentation des prix plutôt qu’à une hausse des volumes. "Les importations de roulements à billes chinois ont progressé de 76 % en valeur, mais ont reculé de 13 % en volume", reprend ainsi le Moscow Times.

De quoi donner raison à cette source proche du gouvernement russe, qui constatait cet été auprès de Reuters que Pékin agit avant tout dans son propre intérêt : "La Chine ne se comporte pas comme une alliée […] Parfois, elle profite de la situation, parfois il s’agit tout simplement de vol." Une autre source anonyme, toujours auprès de Reuters, souligne que la Russie demeure fortement dépendante de la technologie chinoise. "Sans eux, nous n’aurions pas pu fabriquer un seul missile, encore moins un drone […]. S’ils avaient voulu, la guerre serait terminée depuis longtemps."

Des sanctions qui ont "limité les capacités technologiques de la Russie"

Les auteurs de l’étude du Bofit, Iikka Korhonen et Heli Simola, se sont concentrés sur le commerce des "machines et appareils mécaniques", une catégorie clé pour l’industrie de défense russe. Ils concluent que les sanctions ont "limité les capacités technologiques de la Russie en faisant grimper le prix des importations de biens essentiels", rapporte le Financial Times.

Moscou cherche activement à faire lever les sanctions occidentales - un sujet présent dans le plan de paix en 28 points récemment discuté entre les États-Unis et la Russie — présenté à l’Ukraine. De son côté, Pékin nie fournir des armes létales à Moscou et affirme s’opposer aux sanctions "unilatérales" freinant le commerce entre entreprises chinoises et russes. Reste à savoir si cette alliance russo-chinoise résistera à cet aléa économique.

© AFP

Vladimir Poutine et Xi Jinping à Moscou, le 8 mai 2025.
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Guerre en Ukraine : ce que contient la contre-proposition des Européens au plan américain

L’offensive européenne se dessine. Selon l’agence Reuters, Londres, Paris et Berlin ont rédigé une contre-proposition au plan de paix américain pour l’Ukraine, dévoilée dimanche 23 novembre. La première ébauche de Washington - rédigée sans les alliés européens - avait été rejetée en l’état par Kiev et jugée par nombre d’observateurs bien trop favorable à Moscou. La nouvelle mouture européenne publiée en intégralité sur le site de l’agence, ne rompt pas avec l’approche américaine, puisqu’elle en reprend la structure point par point. Mais le texte apporte quelques modifications.

Alors que les Etats-Unis et l’Ukraine ont affirmé dans la nuit de dimanche à lundi qu’un "futur accord" de paix "devra pleinement respecter la souveraineté" ukrainienne - après des pourparlers qualifiés de "constructifs" à Genève - la copie révisée du camp européen s’aligne sur ce principe en le réaffirmant explicitement : "La souveraineté de l’Ukraine doit être réaffirmée", déclare ainsi le premier point.

Vient ensuite une autre proposition : la conclusion d'"un accord de non-agression complet" entre la Russie, l’Ukraine et l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) destiné à lever les zones grises des trente dernières années. Une formulation proche de celle du plan américain, mais avec un glissement notable : là où Washington mentionnait "l’Europe", les Européens inscrivent clairement "Otan".

Autre point très important : la troisième proposition du plan américain - qui suggérait que la Russie n’envahisse pas ses voisins et que l’Otan ne s’étende pas davantage - disparaît du texte européen. Dans cette version, l’intégration de l’Ukraine à l’Alliance n’est plus exclue, mais explicitement conditionnée au consensus des alliés : "L’adhésion de l’Ukraine à l’Otan dépend du consensus des membres de l’Alliance, qui n’existe pas", rappelle le document. Celui-ci demande un dialogue direct Russie-Otan, immédiatement après la signature d’un accord de paix, pour ouvrir un cycle de "désescalade" et de clarification stratégique.

Un important volet économique

Par ailleurs, les garanties de sécurité à offrir à Kiev sont renforcées par le projet européen : limitation des effectifs militaires ukrainiens à 800 000 hommes en temps de paix (au lieu de 600 000 dans le plan américain), absence de troupes de l’Otan en Ukraine mais stationnement d’avions de chasse de l’Alliance en Pologne, comme le prévoyait le plan de Washington.

L’Europe introduit aussi un important volet économique. Comme le prévoyait déjà le plan américain, Kiev sera éligible à l’adhésion à l’UE, avec un accès préférentiel au marché européen dès la phase d’évaluation. Bruxelles confirme aussi un paquet mondial de mesures pour reconstruire l’Ukraine, incluant la création d’un fonds de développement pour l’Ukraine, la réhabilitation des zones touchées par la guerre ou encore la reprise de l’extraction de minéraux et de ressources naturelles. Ce qu’elle ajoute à ce vaste plan de reconstruction ? Un partenariat entre les Etats-Unis et l’Ukraine "pour restaurer, développer, moderniser et exploiter les infrastructures gazières ukrainiennes (pipelines et installations de stockage)".

Un allègement des sanctions russes "par phases"

Concernant la Russie, les Européens se montrent moins conciliants que leurs alliés américains. Alors que ces derniers prévoient une réintégration de la Russie dans l’économie mondiale, Bruxelles rajoute une temporalité : "l"allègement des sanctions discuté et convenu par phases et au cas par cas." Les deux versions s’accordent cependant sur un retour de la Russie au sein du G8.

Cependant, sur les questions territoriales, les Européens rompent avec la ligne maximaliste de Kiev. L’Ukraine s’engagerait ainsi à ne pas récupérer militairement les territoires occupés. De futures négociations commenceraient à partir de la "ligne de contact actuelle", avec une interdiction de modifier ultérieurement tout accord par la force. Le plan modifié par les Européens comprend une task force conjointe de sécurité - incluant Etats-Unis, Ukraine, Russie et Européens - qui garantirait la mise en œuvre de l’accord.

Une amnistie totale qui disparaît

Et sur l’après ? Dans le projet européen, la question de l’amnistie totale pour toutes les parties impliquées dans ce conflit disparaît. A la place, une vision assez large : "Des mesures seront prises pour répondre aux souffrances des victimes du conflit."

Reste que tout ne fait pas consensus au sein du camp européen. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a défendu dimanche l’idée que le plan américain "contient déjà de nombreux points acceptables" et qu’il n’était "pas nécessaire de présenter une contre-proposition complète". Selon elle, la discussion porte davantage sur certains nœuds — territoires, reconstruction, armée ukrainienne — que sur le cadre général proposé par Washington. Reste à savoir si les différentes parties trouveront un terrain d’entente.

© AFP

Le chef du cabinet de Volodymyr Zelensky Andriy Yermak, et le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio à Genève, en Suisse, après des pourparlers le 23 novembre 2025.
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Kirill Dmitriev, l’homme de Poutine dans l’ombre des négociations pour le plan de paix en Ukraine

Derrière le plan de paix américain en 28 points dévoilé jeudi 20 novembre, se cache un nom rarement cité ouvertement : celui du Russe Kirill Dmitriev. Peu connu du grand public mais bien installé dans les réseaux du pouvoir russe, ce financier de 50 ans est l’un des principaux artisans du document qui reprend les lignes rouges de Moscou sur l’issue du conflit en Ukraine. Aux côtés de l’homme d’affaires américain Steve Witkoff, il serait l'un des architectes de la feuille de route américaine repoussée par Kiev qui l'a jugée trop favorable à la Russie.

Né en 1975 à Kiev, Kirill Dmitriev évite toutefois de se présenter comme Ukrainien. Le média indépendant russe The Bell souligne qu’il préfère se définir comme "enfant de l’Union soviétique". A noter que sa naturalisation russe, survenue au début des années 2000, reste entourée de zones d’ombre : selon plusieurs sources, le renseignement militaire russe (GRU) aurait facilité sa transition au moment où commençait son ascension dans la finance.

À la fin des années quatre-vingt, Kirill Dmitriev suit sa famille aux États-Unis. Diplômé de la prestigieuse université de Stanford, il passe brièvement en tant que stagiaire par le cabinet de consultants McKinsey, qui lui permet de poursuivre un cursus à Harvard. Il entame sa carrière en tant que principal associé dans la société d’investissement Delta Private Equity Partners dont l’un des fonds - Delta Capital Fund - est connu pour avoir été l’une des sociétés les plus rentables dans l’histoire financière russe. Il dirige ensuite le fonds ukrainien Icon Private Equity, lié à l’entourage de l’ancien président ukrainien Leonid Koutchma précise Novaïa Gazeta Europe.

Un proche du Kremlin

En 2011, il est nommé directeur du Fonds russe d’investissement direct (RFPI) – un outil clé du Kremlin pour attirer des capitaux étrangers. C’est à ce moment qu’il entre réellement dans le cercle stratégique de Vladimir Poutine. L’Express soulignait déjà en février dernier son rôle dans la conclusion de l’accord "OPEP + "entre Moscou et Riyad en 2016, qui a permis de stabiliser les prix du pétrole après plusieurs années de tensions. Reuters lui attribue également un rôle discret mais décisif dans certaines négociations d’échanges de prisonniers avec Washington.

Sa proximité avec le pouvoir russe ne se limite pas à l’économie. Il est marié à Natalia Popova, une proche de Katerina Tikhonova, la fille de Vladimir Poutine selon The Insider, repris par nos confrères du Courrier International. Selon plusieurs médias, cette double appartenance - homme d’affaires et membre du cercle restreint du Kremlin - expliquerait sa présence dans le processus de négociation de plan de paix. Dans The Guardian, qui le décrit comme un homme "à l'ambition démesurée", un chercheur avance même que son influence a repris de la vigueur depuis la perspective d’un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Lors du premier mandat du républicain, il est devenu le principal négociateur de Vladimir Poutine à Washington, rôle qui s'est renforcé sous son actuel mandat.

Si Kiev se méfie aujourd’hui de son rôle, ce n’est pas seulement pour ses liens avec Moscou. La fuite du plan intervient en effet alors que l’Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption. Or, certains observateurs y voient une stratégie calculée. Un jour avant la révélation du document, Kirill Dmitriev déclarait, selon L’Opinion, que "les révélations sur l’époque de Zelensky rendent la paix beaucoup plus probable."

© afp.com/Evelyn Hockstein

Kirill Dmitriev est un homme d'affaires qui appartient au cercle restreint du Kremlin.
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En Russie, tout étranger doit désormais servir dans l’armée pour obtenir un permis de séjour

C’est désormais officiel. Ecrit noir sur blanc. Depuis la signature de l’oukase n° 821 par le chef d’Etat russe, Vladimir Poutine, le 5 novembre 2025, la règle est la suivante : tout homme étranger âgé de 18 à 65 ans devra s’engager dans l’armée pour espérer obtenir un permis de séjour ou une naturalisation en Russie. Un contrat d’un an est théoriquement requis. Dans la pratique, il lie le soldat jusqu’à la fin de l'"opération militaire spéciale" en Ukraine - une durée donc indéfinie.

Si elle semble désormais gravée dans la juridiction russe, cette stratégie n’est pas nouvelle. Depuis les premiers mois de la guerre, des témoignages ont évoqué des pressions exercées sur des migrants originaires du Caucase ou d’Asie centrale. Certains travaillaient dans la restauration ou comme chauffeurs de taxi, rapporte Le Monde. Alors que leur statut précaire - absence de papiers d’identité à jour, renouvellement difficile de titre de séjour - les rendait vulnérables sur le sol russe, des centaines auraient été menacés d’expulsions s’ils refusaient de signer un engagement militaire. Dans certains cas, des personnes migrantes sans papiers auraient été placées dans des centres de rétention et sommés de "choisir".

Avec l’oukase 821, le système officieux est entériné et le champ de personnes concernées élargi. En effet, tout homme vivant déjà en Russie et souhaitant s’y établir durablement est désormais visé. Concrètement, si le candidat veut obtenir un permis de séjour ou déposer une demande de naturalisation, il devra présenter l’un des trois documents suivants : un contrat d’au moins un an avec les forces armées russes, un certificat de démobilisation ou un certificat médical d’inaptitude au service militaire. Un exemple concret ? Un Français marié à une Russe ne pourra plus obtenir de permis de séjour permanent sans signer un contrat avec l’armée.

Une stratégie militaire

Face caméra et sur les médias d’Etat, le chef du Kremlin parle d’une procédure administrative nouvelle liée à l’état de guerre, sans dire clairement qu’il s’agit de compenser la pénurie de combattants sur le terrain. En février 2025, The Center for Strategic and International Studies, think tank américain, estimait le nombre de victimes, depuis le 24 février 2022, à 1 million côté russe (dont 250 000 morts), rappelait le New York Times.

Si aucune donnée officielle n’a été publiée sur le nombre d’étrangers déjà recrutés de cette façon, les estimations varient entre 17 000 et 20 000 hommes toutes nationalités confondues. Un chiffre qui pourrait gonfler à plusieurs centaines de milliers si l’on inclut les citoyens venant des pays de l’ex-URSS, comme le rappellent toujours nos confrères du Monde. Par ailleurs, la nouvelle législation ne dit pas tout : le contrat d’un an n’implique pas de retour possible sur simple demande à l’issue du délai. Une fois intégré, le soldat reste au front tant que dure l’intervention militaire en Ukraine.

L’année dernière, un oukase précédent avait déjà tenté d’attirer des recrues : tout homme acceptant de servir dans l’armée se voyait promettre la nationalité russe. Certains y ont cru, pensant y voir un moyen de contourner la lourdeur administrative. Désormais, ce n’est plus une option, mais bel et bien une condition.

Par ailleurs, cette stratégie ne répond pas seulement aux besoins de l’armée. Elle s’inscrit aussi dans une politique migratoire de plus en plus rigide. Ainsi en 2024, plus de 80 000 personnes migrantes ont été expulsées de Russie pour violation des règles d’entrée et de séjour des étrangers, rapportait au début de l’année le site de l’agence Tass, s’appuyant sur des sources internes au Service fédéral des huissiers de justice. Une proportion qui a quasiment doublé par rapport à l’année 2023. Dans un tel climat, le contrat militaire fonctionne comme une solution imposée : partir au front ou quitter le pays.

© afp.com/MAXIM SHIPENKOV

Le président russe Vladimir Poutine, impose, depuis début novembre, 2025, un contrat militaire à tout ressortissant étranger désireux de vivre en Russie
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"Bureaucrates, sadomasochisme et vélos volés" : au cœur d’une saga politico-judiciaire au Danemark

"Toute cette affaire est complètement absurde", s’agace un chroniqueur du média danois centre droit Berlingske. De son côté, le Copenhagen Post semble se délecter de ce "polar nordique" qu’il résume en quelques mots : "bureaucrates, sadomasochisme et vélos volés." Le 5 novembre 2025, tous les yeux étaient braqués sur le tribunal de Lyngby, au nord de Copenhague. Ce dernier a ordonné le versement de 20 000 couronnes (soit environ 2 700 euros) à l’ancien patron du renseignement militaire danois (FE), Lars Findsen, pour atteinte à sa vie privée.

En cause : une réunion confidentielle, en janvier 2022, au cours de laquelle le chef du renseignement intérieur (PET), Finn Borch Andersen, aurait dévoilé aux responsables politiques des éléments intimes de sa vie, affirmant notamment que Lars Findsen volait des vélos pour les échanger contre des services sexuels sadomasochistes. Des accusations spectaculaires, mais impossibles à étayer.

La cour les a jugées fausses, illégales et offensantes, et donc largement injustifiables - même au nom de la sécurité nationale. Alors que le parquet a fait appel, ce verdict rouvre une plaie que le gouvernement aimerait refermer au plus vite. Le PET lui est désormais suspecté d’avoir manipulé les responsables politiques pour faire surveiller Lars Findsen.

Cette affaire "découle de l’une des sagas politiques et juridiques les plus extraordinaires de l’histoire récente du Danemark : le fameux "scandale FE", résume le Copenhagen Post.

Un partenariat secret entre le FE et l’agence américaine NSA

Tout commence le 21 août 2020, lorsqu’une agence de contrôle révèle qu’elle a été alertée par un lanceur d’alerte. Selon lui, le FE - le service de renseignement militaire - aurait caché des informations cruciales et pourrait avoir espionné des citoyens danois. Et la sanction ne se fait pas attendre : quelques jours plus tard, le ministre de la défense suspend plusieurs responsables, dont Lars Findsen, figure centrale du renseignement danois depuis plus de vingt ans.

Dans les mois qui suivent, les médias découvrent une autre dimension du dossier : un partenariat secret entre le FE et l’agence américaine NSA, permettant aux États-Unis d’exploiter les câbles sous-marins de télécommunications danois. Ce dispositif, encore officieux à l’époque, aurait servi à espionner des dirigeants européens au début des années 2010. L’information circule, sans jamais être confirmée et certaines fuites encerclent désormais Lars Findsen.

Lars Findsen placé sur écoute

À l’automne 2020, il est placé sous écoute. Le 8 décembre 2021, à son retour d’un déplacement en Macédoine du Nord, il est arrêté à l’aéroport de Copenhague par des agents en civil. La presse parle alors de l’opération de surveillance la plus coûteuse jamais menée dans le pays, rappellent nos confrères du Monde. Trois autres employés du FE sont interpellés puis relâchés. Lars Findsen, lui, passe 71 jours au centre de détention de Hillerød, avant d’être libéré sous conditions. Il racontera cette période dans un livre publié un an plus tard.

Une commission d’enquête blanchira les responsables du FE dès la fin 2021, mais l’affaire connaît un énième rebond : en septemb2022, Lars Findsen et un ancien ministre de la défense, Claus Hjort Frederiksen, sont officiellement mis en examen pour divulgation de secrets d’État. Il faudra attendre octobre 2023 pour que la Cour suprême reconnaisse publiquement, pour la première fois, l’existence du partenariat avec la NSA, confirmant ainsi ce que les autorités avaient longtemps tenté de minimiser. Peu après, les poursuites sont abandonnées. Lars Findsen a depuis quitté ses fonctions avec une compensation financière élevée.

Le PET désormais dans le viseur

Désormais, ce n’est plus le FE qui pose problème, mais la manière dont le PET a géré son enquête. Alors qu’une partie de la classe politique réclame désormais des sanctions contre son chef, les médias aussi se questionnent. Le Berlingske estime que "PET a rompu le contrat tacite entre le citoyen et l’État". Même interrogation dans le média Politiken : "Peut-on faire confiance à un chef du PET qui ment à nos politiciens et à la justice ?", se demande son rédacteur en chef.

Ce qui n’était qu’un scandale autour d’un homme devient peu à peu un test pour l’État de droit danois. De son côté, le gouvernement lui, semble bien décidé à tourner la page. Son objectif : éviter de nouvelles révélations sur l’accord avec les Américains.

© Ritzau Scanpix via AFP

Lars Findsen après son procès au tribunal de Lyngby, le mardi 21 octobre 2025. L'ancien directeur du Service de renseignement de la Défense, Lars Findsen, réclame des dommages et intérêts. Il affirme que le chef du PET a abusé de sa confiance en divulguant des détails de sa vie sexuelle à de hauts responsables politiques dans le cadre de l'affaire où il était accusé de fuite de secrets d'État.
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