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Not so Common Desktop Environment (NsCDE), un paradigme différent

Not so Common Desktop Environment reproduit fidèlement Common Desktop Environment dit CDE, classique des Unix des années 90. Mais pourquoi puisque CDE est libre ? Eh bien pour faire mieux ! NsCDE est plus léger, plus complet, plus souple.

NsCDE est sorti en version 2.3 le 20 juin 2023. C'est un petit projet qui s'appuie sur un thème pour FVWM et quelques utilitaires de son cru. Le reste, c'est un thème pour les applications GTK et Qt. Poussant le mimétisme jusqu'à reproduire le script shell du premier démarrage, NsCDE vous demande quels doivent être votre terminal, votre gestionnaire de fichier, votre éditeur, etc. Ce n'est pas mal de pouvoir choisir ! Comme c'est assez abouti il n'y a pas eu de nouveaux développements depuis.

Impressions après quelques jours d'utilisation

J'ai trouvé l'ensemble agréable et cohérent, certes un peu brutal visuellement, mais on n'est pas devant un thème, c'est un paradigme de fonctionnement différent. Avec un peu d'habitude on peut bosser sans surprises.

Un exemple sur la gestion des fenêtres, différente du monde Win/Mac qui est le paradigme habituel sur la plupart des bureaux Linux :

Elles se déplacent encore par la barre de titre, mais pour le reste les trois clics de souris sont utilisés. 
Le bouton de gauche est trois choses à la fois : un menu déroulé par un clic gauche, un menu étendu déroulé par un clic droit et une boite de dialogue affichée par un clic centre ; la fenêtre se ferme avec un deuxième-clic rapproché dans le temps (clic gauche ou droit) ou un double clic aussi.
À droite, un bouton agrandit la fenêtre avec beaucoup de possibilités selon le clic gauche, centre ou droit et selon la séquence de clics ; un deuxième bouton réduit la fenêtre : clic gauche pour l'icônifier, clic droit pour l'enrouler. Icônifiée, un clic droit l'agrandit, les clics gauche et centre ouvrent des menus.

NsCDE ne propose qu'un minimum d'utilitaires, il ne s'agit pas de tout intégrer façon KDE ou Gnome, mais plutôt de fournir un environnement de travail pour interagir avec vos programmes préférés. Testez-le pour découvrir autre chose que le fonctionnement habituel. Le libre vous permet de choisir, sortez des sentiers battus.

En tout cas ne l'installez pas pour sa légèreté, Liam Proven l'utilisant avec des composants XFCE l'a trouvé plus léger que les autres, mais il est plus lourd que KDE 3.

image à remplacer

L'influence de CDE à travers des anecdotes

C'est moche, hein ? Et pourtant le design de CDE a influencé d'autres environnements de bureau :

  • Le présentation manager d'OS/2 a influencé l'aspect de Win 3 et CDE, mais réciproquement le LaunchPad d'OS/2 v3 reproduit le lanceur CDE.
  • XFCE 3 reproduisait le lanceur CDE : XFCE 3 avec le thème Motif
  • Et même KDE, dont le nom serait un jeu de mots avec Kool Desktop Environment (personne ne s'en souvient vraiment, on trouve d'autres explications).
  • À la même époque, Silicon Graphics avait pris un chemin différent avec IRIX Interactive Desktop. D'après mon cousin, qui passait de la PAO sur Mac à la 3D sous Irix, c'était très ergonomique et ça valait bien le Mac. Il n'a jamais eu besoin d'ouvrir un terminal. Irix

Installation

NsCDE propose quelques paquets tout prêt pour Fedora, Suse, Ubuntu, Debian et Slackware ainsi qu'un gros Tarball à décompresser dans /opt.

Je vous recommande de l'utiliser sous un compte de test, sinon NsCDE va pourrir votre bureau habituel avec ses boites de dialogue et ses thèmes Firefox, LibreOffice, etc. En plus, NsCDE n'a pas de script de désinstallation, il sauvegarde vos paramètres Gtk et Qt, mais seulement jusqu'aux versions 4 et 5.

Évitez d'y lancer des applications Gnome à cause des menus et fenêtres, sauf si vous installez gtk3-nocsd (no client side decoration). Préférer les applications légères et simples de LXDE/LXQt, Mate, XFCE, … Ou encore les applis Motifs/X11, le thème NsCDE leur ira comme un gant.

Tester CDE

Si vous tenez à essayer le vrai CDE pour voir comment c'était, il y a un CD Live sous Debian.

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WoPiX, un serveur WOPI libre, indépendant, simple et léger

Un serveur WOPI (Web application Open Platform Interface) permet à un logiciel client de modifier un fichier stocké sur un serveur. C'est la couche indispensable pour qu'OnlyOffice, LibreOffice (Collabora Online) et d'autres suites bureautiques puissent être utilisés sur le web. Ainsi, lorsque vous réclamez l'ouverture d'un document depuis votre navigateur web, vous vous connectez à la suite bureautique en ligne avec une URL particulière, contenant, entre autres, le nom du fichier à ouvrir. La suite bureautique peut alors discuter avec le serveur WOPI pour récupérer le document. Les lectures, écritures et modifications d'un document sont gérées par le serveur WOPI, à la demande de la suite bureautique. Le protocole a été créé par Microsoft en 2012, la révision 14.5 de WOPI est sortie le 18 février 2025.

Les serveurs WOPI libres de Nextcloud, Seafile, Tracim… ne sont pas indépendants. Comme je voulais utiliser Collabora Online sans déployer un NextCloud complet, j'ai écrit un serveur WOPI très simple. Il est utilisé depuis plus d'un an sans problème et il est libre. Il est écrit en Java.

J'ai commencé ce développement car je travaille sur deux lieux privés différents avec un ordinateur à chaque endroit, un NAS dans l'un d'eux et je communique entre les deux machines à l'aide d'un dépôt git sur le NAS. Ça fonctionne relativement bien pour des fichiers qui n'ont pas vocation à rester ouverts dans des applications, mais pour des fichiers ODS ou ODT qui restent ouverts, c'est plus compliqué car je me retrouve souvent avec des versions concurrentes sur les deux machines. J'ai donc regardé du côté des suites de collaboration en ligne.

À une époque , je me servais d'Etherpad et de son équivalent tableur Ethercalc. Mais ces logiciels manquent de fonctionnalités, surtout le tableur. Problème supplémentaire : j'ai déjà beaucoup de fichiers aux formats LibreOffice.

Ça tombe bien, il y a la suite LibreOffice online, éditée par Collabora Online (CODE). Le problème — comme souligné par une dépêche — c'est qu'une fois CODE installé, tu te retrouves à poil avec rien qui marche : il faut un serveur utilisant le protocole WOPI.

Pour éviter d'installer tout un NextCloud, j'ai écrit un petit serveur WOPI. C'est du Java avec Spring Boot. Le serveur est très simple, sur le principe que plus un système est simple, moins il a de chances de tomber en panne.

Par exemple, il n'y pas de droits d'accès et on ne peut pas avoir plusieurs utilisateurs simultanés. Il faudrait mettre en œuvre le système de verrous et le système de droits d'accès (faire reposer les droits d'accès sur les droits du système de fichier, implique d'avoir un utilisateur sur la machine pour chaque utilisateur du logiciel). Cela n'a pas été implanté parce que je suis le seul utilisateur sur ma machine. Mais ce ne serait pas long à développer.

Le serveur une fois lancé expose des services REST, accessibles par la suite bureautique, mais aussi un service https qui permet d'afficher la liste des fichiers. Cette liste de fichier est cliquable et permet de se connecter à Libre Office avec la bonne URL. C'est la raison des paramètres proxyHost et code URL de l'application : être en mesure de générer la bonne URL.

Liste des fichiers

Le code est prévu pour avoir plusieurs backends à l'aide d'une interface. Le seul mis en œuvre pour l'instant c'est un stockage sur disque local (avec auto discovery : on lui donne un répertoire et il expose tout les documents du répertoire).

Il consomme peu de ressources, la charge dépendra plus de Collabora Online ou d'OnlyOffice. Le serveur WOPI se contente de lire un fichier à l'ouverture et de l'écrire de temps en temps (comme lors des enregistrements automatiques).

Il n'est pas testé avec OnlyOffice. En principe WOPI est une norme et ça devrait fonctionner.

On peut le lancer avec java -jar. C'est du Spring Boot. On pourrait utiliser systemd. De mon côté, je l'ai mis dans un container docker qui lance la commande suivante

java -Dlogging.level.root=INFO \
     -Dlogging.level.org.wopiserver=INFO \
     -Dserver.port=8880 \
     -jar /opt/app/app.jar \
     --baseDir /mnt/docs \
     --disableTLSCheck \
     --codeURL https://172.17.0.8:9980 \
     --proxyHost 192.168.124.252

Le code de WoPiX est dispo sur github et je suis ouvert à toute requête :-)

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