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Apple passe les 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur les services en 2024


Apple passe les 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur les services en 2024

Apple a publié jeudi des résultats financiers record pour le dernier trimestre de 2024. Si les ventes d’iPhone accusent un léger ralentissement, la branche services, particulièrement génératrice de marge, atteint de nouveaux sommets. Pour la première fois, elle franchit la barre des 100 milliards de chiffre d’affaires sur l’année.

Entre tensions géopolitiques, ralentissement de la demande chinoise et inflation, les résultats financiers d’Apple étaient particulièrement attendus cette semaine sur les marchés. Et le géant américain a finalement rassuré sur sa capacité à entretenir une croissance de long terme : il a, en effet, fait état d’un nouveau record pour le premier trimestre de son exercice fiscal, correspondant au dernier trimestre de l’année calendaire.

La période, qui englobe les fêtes de fin d’année, est traditionnellement la plus faste pour Apple, et décembre 2024 n’a pas dérogé à la règle. Sur le trimestre clos au 30 décembre dernier, l’entreprise affiche ainsi un chiffre d’affaires de 124,3 milliards de dollars, en hausse de 4 % sur un an. Le bénéfice net associé se monte à 36,33 milliards de dollars (contre 33,9 milliards un an plus tôt), soit un bénéfice par action de 2,4 dollars.

L’iPhone recule, l’iPad conquiert de nouveaux publics

Deux divisions enregistrent toutefois un léger recul de leur activité. Sur le trimestre, les ventes d’iPhone perdent ainsi 1% par rapport à 2023, à 69,14 milliards de dollars, un ralentissement qu’Apple attribue notamment au marché chinois. Ses activités globales en Chine, qui représentent 18,5 milliards de dollars sur le trimestre, sont en recul de 11,08 % par rapport à fin 2023. La branche accessoires, incluant les montres, les écouteurs, et les produits destinés à la maison, perd quant à elle 1,72 % sur un an, représentant tout de même 11,45 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans le monde sur le trimestre.

En colonne de gauche, les chiffres du 4e trimestre 2024, à droite ceux de 2023, en milliards de dollars

Les Mac et iPad voient quant à eux leurs ventes progresser :+ 15,5 % pour les ordinateurs à 8,99 milliards de dollars, et + 15 % à 8,08 milliards de dollars pour les tablettes. Un double motif de satisfaction pour Tim Cook, CEO d’Apple.

Dans une conférence aux analystes organisée jeudi, il souligne que les Mac ont profité de l’introduction des puces M4, le MacBook Air restant la principale locomotive de la division. Il affirme par ailleurs que la moitié des ventes d’iPad réalisées sur le trimestre l’auraient été au profit de clients qui n’étaient pas encore utilisateurs des tablettes Apple.

+ 14 % sur un an pour les services

La croissance la plus notable n’est pas à mettre au crédit des produits matériels. « Du côté des services, nous avons réalisé un record absolu de chiffre d’affaires de 26,4 milliards de dollars sur le trimestre du mois de décembre, en croissance de 14 % sur un an », précise ainsi Kevan Parekh, directeur financier d’Apple. « Nous sommes également ravis que notre base installée d’appareils actifs ait atteint un nouveau record historique dans tous les produits et segments géographiques », ajoute-t-il.

Dans les documents préparatoires (PDF) à son assemblée générale annuelle, organisée fin février, Apple révèle disposer, au 31 décembre 2024, d’une base de plus de 2,2 milliards d’appareils actifs dans le monde. L’entreprise revendique par ailleurs un parc d’abonnés payants, incluant les abonnements réalisés via des applications distribuées sur l’App Store, dépassant le seuil du milliard. L’activité Services totalise ainsi pour la première fois plus de 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur l’année, remarque Tim Cook.

Apple Intelligence confirmé pour avril en France

Alors que l’actualité est marquée par les annonces liées aux investissements pharaoniques dans l’IA prévus par les Meta, Microsoft, OpenAI, Softbank et consorts, notamment dans le cadre du projet Stargate, la relative discrétion d’Apple sur ce terrain propice aux annonces fracassantes ne pouvait manquer de susciter des questions lors des échanges avec les analystes.

Sur ce point, Tim Cook s’est bien gardé de promettre des milliards d’investissement. Il s’est en revanche dit confiant quant à l’adhésion du public pour les produits liés à Apple Intelligence. Il affirme à ce sujet que les ventes d’iPhone 16 ont progressé plus vite, par rapport à fin 2023, sur les marchés où Apple Intelligence est disponible, et confirme au passage un lancement en France programmé pour le mois d’avril. Le CEO n’a en revanche pas voulu s’exprimer sur la date d’un éventuel lancement en Chine.

Dans son document aux actionnaires, Apple réaffirme son ambition d’établir un nouveau standard en matière d’IA et de vie privée avec son approche d’une inférence en local, complétée par des appels à une infrastructure distance, Private Cloud Compute.

« Lors de l’utilisation de Private Cloud Compute, les données des utilisateurs ne sont jamais stockées ni partagées avec Apple ; elles sont utilisées uniquement pour répondre à leurs demandes. Des experts indépendants peuvent inspecter le code qui s’exécute sur les serveurs Apple Silicon pour vérifier en permanence cette promesse de confidentialité », promet Apple.

Pérovskite-silicium : nouveau record de rendement pour une cellule photovoltaïque au CEA

Les 30 % franchis
Pérovskite-silicium : nouveau record de rendement pour une cellule photovoltaïque au CEA

Le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), en partenariat avec la société italienne 3SUN (depuis dix ans), vient d’annoncer avoir franchi un nouveau record de rendement pour une cellule pérovskite-silicium : 30,8 %.

Ce type de cellule est aussi appelé « tandem » car elle contient une partie en pérovskite et une autre en silicium, chaque matériau étant capable d’absorber des longueurs d’onde différentes de la lumière solaire. Les pérovskites désignent des structures cristallines. Bien qu’elles se trouvent à l’état naturel, le CEA et 3SUN ont utilisé des matériaux synthétiques et relativement bon marché à produire.

Un succès, mais pas de commercialisation immédiate

« L’architecture tandem utilisée par le CEA et 3SUN pour ce record permet de dépasser la limite théorique de rendement, fixée autour de 29 %, pour les technologies conventionnelles au silicium actuellement en production dans les giga-usines photovoltaïques. De plus, alors que la plupart des records internationaux sont réalisés sur des surfaces de 1 cm², le CEA et 3SUN ont réussi cette performance sur une cellule de 9 cm², ce qui devrait faciliter le passage à l’échelle industrielle », indique le communiqué du CEA.

« Cette avancée technologique est cruciale pour le maintien de la compétitivité européenne et la promotion d’un avenir plus durable », a de son côté déclaré Stefano Lorenzi, CEO de 3SUN.

Cette technologie a le vent en poupe. Elle a progressé très rapidement, passant d’un petit rendement de 3,8 % en 2009 à un très solide 28,4 % en janvier 2024. L’annonce permet d’afficher une évolution de 2,4 points en un an.

Améliorer la longévité

Le record annoncé par le CEA est-il une étape dans la recherche pure ou va-t-elle déboucher sur une commercialisation ? « C’est une annonce très concrète », nous répond un porte-parole du CEA. « Il n’est pas prévu qu’il y ait de commercialisation immédiate, car il reste plusieurs problèmes à résoudre, notamment de longévité », ajoute-t-il.

Un souci d’ailleurs mentionné par le communiqué. Le CEA y évoque ainsi « les dernières barrières permettant d’aller vers la production de masse avec notamment le passage à des cellules de plus grande surface et l’amélioration de leur durée de vie ». Le CEA nous confirme que le travail continue pour atteindre une longévité digne des générations actuelles, de l’ordre de 20 à 25 ans.

Le Commissariat illustre le potentiel de la technologie en invitant à imaginer un remplacement des technologies actuelles, au rendement de 25/26 %, par les cellules tandem avec leur rendement de 30/31 %. Le gain permettrait à un même parc de générer 20 % d’énergie supplémentaire ou, à production égale, d’en réduire la taille de 20 %.

Nous ferons prochainement le point sur les technologies photovoltaïques et les défis qu’elles doivent encore affronter.

La Video Game History Foundation met 30 000 fichiers de ses archives en ligne

Come get some
La Video Game History Foundation met 30 000 fichiers de ses archives en ligne

La Video Game History Foundation a mis en ligne une partie de ses archives dédiées à l’histoire du jeu vidéo. Son catalogue numérique couvre un pan très large de l’industrie, des CD promotionnels qui accompagnaient les magazines papiers dans les années 90 jusqu’à des contenus exclusifs qui témoignent des coulisses du développement de certains titres emblématiques.

En 1983, le champion d’échecs Deep Blue n’était pas encore sorti des laboratoires d’IBM. Et pourtant, d’aucuns se revendiquaient déjà d’une forme d’IA, à l’image d’Artificial Intelligence Design Systems, la société américaine fondée par Michael Toy et Jon Lan pour assurer la commercialisation de Rogue. Si ce jeu d’exploration de donjons – précurseur d’un genre à part entière, le rogue-like – a fini par se frayer un chemin vers les plateformes Atari, Commodore et Mac OS, sa jaquette de l’époque nous rappelle qu’il a d’abord vu le jour sous un environnement BSD Unix…

Conserver les coulisses de la production des jeux vidéo

Cette jaquette, numérisée sous toutes ses faces, fait partie des 30.000 trésors que la Video Game History Foundation (Fondation pour l’histoire du jeu vidéo) a mis en ligne le 30 janvier. Cette association dédiée à la conservation du jeu vidéo vient en effet de rendre accessible une part significative de ses archives, stockées à Oakland (Californie), au prix d’un important travail préalable. « Après des années de catalogage, de traitement et de numérisation de nos collections, nous sommes prêts à ouvrir nos portes (virtuelles) au public pour la première fois », annonce la fondation, créée en 2017.

Si cette collection a bien entendu de quoi chatouiller la nostalgie des joueurs, elle devrait tout particulièrement intéresser ceux qui étudient le patrimoine de l’industrie vidéoludique. La VGHF s’est en effet spécialisée dans la conservation de documents de travail issus des studios de développement (voir par exemple ces séquences annotées à la main préparant le déroulé de Spiderman & Venom : Maximum Carnage II, sorti en 1995 sur Megadrive), mais aussi dans l’archivage des médias spécialisés de l’époque, ainsi que des matériels promotionnels.

« VGHF travaille avec la communauté de développement de jeux pour préserver les documents de conception, les illustrations, les séquences vidéo, la correspondance et d’autres éléments uniques des coulisses de la production de jeux », résume la fondation.

Plateforme d’archivage standard et OCR maison

Entre autres pièces à caractère exceptionnel, elle dispose ainsi de plus de cent heures de vidéo relatant les coulisses et les secrets de fabrication du célèbre Myst (1993), développé par Cyan. Un matériel qui sera d’ailleurs valorisé très directement dans le futur documentaire dédié à Myst, réalisé par Philip Shane, après une campagne ayant permis de récolter 260 000 dollars en préventes sur Kickstarter.

Au détour des étagères numériques de la fondation, on peut aussi tomber sur des publicités originales de 1980 pour des game & watch, revisiter les halls d’exposition des douze premières éditions du salon E3 ou découvrir qu’en 1996, le magazine GamePro distribuait, sur des CD gravés, les artworks de Dragon Force. La bibliothèque donne par ailleurs accès à 1 500 magazines d’époque, spécialisés dans le jeu vidéo, avec possibilité de recherche textuelle, dont certains titres à faible tirage visant la cible des professionnels. On pourra enfin se plonger dans la collection dédiée à Tom Payne, l’un des responsables de la direction artistique de Sonic 2.

Pour la mise en ligne de ses archives, VGHF s’est appuyée sur deux plateformes logicielles spécialisées disponibles sur le marché, ArchivesSpace et Preservica. La structure affirme avoir en parallèle développé ses propres outils de reconnaissance de caractère pour rendre possible la recherche plein texte sur des plaquettes promotionnelles, des jaquettes ou des magazines à la mise en page parfois alambiquée.

Cette bibliothèque en ligne rejoint les nombreuses initiatives, souvent associatives, qui se dédient à la conservation du jeu vidéo, notamment en France : MO5 s’est fait une spécialité de la conservation des machines anciennes (jeu vidéo mais pas seulement), quand des plateformes comme Abandonware permettent d’exhumer vieux titres et magazines jeu vidéo d’époque.

☕️ Google lance un plan de départs volontaires dans sa division Platforms & Devices



En avril 2024, Google a rassemblé les deux divisions responsables du matériel Pixel et d’Android sous une même égide : Platforms & Devices. 9to5Mac a appris, via un mémo interne ayant fuité, que l’entreprise venait de proposer un plan de départ volontaire pour les personnes travaillant dans cette nouvelle division, uniquement aux États-Unis.

Google a confirmé à nos confrères que le programme avait bel et bien débuté. On ne connait pas le nombre exact de personnes travaillant dans la section Platforms & Devices, mais il s’agit de l’une des plus importantes chez Google. Elle rassemble en effet des produits aussi divers qu’Android (y compris ses variantes pour Auto, TV, Wear et XR), Chrome, ChromeOS, Google Photos, Google One, Pixel, Fitbit et Nest.

Håkan Dahlström (CC 2.0)

9to5Mac émet l’hypothèse qu’il s’agit d’une conséquence logique à la fusion de l’année dernière. L’énorme division se serait lentement réorganisée et des synergies seraient apparues. Ce plan de départs volontaires serait également une demande d’une partie des employés. Le mémo mentionne les personnes qui ne seraient pas alignées avec les missions ou qui ne s’y retrouveraient pas dans la nouvelle organisation hybride.

Les personnes qui choisiront de partir toucheront une indemnité de départ, dont le montant reste à préciser.

Vodafone passe un appel vidéo par satellite (AST SpaceMobile), avec un smartphone classique

Non mais allo quoi ?
Vodafone passe un appel vidéo par satellite (AST SpaceMobile), avec un smartphone classique

Après le partenariat entre T-Mobile et Starlink pour des SMS, c’est au tour de Vodafone de s’acoquiner avec AST SpaceMobile pour réaliser un appel en vidéo par satellite, depuis une zone non couverte par la téléphonie mobile.

Cette semaine, nous vous expliquions comment fonctionne le Direct-to-Device (ou Direct-to-Cell), c’est-à-dire des communications sur son smartphone qui passent par un satellite, sans avoir besoin de modifier la partie matérielle. Starlink propose déjà des SMS et se prépare à lancer des appels. Pour rappel, l‘Europe ne veut pas rester sur le bord de la route et annonce un partenariat avec Viasat.

Here comes a new challenger

Un nouveau joueur vient se joindre à la partie : l’opérateur britannique Vodafone. Il revendique le « premier appel vidéo spatial au monde à partir d’une zone sans couverture à l’aide d’un téléphone mobile standard et de satellites commerciaux ». Une manière musclée de répondre à Starlink de SpaceX (nous y reviendrons).

Vodafone enfonce le clou : « Il s’agit de la seule technologie satellitaire de ce type conçue pour offrir une expérience haut débit mobile complète et qui ouvre la voie à une connectivité numérique universelle ». La promesse est la même que celle de Starlink.

BlueBird : une mini-constellation à 700 km

L’opérateur utilise les satellites BlueBird d’AST SpaceMobile. Une société qu’il connait bien puisqu’il revendique en être « devenu l’un des principaux investisseurs » en 2019 suite à une levée de fonds (110 millions de dollars au total). Ces satellites sont au nombre de cinq pour le moment et se situent à 700 km d’altitude environ, selon ce document de 2022.

« Chacun dispose d’une antenne réseau à commande de phase mesurant 64 m² pour établir une connectivité directement avec les téléphones portables via des fréquences standard 3GPP, et en partenariat avec les principaux fournisseurs de services cellulaires du monde entier ».

On peut voir sur l’image ci-dessous les « antennes » des satellites une fois qu’elles sont déployées. La société est encore loin de pouvoir proposer une couverture mondiale puisque, selon ce document de la FCC, elle prévoit une constellation de 243 satellites sur 16 plans orbitaux.

Appels, 5G et débit jusqu‘à 10 Mb/s

Abel Avellan, CEO d’AST SpaceMobile ne manque pas de superlatifs lorsqu’il s’agit de parler de cette expérience avec Vodafone : « Ensemble, nous avons réalisé plusieurs premières mondiales en matière de connectivité haut débit basée dans l’espace, notamment le tout premier appel vocal basé dans l’espace, le premier téléchargement en 4G à plus de 10 Mbps et le tout premier appel vocal 5G ». L’entreprise espère même atteindre jusqu’à 120 Mb/s à l’avenir.

Vodafone compte continuer de mener des tests ce printemps, puis l’opérateur « introduira progressivement le service haut débit direct-to-smartphone sur les marchés européens plus tard cette année et en 2026 ».

AST SpaceMobile propose ci-dessous une photo du dessous (la face orientée vers la Terre une fois déployé dans l’espace) d’un de ses satellites. Il s’agissait du démonstrateur BlueWalker 3, précurseur de la série BlueBird. La surface était la même avec 64 m² environ.

L’opérateur britannique ne donne pas de plan ni de tarif pour la commercialisation de ses offres. Il explique sur cette page qu’il sera possible de souscrire à un pass journalier ou un abonnement au mois, en plus de son forfait classique. Un abonnement « standalone » est aussi au programme pour utiliser en toutes circonstances BlueBird. AST SpaceMobile vise ainsi tout type de population, de ceux qui ont des besoins ponctuels ou souhaitent avoir une solution de secours, à ceux qui sont dans des zones blanches.

AST SpaceMobile tacle SpaceX… qui a envoyé les satellites BlueBird

AST SpaceMobile revendique être « le premier et le seul réseau haut débit mobile dans l’espace qui fonctionne directement avec des smartphones standard, non modifiés, pour plusieurs utilisateurs. Cela va au-delà d’autres constellations de satellites en orbite terrestre basse qui n’ont jusqu’à présent facilité que la messagerie texte ».

Starlink n’est pas cité, mais c’est évidemment la cible. Ironie du sort, les satellites BlueBird ont été lancés en septembre 2024 avec une fusée… Falcon 9 de SpaceX. Rappelons que Starlink a déjà réalisé un appel vidéo en mars de l’année dernière, lors d’un test après la mise en orbite des premiers satellites compatibles avec cette technologie.

☕️ Les États-Unis veulent empêcher le rachat à 14 milliards de dollars de Juniper par HPE



Il y a un an tout juste, HPE bouclait un accord définitif portant sur l’acquisition de Juniper pour la modique somme de 14 milliards de dollars. La finalisation était attendue pour fin 2024 ou début 2025. Des bruits de couloir se sont fait entendre il y a quelques semaines sur la volonté des autorités américaines de bloquer le rachat.

C’est maintenant officiel : « le ministère américain de la Justice a intenté une action en justice pour empêcher le géant de la technologie d’entreprise HPE d’acquérir Juniper Networks », comme le rapporte TechCrunch. La plainte se trouve par là.

Le ministère de la Justice explique que ce rachat « consoliderait le marché des équipements sans fil pour les entreprises de trois grands fournisseurs – HPE, Cisco et Juniper – à deux ».

Antonio Neri, patron de HPE affirme qu’il va défendre « vigoureusement » ce projet d’acquisition, rapporte Bloomberg : « Nous allons plaider cela devant les tribunaux parce que nous pensons qu’il n’y a pas d’affaire ici ».

La Commission européenne avait, pour rappel, donné son feu vert sans condition en août. Ce rachat, selon l’institution, « ne poserait aucun problème de concurrence sur aucun des marchés examinés […] L’entité issue de la concentration resterait confrontée à la concurrence d’un large éventail de concurrents, dont des acteurs puissants et bien établis sur chacun des marchés ».

HPE Juniper

[Tuto] Gérer ses applications Windows avec WinGet ou UniGetUI

Sacrilège !
[Tuto] Gérer ses applications Windows avec WinGet ou UniGetUI

WinGet est un outil en ligne de commande permettant d’installer et mettre à jour bon nombre d’applications tierces. Des développeurs tiers en ont fait UniGetUI (anciennement WinGetUI). Nous vous proposons un petit tutoriel pour vous apprendre les bases d’un outil qui pourrait bien vous faire gagner beaucoup de temps.

Pendant la majeure partie de sa vie, Windows n’a pas eu de dépôt centralisé pour gérer ses applications tierces. Sur le système de Microsoft, on procède autrement : on télécharge un exécutable depuis un site web et on suit la procédure d’installation après avoir double-cliqué sur le fichier. Depuis l’arrivée du Store, une autre voie s’est ouverte. Pourtant, depuis 2020, Microsoft propose encore un autre outil : WinGet.

Cet outil en ligne de commande permet de chercher une application, de l’installation et d’effectuer diverses autres opérations, dont ses mises à jour et ses désinstallations. Sa syntaxe est aisée à retenir et permet d’enchainer les installations sans avoir à ouvrir à chaque fois le site correspondant.

Si l’outil était très discret initialement, avec peu d’applications, la situation a beaucoup évolué en bientôt cinq ans. Un grand nombre de logiciels sont présents et il devient simple de trouver ce que l’on veut en quelques lignes. L’outil est compatible avec Windows 10, 11 et Server 2025. Il est intégré dans Windows 11 et peut donc être utilisé dans le terminal sans manipulations particulières.

Si vous appréciez l’idée d’un dépôt centralisé, mais préférez les interfaces graphiques, UniGetUI pourrait être fait pour vous, d’autant qu’il supporte plus d’applications que WinGet. Nous y reviendrons.

Dans ce tutoriel, nous allons voir comment apprendre facilement les bases de ces deux outils. Nous verrons également, dans une dernière partie, les limitations d’un outil qui, s’il reprend l’idée d’un dépôt centralisé « à la Linux », n’en a pas les caractéristiques techniques.

WinGet : installer rapidement des applications

Si vous avez besoin d’une application, à moins qu’il s’agisse de gros logiciels de type Office ou la suite Adobe, il y a de bonnes chances qu’elle soit disponible sur le dépôt. Pour commencer à vous en servir, appuyez simplement sur la touche Windows, tapez les premières lettres de Terminal pour le faire apparaitre et validez avec Entrée.


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☕️ Réseaux sociaux : l’attente pour récupérer ses données en moyenne de 19h et 23 minutes


Réseaux sociaux : l’attente pour récupérer ses données en moyenne de 19h et 23 minutes

Comment Discord, Facebook, Instagram, LinkedIn, Meta, Pinterest, Snapchat, TikTok, Twitch, X (ex-Twitter) ou encore YouTube ont mis concrètement en place le droit d’accès aux données personnelles de leurs utilisateurs ? Le Laboratoire d’innovation numérique de la CNIL (LINC) s’est penché sur ces 10 réseaux sociaux pour voir quelles étaient les pratiques sur le terrain.

Le LINC a analysé les parcours d’accès aux copies des données personnelles de ces réseaux sociaux en s’appuyant sur une grille d’analyse de 27 critères. L’idée est de « recenser les bonnes pratiques mises en place » et d’attribuer un score pour chacun des réseaux.

Comme le rappelle la CNIL dans un communiqué de presse, le RGPD prévoit, pour les utilisateurs, un droit d’accès à leurs données personnelles qui s’applique aux réseaux sociaux et aux plateformes. «  Il permet de savoir si vos données personnelles sont traitées et d’en obtenir la communication dans un format compréhensible. Il permet également de contrôler l’exactitude des données et, au besoin, de les faire rectifier ou effacer », explique l’autorité.

Le laboratoire de l’autorité publie son analyse effectuée en février 2024. Il précise que « l’étude ne tient pas compte des changements qui ont pu être réalisés depuis ». Entre autres, ils ont mesuré que « le temps d’attente est en moyenne de 19 heures et 23 minutes avant réception de la copie des données pour 9 des réseaux sociaux étudiés ».

« Le LINC a échangé avec ces réseaux sociaux à la fin de l’année 2024, ce qui a permis de réajuster quelques points de la méthodologie », indique la CNIL, ce qui pourrait expliquer une publication presque un an après. Espérons que le laboratoire renouvellera régulièrement son étude en y ajoutant d’autres réseaux sociaux comme Bluesky et Mastodon, et en publiant rapidement les résultats pour obtenir un réel observatoire de ces parcours.

☕️ Reality Labs, l’unité métavers de Meta, a perdu 60 milliards de dollars depuis 2020



Reality Labs a connu au quatrième trimestre 2024 les meilleurs revenus jamais enregistrés depuis son lancement en 2020, mais également ses pertes les plus élevées, souligne Road to VR.

L’unité de Meta en charge des casques de réalité virtuelle Quest et des lunettes intelligentes Ray-Ban a, en effet, connu une perte d’exploitation de 4,97 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 1,1 milliard de dollars, relève CNBC.

Au total, l’unité dédiée au métavers a enregistré une perte d’exploitation de près de 18 milliards l’an passé note Game Developper, mais également de plus de 60 milliards de dollars depuis 2020, a calculé CNBC. Reality Labs avait déjà totalisé 50 milliards de dollars de perte au second trimestre 2024.

Les 69 milliards de dollars dépensés par Meta depuis 2020 n’ont rapporté à l’entreprise que 9,19 milliards de dollars, rapporte Road to VR, qui souligne dans un graphique des pertes allant croissant, pour des revenus relativement stables.

« Nous prévoyons que les pertes d’exploitation de Reality Labs augmenteront en 2025 comme elles l’ont fait en 2024 », a déclaré Susan Li, Chief Finance Officer de Meta, lors d’un appel aux investisseurs, relève UploadVR :

« Nous prévoyons que nos appareils Wearables seront le principal moteur de l’augmentation des pertes d’exploitation de Reality Labs en 2025, à la fois en termes de revenus de coûts et de dépenses d’exploitation. »

La semaine passée, Meta avait par ailleurs annoncé qu’elle investirait entre 60 et 65 milliards de dollars en 2025 pour développer son infrastructure informatique liée à l’intelligence artificielle.

Mark Zuckerberg, qui croit toujours que Reality Labs constitue un investissement à long terme, a en effet déclaré que l’IA était au cœur des efforts de l’entreprise en matière de métavers, y compris ses lunettes intelligentes Ray-Ban Meta développées avec le français EssilorLuxottica.

Meta prévoit par ailleurs de supprimer 5 % de ses effectifs pour se débarrasser des personnes que la société considère comme « peu performantes ».

☕️ Netflix intègre le téléchargement par saisons à ses applis iPhone et iPad



Déployé de longue date sur Android, le téléchargement en un clic d’une saison complète de série a fait son apparition mercredi dans les applications iPhone et iPad de Netflix. Jusqu’ici, les clients iOS ne proposaient le téléchargement qu’à l’unité : il fallait donc manuellement rapatrier chaque épisode souhaité pour le consulter hors ligne.

Les épisodes sont ensuite accessibles dans la zone dédiée de l’espace Mon Netflix. Il faudra en revanche les effacer un par un pour libérer l’espace de stockage associé.

Utile par exemple pour les voyages ou les séjours en zone blanche, cette fonctionnalité aurait été « particulièrement demandée », affirme Netflix, qui présentait quelques jours plus tôt ses résultats financiers pour le dernier trimestre 2024.

La société américaine indiquait alors avoir conclu l’année 2024 sur un total de 302 millions d’abonnés dans le monde, avec un chiffre d’affaires annuel ayant pour la première fois dépassé le cap symbolique des 10 milliards de dollars, dont 1,87 milliard de dollars de bénéfice net.

Netflix a aussi, à cette occasion, annoncé de nouvelles augmentations de tarifs aux États-Unis, au Canada, au Portugal et en Argentine. Sur son marché domestique, Netflix fait ainsi passer l’abonnement standard de 15,49 dollars par mois à 17,99 dollars, tandis que la formule avec publicité passe de 6,99 dollars à 7,99 dollars par mois.

Des augmentations que la société justifie à la fois par l’ajout de nouvelles fonctionnalités, comme cette option de téléchargement en un clic, et par la richesse de son catalogue. « Quand vous vous apprêtez à demander une augmentation de prix, vous avez intérêt à vous assurer de disposer des produits et de l’engagement nécessaires pour la soutenir. Et j’ai l’impression que c’est précisément le cas que nous allons rencontrer en 2025 », a fait valoir Theodore A. Sarandos, co-CEO de Netflix, dans un échange avec les analystes financiers (PDF).

[MAJ] CNRS : le ministre Philippe Baptiste impose un moratoire sur les « key labs »

Et si on perd les clés ?
[MAJ] CNRS : le ministre Philippe Baptiste impose un moratoire sur les « key labs »

Mi-décembre, le PDG du CNRS, Antoine Petit, a annoncé la création d’un nouveau label pour les laboratoires du CNRS : les « key labs ». Celui-ci doit concentrer les efforts de financements sur 25 % des unités du centre. Une motion de défiance signée par 10 000 personnels de recherche réclame la démission du PDG et les universités partenaires du CNRS demandent un moratoire.

Mise à jour vendredi 31 janvier 8h05 : Lors de ses vœux auxquels a assisté NewsTank le soir du jeudi 30 janvier, le ministre de l’Enseignement et de la recherche, Philippe Baptiste, a annoncé un moratoire sur la création des « key labs » au CNRS : « les conditions du dialogue ne sont pas parfaitement réunies et en conséquence le PDG du CNRS [Antoine Petit] a décidé d’un moratoire sur la mise en œuvre des key labs, je l’en remercie et je voulais vous le confirmer ce soir ».

Désavouant de fait le projet, le ministre a affirmé : « le CNRS n’est pas une agence de labellisation. On peut être une excellente unité de recherche et ne pas être associé au CNRS ». Il a ajouté que « le CNRS a vocation à avoir une stratégie scientifique qui ne peut être la somme de stratégies de sites et qui doit infuser sur son allocation de ressources. Le CNRS produit sa stratégie en concertation avec ses partenaires et en tenant compte des priorités de l’État ».

Mise à jour vendredi 31 janvier 9H45 :

Dans un courrier aux personnels du CNRS, Antoine Petit confirme la mise en place d’un moratoire. Il se donne « jusqu’a I’été 2025 pour poursuivre les concertations, tant en interne qu’en externe » de l’institution de recherche, qu’il qualifie de « vaisseau amiral de la recherche académique française ».

PRES-D-2025-11 Le Président-Directeur général

Paris, le 30 janvier 2025 Chères et chers collègues, Depuis le début de ma présidence, ma ligne directrice a été d'initier, conduire ou soutenir les actions visant à renforcer le CNRS, son rôle de vaisseau amiral de la recherche académique française, et à le rendre encore plus utile a notre pays. Inscrite pleinement dans cette ligne directrice, l'annonce, le 12 décembre dernier, de la mise en place de « CNRS Key Labs » a pourtant déclenché beaucoup de réactions, traduisant craintes, interrogations et incompréhensions, alors même qu'il existe aujourd’hui une très grande hétérogénéité des apports du CNRS aux unités. J'ai donc décidé de mettre en place une période moratoire jusqu'à I'été 2025 pour poursuivre les concertations, tant en interne qu’en externe. Cette période doit permettre d’aborder la question de fond qui est celle de la définition de la politique scientifique du CNRS concernant sa mission d’opérateur d’unités (d'appui) et de recherche1. Le CNRS n’est pas une agence de moyens et cette politique scientifique passe par la définition de priorités affichées. En interne, je souhaite profiter de la proposition du Conseil scientifique de nous accompagner dans cette réflexion essentielle qui contribuera à identifier « les meilleurs moyens de conforter la place et le rôle du CNRS aux plans national et international ». Nous consulterons également les conseils scientifiques des instituts et les sections du comité national. Nous poursuivrons aussi les échanges avec les représentantes et représentants du personnel dans les instances de dialogue social. En externe, nous travaillerons avec les partenaires volontaires co-tutelles des unités. L'objectif est de proposer des trajectoires partagées et différenciées à nos unités communes, en tenant compte notamment des apports des co-tutelles. Ces concertations doivent nous aider à affiner notre réflexion sur les unités stratégiques qui ont vocation a être les plus @ méme de répondre aux exigences internationales et a être des fers de lance du rayonnement du CNRS et de la recherche frangaise. Priorité ne signifiant pas exclusivité, toutes les unités continueront à bénéficier du soutien du CNRS, tant en termes de personnel permanent que de fonctionnement. Cependant, nous devons avoir, avec chacune des unités, un langage de vérité tenant compte de nos ressources globales dont chacun et chacune ne peut que souhaiter qu’elles augmentent. Le rôle du CNRS dans une unité ne pouvant être symbolique, la définition du [fin de la page].

 1L'autre mission principale du CNRS, animer, coordonner et valoriser les activités nationales de recherche dans tel ou tel domaine scientifique, doit aussi être poursuivie et même renforcée. Ces activités passent surtout par les infrastructures de recherche, les réseaux et groupements de recherche nationaux, les plateformes scientifiques ou technologiques, ou des structures collectives comme les observatoires des sciences de I'univers, les zones-ateliers ou les maisons des sciences sociales et des humanités. Elles concernent aussi la mise en œuvre de politiques nationales en lien avec les priorités de notre ministère de tutelle, comme par exemple la science ouverte ou I'aide & la soumission de projets européens. 

CNRS Présidence-direction générale 3 rue Michel-Ange 75794 Paris Cedex 16
soutien minimal pour toute unité dont le CNRS assure la (co-)tutelle devra étre un des sujets abordés lors des concertations. Le CNRS, opérateur de l'Etat, doit avoir une politique scientifique affirmée, c’est indispensable, particulierement dans une période budgétaire contrainte. Cette politique est le fondement de nos relations partenariales, en France comme a l'étranger. La définition de nos priorités scientifiques et des modalités de leur mise en ceuvre est de la seule responsabilité du CNRS. Bien a vous,

Antoine Petit

Le PDG du CNRS ne semble pas abandonner son idée de « key labs », qu’il rebaptise « unités stratégiques » : « ces concertations doivent nous aider à affiner notre réflexion sur les unités stratégiques qui ont vocation à être les plus à même de répondre aux exigences internationales et à être des fers de lance du rayonnement du CNRS et de la recherche française ».

Article originellement publié le jeudi 30 janvier à 14h35 :

L’ambiance est à la baisse des crédits dans le milieu de la recherche française. Le 20 janvier dernier, la droite sénatoriale a voté une nouvelle coupe dans les crédits de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) de 630 millions d’euros voulue par le gouvernement. Le nouveau ministre de l’ESR et ancien président du CNES, Philippe Baptiste, a précisé que l’économie faisait « porter sur le CNRS une grande partie de cet effort, à hauteur de 100 millions d’euros, grâce à sa trésorerie », rapporte Public Sénat.

Les efforts budgétaires du CNRS concentrés sur 25 % des laboratoires

Parallèlement, Antoine Petit, le PDG du CNRS, s’est embarqué dans un bras de fer avec une bonne partie des employés du CNRS et des universités sur la répartition des financements dans les laboratoires du centre. En effet, il a annoncé en fin d’année 2024 sa décision de créer une nouvelle catégorie de laboratoires dans le centre : les « key labs ». La direction explique vouloir « faire porter un effort particulier sur un nombre plus restreint d’unités, celles qui peuvent légitimement prétendre à être qualifiées “de rang mondial” ». Et elle prévoit de concentrer les efforts de financements sur les 25 % de ses laboratoires qui obtiendraient ce label prévu pour être renouvelé (ou pas) tous les cinq ans.

Au départ très peu claire, lors de l’annonce de la création de ces « key labs », l’explication de ce nouveau label s’est faite au fur et à mesure des réactions négatives qu’elle a provoquées.

« Le CNRS se propose de mettre en valeur, parmi les laboratoires dont il assure la tutelle, les plus remarquables d’entre eux, ceux qui sont réellement “de rang mondial” », dans lesquels « naturellement, l’implication du CNRS serait plus forte, et plus pérenne », expliquait la direction de l’établissement dans son projet de contrat d’objectifs, de moyens et de performance pour la période 2024 - 2028.

Beaucoup de critères mais une pondération variable selon les instituts et domaines

Selon AEF Info, un texte daté de janvier 2025 encore qualifié de « document de travail » donnait un peu plus d’informations sur les critères qu’envisagerait la direction du centre pour décider quels laboratoires seraient considérés comme « clés ». « Qualité de l’impact des productions scientifiques, nombre d’ERC, participation aux PEPR, reconnaissance dans les classements, nombre de start-up créées, brevets et licences... », un certain nombre de critères sont évoqués sans toutefois être arrêtés.

Aucune pondération entre ces différents critères n’est d’ailleurs pour l’instant établie précisément. Selon ce document, ils seraient « pondérés en fonction de chaque institut [Le centre est divisé en 10 instituts], ou grand domaine disciplinaire, pour tenir compte de ses spécificités ».

10 000 personnels de recherche et les instances du CNRS vent debout

Cette annonce a hautement fait réagir dans les laboratoires du CNRS. Une motion de défiance envers les keylabs et la présidence du CNRS a été mise en ligne le 10 janvier dernier. Le texte demande l’arrêt du projet des key labs mais aussi la démission d’Antoine Petit et la réforme de la gouvernance du CNRS. Vingt jours après, elle est maintenant signée par plus de 10 000 personnels de recherche.

Les orientations de la direction, « notamment matérialisées par le projet des « Key Labs », constituent une remise en cause profonde de l’essence même de la recherche scientifique publique telle que le CNRS la défend depuis sa création », affirme ce texte.

Il pointe notamment le fait que ce projet « se dresse contre les principes fondamentaux de la liberté académique », « renforce des inégalités territoriales et disciplinaires en concentrant les financements et les ressources sur quelques laboratoires jugés « stratégiques », au détriment de l’écosystème scientifique global et en mettant ainsi à son ban la plus grande partie (75 %) de ses laboratoires et personnels » ou encore qu’il « fragilise le statut des chercheuses et chercheurs et des ITA [Ingénieurs, techniciens et personnels administratifs] en favorisant des modèles de financement précaires et ponctuels, au lieu d’un soutien durable et structurant ».

Une bonne partie des instances du CNRS est aussi vent debout contre ce projet. La Coordination des responsables des instances du CoNRS a, par exemple, voté une motion [PDF] dans laquelle elle affirme refuser « une politique qui consisterait, pour le CNRS, à laisser les trois quarts de ses laboratoires au bord du chemin ». Elle y explique que « cette proposition aboutirait à ce que les moyens humains (personnels ingénieurs, techniciens et chercheurs) soient concentrés sur un nombre réduit de laboratoires élus, au détriment des autres ». Et elle ajoute que « cela risquerait d’entraîner un tarissement des recrutements et une augmentation des mobilités vers des laboratoires que le label « CNRS key-labs » aurait rendus plus attractifs ».

Ce lundi 27 janvier, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le siège de l’institution de recherche à l’appel d’une intersyndicale allant de la CFDT à Solidaires en passant par la CGT, le SNCS-FSU ou encore le SNPTES-UNSA [PDF].

Les universités et leurs présidents demandent un moratoire

Cette annonce ne fait pas seulement réagir en interne. En effet, en France, les laboratoires sont souvent des Unités mixtes de recherche (UMR) placés sous la tutelle de différentes institutions de recherche. Les laboratoires du CNRS sont donc souvent aussi des laboratoires d’universités. Et la direction ne semble même pas avoir averti ses partenaires avant l’annonce de cette mesure. À Bordeaux comme à Aix-Marseille, les deux universités refusent de valider ou de cautionner la liste de ces key labs.

France Universités, le lobby des présidents d’Universités, a, dès le 20 décembre, annoncé « suspendre toute discussion » avec le CNRS au sujet des key labs et a ensuite maintenu sa demande de moratoire en appelant « le CNRS au dialogue ».

Mais comme le relève le chercheur Julien Gossa sur son blog, pour Antoine Petit, ces UMR seraient maintenant trop nombreuses et ne joueraient plus leur rôle de label de qualité : « Aujourd’hui, le CNRS assure la co-tutelle de plus de 860 UMR réparties sur l’ensemble du territoire national. […] Être associé au CNRS a longtemps été considéré comme un label de qualité. […] Le CNRS a ainsi dilué son action et réduit sa plus-value, comme en atteste le nombre de ses agents permanents dans les UMR ». Le chercheur commente : « présenter les UMR comme un simple label de qualité est très réducteur, il s’agit aussi, et peut-être avant tout, de moyens matériels, financiers et humains dont les laboratoires sans co-tutelle ne disposent pas ».

Une partie de la classe politique réagit

Cette nouvelle disposition a aussi fait réagir dans le milieu politique. Le Parti Communiste a estimé dans un communiqué [PDF] que c’est « un projet autoritaire qui menace l’avenir de la recherche publique ». De son côté, le député LFI Arnaud Saint-Martin (qui est aussi un chercheur travaillant sur le « newspace ») a qualifié la vision du PDG du CNRS de « mortifère et délétère » devant le siège du centre lors de la manifestation.

Pour l’ancienne ministre LREM du secteur, Sylvie Retailleau, relève News Tank, « que le CNRS définisse ses priorités, avec des conséquences sur les moyens, les postes : c’est normal et légitime. Cependant, l’attribution ou non de labels à des unités mixtes de recherche impactera l’attractivité, la visibilité et la reconnaissance des laboratoires, c’est pourquoi cela concerne l’ensemble des tutelles. Ce label, imposé sans concertation, soulève des questions ».

Une gestion guidée par le « darwinisme social »

Au Monde, Antoine Petit affirmait le 20 janvier dernier que « c’est infondé de dire que les CNRS Key Labs sont une réponse à la pénurie de moyens, dont je dis souvent qu’elle est préjudiciable au pays. Le dispositif doit renforcer la France sur une scène internationale où la compétition est féroce. Il n’y a aucune raison que cela crée une catastrophe. » Il ajoutait qu’ « il était normal d’élaborer en interne ce concept, ne serait-ce que pour assurer la cohérence entre disciplines. Maintenant, nous discutons avec nos partenaires et différentes instances ».

Avec ce concept de « key labs », le PDG reste cohérent avec sa volonté d’une politique de la recherche guidée par le « darwinisme social » (ou plutôt le spencérisme d’Herbert Spencer) qu’il appelait de ses vœux, lors de la mise en place, en 2019, de la Loi de programmation de la recherche et à laquelle les conseils scientifiques du CNRS s’opposaient déjà.

Une coupe budgétaire menace 2 000 postes de conseillers numériques

Inclusion budgetaire
Une coupe budgétaire menace 2 000 postes de conseillers numériques

Les acteurs de la médiation numérique se mobilisent pour tenter d’éviter la suppression de 2 000 emplois de conseillers numérique dans le cadre de la loi de Finances.

Le secteur des conseillers et conseillères numériques, qui accompagnent les Francais dans leurs démarches numériques, est inquiet. Dans le cadre des débats sur la loi de Finances, un amendement voté samedi dernier vient menacer plus de 2 000 de leurs emplois à travers le pays.

En ligne, des représentants du secteur appellent à la mobilisation alors que 15 % de la population, soit 8 millions de personnes, était en situation d’illectronisme en 2023, d’après l’Observatoire des inégalités.

Leur mobilisation ne date pas d’hier : en novembre, la Commission supérieure du numérique (CSNP) avait alerté sur la réduction des crédits dédiés à l’inclusion numérique de 62 millions d’euros à 27 millions d’euros pour 2025. Elle avait demandé leur rétablissement au niveau de 2024.

Autonomiser les Français face au numérique

Créés en 2021 par une circulaire (.pdf) relative à la mise en œuvre du volet « inclusion numérique » du plan France Relance, les conseillers numériques permettent de faire le lien entre les populations éloignées du numérique et l’administration.

Sur le terrain, leurs activités consistent aussi bien à aider dans les démarches administratives ou professionnelles qu’à accompagner vers « l’autonomie numérique », en formant qui le souhaite à la prise en main des outils informatiques, à la navigation en ligne, à la gestion des courriels ou encore aux bases de la culture numérique.

Les conseillers numériques s’adressent aussi bien aux particuliers qu’aux TPE/PME (.pdf), encore une fois pour de l’accompagnement administratif, mais aussi pour de la promotion des activités économiques en ligne ou pour aider les entrepreneurs à comprendre comment le numérique peut leur servir.

Les médiateurs numériques interviennent aussi dans les écoles, du primaire au lycée, pour « sensibiliser les jeunes aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques du numérique », comme en témoigne le responsable du réseau Cyber Base de la communauté de communes Lacq-Orthez auprès de l’association Intercommunalités de France. En 3 ans, la Mednum, la coopérative nationale des acteurs de la médiation numérique, indique que le secteur a accompagné 3 millions de personnes.

Outre le rétablissement des crédits, la CSNP a formulé fin novembre 22 recommandations pour l’inclusion numérique, parmi lesquelles la création d’un fonds national d’inclusion numérique mobilisant financements publiques, privés et européens, ou encore d’établir une « taxe numériseur-payeur » sur les entreprises du numérique et les acteurs marchands proposant des services en ligne.

En pleine polémique sur DeepSeek, Microsoft intègre la version R1 dans Azure

Logique marchande
En pleine polémique sur DeepSeek, Microsoft intègre la version R1 dans Azure

Microsoft vient d’annoncer que le modèle chinois DeepSeek R1 était désormais proposé sur sa plateforme Azure AI Foundry, qui rassemble pratiquement tous ses services dédiés à l’intelligence artificielle. Un ajout aussi logique qu’étrange, car Microsoft enquête parallèlement sur une possible utilisation détournée des API d’OpenAI.

« Faire feu de tout bois » est désormais le mantra du monde de l’IA. La situation ambivalente de Microsoft en donne une nouvelle illustration. En effet, alors que l’entreprise enquête sur l’utilisation potentiellement inappropriée des données d’OpenAI dans l’entrainement du modèle chinois DeepSeek, voilà que l’entreprise en ajoute la version R1 (R pour « raisonnement ») dans son Azure AI Foundry.

DeepSeek R1 entre en fanfare dans Azure

Dans un billet de blog, Microsoft dit tout son enthousiasme. L’entreprise note que le « raisonnement par l’IA devient rapidement plus accessible », amenant une vaste transformation dans la manière dont l’IA est exploitée, surtout par les développeurs et entreprises.

L’intégration dans Azure AI Foundry permet donc, selon la firme, de tester et d’itérer avec le nouveau modèle. L’entreprise met bien sûr en avant sa collection d’outils et rappelle sa promesse de « rassembler les meilleurs modèles d’IA en un seul endroit pour accélérer l’innovation et ouvrir de nouvelles possibilités aux entreprises du monde entier ».

Microsoft sait également que beaucoup de questions se posent autour du modèle chinois, notamment sa neutralité. Elle affirme donc que « DeepSeek R1 a été soumis à des évaluations rigoureuses de sécurité et de red teaming, y compris des évaluations automatisées du comportement du modèle et des examens de sécurité approfondis pour atténuer les risques ».

Jamais elle n’affirme en revanche que l’utilisation de DeepSeek peut se faire sans risque. La tournure de la phrase laisse penser qu’elle n’a rien trouvé de troublant, mais le résultat n’est pas clairement donné. La société ajoute que filtrage intégré du contenu est disponible par défaut et que des options de retrait sont présentes pour augmenter la flexibilité. Un système d’évaluation permet en outre aux clients de tester le modèle selon leurs propres critères.

Bientôt des versions « distillées » pour des exécutions locales

Dans un autre billet publié hier soir, Microsoft prévient également que des versions « distillées » de DeepSeek R1 seront bientôt proposées. Il s’agit de variantes réduites et optimisées pour une exécution locale. La compatibilité sera d’abord assurée pour les PC Copilot+ basés sur une puce Snapdragon X de Qualcomm, avant d’être portée vers les machines Core Ultra 200V d’Intel et d’autres puces.

DeepSeek-R1-Distill-Qwen-1.5B sera la première mouture proposée dans AI Toolkit. Comme son nom l’indique, elle disposera de 1,5 milliard de paramètres. Viendront ensuite les variantes 7B et 14B. Microsoft dit avoir tiré parti des enseignements lors du travail sur Phi Silica, présenté lors de sa dernière conférence Build. De nombreuses optimisations auraient ainsi été effectuées pour rendre ces modèles efficaces avec les NPU (Neural Process Unit), offrant un bon compris entre performances et consommation énergétique.

Les tests sur le premier modèle pourront commencer dans Visual Studio Code. Il sera proposé au format ONNX QDQ.

Entre intégration et accusations

L’intégration de DeepSeek R1 dans AI Foundry peut surprendre, car Microsoft est à l’origine des accusations d’OpenAI contre le modèle chinois. Ces accusations font état de « preuves » qu’OpenAI possèderait et qui démontreraient que DeepSeek s’est servi des modèles et/ou des API de la société américaine pour l’entrainement de son nouveau modèle star. David Sacks, nouveau grand manitou de l’IA et de la crypto de la Maison-Blanche, a également porté des accusations contre DeepSeek, évoquant un possible vol de propriété intellectuelle d’OpenAI.

Or, Reuters rapportait le 28 janvier que des chercheurs de Microsoft s’étaient penchés sur DeepSeek. Des personnes, qu’ils pensent être liées à DeepSeek, auraient « exfiltré une grande quantité de données en utilisant l’interface de programmation d’applications (API) d’OpenAI ». Selon Bloomberg, ces informations auraient ensuite été transmises à OpenAI, qui aurait alors porté ses accusations contre DeepSeek.

« Nous prenons des contre-mesures pour protéger notre propriété intellectuelle, y compris un processus minutieux de sélection des capacités d’avant-garde à inclure dans les modèles publiés, et nous pensons qu’il est essentiel que nous travaillions en étroite collaboration avec le gouvernement américain pour protéger au mieux les modèles les plus performants contre les efforts des adversaires et des concurrents visant à s’approprier la technologie américaine », a réagi OpenAI.

Microsoft, de son côté, est restée silencieuse. La disponibilité de DeepSeek R1 obéit à une logique marchande et une volonté de rester pleinement visible avec le dernier modèle du moment. Les caractéristiques techniques de DeepSeek sont en effet suffisantes pour créer une rupture dans les certitudes américaines, au point notamment d’entrainer de vastes répercussions sur l’action NVIDIA.

Donald Trump menace d’imposer des droits de douanes sur les importations de puces

Réaction en chaine logistique
Donald Trump menace d’imposer des droits de douanes sur les importations de puces

Donald Trump réfléchit à imposer des droits de douane sur les puces produites à l’étranger. Le président américain, qui débute tout juste son second mandat, multiplie les menaces en ce sens. Selon lui, de telles mesures inciteraient fortement les entreprises à produire sur le sol américain. Mais l’équation est loin d’être aussi simple.

Le début du deuxième mandat de Donald Trump est marqué par une longue série d’annonces qui se veulent toutes plus radicales et énergiques les unes que les autres. Dans l’ensemble, elles participent toutes d’une approche « America First » (vieux slogan repris par Trump pendant sa campagne), destinée à renforcer l’idée que les États-Unis passeront avant tout le reste. La sortie de l’OMS ou encore la coupure brutale des subventions aux programmes anti-sida dans les pays en développement vont dans ce sens.

Cette fois, Donald Trump s’en prend aux puces et médicaments produits à l’étranger. Le président en est persuadé : imposer des droits de douane devrait motiver les grandes entreprises américaines de la tech à fabriquer leurs produits sur le sol national. Mais après avoir tant vanté la puissance de ces mêmes sociétés, l’arrivée de ces taxes pourrait s’avérer largement contre-productive.

De quoi parle-t-on ?

Selon Reuters, le président américain a déclaré plusieurs fois qu’il prévoyait d’imposer des droits de douane sur les puces informatiques importées. Il n’a pas précisé sa pensée, mais cette seule mention a été suffisante pour faire frémir le secteur de la tech.

Les conséquences seraient immenses, 80 % de la production mondiale des puces informatiques étant réalisés à Taïwan. Sur l’île, on trouve notamment le plus gros producteur mondial, TSMC, qui réalise 70 % de son chiffre d’affaires avec les clients nord-américains. TSMC construit bien une usine en Arizona, pour un montant de 65 milliards de dollars, mais son activité ne remettra pas en cause l’immense part représentée par la production assurée à Taïwan. D’autant que les technologies les plus avancées resteront dans les usines asiatiques.

Des entreprises comme AMD, Intel ou encore NVIDIA paieraient donc des taxes sur les livraisons de puces dont elles ont cruellement besoin. Quand on sait notamment à quel point les produits NVIDIA sont demandés depuis l’explosion de l’intelligence artificielle, les taxes douanières entraineraient mathématiquement une hausse des prix de vente.

Plus généralement, l’impact s’élargirait à l’ensemble des produits américains contenant une puce venant d’un autre pays. Taïwan, la Corée du Sud et le Japon, trois alliés proches des États-Unis, se retrouveraient taxés sur les exportations de puces, entrainant probablement une détérioration des rapports diplomatiques. Les sociétés coréennes Samsung et SK Hynix produisent ainsi à elles seules 75 % des puces DRAM dans le monde. Avec le Japonais Kioxia, elles disposent de la même part de marché sur les puces NAND.

Les produits finis ne sont pas tout

Le président américain semble également oublier que les usines produisant ces puces ne représentent qu’une partie de la chaine. Si Taïwan a atteint la place qu’elle occupe aujourd’hui, c’est aussi pour la concentration des autres entreprises impliquées dans la logistique.

Ainsi, non seulement relancer une production américaine prendrait des années et réclamerait des investissements colossaux, mais il manquerait également l’ensemble des sous-traitants et partenaires faisant vivre l’écosystème. Un nouveau maillage devrait être mis en place, les entreprises concernées devant alors choisir entre livrer leurs composants ou s’installer à leur tour sur le sol américain. Il faudrait revoir l’ensemble de la chaine logistique.

Or, Donald Trump compte s’en prendre au faramineux CHIPS and Science Act. Lancée sous le gouvernement Biden, cette loi vient injecter des centaines de milliards de dollars pour relancer la production locale de puces, tout en s’assurant de conforter l’avance américaine dans le domaine technologique.

Dans un discours donné à la House GOP Issues Conference, le président américain s’est montré clair : « Ils vont construire leur usine avec leur propre argent. Nous n’avons pas à leur donner de l’argent ». Il a ajouté : « Et nous ne voulons pas leur donner des milliards de dollars comme l’a fait Biden avec ce programme ridicule. Ils ont déjà des milliards de dollars. Ils n’ont rien d’autre que de l’argent, Joe. Ils n’ont pas besoin d’argent. Ils avaient besoin d’une incitation. Et cette incitation, c’est qu’ils ne voudront pas payer un impôt de 25, 50 ou même 100 % ».

Selon Bloomberg, Trump envisagerait une taxe « bien plus grande » que 2,5 %.

Disney+ double Netflix dans la chronologie des médias, au grand dam de Canal+

Tweedledum et Tweedledee
Disney+ double Netflix dans la chronologie des médias, au grand dam de Canal+

Après avoir coupé les ponts avec Canal+, récupéré les droits de la cérémonie des Oscars et bradé son abonnement, la plateforme de streaming Disney+ réduit sa fenêtre de diffusion à neuf mois seulement. Dans la chronologie des médias, elle prend donc le pas sur Netflix et se rapproche beaucoup de Canal+.

Disney+ vient d’annoncer la signature d’un accord sur le financement et de la diffusion de la création cinématographique en France. Dans les grandes lignes, il s’agit d’échanger de l’argent contre une fenêtre de diffusion plus rapide.

Chronologie des médias : Disney+ passe de 17 à 9 mois

Les organisations du cinéma français (BLIC, BLOC et ARP) et Disney+ ont, en effet, conclu un accord qui « permettra aux abonnés Disney+ de visionner ces films neuf mois après leur sortie en salles, contre 17 mois actuellement ». De son côté, « Disney+ s’engage à investir 25 % de son chiffre d’affaires net annuel [au lieu de 20 % actuellement, ndlr] généré en France pour financer des œuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes et françaises ».

La plateforme « s’engage sur un investissement sur trois ans, en achat et en préachat, dans la création cinématographique, et à financer un minimum de 70 films sur cette période en assurant une diversité de genres, et de budgets ». Les montants ne sont toutefois pas précisés.

Cinéma et audiovisuel se partagent le gâteau

Notre confrère Romain Colas de la Correspondance de la Presse partage sur X le communiqué des organisations de l’audiovisuel (AnimFrance, SATEV, SEDPA, SPI et USPA). Elles expliquent qu’un « partage à quasi-égalité de ce taux de 25 % a été acté pendant la période de transition des trois années qui s’ouvrent ». Ensuite, dans le cadre du renouvellement de ces accords, l’Arcom « fournira aux parties les éléments nécessaires à la vérification de l’équilibre trouvé entre cinéma et audiovisuel ».

L’AFP donne le détail de la répartition entre les organisations du cinéma et celles de l’audiovisuel : « Ces 25 % seront répartis à parts égales (12,5 %) la première année entre le cinéma et l’audiovisuel. La dernière année, 14 % iront au cinéma, 11 % à l’audiovisuel. Avant ces deux accords, Disney+ consacrait 4 % de son chiffre d’affaires au cinéma, et 16 % à l’audiovisuel ».

Deadpool & Wolverine disponible dès le 25 avril

Disney+ se rapproche ainsi de la fenêtre de Canal+ qui est à six mois après la sortie dans les salles de cinéma. Netflix est en troisième position à 15 mois en échange de 4 % de son chiffre d’affaires annuel net réalisé en France. Enfin, Prime Video, Paramount+ et Max sont à 17 mois d’attente avant de proposer les films sortis au cinéma sur leur plateforme respective. Le délai le plus court est toujours accordé aux supports physiques et à la VoD, quatre mois après la sortie dans les salles.

Disney+ ne se fait pas prier pour annoncer des nouveautés sur sa plateforme : dès le 25 avril, Deadpool & Wolverine sera ainsi disponible. Le film est sorti le 24 juillet dans les salles. Sans cet accord, Disney+ aurait dû attendre huit mois de plus, ce qui aurait amené à fin 2025.

Disney+ et Canal+ : la guerre est ouverte

Disney+ a pour rappel quitté les bouquets de Canal fin 2024. Depuis début 2025, la plateforme tente de séduire de nouveaux clients en bradant son abonnement à 1,99 euro par mois, pendant un an. L’offre promotionnelle a d’ores et déjà été prolongée jusqu’au 3 février.

Disney+ a également raflé les droits exclusifs de diffusion de la cérémonie des Oscars en France, alors que c’était la chasse gardée de Canal+ jusqu’à présent. « Nous serons en direct du tapis rouge au Dolby Theater à Los Angeles le 2 mars prochain pour cette 97e cérémonie », expliquait mi-décembre Julia Tenret (directrice acquisitions et programmation de Disney+).

Maxime Saada (Canal+) fait part de son mécontentement

Hasard ou pas du calendrier, ce mercredi 29 janvier 2025, Maxime Saada (président du directoire du Groupe Canal+) était devant la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat.

Comme le rapporte Public Sénat, il avait bien déblayé le terrain juste avant l’officialisation de l’accord : « Si Disney est à neuf mois pour 35 millions d’euros, pour Canal +, il y a un sujet sur les 220 millions d’euros pour six mois », Maxime Saada laissait donc « planer la menace d’une forte diminution des investissements de son groupe », expliquent nos confrères.

Selon BoxOffice, « Canal+ dépasse ses obligations, aujourd’hui fixées à une centaine de millions d’euros d’investissement dans le cinéma » et ne verrait pas d’un bon œil que Disney+ se rapproche autant de sa fenêtre de diffusion avec trois mois d’écart seulement entre les deux.

Et, puisque « l’aide » est un pourcentage du chiffre d’affaires, Canal+ pourrait séparer ses activités sportives et cinématographiques : « l’obligation est divisée par deux, donc les 100 millions deviennent mécaniquement 50 millions […] On me dit « c’est une menace, tu ne le feras jamais », mais en fait c’est à l’étude ! », affirme Maxime Saada.

Il terminait avec une question pour les organisations du cinéma : « est-ce qu’elles préfèrent un modèle dans lequel Canal + contribue largement, quitte à dépendre de lui, ou est-ce qu’elles veulent se libérer de cette dépendance, en prenant le risque de perdre 150 ou 200 millions d’investissements du groupe Canal ? ».

☕️ Comptes suspendus : Meta paye 25 millions de dollars de dédommagement à Donald Trump


Comptes suspendus : Meta paye 25 millions de dollars de dédommagement à Donald Trump

Meta a accepté de payer 25 millions de dollars à Donald Trump dans le cadre d’une plainte déposée par celui-ci en 2021, à la suite de la suspension de ses comptes après les insurrections du Capitole, à Washington.

D’après les informations du Wall Street Journal et de The Verge, il s’agit de l’un des points négociés en décembre, lorsque Mark Zuckerberg s’est rendu dans la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago.

Le succès du président tout juste ré-entré en fonction n’était pas assuré, dans la mesure où sa plainte contre Twitter (devenu X) a été rejetée par un juge, et que celle déposée contre Google a été classée.

L’accord conclu entre Donald Trump et Mark Zuckerberg semble plutôt témoigner de l’influence acquise par le premier sur les grands groupes états-uniens, quelques semaines à peine après que Meta a profondément modifié ses règles de modération.

☕️ Freedesktop.org (X.org, Wayland…) se cherche en urgence un nouvel hébergement



Si vous ne connaissez pas FreeDesktop.org, cet organisme a pourtant une grande influence sur le monde du libre. Les projets créés et gérés sous son égide sont nombreux et importants. Les deux plus connus sont X.org et Wayland. Parmi les autres projets majeurs, citons PipeWire pour le son, le bus de messagerie système D-Bus, ou encore Nouveau, un pilote libre pour les GPU NVIDIA.

Depuis environ cinq ans, l’organisme est hébergé gracieusement par Equinix. Un hébergement important, car avec l’ensemble des projets, le GitLab de FreeDesktop.org consomme 50 To de bande passante par mois environ.

Or, en ouvrant ce GitLab, on peut voir un message urgent :

« Equinix met fin à ses opérations avec nous le 30 avril 2025. Ils nous ont gracieusement soutenus pendant près de 5 ans, mais toutes les bonnes choses ont une fin.

Au vu du délai, il sera difficile de faire une transition en douceur du cluster vers un autre endroit (TBD). S’il vous plaît attendez-vous dans les prochains mois à quelques hoquets dans le service et probablement au moins une semaine complète de temps d’arrêt pour transférer gitlab à un endroit différent. »

Les administrateurs ajoutent que « toute aide sera appréciée ». Et pour cause : ils n’ont que trois mois pour trouver une solution, comme trouver un nouveau mécène. Comme signalé par Phoronix cependant, Benjamin Tissoires, principal administrateur, a évoqué l’idée de payer directement pour un hébergement, puis de couvrir les coûts via des parrainages.

Tissoires a ouvert un ticket hier soir pour suivre l’avancement de l’opération et faire le bilan des besoins. « Par ailleurs, nous vous demandons de veiller à ce que la discussion reste technique et ne soit pas alimentée par la haine. Equinix ne nous doit rien, et le fait qu’ils nous aient sponsorisés aussi longtemps montre à quel point ils sont dévoués à l’open source », a-t-il ajouté.

Cracked.io, Nulled.to… le FBI saisit plusieurs sites de pirates informatiques [Màj]

Fissures chez les crackers
Cracked.io, Nulled.to… le FBI saisit plusieurs sites de pirates informatiques [Màj]

Plusieurs sites réputés pour héberger des outils et des communautés centrés sur le piratage informatique pointent désormais vers les DNS du FBI. Leurs serveurs ont fait l’objet d’une saisie dans la nuit, orchestrée par le FBI avec le concours de nombreuses autres autorités internationales. Nom de code de ce coup de filet : « Opération Talent ».

Mise à jour, jeudi 30 janvier, 15h10 : Europol a confirmé jeudi vers 15 heures l’organisation de l’opération Talent, et livré quelques données chiffrées relatives aux deux principales cibles de ce coup de filet, les forums Cracked.io et Nulled.to.

« Ces sites fonctionnaient comme des guichets uniques, utilisés non seulement pour des discussions sur la cybercriminalité, mais aussi comme des places de marché pour des biens illégaux et de la cybercriminalité en tant que service, telle que des données volées, des logiciels malveillants ou des outils de piratage », affirme l’agence européenne. L’agence indique par ailleurs que les deux forums totalisaient 10 millions de membres, et que l’économie associée aurait permis aux administrateurs de générer un chiffre d’affaires de l’ordre d’un million d’euros.

Europol confirme également la saisie de Sellix.io et StarkRDP, au motif que ces deux services étaient promus sur les forums cités précédemment, mais aussi administrés par les mêmes personnes.

Toujours d’après Europol, l’opération s’est déroulée entre les 28 et 30 janvier. Elle a conduit à l’arrestation de deux suspects (dont la nationalité n’a pas encore été précisée), à sept perquisitions, ainsi qu’à la saisie de 17 serveurs et environ 300 000 euros de cash et de cryptomonnaies.

En France, l’opération a notamment bénéficié du concours de l’Office Anti-cybercriminalité.

Publication initiale, jeudi 30 janvier, 9h04 :

« Ce site, ainsi que les informations relatives aux clients et aux victimes de ce site, ont été saisis par une coalition internationale de forces de l’ordre », affiche désormais une bannière inscrite en page d’accueil de plusieurs adresses réputées dans la communauté des pirates informatiques telles que Cracked.io, Nulled.to, Starkrdp.io, Mysellix.io, et Sellix.io.

Quelques heures avant cette bannière, les signes avant-coureurs d’une opération de grande ampleur avaient été détectés sur les réseaux sociaux : la zone DNS des noms de domaine concernés avait été en effet modifiée pour pointer vers deux adresses à l’intitulé explicite : ns1.fbi.seized.gov et ns2.fbi.seized.gov, ce qui se vérifie aisément jeudi matin. D’après nos constatations, une partie des ressources normalement situées derrière ces noms de domaine étaient encore accessibles jeudi matin.

Mercredi, les administrateurs de Cracked.io ont commencé par signaler un incident technique par l’intermédiaire de leur compte Telegram, évoquant la possibilité d’une reprise de service sous 24 heures. Quelques heures plus tard, leur compte a confirmé la saisie. « Maintenant que tout le monde y voit plus clair sur la situation, Cracked.io a été saisi dans le cadre de l’opération talent sans que les raisons spécifiques ne soient communiquées. Nous attendons toujours les documents juridiques officiels du data center et du gestionnaire de domaine. Nous vous tiendrons informés de ces détails quand nous les aurons, écrit le compte, avant de commenter : triste journée en effet pour notre communauté. »

Cracked.io et Nulled.to se présentent comme deux forums abritant des communautés qui mêlent aussi bien de véritables pirates informatiques que des script kiddies en recherche de sensation. Il y circule de façon plus ou moins discrète des logiciels, outils et techniques d’attaque informatique. Sellix et Mysellix proposent quant à eux la création simplifiée de boutiques en ligne dédiées à des produits illégaux, qu’il s’agisse de drogue ou de données personnelles issues de piratage.

La bannière affichée par le FBI évoque une large coalition internationale : il y figure huit drapeaux, dont celui de la France, et le logo de nombreuses forces de l’ordre, dont Europol. À ce stade, les autorités concernées n’ont pas encore communiqué.

Pebble : le code source publié, la montre connectée a encore droit à une autre vie

Le Nabaztag risque de faire une crise de jalousie
Pebble : le code source publié, la montre connectée a encore droit à une autre vie

Cet article est à la fois l’occasion d’une séquence nostalgie et d’un gros coup de vieux. Alors qu’on ne pensait pas reparler de Pebble après sa fermeture il y a huit ans, la montre connectée revient en force avec plusieurs annonces : Google libère le code source de PebbleOS, le projet communautaire Rebble trouve un second souffle et le fondateur de la société va relancer une montre dans l’esprit Pebble.

Pour commencer, un petit tour de DeLorean pour les plus jeunes et ceux à qui Pebble n’évoque rien du tout. Il y a près de sept ans, nous vous racontions la folle histoire de la naissance, de la vie et de la mort de ces montres connectées. Nous n’allons pas tout réécrire, mais nous concentrer sur les grandes lignes.

Les trois campagnes Pebble sont encore dans le « hall of fame » Kickstarter

La montre Pebble s’est lancée en 2012 (il y a 13 ans donc) sur Kickstarter. L’une des premières montres connectées à arriver sur le marché, proposant une grande autonomie et de la personnalisation, elle pulvérise les compteurs avec 10 millions de dollars récoltés pour 100 000 dollars demandés seulement, soit 100x moins. En quelques années, trois campagnes de financement ont été lancées sur la plateforme collaborative américaine. Toutes les trois ont été de francs succès, avec 43 millions de dollars récupérés au total.

Encore aujourd’hui, la campagne de financement de la Pebble Time (deuxième série de montres, avec un écran e-paper couleur) est la seconde campagne la plus lucrative sur Kickstarter. On retrouve les deux autres campagnes Pebble aux sixième et douzième places.

Clap de fin en 2016, les serveurs Pebble survivent jusqu’en 2018

Ce succès n’a pas empêché l’entreprise de rencontrer de grosses difficultés financières dès 2015 et de procéder à des licenciements massifs en 2016. En décembre de cette même année, c’était la fin pour Pebble, rachetée par Fitbit.

Cette dernière n’assure pas de support et laisse tomber la partie matérielle, mais décide de laisser les serveurs actifs pendant un an et demi, jusqu’en juin 2018. Un projet communautaire se lance alors pour donner une seconde vie aux montres : Rebble.

En 2025, Google libère le code de PebbleOS

Si on reparle aujourd’hui de Pebble, ce n’est pas uniquement pour se remémorer le bon vieux temps. Google, qui a racheté Fitbit en 2021 et a donc récupéré ce qu’il restait de Pebble, vient d’annoncer que « le code source des montres intelligentes Pebble est désormais disponible en téléchargement ». Dans son billet de blog, Google précise que c’est sa manière « d’aider et de soutenir les bénévoles », avec un lien vers le projet Rebble dont nous parlions juste avant.

« La majeure partie du code source du système d’exploitation Pebble » est en ligne, précise Google, mais « une partie du code propriétaire a été supprimée », notamment celui concernant le chipset et le Bluetooth. « Bien que le support matériel et logiciel de Pebble ait été arrêté il y a huit ans, Pebble a toujours des milliers de fans », affirme Google. L’un des premiers fans n’est pas à chercher bien loin : Eric Migicovsky.

Eric Migicovsky veut ressusciter les montres Pebble

Si ce nom ne vous dit rien, il s’agit du fondateur et ex-CEO de Pebble, qui est ensuite passé chez Y Combinator. Plus récemment, il était CEO de Beeper, une application qui permettait d’utiliser iMessage sur Android. Elle a été racheté par Automattic (WordPress). Eric Migicovsky a, lui aussi, publié un billet de blog intitulé « Pourquoi nous ressuscitons Pebble ».

Il explique que le développement de PebbleOS avait nécessité « des dizaines d’ingénieurs » et que « reproduire cela pour du nouveau matériel prendrait beaucoup de temps ». Il a donc décidé d’aller directement à la source et de toquer à la porte de Google :

« J’ai demandé à des amis de Google s’ils pouvaient ouvrir PebbleOS. Ils ont dit oui ! Durant l’année dernière, une équipe au sein de Google (y compris d’incroyables ex-Pebblers devenus Googlers) a travaillé sur ce sujet. Et aujourd’hui, le code source de PebbleOS est disponible ».

Il en profite pour remercier Rebble au passage, un projet qu’il avait déjà soutenu en 2018 avant la fermeture des serveurs.

Quelque chose de « simple », sans reproduire les erreurs du passé

Dans son billet de blog, il annonce aussi qu’avec « une petite équipe » il va « replonger dans le monde du hardware pour ramener Pebble » à la vie. La promesse est de garder « les choses simples ». Il assure avoir tiré des leçons du passé : « Je n’envisage pas de lever des fonds auprès d’investisseurs ou d’embaucher une grande équipe. L’accent est mis sur la durabilité ».

Dans sa petite FAQ, Eric Migicovsky s’amuse de sa situation. À la question « n’êtes-vous pas le gars qui a foiré la dernière fois ? », il répond : « Oui, le seul et unique. Je pense que j’ai appris de précieuses leçons ».

Il s’adresse aux nostalgiques des montres – après tout, ils ont dépensé des dizaines de millions de dollars sur Kickstarter, cela fait une belle base de clients potentiels : « La nouvelle montre que nous construisons aura essentiellement les mêmes caractéristiques et fonctionnalités que Pebble, avec quelques nouveautés amusantes [… ] Elle fonctionnera avec le système d’exploitation open source PebbleOS et sera compatible avec toutes les applications et cadrans Pebble ».

Parmi les fonctionnalités de base, on devrait retrouver un écran e-paper (toujours allumé), une longue autonomie de plusieurs jours, une expérience utilisateur simple, des boutons physiques et la possibilité de personnaliser la montre, le billet de blog parle même de « hackable ». Un site dédié RePebble a été mis en ligne (à ne pas confondre avec Rebble…).

« C’est énorme pour Rebble »

Rebble aussi a publié un billet de blog, suite à l’annonce de Google de publier le code source. Pour faire simple, la nouvelle est excellente : « C’est énorme pour Rebble ». En effet, l’équipe travaillait auparavant sur son propre firmware de remplacement : RebbleOS. « Comme vous pouvez le voir par l’historique des commits, les progrès étaient lents ». La libération du code de PebbleOS rebat les cartes.

Rebble en profite pour annoncer un changement structurel et devient une organisation à but non lucratif. Pour les détails, on repassera, mais un site dédié à la Foundation Rebble a été mis en ligne (spoiler : il est vide). La suite au prochain épisode.

☕️ MGM Resorts : 45 millions de dollars pour des fuites de données sur 37 millions de clients



La chaine d’hôtels et de casinos a conclu un accord pour payer 45 millions de dollars afin de régler une vingtaine de recours collectifs, rapportent TechCrunch et The Verge. Un tribunal a donné une approbation préliminaire et une dernière audience est prévue le 18 juin.

L’entreprise s’était fait pirater des données personnelles de ses clients deux fois : en 2019 et 2023. La première cyberattaque avait permis aux pirates de récupérer des noms, adresses, numéros de téléphone et d’autres informations personnelles des clients. La seconde était une attaque par ransomware avec exfiltration des données. Cette fois-ci, des numéros de sécurité sociale et de passeports avaient aussi fuité. Selon nos confrères, cette attaque aurait déjà coûté 100 millions de dollars à MGM Resorts.

« Les avocats des membres du recours collectif ont déclaré que les deux violations de données concernaient plus de 37 millions de clients de MGM Resorts », un chiffre que la société s’était toujours refusée à donner, et qu’elle n’a pas confirmé aujourd’hui.

« Environ 30 % du fonds de règlement de 45 millions de dollars ira aux honoraires d’avocat, les victimes du recours collectif recevant jusqu’à 75 dollars chacune en fonction du type d’informations volées lors des attaques », affirme enfin TechCrunch.

« MGM Resorts fait toujours l’objet d’une enquête de la Federal Trade Commission sur la façon dont elle a géré l’attaque par ransomware de 2023, malgré ses tentatives de bloquer l’enquête », rappelle The Verge.

☕️ La compilation Doom + Doom II prend désormais en charge les mods multijoueurs



Doom + Doom II est une compilation proposée par Bethesda sur presque toutes les plateformes. Sur PC, on la trouve sur Steam en promotion pour encore 24 heures environ, à 3,99 euros au lieu de 9,99 euros.

Alors que la série s’apprête à accueillir un nouveau venu le 15 mai, The Dark Ages, la vieille compilation vient de recevoir une grosse mise à jour. Elle supportait déjà les mods et le multijoueur, mais pas les deux en même temps. La nouvelle version corrige le tir.

Comme le précise Bethesda dans son annonce, il faut s’assurer cependant de certains critères. Les hôtes devront ainsi activer le ou les mods avant d’entrer le menu Multijoueur. Les joueurs devront s’être inscrits aux mêmes mods avant de rejoindre un match. Par ailleurs, Bethesda recommande d’utiliser des codes pour les salles d’attente des matchs modifiés. Enfin, seuls les mods créés avec Vanilla DOOM, DeHackEd, MBF21 ou BOOM sont compatibles.

La mise à jour Update 2 contient également des correctifs de bugs et des modifications d’équilibrage, notamment pour The Hades.

Apple se relance dans le financement à 0 % avec Cetelem

Argent trop cher
Apple se relance dans le financement à 0 % avec Cetelem

Deux ans après une expérience non concluante avec Alma, Apple retente en France la mise en place de solutions de financement pour favoriser les ventes de ses produits, en boutique comme en ligne. Cette fois, la marque s’associe à Cetelem, l’enseigne crédit conso du groupe BNP Paribas.

Le paiement fractionné fait son grand retour chez Apple. La marque officialise aujourd’hui un nouveau partenariat avec le groupe BNP Paribas, qui se traduit par la mise en place de nouvelles offres de financements, dont le fameux « taux à 0 % », qui permet d’échelonner le paiement d’un achat sans supporter les coûts traditionnellement associés à un crédit. Ces solutions sont distribuées aussi bien en boutique physique que sur les versions numériques (Web ou application) de l’Apple Store.

Des taux d’intérêts qui varient selon le produit et le délai de remboursement

« Les mensualités permettent aux clients de répartir les coûts d’achat des produits Apple de manière simple et flexible, sur l’iPhone, le Mac, l’iPad, l’Apple Watch, l’Apple Vision Pro et certains accessoires », résume BNP Paribas Personal Finance, qui opère le service sous sa marque Cetelem.

Le 0 % n’est cependant proposé que dans un certain nombre de cas. Cetelem et Apple modulent en effet le taux proposé en fonction des produits sélectionnés et de la durée de remboursement envisagée.

Pour l’achat d’un iPhone, le 0 % est par exemple proposé sur 12 ou 24 mois, mais pour un MacBook Air ou un Mac Mini, le taux à 0 % n’est proposé que sur un remboursement en 18 mois, contre 20 mois pour un iPad Pro. Pour les accessoires enfin, le 0 % est limité à 4 mois. Au-delà, le crédit est associé à un taux débiteur de 8,16 %.

Une page dédiée liste les « offres en cours », ce qui signifie que les taux et les durées associées sont susceptibles de varier. D’après les Echos, le 0 % sur 24 mois proposé pour l’achat d’un iPhone constitue justement une offre promotionnelle de lancement, valable uniquement pendant trois mois.

La reprise d’un ancien appareil ou la souscription d’un contrat AppleCare+ (assurance optionnelle) modifient également les conditions du crédit proposées. « Si vous souscrivez un contrat AppleCare+ pour votre nouvel appareil, un financement au taux débiteur de 0 % vous sera accordé. La durée dépend de l’option de financement que vous avez sélectionnée pour votre appareil », précise ainsi Apple. Cette solution de crédit n’est en revanche pas proposée pour les achats effectués sur les sites Apple Store Éducation et Entreprises.

Un rapide test sur un panier contenant un iPhone, deux coques et une paire d’AirPods montre que le téléphone est associé à un crédit à 0% sur 24 mois, tandis que les écouteurs bénéficient de ce taux réduit pour seulement 4 mois. Les coques ne sont quant à elles pas couvertes par le financement.

« Nous sommes guidés par l’exigence de qualité et l’excellence du service clients, et nos équipes ont à cœur de répondre aux clients Apple en France », déclare Franck Vignard Rosez, directeur général de BNP Paribas Personal Finance France, dans un communiqué (PDF). La formule est générique, mais elle n’est pas totalement anodine lorsque la société de crédit évoque Apple.

Apple et le crédit, des amours contrariées

En 2022, la marque à la pomme avait en effet mené une première expérience autour du paiement fractionné et du crédit à la consommation avec la startup française Alma. Lancée en juillet, elle avait été interrompue trois mois plus tard, sans aucun commentaire des deux parties, mais les témoignages d’internautes, laissés notamment sur les forums d’Apple, laissaient entendre que le parcours utilisateur à la souscription posait quelques problèmes.

En France, Apple est toujours passée par des sociétés tierces pour ses solutions de financement. Aux États-Unis en revanche, la société a tenté pendant quelque temps d’opérer elle-même son propre service, sous l’appellation Apple Pay Later. Annoncée en mai 2023, cette fonctionnalité a pris fin en octobre 2024.

☕️ Test-Achats porte plainte contre DeepSeek



L’organisation de consommateurs belge Test-Achats annonce porter plainte contre DeepSeek auprès de l’Autorité de Protection des Données (APD) belge pour non-respect du RGPD. « Testachats alerte sur son non-respect des normes européennes de protection des données, mettant en lumière plusieurs failles majeures », explique l’organisation. Celle-ci l’accuse de transférer les adresses e-mail, interactions et prompts des utilisateurs belges vers la Chine sans garanties suffisantes.

Elle estime aussi que la politique de confidentialité de l’entreprise chinoise est en violation des réglementations européennes, « avec un manque d’informations claires sur la conservation et le traitement des données ».

Elle ajoute qu’il y aurait un flou sur l’exploitation des données à des fins de profilage ou de décisions automatisées. Enfin, elle estime que DeepSeek n’amène « aucune garantie pour la protection des mineurs » en ne mentionnant aucune vérification d’âge ni de règles spécifiques concernant leurs données.

L’organisation demande une restriction temporaire du chatbot. Elle affirme que son homologue italien, Altroconsumo, a également saisi son autorité compétente. Celle-ci, la Garante per la protezione dei dati personali, s’est déjà auto-saisie du dossier de DeepSeek.

Remarquons que le site de Test-Achats utilise un « dark pattern » dans son bandeau de cookies en faisant ressortir fortement le bouton « tout accepter » et en n’offrant aucun moyen de tout refuser, technique contraire au règlement européen (le bandeau n’apparait pas en navigation privée).

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