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☕️ Duolingo va remplacer des sous-traitants par des IA

Duolingo « cessera progressivement de recourir à des sous-traitants pour réaliser des tâches que l’IA peut prendre en charge », selon un mail envoyé par le cofondateur et PDG de l’entreprise, Luis von Ahn.

Le document, dans lequel Duolingo annonce devenir « AI first », a été publié sur le compte Linkedin de la société.

Parmi les évolutions permettant d’atteindre ce but, Luis von Ahn indique que « des effectifs ne seront accordés que si une équipe ne peut pas automatiser une plus grande partie de son travail », un discours qui ressemble fortement à celui formulé par le patron de Shopify au début du mois.

« L’IA n’est pas seulement un gain de productivité, écrit Luis von Ahn. Elle nous aide à nous rapprocher de notre mission. Pour bien enseigner, nous devons créer une quantité massive de contenu, et le faire manuellement n’est pas rentable. »

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☕️ Duolingo va remplacer des sous-traitants par des IA

Duolingo « cessera progressivement de recourir à des sous-traitants pour réaliser des tâches que l’IA peut prendre en charge », selon un mail envoyé par le cofondateur et PDG de l’entreprise, Luis von Ahn.

Le document, dans lequel Duolingo annonce devenir « AI first », a été publié sur le compte Linkedin de la société.

Parmi les évolutions permettant d’atteindre ce but, Luis von Ahn indique que « des effectifs ne seront accordés que si une équipe ne peut pas automatiser une plus grande partie de son travail », un discours qui ressemble fortement à celui formulé par le patron de Shopify au début du mois.

« L’IA n’est pas seulement un gain de productivité, écrit Luis von Ahn. Elle nous aide à nous rapprocher de notre mission. Pour bien enseigner, nous devons créer une quantité massive de contenu, et le faire manuellement n’est pas rentable. »

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☕️ Sur Reddit, des chercheurs ont mené une expérience « non autorisée » de persuasion par IA

Des chercheurs de l’université de Zurich ont mené une expérimentation « non autorisée » visant à comprendre si des bots parvenaient à changer l’avis du public sur des questions controversées.

Sur le subreddit r/changemyview, suivi par 3,8 millions de personnes, l’équipe de modération a publié une alerte à l’attention des internautes pour les informer de l’existence de cette expérience, qui a consisté à lancer des robots alimentés à l’IA générative dans la conversation.

Les machines ont publié 1738 commentaires en quatre mois, se faisant passer tour à tour pour des « victimes de viols », un « homme noir » opposé au mouvement Black Lives Matter, ou encore une personne « travaillant dans un centre d’accueil de victimes de violences domestiques ».

Dans des explications publiées sur le subreddit, les chercheurs évoquent un nombre « très modeste » de commentaires – supprimés depuis, une partie des commentaires générés par IA ont été archivés par 404 media.

Ils expliquent par ailleurs ne pas avoir rendu leur expérimentation publique avant de la mener, faute de quoi leur recherche sur la capacité de modèles de langage à influencer l’opinion d’internautes n’aurait pas été réaliste. « Bien que nous reconnaissions que notre intervention n’a pas respecté la prescription anti-IA [fixée pour ce subreddit, ndlr] dans son cadre littéral, nous avons soigneusement conçu notre expérience pour honorer l’esprit » de la règle, écrivent-ils.

L’équipe de recherche affirme par ailleurs – y compris dans un article qui n’est pour le moment pas revu par ses pairs, et n’est pas signé – que l’expérience montre une relative efficacité de l’IA à changer l’opinion d’internautes.

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☕️ Nike poursuivi en justice par des utilisateurs de sa plateforme de NFT

En 2021, pour tenter de capitaliser sur le succès des NFT (Non-Fungible Tokens) qui explosaient dans le monde de cryptoactifs, Nike rachetait la plateforme RTFKT, qui proposait des NFT.

À l’époque, elle annonçait s’appuyer sur « une innovation de pointe pour proposer des objets de collection de nouvelle génération qui fusionnent la culture et le jeu ».

En décembre 2024, alors que la frénésie autour des NFT et du Web3 étaient largement retombée, RTFKT annonçait sa fermeture.

Ce 25 avril, un groupe d’acheteurs a déposé plainte contre Nike, rapporte Reuters, déclarant que cette brusque fermeture avait asséchée toute demande pour leurs NFT. L’action en justice vise l’obtention de plus de 5 millions de dollars de dommages et intérêts pour violation présumée des lois de protection des consommateurs dans quatre États des États-Unis.

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Aux États-Unis, un procureur proche de Trump menace Wikipédia

Je me battrai jusqu'à la mort pour que vous (n') ayez (pas) le droit de le dire
Aux États-Unis, un procureur proche de Trump menace Wikipédia

Nommé par Donald Trump, Ed Martin a envoyé une lettre à la fondation Wikimedia pour lui demander des comptes sur le fonctionnement de l’encyclopédie la plus utilisée au monde.

Le procureur des États-Unis pour le district de Columbia Ed Martin, nommé par Donald Trump, a envoyé jeudi une lettre à la fondation Wikimedia, organisation mère de l’encyclopédie Wikimedia. Il l’y accuse de commettre « une série d’actions susceptibles de violer ses obligations » en tant que société à but non lucratif.

Dans la lettre, traduite en français par Jules, un administrateur de Wikipedia France, le procureur états-unien accuse l’encyclopédie de permettre « à des acteurs étrangers de manipuler des informations et de diffuser de la propagande auprès du public américain ». Une attaque de plus, alors que l’encyclopédie est régulièrement prise à partie par des acteurs conservateurs.

Accusations d’ingérences

« Wikipédia autorise la manipulation d’informations sur sa plateforme, y compris la réécriture d’événements historiques clefs et d’informations biographiques sur des dirigeants américains actuels et antérieurs, ainsi que d’autres sujets relatifs à la sécurité nationale et aux intérêts des États-Unis, écrit le procureur. Dissimuler la propagande qui influence l’opinion publique sous couvert de fournir du contenu d’information est contraire à la mission « éducative » de Wikimédia. »

Ed Martin affirme aussi que le conseil d’administration de la fondation Wikimedia d’être « composé principalement de ressortissants étrangers, ce qui nuit aux intérêts des contribuables américains ».

Offensive politique

La lettre a ceci d’inhabituel que les enquêtes sur le respect du statut des sociétés à but non lucratif sont habituellement réalisées par l’Internal Revenue Service (IRS), l’agence en charge de la gestion des impôts aux États-Unis, relève The Free Press.

Certains éléments du document reprennent des critiques formulées par l’Anti-Defamation League, une organisation de défense des droits de Juifs qui estime que Wikipedia est « plein d’antisémitisme et de biais anti-Israël », remarque the Washington Post. L’association avait déjà critiqué l’encyclopédie après que ses contributeurs ont collectivement décidé de la qualifier de source peu fiable sur les questions relatives au conflit israélo-palestinien.

Surtout, la lettre a été envoyée alors qu’Ed Martin est accusé d’utiliser sa fonction pour étouffer toute dissidence : il a notamment menacé de poursuivre les personnes qui critiqueraient la Cour Suprême ou le DOGE, et ouvert une enquête contre une revue scientifique dont il considère le traitement partisan.

La lettre vient par ailleurs s’ajouter à des critiques répétées d’acteurs états-uniens conservateurs, parmi lesquels Elon Musk. L’homme le plus riche du monde a notamment appelé à cesser les donations à destination de la fondation Wikimedia, qui héberge et gère une partie des activités administratives de l’encyclopédie. En France, c’est l’hebdomadaire Le Point qui, dans les derniers mois, s’est attaqué à l’encyclopédie.

Sans réagir à la lettre d’Ed Martin, cette dernière a déclaré au Washington Post : « Wikipédia est l’un des derniers lieux en ligne qui témoigne de la promesse d’Internet, abritant plus de 65 millions d’articles écrits pour informer et non pour persuader. » En février, l’encyclopédie était reconnue « bien public numérique » par la Digital Public Good Alliance.

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Aux États-Unis, un procureur proche de Trump menace Wikipédia

Je me battrai jusqu'à la mort pour que vous (n') ayez (pas) le droit de le dire
Aux États-Unis, un procureur proche de Trump menace Wikipédia

Nommé par Donald Trump, Ed Martin a envoyé une lettre à la fondation Wikimedia pour lui demander des comptes sur le fonctionnement de l’encyclopédie la plus utilisée au monde.

Le procureur des États-Unis pour le district de Columbia Ed Martin, nommé par Donald Trump, a envoyé jeudi une lettre à la fondation Wikimedia, organisation mère de l’encyclopédie Wikipédia. Il l’y accuse de commettre « une série d’actions susceptibles de violer ses obligations » en tant que société à but non lucratif.

Dans la lettre, traduite en français par Jules, un administrateur de Wikipédia en français, le procureur états-unien accuse l’encyclopédie de permettre « à des acteurs étrangers de manipuler des informations et de diffuser de la propagande auprès du public américain ». Une attaque de plus, alors que l’encyclopédie est régulièrement prise à partie par des acteurs conservateurs.

Accusations d’ingérences

« Wikipédia autorise la manipulation d’informations sur sa plateforme, y compris la réécriture d’événements historiques clefs et d’informations biographiques sur des dirigeants américains actuels et antérieurs, ainsi que d’autres sujets relatifs à la sécurité nationale et aux intérêts des États-Unis, écrit le procureur. Dissimuler la propagande qui influence l’opinion publique sous couvert de fournir du contenu d’information est contraire à la mission « éducative » de Wikimédia. »

Ed Martin affirme aussi que le conseil d’administration de la fondation Wikimedia d’être « composé principalement de ressortissants étrangers, ce qui nuit aux intérêts des contribuables américains ».

Offensive politique

La lettre a ceci d’inhabituel que les enquêtes sur le respect du statut des sociétés à but non lucratif sont habituellement réalisées par l’Internal Revenue Service (IRS), l’agence en charge de la gestion des impôts aux États-Unis, relève The Free Press.

Certains éléments du document reprennent des critiques formulées par l’Anti-Defamation League, une organisation de défense des droits de Juifs qui estime que Wikipedia est « plein d’antisémitisme et de biais anti-Israël », remarque the Washington Post. L’association avait déjà critiqué l’encyclopédie après que ses contributeurs ont collectivement décidé de la qualifier de source peu fiable sur les questions relatives au conflit israélo-palestinien.

Surtout, la lettre a été envoyée alors qu’Ed Martin est accusé d’utiliser sa fonction pour étouffer toute dissidence : il a notamment menacé de poursuivre les personnes qui critiqueraient la Cour Suprême ou le DOGE, et ouvert une enquête contre une revue scientifique dont il considère le traitement partisan.

La lettre vient par ailleurs s’ajouter à des critiques répétées d’acteurs états-uniens conservateurs, parmi lesquels Elon Musk. L’homme le plus riche du monde a notamment appelé à cesser les donations à destination de la fondation Wikimedia, qui héberge et gère une partie des activités administratives de l’encyclopédie. En France, c’est l’hebdomadaire Le Point qui, dans les derniers mois, s’est attaqué à l’encyclopédie.

Sans réagir à la lettre d’Ed Martin, cette dernière a déclaré au Washington Post : « Wikipédia est l’un des derniers lieux en ligne qui témoigne de la promesse d’Internet, abritant plus de 65 millions d’articles écrits pour informer et non pour persuader. » En février, l’encyclopédie était reconnue « bien public numérique » par la Digital Public Good Alliance.

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Au Canada, feu de désinformation pro-conservateurs en amont des élections

Trouvez moi l'extincteur
Au Canada, feu de désinformation pro-conservateurs en amont des élections

Alors que les Canadiens élisent ce 28 avril un nouveau Parlement, ils ont subi en ligne un feu nourri de désinformation et de contenus pro-conservateurs.

Ce lundi, les canadiens sont appelés aux urnes pour des élections législatives. Le contexte politique est clairement influencé par la menace de guerre commerciale avec les États-Unis.

Depuis près d’un an, le Parti conservateur mené par Pierre Poilievre était donné favori par les sondages canadien. Dirigé par le premier ministre Mark Carney, qui vient de remplacer Justin Trudeau, le Parti libéral souffrait de « l’usure du pouvoir », selon le politologue Luc Turgeon interrogé par France Info. Mais les attaques de Donald Trump ont tout changé : depuis quelques semaines, la cote des libéraux a brusquement remonté.

En ligne, la population a par ailleurs fait face à un déferlement de désinformation d’autant plus préoccupant que Meta bloque depuis l’été 2023 tous les contenus médiatiques sur sa plateforme (une décision qui ne l’empêche pas d’utiliser les contenus journalistiques pour alimenter son IA, soulignait Radio Canada un an plus tard).

Sur d’autres réseaux, dont TikTok et X, les internautes sont bombardés de contenus pro-conservateurs. Leur portée est démultipliée par des pratiques inauthentiques, dont certaines poussées depuis les États-Unis.

Pas d’information ? Désinformons

Les élections législatives sont le premier rendez-vous politique de grande ampleur depuis la suspension de l’accès des médias aux plateformes de Meta, relève la société de lutte contre la désinformation Newsguard.

Résultat, sur Instagram, Facebook et Thread, la société a repéré huit mensonges liés aux élections, dont sept visant le premier ministre libéral Mark Carney. Un message l’accuse d’avoir vendu l’intégralité des réserves d’or canadienne lorsqu’il dirigeait la Banque du Canada, un autre lui reproche d’avoir formulé des incantations sataniques, un montage le montre nageant avec le criminel et trafiquant sexuel Jeffrey Epstein…

Sur les trois plateformes, ces publications ont collecté plus d’un million de vues et 116 000 likes. Celle ayant recueilli le plus d’engagement affirme, à tort, que Carney a accusé les électeurs de Trump d’avoir causé « des dommages aux États-Unis pour des générations ».

Et si certaines ont été fact-checkées par les médias canadiens, Meta empêche ces contenus vérifiés de circuler sur ses réseaux sociaux. Or, d’après un sondage mené par le Reuters Institute après le blocage des contenus journalistes, 25 % des Canadiens interrogés continuent d’utiliser Facebook comme source d’information.

Ingérence états-unienne ?

Outre ces éléments, deux enquêtes relèvent une promotion anormalement élevée de contenus pro-conservateurs.

Sur TikTok, le média Pivot détaille les activités de 928 profils qualifiés de « spammeurs », car très prolifiques : tous ont commenté plus de 100 fois en trois semaines, pour un total de 176 000 commentaires sur la période.

Dans le lot, 600 comptes tiennent des propos pro-conservateurs, 225 des propos pro-libéraux. Cela signifie que 0,2 % des internautes de l’échantillon analysés par le média sont responsables de 15 % de tous les commentaires, sachant que deux tiers de ces comptes sont pro-conservateurs.

Dans la mesure où les propos publiés sont reproduits à l’identique ou presque de multiples fois, la société Agoratlas, qui a réalisé l’analyse pour Pivot, évoque un comportement inauthentique. Des méthodes qui rappellent celles utilisées en Roumanie, où le candidat d’extrême-droite Călin Georgescu, crédité de 1% d’intention de vote un mois avant le scrutin, avait obtenu 23 % des voix après des actions menées sur TikTok (la nouvelle élection roumaine se jouera les 4 et 18 mai).

En parallèle, le Financial Times a produit sa propre analyse de 350 000 publications sur X. Là encore, le média constate des activités coordonnées de promotion de Pierre Poilievre et d’attaques contre son concurrent Mark Carney.

Spécificité de ces opérations, selon les experts interrogés par le média : un volume important de désinformation est poussé par des acteurs états-uniens, dont des podcasters et influenceurs gravitant à l’extrême-droite de l’échiquier politique. Elon Musk lui-même, propriétaire de X, a ouvertement soutenu Poilievre en janvier, de la même manière qu’il avait soutenu les candidats d’extrême-droite en Allemagne et de droite au Royaume-Uni.

Dans un sondage mené par le Canadian Digital Media Research Network, 68 % des canadiens répondants se sont déclarés inquiets de possibles ingérences états-uniennes dans leurs élections. Le pays est en tête de leurs préoccupations en la matière, devant le rôle que pourraient jouer la Chine, la Russie et l’Inde.

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☕️ Au Ghana, un sous-traitant de Meta poursuivi en justice par des modérateurs de contenu

Après le Kenya, le Ghana. Un des prestataires de Meta est poursuivi en justice dans le pays d’Afrique de l’Ouest pour les effets psychologiques subis par ses modérateurs de contenu.

Près de 150 personnes employées à supprimer des contenus violents d’Instagram et Facebook, dont des meurtres et des violences sexuelles, y compris sur mineurs, se joindraient à la plainte. L’action en justice vise un sous-traitant de Meta, Majorel, qui appartient au groupe français Teleperformance.

Principalement installé à Accra, les modérateurs et modératrices concernés ont subi des dépressions, de l’anxiété, des insomnies et des problèmes de dépendance en réaction directe à leur emploi, d’après The Guardian. Un des plaignants déclare même avoir tenté de se suicider à cause de la nature de son travail.

Illustration chimérique d'internautes
User/Chimera – Clarote & AI4Media – Better Images of AI

L’affaire est similaire à celle des 140 modératrices et modérateurs kényans diagnostiqués en état de stress post-traumatique à l’issue de leur travail pour Sama, un autre sous-traitant proposant des services de modération à Meta.

En mai 2024, 97 de ces travailleurs avaient signé une lettre ouverte à destination du président états-unien d’alors, Joe Biden, pour lui demander de mettre fin à des conditions de travail qu’ils comparaient « à de l’esclavage moderne ».

Au Ghana, l’action en justice est préparé par Foxglove, une ONG britannique qui soutient aussi les modérateurs kenyan.

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Le supercalculateur de xAI accusé de polluer l’air de Memphis

Asthma police
Le supercalculateur de xAI accusé de polluer l’air de Memphis

À Memphis, le data center de xAI est accusé d’aggraver la pollution de l’air de quartiers résidentiels historiquement exposés à des désagréments industriels.

Installé à Memphis, aux États-Unis, le data center de xAI divise. L’édifice héberge le supercalculateur Colossus, qui permet au modèle Grok de tourner.

En moins d’un an, les résidents et des activistes pour l’environnement estiment qu’il est devenu le plus gros pollueur d’atmosphère du comté, tandis que des représentants locaux soutiennent la société, déclarant qu’elle investit dans Memphis.

En amont de la première audition devant le département de la santé du comté, ce 25 avril, des habitants ont reçu des tracts anonymes affirmant que xAI produisait très peu de pollution.

Colossus énergivore

Construit à toute vitesse par les équipes d’Elon Musk – qui se vantent sur le site officiel de l’avoir édifié en 122 jours (4 mois) plutôt que les 24 mois qui auraient plus classiquement été alloués à la tâche – l’édifice est aussi un gros consommateur d’électricité, rapporte the Guardian. L’entreprise a établi un contrat d’approvisionnement pour 150 MW, soit suffisamment pour alimenter 100 000 foyers à l’année, avec le fournisseur local, et a obtenu l’autorisation d’installer 15 turbines à gaz pour générer de l’énergie supplémentaire.

Mais l’entreprise veut plus : début avril, le Southern Environmental Law Center obtenait des images aériennes qui lui faisaient suspecter la présence de 35 turbines, suffisamment pour générer 420 MW d’électricité. Dans les jours qui suivent, le maire Paul Young déclare que les générateurs sont certes présents sur place, mais non utilisés : une demande d’autorisation pour des générateurs supplémentaires était en cours auprès du département de la santé du comté de Shelby.

Quartier historiquement exposé à la pollution

En amont de l’audition de ce 25 avril, le Southern Environmental Law Center fait prendre de nouvelles images avec vision thermique, explique Ars Technica. Les photos montrent 33 turbines générant de la chaleur. Or, argumente le centre, ces générateurs rejettent dans l’air des oxydes d’azotes nocifs, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Steve Jones/Flight by Southwings for Southern Environmental Law Center

L’usine est par ailleurs située à quelques kilomètres de quartiers résidentiels historiquement exposés à de la pollution industrielle. Majoritairement noire, la population y présente des taux de cancers et d’asthme plus élevé que dans le reste de la ville, et une espérance de vie plus faible.

Alors que la majorité des data centers du pays sont alimentés grâce à des énergies fossiles, leur impact sur la santé publique commence à être étudié. En mars, une étude estimait ainsi qu’au sein du pays, l’IA pourrait être responsable de 600 000 nouveaux cas d’asthmes et 1 300 décès prématurés. Ses auteurs indiquaient que l’entraînement d’un modèle comme Llama-3.1 générait suffisamment de pollution pour entraîner « un coût de santé qui excède de 120 % le coût de l’électricité nécessaire ».

Tracts anonymes

Le Southern Environmental Law Center demande donc la suspension de l’usage des générateurs et une amende de 25 000 $ par jour de refus d’opérer, au titre d’une potentielle violation du Clean Air Act, une loi fédérale états-unienne de lutte contre la pollution de l’air.

En amont de l’audition auprès du département de santé, des milliers d’habitants des quartiers proches du data center de xAI déclarent avoir reçu des tracts d’un groupe anonyme appelé Facts over Fiction (les faits plutôt que la fiction). Les documents décrivent les turbines de l’usine comme des « technologies propres » générant des pollutions « mineures ».

Un représentant de l’État de Tennessee, dans lequel se trouve Memphis, a publiquement exigé de savoir qui se trouve derrière ces publications. Il les accuse de « mentir sur la pollution au gaz méthane ».

En mars, xAI a acheté un second terrain de 92 000 m2 pour étendre son supercalculateur, rapporte Data Center Dynamics.

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Qu’est-ce qui permet aux idées masculinistes de si bien fonctionner en ligne ?

N'insiste pas
Qu’est-ce qui permet aux idées masculinistes de si bien fonctionner en ligne ?

Avec la série Adolescence, le succès des idées masculinistes qui circulent en ligne inquiète de plus en plus. Mais qu’est-ce qui permet à leurs promoteurs, dont l’influenceur Andrew Tate, de séduire ?

Depuis le succès de la série mini-série Adolescence, sur Netflix, la question de l’influence des thèses masculinistes sur les plus jeunes occupe les esprits. Des parents déclarent avoir « honte de leur fils », aux propos ouvertement misogynes.

D’un point de vue géopolitique, difficile, aussi, de ne pas s’intéresser au traitement porté à Andrew Tate. Arrêté en Roumanie en 2022, poursuivi pour des faits de trafic d’être humain, de viol et de création d’un groupe criminel organisé dans le but d’exploiter des femmes sexuellement, l’influenceur misogyne autoproclamé et son frère Tristan étaient interdits de quitter le territoire jusqu’à début février.

Le timing de leur départ vers la Floride a fait tiquer plus d’un observateur. En effet, l’homme est soutenu par Donald Trump, par Elon Musk, qui lui a très rapidement rendu son compte suspendu, après le rachat de Twitter, et surtout Richard Grenell, envoyé spécial de Trump, qui a abordé le cas de Tate auprès du ministère roumain des Affaires étrangères en janvier.

Au Royaume-Uni, un nombre croissant d’acteurs s’inquiètent de l’influence d’Andrew Tate sur une partie du public – le nom de l’ex-kickboxeur est même cité dans Adolescence. C’est d’ailleurs dans son pays d’origine, où il est aussi visé par les plaintes de quatre femmes pour violences physiques et sexuelles, que la célébrité de l’influenceur est la plus notable.

Mais si l’on retourne aux raisons de sa présence médiatique, c’est-à-dire au vaste public qu’il a réussi à accumuler en ligne, qu’est-ce qui fascine chez Andrew Tate, comme chez d’autres influenceurs misogynes ?

Sociabilité misogyne

Professeur associé en étude des médias à l’université de Liverpool, Craig Haslop a étudié la popularité de Tate au sein d’une population de garçons de 13 - 14 ans. Auprès du Monde, il décrit un usage des propos de Tate « pour plaisanter » entre jeunes hommes, pour créer du lien. Devant certaines déclarations outrancières, comme lorsqu’il déclare qu’il se sentirait en danger dans un avion piloté par une femme, la plupart déclarent le trouver « drôle », même s’ils n’aiment pas le personnage.

Cette mécanique du recours à la misogynie pour tisser du lien est aussi constatée par les scientifiques qui étudient les ressorts de la diffusion non consentie d’images à caractère sexuel. Au Royaume-Uni, la professeure de droit Clare McGlynn explique que « ces échanges servent à commercer entre hommes. C’est une culture à part entière. »

Si Andrew Tate ne formule pas – à notre connaissance – d’incitation directe à ce type de violences numériques, il promeut en revanche le dénigrement systématique du genre féminin. Auprès d’un public restreint, il partage des tactiques de manipulation des femmes pour les isoler, relève Le Monde, qui a pu analyser de nombreux échanges ayant fuité de son forum privé, The Real World (TRW).

Mais le succès de Tate fonctionne surtout sur un autre levier propre à l’époque : les logiques de développement personnel. En proposant des discours sur l’état d’esprit, la motivation, la discipline, voire les manières de devenir riches ou de cacher ses émotions, il devient un modèle « lifestyle ».

Il propose un guide apparemment simple sur la manière de mener sa vie qui, comme le décrit Pauline Ferrari dans Formés à la haine des femmes (JC Lattès, 2023), a de multiples raisons de séduire. Les discours masculinistes profitent, d’une part, de la persistance des idées sexistes dans la société.

Comme de nombreux autres influenceurs misogynes, Andrew Tate s’appuie aussi sur la désinformation qui circule dans les espaces numériques où les idées misogynes sont normalisées. Ainsi de ces argumentaires selon lesquels les femmes seraient les « gagnantes » du jeu de la séduction, voire de la vie en société, sans considération pour leur surreprésentation parmi les victimes de violences conjugales, leur persistante minorité dans les cercles de pouvoir… ni même pour la possibilité d’une vie sans compétition.

Machine à cash

Par ailleurs, le modèle Tate fait miroiter des gains financiers, voire en rapporte réellement. En cela, il se rapproche des communautés de « crypto bros », qui se sont multipliées au plus fort de la vague crypto de 2021, pour ne plus vraiment refluer depuis.

En 2021, justement, Andrew et Tristan Tate lancent TRW, leur espace numérique privé. Pour y accéder, les utilisateurs (jusqu’à 100 000 personnes dans les périodes les plus fastes) paient l’accès 50 dollars par mois, et jusqu’à 8 000 euros pour pouvoir discuter directement avec les deux frères. Une petite fortune, pour le duo Tate.

Dans les espaces masculinistes, nombreuses sont les offres de ressources pour devenir un « homme de valeur » ou pour obtenir du « coaching charisme » contre rétribution. Dans son ouvrage, Pauline Ferrari décrit un « business de la solitude et de la souffrance », alors que la santé mentale reste un tabou chez les hommes, et que la jeunesse traverse des difficultés aiguës en la matière. De fait, la majorité des messages de TRW analysés par Le Monde évoquent des tentatives de dépasser des difficultés, notamment financières. Avec, toujours, cette manière d’opposer « losers » et « winners ».

En définitive, les masculinistes attirent, car ils offrent des réponses d’apparence simple à de réelles problématiques de société : la recherche de lien social, celle de « s’en sortir » financièrement. En articulant leur réponse à des idées profondément misogynes, en revanche, ce type d’influenceurs créent un terreau qui mène à la « Terreur masculiniste » que décrit la chercheuse Stéphanie Lamy dans un ouvrage paru en 2024 aux Éditions du détour. Terreur où l’argent joue, encore une fois, un rôle à part entière.

Sans même passer par des actions violentes comme la tentative d’attentat déjouée à Bordeaux, ces idéologies se traduisent en acte dans les pays où les dirigeants leur expriment leurs sympathies. C’est ce que démontrent les décisions récentes prises aux États-Unis.

C’est la raison pour laquelle la chercheuse Cécile Simmons alerte sur les incompréhensions que pourrait provoquer la série Adolescence. « Il est vrai que les leaders autoritaires de droite courtisent de plus en plus les jeunes hommes en difficulté, en allant sur leurs podcasts, sur leurs plateformes médiatiques préférées, comme l’a fait Trump lors de la dernière campagne présidentielle », explique-t-elle à la politologue Marie-Cécile Naves. « Mais les croyances suprémacistes masculines transcendent les classes, les groupes d’âge et même les ethnies. » Andrew Tate lui-même a 38 ans. Aux États-Unis, la milice des Proud Boys, dont le leader a 54 ans, a de son côté tenté de s’ouvrir aux hommes non blancs, « quand bien même elle est clairement nationaliste blanche ».

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La pression sur le chiffrement s’accroît en Europe

Ça s'en va et ça revient
La pression sur le chiffrement s’accroît en Europe

En France, en Suède, au Danemark comme au niveau de la Commission européenne, les attaques contre le chiffrement des communications se multiplient.

Au niveau national comme à celui de la Commission, la pression augmente sur le chiffrement de bout en bout des communications (end-to-end encryption, E2EE).

Début avril, la Commission européenne présentait son plan ProtectEU, une nouvelle stratégie de sécurité interne. L’un des chapitres de la feuille de route concerne directement la nécessité de « fournir de meilleurs outils aux forces de l’ordre » et aux agences européennes.

Dans son communiqué, la Commission annonçait par exemple vouloir renforcer la coopération entre Frontex, Eurojust et l’ENISA (l’agence de l’UE pour la cybersécurité), mais aussi préparer une « feuille de route technologique sur le chiffrement et une analyse d’impact dans le but d’actualiser les règles de l’UE en matière de conservation de données ».

Du côté des États, la France vient de débattre ardemment pour la suppression de l’article 8ter de la loi Narcotrafic, qui aurait permis aux forces de l’ordre d’obtenir un accès aux messageries sécurisées. La proposition a été définitivement enterrée fin mars. Mais ailleurs en Europe, l’Espagne et la Suède s’attaquent eux aussi au sujet, de même que le Royaume-Uni.

Les forces de l’ordre « les yeux bandés »

Au Danemark, le ministre de la Justice Peter Hummelgaard a ainsi souligné auprès de Politico que le monde numérique avait rendu « beaucoup plus simple la coordination en temps réel et l’accès à une large audience pour des cybercriminels ». Et de pointer plus spécifiquement l’explosion de la pédopornographie, du blanchiment d’argent ou du trafic de drogues.

Du côté de l’agence européenne Europol, un porte-parole renchérissait auprès du média : « sans accès aux communications chiffrées, les forces de l’ordre se battent contre le crime les yeux bandés ». Une position régulièrement tenue par les chefs des polices européennes.

La tendance a mené à plusieurs passes d’armes publiques avec Meredith Whittaker, présidente du service de communication chiffré Signal. Début 2025, la Suède s’est attelée à une proposition de loi susceptible de forcer les opérateurs de messageries à enregistrer tous les messages de leurs usagers, ce qui créerait de facto une backdoor dans les systèmes de messageries chiffrés. Comme elle l’avait fait lors de l’étude de l’Online Safety Act au Royaume-Uni, l’experte avait déclaré que Signal quitterait le pays plutôt que de se plier à ce type d’obligation.

Pas de backdoor qui ne soit accessible par une multiplicité d’acteurs

Interrogée l’an dernier sur la récurrence des tentatives d’attaquer le chiffrement des communications, la présidente de Signal ne niait pas la réalité des problématiques auxquelles font face les forces de l’ordre. Auprès de Next, elle déclarait en revanche : « la promesse est toujours la même : si vous nous donnez accès à tout, nous pourrons résoudre tous les problèmes du monde. Sauf qu’il n’y a aucune preuve de cela, pas plus que de démonstration que le chiffrement soit le coupable. »

PDG de Telegram, Pavel Durov s’est joint aux critiques. Il a déclaré qu’il préférait fermer le service en France (qu’il a quittée en mars après plusieurs mois d’interdiction de sortir du territoire) et dans d’autres pays européens plutôt que renoncer à son option de chiffrement de bout en bout dans la messagerie.

Comme depuis la création du chiffrement, les experts en cybersécurité répètent par ailleurs que la moindre création de backdoor met en danger l’intégralité de l’édifice d’un système de communication, puisque son existence pourrait ensuite être utilisée par des pirates ou des gouvernements autoritaires.

Trois types de menaces

Quoi qu’il en soit, la responsable des politiques de chiffrement chez l’ONG Access Now, Namrata Maheshwari, décrit à Wired trois types d’attaques récentes contre le chiffrement. La première consiste en la demande, par des gouvernements ou des forces de l’ordre, d’obtenir un « accès légal » à des données chiffrées.

En février, le Washington Post révélait ainsi que la justice britannique avait secrètement ordonné à Apple de lui permettre l’accès aux données enregistrées par ses utilisateurs, partout sur la planète. Plutôt que d’y accéder, Apple a suspendu le service Advanced Data Protection, qui donne la possibilité de chiffrer de bout en bout les données stockées sur iCloud, pour les internautes britanniques.

La deuxième consiste en des propositions relatives au « scanning côté client », ou « analyse sur appareil », qui consiste à examiner les messages localement sur l’appareil d’une personne, avant qu’ils ne soient chiffrés. C’est le raisonnement qui avait animé le projet européen de lutte contre la pédocriminalité surnommé #ChatControl, ou « le projet de loi européen le plus critiqué de tous les temps ». Il proposait de vérifier l’ensemble des photos, vidéos et URL avant qu’elles ne soient envoyées dans des messageries potentiellement chiffrées.

Le troisième consiste enfin en un risque persistant de suspension de l’accès aux services de messageries chiffrées. La Russie a, par exemple, bloqué l’accès à Signal fin 2024. En Inde, WhatsApp est aux prises avec une action en justice qui pourrait l’obliger à quitter le pays ou à renoncer au chiffrement de bout en bout dans ce marché.

Cela dit, des voix importantes s’élèvent aussi en faveur du chiffrement. Aux États-Unis, à la suite de la cyberattaque Salt Typhoon, plusieurs représentants du FBI et de la CISA (US Cybersecurity and Infrastructure Security Agency) ont encouragé la population à largement utiliser des applications de messagerie chiffrées.

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☕️ « Surprise » par l’engouement, Nintendo n’aura pas assez de Switch 2 pour le lancement

8 ans après la première console Switch, vendue à plus de 150 millions d’exemplaires, Nintendo annonçait au début du mois le lancement prochain de la Switch 2.

Le 23 avril, l’entreprise a déclaré sur X être « surprise » devant l’engouement.

Après le lancement d’une loterie de précommande, la société indique avoir reçu plus de 2,2 millions de candidatures rien que pour le Japon. Selon Nintendo, ce nombre « dépasse largement nos attentes », ainsi que le « nombre de Nintendo Switch 2 qui pourront être livrées le 5 juin ».

Pour faire face à la demande, l’entreprise organise une seconde loterie. Elle indique surtout « travailler à renforcer son système de production », alors que les précommandes doivent s’ouvrir aujourd’hui au Canada et aux États-Unis.

Bien qu’elle ne donne pas de chiffre précis, la responsable gaming de la FNAC laisse aussi entendre auprès de Frandroid que les niveaux de précommandes sont très élevés en France.

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Monopole : attaqué de toutes parts, Google refuse de céder Chrome, et d’ouvrir son index

Un grand pouvoir implique de grandes...
Monopole : attaqué de toutes parts, Google refuse de céder Chrome, et d’ouvrir son index

Après avoir été jugée, aux États-Unis, en situation de monopole sur le marché de la recherche en ligne en août dernier, Google vient également de l’être pour ce qui est du marché de la publicité en ligne. L’entreprise, qui vient de faire l’objet d’accusations similaires au Royaume-Uni, essaie en outre de contrer la menace de devoir céder son navigateur Chrome, et d’ouvrir l’accès à ses données de recherche.

En août 2024, le ministère de la Justice états-unienne (Department of Justice, DOJ) avait tranché : Google LLC, filiale d’Alphabet, est en position de monopole sur le marché de la recherche en ligne, et elle en abuse. 



Ce 21 avril, un nouveau chapitre s’est ouvert pour la société fondée par Larry Page et Sergueï Brin, qui tente de s’opposer aux conséquences susceptibles de lui être imposées. En octobre, nous détaillions en effet que le juge Amit P. Mehta envisageait des « mesures structurelles et comportementales qui empêcheraient Google d’utiliser des produits comme Chrome, Play et Android pour avantager Google search ou des produits et des fonctionnalités liées à Google search ».

Autrement dit, le DOJ réfléchissait à démanteler Google, et notamment à le forcer à se séparer de son navigateur. L’entreprise a décidé de monter au créneau avant qu’une décision finale ne soit rendue. Une bataille centrée sur les mesures de lutte contre sa position monopolistique s’est donc ouverte hier.

Et si les dirigeants d’Alphabet, comme ceux de la plupart des autres géants numériques du pays, ont fait en sorte de se rapprocher de la nouvelle administration états-unienne, cela ne leur assure pas pour autant d’éviter la condamnation. D’autant qu’en parallèle de ce procès, une autre juge fédérale états-unienne a conclu le 17 avril que Google était aussi en situation de monopole sur le marché de la publicité en ligne.

Au Royaume-Uni, l’entreprise doit par ailleurs se défendre face à une class action l’accusant… d’avoir abusé de sa position dominante pour surfacturer les annonceurs britanniques.

La fin de Chrome tel qu’on le connaît ?

La séparation de Google d’avec son navigateur, son magasin d’application ou son système d’exploitation de smartphone ne sont qu’une des pistes envisagées par la justice états-unienne. Comme nous l’expliquions en octobre, les démantèlements restent extrêmement rares aux États-Unis, surtout depuis 1984 (date de la séparation du géant des télécoms AT&T en de multiples filiales).

Néanmoins, l’industrie évoluant à marche rapide, le DoJ souligne que le monopole de Google participe à améliorer ses outils d’intelligence artificielle, désormais au cœur de toutes les attentions.

Google a, par exemple, accepté de payer Samsung chaque mois en échange de l’installation de son application d’IA Gemini sur tous ses appareils. Dans son jugement, relève Reuters, Amit Mehta avait souligné que ce genre d’accord unilatéral avec des constructeurs avait permis à Google de maintenir son monopole dans la recherche.

Google fait valoir, pour sa part, que la proposition du ministère américain de la Justice de scinder ses activités Chrome et Android affaiblirait la sécurité nationale et nuirait à la position du pays dans la course mondiale à l’intelligence artificielle, en particulier face à la Chine, souligne CNBC.

Loin de justifier de séparer Chrome de Google, analyse Platformer, ces éléments pourraient aussi pousser à obliger l’entreprise à partager son trésor de guerre, par exemple en ouvrant l’accès aux données relatives aux requêtes de recherche, aux résultats et à ce sur quoi les utilisateurs cliquent.

Google cherche de son côté à sortir l’intelligence artificielle du périmètre des discussions. L’entreprise a par ailleurs signalé qu’elle ferait appel du jugement une fois celui-ci rendu. Dans les derniers mois, elle a néanmoins fait évoluer la gouvernance du projet libre Chromium, qui soutient son navigateur.

OpenAi s’est de son côté déclaré intéressé par le rachat de Chrome si le tribunal tranchait en faveur du démantèlement. Son directeur exécutif a déclaré avoir contacté Google pour conclure un éventuel partenariat permettant à ChatGPT de s’appuyer sur les technologies de recherche de Google (en plus de son autre partenariat avec Bing de Microsoft), ce que cette dernière a refusé.

Nommée par Donald Trump, la nouvelle directrice du département de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles du DOJ, Gail Slater, était présente à l’ouverture du procès aux côtés d’autres membres de l’équipe, pour souligner qu’il s’agissait d’un enjeu non partisan. « C’est l’avenir d’internet qui est en jeu », a-t-elle déclaré. La plainte initiale contre Google avait été déposée lors du premier mandat de Donald Trump, puis traité lors du mandat de Joe Biden.

Cinq milliards de livres sterling en jeu

En parallèle, l’entreprise doit se défendre face à une action collective déposée le 16 avril devant le tribunal d’appel de la concurrence, la juridiction en charge des problématiques monopolistiques au Royaume-Uni, relève The Guardian. Déposée par Or Brook, maître de conférence en droit et politiques de la concurrence à l’université de Leeds, le recours accuse la société d’avoir profité de sa position de monopole dans le marché publicitaire pour surfacturer les annonceurs. 



De fait, Google Ads fonctionne sur un système d’enchères : plus une entité est prête à payer, meilleures seront ses chances de voir sa publicité arriver en tête des résultats sur le moteur de recherche. L’action collective demande 5 milliards de livres sterling de dommages et intérêts (soit 5,85 milliards d’euros) et appelle toute organisation britannique ayant utilisé les services publicitaires de Google du 1er janvier 2011 au 15 avril 2025 à les rejoindre.

Le recours présente des arguments similaires à ceux employés aux États-Unis, rapporte l’Usine digitale, dont les accords conclus avec des fabricants de smartphone pour réinstaller Chrome et Search sur de multiples appareils Android, et ainsi asseoir sa position.

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☕️ IA : deux étudiants de Columbia lèvent 5,3 millions de dollars pour « tricher sur tout »

En mars, un thread de Chungin Roy Lee sur X est devenu viral : le jeune homme de 21 ans y expliquait avoir été suspendu de l’université de Columbia après avoir triché lors des tests techniques d’entretiens d’embauche pour des emplois de développeurs.

Avec son camarade Neel Shanmugam, Chungin Lee avait construit un outil nommé Interview Coder, initialement pensé pour tricher aux tests techniques passés sur la plateforme LeetCode. Il déclare avoir réussi des entretiens pour un poste chez Amazon grâce à son système.

Quelques semaines plus tard, Interview Coder est devenu une start-up nommée Cluely. Son principal produit est présenté comme permettant de « tricher » à tout moment, et surtout pendant des examens ou des entretiens d’embauche, grâce à une fenêtre cachée dans le navigateur et invisible pour l’intervieweur ou l’examinateur.

Ses deux fondateurs ont publié une vidéo de présentation appréciée par certains, comparée à un épisode de Black Mirror par d’autres. Elle s’accompagne d’un manifeste, dans lequel ils expliquent globalement que l’IA permet de « tricher » de la même manière que des calculatrices, des correcteurs orthographiques ou Google l’ont permis à leur apparition.

Pour développer le projet, Chungin Lee vient d’annoncer avoir levé 5,3 millions de dollars auprès des fonds Abstract Ventures et Susa Ventures. 


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[Tuto] : comment empêcher Meta d’utiliser vos données pour entraîner ses IA

Leave my data alone
[Tuto] : comment empêcher Meta d’utiliser vos données pour entraîner ses IA

À partir du 27 mai, Meta utilisera les données des comptes Facebook, Instagram et Thread publics, sauf si leurs propriétaires s’y opposent.

Vous utilisez Instagram, Facebook ou Threads ? Vos profils sont réglés pour être visibles par le grand public ? Si oui, vous devez avoir reçu une notification comme celles ci-dessous vous alertant que Meta allait se servir des données de vos profils accessibles publiquement pour entraîner ses systèmes d’IA.

En vertu du Règlement Général sur la protection des données, Meta doit vous demander votre consentement avant d’utiliser ces données, quand bien même publiques, pour entraîner ses modèles. Si vous ne souhaitez pas le donner, Next vous explique comment procéder.

En 2024, Meta avait déjà annoncé son projet de traiter les données de ses usagers européens. Devant les 11 plaintes déposées par l’association noyb, l’entreprise avait d’abord renoncé. Si vous avez refusé le traitement de vos données lors de ce premier épisode, vous aurez tout de même à refaire l’opération cette fois-ci.

Cheat sheet

Si vos comptes sur vos différentes plateformes sont liés, vous n’aurez a priori qu’une seule démarche à réaliser, depuis votre espace compte. Mais si, comme dans notre cas, vos comptes Facebook et Instagram sont séparés, vous devrez la reproduire pour signaler votre refus de voir les données de chacun des comptes utilisés par l’entreprise de Mark Zuckerberg. Pour Threads, certaines fonctionnalités – dont celle-ci – sont paramétrables directement dans le compte Instagram.

Sur chacune des applications, cherchez le centre de confidentialité. Sur Instagram, vous le trouverez depuis votre profil, en cliquant en haut à gauche sur les trois barres qui donnent accès aux paramètres, puis en scrollant assez bas, jusqu’à la mention « centre de confidentialité ». Sur Facebook, un chemin possible consiste à cliquer sur votre image de profil en haut à gauche, puis sur « paramètres et confidentialité », puis sur « centre de confidentialité ».

Pour aller plus vite, cela dit, vous pouvez aussi directement vous rendre à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/privacy/genai, ou sur les « centres de confidentialité » de chaque plateforme : https://www.facebook.com/privacy/center, https://privacycenter.instagram.com/.

« Opposer »

Là, Meta vous informe d’une évolution de ses politiques de confidentialité qui entreront en vigueur le 27 mai 2025. « Nous souhaitons vous informer que nous utiliserons des informations publiques telles que les publications et les commentaires publics de comptes appartenant à des personnes âgées de 18 ans ou plus, ainsi que vos interactions avec les fonctionnalités d’IA de Meta. Nous utiliserons ces informations sur la base de nos intérêts légitimes de développement et d’amélioration des modèles d’IA générative pour l’IA de Meta », écrit l’entreprise.

Dans le deuxième paragraphe, cliquez sur le mot « opposer ». Vous arriverez sur un panneau intitulé « Vous opposer à l’utilisation de vos informations pour l’IA de Meta » qui demande encore une fois de beaucoup scroller si vous êtes sur téléphone. Sur ordinateur, ça ressemble à ceci : 


Vérifiez que l’adresse e-mail entrée automatiquement correspond bien à celle de votre compte, puis cliquez sur « envoyer ». Une boîte indiquant « Nous honorerons votre objection » s’affiche. Pour vous assurer que tout est bon, vérifiez votre boîte mail. Vous devez y recevoir un mail de ce type :

La vie privée est un sport d’équipe

Au terme de ses explications sur l’entraînement de ses IA, Meta indique :

« Nous sommes susceptibles de continuer à traiter des informations vous concernant pour développer et améliorer l’IA de Meta, même si vous vous y opposez ou que vous n’utilisez pas nos produits. Cela pourrait arriver dans les cas suivants :

  • Vous ou vos informations apparaissez sur une image partagée publiquement sur nos produits par quelqu’un qui les utilise
  • Vous ou vos informations êtes mentionné·es publiquement dans des publications ou des légendes partagées par un tiers sur nos produits. »

Autrement dit, pour une meilleure protection de vos données, recommandez aussi à vos contacts ou à toute personne susceptible de partager vos contenus publiés sur Facebook, Instagram ou Threads de s’opposer au traitement de leurs données par Meta. Comme l’énonçait la directrice juridique de l’Electronic Frontier Foundation Corynne McSherry auprès de Next, « la vie privée est un sport d’équipe ».

Mon compte est privé, que dois-je faire ?

Meta précise bien que les données qu’il utilisera pour entraîner ses systèmes sont les éléments publics des comptes. Si les vôtres sont privés, vous êtes parés… en revanche, si vous décidez de les passer en public dans le futur, mais que vous ne souhaitez pas voir vos données utilisées dans l’entraînement des IA de Meta, veillez bien à vous opposer au traitement de vos données.

Peut-on se protéger sur WhatsApp ?

Si WhatsApp appartient bien à Meta, il s’agit d’une application de messagerie, dans laquelle les publications n’ont pas vocation à être accessible publiquement. Elle n’est donc pas concernée par cette communication précise de Meta.

Comme vous l’avez peut-être remarqué, Meta y propose néanmoins un accès à son robot Llama, aussi intégré dans Messenger sous la forme d’un onglet similaire à celui d’une conversation. Meta indique que « vos interactions avec les fonctionnalités d’IA peuvent être utilisées pour entraîner des modèles d’IA. C’est notamment le cas des messages envoyées (sic) dans les discussions avec l’IA, des questions que vous posez et des images que vous demandez à Meta AI d’imaginer pour vous. »

Sur WhatsApp et Messenger, la meilleure manière d’éviter de voir des données utilisées dans l’entraînement du modèle Llama, c’est donc… d’éviter d’interagir avec.

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☕️ « SkinnyTok » : Clara Chappaz saisit l’Arcom et la Commission européenne

« Ton estomac ne gargouille pas, il t’applaudit. » Alors que la tendance #SkinnyTok, qui promeut la maigreur extrême, rencontre un grand succès sur TikTok (plus de 55 000 vidéos ce 22 avril au matin), la ministre en charge du Numérique Clara Chappaz a annoncé le 18 avril avoir saisi l’Arcom, régulation des médias et la Commission européenne pour faire face au phénomène.

À l’AFP, l’Arcom a déclaré s’être « d’ores et déjà saisie du sujet compte tenu du risque de santé publique que ce phénomène peut représenter ».

TikTok affirme de son côté avoir mis en place « des règles strictes contre le body shaming (dénigrement du corps) et les comportements dangereux liés à la perte du poids. »

Lorsque les termes « skinny tok » sont recherchés, l’application affiche en effet un message d’alerte (mais celui-ci n’est plus visible dès que l’internaute commence à regarder des vidéos).

capture d’écran du message affiché par TikTok

Le message mène les utilisatrices et utilisateurs vers des ressources liées aux troubles de l’alimentation.
Début mars, l’Assemblée nationale a créé une commission d’enquête sur les effets psychologique de l’application chinoise sur les enfants et les adolescents.

Depuis les skyblogs jusqu’à TikTok aujourd’hui, la promotion de l’anorexie est une problématique récurrente en ligne, devenue visible il y a une vingtaine d’années avec l’émergence des contenus « pro-ana ».

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Accords financiers et « légion » d’enfants : les rapports troubles d’Elon Musk à la procréation

Papa don't preach
Accords financiers et « légion » d’enfants : les rapports troubles d’Elon Musk à la procréation

Elon Musk a 14 enfants publiquement connus, et « certainement beaucoup plus » selon ses proches. Plongée dans une réflexion tout à fait liée à ses projets entrepreneuriaux.

Elon Musk a 14 enfants connus de 4 mères différentes. La dernière à s’être fait connaître publiquement : l’influenceuse pro-Trump Ashley St. Clair. En février, la jeune femme de 26 ans a publié un message sur X dans lequel elle déclarait être la mère d’un enfant de 5 mois, conçu avec Elon Musk. Elle expliquait au passage publier cette déclaration pour prendre de vitesse des tabloïds qui s’apprêtaient à révéler l’affaire.

Outre les médias à l’affut du scoop, l’autre victime de cette publication semble être Ashley St. Clair elle-même. Dans une longue enquête sur la manière dont Elon Musk gère ses relations avec les mères de ses multiples enfants, le Wall Street Journal revient en effet sur l’imbroglio judiciaire dans lequel l’influenceuse a été propulsée après avoir refusé de signer un accord liant confidentialité et soutien financier.

La reproduction, partie intégrante du projet de Musk

Car dans le parcours de l’homme le plus riche du monde et actuelle tête du « ministère de l’efficacité gouvernementale » (DOGE) des États-Unis, la reproduction est une entreprise à part entière. Proche du courant de pensée long-termiste, adepte de thèses complotistes comme celle du grand remplacement, Elon Musk encourage les personnes de son milieu social à se reproduire pour peupler la planète de ce qu’il considère être des personnes d’intelligence supérieure.

Ceci explique les débats récurrents en ligne sur le quotient intellectuel (QI) de l’entrepreneur – comme nous le rappelions dans notre article sur les idéologies TESCREAL, auxquelles appartient le long-termisme, la validité scientifique de la notion de QI est largement débattue.

Ouvertement pronataliste, Musk se déclare en effet inquiet devant les taux de natalité plus élevés dans les pays du Sud mondial que dans les pays du Nord. À de multiples reprises, il a qualifié la question de la natalité de priorité absolue pour la « survie de l’humanité au long-terme », un projet qu’il prévoit par ailleurs d’aider en envoyant des fusées Space X vers la planète Mars, qu’il souhaite coloniser (lors d’un meeting politique, il a récemment déclaré la planète comme faisant partie des États-Unis, au mépris du traité de l’espace de 1967 interdisant l’appropriation nationale des corps célestes).

Musk se réfère enfin à sa progéniture en évoquant une « légion », en référence à l’unité militaire utilisée pour évoquer les milliers de soldats nécessaires à l’extension de l’Empire romain. Lors de sa relation avec Ashley St. Clair, Musk a notamment souligné le besoin « de recourir à des mères porteuses » pour avoir des enfants plus rapidement et « atteindre le niveau de la légion avant l’apocalypse ».

Rapports financiers

La question de la reproduction occupe Musk au point qu’il aborde des utilisatrices de X par message privé, jusqu’à leur proposer d’avoir des enfants. Dans le cas de l’influenceuse crypto Tiffany Fong, la proposition a été formulée après plusieurs semaines de discussions en ligne, mais sans que Musk et Fong ne se soient rencontrés, rapporte le Wall Street Journal.

Vu la position publique et politique d’Elon Musk, le procédé se met en place dans un évident contexte de rapport de pouvoir. La place qu’il occupe sur son propre réseau social et l’audience qu’il y accumule fait par ailleurs mécaniquement monter l’audience des internautes avec lesquels il interagit, donc leurs revenus. Tiffany Fong explique ainsi avoir enregistré une nette hausse de revenus et gagné 21 000 dollars pendant deux semaines d’interactions avec Elon Musk.

Lorsque l’entrepreneur lui a proposé de se reproduire, cela l’a obligée à s’interroger sur les conséquences financières de son refus. Dès que le milliardaire a appris que Tiffany Fong avait demandé l’avis de ses proches, il a arrêté de suivre la jeune femme et cessé de communiquer avec elle.

Les rapports financiers s’installent aussi avec celles qui acceptent les propositions de Musk, d’après Ashley St. Clair. Au Wall Street Journal, elle explique s’être vue proposer 15 millions de dollars et 100 000 $ de soutien mensuel jusqu’aux 21 ans de leur fils Romulus en échange de son silence sur l’identité du père. Jared Birchall, l’analyste financier à la tête du family office d’Elon Musk depuis 2016, lui aurait expliqué que des accords similaires avaient été signés avec les mères d’autres enfants. Leur nombre n’est pas connu – Jenna Wilson, fille de Musk ayant rompu tout contact avec son père après que celui-ci a refusé d’accepter sa transition, indique ainsi ne pas connaître le nombre exact de ses frères et sœurs.

Ashley St. Clair a refusé l’accord, car celui-ci lui interdisait d’évoquer le lien entre Musk et son fils, mais n’empêchait pas le milliardaire de parler mal d’elle s’il le souhaitait. La jeune femme indique ne pas vouloir que son fils se sente illégitime, et que le contrat ne prévoyait aucune sécurité en cas de maladie de l’enfant, ou de décès de Musk avant les 21 ans du petit garçon.

Quatre jours après sa publication sur X, l’influenceuse indique que Musk a mis fin à l’offre de 15 millions de dollars. Alors que St. Clair demandait un test de paternité – depuis revenu avec une probabilité de 99, 9999 % sur le fait que Musk soit le père –, celui-ci a réduit l’allocation mensuelle à 40 000, puis 20 000 dollars. Les dates des réductions de paiement coïncident avec des désaccords juridiques, explique l’un des avocats de la mère de famille : « La seule conclusion que nous puissions en tirer est que l’argent est utilisé comme une arme ».

Avant Ashley St. Clair, la chanteuse Grimes (Claire Boucher à la ville) a, elle aussi, eu à se battre contre l’entrepreneur politique. Après avoir fréquenté Musk à partir de 2018, l’artiste a eu avec lui trois enfants, puis s’est battue dans les tribunaux pour obtenir leur garde – la chanteuse accuse le chef d’entreprises de l’avoir empêchée de voir l’un de leurs enfants pendant cinq mois. Elle déclare en outre avoir été ruinée par la bataille judiciaire.

Obsession partagée

Outre Ashley St. Clair et Grimes, les deux autres mères connues d’enfants de Musk sont son ex-femme Justine Musk et l’investisseuse Shivon Zilis. Cette dernière vit dans un complexe fermé dont l’acquisition a été gérée par Jared Birchall, qui supervise l’essentiel des négociations liées aux grossesses et au soutien financier post-naissance des femmes liées à Musk. Dans l’idée initiale de Musk, le complexe aurait accueilli tous ses enfants – il a tenté de convaincre Grimes de s’y installer, puis St. Clair de venir y passer du temps.

Aussi étranges que puissent sonner ces récits, ils ne sont pas propres à Elon Musk.

Dans l’univers de la tech, ils s’intègrent dans un courant plus large de promotion d’une forme d’eugénisme « positif », qui permettrait de faire naître des enfants « plus intelligents » que la moyenne. Le fondateur de Telegram Pavel Durov s’est ainsi félicité que ses dons de spermes aient aidé plus de 100 couples dans 12 pays différents à concevoir des enfants. Si le projet peut sembler philanthropique (en France, les dons de sperme sont très insuffisants), ils prennent un tour plus sujet à débat lorsqu’on lit l’entrepreneur décrire ses dons comme du « matériel de haute qualité » et vouloir rendre son ADN « open source ».

D’un point de vue plus entrepreneurial, le patron d’OpenAI Sam Altman a notamment investi dans la start-up Conception, qui cherche à rendre possible la conception biologique entre personnes de même sexe.

Le cas de Musk s’inscrit, aussi, dans un contexte politique. Fin mars, des influenceurs d’extrême-droite organisaient par exemple un événement d’un week-end au Texas pour permettre à des personnes fortunées de se rencontrer, dans le but de leur faire concevoir des enfants.

Alors que le Parti républicain est divisé sur la question de la procréation médicalement assistée, Donald Trump a récemment déclaré vouloir devenir le « président de la fécondation ». C’est aussi au président, par l’intermédiaire de ses nominations à la cour suprême, que les États-Unis doivent le recul du droit à l’avortement à l’échelle fédérale.

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☕️ Le gouvernement israélien a fait supprimer à Meta des publications pro-palestiniennes dans plus d’une dizaine de pays arabes

Depuis l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’État a réalisé une opération de modération des plateformes de Meta d’un genre particulier : il a formulé des requêtes de suppression de contenus publiés dans quantité de pays étrangers.

D’après des documents internes obtenus par Drop Site, une newsletter créée par d’anciens journalistes d’investigation de The Intercept, Meta a coopéré dans 94 % des cas. 
L’immense majorité de ces contenus contenaient des propos pro-palestiniens ou critiques du génocide opéré dans la bande de Gaza. Les demandes de retraits formulées par Israël ont principalement visé des internautes de pays arabes ou à majorité musulmanes, parmi lesquels l’Égypte, la Jordanie, l’Algérie, le Yémen, la Tunisie ou encore le Maroc.

95 % des requêtes – quasiment toujours formulées de la même manière, quel que soit le contenu – était classifiée par le gouvernement israélien comme relevant du « terrorisme » ou de l’« incitation à la violence » selon les politiques d’utilisation de Meta.

Les logos de Facebook et Meta dans des carrés en 3D sur un fond grisé dégradé
Photo de Dima Solomin sur Unsplash

Les données montrent que Meta aurait modéré plus de 90 000 posts pour se conformer aux demandes du gouvernement israélien en 30 secondes en moyenne. Drop Site souligne que ces actions auront un impact futur, dans la mesure où les contenus supprimés servent à entraîner les systèmes automatisés de modération pour leur faire faire prendre de futures décisions.

Meta a également considérablement étendu les suppressions automatisées depuis le 7 octobre, ce qui aurait valu à près de 39 millions de posts supplémentaires de faire l’objet d’une « action » (interdiction, retrait, voire bannissement) sur Facebook et Instagram depuis la fin de l’année 2023, relève d’ailleurs Drop Site.

Ces documents renforcent une tendance observée par des organisations comme Human Rights Watch, qui relevait dès la fin 2023 des suppressions de contenus, du shadow banning (fait de limiter la visibilité) et de la suspension de comptes favorables à la cause palestinienne sur Instagram et Facebook dans plus de soixante pays du globe.

Drop Site relève que seulement 1,3 % des requêtes de suppression formulées par le gouvernement israélien concerne ses propres internautes, quand l’immense majorité des autres gouvernements s’intéressent à du contenu domestique (63 % des requêtes de la Malaisie se concentrent du contenu publié en Malaise, 95 % de celles formulées par le Brésil concernent du contenu brésilien).

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