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Ces trois jours où Donald Trump a fait vaciller le multilatéralisme

S’il n’est pas complètement mort, le multilatéralisme est KO debout, sous les coups des Américains, en cette fin novembre. Tout un symbole : après avoir frappé un bloc de bois pour clôturer le G20 qui se tenait dans son pays, le président sud-africain a transmis le 23 novembre son marteau à une chaise vide. Et pour cause : ni Donald Trump, qui boycottait ce sommet, ni aucun responsable américain n’étaient présents pour le traditionnel passage de relais à l’hôte du prochain rendez-vous, en 2026 : à savoir les Etats-Unis, qui comptent l'organiser dans un complexe de golf appartenant à la famille Trump...

"Le G20 arrive peut-être à la fin d’un cycle", a euphémisé sur place Emmanuel Macron, notant que cette instance "avait beaucoup de mal à régler les grandes crises internationales". De fait, si cette réunion, séchée par plusieurs autres dirigeants et minée par les rivalités politiques, s'est conclue par une déclaration commune, celle-ci se contente d’appeler à "une paix juste, globale et durable, au Soudan, en République démocratique du Congo, dans les territoires palestiniens occupés et en Ukraine".

L'Ukraine, évoquée au détour d'une phrase. Alors qu'au cours du même week-end, les dirigeants européens présents à Johannesburg s'étaient réunis en catastrophe pour discuter du "plan de paix" en 28 points présenté par les Américains aux Ukrainiens, qui reprenait la plupart des revendications du Kremlin, et équivalait à une capitulation pour Kiev.

Pour compléter ce triste tableau, à 8 600 kilomètres de là, au Brésil, où Trump n’avait pas non plus daigné envoyer le moindre représentant, la COP30 avait elle aussi accouché, quelques jours plus tôt, d’une déclaration lénifiante et non contraignante. Le communiqué final ne mentionne aucune feuille de route pour sortir des énergies fossiles.

Donald Trump ne pense qu'à ses intérêts

Pris par surprise par un plan de paix rendu public au moment où des sanctions américaines contre deux géants pétroliers russes devaient entrer en vigueur, Ukrainiens et Européens, qui jouent leur avenir, sont parvenus à l’amender. Mais il apparaît de plus en plus clairement que Trump, loin de se préoccuper du sort des Ukrainiens ou de la sécurité de l’Europe, ne pense cyniquement qu’à ses intérêts : apparaître comme un faiseur de paix (fut-elle bancale) et relancer les affaires avec la Russie.

"Le multilatéralisme crée une légitimité qui ne peut être obtenue par la puissance seule", résumait le géopolitologue américain Joseph Nye, disparu cette année. Une analyse méprisée par Washington et Moscou, à l'heure où seuls les rapports de force prévalent.

© afp.com/Brendan SMIALOWSKI

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"Les résistants russes nous donnent une leçon de courage" : nos lecteurs réagissent à l’actualité

Pour qui voter ?

Bruno Saintes, La Rochelle (Charente-Maritime)

Mais pour qui va-t-on pouvoir voter lors des prochaines élections nationales ? Pour des extrêmes aux programmes aussi fantaisistes qu’irréalistes et dangereux ? Un Parti socialiste qui persiste dans ses errements économiques (retraite, 35 heures, gratuité totale des soins, …) ? Des LR qui oublient un peu vite qu’ils ont été 14 à voter contre la réforme des retraites en 2023 et 25 pour sa suspension en 2025 ? Un bloc central dont on peine à déterminer les contours économiques et politiques ? L’absence de positions claires et compréhensibles de chacun de nos partis constitue le plus grand risque pour notre démocratie et pour la France. (Jordan Bardella, les affres de la jeunesse, L’Express du 20 novembre).

Hommage aux résistants

Roger Moresco, Perpignan (Pyrénées-Orientales)

Bravo à vos deux journalistes pour leur article consacré aux résistants de l’ombre en Russie. Ils sont certes minoritaires au sein d’une population russe majoritairement acquise à Poutine et à son régime en raison d’une propagande intense, mais quelle leçon de courage ils nous donnent, eux qui risquent leur vie en permanence ! Comme l’ont fait pendant la Seconde guerre mondiale les résistants français, eux aussi minoritaires, mais farouchement attachés au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Depuis le premier jour de l’invasion, un drapeau ukrainien est présent dans mon appartement et il y restera jusqu’à la victoire finale car la démocratie finit toujours par triompher des dictatures. (Face à Poutine, ces résistants de l’ombre, L’Express du 13 novembre).

La Chine avance quand l’Occident recule

​Bruno Lonchampt, Dole (Jura)

Comment reprocher à la Chine d’occuper tout ce que nous lui abandonnons, l’industrie, les médicaments, les vêtements bas de gamme, les jouets ? Dans sa zone d’influences, les peuples considérés comme des minorités n’ont aucun droit ; leurs langues et leurs cultures sont étouffées. L’exploitation des ressources naturelles du haut plateau tibétain, au premier rang desquels l’eau, la construction de routes et de voies ferrées sur le permafrost et les glaciers, de barrages démesurés sur les fleuves au profit des zones les plus peuplées à l’est de l’Empire révèlent une économie coloniale. Néanmoins, l’Occident lui a donné les JO et l’accès à l’OMS sans contreparties. Nous sommes pris au piège de nos choix de facilité et l’irréversible est en marche. (Comment la Chine a englouti l’Europe, l’Express du 6 novembre).

Scénario noir

Michel Mondamey, Saint-Chamond (Loire)

​Avec ses locomotives, le CAC 40 a crû de 9 % depuis le début de l’année. Ces grands groupes réalisent l’essentiel de leurs activités à l’international, mais leurs profits sont taxés en France. S’il advenait que ces groupes s’exilent fiscalement (qu’est ce qui les retient ?), cela grèverait dangereusement les recettes budgétaires de l’Etat et mettrait à mal notre recherche. Leurs choix d’investissements se porteraient sur leurs zones d’activité principale ou les Etats-Unis avec, en conséquence, des pertes d’emploi. Pour boucler leurs budgets, nos gouvernements successifs n’auraient alors d’autre choix qu’augmenter le recours à l’emprunt dont on connaît les conséquences sur les taux d’intérêt… Et la spirale de la décadence s’accélérerait. Evitons ce scénario noir ! ("Trop, c’est trop : nous refusons de voir la France s’enliser", par un collectif de dirigeants d’entreprise*, L’Express du 13 novembre).

Faire face à Trump

Yves Léauté, Daux (Indre-et-Loire)

Quand donc l’Union européenne, reprenant à son compte la catilinaire célèbre de Cicéron, va-t-elle demander à Trump de cesser d’abuser de notre patience et lui faire comprendre qu’il franchit les limites du supportable ? Pour ce faire, encore faudrait-il qu’elle sache montrer les dents, et si besoin mordre, en tout cas ne plus adopter une posture servile. (Martin Sion (Ariane Group) : "Toutes les grandes nations ont instauré une préférence nationale… sauf l’Europe", L’Express du 13 novembre).

Louis-Henri de La Rochefoucauld est le lauréat du prix Interallié

Journaliste et critique littéraire à L’Express, Louis-Henri de La Rochefoucauld est le lauréat du prix Interallié 2025, dernière grande récompense de la saison, pour son roman L’Amour moderne (Robert Laffont). Le jury présidé par l’académicien Jean-Marie Rouart a distingué un vaudeville aussi savoureux que mélancolique, qui offre une vision désabusée des relations amoureuses au XXIe siècle. L’Amour moderne l’a emporté dès le premier tour face aux livres de Nathan Devers, Christian Authier et Fabrice Pliskin. Notre ami rejoint ainsi un palmarès prestigieux dans lequel on retrouve Karine Tuil, Michel Houellebecq, Florian Zeller, Antoine Blondin, Félicien Marceau, Paul Nizan ou André Malraux, premier lauréat de l’Interallié en 1930.

© Laura Wächter

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Violences faites aux femmes : au Pakistan, les influenceuses en ligne de mire

Au Pakistan, des femmes sont assassinées parce qu'elles ont un compte TikTok, l’un des réseaux sociaux les plus populaires dans le pays. Le 11 juillet, à Rawalpindi, une adolescente de 16 ans a été abattue par son père parce qu’elle refusait de supprimer son profil. Un mois plus tôt, Sana Yusaf, 17 ans et près d’un million d’abonnés, était assassinée à son domicile d’Islamabad par un homme dont elle avait rejeté les avances. Les influenceuses, elles, sont mal vues et prises pour cible. Reportage de Shahzaib Wahlah et Ondine de Gaulle.

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Israël-Hezbollah : “Tout porte à croire qu’une nouvelle escalade est imminente”

Alors que le Hezbollah rechigne toujours à déposer les armes, un an après sa défaite suivie d’un cessez-le-feu, l’État hébreu se préparerait à une offensive de plusieurs jours ou à une série d’attaques ciblées avec le probable soutien des États-Unis, écrivait déjà Amos Harel dans “Ha’Aretz”, deux jours avant l’assassinat, le 23 novembre, du chef militaire du parti chiite.

© PHOTO IBRAHIM AMRO/AFP

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Nouvelle nuit d’attaques aériennes massives en Ukraine et en Russie : une « réaction terroriste » de Poutine au plan américain, selon Kiev

L’Ukraine comme la Russie ont fait état, ce mardi matin, de frappes aériennes « massives » de l’ennemi sur leurs territoires, avec au moins trois morts dans la région russe de Rostov et au moins six côté ukrainien, où le secteur énergétique et la capitale Kiev ont encore une fois été visés.

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Plan de paix de Donald Trump : comment la Maison-Blanche trahit l’Ukraine

Le soi-disant plan de paix de Donald Trump pour l’Ukraine est venu confirmer les pires craintes nourries de ce côté-ci de l’Atlantique, où l’on soupçonne le président américain de vouloir s’entendre avec Vladimir Poutine sur le dos non seulement de Kiev, mais aussi de l’Europe entière. Au-delà du diktat révoltant imposé à l’Ukraine, qui n’a pourtant pas perdu la guerre imposée par l’agresseur russe, au-delà du parti pris pro-Poutine choisi par la Maison-Blanche, au-delà du peu de cas que Washington fait de l’avis de ses "alliés", c’est l’ensemble des projets de l’Union européenne pour asseoir son autonomie stratégique et garantir la sécurité européenne face à l’impérialisme poutinien que le projet percute de plein fouet. Plusieurs de ses dispositions sont orthogonales aux efforts déployés conjointement par les Etats membres de l’Union européenne et les autres alliés de Kiev (Royaume-Uni, Norvège, Canada…) pour aider le pays agressé à résister aux attaques de Moscou, alors qu’approche le quatrième anniversaire de l’invasion.

Le mémorandum a été concocté depuis la fin du mois d’octobre, dans le plus grand secret, par trois hommes : d’un côté, les émissaires de la Maison-Blanche Steve Witkoff, promoteur immobilier new-yorkais et partenaire de golf de Trump, et Jared Kushner, gendre du président, et de l’autre, l’envoyé spécial du Kremlin, Kirill Dmitriev. Cet économiste russe né à Kiev il y a 50 ans et formé à l’Université de Stanford et à la Harvard Business School aux Etats-Unis est depuis 2011 le PDG du fonds souverain russe, et à ce titre l’un des maillons importants de la verticale du pouvoir poutinienne. Il est aussi, selon le Wall Street Journal, un partenaire d’affaires de longue date de Jared Kushner.

La publication de leur document a provoqué choc et effroi dans les capitales européennes, qui depuis le renoncement américain consécutif à l’accession de Trump au pouvoir supportent la quasi-totalité de l’aide financière et militaire occidentale à l’effort de défense ukrainien. La lecture du texte multipliait les motifs d’alarme aux yeux des dirigeants européens : limitations imposées à la souveraineté de l’Ukraine et à ses forces armées, absence de tout cessez-le-feu préalable à des négociations de paix, transfert de territoires ukrainiens à la Russie – y compris la partie de l’oblast de Donetsk que les troupes du Kremlin n’ont pas conquise –, grand flou autour des garanties de sécurité qui seraient accordées à Kiev en échange de sa soumission, et enfin omission de toute réparation demandée à Moscou pour les destructions causées en Ukraine alors que les Européens, eux, étaient priés de passer à la caisse.

Perdre sa dignité ou perdre un grand allié

Comme l’a résumé Anne Applebaum, la chroniqueuse du magazine américain The Atlantic, le projet trumpien "affaiblit l’Ukraine, disjoint l’Amérique de l’Europe et prépare le terrain à une guerre de plus grande ampleur dans le futur". Et dans l’immédiat, il bénéficie surtout à quelques investisseurs proches du pouvoir à Moscou et à Washington, aux dépens de pratiquement tous les autres protagonistes. Car outre la capitulation déguisée imposée à Kiev, le texte prévoit aussi la levée des sanctions, le déblocage des avoirs russes gelés par les Occidentaux et la reprise d’une coopération économique de grande ampleur entre l’Amérique et la Russie.

En endossant ce texte qui revenait à récompenser Moscou pour son agression non provoquée, Donald Trump a une fois de plus montré à quel point il néglige non seulement le sort de l’Ukraine indépendante et démocratique, mais aussi la sécurité de ses alliés européens, qui ne veulent à aucun prix de tout ce qui pourrait ressembler une restauration au XXIe siècle de la doctrine de "souveraineté limitée" imposée pendant la guerre froide par l’URSS à ses satellites d’Europe centrale. Le dilemme posé par le plan Witkoff-Kushner-Dmitriev, crûment résumé par le président Volodymyr Zelensky – perdre sa dignité, ou perdre un grand allié – est de fait celui que la politique erratique de Donald Trump pose à l’Europe tout entière.

Pour une fois, les Européens ont réagi sans tarder pour tenter de modifier le plan américain. "Il importe à nos yeux qu’un plan de paix pour l’Ukraine ne puisse pas être établi sans notre accord sur des questions touchant aux intérêts européens et à la souveraineté européenne", a dit le chancelier allemand Friedrich Merz. De premiers entretiens tenus dans l’urgence à Genève, dimanche 23 novembre, par les Européens et les Ukrainiens avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio ont permis d’amender le texte initial dans un sens un peu moins défavorable à l’Ukraine, tout en le réduisant à 19 points au lieu de 28.

Les Européens contraints de clarifier leurs positions

Les dispositions affectant directement les intérêts européens, en particulier la levée progressive des sanctions, la mobilisation des avoirs russes gelés (qui sont, pour l’essentiel, logés en Belgique), la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE (autorisée dans le plan Trump) et celle de son admission à l’Otan (interdite), et celle des relations entre l’Otan et la Russie, vont continuer à faire l’objet de discussions transatlantiques. Il en est de même pour ce qui concerne le déploiement envisagé en Ukraine dans le cadre d’une force de réassurance composée par la "Coalition des volontaires" créée par des pays de l’Otan avec notamment des contingents français, britanniques et turcs, pour surveiller et garantir sur le terrain l’application d’un éventuel cessez-le-feu. La version initiale du projet américain excluait tout déploiement de militaires otaniens en Ukraine.

Comme en février, après un entretien catastrophique entre Trump et Zelensky à la Maison-Blanche, comme en août, après un sommet en Alaska entre Trump et Poutine, les pays européens réunis autour du trio de tête constitué par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, se sont mobilisés avec efficacité pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être et d’infléchir les positions américaines les plus outrancières. Mais la leçon des épisodes précédents est claire : le culbuto diplomatique trumpien reprend à chaque fois, après un certain temps, sa position favorable au Kremlin. Dans quelle mesure les amendements européens seront-ils cette fois-ci vraiment pris en compte par la Maison-Blanche ? Au moins, l’ultimatum imposé par Washington à Volodymyr Zelensky, qui fut dans un premier temps sommé d’avaliser le plan avant le jour de la fête américaine de Thanksgiving jeudi 27 novembre, semblait avoir été levé à l’heure où ces lignes étaient écrites.

Face à la levée de boucliers de ses alliés, Trump a comme souvent louvoyé, en affirmant d’un côté que le plan n’était pas son dernier mot, tout en critiquant de l’autre les dirigeants ukrainiens pour leur "ingratitude" supposée. Vladimir Poutine de son côté a cherché à maximiser ses gains. Selon le Kremlin, il a "noté que ces propositions sont conformes aux discussions du sommet russo-américain en Alaska et, en principe, peuvent servir de base à un règlement pacifique final". Les amendements européens, en revanche, ne sont "pas du tout constructifs et ne nous conviennent pas", a dit Youri Ouchakov, un conseiller diplomatique de Poutine. Le seul point positif du mémorandum est qu’il a contraint les Européens, pour la première fois, à clarifier leurs propres propositions de paix pour l’Ukraine. Mais en l’absence de toute approche occidentale un tant soit peu cohérente et unifiée face à Moscou, la guerre continue, alimentée par la détermination de Vladimir Poutine à soumettre l’Ukraine, à installer à Kiev un pouvoir favorable à Moscou et à infliger par la même occasion une défaite stratégique majeure aux Européens.

© AFP

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L'adoption des budgets, un casse-tête pour plusieurs pays européens

En France, le Premier ministre veut croire « qu'une majorité » à l'Assemblée nationale est encore possible pour faire passer le budget d'ici la fin de l'année. Alors que les discussions entrent dans la dernière ligne droite, rien ne garantit que le Parlement divisé, ne parvienne à adopter le texte. Cette situation est loin d'être inédite chez les voisins de la France, car en cette fin d'année, l'adoption des budgets agite d'autres capitales européennes. 

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Ukraine, service national, budget… Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a accordé ce mardi 25 novembre un entretien à RTL, au cours duquel il a notamment appelé à ne pas se montrer "faible" face à la "menace" de la Russie, tout en excluant l’envoi de "nos jeunes en Ukraine", alors qu’il s’apprête à annoncer cette semaine l’instauration d’un nouveau service national volontaire.

Un appel à ne pas se montrer "faible" face à la "menace" de la Russie

Dénonçant la guerre hybride menée par Moscou, le président a appelé à ne pas être "faible" face à la "menace" de la Russie qui a "une posture beaucoup plus agressive". "Nous aurions tort d’être faibles face à cette menace. Et donc si nous voulons nous protéger, nous Français, ce qui est ma seule obsession, nous devons montrer que nous ne sommes pas faibles avec la puissance qui nous menace le plus", a-t-il déclaré.

"Si nous sommes faibles en Ukraine, si on dit 'c'est plus notre problème, au fond, ils sont très loin', […] on va laisser tomber l’Ukraine", a prévenu Emmanuel Macron. "Ce jour-là, vous donnez un signal de faiblesse […] à la Russie qui, au fond, depuis dix ans, a fait un choix stratégique, c’est de redevenir une puissance impériale, c’est-à-dire d’avancer partout", a-t-il développé.

Le chef de l’Etat, qui participera dans l’après-midi à une réunion par visioconférence de la coalition des soutiens de l’Ukraine, a également affirmé que c’était "aux Européens de décider" comment utiliser les actifs russes gelés, que Donald Trump propose dans son plan de paix d’investir dans des projets menés par les Etats-Unis pour reconstruire l’Ukraine. "Les Européens sont les seuls qui ont à dire, parce que ça fait partie du plan, ce qu’on fera avec les actifs russes gelés qui sont détenus par les Européens", a-t-il tranché.

DOCUMENT RTL / M6 INFO - Menace russe : "Nous aurions tort d'être faibles face à cette menace. Si nous voulons nous protéger, nous devons montrer que nous ne sommes pas faibles avec la puissance qui nous menace le plus"@EmmanuelMacron au micro de @ThomasDespre dans #RTLMatin pic.twitter.com/9aoWM0lKgh

— RTL France (@RTLFrance) November 25, 2025

Pas question d'"envoyer nos jeunes en Ukraine"

Emmanuel Macron a aussi assuré ce mardi que le nouveau service national volontaire qu’il s’apprête à annoncer n’implique aucunement d'"envoyer nos jeunes en Ukraine". Le chef de l’Etat a confirmé qu’il préciserait jeudi "la transformation du service national universel vers une nouvelle forme", sans fournir plus de précisions.

"Il faut vraiment, en tout cas tout de suite, supprimer toute idée confuse qui consisterait à dire qu’on va envoyer nos jeunes en Ukraine. C’est pas du tout le sens de cette affaire", a-t-il insisté.

Emmanuel Macron se rendra jeudi sur un site de l’armée de terre à Varces (Isère), au sein de la 27e Brigade d’infanterie de montagne (BIM), afin d’annoncer un "nouveau cadre pour servir au sein de nos armées" et répondre à l'"envie d’engagement" de la jeunesse. "Il est très clair que nous devons renforcer le pacte armée-Nation", a-t-il plaidé ce mardi matin.

Budget : "bon espoir" pour un compromis

Sur la question du budget, Emmanuel Macron a dit avoir "bon espoir" que "les forces parlementaires dont c’est la responsabilité" trouvent un compromis "dans les prochaines semaines", alors que le PLF a été rejeté en première lecture à l’Assemblée.

"Si les responsables politiques qui sont au Parlement sont inquiets, plutôt que de commenter leur inquiétude, qu’ils s’occupent de bâtir des compromis pour le pays qu’ils aiment", a-t-il déclaré. Les responsables politiques à l’Assemblée "ont une responsabilité : soit de bâtir des coalitions comme font nos voisins allemands, comme font d’autres voisins, soit de trouver des compromis pour que les textes puissent être votés", a-t-il insisté en répétant que "ce n’était pas la responsabilité du président de la République". Ne voulant pas "faire de la politique fiction", il a refusé de dire s’il envisageait une dissolution de l’Assemblée si celle-ci ne votait pas de budget à la fin de l’année.

Il a par ailleurs assuré que "notre pays est beaucoup plus fort que beaucoup de gens veulent le dire". "Il est fort militairement parce qu’on a fait des investissements, qu’on a l’armée la plus efficace d’Europe. Il est fort diplomatiquement, la France est écoutée partout en Europe, en Afrique, en Asie. Elle est beaucoup plus forte qu’on ne le dit économiquement. Regardez les derniers chiffres, la moitié de la croissance de la zone euro, c’est la France", a-t-il plaidé.

© AFP

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Etats-Unis : les Frères musulmans dans le viseur de Donald Trump

Le président américain Donald Trump a signé dans la soirée du lundi 24 novembre un décret enclenchant un processus au terme duquel les branches des Frères musulmans dans certains pays doivent être désignées comme "organisations terroristes étrangères".

Le texte publié par la Maison-Blanche note que les antennes des Frères musulmans "au Liban, en Jordanie et en Egypte", le pays où ce mouvement a été fondé en 1928, "commettent ou encouragent et soutiennent des campagnes de violence et de déstabilisation qui nuisent à leurs propres régions, à des citoyens américains ou à des intérêts américains".

C’est au chef de la diplomatie Marco Rubio et au ministre des Finances Scott Bessent qu’il reviendrait de mener à bout le processus de désignation. La classification comme "organisation terroriste étrangère" permet, outre la pression politique, de prendre une série de mesures financières et administratives : gel des avoirs, interdiction de transactions, interdiction d’entrée sur le territoire américain, etc.

Interdiction dans plusieurs pays

Israël, allié des Etats-Unis, s’est félicité de cette décision du président Trump : "C’est important, non seulement pour Israël, mais aussi pour les pays arabes voisins qui ont souffert durant des décennies du terrorisme des Frères musulmans", a jugé sur X son ambassadeur auprès des Nations unies, Danny Danon, citant le Liban, l’Egypte et la Jordanie.

La confrérie des Frères musulmans, organisation transnationale implantée dans de nombreux pays, a longtemps été le principal mouvement d’opposition en Egypte malgré des décennies de répression. Aujourd’hui considérée dans le pays comme une organisation "terroriste", elle a été rayée du paysage politique après le bref mandat d’un an (2012-2013) de l’un des leurs, le président d’alors Mohamed Morsi mort en prison en 2019.

La confrérie porte le projet d’un islam politique conservateur. Le mouvement a été interdit dans plusieurs autres pays, dont l’Arabie saoudite et plus récemment, en avril, la Jordanie. La Jordanie a imputé à la confrérie des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs. En France, le président Emmanuel Macron a consacré cette année deux conseils de défense et de sécurité nationale à "l’entrisme" des Frères musulmans.

© AFP

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Israël - Gaza : comment la nouvelle fonctionnalité de X a alimenté la désinformation

Le journaliste palestinien basé à Gaza Motasem Ahmed Dalloul est accusé par Israël de manipulation et de diffuser des contenus mensongers sur ses réseaux sociaux. Il serait en réalité basé… en Pologne. Une "information" véhiculée après que le réseau social X a ajouté une nouvelle fonctionnalité "A propos du compte". L'option a créé la confusion et alimenté la désinformation.

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EN DIRECT, guerre en Ukraine : Kiev qualifie les frappes russes nocturnes de « réaction terroriste » de Vladimir Poutine au plan de paix américain

L’Ukraine et la Russie ont toutes deux fait état mardi matin de frappes aériennes « massives » sur leur territoire. Au moins six personnes ont été tuées et six blessées à Kiev. Côté russe, au moins trois personnes ont été tuées et huit blessées dans la région de Rostov, dans le sud du pays.

© Efrem Lukatsky/AP

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