Inde: une femme sauvée in extremis par un policier après avoir glissé en tenant de monter dans un train en marche
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"Un modèle". C'est ainsi que le président taïwanais a qualifié Israël, vantant la robustesse de son système de défense. Lai Ching-te n'a, en outre, pas hésité à convoquer la Bible, citant David contre Goliath en référence au rapport de force entre Taïwan et la Chine. Ou comment légitimer le réarmement de l'île et tenter de courtiser Washington, alors que Pékin intensifie depuis quelques jours les exercices militaires autour de Taïwan.
"Xi Jinping n’hésitera pas à sacrifier le PIB chinois pour envahir Taïwan, ce qui serait le déclencheur d’une guerre catastrophique avec les Etats-Unis", alertait pas plus tard qu'hier dans les colonnes de L'Express Michael Beckley, responsable de la recherche sur l’Asie au Foreign Policy Research Institute.
Pour garantir son indépendance, Taïwan, fervent soutien de l'Etat hébreu, entend donc prendre exemple sur le modèle de défense israélien. "Le peuple taïwanais s'inspire souvent de l'exemple du peuple juif face aux défis que la Chine pose à sa position internationale et aux menaces qui pèsent sur sa souveraineté", a ainsi déclaré le président Lai lors d'un dîner organisé lundi soir à Taïwan par le Comité des affaires publiques américano-israéliennes.
Le président taïwanais est même allé plus loin, affirmant que "l'apaisement n'a jamais été le moyen de mettre fin aux gouvernements autoritaires" et que le concept de paix par la force était "une maxime que les sociétés israéliennes, américaines et taïwanaises ont depuis des années". Ces déclarations s'inscrivent dans la lignée de premières annonces du président Lai en ce sens, ce mois-ci. Le président Lai avait ainsi déclaré, le 10 octobre dernier, vouloir augmenter les dépenses de défense à plus de 3 % du PIB en 2026 et à 5 % d'ici 2030, pour "protéger la nation".
Il avait aussi officialisé le déploiement d'un nouveau système de défense aérienne multicouche appelé "T-Dome" afin de se défendre contre une éventuelle attaque future de Pékin. Une infrastructure inspirée par le système de défense antimissile "Iron Dome" d'Israël, ainsi que par le bouclier antimissile "Golden Dome" du président américain Donald Trump.
Alors que le président américain est actuellement en tournée en Asie et doit rencontrer dès demain le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, Taïwan redouble d'efforts pour rallier les Etats-Unis à sa cause. Notamment dans un contexte où l'île s'inquiète de la solidité de sa relation avec Washington, en cas d'attaque de la Chine.
Mercredi 29 octobre, Pékin n'a de son côté pas mâché ses mots rapporte Courrier International, faisant savoir qu'elle ne "promettrait jamais de renoncer à l'usage de la force vis-a-vis de Taïwan". Reste à voir qui, de Xi Jinping ou de Lai Ching-te, réussira à avoir l'oreille de Donald Trump.

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C'est un dossier explosif sur lequel Moscou continue d'entretenir le flou. Et pourtant, sa voix sera stratégique pour l'avenir de ce territoire, disputé depuis cinquante ans entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario -soutenus par l'Algérie. Car dès demain, le Sahara occidental sera au coeur d'un vote à l'Onu. Les cinq membres permanents du conseil de sécurité devront se positionner sur un plan d'autonomie proposé par l'administration Trump et favorable au Maroc.
Si le Royaume-Uni et la France ont déjà fait savoir qu'ils se rangeraient derrière Washington, la Chine ainsi que la Russie, traditionnel allié d'Alger, sont, eux, restés plus ambigus. Pour Moscou, ce vote peut être l'opportunité de réaffirmer son non-alignement avec Washington. Ou au contraire de brosser Donald Trump dans le sens du poil pour espérer obtenir de futures concessions de sa part...
Le projet de résolution a été remis, le 22 octobre, par les Etats-unis. Selon Le Monde, il reprendrait un certain nombre d'éléments du plan marocain d’autonomie, proposé en 2007. Dans sa version initiale, le texte présentait ainsi ce statut d’autonomie "au sein de l’Etat marocain" comme "la solution la plus réalisable", utilisant même, à une reprise, une formule plus restrictive encore : "la base" de discussion – sous-entendu la seule.
Mais devant les résistances exprimées par certains membres du Conseil, une nouvelle mouture aurait commencé à circuler dans la soirée de lundi. Elle réaffirmerait entre autres le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, dans l’esprit des résolutions passées du Conseil.
Une condition indispensable pour le Front Polisario, qui avait dénoncé, dans un courrier au président du Conseil de sécurité de l'ONU, le texte initial. Un texte qui, selon lui, "niait sa participation" et "écartait toute référence au référendum d'autodétermination", rapporte le quotidien algérien El Watan. Le mouvement indépendantiste a également dit regretter que l'Espagne, ancienne puissance coloniale du Sahara occidental, ne participe pas aux discussions. "On ne peut construire une paix durable en marginalisant les acteurs historiques et en contournant les principes qui fondent le droit international", a déclaré le Front Polisario.
De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déjà fait valoir qu'"aucun accord" ne pouvait être "imposé au mouvement sahraoui". Le tout, en prenant soin de rappeler ses désaccords avec Washington : pour Moscou, le dossier "n'est pas clos", a-t-il notamment expliqué. Et d'ajouter : "il le sera uniquement lorsque toutes les parties concernées estimeront que la décision a été prise dans le respect d'un juste équilibre des intérêts".
Mais pour autant, plusieurs experts en sont convaincus : la Russie n'opposera pas son véto à la résolution américaine. "Au mieux, si le texte est trop en faveur du Maroc, la Russie s'abstiendra", juge par exemple le directeur du programme Afrique du Nord à l'International Crisis Group Riccardo Fabiani, cité par le journal espagnol El Independiente. Et d'ajouter que "la Russie a peu à gagner à adopter une position ferme, car elle entretient de bonnes relations avec l'Algérie et le Maroc et ne considère pas ce conflit comme important pour ses propres intérêts".
Mark N. Katz, professeur à l'université George-Mason aux Etats-Unis va même plus loin : pour lui, "les Russes pourraient même soutenir la résolution américaine {alignée sur la position de Rabat, NDLR}, s'ils estiment pouvoir obtenir des concessions ailleurs", notamment sur le dossier ukrainien.
Pour être adopté jeudi 30 octobre, le projet de résolution devra obtenir les voix d’au moins neuf pays sur les quinze qui composent le Conseil, à savoir les cinq permanents, auxquels s’ajoutent dix membres élus pour deux ans : l’Algérie, la Corée du Sud, le Danemark, la Grèce, le Guyana, le Pakistan, le Panama, la Sierra Leone, la Slovénie et la Somalie.
D'autres enjeux seront également à l'ordre du jour des discussions. A commencer par le renouvellement du mandat de la Minurso, la mission onusienne chargée depuis 1991 de surveiller le cessez-le-feu - désormais caduc - dans le territoire. Car le texte porté par les Etats-Unis entend prolonger de seulement trois mois son mandat, alors que celui-ci est d'ordinaire renouvelé chaque année. De quoi affaiblir un peu plus une mission déjà mise à mal par les coupes budgétaires de l'administration Trump.

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