Samedi sĂ©curitĂ© : des malware chez le DOGE aux Ătats-Unis
On le sait, les startups amĂ©ricaines adorent tout casser pour mieux reconstruire. Câest leur truc : pĂ©ter le jouet pour voir comment il marche, puis le remplacer par un drone autonome. Elon Musk, en bon gourou de cette religion technologique, lâa dĂ©montrĂ© avec SpaceX. Pendant quâen Europe on sâĂ©chinait Ă accoucher dâune Ariane 6 (une version 5B sous stĂ©roĂŻdes) lui, il faisait exploser joyeusement des fusĂ©es sur son pas de tir, tout en posant les bases de la rĂ©utilisation des lanceurs. Le patron dâArianespace, hilare, le traitait de doux illuminĂ©. On rigolait bien. JusquâĂ ce que Musk fasse atterrir ses fusĂ©es sur une barge en mer. LĂ , bizarrement, câĂ©tait moins drĂŽle.
Aujourdâhui, Elon applique la mĂȘme recette, mais dans un domaine lĂ©gĂšrement plus inflammable que les ergols cryogĂ©niques : les donnĂ©es personnelles des citoyens amĂ©ricains. Sauf quâici, quand ça explose, ça ne dĂ©truit pas du mĂ©tal, mais la vie privĂ©e de centaines de millions de personnes.
DerniĂšre lubie de lâami Elon : le DOGE (Department of Government Efficiency), une nouvelle crĂ©ature bureaucratique nĂ©e sous la houlette du PrĂ©sident Trump. Objectif officiel : rationaliser les dĂ©penses de lâĂtat fĂ©dĂ©ral et faire le mĂ©nage dans lâusine Ă gaz des agences amĂ©ricaines. Objectif officieux : tout casser, tout aspirer, et surtout tout "optimiser", Ă commencer par les garde-fous.
Le DOGE, câest un peu le punk Ă chien de la cybersĂ©curitĂ© fĂ©dĂ©rale. Il entre dans les systĂšmes sensibles du gouvernement comme dans un moulin, sans badge, sans prĂ©servatif et sans passer par les procĂ©dures Ă©tablies. Les experts en sĂ©curitĂ© qui ont passĂ© vingt ans Ă bĂątir des normes strictes ? BalayĂ©s comme de vulgaires technocrates Ă lâheure de lâapĂ©ro.
Et quand on dit "systÚmes sensible", on parle de bases de données contenant les informations les plus intimes de chaque Américain : santé, impÎts, casier judiciaire, choix de vidéo xHamster.
Rien nâest hors de portĂ©e pour le DOGE, sauf peut-ĂȘtre un procĂšs du DoJ qui est lui aussi pilotĂ© par Trump. Tout est sous contrĂŽle, donc. LittĂ©ralement.
Et le bouquet final : on apprend quâun ingĂ©nieur du DOGE a manipulĂ© ces donnĂ©es ultra-sensibles depuis un ordinateur personnel⊠vĂ©rolĂ© jusquâĂ lâos. Un PC qui a chopĂ© des malwares Ă rĂ©pĂ©tition comme un ado sur un site douteux Ă 2h du matin. On ignore sâil est encore infectĂ© aujourdâhui, mais une chose est sĂ»re : il a eu la chtouille numĂ©rique. Et plusieurs fois.
La suite ? On vous la jouera sans doute comme toujours : "Il sâagissait dâun incident isolĂ©, toutes les mesures ont Ă©tĂ© prises, nous remercions cet ingĂ©nieur pour son dĂ©vouement." En attendant, comme chantait Brel, au suivant !
Pour moi, quoi qu'on pense de ses actions, le DOGE est un problÚme de sécurité nationale aux USA.