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[PREVIEW] GRAVELORD : un rétro-FPS nerveux et rapide pour nos amis les boomers

Découvert l’année dernière, GRAVELORD, un rétro-FPS s’inspirant de ses pères que sont DOOM et Quake, n’avait pas particulièrement convaincu la rédac à la vue de son gameplay. Mais dès le lancement de la démo lors du Steam Neo Fest d’octobre, nos doutes se sont dissipés. L’expérience s’avérait plutôt sympa dans son ensemble avec des combats nerveux. À peine deux mois plus tard, Fatbot Games, le studio derrière le jeu, annonçait la sortie en accès anticipé. Ainsi, nous avons pu mettre la main sur GRAVELORD, et nos premières impressions sont plutôt bonnes, même si le contenu proposé est un peu léger.

Genre : Retro-FPS | Développeur : Fatbot Games, s. r. o. | Éditeur : Fatbot Games, s. r. o. | Plateforme : Steam | Prix : 19,50 € | Configuration recommandée : Processeur 3,5 GHz, 6 GB de RAM, GTX 960  | Langues : Anglais, sous-titres et interface en Français | Date de sortie en accès anticipé : 22/01/2025 | Durée de vie : Environ 3 heures en difficulté moyenne et un peu plus en cherchant les secrets

Test effectué sur une version fournie par le développeur.

Queedo
Queedo, notre héros dans toute sa badassitude.

Fossoyeur de père en fils

Dans un monde médiéval fantastique, vous incarnerez Queedo, un fossoyeur au langage rustre et armé de sa fidèle pelle, souhaitant traquer Keron Husk, l’homme responsable de la mort de son père et de l’apparition des morts-vivants mettant à mal son business. L’histoire est on ne peut plus simple à comprendre, tout en s’accompagnant d’une cinématique d’introduction dessinée à la façon d’un comics. Pour en appendre davantage, il faudra se reposer sur les pages uniquement en anglais que vous glanerez ici et là dans les différents lieux visités.

Ennemis
Les devs n’ont pas lésiné sur les projections d’hémoglobine.

En parlant de niveaux, vous aurez l’opportunité de découvrir moult endroits tels qu’un cimetière, un crématorium, des catacombes ou encore un réseau d’égouts. De manière très classique, vous parcourrez des couloirs entrecoupés d’arènes piégées avec quelques secrets à dénicher. Mais ils révèlent toute leur saveur dans la verticalité, avec un level design vraiment très chouette, d’autant plus lorsque l’on débloque le double-saut ou le grappin de notre pelle magique.

Ma pelle bien aimée

Pour combattre efficacement ses adversaires, Queedo peut compter sur sa vitesse de déplacement avec une hauteur de saut limitée, ce qui peut s’avérer agaçant lors de certaines phases de plate-forme. Et également sur un panel d’armes comprenant une pelle, un pistolet, un fusil à deux canons et d’autres joyeusetés que nous vous laisserons découvrir. Le gunfeel est plutôt bon et se voit renforcé par la présence de gerbes d’hémoglobine suite à la pulvérisation des corps de nos ennemis. De leur côté, les tirs secondaires sont parfois très efficaces, mais nécessitent un temps de rechargement. Et certains sont même très dispensables, comme les tirs rebondissants qui ne touchent que l’adversaire visé sans blesser les autres.

Pelle Spectrale
La sainte et magnifique pelle spectrale.

La pelle, quant à elle, fait le travail contre les ennemis faibles. Elle bénéficie de pouvoirs conférés par des cartes de tarot tirées aléatoirement, tels que balancer des éclairs dans une zone limitée ou effectuer des coups puissants. Ces mêmes cartes accordent également des compétences au personnage. À chaque début de niveau, le système de tarot se réinitialise, vous permettant de choisir trois nouvelles cartes pour effectuer différentes combinaisons. Vu leur faible nombre, j’ai eu tendance à choisir les mêmes et à délaisser certaines qui me semblaient peu utiles pour mon style de jeu. Globalement, j’ai bien aimé le gunplay, mais j’aurai préféré des tirs secondaires plus inventifs.

Cartes de Tarot
Une nouvelle édition de booster Pokémon ? Mais non, ce sont des cartes de Tarot.

Le bestiaire compte différents types d’ennemis, dont certains particulièrement mortels. Le comportement de l’IA est plutôt basique en soi, à savoir vous foncer dessus tête baissée et tirer dès que vous entrez dans leur champ de vision. Les ennemis, bien que réactifs n’arrivent parfois pas à vous poursuivre et se bloquent dans le décor. Chacun d’entre eux dispose de son propre pattern et les plus coriaces sont des sacs à PV vous obligeant à vous mettre à couvert. Par ailleurs, les adversaires apparaîtront en groupe, très souvent par des portes dérobées ou des accès en hauteur, vous prenant ainsi par surprise. Bien que j’ai trouvé quelques arènes assez corsées, j’ai bien aimé les combats nerveux qui offrent un certain challenge vers les derniers niveaux.

Fury Mode
Un fossoyeur fou de rage et prêt à distribuer des coups de pelle.

Beau et simple à la fois

Les niveaux de GRAVELORD sont plutôt beaux, avec un chouette effet cel shading et une palette de couleurs qui tend vers le gris et le marron. La musique, quant à elle, est très discrète et se veut bien loin de la musique métal vendue dans les bandes-annonces. L’unique chanson vénère que vous entendrez se lancera dès lors que vous activerez un power-up spécifique, ce qui est bien dommage. Je n’ai pas rencontré de bugs en particulier et le jeu tourne plutôt bien, même sur des configs modestes telles que la mienne, à savoir une 1050ti et 8 Go de RAM.

Le métier de fossoyeur c’est fun

GRAVELORD plaira certainement aux adeptes de rétro-FPS nerveux et violents, bien que la durée de l’accès anticipé puisse paraître courte. Le bestiaire varié vous donnera du fil à retordre par moment, mais vous saurez répondre efficacement à cette menace grâce à un arsenal qui a du peps. Le système de tarot pour donner des pouvoirs et faire varier un peu le style de jeu, bien qu’intéressant, reste limité, et vous aurez tendance à conserver la même combinaison de cartes. Mais globalement, ce premier épisode marque un bon début pour GRAVELORD et on peut raisonnablement penser que le contenu s’étoffera progressivement avec l’ajout de nouveaux niveaux, ennemis et armes. Et on a hâte de voir ça.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

[PREVIEW] GRAVELORD : un rétro-FPS nerveux et rapide pour nos amis les boomers

Découvert l’année dernière, GRAVELORD, un rétro-FPS s’inspirant de ses pères que sont DOOM et Quake, n’avait pas particulièrement convaincu la rédac à la vue de son gameplay. Mais dès le lancement de la démo lors du Steam Neo Fest d’octobre, nos doutes se sont dissipés. L’expérience s’avérait plutôt sympa dans son ensemble avec des combats nerveux. À peine deux mois plus tard, Fatbot Games, le studio derrière le jeu, annonçait la sortie en accès anticipé. Ainsi, nous avons pu mettre la main sur GRAVELORD, et nos premières impressions sont plutôt bonnes, même si le contenu proposé est un peu léger.

Genre : Retro-FPS | Développeur : Fatbot Games, s. r. o. | Éditeur : Fatbot Games, s. r. o. | Plateforme : Steam | Prix : 19,50 € | Configuration recommandée : Processeur 3,5 GHz, 6 GB de RAM, GTX 960  | Langues : Anglais, sous-titres et interface en Français | Date de sortie en accès anticipé : 22/01/2025 | Durée de vie : Environ 3 heures en difficulté moyenne et un peu plus en cherchant les secrets

Test effectué sur une version fournie par le développeur.

Queedo
Queedo, notre héros dans toute sa badassitude.

Fossoyeur de père en fils

Dans un monde médiéval fantastique, vous incarnerez Queedo, un fossoyeur au langage rustre et armé de sa fidèle pelle, souhaitant traquer Keron Husk, l’homme responsable de la mort de son père et de l’apparition des morts-vivants mettant à mal son business. L’histoire est on ne peut plus simple à comprendre, tout en s’accompagnant d’une cinématique d’introduction dessinée à la façon d’un comics. Pour en appendre davantage, il faudra se reposer sur les pages uniquement en anglais que vous glanerez ici et là dans les différents lieux visités.

Ennemis
Les devs n’ont pas lésiné sur les projections d’hémoglobine.

En parlant de niveaux, vous aurez l’opportunité de découvrir moult endroits tels qu’un cimetière, un crématorium, des catacombes ou encore un réseau d’égouts. De manière très classique, vous parcourrez des couloirs entrecoupés d’arènes piégées avec quelques secrets à dénicher. Mais ils révèlent toute leur saveur dans la verticalité, avec un level design vraiment très chouette, d’autant plus lorsque l’on débloque le double-saut ou le grappin de notre pelle magique.

Ma pelle bien aimée

Pour combattre efficacement ses adversaires, Queedo peut compter sur sa vitesse de déplacement avec une hauteur de saut limitée, ce qui peut s’avérer agaçant lors de certaines phases de plate-forme. Et également sur un panel d’armes comprenant une pelle, un pistolet, un fusil à deux canons et d’autres joyeusetés que nous vous laisserons découvrir. Le gunfeel est plutôt bon et se voit renforcé par la présence de gerbes d’hémoglobine suite à la pulvérisation des corps de nos ennemis. De leur côté, les tirs secondaires sont parfois très efficaces, mais nécessitent un temps de rechargement. Et certains sont même très dispensables, comme les tirs rebondissants qui ne touchent que l’adversaire visé sans blesser les autres.

Pelle Spectrale
La sainte et magnifique pelle spectrale.

La pelle, quant à elle, fait le travail contre les ennemis faibles. Elle bénéficie de pouvoirs conférés par des cartes de tarot tirées aléatoirement, tels que balancer des éclairs dans une zone limitée ou effectuer des coups puissants. Ces mêmes cartes accordent également des compétences au personnage. À chaque début de niveau, le système de tarot se réinitialise, vous permettant de choisir trois nouvelles cartes pour effectuer différentes combinaisons. Vu leur faible nombre, j’ai eu tendance à choisir les mêmes et à délaisser certaines qui me semblaient peu utiles pour mon style de jeu. Globalement, j’ai bien aimé le gunplay, mais j’aurai préféré des tirs secondaires plus inventifs.

Cartes de Tarot
Une nouvelle édition de booster Pokémon ? Mais non, ce sont des cartes de Tarot.

Le bestiaire compte différents types d’ennemis, dont certains particulièrement mortels. Le comportement de l’IA est plutôt basique en soi, à savoir vous foncer dessus tête baissée et tirer dès que vous entrez dans leur champ de vision. Les ennemis, bien que réactifs n’arrivent parfois pas à vous poursuivre et se bloquent dans le décor. Chacun d’entre eux dispose de son propre pattern et les plus coriaces sont des sacs à PV vous obligeant à vous mettre à couvert. Par ailleurs, les adversaires apparaîtront en groupe, très souvent par des portes dérobées ou des accès en hauteur, vous prenant ainsi par surprise. Bien que j’ai trouvé quelques arènes assez corsées, j’ai bien aimé les combats nerveux qui offrent un certain challenge vers les derniers niveaux.

Fury Mode
Un fossoyeur fou de rage et prêt à distribuer des coups de pelle.

Beau et simple à la fois

Les niveaux de GRAVELORD sont plutôt beaux, avec un chouette effet cel shading et une palette de couleurs qui tend vers le gris et le marron. La musique, quant à elle, est très discrète et se veut bien loin de la musique métal vendue dans les bandes-annonces. L’unique chanson vénère que vous entendrez se lancera dès lors que vous activerez un power-up spécifique, ce qui est bien dommage. Je n’ai pas rencontré de bugs en particulier et le jeu tourne plutôt bien, même sur des configs modestes telles que la mienne, à savoir une 1050ti et 8 Go de RAM.

Le métier de fossoyeur c’est fun

GRAVELORD plaira certainement aux adeptes de rétro-FPS nerveux et violents, bien que la durée de l’accès anticipé puisse paraître courte. Le bestiaire varié vous donnera du fil à retordre par moment, mais vous saurez répondre efficacement à cette menace grâce à un arsenal qui a du peps. Le système de tarot pour donner des pouvoirs et faire varier un peu le style de jeu, bien qu’intéressant, reste limité, et vous aurez tendance à conserver la même combinaison de cartes. Mais globalement, ce premier épisode marque un bon début pour GRAVELORD et on peut raisonnablement penser que le contenu s’étoffera progressivement avec l’ajout de nouveaux niveaux, ennemis et armes. Et on a hâte de voir ça.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

[TEST] Butcher’s Creek : Szymanski a encore frappé

À la rédac, quand on parle de jeux d’horreur indés de qualité, on a souvent le nom de Szymanski qui ressort. Le créateur de Dusk, The Pony Factory et qui a aussi participé au développement de Gloomwood, remet le couvert cette fois-ci avec Butcher’s Creek, un First Person Slasher inspiré de Condemned avec un système de combat axé sur les armes de mêlée. Âmes sensibles s’abstenir : violent, gore et bestial, ce jeu est tout bonnement le défouloir qu’on attendait en ce début d’année.

Genre : First Person Slasher | Développeur : David Szymanski | Éditeur : David Szymanski | Plateforme : Steam | Prix : 9,75 € | Langues : Anglais | Date de sortie : 23/01/2025 | Durée : 3 à 4 heures. 

Test effectué sur une version commerciale.

Butchers Creek 2

Si j’avais un marteau

Vous incarnez un homme atteint d’une paraphilie un peu particulière qui, après avoir reçu un mystérieux appel, se rend dans la ville de Butcher’s Creek dans le but de trouver des cassettes vidéo de snuff. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu : vous tombez dans un piège. Assommé, vous vous réveillez nu dans une cage, destiné à devenir la prochaine victime d’un snuff movie réalisé par une bande de cultistes. En lisant les différentes notes éparpillées un peu partout, vous en apprendrez davantage sur l’histoire, mais aussi sur la manière de progresser. Ignorer ces indices, c’est risquer de vous perdre. Heureusement, même si tout est en anglais, vous ne devriez pas rencontrer trop de difficultés pour avancer.

On ne va pas se mentir, si on joue à Butcher’s Creek, ce n’est pas pour passer notre temps à étudier l’anglais. Ici, chez NoFrag, on aime le sang qui gicle et ça nous fait marrer. Notre protagoniste aussi aime la violence, et vous devrez en abuser pour survivre. En effet, le développeur a implémenté une mécanique aussi originale qu’humoristique : c’est en prenant en photo l’hémoglobine de vos victimes que vous regagnerez de la vie. De la simple tache de sang contre un mur aux scènes de torture, chaque cliché vous fera reprendre du poil de la bête. De plus, accumuler des cassettes vidéo augmentera votre barre de vie. Le système de sauvegarde et l’ouverture de certaines portes fonctionnent également avec ces cassettes, il sera donc nécessaire de bien chercher afin d’en dénicher un maximum. J’ai trouvé cette mécanique super intéressante, surtout pour un jeu avec une durée de vie assez courte.

Butchers Creek 5

Faites votre choix

Pour faciliter votre progression parmi les nombreux niveaux tous aussi réussis les uns que les autres, vous pourrez compter sur une douzaine d’armes au corps-à-corps plus ou moins solides. Ainsi, vous allez pouvoir fracasser vos ennemis à coups de clé à molette dans la tronche, les éclater à l’aide de tuyaux décrochés des murs, ou encore à grands coups de marteau. D’autres objets de l’environnement, plus ou moins puissants, peuvent également être lancés sur les ennemis, comme des lames de scie circulaire, par exemple, ou encore des bidons d’essence qui font beaucoup de dégâts à l’impact. Le système de parade avec vos armes est assez réussi et vous récompense par le fait de récupérer votre endurance. Chaque arme possède un temps de parade et une vitesse d’exécution différentes, ce qui rend les combats plutôt intéressants. Le feeling est aussi très réussi, et on prend plaisir à frapper nos adversaires jusqu’à briser nos armes de fortune – chacune ayant sa propre résistance. Attention à ne pas se retrouver à court, car même si l’on dispose d’un coup de pied dévastateur, celui-ci puise beaucoup dans notre endurance.

Côté méchants, plus on avance dans le jeu, plus ils seront nombreux et forts. Certains d’entre eux portent même des casques de soudeur, vous empêchant de leur asséner des coups à la tête. On peut également donner un coup de pied, ce qui permet de repousser brièvement vos ennemis et balancer les objets assez loin pour leurs infliger des dégâts. Et le flash du polaroïd aveuglera temporairement vos cibles. Toutes ces petites mécaniques de combat mises bout à bout offrent, in fine, de nombreux choix d’exécution, ce qui rend les combats vraiment sympathiques.

Butchers creek 7
Butchers Creek 4
Butchers Creek 3
Butchers Creek 1

Une ambiance au top

L’ambiance visuelle et sonore sont aussi deux gros points forts du jeu. La direction artistique est clairement une réussite, avec des décors lugubres, froids et sombre, renforcés par le filtre VHS dégueu, qui fait évidemment référence aux snuff movies. Certes, on notera certains couloirs étroits, parfois labyrinthiques, mais ils ne viendront finalement pas tant entraver notre progression. Viennent s’ajouter à ça des sons et des musiques qui feront rougir certains jeux AAA. Andrew Hulshult, le compositeur derrière Amid Evil, Dusk, Prodeus ou encore les DLC The Ancient Gods pour DOOM: Eternal (rien que ça !) prouve une fois de plus qu’il maîtrise son sujet. Il nous offre ici des sons qui vont tout bonnement vous donner des frissons. Mention spéciale pour la musique de fin qui m’a vraiment fait bouger la tête et donné le sourire alors que j’étais dégoûté d’avoir terminé le jeu.

En plein dans le mille

Malgré une durée de vie ne dépassant pas les quatre heures, David Szymanski réussit tout de même à intégrer tous les ingrédients nécessaires à la recette d’un très bon jeu. Les combats sont brutaux et le gameplay, très efficace. Il se permet même d’ajouter une mécanique humoristique pour regagner de la vie, qui participe à l’ambiance gore et crado du titre. L’inspiration de certains Resident Evil, mais aussi de Manhunt et Condemned, plaira aux amateurs du genre. Alors pour un peu moins de dix euros, autant s’en payer une bonne tranche. 

Si Butcher’s Creek vous fait de l’œil, vous pouvez bénéficier de 15 % de réduction pour la semaine de sa sortie sur Steam, ce qui le fait à moins de 9 € jusqu’au 6 février.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

[TEST] VOIN : un sympathique FPS hack ‘n’ slash en accès anticipé

VOIN est un jeu développé par un seul développeur et sorti en early access sur Steam en décembre 2024. L’occasion pour nous de tester ce rétro FPS hack ‘n’ slash et de nous faire une idée sur le travail réalisé et les orientations du titre. Bonne nouvelle : VOIN est prometteur et propose de bonnes idées.

Genre : FPS hack ‘n’ slash | Développeur : Nikita Sozidar | Éditeur : tinyBuild | Plateforme : Steam | Prix : 19,50 € | Langues : Anglais, sous-titres en Français | Date de sortie en accès anticipé : 10/12/2024 | Durée : 3 à 4 heures 

Test effectué sur une version commerciale.

voin 1

Elden Voin

Nous incarnons VOIN, une mystérieuse créature dont le seul objectif est de détruire les hordes de monstres qui hantent les terres ravagées par une peste maléfique. Voilà, c’est tout pour l’histoire… C’est loin de l’écriture de Hidetaka Miyazaki, et pourtant, on ressent clairement l’inspiration des Souls dans la direction artistique dark fantaisiste de VOIN. Ses châteaux, villages, églises, cryptes, falaises, marais, son monde souterrain, toute l’ambiance et la palette de couleurs du titre rappellent avec grand plaisir l’Entre-terre d’un Elden Ring, mais en vue rétro FPS.

D’ailleurs, le jeu propose plusieurs options graphiques pour ajuster son style rétro. Il est possible de régler la résolution des pixels, d’activer les animations en stop motion, ou encore de réduire le nombre de couleurs affichées. Les amateurs seront ravis. Pour ma part, n’étant pas fan des gros pixels, j’ai privilégié des réglages minimaux. VOIN parvient ainsi à garder son côté rétro tout en proposant une expérience visuelle agréable et accessible.

Comparatif configuration graphique rétro
Comparatif configuration graphique rétro

On espère tout de même que l’histoire s’étoffera dans la version finale car pour l’instant, on explore sans trop savoir pourquoi et cela n’incite pas à rester plus de quelques heures sur le titre. Néanmoins, ces heures passées sont bonnes et on prend plaisir à découvrir les deux grandes cartes disponibles dans cet accès anticipé.

Tempêter dans un bain de sang

Notre mystérieux maître, celui qui nous a créé dans une tempête, n’est visiblement pas content et nous envoie manifester violemment sa colère. VOIN est un hack ‘n’ slash pur et dur avec une boucle de gameplay simple : trouver des ennemis, les massacrer pour récupérer du loot afin de s’attaquer ensuite à encore plus d’ennemis pour récupérer encore plus de loot. Et de ce côté-là, nous sommes gâtés. Le jeu propose des dizaines d’artefacts, de colliers, de cœurs, de runes, d’armes et d’anneaux pour construire un build ultime. On passe facilement de longues minutes à analyser les synergies et les statistiques de chaque équipement pour varier ses builds et ajuster son gameplay. Et les possibilités sont nombreuses. À cela s’ajoutent un système de dash (un peu trop lent à mon goût) et des pouvoirs (un peu trop puissants) pour diversifier un peu plus son arsenal. Le système est donc très complet pour un early access et propose déjà toutes les bases d’un bon hack ‘n’ slash.

Le feeling des combats est plutôt réussi grâce à des animations qui retranscrivent bien les coups portés aux ennemis. Le jeu offre une bonne gestion des scènes, même si j’ai noté quelques combats un peu brouillons lorsque plusieurs ennemis ou effets sont présents dans la zone. Il arrive de subir des dégâts sans comprendre vraiment d’où, mais cela reste anecdotique et peu gênant, car le dash est très permissif et les ennemis sont assez lents. Et si le jeu devient trop simple après quelques heures de leveling, vous pourrez augmenter la difficulté avec des ennemis plus nombreux et avec davantage de points de vie et de dégâts. Cela ne permet pas de rallonger la durée de vie éternellement, mais peut amuser quelques dizaines de minutes supplémentaires. C’est toujours bon à prendre.

voin 3

Outre l’équipement, les ennemis lâchent aussi des pierres permettant d’augmenter le niveau de son personnage ou celui de son équipement. Il faudra donc choisir quoi privilégier durant le leveling avant d’affronter les trois boss disponibles. Sans spoiler, sachez que chacun propose des patterns uniques ainsi qu’une direction artistique et une arène distincte. Encore un bon point pour VOIN.

VOIN is coming

Qui dit early access dit roadmap, et le développeur annonce de nombreuses améliorations pour 2025 : nouveaux contenus et équipements, monstres élites, nouvelles zones et nouveau monde, un système de talents, un personnage jouable supplémentaire et des événements mondiaux. Le jeu devrait être complet d’ici fin 2025.

VOIN : un early access de qualité

Si l’histoire est pour l’instant absente et risque de lasser certains joueurs au bout de quelques heures, VOIN compense avec un système de combat bien ficelé et dynamique. On prend plaisir à tester différents builds et combinaisons d’armes. Le côté rétro n’est pas repoussant, même pour les plus réfractaires, grâce à ses options et sa direction artistique réussie. Qui dit early access, dit contenu limité, surtout pour une vingtaine d’euros, mais nous avons hâte de remettre les mains sur le jeu une fois sorti en version finale.

Si VOIN vous intéresse, à l’occasion du nouvel an chinois, le jeu vient de bénéficier d’une mise à jour de contenu, et d’une promotion de 20 % sur steam, ce qui le fait à 15,60 € jusqu’au 9 février.

Si le jeu vous intéresse ou si vous souhaitez soutenir le développeur, vous pouvez l’ajouter à votre liste de souhaits ou l’acheter directement sur Steam.

[TEST] CRUEL : tuer vite pour tuer le temps

Un peu plus d’un an après la parution du premier trailer qui nous laissait entrevoir un beau déchainement de violence, CRUEL est sorti sur Steam à grand renfort de coups de pieds dans la gueule. Développé par un type tout seul sous Godot Engine, ce rogue-lite exigeant a tout pour plaire à ceux qui recherchent le gameplay avant tout. Pour peu qu’on ne craigne pas la répétitivité.

Genre : Rogue-lite | Développeurs : James Dornan | Éditeur : James Dornan | Plateforme : Steam | Prix : 9,75 € | Langues : Anglais | Date de sortie : 09/01/2025 | Durée : Entre 5 et 10h selon votre skill (et votre patience)

Test effectué sur la version commerciale.

CRUEL Boomstick

320×200

« Qui veux-tu tuer ? » C’est la question que nous pose le jeu quand on lance une partie, et on comprend qu’on participe à un rituel plus ou moins satanique. Taper le nom de votre victime ne sera cependant pas suffisant, il y a un prix à payer. Lequel ? Courir dans des appartements en tuant des trucs, évidemment ! Ne cherchez pas, c’est parfaitement logique pour qui s’y connait en sorcellerie.

S’ensuit alors une fuite en avant dans une dizaine de niveaux à l’esthétique rétro, pixellisée juste ce qu’il faut, où on dézingue cultistes, démons à tête de cochon, ou flics en tenue anti-émeute et dont les modèles 3D sont particulièrement réussis et détaillés. Ces niveaux sont des suites de pièces et couloirs agencées procéduralement, dont la longueur et le design se complexifient au fur et à mesure de la run, tout en ajoutant des obstacles environnementaux et de nouveaux types d’ennemis de plus en plus dangereux. Et si CRUEL est finalement assez court, le gameplay est suffisamment bien ficelé pour qu’on ait envie de relancer une partie immédiatement après avoir échoué.

CRUEL Chug
Enfin un Yorkshire qui sait se rendre utile : une canette contre une upgrade.

Fascination meurtrière

Comme dans Mullet Mad Jack, progresser dans un niveau est une course contre la montre. Si, cette fois, on n’a pas la contrainte des dix secondes à vivre, les appartements que l’on parcourt sont lentement consumés par les flammes qui nous poussent constamment vers l’avant. Et, ici encore, l’important est moins d’aller vite que de trouver un rythme entre glissades, headshots, coups au corps-à-corps, et ramassage de canettes de soda. Une fois qu’on a pris nos marques, on arrive à un gameplay très fluide et plaisant qui récompense vitesse et précision d’exécution.

Pour faire rouler des têtes avec efficacité, CRUEL met à notre disposition trois armes à feu — revolver, shotgun, et SMG —, ainsi que différentes options pour des échanges plus rapprochés allant de la batte de baseball à la tronçonneuse. Et pour toujours plus de rapidité, on manie les deux types d’armes en même temps : clic gauche pour tirer, et clic droit pour cogner. Le coup de pied permet, quant à lui, de repousser nos adversaires ou de les défenestrer, et d’ouvrir les portes avec panache.

CRUEL Settings
Oui, on peut désactiver les mouvements de caméra et les ennemis qui clignotent quand on les flingue.

L’aspect rogue-lite du jeu est assez léger et consiste à acheter une amélioration entre chaque niveau grâce aux canettes de soda qu’on ramasse dans les couloirs, et qui servent aussi à nous soigner : plus grande barre vie, rechargements plus rapides, capacité de se soigner en faisant des squats sur place (oui oui) ou, un peu mois utile, avoir une poêle à frire en guise d’armure lorsqu’on jette un ennemi par une fenêtre. Contrairement à d’autres jeux du genre, il n’y a ici aucune progression en dehors d’une run, puisqu’on ne conserve pas ses upgrades, et on ne débloque pas de nouvelles armes en jouant. Les même types d’ennemis et d’obstacles apparaissent toujours aux mêmes niveaux, tout comme les armes qu’on ramasse. On en vient ainsi au plus gros point noir du titre : la répétitivité.

CRUEL Monkey
Un macaque ma foi fort sympathique.

Git gud

Comme dit plus haut, CRUEL est avant tout intéressant de part son gameplay très bien fichu, et la difficulté bien dosée devrait vous empêcher de compléter une run trop rapidement. On refera les mêmes niveaux avec la même progression en boucle sans réelles différences d’une run à l’autre. En effet, les upgrades n’ont que très peu d’impact sur notre manière de jouer et ne permettent donc pas de varier le gameplay. Un renouvellement ne viendra qu’en débloquant les deux autres modes de jeu — un sans arme à feu, et un qui vous fait commencer les niveaux avec un seul point de vie —, mais pas sûr que ça suffise à nous le faire relancer une fois qu’on l’a terminé. Sachant que la complétion de la totalité des dix niveaux prend environ quarante minutes, et sans combat de boss à la fin. Ce dernier point n’est pas forcément un mal, je ne suis personnellement pas fan des combats de boss dans les FPS.

CRUEL Headshot
Un moment magnifique : la balle de .38 qui part, la tête du cultiste qui s’envole. Je suis aux anges.

Ainsi, après avoir joué deux ou trois heures, vous aurez vu tout ce que CRUEL a à offrir. J’aime les jeux courts, mais c’est tout de même un peu limite. On notera que le développeur est assez actif sur son Discord, et qu’il parle notamment d’intégrer de nouvelles capacités en plus de quelques équilibrages. N’attendez cependant pas de mise à jour de contenu significative, le jeu n’est pas en accès anticipé.

Un très bon gameplay dont on aurait aimé voir plus

Avec une direction artistique rétro très réussie, une bande son électro qui fait mieux qu’Anger Foot, et un gameplay rapide et précis, CRUEL offre une très bonne expérience de jeu, proche de ce que propose Mullet Mad Jack. On traverse avec plaisir les dix niveaux générés aléatoirement en enchainant headshots, décapitations et défenestrations. Le challenge est suffisamment bien dosé pour qu’on ait plaisir à relancer une nouvelle run sans être frustré d’avoir perdu. Le problème de CRUEL vient du fait que l’aspect rogue-lite est finalement très restreint : on ne conserve aucune améliorations entre les parties, et elles ne nous amènent pas à changer notre façon de jouer selon ce qu’on achète entre les niveaux. Le renouvellement ne viendra que des deux autres modes à débloquer qui rendent le jeu plus difficile, ou énervant, ça dépend. On peut tout de même vous recommander CRUEL, malgré la répétitivité, finalement assez inhérente au genre.

Vous vous perdez dans l’immensité du catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

[TEST] Indiana Jones et le Cercle Ancien : l’aventure feel good avec un beau chapeau

Initialement teasé en 2021, il a fallu attendre janvier 2024 pour avoir la confirmation qu’Indiana Jones et le Cercle Ancien serait bien un FPS. Développé par MachineGames, jusque-là responsable de la renaissance de la licence Wolfenstein, et produit par nul autre que le mythomane professionnel Todd Howard, on craignait un nouveau massacre de notre cher Indy. Heureusement, il n’en est rien, et nous sommes les premiers heureux de constater que notre habituel cynisme était infondé. MachineGames livre un très bon jeu d’aventure qui respecte les trois premières œuvres de Steven Spielberg avec une expérience centrée sur l’exploration, la résolution de puzzles, et ce qu’il faut d’action pour calmer des fascistes à coup de poings.

Genre : Action-aventure | Développeurs : MachineGames| Éditeur : Bethesda Softworks | Plateforme : SteamGame Pass | Prix : 69,99 € | Langues : Français ou anglais | Date de sortie : 09/12/2024 | Durée : Entre 15 et 30h

Test effectué sur la version Game Pass.

Indy pretty

Indy a perdu son chat

Afin d’assurer un maximum de fan service, Indiana Jones et le Cercle Ancien s’ouvre sur un remake de la séquence d’intro des Aventuriers de l’Arche Perdue, cette fois à la première personne. C’est l’occasion de constater que le jeu est très beau. La jungle luxuriante et les rayons du soleil passant entre les feuilles nous immergent complètement dans cette scène mythique ; même Satipo est crédible. Et comme c’est de l’id Tech 7, les performances sont excellentes, avec entre 70 et 90 fps en 1440p natif sur un 5800X3D et une 7800XT. La direction artistique rappelle celle des jeux Arkane : on est proche du photoréalisme mais avec un côté cartoon qui embelli la réalité. On croit se promener dans les décors des films, sans pour autant avoir l’impression que tout est en carton-pâte. Le plus gros point noir est que le jeu utilise le ray tracing au niveau software pour la gestion des lumières et on retrouve les mêmes écueils que sur S.T.A.L.K.E.R. 2, à savoir des ajustements de visibilité entre extérieurs et intérieurs très long à la détente (de l’ordre de la seconde) et parfois l’absence d’ombre sur certains assets, ou qui changent brutalement selon l’angle de vue. Malgré cela, Indiana Jones et le Cercle Ancien est très beau, et ce, autant dans les niveaux linéaires que ceux plus ouverts.

Indy doom and gloom
Très vite, on fait la connaissance de Gina qui va nous accompagner pendant l’aventure.

En effet, si la première prise en main est sur rails, la deuxième phase du didacticiel dans l’université, le Marshall College, nous donne un meilleur aperçu de ce que nous réserve l’aventure. Après s’être fait casser la gueule par un type de deux mètres cinquante, nous sommes libres d’explorer une partie de l’université, et résoudre notre première énigme gentillette, pour découvrir que le malandrin a piqué une momie de chat parmi les artefacts exposés dans le musée. Le MacGuffin est en place, Indiana se lance à la recherche du mystérieux individu venu du Vatican.

Indy map
Vous aussi, vous entendez la musique ?

L’action-aventure, quand c’est pas signé Sony, c’est pas chiant

Comme on l’avait compris avec les previews, on est avant tout face à un jeu d’aventure. Les passages dirigistes rappellent fortement les films avec leurs enchaînements de puzzles — très simples, même en difficulté « modérée», la plus élevée — et de phases d’infiltrations qui peuvent dégénérer en festival de baffes. Je redoutais ces sections, les imaginant parfaitement ennuyeuses. Pourtant, elles m’ont agréablement surpris : malgré quelques longueurs, elles nous gardent en haleine grâce aux environnements traversés et à la sensation de percer un mystère vieux de plusieurs milliers d’années. Je regrette juste l’abondance d’épreuves de plateforme qui finissent par être franchement lassantes à la fin du jeu. Les développeurs introduisent de temps en temps de nouvelles mécaniques, mais c’est fondamentalement toujours un enchainement de sauts, de déplacements latéraux, suspendu à d’étroites corniches, et de coups de fouets pour se balancer au-dessus d’un gouffre. Heureusement, MachineGames va plus loin dans la variation du gameplay grâce aux trois cartes ouvertes qu’il nous est permis de parcourir comme bon nous semble.

Indy tourism
On peut même faire un peu de tourisme.

Les doublages sont d’excellente qualité. Pour la VO, Troy Baker reproduit presque parfaitement le jeu d’acteur du Harrison Ford de l’époque. Pour la VF, c’est Richard Darbois qui reprend du service, et nous offre une performance à la hauteur de son travail pour les films.

On va tout de suite mettre fin aux divagations de certains Grands Journalistes : non, Indiana Jones et le Cercle Ancien n’est pas un immersive sim. Certes, le level design des zones à l’exploration libre offre parfois plusieurs moyens d’accéder à un endroit, comme des échafaudages nous assenant à coup de peinture blanche où accrocher notre fouet, des fenêtres ouvertes, ou encore des portes dont on aura trouvé la clef au préalable. Mais les similitudes s’arrêtent là. Pas de gameplay émergent ici, toutes les manières de résoudre un problème sont strictement prévues par les développeurs, et les puzzles n’ont notamment qu’une seule et unique solution. Il n’empêche que l’exploration de ces environnements ouverts, et la résolution de quêtes et énigmes annexes de manière organique à mesure qu’on avance dans l’histoire principale, est un vrai plaisir. Pour nous récompenser de nos découvertes, le jeu nous gratifie de points d’expérience et de livres permettant d’augmenter nos capacités comme l’endurance, notre efficacité au corps-à-corps, ou encore la taille de notre inventaire. De manière générale, les niveaux fourmillent de secrets, de documents ou autres objets à collectionner, et il faut sans doute passer beaucoup de temps dans chaque niveau pour tout trouver. Pour vous inciter à explorer toujours plus, le jeu vous prend parfois par la main via un PNJ qui vous donne directement un objectif secondaire, mais si vous voulez tout voir, il faudra vous donner du mal. Ou acheter la liste des quêtes et mystères du niveau en cours auprès du marchand local. Et si vous n’avez pas tout trouvé lors de votre premier run, il vous est toujours possible de revenir dans les précédentes cartes après avoir fini le jeu. Ça n’a aucun sens scénaristique, mais j’imagine que ça ravira les complétionnistes chroniques. Et comme on incarne Dr. Jones dans les années 30, des représentants de régimes politiques autoritaires cherchent à nous importuner.

Indy cave
Un temple et un mécanisme étrange, Dr. Jones est dans son élément.

Du sound design de la pelle

Pour nous défaire de nos adversaires, et comme dans beaucoup de jeux, on a le choix entre infiltration et attaque frontale. Il est cependant peu recommandé de combattre plus de trois ou quatre ennemis à la fois, et éviter la bagarre reste la solution à privilégier, surtout au début. Le système est très basique avec des ennemis ayant un champ de vision restreint, même en poussant la difficulté, et une ouïe pour le moins inconstante : parfois capable de nous entendre courir à travers une fenêtre deux étages au-dessus de leur tête — on se demande d’ailleurs pourquoi ça les inquiète tant — et parfois entièrement absorbés par leurs pensées alors qu’on plonge dans un lac souterrain à cinq mètres d’eux. Ça casse un peu l’immersion, mais c’est finalement raccord avec les films, puisque les méchants y sont souvent assez neuneus. Toujours pour coller à l’univers, Indiana peut revêtir une tenue locale pour passer inaperçu parmi les PNJ. Attention, n’espérez pas un équivalent de ce que propose Hitman : on a un déguisement obligatoire qui correspond au niveau en cours, et si on remet notre fedora, tous les gardes nous tombent dessus, et c’est tout. Le problème est que l’infiltration devient rapidement plus chiante qu’autre chose, notamment à cause des officiers qui peuvent voir à travers votre déguisement même en dehors des camps militaires. D’ailleurs, ces camps sont malheureusement des passages obligés au moins une fois dans chacun des trois niveaux ouverts. Je dis malheureusement, car le gameplay d’infiltration est bien loin des cadors comme Dishonored. En cause, un level design souvent trop dirigiste et une IA trop imprévisible dans ses réactions. On s’en sort tout de même après deux ou trois essais, et même si on ameute toute la faune locale, tant qu’on a accompli notre tâche auparavant, il est très facile de semer nos poursuivants.

Indy here a nazi
L’infiltration selon Gina. Heureusement, elle est invisible aux yeux des gardes.

Lorsqu’on est obligé d’en venir aux mains, soit parce qu’on s’est fait repéré, soit parce que le jeu force l’affrontement, on a loisir d’utiliser à peu près tous les objets contondants à notre portée. On déblaye joyeusement notre route à coup de balayette, matraque, ou résonnante pelle. Et dès l’instant où notre arme improvisée se brise sur un crâne trop entreprenant, s’ensuit une recherche frénétique pour un nouvel ustensile. On pourra évidemment aussi jouer des poings, avec une combinaison basique de coups forts, coups faibles, et parade qui fait bien l’affaire. Les sensations d’impact sont très bonnes, bien aidées par le sound design qui reprend les bruitages des films. Le fouet d’Indy se montre également utile pour désarmer nos adversaires, ou les tirer vers nous pour une distribution d’arguments percutants. Les munitions sont rares, mais on a bien la possibilité d’utiliser des armes à feu, dont le six-coups iconique qui ne quitte pas notre inventaire diégétique. On a souvent l’occasion d’utiliser les armes des soldats ennemis, mais on ne peut ni les recharger, ni les conserver dans notre inventaire. Un autre point noir à noter ici, les nazis encaissent très bien les balles. Ainsi, même si les flingues sont réussis sur la partie sonore et les impacts — on serait bien passé de cette saloperie de hit marker digne d’un Call of Duty —, la sensation de puissance en prend un coup, sauf pour le shotgun qui one shot les nuisibles à courte portée. Comme dans les films, les combats sont très « tout public », donc pas d’effusion de sang, et le ton léger et comique est appuyé par les répliques d’Indy.

Indy gunfight
Exemple de ce qu’il vaut mieux ne pas faire.

Un jeu pour les fans, fait par des fans

À la lecture de ces trop longs paragraphes, vous vous dites probablement qu’Indiana Jones et le Cercle Ancien est un jeu d’action-aventure moyen, calibré pour le plus grand nombre, et ne proposant rien d’autre qu’une licence à succès, toute bien retranscrite soit-elle. Et c’est en partie vrai : un bon produit AAA avec peu de bugs, hormis quelques problèmes de collision et de clipping, et un jeu assez facile qui a l’avantage ne pas être frustrant. Là où MachineGames fait mieux est dans les variations de gameplay grâce à ce mélange d’exploration, de résolution, d’énigmes, d’infiltration, et de combats. Si chacun de ces éléments n’est pas d’un niveau exceptionnel — sauf pour la partie exploration qui, pour moi, est excellente — l’aventure prise dans son ensemble offre un très bon divertissement. Même les nombreuses cinématiques, dont j’ai horreur dans les jeux vidéo, sont bien réalisées et bien écrites. Les plans et gags font régulièrement référence aux films, et ce, jusque dans les mimiques d’Harrison Ford. Évidemment, parfois ça ne marche juste pas à cause d’expressions faciales pour le moins étranges, ou de répliques qui se déclenchent un poil trop tard, mais cela reste sans doute la meilleure production Indiana Jones depuis Le Mystère de l’Atlantide.

Indy
Quel beau tombeau que je m’en vais piller.

Et c’est là qu’est l’autre grande force du titre : si vous aimez Indiana Jones, le jeu est fait pour vous. On voyage aux quatre coins du globe, de la cité du Vatican tout en verticalité et truffée de passages secrets, à Gizeh au milieu de sites de fouilles archéologiques révélant des tombeaux clos depuis des millénaires, en passant par la jungle du Sukhotaï et ses temples renfermant des mécanismes impossibles que l’on remet en marche pour se frayer un chemin jusqu’à l’artefact convoité.

Un très bon jeu pour les nostalgiques de l’archéologue au fedora

Capturer et reproduire la magie de la licence Indiana Jones n’est pas chose facile, encore moins en jeu vidéo. Si on n’a pas de goût, on peut éventuellement jouer à Uncharted, et on évite habituellement de mentionner ce genre d’infamie dans nos colonnes. Avec Indiana Jones et le Cercle Ancien, MachineGames ne révolutionne pas le genre de l’action-aventure, mais propose un vrai bon épisode de la saga de notre professeur d’archéologie préféré. Entre la découverte de ruines oubliées, la résolution de mystères qui remontent aux prémisses de l’humanité, et le claquage de vilains en uniforme, on revit avec plaisir les émotions qu’on a ressenties aux visionnages des films des années 80. Il faut cependant être conscient que si vous n’avez pas vu les films, il est fort possible que votre expérience ne soit aussi positive que la mienne, tant l’intérêt du titre réside dans son univers et son ambiance. Et si vous n’aimez pas Indiana Jones, partez, et ne revenez pas.

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