Thunderbolts* : que vaut la nouvelle équipe Marvel ?
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Une fausse bande de losers à la tête de Thunderbolts*
Après Black Widow (2021) et la série Hawkeye (2021), Florence Pugh reprend son rôle de Yelena Belova dans Thunderbolts*, la nouvelle production Marvel, qui fait suite au décevant Captain America: Brave New World, sorti lui en salles en début d’année. Dans cette nouvelle aventure super-héroïque, Yelena tient le rôle principal et apparaît en tueuse désabusée. Chargée de régler les sales affaires de Valentina de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus, excellente), elle se retrouve confrontée à d’autres anti-héros déjà introduits à l’écran : Ghost (Hannah John-Kamen), Taskmaster (Olga Kurylenko) et John Walker (Wyatt Russell). Réunis d’abord pour s’entre-tuer, ils devront s’allier pour faire tomber Valentina qui, de son côté, tente de mener à bien un projet secret.

Thunderbolts* n’a de cesse de rappeler à quel point les membres de cette équipe sont des ratés incapables de travailler ensemble. Pourtant, à aucun moment le spectateur ne se laisse berner. Notamment, car le scénario ne prend pas la peine de laisser place au doute. Le film Marvel de Jake Schreier pioche un peu dans l’excellent The Suicide Squad (2021), mais se repose trop souvent sur des gags lourdingues (David Harbour est insupportable en Red Guardian). Ici et là, le long-métrage laisse entrevoir un certain potentiel dramatique autour de questions familiales, sauf que Thunderbolts* reste en surface, voire y répond de manière sarcastique.
Il n’y a qu’à voir Yelena faire part de sa solitude, avant que Walker ne moque sa psychologie de comptoir. Par la suite, c’est à nouveau avec beaucoup de sérieux que Yelena discute de ses émotions avec son père, avant de procéder à une sorte de thérapie de groupe accélérée pour faire face à un grand danger. De la même manière, le passé violent de chacun est grandement mis en avant dans Thunderbolts*, mais cette idée globale s’accompagne des remarques sarcastiques de Yelena sur la jeunesse difficile de tout le monde. Et c'était compter sur le manque total de respect dans le traitement d'un personnage, tandis que l'héroïne sera la seule à faire preuve d'un peu d'empathie à son égard. Difficile alors de comprendre sur quel pied danser. Thunderbolts* se veut tantôt sombre, violent, touchant, ou même politique, tantôt divertissant et enfantin. Malheureusement, la combinaison de tout cela ne prend pas cette fois-ci.
Une antagoniste qui sauve la face
Si scénaristiquement Thunderbolts* est limité (le film est construit autour de deux grands moments), il ne parvient pas non plus à emporter visuellement. Par exemple, un réel problème de montage est à noter lors du premier affrontement entre les protagonistes, entre-coupé par un gala de bienfaisance organisé par Valentina. Les autres séquences d’action ne sont pas plus excitantes à regarder. On peut toujours se réjouir de ne pas être épuisé par une débauche d’effets numériques et un montage ultra-saccadé. Mais en n'ayant aussi peu à proposer en termes de mise en scène, la dernière production Marvel provoque, au mieux, un ennui poli. Reste uniquement en tête une séquence du dernier acte, cette traversée de Yelena à travers les traumas d’un nouveau personnage, comme un passage d'un cauchemar à un autre.

On a finalement plus de plaisir à voir Julia Louis-Dreyfus en femme de pouvoir impitoyable qu’à regarder les galipettes des super-héros. Menacée par une enquête d'un sénateur, Valentina fait tout pour cacher ses sombres secrets et trouve toujours un moyen de rebondir. C’est ce qui rend ce personnage assez jouissif, parfois même amusant. Par contre, de là découle une réelle interrogation sur le message que peut véhiculer Thunderbolts*. Bucky (Sebastian Stan) préférant la manière forte aux rapports juridiques - il chie (presque littéralement) dessus -, il décide de reprendre du service pour rendre justice lui-même. Oubliez la paperasse, place à l'action. Alors que Donald Trump s'est fait remarquer en licenciant à tour de bras des postes gouvernementaux qu’il jugeait inutiles, voilà qui est un peu maladroit du côté de Marvel.
Thunderbolts* de Jake Schreier, en salles le 30 avril 2025. Ci-dessus la bande-annonce.