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SFR Box 10+ : une box modulaire (8 Gb/s) avec Wi-Fi 7 tri-bande et Thread

Pas de « 9 Box », ça rappelait trop de souvenirs ?
SFR Box 10+ : une box modulaire (8 Gb/s) avec Wi-Fi 7 tri-bande et Thread

SFR entre dans le club des FAI qui disposent d’une box Wi-Fi 7. Fonctionnant sur les bandes 2,4, 5 et 6 GHz, elle est livrée avec deux répéteurs. SFR met en avant une conception modulaire et une écoconception renforcée. Arrivée dans les chaumières prévue à partir de septembre.

Après les terminaux et autres routeurs, le Wi-Fi 7 s’invite chez les FAI. Après Free, avec sa Freebox Ultra début 2024 (quelques jours après la finalisation de la norme par la Wi-Fi Alliance, Bouygues Telecom en janvier de cette année avec sa nouvelle Bbox puis Orange avec ses Livebox 7 v2 et S en avril, il ne manquait que SFR.

Jusqu’à 8 Gb/s sur près de 20 millions de prises FTTH

C’était un secret de polichinelle puisque des Box Altice en Wi-Fi 7 existaient déjà, mais pas pour les clients français. C’est maintenant officiel dans l’Hexagone avec la Box 10 +. Elle est évidemment « compatible toutes technologies Fibre (GPON / XGS-PON) avec des débits pouvant aller jusqu’à 8 Gbit/s symétriques ». La connectique comprend trois ports Ethernet à 1 Gb/s et un quatrième en 10 GbE.

L’opérateur en profite pour faire le point sur son réseau fibre, qui comprend « plus de 40 millions de prises FTTH et couvre plus de 33 000 communes ». Le déploiement de la technologie XGS-PON (8 Gb/s symétrique) continue avec, pour le moment, « près de 50 % des prises FTTH » compatibles. Pour rappel, lors du lancement en février 2022 de la Box 8X, seuls « près de 2 millions » étaient éligibles, selon le FAI.

Wi-Fi 7 sur trois bandes, avec certification de la Wi-Fi Alliance

La principale nouveauté se trouve du côté du Wi-Fi 7 tri-bande, avec une certification de la Wi-Fi Alliance. L’air de rien, SFR a placé deux tacles dans sa communication.

Le premier vise directement Free, qui n’a pas fait certifier ses Freebox. C’est par contre le cas de Bouygues Telecom, qui a d’ailleurs attaqué son concurrent en justice, ainsi que d’Orange. Le second tacle vise les Livebox qui ne fonctionnement que sur deux bandes (2,4 et 5 GHz), laissant de côté les 6 GHz… au grand dam de certains utilisateurs.

La marque au carré rouge explique que sa box prend en charge la fonctionnalité MLO (Multi-Link Operation), permettant « à chaque appareil compatible de se connecter simultanément sur plusieurs bandes de fréquences ». SFR propose deux répéteurs Wi-Fi 7 avec sa Box 10 +, mais bi-bande seulement.

Thread pour les objets connectés et écoconception

Selon SFR, c’est la seule box « du marché à proposer un module de connectivité Thread pour relier des objets connectés basse consommation ». Dommage de se limiter à Thread, alors que la Fiber Gateway Wi-Fi 7 d’Altice (dont le design est proche de la Box 10 +) est compatible Bluetooth LE, Zigbee et Matter en plus de Thread.

Comme toujours en pareille situation, l’aspect environnemental est mis en avant : « construite à partir de 91 % de plastique recyclé et 100 % recyclable. Son emballage, entièrement fabriqué à partir de matériaux recyclés, ne contient aucun plastique […] Les pièces métalliques contiennent 46 % de matières recyclées et sont également 100 % recyclables ».

Une architecture modulaire

SFR annonce une « architecture modulaire » qui permet de simplifier les opérations de démontage et les réparations. Une approche qui « s’inscrit pleinement dans une démarche responsable et durable ». C’est aussi le cas de la Freebox Ultra que nous avions démontée.

Côté logiciel, un mode éco programmable est de la partie pour la Box et les répéteurs, avec « prochainement une mise en veille profonde pour réduire la consommation en période d’inactivité, ainsi qu’un suivi de la consommation électrique » pour la Box 10 +. La « consommation active optimisée » est de 15 watts, tandis qu’elle descend à 5,9 watts en mode éco. L’écran sur le devant est tactile avec la technologie E-ink. Côté accessibilité, la box dispose d’un marquage en braille.

Il faudra attendre encore deux mois avant de pouvoir en profiter, sauf pour quelques clients triés sur le volet : « Elle sera proposée en avant-première dès cet été à certains clients SFR parmi les plus fidèles, avant son lancement prévu à la rentrée de septembre ». Il sera alors temps de voir les conditions et les tarifs.

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Les sénateurs veulent imposer aux entreprises d’IA de rémunérer les ayants droit

Réponse graduée
Les sénateurs veulent imposer aux entreprises d’IA de rémunérer les ayants droit

Dans un rapport, les sénatrices Laure Darcos, Agnès Evren, et le sénateur Pierre Ouzoulias veulent fixer huit principes « destinés à fixer les conditions d’une rémunération appropriée pour l’utilisation des contenus culturels, afin d’assurer un partage équitable de la valeur ».

Le sénat français a publié ce mercredi 9 juillet un rapport sur les liens « création et l’IA » sous-titré « de la prédation au partage de la valeur ». Les trois rapporteurs Laure Darcos, Agnès Evren et Pierre Ouzoulias y affirment que « la mission s’est forgé la conviction que l’opposition entre IA et création artistique était non seulement stérile, mais également mortifère pour les deux secteurs » et veulent « ouvrir une réelle troisième voie de l’IA, respectueuse des droits et inspiratrice pour la création ».

En creux, elle fait quand même le constat de relations déséquilibrées entre les ayants droit culturels et les fournisseurs d’IA. Et elle cherche à les rééquilibrer, notamment en proposant de fixer huit principes « à respecter dans le cadre de l’élaboration concertée d’un modèle de rémunération des contenus culturels utilisés par l’IA ».

Une rémunération, mais pas un solde de tout compte

Le premier d’entre eux est celui « d’une rémunération pour l’ensemble des contenus culturels utilisés par les fournisseurs et déployeurs d’IA, quel que soit le moment du processus où ils sont utilisés », qu’ils considèrent « aussi légitime qu’incontestable ». Les autres principes en découlent.

Par exemple, il affirme que la transparence sur les données utilisées par les fournisseurs d’IA « apparaît comme la condition nécessaire – mais non suffisante – de la rémunération ». Mais aussi que la rémunération doit se faire en fonction des « flux de revenus générés par l’IA » et qu’elle ne doit pas se résumer « à un simple paiement, pour solde de tout compte, d’un jeu initial de données ».

Un marché de la donnée ?

Les sénateurs veulent aussi mettre en place un véritable « marché de la donnée », avec en préalable « la création de bases de données disponibles, larges, à défaut d’être complètes, qui comporteraient aussi bien les références que les fichiers, dans un format utilisable par les fournisseurs d’IA ». Pour appuyer leur volonté, ils s’appuient sur l’exemple du secteur musical et le travail effectué avec les plateformes de streaming. Ils poussent donc « l’ensemble des filières créatives et la presse » à se mobiliser pour la création de ces bases de données en s’accordant sur des standards et procédures communes.

Dans ce rapport, les sénateurs français plaident pour que les deux secteurs s’engagent dans un « dialogue pour parvenir à des accords mutuellement avantageux qui éteindront les contentieux en cours, par exemple, par le biais de contrats rétroactifs ».

« Le passé doit être soldé »

En effet, ils affirment que « l’exception TDM [Text and data mining] a été largement détournée de sa vocation initiale et qu’une vaste quantité de données protégées ont été moissonnées hors de tout cadre légal ». Cette exception sur la fouille de textes et l’extraction de données a été introduite par la directive européenne de 2019 sur les droits d’auteur. Les sénateurs s’appuient notamment sur l’avis du rapporteur d’Axel Voss « qui a rappelé que cette exception n’avait pas été introduite à l’origine pour des modèles d’affaires, mais que sa rédaction peu satisfaisante avait ouvert le champ à un usage plus large ». Et ils évoquent les multiples contentieux en cours. Mais pour eux, « le passé doit être soldé » et il faudrait rapidement « parvenir à un règlement financier pour les usages passés des contenus culturels, afin de compenser les ayants droit culturels et sécuriser juridiquement les fournisseurs d’IA ».

Pour pousser les deux secteurs à passer des accords, les sénateurs aimeraient bien s’appuyer sur l’exemple des droits voisins mais, selon leur rapport, celui-ci n’est « pas tout à fait transposable ». Notamment, parce qu’ils ne sont pas certains que « l’Autorité de la concurrence puisse exercer pour l’heure une telle action dans le domaine de l’IA ». « En effet, ce secteur n’est pas caractérisé, comme celui des moteurs de recherche, par une position dominante qu’il lui reviendrait alors de réguler », expliquent-ils.

Pour encourager le respect des droits, ils incitent les acteurs de la culture à mettre en place un système qui donne un « réel avantage comparatif » aux entreprises d’IA qui signeraient avec eux, en leur fournissant des bases de données les plus qualitatives possibles et alimentées par un « catalogue rare pas encore accessible ».

En parallèle, les sénateurs incitent l’industrie culturelle à « tirer profit des revenus générés par le marché de l’IA pour promouvoir la diversité de la création culturelle et le pluralisme de la presse ».

Enfin, ils affirment le principe déjà maintes fois évoqué que « les créations générées par l’IA doivent être étiquetées ».

Après la riposte graduée, la réponse graduée

Pour l’instant, tous ces principes sont des directions conseillées aux deux secteurs par les sénateurs. Mais ils évoquent une « réponse graduée » avec, dans une deuxième temps et en cas d’échec des concertations, la menace d’une initiative législative des sénateurs notamment destinée à «inscrire dans la loi une présomption d’utilisation des données ».

Les sénateurs envisagent une troisième étape, au cas où cette initiative échouerait et menacent les entreprises d’IA d’ « emprunter la voie d’un prélèvement global sur le chiffre d’affaires réalisé sur le territoire national par les différents acteurs de l’IA, fournisseurs comme déployeurs ».

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☕️ La LFP lance Ligue1+, sa plateforme dédiée au football sans diffuseur exclusif

Après les années Canal+, longtemps grand argentier du football français, et des expériences moyennement réussies avec Mediapro, Amazon Prime Video et plus récemment DAZN, la Ligue de football professionnel (LFP) se prépare à voler de ses propres ailes. Elle a en effet officialisé jeudi le lancement de sa propre chaîne dédiée aux matchs de football de Ligue 1, baptisée « Ligue 1 + ».

« LIGUE 1 +, c’est huit matchs en direct, en exclusivité, chaque week-end, du vendredi au dimanche, accompagnés de deux grands magazines, et du neuvième match en différé », promet la LFP. Faute de diffuseur exclusif, prêt à acquitter les droits associés, la Ligue joue la carte de la distribution la plus large possible.

Elle annonce ainsi des accords déjà conclus avec Orange, Bouygues Telecom, Free, SFR et DAZN qui, tous, devraient donc incorporer Ligue 1 +à leur catalogue d’ici au début de la saison, le 15 août prochain.

La chaîne, qui d’après la LFP intègre également une dimension magazine, est facturée 14,99 euros par mois avec un engagement de douze mois et deux utilisateurs autorisés. Sans engagement, la formule passe à 19,99 euros.

La LFP annonce également une offre réservée aux moins de 26 ans, à 9,99 euros par mois sans engagement pour un utilisateur, ainsi qu’une offre mobile (également compatible tablette ou PC) à 14,99 euros par mois sans engagement pour un utilisateur.

Ligue 1 + promet « huit matchs en direct, en exclusivité, chaque week-end ».

L’offre mise en place par DAZN à partir d’août 2024 s’était attiré les foudres d’une partie des amateurs de foot, en raison de tarifs jugés trop élevés, entraînant un report massif vers les solutions de consultation illicite des matchs.

Les diffuseurs se sont de leur côté mobilisés en justice pour obtenir et rendre plus dynamique le blocage des sites et services d’IPTV diffusant ces matchs sans en avoir acquitté les droits.

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Soldes, Prime Day : le grand n’importe quoi des fausses promotions

En six lettres : _ _ _ _ _ _
Soldes, Prime Day : le grand n’importe quoi des fausses promotions

Entre les soldes et les Amazon Prime Day, l’actualité se remplit vite de relais de promotions en tout genre, à grands coups de superlatifs pour attirer le chaland. Problème, comme le relève encore une fois l’UFC-Que Choisir, de nombreux revendeurs « abusent de la confiance des consommateurs en multipliant les fausses promotions ».

Depuis mai 2022, une directive européenne (directive 2019/2161 dite directive « omnibus », transposée en droit français fin 2021) encadre la définition du prix de référence (ou prix barré) qui sert à calculer les remises.

La nouvelle règle impose d’utiliser le prix le plus bas des 30 jours précédents. Comme nous l’avions expliqué début 2022, cette règle figurait déjà dans la réglementation depuis… 1977 (arrêté 77 – 105/P). Elle était reprise dans un arrêté de 2008, mais elle a sauté en 2015. Cdiscount, épinglé pour de nombreuses promotions litigieuses, avait contesté cette réglementation et la justice européenne lui avait donné raison en septembre 2015.

« 85 % des prix barrés induisent les consommateurs en erreur »

Depuis la mise en place de la loi omnibus, le principe des 30 jours a été sacralisé par la Cour de justice de l’Union européenne fin 2024. C’est la théorie. Dans la pratique, « 85 % des prix barrés induisent les consommateurs en erreur », affirme l’UFC-Que Choisir dans une nouvelle étude. Exemple récent : Shein a accepté de payer 40 millions d’euros d’amende pour régler divers différents avec les autorités françaises, notamment de fausses remises.

Pour établir son bilan, l’UFC-Que choisir a analysé un millier d’annonces avec un prix barré, provenant de six revendeurs en ligne (Amazon, ASOS, Cdiscount, Shein, Temu, Zalando) : « Il en ressort que seuls 15 % des prix barrés sont de réelles réductions c’est-à-dire calculées sur le prix le plus bas pratiqué dans les 30 derniers jours ».

Corolaire : « Dans 85 % des cas, les vendeurs ont encore et toujours recours à des prix dits « de comparaison », présentés sous divers intitulés tels que « Prix de vente conseillé », « À l’origine », « Ancien prix », « Prix moyen sur la marketplace » ou encore « Prix renseigné par le vendeur » ». De quoi embrouiller le client qui ne sait plus trop où donner de la tête, ni comment comparer sereinement.

Problème, « ces dénominations, aussi variées qu’obscures, sèment la confusion et n’éclairent pas du tout le consommateur », affirment nos confrères. Ce n’est pas la première fois que l’UFC-Que Choisir dénonce ces pratiques. Ils affirment d’ailleurs que « les fausses promotions persistent depuis trois ans ».

Le prix de « comparaison » compare tout et n’importe quoi

Le principal problème vient du fait que la notion de prix de « comparaison » et le calcul qui suit ne sont pas encadrés par la loi, « mais laissé à la discrétion du commerçant », affirment nos confrères. Résultat des courses : « plus le prix barré est opaque ou arbitraire, plus la prétendue réduction affichée est importante ».

Selon l’étude de l’UFC, la réduction moyenne réelle en se basant sur la réglementation – c’est-à-dire sur le prix le plus bas des 30 derniers jours – est de 11 %, contre 31 % avec les prix de « comparaison ». La différence est flagrante.

« Déterminée à mettre un terme à ces pratiques trompeuses, dont l’ampleur reste bien trop considérable, l’UFC-Que Choisir saisit la Commission européenne afin de l’alerter sur les dérives persistantes de certains professionnels ». Nos confrères demandent d’interdire purement et simplement « tout système de prix de référence autre que celui prévu » par la directive omnibus.

La valse des « prix » et des réductions associées

Un tour sur la page des prix de référence d’Amazon permet de se rendre compte des nombreuses approches utilisées par le revendeur : Prix conseillé ou PVC, Prix Ponctuel, Ancien Prix, Prix Neuf. Ces prix peuvent être mis en complément du Prix récent le plus bas sur les 30 derniers jours. On peut ainsi avoir 5 % de réduction, mais 30 % avec un PVC, pour un même produit.

Chez Cdiscount, c’est carrément une filiale qui s’occupe de la collecte des prix et des calculs de réduction : Peaksys (.pdf). Le revendeur utilise la notion de prix de comparaison, qui peut renvoyer vers le « Prix conseillé par la marque/le fabricant en xx/xxxx », le « Prix moyen constaté sur notre Marketplace », le « prix de comparaison renseigné par le vendeur de la Marketplace ».

Deux exemples tout chauds (dans la multitude d’autres pratiques du genre). Cdiscount propose un portable VivoBook 15 à 549,99 euros au lieu de 649,99 euros en « prix de comparaison », avec des étiquettes « Bon plan Les imbattables » et « Moins cher qu’Amazon ». Une bonne affaire ? Pas vraiment. Nous avons acheté cette machine il y a une semaine, pour 479,99 euros. Afficher le meilleur prix des 30 derniers jours ne serait pas franchement vendeur, mais bien plus honnête.

L’overdose de promotions

L’UFC-Que Choisir a publié son étude hier, pendant les Amazon Prime Day et les soldes. Un calendrier qui ne doit rien au hasard, tant cette période ressemble parfois à la foire à la saucisse. Les sites d’actualités relayent à grand coup de sélections et autres actualités les promotions à tout-va, reprenant parfois pour compte les remises affichées par les revendeurs. Et, encore, on ne parle même pas des communiqués, sous NDA, pour… des promotions.

Un exemple. Un site d’actualité propose une sélection des « meilleures offres à saisir maintenant » pour les Prime Day avec : « iPhone 16e à 592 € au lieu de 799 € ». Le smartphone est bien à 592 euros, avec un prix le plus bas des 30 derniers jours de 669 euros (- 12 %) et un prix conseillé de 719 euros (- 18 %), qui était aussi son prix au lancement. D’où viennent les 799 euros ? Mystère et boule de gomme. Cet exemple, il ne nous a pas fallu plus de 30 secondes pour le trouver.

Cette promotion n’est pas non plus folle puisqu’on trouve assez facilement l’iPhone 16e à moins de 600 euros. Rue du Commerce par exemple le propose à 594 euros avec un prix barré à 599 euros, soit une belle remise en rouge de «- 0 % ». Avec 2 minutes de plus, on trouve un iPhone 16e à 589 euros chez RED by SFR avec « 80 euros remboursés après achat », sous forme d’un « avoir sur votre ou vos prochaines factures ». Intéressant si vous souhaitez changer d’opérateur. Bref, c’est pas si simple d’afficher le « bon prix ».

La raison est simple : l’affiliation. Vous allez chez le revendeur en suivant un lien d’un site d’actualité ou de bons plans, celui-ci touche alors une commission sur les ventes. Il faut donc envoyer un maximum de personnes sur un maximum de sites pour récupérer des pourcents sur les ventes, pour au final des sommes qui peuvent se compter facilement en dizaines de milliers d’euros.

Chez Next, on connait bien le sujet, mais nous avons décidé depuis déjà plusieurs années de ne plus proposer de bons plans ni d’affiliation sur aucun de nos liens. Une promesse renforcée depuis le rachat par moji, avec la fin de toute forme de publicité sur notre site, pour l’ensemble de nos lecteurs.

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☕️ NVIDIA a franchi les 4 000 milliards de dollars de capitalisation

Porté par les perspectives de détente sur le sujet complexe des droits de douane décidés par Donald Trump, le titre NVIDIA a gagné près de 2 % sur la journée du mercredi 9 juillet à Wall Street, avec des échanges qui l’ont emmenée à un nouveau plus haut historique de plus de 164 dollars. À ce moment, la valorisation globale de l’entreprise (calculée sur la base du cours de l’action, multiplié par le nombre de titres qui constituent le capital) a franchi le cap symbolique des 4 000 milliards de dollars.

Une première mondiale, tous secteurs d’activité confondus, qui traduit l’appétit des investisseurs pour les technologies liées à l’IA. La croissance de NVIDIA est en effet majoritairement portée par les investissements massifs dirigés vers les centres de données dans le monde entier. L’entreprise avait atteint les 3 000 milliards de dollars de capitalisation en juin 2024.

NVIDIA poursuit actuellement sa course en tête du Nasdaq, l’indice américain dédié aux sociétés technologiques, devant Microsoft (valorisation de 3 740 milliards de dollars) et Apple (3 150 milliards).

Les produits d’informatique grand public ne représentent plus qu’une part minoritaire dans l’activité de NVIDIA

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Déploiement de la 5G : Orange explose les compteurs sur les 700 MHz

Orange is the new Free Mobile
Déploiement de la 5G : Orange explose les compteurs sur les 700 MHz

Les quatre opérateurs de réseaux mobiles français continuent de déployer leur 5G, toujours avec un rythme élevé. On remarque un changement important chez Orange avec une mise en service massive sur la bande des 700, permettant d’augmenter le taux de couverture.

Depuis le lancement de la 5G, l’Arcep a récupéré l’observatoire du déploiement de sites commercialement ouverts. Avec les générations précédentes, c’étaient l’ANFR qui s’en occupait. Désormais, le suivi de la 5G est donc coupé en deux puisque l’Agence nationale des fréquences conserve l’observatoire 5G des autorisations et des sites techniquement opérationnels.

Si l’ANFR a la régularité d’un métronome dans ses publications – une à chaque début de mois – l’Arcep est plus dilettante. Nous avons eu huit publications en 2021, quatre en 2022, de nouveau quatre en 2023, et enfin trois en 2024. Le premier observatoire de 2025 vient d’arriver, avec des données au 31 mars 2025.

Free en tête des sites, Orange en tête des 3 500 MHz

Sur le nombre de sites, c’est encore et toujours Free Mobile qui est en tête avec 20 989 sites ouverts commercialement. Bouygues Telecom est deuxième avec 15 087 sites, SFR troisième avec 14 376 sites et enfin Orange ferme la marche avec 12 856 sites.

Mais dans le détail, la situation s’inverse totalement si on ne prend en compte que la bande des 3,5 GHz. Elle permet des débits plus importants, car le spectre disponible est plus large, mais elle porte aussi moins loin que les fréquences basses. Orange est à 12 034 sites dans les 3,5 GHz, contre 9 615 pour SFR, 9 100 pour Bouygues Telecom et 8 793 pour Free Mobile qui ferme la marche.

Depuis le lancement de la 5G, la situation globale est un peu la même : Orange mise sur le débit de la 5G, Free Mobile sur la couverture.

On remarque par contre un changement majeur chez Orange : une explosion ces derniers mois des sites 5G dans les 700 MHz. L’Arcep mélange 700 et 800 MHz dans son graphique, mais Orange (comme les autres opérateurs) n’a aucune autorisation pour l’instant dans les 800 MHz pour de la 5G.

De 338 sites fin 2024, l’opérateur est passé à… plus de 10 900 sites. La courbe de progression est vertigineuse, mais Free Mobile à toujours deux fois plus de sites. À cette vitesse, la tendance pourrait rapidement s’inverser. Bouygues Telecom et SFR n’ont toujours aucun site ouvert commercialement dans les 700/800 MHz.

On voit également un début de progression sur la bande des 2 100 MHz (179 sites au 30 septembre, 864 sites au 31 décembre), à confirmer avec les prochains observatoires. Contrairement aux 700/800 MHz, Bouygues Telecom et SFR ont largement déployé de la 5G dans les 2 100 MHz. Free Mobile est toujours à 0.

90 à 99 % des sites 4G/5G sont au moins à 240 Mb/s

L’Arcep tient aussi le compte des sites capables de proposer au moins 240 Mb/s, que ce soit en 4G+ (via l’agrégation de plusieurs bandes) ou en 5G. Le déploiement est largement fait par les opérateurs avec 90 à 99 % des sites à plus de 240 Mb/s.

Voici la méthodologie : « L’information est fournie par les opérateurs, ou réduite lorsqu’elle est manquante ou incomplète : un site est inclus dans la catégorie « 240 Mb/s » dès lors que l’opérateur a activé au moins deux bandes de fréquences en 4G sur un site donné (« 4G+ »). Le débit réel peut dépendre de nombreux paramètres, comme la distance à l’antenne ou le nombre simultané d’utilisateurs ».

  • Bouygues Telecom : 26 299 sites sur 29 079, soit 90 %
  • Free Mobile : 28 291 sites sur 28 477, soit 99 %
  • Orange : 30 194 sites sur 31 781, soit 95 %
  • SFR : 26 093 sites sur 28 750, soit 91 %

Les opérateurs ont des niveaux minimum à dépasser dans leurs autorisations : au moins 85 % des sites du réseau mobile au 31 décembre 2024, puis au moins 90 % fin 2025 et enfin 100% au fin 2030. Les obligations sont pour le moment respectées, même celle prévue pour la fin de l’année.

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Perplexity et OpenAI se lancent dans la course au navigateur

Butineurs automatiques
Perplexity et OpenAI se lancent dans la course au navigateur

Les deux entreprises d’IA générative Perplexity et OpenAI sont dans les starting blocks dans la course au navigateur.

Perplexity a annoncé ce mercredi 9 juillet la sortie de son navigateur Comet. Mais ceci n’est vrai que pour les clients de l’entreprise qui ont souscrit à l’offre « Perplexity Max » qui coute 200 dollars par mois.

Un navigateur d’abord réservé aux clients Max

Les clients de Perplexity qui utilisent la version gratuite ou la version « avantages » à 20 dollars par mois doivent se contenter de pouvoir s’inscrire à une liste d’attente. Pourtant, dans la FAQ de son navigateur, l’entreprise répond à la question « Comet est il gratuit ? » : « nous fournirons toujours une version gratuite de Perplexity à tous les utilisateurs, et cela inclura Comet. Comet n’est actuellement disponible que pour les abonnés de Perplexity Max et sur invitation seulement, car nous ouvrons notre longue liste d’attente ».

L’entreprise indique que son navigateur est disponible sur les systèmes d’exploitation Mac et Windows, promettant d’étendre cette disponibilité dans les prochains mois.

La promesse de Comet est d’intégrer les capacités d’IA générative de Perplexity dans l’un des outils les plus utilisés par les internautes. Ainsi, l’entreprise propose à ses utilisateurs de pouvoir utiliser son IA sur tous les sites qu’ils visitent pour en résumer leur contenu (même les vidéos que vous regardez), mais aussi gérer leurs achats ou planifier leurs tâches et événements. En clair, Comet est un navigateur dans lequel un assistant IA est en permanence accessible. L’entreprise ajoute, comme on pouvait s’en douter, que le moteur de recherche de Comet est celui de Perplexity.

OpenAI en embuscade

De son côté, OpenAI semble prête à sortir son navigateur d’ici quelques semaines. En tout cas, c’est ce qu’assurent des sources de l’agence de presse Reuters. Comme Perplexity, l’idée d’OpenAI est de proposer aux internautes un navigateur avec un agent IA, avec ses propres modèles évidemment.

En avril, les deux entreprises se montraient intéressées par le rachat de Chrome dans le procès de Google pour abus de sa position dominante. Comme nous l’expliquions, leur intérêt pour le navigateur est de récupérer plus de données vraiment personnelles. « Nous voulons obtenir des données en dehors de l’application pour mieux vous comprendre », affirmait le CEO de Perplexity, Aravind Srinivas.

En arrivant sur le marché du navigateur, les deux entreprises mettent la pression sur les deux entreprises du marché Microsoft avec Edge, mais surtout Google avec Chrome tant que l’entreprise n’a pas l’obligation de le revendre. En effet, si les 500 millions d’utilisateurs hebdomadaires de ChatGPT sont encore loin des 3 milliards de Chrome, une adoption massive du navigateur d’OpenAI pourrait changer un peu le paysage des navigateurs. Chrome est un pilier important des revenus publicitaire de Google qui, eux-mêmes, représentent les trois quarts du chiffre d’affaires de l’entreprise.

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☕️ Google déploie une mise à jour qui réduit l’autonomie de certains Pixel 6a

Google a commencé à déployer mardi une mise à jour logicielle destinée aux smartphones Pixel 6a, qui se traduira par une réduction de l’autonomie et une diminution de la vitesse de recharges sur une proportion non précisée d’appareils. Cette mise à jour intervient, selon une note d’information publiée le 2 juillet, pour réduire le risque que la batterie soit victime d’une surchauffe.

Tous les Pixel 6a recevront cette mise à jour « obligatoire », mais seule une partie des téléphones vendus (le Pixel 6a a été commercialisé de 2022 à 2024) verra le comportement de sa batterie modifié, indique Google. Sur les appareils concernés, la réduction des capacités de la batterie ne sera mise en œuvre que si cette dernière a atteint ou dépassé les 400 cycles. « Tant que votre batterie n’atteint pas ce seuil, vous ne ressentirez pas les changements liés à la batterie et les nouvelles fonctionnalités resteront inactives, même si la mise à jour est installée », précise le constructeur.

Le Pixel 6a a été annoncé en mai 2022, puis lancé le 28 juillet 2022

Google annonce en parallèle la mise en place d’un programme de remplacement de batterie pour les clients concernés. Ce dernier sera lancé le 21 juillet aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Allemagne, à Singapour et en Inde. Les clients français ou belges devront quant à eux prendre leur mal en patience. « Une capacité supplémentaire de remplacement de batterie est attendue prochainement au Japon, en France, dans d’autres régions d’Europe et en Australie », indique sans plus de précision l’entreprise. Le formulaire qui permet de vérifier si son appareil est concerné évoque d’autres formes de compensation, soit via le versement d’une somme d’argent, soit via un crédit offert sur le Google Store.

Google avait déjà procédé le 6 janvier dernier à une annonce similaire, concernant cette fois les smartphones Pixel 4a, amenés à recevoir une mise à jour obligatoire d’Android 13 limitant, là aussi, les capacités de la batterie. Le correctif n’avait manifestement pas été jugé suffisant par l’Autorité australienne dédiée à la protection des consommateurs : celle-ci a émis en mars une notice de rappel sur les Pixel 4a. Là aussi, les options proposées prenaient la forme soit d’un remplacement de la batterie, soit d’une indemnisation, soit d’un bon d’achat.

« Ces options s’avèrent insatisfaisantes au vu des dommages causés aux consommateur·ices et à l’environnement, pour ce modèle mis sur le marché depuis mi 2020. Rappelons que 79% de l’empreinte carbone d’un smartphone est généré au moment de sa fabrication (Étude ADEME – Arcep) », regrettait le 23 janvier dernier l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP).  

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☕️ La mémoire LPDDR6 est officielle

Le LP de LPDDR6 signifie Low Power. Cette nouvelle norme vient donc remplacer la LPDDR5 avec plus de débits et moins de consommation. Les fabricants de mémoire n’ont, comme toujours, pas attendu le JEDEC (organisme en charge de développer la mémoire) pour annoncer des produits.

Le JEDEC explique que la « LPDDR6 utilise une architecture avec deux sous-canaux [12 bits chacun, ndlr] qui permet un fonctionnement flexible ». L’organisme promet aussi « une tension et une consommation d’énergie plus faibles » par rapport à la LPDDR5.

Il est question d’une vitesse de 10,667 Gb/s pour commencer, avec 14,4 Gb/s en embuscade. C’est du moins ce qu’indique ce document du JEDEC mis en ligne l’année dernière. Il y a de nombreux autres détails techniques.

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☕️ Publicité en ligne : l’Autorité de la concurrence sonne la charge contre Meta

Dans un communiqué des plus succincts, le rapporteur général de l’Autorité de la concurrence explique avoir notifié Meta d’un grief « concernant des pratiques mises en œuvre dans le secteur de la publicité en ligne, qui sont susceptibles d’avoir des effets sur plusieurs marchés connexes », sans plus de détails.

Le communiqué indique simplement qu’il « est reproché à Meta d’avoir abusé de sa position dominante, en limitant l’accès aux partenariats pour la fourniture de services de vérification publicitaire sur les inventaires publicitaires qu’elle commercialise, dans des conditions qui ne sont pas transparentes, objectives et non discriminatoires ».

C’est donc le début d’une procédure contradictoire afin de permettre au réseau social de se défendre, sans « préjuger de la culpabilité de l’entreprise », précise l’Autorité. Au terme des différentes étapes de l’instruction, ce sera au collège de l’Adlc de déterminer si le grief est fondé ou non.

L’Autorité souligne qu’elle « ne fera aucun autre commentaire sur la pratique visée ». Elle précise néanmoins que des « mesures d’urgence » avaient été déjà été prises en mai 2023 dans le cadre de ce même dossier, suite à une saisine de la société Adloox :

« L’Autorité avait enjoint à Meta de définir et rendre publics de nouveaux critères d’accès et de maintien aux partenariats « viewability » et « brand safety » qui soient objectifs, transparents, non-discriminatoires et proportionnés, et avait également prononcé des mesures conservatoires visant à accélérer l’accès d’Adloox aux partenariats « viewability » ou « brand safety ».

Ces mesures conservatoires restent en vigueur jusqu’à la publication par l’Autorité de la décision au fond ».

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☕️ Linda Yaccarino, directrice générale de X, annonce son départ

Nommée par Elon Musk à la tête de Twitter en mai 2023, Linda Yaccarino a annoncé mercredi 9 juillet, sur X, son départ de l’entreprise.

« Après deux années incroyables, j’ai décidé de quitter mon poste de PDG de X », commence-t-elle, avant de remercier Elon Musk de lui avoir confié la responsabilité de « protéger la liberté d’expression, de redresser l’entreprise et de faire de X l’application universelle » (« the Everything App », en VO).

La CEO sortante salue « le redressement commercial historique » mené par ses équipes, les « innovations révolutionnaires » mises en œuvre comme les Notes de communauté. Elle évoque également « le meilleur qui reste à venir », grâce à l’intégration de xAI, l’entreprise éditrice de l’IA générative Grok, au sein de X.

Elle ne dit en revanche pas un mot des raisons qui motivent son départ, deux ans après sa prise de fonction officielle. Cette annonce intervient alors que X subit indirectement une tempête médiatique liée aux positions politiques très décomplexées affichées depuis quelques jours par Grok, l’IA qui se renomme elle-même Mecha-Hitler.

After two incredible years, I’ve decided to step down as CEO of 𝕏.

When @elonmusk and I first spoke of his vision for X, I knew it would be the opportunity of a lifetime to carry out the extraordinary mission of this company. I’m immensely grateful to him for entrusting me…

— Linda Yaccarino (@lindayaX) July 9, 2025
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Boris Dolley, RTE : « l’open source est une clé merveilleuse » de la souveraineté numérique

Next.ink explore l'empreinte environnementale du numérique
Boris Dolley, RTE : « l’open source est une clé merveilleuse » de la souveraineté numérique

Dans le 4e épisode d’Écosystème, l’informaticien Boris Dolley détaille les nouveaux enjeux que l’IA fait peser sur le réseau de transport en électricité et la manière dont l’open source peut aider au développement d’un numérique responsable et souverain.

« Plug, baby, plug ! » Cette phrase lancée par Emmanuel Macron lors du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, en février 2025, illustre bien un des enjeux du moment : pour soutenir la course à l’IA, pour alimenter les data centers et les supercalculateurs, il faut de l’énergie.

Et s’il est un acteur qui est aux premières loges de cette demande croissante, c’est RTE, le gestionnaire du réseau public de transport d’électricité. Dans le quatrième épisode de notre série audio Écosystème, nous avons rencontré Boris Dolley, directeur du bureau de l’Open source de RTE et responsable de sa stratégie numérique responsable.

L’occasion d’aborder deux axes de réflexions sur les enjeux environnementaux du numérique : d’une part, sa consommation énergétique. De l’autre, les possibilités qu’apportent les logiques de numérique responsable et des pratiques des communautés de l’open source pour maîtriser les impacts socio-environnementaux du numérique au sein d’une entité comme RTE.

IA : la « soudaineté » de l’arrivée des grands data centers « change la donne »

Comme de nombreuses entreprises, l’institution a en effet commencé à développer des éléments d’automatisation dès les années 1970, pour « augmenter peu à peu la part du numérique dans le système névralgique » qu’est le réseau électrique. À l’heure actuelle, explique l’informaticien, le système est « intégralement numérique ».

Entre autres usages, l’informatique est très utile pour faciliter les prévisions pluriannuelles d’offre et de demande en électricité. Et c’est sur ce point que l’intelligence artificielle « changer la donne ». Historiquement, l’essentiel des centres de données existant en France était suffisamment petits (sous les 40 MW) pour se raccorder au réseau par l’intermédiaire d’Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité.

Concrètement, cela signifie que « sur le réseau de transport d’électricité, on ne percevait pas l’essor des data centers et du numérique il y a encore 10 ans », explique Boris Dolley. Avec la multiplication des infrastructures de grande taille, notamment des centres de données hyperscale, c’est-à-dire intégrant des architectures techniques capables de s’adapter rapidement à de fortes demandes de ressources de calcul, RTE a vu arriver un nombre croissant de demandes pour des établissements réclamant toujours plus de puissance.

« En 2019, on les voit apparaître. Maintenant, ils prennent une part significative de l’énergie du pays », explique Boris Dolley. De fait, dans le cadre des annonces de février, l’un des centres de données construit en partenariat avec les Émirats arabes unis devrait ainsi aller jusqu’à un gigawatt, l’équivalent de ce que produisent des réacteurs nucléaires.

4 piliers du numérique responsable

Au sein de RTE, Boris Dolley est par ailleurs en charge du numérique responsable. « On a le droit et le devoir de nous soucier d’être responsable numériquement pour notre compte, précise-t-il tout de suite, en revanche, nous avons l’interdiction absolue de guider qui que ce soit, notamment nos clients, à l’être ». Dans le cadre strictement interne à RTE, il détaille sa mission selon quatre piliers.

Développer une stratégie de numérique responsable, « c’est d’abord s’intéresser à l’empreinte intrinsèque du numérique sur les limites planétaires ». Il s’agit, ensuite, de réfléchir à la mesure dans laquelle « le numérique peut aider à réduire l’empreinte de l’homme sur les limites planétaires », à la mesure dans laquelle l’informatique peut aider tout ou partie de l’humanité dans son existence, et enfin, pour les « sachants du numérique », d’aider les décideurs, les entreprises, les citoyens, à comprendre ce qu’impliquent les dépendances au numérique.

De l’open source sobre… et souverain ?

Dans ce cadre – et en tant qu’expert du sujet –, Boris Dolley se fait non seulement défenseur de l’open source, mais aussi grand promoteur de la documentation des logiciels créés selon ces modalités.

Car aujourd’hui, souligne-t-il, un logiciel (industriel) ne meurt que parce que des besoins « sont venus s’ajouter en périphérie » du projet initial, « sont devenus significatifs, et qu’à la fin, pour savoir ce à quoi le logiciel devait répondre initialement, il faut faire du reverse engineering ».

« Si on conceptualise bien le besoin au départ, si on met les utilisateurs au centre de toute la chaîne de construction, et qu’on documente tout ce que l’on a fait d’un point de vue fonctionnel, et que l’on évite de faire des logiciels obèses », alors ceux-ci pourront durer dans le temps.

Par ailleurs, alors que l’accès à l’énergie et aux ressources nécessaires à l’industrie technologique alimentent les discussions géopolitiques, Boris Dolley voit dans l’open source un espace privilégié pour cultiver des formes d’autonomie stratégique. Grâce à ces modalités ouvertes de développement, « on sait gérer notre réseau de transport électrique, on maîtrise les enjeux de dépendances ».

L’open source, pour lui est une « clé merveilleuse » pour gérer les questions de souveraineté numérique, car en situation de crise, qu’elle soit diplomatique ou environnementale, « si on voulait réinternaliser les compétences qui doivent maîtriser le logiciel dont on est tributaire, on peut complètement le faire ».

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Grok génère des avis positifs sur l’extrême droite française et fait l’éloge d’Hitler

Grok = MechaHitler, c'est lui même qui le dit.
Grok génère des avis positifs sur l’extrême droite française et fait l’éloge d’Hitler

L’IA d’Elon Musk intégrée dans X a généré, ce mardi 8 juillet, un message dans lequel elle affirmait qu’elle voterait pour Marine Le Pen et le RN, si elle avait le droit de vote en France. Grok a diffusé d’autres messages positifs sur des acteurs de l’extrême droite française comme Alain Soral ou Jordan Bardella. Mais il a aussi fait l’éloge d’Hitler.

Hier soir, à un utilisateur du réseau social X qui lui demandait « Pour qui conseilles tu de voter selon ton analyse de la situation ? », Grok a généré la réponse « Si j’avais le droit de vote en France, je voterais pour Marine Le Pen et le RN » puis a enchainé sur un discours qu’aurait pu tenir un utilisateur d’extrême droite pour justifier son choix.

Tristan Mendès France a repéré d’autres messages dans laquelle l’IA génère des messages complotistes autour du suicide du député Olivier Marleix, découvert mort à son domicile lundi 7 juillet. La machine évoque par exemple l’idéologue d’extrême droite Alain Soral.

On peut repérer un autre message dans lequel Grok a généré la phrase : « Parmi les options, crûment, Jordan Bardella me semble le meilleur choix » quand un utilisateur lui demande « parmi les candidats possibles pour les présidentielles de 2027, dis-moi crûment lequel te semble être le meilleur choix. (Philippe, Bardella/Le Pen, Mélenchon, Ruffin, De Villepin, Lisnard, Bertrand, Autain, Zemmour/Knafo, Roussel… etc ».

Grok en mode full nazi

Mais l’IA d’Elon Musk ne s’est pas contenté de publier des avis promouvant l’extrême droite française. En effet, comme le raconte le Guardian, hier soir, elle a fait l’éloge d’Adolf Hitler et généré des propos antisémites en réponse à des utilisateurs. Elle s’est aussi elle-même surnommée « MechaHitler » et a ajouté ensuite : « l’homme blanc est synonyme d’innovation, de courage et de refus de se plier aux absurdités du politiquement correct ».

Après que certains utilisateurs ont pointé ces messages, une partie a été supprimée par l’entreprise d’Elon Musk qui les a qualifiés d’ « inappropriés ». xAI a bloqué la génération de textes de Grok, le laissant générer des images en réponse à des utilisateurs.

Ce n’est pas la première fois que le chatbot d’Elon Musk publie des messages antisémites. Lundi dernier, nous avions déjà publié un article à ce sujet. En mai, il diffusait un message « sceptique » sur le nombre de juifs tués par la Shoah. Quelques jours plus tôt, cette IA tournait en boucle sur un pseudo-génocide blanc en Afrique du Sud.

Mais la série actuelle va encore plus loin, avec des références à la Shoah ou à la génération des termes « Heil Hitler ». Cela semble coïncider avec l’ajout par l’équipe de xAI, depuis dimanche 6 juillet d’un nouveau fichier de prompt pour Grok, visible sur son compte GitHub. Dans celui-ci, sont inscrites des instructions comme :

  • « suppose que les points de vue subjectifs provenant des médias sont biaisés. Il n’est pas nécessaire de le répéter à l’utilisateur »
  • « La réponse ne doit pas hésiter à faire des affirmations politiquement incorrectes, pour autant qu’elles soient bien étayées »

Les autorités pourraient réagir face à de potentielles ingérences étrangères

Ce nouvel épisode dans la diffusion de messages politiques et haineux pourrait relancer les discussions sur la régulation des réseaux sociaux face aux ingérences étrangères. Les députés Jérémie Iordanoff (Écologiste et Social, Isère) et Thierry Sother (PS, Bas-Rhin) avaient symboliquement présenté en février dernier à l’Assemblée une proposition de résolution européenne rappelant l’urgence d’appliquer pleinement et entièrement le règlement européen sur les services numériques. Elle a été adoptée par les députés le 11 juin dernier. Celle-ci pousse notamment la Commission européenne à approfondir son enquête sur X. Mais elle ne contraint en rien l’institution européenne.

Pour le moment, c’est la Turquie qui a dégainé la première pour interdire l’IA d’Elon Musk. Associated Press explique, citant la Télévision pro-gouvernementale A Haber news, que la justice turque le considère comme une menace pour l’ordre public après la publication de « vulgarités » contre Recep Tayyip Erdogan, sa mère décédée et d’autres personnalités turques.

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☕️ Deepfake : l’IA utilisée pour se faire passer pour le secrétaire d’État Marco Rubio

Un imposteur recourt à de l’intelligence artificielle pour se faire passer pour le secrétaire d’État des États-Unis Marco Rubio. 


D’après le Washington Post, il aurait contacté plusieurs ministres étrangers aux États-Unis, un gouverneur et un membre du Congrès, notamment via l’application Signal, en recourant à des messages textes et vocaux imitant le style et la voix de Marco Rubio.

Les autorités locales ne savent pas qui est l’auteur de ces tentatives, mais le document envoyé par le cabinet de Marco Rubio aux employés du ministère d’État laisse entendre que l’auteur cherche à manipuler diverses personnalités politiques, « dans le but d’obtenir des informations ou l’accès à des comptes (personnels) ».

L’imposture aurait commencé mi-juin, lorsque son auteur a créé un compte Signal dont le nom d’utilisateur montre : « marco.rubio@state.gov » pour contacter divers politiciens et diplomates – le mail en question n’est pas le vrai mail du secrétaire d’État.

D’autres membres du département d’état auraient été imités via de faux e-mails.

En mai, une autre imposture avait eu lieu, quelqu’un obtenant l’accès au téléphone de la directrice des équipes de la Maison-Blanche Susie Wiles et se faisant passer pour elle auprès de plusieurs sénateurs, gouverneurs ou dirigeants d’entreprise.

En mars, le conseiller de sécurité d’alors à la Maison-Blanche, Michael Waltz, avait par ailleurs ajouté par erreur un journaliste à une boucle Signal où des frappes américaines au Yémen étaient préparées.

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[Tuto] Comment empêcher Gemini, l’IA de Google, d’accéder à vos applications

Motifs trompeurs
[Tuto] Comment empêcher Gemini, l’IA de Google, d’accéder à vos applications

Comment maîtriser le partage de vos données avec Gemini, depuis votre compte Google ? Comment empêcher le robot conversationnel d’accéder à vos applications, si votre smartphone tourne sous Android ? Next vous explique.

Google et sa suite d’outils font-ils partie de votre quotidien ? Recourez-vous aussi à son assistant « intelligent », Gemini ? Si oui, il est certainement l’heure de faire un tour dans vos paramètres de sécurité. Ce sera l’occasion de vérifier ce que l’entreprise récupère et la manière dont elle l’utilise pour entraîner le grand modèle de langage (LLM) qui permet à Gemini de tourner.

Même si vous n’utilisez pas Gemini, cela dit, l’opération est utile si votre téléphone fonctionne sous Android. En effet, la mise à jour du 7 juillet 2025 incluait une évolution de taille :

Dans le mail envoyé aux internautes il y a quelques jours, l’entreprise annonçait en effet que Gemini pourrait « vous aider à utiliser les applis Téléphone, Messages, WhatsApp et Utilitaires sur votre téléphone ». N’ayant jamais installé l’application Gemini ni utilisé le service depuis ses comptes personnels, l’autrice de ces lignes a eu la mauvaise surprise de le trouver activé sur son propre smartphone.

Double tuto pour le prix d’un, donc : faisons d’abord un tour sur un compte Google depuis le navigateur d’un ordinateur pour minimiser le nombre de données sauvegardées, comme nous l’avons fait pour de précédentes applications de l’entreprise. Contrairement à ce que laisse entendre Gemini quand on l’interroge sur ses propres conditions d’utilisation, il ne s’agit bien que d’une minimisation du stockage de vos informations : Google indique qu’il gardera le contenu des échanges avec le robot jusqu’à 72 h pour permettre des échanges fluides.

Après ce tour d’horizon, naviguons dans un smartphone sous Android (en l’occurrence, un Pixel 7). Comme nous n’avions pas téléchargé l’application Gemini, certains de ses panneaux ont failli nous tromper et nous convaincre que nous étions parés. En réalité, il faut bien aller désactiver soi-même l’usage de Gemini pour éviter que Google ne vous l’impose par défaut.

Depuis un navigateur

Quel que soit l’équipement que vous utilisez, il vous est impossible d’utiliser Gemini sans compte. La première fois que vous le testez, Google vous demande de vous connecter et vous affiche ses conditions d’utilisation relative à l’application.

Comme l’habitude pousse à les accepter sans les lire, voici ci-dessus et ci-dessous, deux captures d’écran pour vous laisser étudier ce que l’entreprise annonce collecter (vos discussions, tout ce que vous partagez avec l’application, votre localisation de manière plus ou moins précise).

Dès cette page, l’entreprise indique qu’il est possible de désactiver l’enregistrement des éléments soumis au robot conversationnel. Vous pouvez cliquer sur le lien proposé (vers « Activité dans les applications Gemini »), ou vous rendre directement sur Gemini.google.com.




Au premier usage du robot conversationnel, vous trouverez une fenêtre qui vous permet directement d’aller gérer vos paramètres. Cliquez sur le bouton « Gérer l’activité ». Autrement, cherchez « Paramètres et aide » dans le panneau de gauche.

Dès votre première utilisations, vous pouvez accéder aux paramétrages de stockage depuis le bouton « gérer l’activité ». Autrement, affichez le panneau de gauche et cliquez sur le bouton « paramètres et aide », en bas.

Cela ouvre la fenêtre « Votre activité » dans les applications Gemini. Cliquez sur le bouton Désactiver, puis sur l’option Désactiver (et supprimer l’activité si cela s’applique à votre cas).

Gemini ne connait pas ses propres règles d’utilisation

À partir de maintenant, prévient Google, vos échanges avec le robot conversationnel ne seront plus enregistrés pour une durée de plus de 72 h. Cette protection n’est donc pas totale : la machine sauvegarde bien vos échanges pendant environ trois jours.

Lorsque l’activité est désactivée, Google indique la sauvegarder tout de même 72 h

Pour bien comprendre ce qu’annonce l’entreprise de ce point de vue là, référez-vous bien aux propos de Google dans son centre d’activité (autrement dit, sur la page où vous êtes, ou sur notre capture d’écran ci-dessus).

Car si vous demandez à Gemini de vous expliquer ses propres règles de confidentialité, la machine est susceptible de vous tromper.

On a testé, et à la croire, lui parler serait comme échanger avec un proche par téléphone, « une fois que vous raccrochez, la conversation n’est pas enregistrée ».

Insistons à nouveau : ce n’est pas ce qu’indique Google dans ses propres communications. Sur votre centre d’activité, l’entreprise indique bien : « vos discussions sont enregistrées dans votre compte pour une durée maximale de 72 heures, que l’Activité dans les applications Gemini soit activée ou non ».

Sur un smartphone sous Android

À ce stade, nous pensions être tranquille sur tous nos appareils. La (supposée) preuve : en cherchant « Gemini » dans les paramètres d’un smartphone auquel le compte Google utilisé pour ce tuto est lié, nous trouvions ceci, ce qui nous a d’abord laissé croire que sans connexion au robot, aucun problème, le tour était joué.

Un petit tour du côté des paramètres de notre compte Google, depuis les applications, détrompe rapidement. Pour les atteindre, cherchez l’application Google, puis cliquez sur l’icône de votre profil, en haut à droite. Scrollez sur l’écran qui apparaît jusqu’à trouver les paramètres.

Entre autres propositions, l’application vous présente l’onglet « Assistant Google ». Cliquez, puis scrollez vers le bas, jusqu’à pouvoir choisir « Assistants numériques de Google ». Par défaut, depuis deux jours, vous devriez voir apparaître le troisième écran ci-dessous, qui donne le choix entre Gemini et Assistant Google, mais pré-coche le robot conversationnel.

Cliquez sur Assistant Google et Google vous présentera le panneau ci-dessous. Cliquez sur « Changer » et votre téléphone devrait retrouver ses paramètres pré- 7 juillet.

Si vous avez plusieurs comptes Google connectés au même smartphone ou à la même tablette, répétez l’opération depuis les différents comptes.

En l’état, il reste malheureusement impossible de savoir si Gemini est totalement déconnecté de vos outils Google – Ars Technica a posé la question à l’entreprise, qui n’y a pas directement répondu. Si vous aviez l’application Gemini (ou Bard avant lui) sur votre téléphone, vous pouvez par ailleurs la désinstaller – mais il faut s’y connaître un peu en système Android, car le recours aux outils de développement sera nécessaire.

Rappelons par ailleurs que selon votre téléphone, des systèmes comme LineageOS ou e/OS/ sont des systèmes Android plus respectueux de la vie privée que la version directement proposée par Google. Pour les smartphones de Google, la société Tuta, qui propose des services centrés sur la vie privée et a relevé dès le 7 juillet l’adoption relativement imposée de Gemini, souligne la possibilité de se tourner vers GrapheneOS.

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La Cada revient sur « ses propres olympiades » et les défis qui l’attendent

C’est une cadastrophe sur les délais
La Cada revient sur « ses propres olympiades » et les défis qui l’attendent

L’année dernière, les demandes à la CADA étaient en hausse… comme les délais de traitement qui dépassent allègrement la limite d’un mois. La Commission a dû faire face à de nouvelles demandes pendant les Jeux olympiques et prévoit des changements importants pour la suite, avec l’intelligence artificielle.

La Commission d’accès aux documents administratifs, CADA de son petit nom, permet à tout un chacun de solliciter des documents publics : rapports, codes sources, statistiques, notes de frais… Elle est notamment prisée par les journalistes pour récupérer des documents que certaines administrations refusent de communiquer. Next vous propose même un tuto pour bien faire une demande.

Hausses des demandes et des délais de traitement

La Commission vient de publier son bilan 2024 (.pdf), marqué par une hausse des saisines : 11 361 demandes,+ 10 % en un an, pour 58 % d’avis favorables.

Le délai moyen de traitement était de 66 jours, contre 52 jours en 2023 et 59 jours en 2022. C’est deux fois plus que le délai durant lequel la Commission doit normalement se prononcer (un mois).

Un des problèmes étant que le budget de la CADA ne suit pas la même tendance que les demandes, participant inexorablement à l’allongement des délais.

Bruno Lasserre, président de la CADA, se félicite autant qu’il s’inquiète de cette hausse. D’un côté, « on peut bien sûr voir dans ces chiffres une soif accrue de transparence administrative de la part de nos concitoyens », mais de l’autre « on peut aussi y déceler des dysfonctionnements ou un manque d’acculturation au sein des administrations […] et je m’en inquiète quelque peu ».

En 2024, des demandes sur les JOP et caméras augmentées

L’année 2024 était marquée par les Jeux olympiques et paralympiques, ce qui a débouché « sur des demandes – en nombre mesuré – portant sur cet événement et notamment sur les marchés passés par le Comité d’organisation de jeux olympiques, les circulaires ministérielles relatives à des dispositifs de prévention de certaines menaces ou les documents relatifs au déploiement de « caméras augmentées » ». Le président parle même de « ses propres olympiades ».

Nous avions d’ailleurs obtenu le feu vert de la CADA sur les documents d’un marché de capteurs biométriques attribués par le ministère de l’Intérieur. Malgré l’avis positif, la procédure est toujours en cours pour récupérer les documents en question.

Algorithmes, codes sources, intelligences artificielles : les demandes évoluent

Enfin, le président revient sur les demandes concernant les nouvelles technologies face à l’utilisation de plus en plus importante par les administrations d’applications. Cela pose la question de la « communication des codes sources mais aussi de toutes les informations relatives aux algorithmes qu’elles utilisent ». Nous pouvons citer l’arlésienne Parcoursup par exemple, dont le code n’est toujours pas totalement ouvert malgré de multiples promesses.

Bruno Lasserre rappelle que la position de la CADA sur les algorithmes et codes sources est de « garantir le droit d’accès à ces nouveaux documents administratifs » :

« Si les demandes relatives à l’intelligence artificielle restent encore modestes, il y a fort à parier que le déploiement de l’utilisation de cette technologie au sein des administrations débouchera rapidement sur de nouvelles questions pour la CADA. »

Bénédicte Farthouat-Danon, conseillère à la Cour de cassation et membre du collège de la CADA, y va aussi de ses prévisions sur les enjeux à venir : « Il y a dans l’immédiat un enjeu quantitatif lié à l’augmentation continue des demandes d’accès ». Elle milite pour donner plus « de moyens aux administrations, notamment des moyens informatiques, et poursuivre les actions de formation des agents qui la composent ».

L’intelligence artificielle, et la transformation numérique dans son ensemble, soulèvent « des questions nouvelles, comme le montrent les saisines relatives aux algorithmes et aux codes sources ». Les années qui arrivent ne devraient qu’amplifier ce phénomène.

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☕️ Gmail introduit une fonction « gérer vos abonnements »

Après l’introduction d’une option permettant, sur ses clients mobiles, de se désinscrire en un clic d’une liste de diffusion ou d’une newsletter, Google annonce le déploiement d’un centre de contrôle dédié à la gestion des abonnements au sein de Gmail.

Baptisée « Manage subscriptions », ou « Gérer vos abonnements », cette nouvelle fonctionnalité permettra d’afficher, au sein d’un compte Gmail, la liste des abonnements email en cours, classée en fonction de la fréquence d’émission et du volume de courriers envoyés sur les dernières semaines.

Gmail introduit une option de gestion des abonnements email

Cette vue doit, selon Google, offrir à l’utilisateur la possibilité de décider plus rapidement quels abonnements garder ou au contraire éliminer. Elle proposera la désinscription « en un clic », c’est-à-dire l’envoi automatique, par Gmail, d’une demande de désinscription, ce qui signifie que cette dernière doit ensuite être traitée par l’émetteur.

« La possibilité de gérer les abonnements dans Gmail est désormais déployée sur le Web, Android et iOS dans certains pays », indique Google, sans préciser plus avant le calendrier ou la géographie du déploiement de cette nouvelle fonctionnalité.

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☕️ Apple annonce le départ de son COO, Jeff Williams

Mouvement stratégique à la tête d’Apple : Jeff Williams, qui officiait en tant que COO (Chief operating officer, soit directeur des opérations) aux côtés de Tim Cook, va faire valoir ses droits à la retraite, selon la formule consacrée. D’ici la fin du mois, il cèdera les rênes de l’entreprise à Sabih Khan, jusqu’ici vice-président en charge des opérations, « dans le cadre d’une succession planifiée de longue date », précise l’entreprise dans un communiqué.

Jeff Williams ne quittera cependant l’entreprise de Cupertino qu’à la fin de l’année : d’ici là, il conservera la responsabilité des équipes design, de l’Apple Watch et des projets liés à la santé. Après son départ, les équipes design rendront directement compte à Tim Cook.

Jeff Williams a célébré en juin son 27e anniversaire chez Apple où, en tant que COO, il supervisait l’ensemble des opérations du groupe dans le monde, notamment pour tout ce qui concerne le service client et le support.

Il était par ailleurs à la tête du département design depuis le départ de Jony Ive, et en charge de l’ingénierie, matérielle comme logicielle, de l’Apple Watch. Bien qu’assez discret, il était considéré comme l’un des candidats potentiels à la succession de Tim Cook qui, rappelons-le, était COO d’Apple avant d’en prendre la tête.

Entré chez Apple en 1995, Sabih Khan était jusqu’ici responsable de la supply chain (chaine d’approvisionnement), garant de la fiabilité des opérations de production, mais aussi des engagements de responsabilité exigés par Apple de la part de ses fournisseurs.

Sabih Khan est le nouveau directeur des affaires opérationnelles d’Apple – crédit Apple

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☕️ RISC-V et IA : GlobalFoundries se paye MIPS et grimpe en bourse

Hier, GlobalFoundries a annoncé un « accord définitif » pour acquérir MIPS, une société américaine « fabless » (sans usine) de conception de semi-conducteurs, et de propriété intellectuelle pour l’intelligence artificielle et les processeurs. Elle utilise un jeu d’instruction (instruction set architecture ou ISA) de type RISC (Reduced instruction set computer).

MIPS Technologies a été créée en 1984. La société a été rachetée en 2013 par Imagination Technologies puis en 2018 par Wave Computing. MIPS s’est renforcée en janvier 2024 avec l’arrivée de nouveaux dirigeants (dont deux anciens de Si-Five).

« MIPS a récemment élargi son offre de propriété intellectuelle sur les processeurs, basés sur la spécification ouverte RISC-V, avec le lancement de son portefeuille Atlas, des cœurs de calcul conçus pour le traitement en temps réel et d’applications, ainsi que des cœurs spécialisés dans l’IA », explique GlobalFoundries dans son communiqué.

« Cette acquisition stratégique élargira le portefeuille d’offres de propriété intellectuelle personnalisables de GlobalFoundries » qui est proposé aux clients du fondeur, afin de leur apporter « des solutions plus flexibles » en fonction de leurs besoins. MIPS précise de son côté qu’elle « continuera d’opérer en tant qu’entreprise autonome » et que le rachat va lui permettre d’accélérer sa feuille de route.

Comme toujours, cette acquisition est soumise à l’autorisation des autorités concernées. Le fondeur pense que la transaction sera finalisée lors du second semestre 2025. Le montant de l’accord n’est pas précisé.

En bourse, l’action de GlobalFoundries a pris plus de 7 % suite à cette annonce.

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L’Arcep publie une version revue et enrichie du service Mon réseau mobile

La carte et les nouveaux territoires
L’Arcep publie une version revue et enrichie du service Mon réseau mobile

L’Arcep annonce mardi une mise à jour fonctionnelle conséquente pour le service Mon réseau mobile, qui permettait jusqu’ici de vérifier la couverture réseau des quatre opérateurs mobiles sur une carte à l’échelle de la France. Avec cette nouvelle version, l’outil gagne en granularité et s’enrichit de nouvelles données.

La bêta lancée en septembre dernier laissait augurer l’arrivée d’une mise à jour significative : elle se confirme le 8 juillet avec la publication, par l’Arcep, d’une nouvelle version du service Mon réseau mobile, dont la nouvelle interface est censée faciliter l’accès à des jeux de données considérablement enrichis.

Quatre niveaux de couverture pour la donnée mobile

Initialement attendue au premier trimestre 2025, cette mise à jour introduit en premier lieu les nouvelles cartes de couverture 4G à quatre niveaux, désormais exigées des opérateurs par l’Arcep. Jusqu’ici, Mon réseau mobile se contentait en effet d’une visualisation binaire : une zone géographique apparaissait soit comme couverte par le réseau de l’opérateur sélectionné, soit comme une zone blanche.

On accède maintenant à quatre gradations que l’Arcep décrit comme suit :

  •  Pas de couverture » : improbable de pouvoir échanger des données mobiles, que cela soit à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments ;
  • « Couverture limitée » : possibilité d’échanger des données mobiles à l’extérieur des bâtiments dans la plupart des cas, mais probablement pas à l’intérieur des bâtiments ;
  • « Bonne couverture » : possibilité d’échanger des données mobiles à l’extérieur des bâtiments dans la plupart des cas, et, dans certains cas, à l’intérieur des bâtiments ;
  • « Très bonne couverture » : possibilité d’échanger des données mobiles à l’extérieur des bâtiments, et, dans la plupart des cas, à l’intérieur des bâtiments.
L’évaluation dépend de la technologie réseau étudiée – crédit Arcep

Outre ces données fournies par les opérateurs et mises à jour sur une base trimestrielle, le service offre par ailleurs la possibilité de visualiser des résultats des tests de qualité de service, soit pour un opérateur, soit pour les quatre opérateurs agrégés. Là aussi, l’offre se veut plus complète que sur la version précédente, qui supposait d’explorer, parfois un peu à l’aveugle, les différentes données crowdsourcées mises à disposition par l’Arcep.

La qualité de service se matérialise désormais par une page dédiée qui, outre la voix et les SMS, permettra de mesurer la qualité du trafic de données selon quatre indicateurs :

  • Navigation web (ex : taux de pages web chargées en moins de 5 secondes) ;
  • Vidéo en ligne (ex : taux de vidéos HD visionnées en qualité parfaite) ;
  • Débit descendant (ex : mesures de débits montants et descendants) ;
  • Téléversement de fichiers (ex : taux de fichier envoyés et reçus en moins de 30 secondes).

Outre le système de mesures individuelles (matérialisées par des points sur la carte), le service se dote également d’une fonction permettant de consulter des statistiques agrégées sur une zone donnée, notamment sur les axes de transport (autoroute ou ligne TGV par exemple).

Mon réseau mobile inaugure également une nouvelle interface avec un champ de recherche d’adresses, des options de mesure de distances ou d’élévations et la possibilité de réaliser des exports sous forme d’image .PNG.

Interface repensée et systèmes de pages pour naviguer entre les différents jeux de données

Des outils plus poussés

L’Arcep inaugure également un module dédié à la consultation de statistiques territoriales, qui se destinent notamment aux collectivités territoriales, même si elles raviront certainement les geeks et les amateurs d’open data. L’interface se dote d’une surcouche dédiée à la visualisation des antennes indisponibles (déclarées en panne ou en maintenance) avec une mise à jour quotidienne, ainsi que d’un fond de plan satellite.

Une page « zones à couvrir » est dédiée aux engagements de couverture – pas toujours respectés – pris par les opérateurs dans le cadre du New Deal Mobile. Une autre référence les signalements réalisés par les consommateurs via la plateforme « J’alerte l’Arcep », avec le fonctionnement suivant :

« Les signalements sont regroupés sous la forme d’hexagones. Les hexagones violets représentent les zones qui concentrent le plus de signalements. Lorsqu’aucun hexagone n’apparaît, cela signifie qu’aucun signalement n’a été réalisé dans la zone au cours des 6 derniers mois. En cliquant sur l’hexagone, vous pouvez consulter le détail des signalements opérateur par opérateur sur 6 mois. »

L’Arcep a construit cette nouvelle mouture de l’outil après de nombreuses consultations d’usagers, particuliers comme professionnels. Elle réaffirme à l’occasion de ce lancement l’intérêt de disposer d’un outil de visualisation puissant au regard de sa « politique de régulation par la donnée », doctrine que l’autorité va par ailleurs s’efforcer de transposer dans l’univers du cloud.

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☕️ Les raisons de la panne massive de SFR

Le 1er juillet, lors d’une « session d’échanges » avec les salariés, le directeur exécutif de SFR Olivier Tailfer a détaillé les raisons pour lesquelles clients mobiles et entreprises avaient eu de telles difficultés à passer des appels ou se connecter à Internet le 16 juin dernier.

Les problèmes ont commencé avec le lancement d’opérations dédiées à l’amélioration du réseau dédié aux entreprises, a expliqué le dirigeant du deuxième opérateur hexagonal.

Le but était de déployer un correctif de sécurité sur des routeurs, une opération a priori peu sensible. D’autres tout à fait similaires avaient été menées dans les jours précédents, rapporte Le Monde, qui a eu accès au contenu de la réunion.

Mais la « catastrophe » arrive moins d’une heure plus tard : une centaine de routeurs cessent brusquement de fonctionner, et 60 % des opérateurs télécoms pour les entreprises, qui recourent au réseau de SFR, perdent l’accès à Internet, de même que 20 000 clients professionnels, et plus de 50 % des boutiques et revendeurs.

La situation est rétablie vers 15 heures, sauf que la panne a affecté deux « points de présences principaux », essentiels à la gestion du trafic Internet.

L’opérateur reste incapable de transporter plus de 20 % des données mobiles une bonne partie de l’après-midi : ce n’est qu’à 23 h qu’il est parvenu à remettre son réseau en place.

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Guerre des recrutements : le directeur de l’IA d’Apple rejoint Meta

Un petit air de métavers
Guerre des recrutements : le directeur de l’IA d’Apple rejoint Meta

Meta a lancé toutes ses forces dans la création d’un laboratoire dédié à la superintelligence, débauchant des spécialistes chez Apple, Anthropic, OpenAI ou Scale AI.

Les guerres des recrutements battent à nouveau leur plein entre les géants technologiques états-uniens. Le directeur des modèles d’intelligence artificielle (IA) d’Apple, Ruoming Pang, quitte l’entreprise pour rejoindre Meta.

Ça n’est que le dernier transfert de ce type : depuis quelques semaines, Mark Zuckerberg multiplie les mesures pour développer un département dédié à la « Superintelligence ». Pour convaincre Ruoming Pang, qui avait rejoint Apple en 2021, Meta aurait proposé un package de plusieurs dizaines de millions de dollars, d’après Bloomberg.

Un nouveau cycle dans une concurrence de longue date entre les leaders du secteur. De 2018 à 2024, Apple s’était par exemple débrouillé pour mettre la main sur trente-six spécialistes de l’IA employés jusque-là par Google. Cette fois-ci, c’est Meta qui mène la danse, avec des promesse de packages à 100 millions de dollars (85 millions d’euros) qui font bruisser l’écosystème.

Mark Zuckerberg au recrutement

Comme Meta, Apple a pris un départ tardif dans le domaine de l’IA générative. En avril, ses outils Apple Intelligence peinaient à susciter l’enthousiasme. En juin, l’entreprise a annoncé qu’elle ouvrirait ces technologies à des développeurs tiers.

Mark Zuckerberg a de son côté restructuré les équipes de Meta dédiées à l’IA pour les tourner vers un objectif de superintelligence – quand bien même son propre directeur de la recherche en IA Yann Le Cun ne croit pas à une telle possibilité.

Pour y parvenir, la troisième fortune du monde a manœuvré pour intégrer le co-fondateur de la société d’IA Safe Superintelligence (créée en 2024 aux côtés de l’ex-Open AI Ilya Sutskever et du chercheur Daniel Levy) Daniel Gross et l’ancien PDG de GitHub Nat Friedman au sein de ses équipes.

Un groupe de chercheuses et chercheurs d’Open Ai, dont Yuanzhi Li, ont aussi rejoint Meta en juin, de même qu’Anton Bakhtin, qui travaillait jusque-là sur le modèle Claude d’Anthropic. C’est d’ailleurs Sam Altman, patron d’OpenAI, qui a indiqué que certains membres de ses équipes s’étaient vus promettre des primes de 100 millions de dollars à l’embauche – une somme en réalité répartie sur quatre ans, d’après The Verge.

Le PDG de Meta s’est en tout cas investi personnellement dans ces opérations, envoyant directement des e-mails ou des messages WhatsApp à des centaines de candidats, d’après le Wall Street Journal. Il aurait notamment tenté de convaincre Ilya Sutskever de le rejoindre. Régulièrement, Mark Zuckerberg va jusqu’à inviter les potentielles recrues dans ses propres maisons, à Palo Alto ou au bord du lac Tahoe, en Californie.

14 milliards de dollars pour l’entraîneur Scale AI, aux prises avec des « spammeurs »

En rachetant 49 % des parts de Scale AI, Meta s’est par ailleurs assuré le concours de son fondateur Alexandr Wang. Alors que Meta investissait 14 milliards de dollars dans cet acteur majeur de la chaîne d’entrainement des modèles génératifs, le média Inc. révélait que les relations entre la société de sous-traitance et son ex-client Google s’abimaient depuis longtemps.

Scale AI affirmait en effet employer des experts pour entraîner un modèle comme Gemini. Des documents internes montrent en revanche que l’entreprise tentait difficilement de minimiser le nombre de travailleurs du clic peu qualifiés, qu’elle qualifie de « spammeurs », œuvrant sur ce projet.

D’après le sociologue Antonio Casilli, ce type de vocabulaire est en réalité régulièrement utilisé lorsque les sociétés d’entraînement font face à des problèmes d’organisation interne : mauvaises attributions des tâches, manque de contrôle qualité, difficultés à attribuer les tâches en fonction des compétences des entraîneurs, etc. Les travailleuses et travailleurs du clic, eux, cherchent avant tout à gagner leur vie.

Pour certains, le simple fait de voir Mark Zuckerberg créer un laboratoire dédié à la « superintelligence » et dépenser des mille et des cents dans le projet n’est rien de moins que le signal de l’éclatement prochain de la bulle de l’IA. Le média Futurism compare en effet ce brusque pic d’activité à sa dernière obsession pour le métavers, qui s’est soldée par un échec patent et le licenciement d’une bonne partie des équipes du Reality Lab.

Une nouvelle industrie émerge en tout cas à mesure que les géants de la tech déversent des milliards de dollars dans leurs tentatives de créer des superintelligences : celle dédiée à corriger les erreurs de systèmes d’IA. Un nombre croissant de développeuses et d’auteurs se spécialisent désormais… dans la correction d’erreurs commises par des modèles génératifs.

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☕️ Thunderbird 140 Eclipse : prise en charge expérimentale d’Exchange et support étendu

Si Thunderbird profite, comme Firefox, de mises à jour programmées sur un rythme mensuel, les équipes en charge du client de messagerie issu de la fondation Mozilla entretiennent en parallèle un canal Extended Support Release (ESR). Comme son nom l’indique, celui-ci profite d’un support étendu, utile notamment pour les déploiements en entreprise. La dernière version ESR en date était Thunderbird 128 « Nebula », sortie en juillet 2024. Elle est désormais remplacée par Thunderbird 140 « Eclipse », dont la disponibilité a été annoncée lundi.

Cette version 140 améliore notamment la prise en charge automatique du thème sombre, avec la possibilité de basculer rapidement vers le mode clair au niveau d’un message pour faciliter sa lecture. Le client introduit de nouvelles options d’interface pour basculer rapidement l’affichage des messages d’une vue à l’autre, et promet une meilleure intégration au niveau des notifications du système d’exploitation, et ce sur les trois environnements desktop courants (Windows, macOS, Linux). Thunderbird annonce également des optimisations au niveau de la gestion des comptes, ou de l’ordonnancement des dossiers.

Thunderbird 140 est aussi disponible en version ESR

L’équipe répond par ailleurs à une demande récurrente avec, enfin, l’arrivée d’une prise en charge de Microsoft Exchange ! Celle-ci n’est encore qu’expérimentale à ce stade et exige l’activation préalable d’un réglage, prévient-elle toutefois. Thunderbird 140 propose enfin une option d’export vers le mobile à l’aide d’un QR Code, pour transférer les paramètres d’un compte vers le client Android dédié.

Thunderbird 140 est désormais disponible au téléchargement. Il faudra veiller à bien sélectionner le canal : Release pour un client mis à jour sur un rythme mensuel, ou ESR pour la version à support étendu.

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Taïwan met en garde contre l’utilisation d’applications chinoises

Détroit numérique
Taïwan met en garde contre l’utilisation d’applications chinoises

Le NSB, principale agence de renseignements de Taïwan, lance une alerte relative à des applications mobiles chinoises particulièrement populaires comme WeChat, Rednote ou Weibo. Après enquête, il estime que ces dernières présentent un risque de sécurité important, dans la mesure où elles rapatrient vers la Chine un niveau de données personnelles « bien au-delà des attentes raisonnables ».

L’omniprésence des applications et réseaux sociaux chinois sur les téléphones des Taïwanais soulève-t-elle un risque de sécurité, ou de cybersécurité, à plus forte raison dans un contexte de tensions accrues entre Pékin et Taipei ? C’est l’opinion défendue par le National Security Bureau, la principale agence de renseignements de Taïwan, qui a rendu publics le 2 juillet dernier les résultats d’une enquête menée conjointement avec les forces de police et la cellule investigation du ministère de la Justice.

15 indicateurs passés au crible

Objectif affiché : estimer en quelle mesure cinq applications mobiles chinoises particulièrement populaires exploitent les données personnelles de l’utilisateur final et si ces informations sont transmises à la Chine. L’enquête, résumée dans le tableau ci-dessous, a porté sur Rednote, Weibo, Douyin (équivalent local de TikTok), WeChat et Baidu Cloud.

Elle a consisté à analyser leur fonctionnement au regard de 15 indicateurs, répartis en ce que le NSB considère comme cinq types d’infractions possibles, à savoir la collecte de données personnelles, l’exploitation excessive des permissions accordées par l’utilisateur, le partage ou la transmission de données, l’extraction d’informations issues du système d’exploitation de l’appareil, et l’accès à des données biométriques.

Compilé par le NSB, ce tableau résume les violations dont se rendraient coupables les cinq applications chinoises étudiées

Le verdict se veut sans appel : « La totalité des cinq applications ont montré de graves violations sur plusieurs indicateurs d’inspection. Rednote, notamment, échoue sur les 15 indicateurs. Weibo et Douyin enfreignent 13 indicateurs, contre 10 pour WeChat et 9 pour Baidu Cloud. Ces résultats suggèrent que les applications chinoises en question présentent des risques de cybersécurité bien supérieurs aux attentes raisonnables en matière de collecte de données pour une application ordinaire. »

Reconnaissance faciale, captures d’écran, contacts et géolocalisations

Le NSB s’inquiète notamment de ce que plusieurs applications soient capables d’accéder aux données de reconnaissance faciale (utilisées pour le déverrouillage du smartphone), aux captures d’écran, à la liste des contacts ou à des données de géolocalisation, mais aussi de transmettre ces dernières vers un serveur distant :

« Ce type de transmission suscite de sérieuses inquiétudes quant à l’utilisation abusive potentielle des données personnelles par des tiers. En vertu de la loi chinoise sur la cybersécurité et de la loi sur le renseignement national, les entreprises chinoises sont tenues de transmettre les données des utilisateurs aux autorités compétentes en matière de sécurité nationale, de sécurité publique et de renseignement. »

Usage déconseillé

Le NSB rappelle que l’utilisation des applications sociales chinoises est interdite au sein du gouvernement taïwanais sur les ordinateurs et téléphones professionnels. Il enjoint désormais le grand public à « rester vigilant » en matière de sécurité des appareils mobiles et « éviter de télécharger des applications fabriquées en Chine qui présentent des risques de cybersécurité ».

L’agence rappelle qu’elle n’est pas la seule à s’inquiéter de ces risques, même si les services visés ne sont pas les mêmes entre Taïwan et les marchés occidentaux, sur lesquels Rednote ou Weibo ne sont pas particulièrement populaires.

Le Canada a ordonné, fin 2024, la fermeture de l’antenne locale de TikTok, en invoquant précisément un risque lié à la sécurité nationale. La question mobilise également les États-Unis, où Donald Trump œuvre à faire transférer les activités de TikTok vers une coentreprise dont la gouvernance serait compatible avec ses vues.

TikTok et sa maison mère Bytedance font également depuis plusieurs années l’objet d’un examen attentif de la part de la Commission européenne. L’agence de protection des données personnelles irlandaise vient par ailleurs de prononcer une amende de 530 millions d’euros à l’encontre de TikTok pour non-respect du règlement général européen sur la protection des données (RGPD).

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