La bataille des sites pornos s'intensifie, et s'étend à l'Union européenne
Le gouvernement français a gagné une grande bataille en forçant PornHub et YouPorn à fuir par avance, préférant fermer l’accès à leurs sites en France plutôt que de prendre le risque d’une bataille judiciaire et technique quasi perdue d’avance. Mais Xhamster fait de la résistance...

En effet, les solutions existantes n’étant pas parfaites, les utiliser fait courir le risque de rebuter les clients, peu enclins à laisser traîner leurs données personnelles voire bancaires sur des sites proposant des images frivoles. De l’autre côté, laisser le simple encart « J’affirme avoir 18 ans ou plus » assure de s’attirer les foudres de l’État, et les amendes qui vont avec.

Trois gros sites pornos vont s’auto-censurer en France dès demain
Si Aylo, propriétaire de YouPorn et PornHub, a donc décidé de baisser les armes (et le rideau avec), ce n’est pas le cas de Hammy, maison mère chypriote de Xhamster, qui a obtenu du tribunal administratif de Paris une suspension de l’arrêté obligeant les sites pornographiques hébergés dans l’Union européenne à vérifier l’âge des visiteurs.
Je reste pleinement déterminée à faire appliquer l’obligation de vérification d’âge sur tous les sites pornographiques.
— Clara Chappaz (@ClaraChappaz) June 18, 2025
Le gouvernement se pourvoit en cassation. Ce combat est ma priorité.https://t.co/LJjFD2YZMN
À peine trois jours plus tard, comme le rapporte Clubic, le gouvernement contre-attaque : Clara Chappaz, ministre déléguée au Numérique, annonce ainsi que l’État se pourvoit en cassation, afin de contester la décision de suspension prise par le tribunal administratif.
Le Conseil d’État ayant déjà donné raison au gouvernement concernant les sites hébergés en France et hors UE, ce n’est sûrement qu’une question de temps avant que la même décision soit confirmée pour les sites hébergés en Union européenne. Le remue-ménage français a d’ailleurs réveillé les autorités européennes, la Commission européenne ayant ouvert une enquête contre quatre sites aux vidéos d’aubergines (et autres légumes) pour absence de mesures efficaces de vérification de l’âge.
Voilà qui satisfera la ministre déléguée, mais possiblement aussi les sites concernés : si la France veut forcer les sites de galipettes filmées à vérifier l’âge des visiteurs sans pour autant donner de méthode officielle, la Commission européenne a annoncé développer une application de vérification de l’âge en « marque blanche », qui devrait permettre de contrôler les visiteurs sans pour autant compromettre leur vie privée. Cette initiative se joint à celle plus globale sur le « portefeuille numérique » que l’UE souhaite mettre en place d’ici fin 2026.
Pour finir, si les plus petits sites se sentent à l’abri pour le moment, seuls les gros poissons étant visés par le gouvernement, il se pourrait bien que ça change rapidement : les différents gouvernements européens préparent une action coordonnée contre ceux-ci, visant l’application uniforme des règles de vérification de l’âge sur l’ensemble du territoire européen.