Quand Apple a sorti... une molaire
Le premier Mac à arborer des éléments plastiques transparents... l’iMac G3 ? Perdu. Le dernier à arborer le design beige... le PowerMac G3 Desktop ? Encore perdu. Quasiment oublié tant sa carrière fut courte et anonyme, un Mac unique étant donné son design et ses caractéristiques : le PowerMac G3 « All-In-One », affectueusement surnommé le « Molar Mac » (Mac molaire) par ses aficionados.
C’est le youtubeur Krazy Ken qui le rappelle à nos bons souvenirs, même si l’Europe ne l’a pas vraiment connu : et pour cause, il n’a été vendu que sur le sol US, et pendant seulement 9 mois. Sa carrière a démarré en avril 1998, en étant vendu uniquement sur le site Apple, et exclusivement réservé au marché de l’éducation. Face à la concurrence de l’iMac G3, il a disparu en janvier 1999, sans tambours ni trompettes.
Si son design criait à qui veut l’entendre qu’il était « le cul entre deux chaises », avec son écran 15 pouces, son teint beige adouci de formes arrondies et une légère transparence sur le dessus et le dos, ses caractéristiques étaient toutes aussi étranges : le PowerPC G3 à 233 MHz et le processeur graphique ATI Rage II ne choqueront personne pour l’époque, ni les 384 Mo de RAM d’origine. Mais les 3 extensions PCI, le disque dur et la prise SCSI, ou encore la présence de l’Apple Desktop Bus pour brancher le clavier et la souris sont les témoins d’une époque qui était sur le point de s’éteindre.
De la même manière, c’était le dernier Mac proposant à la fois un lecteur CD-ROM, un lecteur de disquette et un lecteur ZIP ! Il était aussi doté de deux prises casque en façade, permettant ainsi à deux élèves de suivre une vidéo en même temps sans gêner le reste de la classe.

Si la version de base était proposée en 233 MHz sans le lecteur ZIP à 1499 dollars, le haut de gamme à 1799 dollars proposait, en plus du lecteur ZIP et du processeur poussé à 266 MHz, une particularité rare : il intégrait une carte d’acquisition vidéo, avec entrées et sorties analogiques et S-Vidéo, permettant de faire du montage grâce au logiciel Avid Cinema fourni (Final Cut Pro n’était pas encore la propriété d’Apple à l’époque, mais de Macromedia).
Étrange, bizarre, ce petit bout d’histoire d’Apple un peu « Frankenstein » sur les bords témoigne d’une époque de révolutions : NeXT venait d’être rachetée, et Steve Jobs de reprendre les rênes de l’entreprise, s’apprêtant à modifier profondément la pomme et les produits qu’elle créera par la suite... époque de tous les dangers, dont les plus vieux se rappelleront tout de même avec une pointe de nostalgie.