Vous pensiez que BitLocker était votre ami ? Celui qui protège gentiment vos données avec son chiffrement intégral du disque ?
Eh bien, Fabian Mosch vient de prouver lors de la conférence Troopers 2025 qu’on pouvait le transformer en complice involontaire pour des attaques plutôt vicieuses. Le principe, c’est qu’au lieu d’attaquer BitLocker frontalement (ce qui serait suicidaire vu la robustesse du chiffrement), la technique consiste à détourner ses mécanismes internes pour exécuter du code malveillant.
Comment ?
Et bien en exploitant le fait que BitLocker cherche à charger des objets COM qui n’existent pas. C’est le fameux CLSID A7A63E5C-3877-4840-8727-C1EA9D7A4D50 que le processus BaaUpdate.exe essaie désespérément de trouver à chaque fois qu’il se lance.
L’astuce ici, c’est donc d’utiliser WMI (Windows Management Instrumentation) pour créer à distance cette clé de registre manquante et y glisser le chemin vers une DLL malveillante.
Comme ça, quand BitLocker démarre, il charge gentiment votre code en pensant que c’est un composant légitime. Et le plus magique c’est que tout s’exécute sous l’identité de l’utilisateur connecté.
Alors si c’est un admin du domaine, je vous raconte pas le jackpot ! Pour prouver que ce n’est pas que de la théorie, l’équipe de r-tec Cyber Security a développé BitLockMove, un outil qui automatise toute l’attaque.
Le mode énumération permet d’abord de scanner les sessions actives sur une machine distante grâce aux API non documentées de winsta.dll et une fois qu’on a repéré un utilisateur intéressant (genre DOMAINE\Administrateur), on passe en mode attaque.
La séquence d’attaque est assez cool d’ailleurs :
Activation du service Remote Registry via WMI
Création de la clé de registre piégée
Déclenchement du processus BitLocker via l’interface BDEUILauncher
Exécution du code malveillant dans le contexte de l’utilisateur ciblé
Nettoyage des traces (suppression de la clé et de la DLL) Au fait, .
Ce qui rend cette technique particulièrement sournoise, c’est qu’elle abuse de processus Microsoft signés et légitimes. Par exemple, il y a BdeUISrv.exe, le processus qui finit par exécuter votre code, qui est un binaire officiel de Windows. Pour un EDR lambda, ça ressemble donc à du comportement normal de BitLocker.
Toutefois, ce n’est pas non plus la panacée pour les attaquants car il faut déjà avoir des privilèges d’administrateur local sur la machine cible. Ensuite, toute cette gymnastique laisse des traces exploitables. Le service Remote Registry qui passe de “désactivé” à “actif” puis retourne à “désactivé” en quelques secondes, c’est louche.
Les événements Windows 4657, 4660 et 4663 sur les clés de registre BitLocker, c’est donc un red flag énorme, sans parler des processus baaupdate.exe et BdeUISrv.exe qui apparaissent dans des contextes inhabituels.
Pour les défenseurs qui veulent mater leurs logs, voici les points de surveillance critiques :
Event ID 7040 pour les changements d’état du service Remote Registry
Surveillance des créations/suppressions sous HKEYCURRENTUSER\SOFTWARE\Classes\CLSID{A7A63E5C-3877-4840-8727-C1EA9D7A4D50}
Processus BdeUISrv.exe lancé par svchost.exe (au lieu du comportement normal)
Chargement des DLL winsta.dll ou wtsapi32.dll par des processus non standards
L’article original propose même des règles SIGMA toutes prêtes et des requêtes KQL pour Microsoft Defender for Endpoint. C’est du clé en main pour les équipes SOC qui veulent détecter cette technique.
Comme d’hab, la sécurité Windows reste un casse-tête car chaque fonctionnalité légitime introduit de nouvelles surfaces d’attaque. BitLocker protège vos données au repos, mais ses mécanismes internes deviennent des vecteurs d’attaque pour du “mouvement latéral” (c’est comme ça qu’on dit).
Pour ceux qui veulent creuser le sujet, le code de BitLockMove est disponible sur GitHub. Mais comme toujours avec ce genre d’outils, utilisez-le uniquement dans un cadre légal (tests d’intrusion autorisés, labos de recherche, etc.) sinon, vous allez finir en prison !!
Maintenant, reste à voir combien de temps il faudra à Microsoft pour patcher ce comportement… s’ils considèrent ça comme un bug, hein, et pas juste comme une “fonctionnalité” du système COM. On verra bien…
Vous êtes en train de lire tranquillement un long tuto, et voilà que votre écran s’éteint.
Relou, non ?
Alors si vous en avez marre de devoir toucher votre souris toutes les 30 secondes pour garder votre écran allumé, j’ai déniché un petit outil sympa qui va vous changer la vie : LumoSprite.
Le truc génial avec LumoSprite, c’est que c’est une application web toute simple qui empêche votre écran de s’endormir. Pas besoin d’installer quoi que ce soit, pas de logiciel lourd qui tourne en arrière-plan, juste une page web à garder ouverte.
C’est totalement gratuit et ça utilise la fameuse Wake Lock API pour faire sa magie. Pour ceux qui se demandent comment ça marche techniquement, la Screen Wake Lock API c’est une technologie web qui permet aux sites de demander au système de ne pas éteindre l’écran. Cette API est maintenant supportée par tous les navigateurs majeurs (Chrome, Safari, Firefox), ce qui rend l’outil super compatible.
Il suffit donc que votre navigateur supporte JavaScript et la Wake Lock API, et c’est parti. Vous arrivez sur le site, vous activez la fonction, et voilà, votre écran restera allumé tant que l’onglet est ouvert et au premier plan. L’outil propose même plusieurs langues (anglais, chinois, japonais, coréen… Pas de français encore) et différents thèmes pour personnaliser l’expérience.
C’est vraiment pensé pour être accessible à tous et les cas d’usage sont nombreux. Par exemple, vous lisez un livre numérique ou vous suivez une recette de cuisine sans avoir à toucher votre écran avec vos mains pleines de beurre ? Vous présentez quelque chose à distance ? Ou vous surveillez simplement un process au boulot ? Ça répond à tous ces besoins.
Des alternatives comme nosleep.page ou Keep Screen On proposent des fonctionnalités similaires mais LumoSprite se démarque par sa simplicité et son look sympa. Pas de fioritures inutiles non plus et niveau vie privée, c’est nickel puisque tout fonctionne localement dans votre navigateur, et qu’aucune donnée n’est collectée ou envoyée quelque part.
L’outil consomme d’ailleurs moins de 1% des ressources de votre machine, donc pas de souci pour la batterie ou les performances car c’est du JavaScript léger, qui fait juste ce qu’il faut. Après si vous cherchez une solution plus permanente, il existe aussi des extensions navigateur comme Keep Awake pour Chrome ou des solutions système comme PowerToys Awake pour Windows.
Mais franchement, pour un usage ponctuel, LumoSprite fait largement le job sans encombrer votre navigateur d’extensions supplémentaires.
Le succès de ce type d’outils montre bien qu’il y avait un vrai besoin. D’ailleurs, Betty Crocker (le site de cuisine américain) a vu une augmentation de 300% de l’intention d’achat après avoir implémenté la Wake Lock API sur leur site directement. Comme ça, les gens peuvent enfin suivre leurs recettes sans que l’écran s’éteigne toutes les deux minutes ! Pour un site de tuto, c’est peut-être un move pertinent.
Bref, si vous cherchez un moyen simple et efficace de garder votre écran allumé, foncez tester LumoSprite.
Merci à vous de suivre le flux Rss de www.sospc.name.
Ce n'est pas un secret, je n'aime pas Windows 11.
Mais bon, vous n'êtes pas obligés d'être d'accord avec moi (et heureusement d'ailleurs...), on va donc parler de la migration vers ce nouvel OS. 😁
Vous le savez, si vous voulez migrer de Windows 10 vers Windows 11 depuis un PC non accepté par Microsoft c'est la grosse galère.
J'utilise Rufus que je trouve parfait, mais si, comme beaucoup de néophytes, vous recherchez une méthode encore plus simple, j'ai trouvé votre bonheur.
Le logiciel miraculeux s'appelle FlyBy11, il est gratuit, portable, et vous allez le voir d'une redoutable simplicité et efficacité.
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29 heures par semaine. C’est le temps qu’un gamin de 12 ans passe aujourd’hui sur son smartphone. Un mi-temps, quoi ! Et pendant que je tape ces lignes, des milliers de parents flippent en voyant leurs mômes hypnotisés par TikTok. Et je les comprends.
L’OMS vient de lâcher des chiffres qui donnent le vertige : entre 2018 et 2022, l’usage problématique des réseaux sociaux chez les ados est passé de 7% à 11%. Un ado sur dix, c’est énorme. Sans compter les 12% qui sont accros aux jeux vidéo et ne veulent rien faire d’autre. Autant dire qu’on a collectivement un sacré problème sur les bras.
C’est dans ce contexte, qu’un mouvement de résistance prend de l’ampleur. Le Smartphone Free Childhood, lancé par deux parents britanniques début 2024, cartonne méchamment et plus de 140 000 parents ont déjà signé leur pacte pour retarder l’arrivée du smartphone chez leurs gosses. Le truc a tellement pris qu’on retrouve des groupes similaires dans 60 pays, de l’Argentine à l’Ouzbékistan.
Jonathan Haidt, un prof qui a écrit “The Anxious Generation” (lien affilié), pousse le concept avec ses 4 règles simples : pas de smartphone avant 14 ans, pas de réseaux sociaux avant 16 ans, des écoles sans téléphones et surtout, redonner aux gamins une vraie enfance avec des activités dans le monde réel. Simple sur le papier, mais dans la pratique, c’est une autre paire de manches.
Le souci, c’est que quand vous êtes le seul parent à dire non au smartphone, votre gosse devient le paria de la cour de récré. “Mais tous mes copains en ont un !”… on la connaît tous celle-là. C’est pour ça que le mouvement mise sur l’action collective. Si tous les parents d’une classe ou d’une école s’y mettent ensemble, ça change la donne.
Bon, c’est bien beau tout ça, mais là c’est les vacances, on bosse tous en télétravail, et on a en même temps les enfants dans le collimateur. Alors concrètement, on fait quoi pour occuper nos chères têtes blondes sans écrans ? C’est là qu’intervient Offline Kids, un site lancé en 2025 qui propose des activités sans écran pour les 2-10 ans. Le concept est malin car tout est classé par durée (de 15 minutes à 2 heures), par âge, par type d’activité et même par niveau de bordel que ça va mettre dans votre salon.
Le site propose des trucs variés : arts créatifs, jeux, musique, danse, activités d’extérieur… Y’a même une catégorie “life skills” pour apprendre aux gamins des trucs utiles. Et franchement, quand je vois certaines idées, ça me rappelle ma propre enfance. Genre faire des châteaux avec des cartons Amazon (au moins ils servent à quelque chose), organiser des chasses au trésor dans le jardin ou apprendre à faire des crêpes.
Ce qui est cool, c’est qu’ils ont pensé aux parents crevés. Y’a toute une section d’activités que les gosses peuvent faire en autonomie pendant que vous êtes en call ou en train de préparer le dîner. Parce que oui, on a tous déjà autoriser plus d’heures de console ou de télévision pour avoir la paix pendant une conf call importante.
Et en France, on n’est pas en reste notamment avec le Défi Déconnexion 2025 qui mobilise parents, profs et animateurs pour créer des alternatives aux écrans. Car ce n’est pas en fliquant les gamins qu’on va s’en sortir, mais en proposant des activités qui les éclatent vraiment. D’ailleurs, les bénéfices d’une digital detox en famille sont prouvés : meilleure communication, plus de créativité, amélioration de la concentration et des résultats scolaires. Sans parler du sommeil qui revient et de l’anxiété qui diminue. Mais le plus important, c’est peut-être de retrouver du temps ensemble, du vrai temps, pas juste coexister dans la même pièce chacun sur son écran.
Alors oui, c’est pas facile. Les écrans, c’est pratique, ça occupe, ça calme. Mais quand on voit que depuis 2010, le temps que les ados passent avec leurs potes a chuté de 65%, y’a de quoi se poser des questions. On est en train de fabriquer une génération de gosses qui savent swiper avant de savoir lacer leurs chaussures.
D’ailleurs, j’avais déjà parlé des dangers des smartphones avant 13 ans et franchement, toutes ces nouvelles études ne font que le confirmer. Et le mouvement prend de l’ampleur puisque des célébrités comme Benedict Cumberbatch ont signé le pacte. Des écoles entières passent ainsi en mode “smartphone free”.
Maintenant, pour ceux qui veulent tenter l’aventure, le site Offline Kids est un bon point de départ. C’est tout en anglais mais bon, je pense que vous êtes assez malin pour traduire tout ça comme des grands. En plus, les activités sont simples, pas chères et testées par de vrais parents. Et surtout, pas besoin de matériel compliqué… Il faut juste un peu d’imagination et de bonne volonté. Et si ça permet de retrouver des moments de complicité avec vos gamins, ça vaut le coup d’essayer, non ?
Parce qu’au final, nos gosses n’ont qu’une enfance et elle est trop courte pour la passer derrière un écran. (Dis le vieux con qui a passé la sienne devant le Club Dorothée ^^)
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Le fait que la plupart des caméras IP qu’on achète sur Amazon ou AliExpress soient potentiellement truffées de backdoors, ça ne vous empêche pas de dormir ? Genre, vous installez une caméra pour surveiller votre maison et au final c’est vous qui êtes surveillé. Sympa, non ? Et bien sur Hackernews, j’ai découvert un projet qui va vous redonner le sourire : OpenIPC.
Il s’agit d’un firmware alternatif open source pour vos caméras IP. En gros, c’est un système d’exploitation créé par la communauté qui remplace le firmware pourri, opaque et souvent abandonné que les fabricants installent par défaut. Et le meilleur dans tout ça c’est que ça fonctionne sur une tonne de puces différentes : ARM, MIPS, et des processeurs de chez Hisilicon, Ingenic, Sigmastar, et j’en passe.
Ça permet de reprendre le contrôle total de vos streams comme ça plus de backdoors, plus de botnets, plus de malware de crypto-mining planqué dans votre caméra. C’est vous le seul maître à bord. Et vu le nombre de scandales qu’on a eus ces dernières années avec des caméras chinoises qui envoient des données on ne sait où, c’est plutôt rassurant.
Le projet utilise Buildroot pour construire sa distribution Linux et propose plusieurs streamers selon vos besoins : Majestic (le plus performant mais pas encore open source), Divinus (totalement open source), Mini ou Venc. Majestic, même s’il n’est pas encore ouvert, offre des performances de malade pour un large éventail de matériel. D’ailleurs, l’auteur cherche à l’open-sourcer dès qu’il aura sécurisé assez de fonds pour continuer le développement.
Ce qui est génial, c’est surtout que ce firmware supporte plein de fonctionnalités sympas comme le stockage cloud IPEYE externe, le streaming vers YouTube et Telegram, les proxys SOCKS5, la configuration de tunnels VPN… Bref, tout ce qu’il faut pour faire de votre caméra un vrai petit serveur multimédia sécurisé.
D’ailleurs, la communauté FPV est complètement fan du projet car des marques comme Runcam, Emax et Eachine ont déjà intégré le firmware dans leurs produits. Pour les pilotes de drones, c’est donc la révolution niveau transmission vidéo et les projets spécialisés fleurissent : caméras pour drones, casques de chantier, outils de surveillance, recherche médicale, pêche sous-marine… Les possibilités sont infinies.
Pour installer Openpic sur vos caméras, il y a deux méthodes principales. La première, c’est d’utiliser Coupler, un projet qui crée des images firmware installables via les mécanismes de mise à jour intégrés dans le firmware d’origine. Super pratique si vous ne voulez pas ouvrir votre caméra.
Et la deuxième méthode, c’est plus hardcore puisqu’il faut ouvrir la caméra, connecter un adaptateur UART sur le port série de debug, et flasher via TFTP. Ça demande de mettre les mains dans le cambouis, mais c’est pas si compliqué. Il faut juste identifier votre SoC (System on Chip), configurer un serveur TFTP, interrompre le bootloader au démarrage, et envoyer le nouveau firmware. Ahaha, je sais dit comme ça, ça fait peur, mais rassurez-vous, le projet fournit des guides détaillés pour chaque étape.
Un point important, avant de flasher, sauvegardez toujours votre firmware d’origine. On ne sait jamais, vous pourriez vouloir revenir en arrière (même si franchement, une fois qu’on a goûté à la liberté d’OpenIPC, difficile de faire marche arrière).
Le projet est distribué sous licence MIT, ce qui signifie que vous pouvez faire à peu près ce que vous voulez avec le code, même l’utiliser dans des projets commerciaux. La seule restriction, c’est l’usage militaire qui n’est pas autorisé.
Et niveau support matériel, c’est impressionnant puisque aujourd’hui, OpenIPC supporte des puces d’Ambarella, Anyka, Fullhan, Goke, GrainMedia, Ingenic, MStar, Novatek, SigmaStar, XiongMai… et la liste continue de s’allonger. Bref, si vous avez une vieille caméra qui traîne et qui n’est plus supportée par le fabricant, il y a de fortes chances qu’OpenIPC puisse lui donner une seconde vie.
Pour les développeurs, il y a même des outils sympas comme un Dashboard multi-plateforme (Linux/Mac/Windows) construit avec Avalonia UI qui permet de gérer et monitorer facilement vos caméras OpenIPC. C’est totalement pensé pour simplifier la vie des utilisateurs.
Voilà, donc au lieu de jeter votre vieille caméra chinoise, vous pouvez la revitaliser avec un firmware moderne et sécurisé. C’est bon pour votre portefeuille et pour la planète et qui sait, peut-être que ça poussera les fabricants traditionnels à être plus transparents sur leurs firmwares.
Le dépôt GitHub du projet est ici et si vous voulez approfondir, la documentation officielle est très complète et accessible même pour les débutants.
C’est un kit déjà testé en long, en large et en travers que nous vous proposons aujourd’hui. Non pas parce que le retard s’accumule à la rédac’, mais parce que mieux vaut tard que jamais ! Voici donc le ROG Strix LC III 360 ARGB LCD d’Asus, opposé à notre panel de tests. Construction Asetek, pompe G...
Vous connaissez les fortunes ? Mais siii, ce sont petites citations aléatoires qui s’affichent dans le terminal ! Eh bien figurez-vous que Debian a décidé de faire le grand ménage dans les versions “offensantes” de ces paquets. Et forcément, ça fait des vagues.
L’histoire a commencé avec deux bug reports (#1109166 et #1109167) déposés par Andrew M.A. Cater qui a tout simplement demandé la suppression pure et simple des paquets fortunes-es-off (la version espagnole) et fortunes-it-off (la version italienne), arguant que ces blagues n’avaient “aucune place dans Debian”. Et c’est là, que c’est parti en cacahuète.
D’un côté, il y a donc Agustin Martin qui maintient le paquet espagnol depuis des années et qui nous explique qu’il a déjà fait un sacré tri en virant les trucs vraiment violents, et que ce qui reste c’est de l’humour qui peut choquer certaines personnes “avec un seuil de tolérance bas”. Et de l’autre, Salvo Tomaselli qui gère la version italienne et qui n’était vraiment pas content qu’on lui demande de supprimer son paquet en pleine période de freeze.
Alors quand le contributeur NoisyCoil a analysé le contenu du paquet italien et y a trouvé des citations qui appellent explicitement à la violence contre les femmes, du genre, des trucs qui disent que les femmes devraient être battues régulièrement, c’était plus possible !
Là, on n’était clairement plus dans l’humour douteux mais dans quelque chose de beaucoup plus problématique.
Paul Gevers de l’équipe de release Debian a donc tranché en déclarant que “les versions offensantes des paquets fortune n’ont plus leur place dans Debian”. Une décision qui fait écho à ce qui s’était déjà passé avec la version anglaise fortunes-off, supprimée il y a déjà quelques années.
Ce qui est intéressant, je trouve, dans cette histoire, c’est de voir comment une communauté open source gère ce genre de tensions car d’un côté, vous avez cette “tradition” de la liberté totale, et de l’autre, la volonté de créer un environnement inclusif.
Mais bon, au final, Tomaselli a cédé et supprimé les paquets offensants notant avec une pointe d’ironie dans le changelog que c’était dû à des “bug reports bien synchronisés de l’équipe de release pendant la période de freeze”.
Alors est-ce qu’on doit tout accepter au nom de la liberté ? Ou est-ce qu’il y a des limites à ne pas franchir ?
Perso, je pense qu’entre une blague de mauvais goût et un appel à la violence contre les femmes, il y a quand même une sacrée différence. Mais bon visiblement, tout le monde n’est pas d’accord là-dessus… Certes les mentalités évoluent dans le bon sens, mais il y en a qui évoluent moins vite que les autres (voire qui sont encore bloqués dans les années 50…).
Bref, ce qui est sûr, c’est que tant que certains n’auront pas compris que discriminer des gens déjà fortement discriminés, ce n’est pas de l’humour mais de la violence, alors ce genre de débat continuera à agiter le monde du libre !
Perplexity AI s’est fait épingler par Cloudflare, pris la main dans le sac à contourner allègrement les règles du web avec leurs bots masqués. Et le plus fort dans tout ça c’est qu’ils nient tout en bloc.
L’affaire a éclaté quand Cloudflare, qui s’occupe d’un cinquième du trafic internet mondial, a décidé de fouiner un peu dans les pratiques suspectes de certains bots IA. Et le verdict est tombé assez rapidement : Perplexity a recours à des crawlers furtifs qui se font passer pour de véritables navigateurs afin de s’emparer du contenu des sites web, même lorsque les propriétaires ont dit non par le biais du fameux fichier robots.txt.
Ce qui rend cette histoire encore plus énervante, c’est la technique utilisée. Plutôt que d’employer leur user agent officiel “PerplexityBot”, les bots se déguisent en Chrome sur Windows 10.
Cloudflare a mené ses propres expériences pour prouver la manœuvre. Ils ont conçu un site web accessible uniquement aux vrais user agents Chrome et Firefox, tout en bloquant explicitement PerplexityBot via le robots.txt. Les bots officiels de Perplexity sont bien arrêtés, mais étrangement, quand un utilisateur fait une requête sur Perplexity.ai, le contenu est tout de même récupéré.
Comment ? Et bien grâce à des crawlers masqués, utilisant des ASN (Autonomous System Numbers) différents et des user agents trafiqués.
La défense de Perplexity ? Un véritable morceau de bravoure. Leur PDG, Aravind Srinivas, affirme qu’ils ne contournent pas le robots.txt, mais qu’ils recourent à des “fournisseurs tiers” pour le crawling. En gros, “C’est panoupanous, c’est les autres.” Sauf qu’il ne veut pas révéler l’identité de ces mystérieux partenaires, prétextant un accord de confidentialité. Pratique, non ?
Le problème dépasse largement le cadre de Perplexity car Wired et le développeur Robb Knight avaient déjà mené l’enquête en juin 2024 et découvert des indices similaires. Amazon Web Services a même lancé une investigation pour vérifier si Perplexity bafoue leurs conditions d’utilisation. Et en juin 2025, la BBC a menacé de poursuites judiciaires, exigeant que Perplexity cesse de scraper leur contenu et efface toutes les données collectées.
Pour situer l’ampleur du phénomène, Cloudflare a déterminé que les bots IA représentent désormais 5% de tout le trafic bot identifié. OpenAI avec GPTBot est en tête, suivi de… PerplexityBot en neuvième position. Mais ça, c’est uniquement pour ceux qui jouent cartes sur table. Combien passent sous le radar avec des identités truquées ?
La technique de contournement est d’ailleurs assez rusée car quand vous demandez à Perplexity d’explorer une URL spécifique, leur système prétend agir “au nom de l’utilisateur”, comme si vous copiez-collez vous-même le contenu. Sauf qu’en réalité, c’est un bot automatisé qui s’en charge, en utilisant des headless browsers pour paraître plus légitime.
TollBit, une startup spécialisée dans les accords de licence IA, a révélé que plus de 50 sites web choisissent délibérément d’ignorer le protocole robots.txt. Et surprise, selon une enquête de Business Insider, OpenAI et Anthropic (les créateurs de Claude) figureraient parmi eux. Mais au moins, ils ne se cachent pas derrière des user agents falsifiés.
Ce qui m’agace vraiment dans cette histoire, c’est l’hypocrisie ambiante. D’un côté, ces entreprises IA nous vendent du rêve sur l’éthique et la transparence et de l’autre, elles emploient des méthodes dignes de hackers des années 2000 pour aspirer du contenu sans permission. Et pendant ce temps, les créateurs de contenu se retrouvent pillés sans compensation.
Cloudflare propose bien quelques solutions pour se protéger, notamment leur outil AI Bots qui permet de gérer finement l’accès des différents crawlers IA. Ils ont aussi mis au point un “Bot Score” qui évalue la légitimité du trafic sur une échelle de 1 à 99. Plus le score est bas, plus y’a de chances que ce soit un bot. Les crawlers masqués de Perplexity obtiennent généralement un score en dessous de 30.
Donc, si vous gérez un site web, je vous recommande vivement de scruter vos logs. Repérez les schémas suspects du genre une même IP qui enchaîne les requêtes, des user agents identiques mais aux comportements différents, ou des accès à des URLs jamais publiées.
Quoiqu’il en soit, si même les plus grandes entreprises IA ne respectent pas des règles basiques comme le robots.txt, qu’est-ce qui les empêchera demain de franchir d’autres limites ?
Dans notre précédente actualité, publiée il y a seulement deux petites heures, nous vous parlions de la satisfaction d'AMD qui clame haut et fort avec les meilleurs CPU x86 dans 7 catégories différentes. Parmi celles-ci, il y a le domaine des processeurs mobiles pour ordinateurs portables où AMD déc...
Chez AMD, on est très fier de sa gamme de CPU et Sasa Marinkovic, directeur du marketing, a décidé de communiquer à ce sujet via son compte X.com :
🚀 @AMD news over the past 48 hours 🔥 1. AMD takes GOLD and silver in latest Top500 supercomputers 2. The AMD Threadripper 9000 series is the...
Un faux tweet, 3 minutes de chaos, 136,5 milliards de dollars évaporés. Non, c’est pas Elon Musk qui a encore fait des siennes sur Twitter, mais bien une bande de hackers syriens qui a réussi le plus gros market crash de l’histoire en 140 caractères. Bienvenue dans l’univers complètement barré de la Syrian Electronic Army.
Beaucoup ont creusé cette histoire pendant des années sans vraiment comprendre toutes les ramifications politiques, mais avec la chute du régime Assad en décembre 2024, on peut enfin reconstituer le puzzle complet de cette organisation qui a terrorisé les médias occidentaux pendant près d’une décennie.
Bon, pour comprendre comment des mecs dans un bureau à Damas ont pu faire trembler Wall Street, il faut remonter à 1989. À l’époque où on jouait tous à Tetris sur Game Boy, Bassel al-Assad, le frère aîné de Bashar et héritier présomptif du trône syrien, fonde la Syrian Computer Society. L’objectif affiché c’est de démocratiser l’informatique en Syrie, mais en réalité, il s’agit de créer les fondations d’une infrastructure numérique contrôlée par le clan Assad.
Quand Bassel se tue dans un accident de voiture en 1994 (il roulait à 240 km/h sur la route de l’aéroport de Damas dans le brouillard… le mec n’était pas très prudent), Bashar hérite de tout : le destin politique et la présidence de la Syrian Computer Society. Le futur dictateur, qui était ophtalmologue à Londres, se passionne alors pour les nouvelles technologies et supervise personnellement l’introduction d’Internet en Syrie.
Ce qui est fort dans cette histoire, c’est que Assad avait tout de suite compris dès les années 90, tout le potentiel stratégique d’Internet. Pendant que nos dirigeants européens découvraient encore le Minitel, lui posait déjà les bases d’une cyberguerre moderne. Au bout d’un moment, sa femme Asma a alors repris le contrôle de la Syrian Computer Society, transformant progressivement l’organisation en pépinière de cyber-soldats.
En 2000, Bashar devient président et garde un œil attentif sur le développement numérique du pays. La Syrian Computer Society devient le seul registrar de noms de domaine syriens et contrôle l’infrastructure Internet nationale via SCS-NET, son propre FAI. Puis arrive 2011 et les Printemps arabes. Les manifestations éclatent en Syrie, les réseaux sociaux s’embrasent, et Assad comprend qu’il a besoin d’une arme numérique pour contrôler le narratif. Le 5 mai 2011, la Syrian Computer Society enregistre discrètement le domaine syrian-es.com via la Syrian Telecommunications Establishment.
La Syrian Electronic Army vient officiellement de naître.
Le truc génial (enfin, façon de parler), c’est que contrairement aux groupes de hackers anonymes classiques, la SEA opérait presque à visage découvert. Ces mecs étaient tellement protégés par le régime qu’ils se permettaient de défiler dans les rues de Damas avec des gilets aux couleurs du groupe !
Alors, qui sont ces cyber-warriors du régime Assad ? Et bien voici les profils des principaux acteurs, et vous allez voir, c’est un sacré casting.
Ahmad Umar Agha, alias “Th3 Pr0” - Le prodige négligent : Ahmad, 22 ans à l’époque de ses principaux exploits, incarne parfaitement la génération de hackers syriens formés dans l’écosystème Assad. Le FBI l’a ajouté à sa liste des cyber-criminels les plus recherchés avec une récompense de 100 000 dollars. Pourquoi ? Parce que ce génie s’est fait identifié à cause de son compte Gmail th3pr0123@gmail.com créé en 2010.
Ahmad Umar Agha
Le mec envoyait ses documents d’identité personnels et des photos de famille par email et bien sûr, il se connectait souvent à ses comptes depuis des adresses IP syriennes non masquées. J’ai vu des script kiddies de 13 ans se protéger mieux que lui…
Ahmad dirigeait la division “opérations spéciales” de la SEA. Selon le FBI, il était spécialisé dans les attaques de spear-phishing ultra-sophistiquées, capable de créer de faux emails tellement convaincants que même des journalistes expérimentés tombaient dans le panneau. Entre 2011 et 2014, il a comme ça compromis des dizaines d’agences gouvernementales américaines, des médias et des organisations privées.
Firas Dardar, alias “The Shadow” - L’homme de l’ombre pas si discret : Firas, 27 ans, était le binôme technique d’Ahmad. Surnommé “The Shadow”, il était censé être l’expert en furtivité du groupe. Raté ! Comme son complice, il a multiplié les erreurs de sécurité qui ont permis au FBI de le traquer.
Dardar était l’expert en ingénierie sociale de l’équipe et sa spécialité c’était de créer des pages de connexion factices tellement bien foutues qu’elles trompaient même les équipes IT des grandes rédactions. Il avait développé un système de phishing multi-étapes où la première page redirige vers une seconde, puis une troisième, pour mieux brouiller les pistes. Du travail d’orfèvre !
Et à partir de 2013, Dardar et un certain Peter Romar ont monté un business parallèle d’extorsion. Ils hackaient des entreprises et menaçaient de détruire leurs données sauf si elles payaient une rançon. L’entrepreneuriat version cyber-terroriste !
Peter Romar - Le blanchisseur d’argent : Ce mec de 36 ans était le troisième larron du groupe d’extorsion. Son job ? Contourner les sanctions internationales pour récupérer l’argent des rançons. Quand les victimes ne pouvaient pas payer directement en Syrie à cause des sanctions, Romar servait d’intermédiaire.
Arrêté en Allemagne et extradé aux États-Unis en mai 2016, il a plaidé coupable en septembre 2016. Il risquait 5 ans de prison. Au moins un qui s’est fait choper !
Haidara Suleiman - Le prince héritier du cyber-empire : Voici le personnage le plus intéressant de toute l’histoire. Haidara n’est pas un hacker lambda, c’est le fils de Bahjat Suleiman, l’un des hommes les plus puissants du régime Assad. Bahjat dirigeait la branche interne de la Direction générale du renseignement et était considéré comme le mentor et confident d’Assad.
Et Haidara cumule les casquettes : rédacteur en chef du journal pro-régime Baladna, membre dirigeant de la Syrian Electronic Army, et surtout… gestionnaire de la page Facebook officielle de Bashar al-Assad ! Le fils d’un chef des services secrets qui gère les réseaux sociaux du dictateur ET coordonne les cyberattaques contre l’opposition, c’est comme si le fils du patron de la DGSE gérait le Twitter de Macron tout en hackant Le Monde !
Yaser al-Sadeq - Le commandant qui aimait les caméras : Yaser se proclamait “commandant” de la Syrian Electronic Army et adorait apparaître dans les médias syriens en tenue militaire. Ce type était l’antithèse du hacker anonyme classique puisqu’il cherchait la reconnaissance publique et revendiquait fièrement chaque attaque.
La période 2013-2014 marque l’apogée de la Syrian Electronic Army. Leurs techniques étaient d’une redoutable efficacité, mélangeant ingénierie sociale, exploitation de vulnérabilités et manipulation psychologique. Certaines de leurs attaques étaient du grand art car les hackers syriens avaient développé une méthode imparable qui fait encore des dégâts aujourd’hui. Voici leur recette secrète (bon, plus si secrète que ça maintenant) :
Étape 1 : La reconnaissance - Ils épluchaient les réseaux sociaux et les organigrammes des rédactions pour identifier les employés ayant accès aux comptes Twitter/Facebook officiels. LinkedIn était leur terrain de jeu favori pour cartographier les équipes. Un peu comme des stalkers professionnels quoi !
Étape 2 : L’email d’hameçonnage - Ils envoyaient des emails ultra-convaincants, souvent en usurpant l’identité d’un collègue ou d’un service IT interne. Le message contenait toujours un prétexte crédible : “urgent, problème de sécurité sur votre compte”, “nouvelle procédure de connexion obligatoire”, “document exclusif sur la Syrie à consulter”. Les journalistes adorent les scoops, et eux le savaient !
Étape 3 : La page piégée - Le lien menait vers une fausse page de connexion, parfaite copie de Google, Facebook ou du système interne de l’entreprise. Ces pages étaient tellement bien faites que n’importe qui aurait pu se faire avoir un jour de fatigue. Une fois les identifiants saisis, hop, les hackers avaient ensuite accès aux comptes.
Étape 4 : L’escalade - Avec un premier compte compromis, ils envoyaient des emails aux contacts de la victime pour étendre leur emprise. “Salut, peux-tu vérifier ce document urgent ?” avec un nouveau lien piégé. C’est comme ça qu’ils ont réussi à compromettre des rédactions entières !
Le hack du siècle se déroule le 23 avril 2013 à 13h07, heure de New York. Le compte Twitter officiel d’Associated Press (@AP), suivi par près de 2 millions de personnes, publie ce tweet : “Breaking: Two Explosions in the White House and Barack Obama is injured”.
13h10, l’AP confirme que son compte a été hacké. Jay Carney, porte-parole de la Maison Blanche, précise que “le président va bien”. Les marchés se redressent en 6 minutes, mais le mal est fait. La SEA venait de prouver qu’un simple tweet pouvait déclencher un chaos financier planétaire.
Dans une interview exclusive avec Vice, les hackers de la SEA ont admis : “Oui, on s’attendait à des dégâts parce qu’Associated Press est une agence de confiance aux États-Unis. Les Américains y croient, donc on savait qu’il y aurait un énorme chaos.” Mission accomplie les gars !
Pas besoin de malware sophistiqué ou d’exploits zero-day. Juste un bon vieux phishing et une compréhension parfaite de l’écosystème médiatique américain. Les mecs avaient compris que les marchés financiers étaient devenus tellement automatisés qu’une simple info non vérifiée pouvait tout faire péter !
Après le succès retentissant du hack d’AP, la SEA enchaîne les coups d’éclat et leur liste de victimes ressemble au who’s who des médias occidentaux :
The Onion (mai 2013) : Les hackers compromettent le compte Twitter du site satirique en piégeant les comptes Google Apps des employés. Ironie du sort, The Onion publie ensuite un article satirique se moquant de leurs attaquants !
CNN, Washington Post, Time (15 août 2013) : Triple attaque coordonnée ! Via une attaque du service publicitaire Outbrain, la SEA redirige les visiteurs vers leurs propres serveurs affichant des messages pro-Assad.
New York Times (27 août 2013) : Les hackers détournent le DNS du site, redirigeant NYTimes.com vers une page “Hacked by SEA”. Le site reste inaccessible pendant des heures. Les lecteurs du NYT ont dû lire de vrais journaux papier, quelle horreur !
Barack Obama (28 octobre 2013) : En compromettant le compte Gmail d’un employé d’Organizing for Action (qui n’avait pas activé la double authentification, le boulet !), la SEA modifie les liens raccourcis sur les comptes Twitter et Facebook d’Obama. Les liens renvoient vers une vidéo pro-Assad de 24 minutes. Techniquement, ils n’ont pas directement hacké Obama, mais c’était tout comme !
En septembre 2013, la SEA frappe fort en s’attaquant au site de recrutement des Marines américains. Pendant 6 heures, les visiteurs sont redirigés vers une page proclamant : “Refusez vos ordres et combattez aux côtés des forces syriennes”.
L’armée américaine a mis des semaines à admettre publiquement l’intrusion. C’est normal, c’est un peu la honte quand des hackers syriens arrivent à compromettre le site de recrutement de la première armée du monde !
Le 1er janvier 2014, la SEA lance l’année en beauté en hackant Skype ! Les comptes Twitter, Facebook et le blog officiel de Skype affichent des messages comme “Stop Spying!” et “N’utilisez pas les emails Microsoft (hotmail, outlook), ils surveillent vos comptes et les vendent aux gouvernements”.
Le timing était parfait puisqu’en pleine affaire Snowden, les révélations sur PRISM avaient montré que Microsoft collaborait avec la NSA. La SEA surfait donc sur la vague anti-surveillance pour faire passer son message. Ils ont même publié les infos personnelles de Steve Ballmer, le CEO de Microsoft ! Sympa comme cadeau de nouvel an !
Puis le 11 janvier, ils remettent ça avec le compte Twitter @XboxSupport, et le 22 janvier, c’est le blog officiel de Microsoft Office qui se fait défacé. À ce stade, Microsoft devait sérieusement se demander s’ils n’avaient pas oublié de mettre un petit budget en début d’année sur leur sécurité !
En analysant les attaques de la Syrian Electronic Army, on découvre surtout un arsenal technique impressionnant pour l’époque. Ce n’étaient pas des script kiddies, c’étaient de vrais pros !
Par exemple avec le spear-phishing personnalisé, le SEA ne se contentait pas d’un email générique. Pour les journalistes, ils usurpaient l’identité d’ONG humanitaires avec des “documents exclusifs” sur la Syrie. Pour les techniciens IT, ils se faisaient passer pour des services de sécurité avec des alertes bidon. Ou encore pour les dirigeants, ils imitaient des partenaires commerciaux avec des “contrats urgents à signer”.
Le niveau de personnalisation était hallucinant. Ils mentionnaient des détails sur la vie privée des victimes, des projets en cours, des collègues spécifiques. Genre “Salut John, comme on en a parlé avec Sarah lors du meeting de mardi dernier…”. Fort !
Sur l’exploitation de CMS obsolètes, la SEA excellait dans l’exploitation de failles dans les systèmes de gestion de contenu mal mis à jour. WordPress, Joomla, Drupal… Dès qu’une vulnérabilité était découverte, ils scannaient automatiquement des milliers de sites pour identifier les versions obsolètes.
C’est comme ça qu’ils ont réussi à défacer tant de sites médiatiques. Les admins sys qui oubliaient de faire leurs mises à jour se retrouvaient alors avec un beau logo SEA en page d’accueil. La base quoi !
Le DNS hijacking était également une de leurs techniques les plus vicieuses. Cela consistait à compromettre les serveurs DNS des hébergeurs. En modifiant les enregistrements DNS, ils pouvaient rediriger le trafic d’un site légitime vers leurs propres serveurs. Les visiteurs tapaient l’adresse habituelle, mais arrivaient sur une page de propagande pro-Assad.
Et puis il y avait BlackWorm RAT : À partir de 2014, la SEA (ou plus précisément la Syrian Malware Team, leur division malware) développe ses propres outils. BlackWorm était un trojan espion distribué via de fausses apps imitant des outils de communication sécurisée.
Le malware existait en deux versions : la v0.3.0 originale et la Dark Edition v2.1. Cela permettait de tuer des processus Windows, redémarrer le système, collecter les infos système, copier sur USB avec autorun, contourner l’UAC, désactiver les firewalls, se propager sur le réseau… Du grand classique mais très efficace !
Une fois installé, BlackWorm collectait contacts, messages, géolocalisation et même les enregistrements audio. Les dissidents syriens qui pensaient utiliser une app sécurisée se retrouvaient alors complètement surveillés. Pas cool !
Puis en 2017, quelque chose change dans la stratégie de la Syrian Electronic Army. Le groupe abandonne progressivement les opérations de hacking pour se concentrer sur la guerre informationnelle et la propagande.
Yaser al-Sadeq l’explique dans une interview : “Avant, on travaillait en secret sur l’axe militaire. Maintenant que le gouvernement a gagné, on veut devenir les auxiliaires médiatiques de l’armée syrienne.”
Cette version 2017 de la SEA n’a plus grand-chose à voir avec le groupe underground des débuts. Al-Sadeq organise des défilés publics dans Damas, ses hackers portent des uniformes avec le logo SEA, ils donnent des interviews à la télé.
Et plutôt que de pirater des sites web, la nouvelle SEA se concentre sur la création de fake news. En 2021, Facebook découvre et supprime un réseau de faux comptes gérés par la SEA ciblant l’opposition syrienne, les Casques blancs et les combattants kurdes avec de la désinformation massive.
Leurs techniques ont donc évolué, mais l’objectif reste le même : contrôler le narratif, sauf qu’au lieu de pirater le compte Twitter d’AP, ils créent des milliers de comptes pour noyer l’info. C’est moins spectaculaire, mais tout aussi efficace !
Puis le 8 décembre 2024, c’est la fin. Le régime Assad s’effondre face à l’offensive des rebelles menés par Hayat Tahrir al-Sham et Bashar fuit vers la Russie avec sa famille, mettant fin à plus de 50 ans de dictature familiale. Avec la chute du régime, la Syrian Electronic Army perd sa raison d’être, Yaser al-Sadeq et ses troupes disparaissent dans la nature, Haidara Suleiman s’exile probablement avec papa et Ahmad Agha et Firas Dardar restent introuvables et sont encore aujourd’hui sur la liste des plus recherchés du FBI avec 100 000 dollars de récompense sur leur tête.
Cette organisation qui se vantait de maîtriser l’information n’a pas vu venir la chute de son propre camp et leurs talents en cyber-guerre n’ont pas suffi à sauver Assad. C’est le karma !
Tchao !
L’attaque contre AP reste LE cas d’école sur la fragilité des marchés face aux fake news et depuis, plusieurs incidents similaires ont eu lieu, la preuve que les gens n’apprennent pas vite et que les algos de trading sont toujours aussi cons.
En ciblant les médias occidentaux, la SEA a normalisé l’idée que l’info était un champ de bataille et aujourd’hui, que ce soit l’Ukraine, Gaza, Taiwan… partout, la guerre de l’info fait rage.
Bref, la Syrie c’est peut-être pas la Silicon Valley, mais ses hackers ont réussi à faire crasher Wall Street donc ça remet un peu les pendules à l’heure sur la prétendue supériorité technologique occidentale !