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En Birmanie, plus de 600 personnes fuient un centre d’arnaques en ligne vers la Thaïlande après un raid militaire

En Birmanie, des complexes tentaculaires, où des escrocs en ligne ciblent des étrangers avec des arnaques sentimentales et commerciales, ont prospéré le long de la frontière peu surveillée avec la Thaïlande pendant la guerre civile déclenchée par un coup d’Etat en février 2021.

© LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP

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Donald Trump confirme qu'il n'enverra pas de missiles Tomahawk à l'Ukraine

Donald Trump a réaffirmé qu'il n'enverra pas de missiles Tomahawk, capables de frapper sur une longue portée, à l'Ukraine, malgré les demandes pressantes du président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Nous sommes les seuls à pouvoir les utiliser", a dit le président américain au cours de sa rencontre à la Maison Blanche avec Mark Rutte, le secrétaire général de l'OTAN, ce mercredi.

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"La Russie est un pays qui peut être tenté de poursuivre la guerre sur notre continent": le chef d'état-major des armées justifie "l'effort de réarmement" de la France

Le chef d'état major des armées a déclaré que l'armée française devait être prête à "un choc dans 3 à 4 ans face à la Russie ". Pour la première fois depuis plusieurs décennies, les plus haut gradés évoquent les possibilités d'un conflit majeur en Europe. 

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Guerre en Ukraine : excédé par Vladimir Poutine, Donald Trump sanctionne le pétrole russe

L’idylle n’aura pas tenu très longtemps. Alors que le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine devaient se rencontrer à Budapest ces prochaines semaines, une réunion qui ne semble finalement plus d’actualité, Donald Trump a annoncé mercredi 22 octobre des sanctions pétrolières "énormes" contre la Russie. Peu avant, le ministre américain des Finances Scott Bessent avait annoncé des sanctions contre les géants pétroliers russes Rosneft et Lukoil, "qui financent la machine de guerre du Kremlin", invoquant le "refus du président Poutine d’arrêter cette guerre insensée".

Les infos à retenir

⇒ Les Etats-Unis annoncent des sanctions contre la Russie

⇒ Donald Trump dénonce des discussions qui ne vont "nulle part" avec Vladimir Poutine

⇒ Les dirigeants européens se retrouvent ce jeudi à Bruxelles

Des nouvelles sanctions américaines contre la Russie

Donald Trump a laissé éclater son exaspération envers Vladimir Poutine mercredi 22 octobre, et a annoncé des sanctions qualifiées "d’énormes" contre le secteur pétrolier russe, dans l’espoir d’amener Moscou à mettre fin à la guerre en Ukraine. "Ce sont des sanctions énormes […] Et nous espérons qu’elles ne dureront pas trop longtemps. Nous espérons qu’un terme sera mis à la guerre", a affirmé le président américain en recevant le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche.

Les nouvelles sanctions américaines, qui visent les groupes pétroliers russes Rosneft et Lukoil, sont la conséquence selon Washington de "l’absence de volonté sérieuse de la Russie de s’engager dans un processus de paix afin de mettre fin à la guerre en Ukraine". Le Trésor américain a dit être "prêt à aller plus loin si cela s’avérait nécessaire".

Des annonces saluées par Olga Stefanishyna, ambassadrice d’Ukraine aux Etats-Unis. "Cette décision s’aligne pleinement avec la position constante de l’Ukraine selon laquelle la paix ne peut être obtenue que par la force et en exerçant une pression maximale sur l’agresseur à l’aide de tous les outils internationaux disponibles", a-t-elle affirmé.

En parallèle, l’Union européenne a annoncé avoir trouvé un accord pour durcir ses sanctions sur les hydrocarbures russes et tarir les ressources du Kremlin. L’UE prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.

Donald Trump déplore des discussions qui tournent en rond

"A chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part", a affirmé le président américain, Donald Trump, après avoir annoncé de nouvelles mesures pour mettre la pression à la Russie.

Peu avant, le ministre américain des Finances Scott Bessent avait justifié les sanctions prises en invoquant le "refus du président Poutine d’arrêter cette guerre insensée". "Le président Poutine n’a été ni franc, ni honnête à la table des négociations, comme nous l’aurions espéré", a déclaré le ministre lors d’une interview à la chaîne Fox Business, assurant que le président américain était "déçu de l’état actuel des pourparlers" sur la guerre en Ukraine.

Pour autant, les Etats-Unis ne ferment pas la porte à une rencontre avec les Russes, a assuré le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio tard mercredi. "Nous serons toujours intéressés par un dialogue s’il existe une possibilité de parvenir à la paix", a-t-il déclaré à la presse.

Les Etats membres de l’UE se réunissent pour un sommet à Bruxelles

Les dirigeants européens se retrouvent ce jeudi à Bruxelles avec la volonté de trouver les milliards d’euros nécessaires à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, au moment où les efforts américains auprès du Kremlin semblent dans l’impasse. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit rejoindre les 27 dirigeants de l’Union européenne, réunis en sommet, avant de gagner Londres où se tiendra vendredi une réunion de la coalition des volontaires, qui rassemble les pays soutenant l’effort de guerre ukrainien.

L’occasion pour les Européens de tenter de reprendre la main, selon des diplomates. Une série d’initiatives sont en cours pour réaffirmer la ligne des Européens et la faire valoir, a ainsi expliqué l’un d’entre eux.

© afp.com/Jim WATSON

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Garett Jones : « Les migrants ne s’assimilent pas aux normes économiques des pays d’accueil »

ENTRETIEN - L’économiste américain, professeur à la George Mason University (Virginie), est l’auteur d’une théorie de la « transplantation culturelle » : selon lui, les immigrés importent les préférences économiques de leurs pays d’origine, au risque d’affaiblir la croissance des pays les plus innovants.

© Garett Jones

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"Les Etats-Unis n’ont pas besoin de l’Otan" : le jour où l'Alliance a failli disparaître raconté par Jens Soltenberg

"Je quitte cette réunion, lance un Donald Trump courroucé, je n’ai aucune raison de rester". La phrase du président américain fige tous les chefs d’Etat et de gouvernement réunis autour de lui, au sommet de l’Alliance atlantique le 12 juillet 2018 à Bruxelles. Le secrétaire général de l’Otan croit assister en direct à la fin de son organisation, qui garantit depuis plus de sept décennies la sécurité de l’Europe ; il cherche désespérément un moyen de faire revenir Trump sur sa décision de partir. Les mémoires des hommes politiques sont souvent fastidieux à lire mais ceux de Jens Stoltenberg font exception. Le récit que le Norvégien livre de son mandat à la tête de l’Otan, de 2014 à 2024, est vif, haut en couleur et surtout instructif (Vigie du monde, à la tête de l’Otan en temps de guerre, Flammarion, 496 pages, 24,90 €).

Des trois présidents américains qu’il a côtoyés pendant ces dix années (Barack Obama, Donald Trump, Joe Biden) l’hôte actuel de la Maison-Blanche l’a le plus marqué. Soigner l’ego surdimensionné de l’Américain a occupé le Norvégien pendant des semaines entières. Son compte rendu du sommet de 2018 montre combien la survie de l’Otan tenait alors à un fil. Stoltenberg restitue sans filtre le coup de colère de Trump, qui reprochait à l’Allemagne de ne pas payer assez pour sa défense. "J’ai parcouru la salle du regard, écrit l’auteur. Tous étaient en état d’alerte maximale, certains appuyaient plus fort sur leur oreillette pour mieux entendre, d’autres, plus proches de Trump, l’avaient retirée pour entendre directement ses propos […]. Ce sommet pourrait bien marquer la fin de l’Otan".

Stoltenberg montre bien à quel point Trump est insensible aux tourments des Européens, qui comptent avant tout sur Washington pour leur sécurité. "Les Etats-Unis n’ont pas besoin de l’Otan, explique le président américain à ses homologues ce jour-là. Pourquoi devrais-je continuer à payer pour cette organisation si je n’en ai pas besoin ?" Et s’adressant directement à Angela Merkel, la chancelière allemande, il lance : "Angela, toi, tu peux payer les 2 % (NDLR : du produit intérieur brut) dès maintenant ! J’ai vu ton budget, tu as un excédent. Moi, j’emprunte pour assurer la défense, y compris celle de l’Allemagne, pendant que toi, tu fais des économies en comptant sur moi pour te protéger".

"Nous avions réussi à gagner du temps"

Selon le récit de Stoltenberg, c’est le Premier ministre néerlandais Mark Rutte (devenu depuis l’an dernier le successeur du Norvégien à l’Otan) qui sauve la mise des Européens ce jour-là. Rutte prend la parole pour souligner que les alliés des Américains avaient dépensé collectivement 33 milliards de dollars de plus l’année précédente pour leur défense. Il prend soin d’expliquer à l’adresse de Trump que cette hausse est la conséquence "de ton leadership". Quelques instants plus tard, en conférence de presse, Trump affirme aux journalistes : "Les Alliés dépenseront 33 milliards de plus, qui s’ajouteront aux engagements pris antérieurement". En réalité, aucun nouvel engagement n’avait été pris par quiconque lors du sommet. Mais pour Stoltenberg, l’essentiel était atteint : "Nous avions réussi à gagner du temps".

Les pages que Stoltenberg consacre aux préparatifs par la Russie de l’invasion de l’Ukraine en 2022, et à la guerre qui fait rage depuis, sont éclairantes. Il justifie le refus de l’Otan d’imposer une zone d’exclusion aérienne aux avions russes au-dessus de l’Ukraine, réclamée dès l’invasion par Volodymyr Zelensky, par le souci d’éviter que le conflit dégénère en troisième guerre mondiale. "Nous soutenions les Ukrainiens, mais nous n’étions pas prêts à mourir pour eux", résume le Norvégien. Il révèle qu’il a tenté de convaincre Volodymyr Zelensky d’accepter de renoncer à une partie des territoires occupés par la Russie en échange de la paix, sur le modèle de ce que la Finlande avait accepté après la guerre de 1939-1940 contre l’URSS. "Les Finlandais avaient dû céder 10 % de leur territoire et leur deuxième plus grande ville, Vyborg, à l’Union soviétique. Mais la Finlande avait survécu en tant qu’Etat indépendant".

Pour lui, l’essentiel est que l’Ukraine, elle aussi, survive comme Etat indépendant et démocratique, "avec des frontières sûres et une puissance militaire lui permettant de se défendre et d’avoir une force de dissuasion crédible contre de nouvelles attaques dans le futur". Et à ses yeux, une chose ne fait pas de doute : l’Ukraine "doit devenir membre de l’Union européenne et de l’Otan". "Si la guerre se terminait ainsi, ce serait une défaite pour Vladimir Poutine, même s’il continuait de contrôler la Crimée et le Donbass. Et une grande victoire pour l’Ukraine". Pas sûr que les Ukrainiens voient les choses de la même façon.

© AFP

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En Syrie, la dure réintégration des femmes du groupe État islamique

À la chute de l'État islamique en 2019, plus de 40 000 hommes, femmes et enfants ont été regroupés dans le camp fermé d'al-Hol, au nord-est de la Syrie. Mêlées aux civils fuyant les combats, des familles de combattants de l'État islamique y ont été enfermées. Face aux difficultés de gestion de ce vaste camp, une politique de rapatriement à grande échelle a été mise en place. La plupart des résidents irakiens ont regagné leur pays, tandis que les Syriens sont autorisés à partir au compte-gouttes. Certaines familles ont choisi de retourner dans la province syrienne de Deir ez-Zor. Ces femmes tentent aujourd'hui de retrouver leur place dans la Syrie d'aujourd’hui, comme le raconte Marie-Charlotte Roupie pour France 24.

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Excédé par Poutine, Washington sanctionne deux géants du secteur pétrolier russe

En frappant le pétrole russe, les États-Unis cherchent à priver de revenus “la machine de guerre du Kremlin” afin de forcer Vladimir Poutine à venir à la table des négociations. Pour la presse internationale, ces sanctions contre la Russie, les premières depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, pourraient porter un coup important à l’économie du pays.

© Kevin Lamarque / REUTERS

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Yehor Cherniev, député ukrainien : "Il est juste d’utiliser l’argent russe contre Moscou"

Plus de trois ans et demi après le début de la guerre, le scénario d’une paix en Ukraine - si chère à Donald Trump et sa quête du Prix Nobel - semble encore bien hypothétique. Mardi, Washington a fait savoir que la rencontre prévue à Budapest entre le président américain et son homologue russe n’aurait pas lieu dans "un avenir proche". Alors que sur le front la bataille continue de faire rage et les frappes russes de pleuvoir sur les villes ukrainiennes, L’Express s’est entretenu avec Yehor Cherniev, député ukrainien et vice-président de la commission de la sécurité nationale, de la défense et du renseignement à la Rada, pour faire le point sur les récents développements diplomatiques et militaires.

Le sommet entre Trump et Poutine est reporté sine die. Aura-t-il lieu ?

Yehor Cherniev : Je pense que Donald Trump a compris que Poutine cherche à gagner du temps, mais il voulait lui donner une dernière chance de montrer qu’il est prêt à mettre fin à cette guerre. Toutefois, si le président russe refuse d’avancer vers la paix en proposant des mesures concrètes, cela pourrait se retourner contre lui et ouvrir la voie à une livraison de Tomahawk à l’Ukraine et à de nouvelles pressions sur l’économie russe. Et cela me semble être le chemin à suivre. Parce qu’il est clair que Poutine veut seulement poursuivre la guerre. Rien n’indique un quelconque intérêt de sa part pour la paix. Cependant, avec nos partenaires, nous pouvons l’y forcer. En détruisant l’économie russe, par des sanctions et des frappes en profondeur.

Les États-Unis n’ont pas livré de missiles Tomahawk à l’Ukraine à l’issue de la rencontre Trump-Zelensky à Washington, le 17 octobre. Pour quelle raison ?

C’est une bonne question - même si la réponse appartient sans doute davantage à Donald Trump. Toutefois, on ne peut pas dire que la question des Tomahawk n’est plus à l’ordre du jour. En réalité, elle l’est toujours, mais elle est suspendue à une éventuelle rencontre entre le président américain et Vladimir Poutine. A mon sens, la question de la livraison des missiles Tomahawk à l’Ukraine constitue avant tout un moyen de pression sur Poutine. S’il accepte de faire marche arrière et de mettre fin à la guerre, alors les missiles Tomahawk ne seront probablement pas livrés. En revanche, s’il refuse, je pense que Trump sera, à terme, prêt à franchir le pas.

Mais la non-livraison des Tomahawk est un coup dur pour l’Ukraine…

Je reconnais qu’il serait formidable de disposer d’une nouvelle arme pour faire pression sur la Russie, avec des frappes en profondeur sur ses infrastructures critiques et sa production militaire. Pour l’instant, nous nous contenterons de continuer à le faire avec nos propres missiles et drones. Nous disposons de nos propres armes pour atteindre cet objectif, à l’instar de nos nouveaux missiles de croisière Flamingo, qui ont déjà porté des coups sévères à l’économie russe en détruisant des raffineries. Il s’agit de notre premier missile de croisière à longue portée et nous prévoyons de faire rapidement monter la production avec l’aide de nos partenaires.

L’Ukraine accepterait-elle vraiment de céder le Donbass aux Russes comme l’aurait, selon la presse américaine, suggéré Donald Trump ?

Non, même si le président Trump a contredit cette affirmation et indiqué avoir seulement mentionné les territoires déjà occupés par les Russes. Quoi qu’il en soit, la cession du Donbass n’est pas une option pour nous. Nous ne trahirons pas notre peuple qui vit encore là-bas. Et nous n’abandonnerons pas un territoire que la Russie n’a toujours pas réussi à conquérir depuis plus de douze ans - car c’est précisément dans le Donbass qu’a commencé la guerre en 2014. L’Ukraine refusera donc catégoriquement une telle option.

Selon Volodymyr Zelensky, la pénurie d’essence en Russie atteindrait 20 % des besoins russes. La campagne de frappes ukrainiennes fonctionne-t-elle mieux que les sanctions économiques ?

Je ne sais pas si cela fonctionne mieux, mais il est certain que cela ajoute une pression sur les infrastructures énergétiques russes. Et c’est l’un de leurs grands points faibles. Lorsque nous détruisons les raffineries russes, cela pèse lourdement sur leur secteur pétrolier. Ils ont ainsi récemment arrêté d’exporter de l’essence. De plus, les Russes se retrouvent avec un surplus de pétrole brut – ce qui fait baisser les recettes qu’en tire l’Etat russe. Détruire la source de financement la plus rentable de leur budget me semble être une bonne décision.

Les sanctions sont-elles efficaces ?

Je pense que détruire les raffineries fonctionne simplement plus rapidement que les sanctions, qui, une fois qu’elles sont décidées, prennent un certain temps avant d’avoir des effets. Il s’agit davantage d’un poison lent. De plus, les Russes ont eu le temps de s’y préparer, comme le montre l’exemple de leur flotte fantôme. Nous allons donc continuer à détruire leurs différentes installations - même si bien sûr cela restera des cibles d’intérêt militaire. Le but de cette campagne est de mettre un terme à ce conflit en détruisant leur capacité à poursuivre la guerre. Cela implique de détruire leur base industrielle de défense et leurs raffineries – qui alimentent l’une comme l’autre les besoins de leur armée sur le front.

Avec toutes les nouvelles armes qu’elle développe, l’industrie de défense ukrainienne est-elle en train de devenir l’une des plus puissantes d’Europe ?

Si l’on parle en termes de quantités produites, et de certaines technologies nouvelles comme les drones, la réponse est oui. Toutefois, nous ne sommes pas en mesure de couvrir tout le spectre de l’armement. Nous n’avons par exemple toujours pas notre propre système de défense antiaérienne, notre propre avion de combat ou nos propres navires de guerre. Parce qu’il s’agit d’armes très sophistiquées qu’il serait particulièrement long et complexe à développer. C’est précisément la raison pour laquelle nous proposons à nos partenaires des coopérations industrielles : afin d’échanger des technologies de part et d’autre. Nous pouvons vous faire bénéficier de notre expertise et de nos technologies dans les drones, et vous pouvez partager avec nous des technologies plus sophistiquées comme les défenses antiaériennes.

Récemment, de nombreux pays européens ont été victimes de survols de leurs territoires par des appareils russes. Qu’est-ce que les Européens peuvent apprendre de l’Ukraine dans la protection de leur ciel ?

Tout d’abord, nous sommes prêts à vous fournir notre expérience et certaines des solutions que nous utilisons. Par exemple, nous avons développé des drones dont la mission est d’en intercepter d’autres, comme les Shahed. La Pologne, qui a été survolée par une vingtaine de drones le mois dernier, s’est déjà positionnée pour en acquérir. Nous pouvons également vous expliquer ce que nous utilisons et comment nous l’utilisons. Typiquement, pour détruire les drones Shahed que Moscou produit en masse, nous essayons de ne pas utiliser de munitions trop coûteuses. Parce que cela viderait nos réserves et serait extrêmement onéreux. Nous privilégions donc les missiles air-air tirés depuis des avions, les drones intercepteurs, ou les hélicoptères.

Les Européens pourraient s’accorder jeudi sur une utilisation des avoirs gelés russes au profit de l’Ukraine. Comment pourraient être utilisées ces ressources ?

Cela ouvrira une nouvelle source de financement pour cette guerre. Et nous en avons besoin car il est très difficile de la poursuivre au même niveau que les années précédentes sans les dons de matériel militaire américain. Nous ne disposons malheureusement pas de ressources suffisantes pour financer la guerre et acheter des armes, car nos partenaires européens ne peuvent pas couvrir tous nos besoins sur le champ de bataille. Donc je pense qu’il est juste d’utiliser l’argent russe contre la Russie, et pas seulement le nôtre ou celui de nos alliés.

Quelle est votre évaluation de la situation sur le front ?

La situation est assez difficile, toutefois notre ligne de front est encore loin de s’effondrer. Les Russes poussent dans notre direction, mais nous parvenons également à reprendre quelques territoires. La situation est dynamique, mais il n’y a pas de percées. Les Russes utilisent des masses de soldats sans se soucier des pertes. De temps en temps, ils ont un succès qui consiste à pénétrer dans notre ligne de front avec un petit groupe de soldats, mais nous les retrouvons et les neutralisons rapidement.

La saison de chauffe va bientôt commencer en Ukraine. Vous attendez-vous à une intensification des frappes russes contre vos infrastructures énergétiques ?

Il est difficile d’être complètement prêt face à cela. Nous nous sommes préparés ces derniers mois et avons l’expérience des dernières années. Mais la Russie va continuer à frapper nos infrastructures énergétiques et essayer de provoquer des black-out dans nos villes. Et c’est pour cela que nous demandons plus de défenses antiaériennes à nos partenaires, et de l’aide pour réparer certains dommages causés à nos installations.

© afp.com/Alexander KAZAKOV

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En RDC, dans l’État parallèle du M23 : “Ils font régner la terreur pour qu’on leur obéisse”

Le média indépendant “The New Humanitarian” publie une série d’articles sur la vie dans les territoires de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) occupés par le mouvement rebelle M23. Nouvelles infrastructures, fiscalité, administration mais aussi violations des droits humains… Le quotidien des habitants y est bouleversé. “Courrier international” traduit et relaie le premier volet de ce travail.

© Dessin paru dans “The New Humanitarian”, Genève

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Guillaume Lagane : «Le retour de la géopolitique brute impose à l’Europe de renouer avec un outil militaire qu’elle a délaissé»

ENTRETIEN - Dans son nouvel ouvrage qui dresse un vaste panorama de la géopolitique du Vieux continent, le spécialiste des questions militaires et diplomatiques, enseignant à Sciences Po, décrit les défis d’une Europe qui risque de subir l’histoire plutôt que d’en être acteur.

© Stephane Mahe / REUTERS

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« Russian Secrets » : comment la Russie a bâti un réseau d’espionnage dans l’Arctique avec des équipements européens

Grâce à des sociétés-écrans, Moscou a acquis des technologies occidentales de pointe qui ont alimenté un réseau sous-marin secret visant à protéger ses armes nucléaires. L’affaire interroge la capacité de l’Europe à empêcher l’exportation de technologies sensibles vers la Russie.

© Solène Reveney / « Le Monde »

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