EN DIRECT, Gaza : l’armée israélienne dit avoir tiré lundi sur des Palestiniens ayant franchi la ligne de retrait
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Mettant fin à 20 ans de gouvernements socialistes, le sénateur de centre-droit Rodrigo Paz a remporté dimanche 19 octobre le second tour de la présidentielle en Bolivie avec 54,5 % des voix, selon le dépouillement de plus de 97 % des bulletins, a annoncé le Tribunal suprême électoral (TSE). Le président élu s’est félicité après sa victoire de voir le pays "peu à peu retrouver sa place sur la scène internationale". "Il faut ouvrir la Bolivie au monde et lui redonner un rôle", a-t-il lancé.
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a félicité le vainqueur, saluant "une occasion de transformation", après "deux décennies de mauvaise gestion". Il a ajouté que les États-Unis étaient prêts à coopérer avec la Bolivie sur la sécurité régionale, les investissements et la lutte contre l’immigration illégale.
Rodrigo Paz accède au pouvoir dans un pays qui, sous Evo Morales (2006-2019), a poussé très loin le virage à gauche : nationalisation des ressources énergétiques, rupture avec Washington, alliances avec le Venezuela d’Hugo Chavez, Cuba, la Chine, la Russie ou encore l’Iran.
A l’annonce des résultats, les rues de La Paz se sont remplies de partisans du vainqueur, aux sons de pétards, de cris de joie et de musique. "Nous sommes venus célébrer la victoire avec beaucoup d’espoir de donner un nouveau cap à la Bolivie", a déclaré Julio Andrey, un avocat de 40 ans, estimant que l’économiste de 58 ans était "plus proche des revendications populaires" que son rival.
Héritier d’une influente dynastie politique, Rodrigo Paz est un modéré au ton populiste qui se présente comme un homme de consensus. Son adversaire de droite Jorge "Tuto" Quiroga a lui obtenu 45,4 % des suffrages. "J’ai appelé Rodrigo Paz Pereira pour le féliciter", a-t-il déclaré, reconnaissant sa défaite. Devant la presse, le populaire vice-président élu, Edmand Lara, a appelé "à l’unité et à la réconciliation entre les Boliviens".
Le président élu succédera le 8 novembre à l’impopulaire Luis Arce, qui a renoncé à se représenter et quittera le pouvoir au terme d’un mandat de cinq ans marqué par la pire crise économique que le pays ait connue en 40 ans.
La chute des exportations de gaz, due au manque d’investissements, a tari les réserves en dollars et rendu intenable la coûteuse politique de subvention des carburants. Faute de devises pour les importer, la pénurie d’essence et de diesel s’aggrave et les prix s’envolent.
L’inflation annuelle dépasse à présent 23 %, et les longues files de véhicules attendant un hypothétique réapprovisionnement des stations-service sont devenues banales dans ce pays presque deux fois plus grand que la France, mais avec 11,3 millions d’habitants.
Les deux candidats ont prôné des politiques similaires, fondées sur une forte réduction des dépenses publiques - notamment des subventions aux carburants - et une plus grande ouverture au secteur privé.
Rodrigo Paz a cependant défendu un "capitalisme pour tous" fondé sur la décentralisation et la rigueur budgétaire avant tout nouvel endettement. Son rival, plus radical, plaidait pour une ouverture totale aux marchés internationaux et le recours à de nouveaux crédits.
"Paz a gardé un ton très calme, très centriste", souligne la politologue Daniela Keseberg, interrogée par l’AFP. "Il connecte bien avec la population, on sent que les gens l’aiment […] il a touché ceux qui veulent un changement, mais pas un changement radical".
Il ne disposera pas d’une majorité au Parlement, ce qui va le contraindre à former des alliances. Arrivé en tête du premier tour en août, il dispose cependant du groupe parlementaire le plus important, avec 49 députés et 16 sénateurs, devant celui de Jorge Quiroga (39 et 12).
Le nouveau président élu devra également faire face à la vive opposition d’Evo Morales, toujours populaire parmi les Boliviens autochtones notamment et qui n’a pas pu se présenter en raison de la limite des mandats. "Morales reste un facteur de déstabilisation", avertit Daniela Osorio, politologue au German Institute of Global and Area Studies (GIGA).
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Une trêve fragile à Gaza. Après l’entrée en vigueur le 10 octobre d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans l’enclave palestinienne, l’espoir renaît au Proche-Orient. Mais les équilibres de la région demeurent plus que précaires : dimanche 19 octobre, l’armée de l’État hébreu a de nouveau lancé des frappes aériennes meurtrières sur la bande de Gaza, après avoir accusé le mouvement islamiste d’avoir lui-même rompu l’arrêt des combats. D’après la défense civile, qui agit sous l’autorité du Hamas, et des hôpitaux locaux, 45 personnes auraient été tuées dans ces bombardements.
Les infos à retenir
⇒ Le cessez-le-feu à Gaza est toujours en vigueur, selon Donald Trump
⇒ 45 personnes tuées dimanche à Gaza, d’après la défense civile du Hamas
⇒ Plusieurs émissaires américains devraient se rendre en Israël dans les prochains jours
Tandis que de nouvelles frappes israéliennes ont touché la bande de Gaza, le président américain a été questionné dimanche par des journalistes sur le maintien ou non du cessez-le-feu dans l’enclave. "Oui, il l’est toujours", a répondu Donald Trump, depuis Air Force One. Selon lui, les derniers événements ne remettent pas en cause la trêve, entrée en vigueur le 10 octobre dernier, après l’acceptation par Israël et le Hamas de la première phase de son plan de paix imaginé pour la région.
Le milliardaire républicain a évoqué l’action de "certains rebelles au sein du mouvement" qui seraient impliqués dans des violations présumées du cessez-le-feu par le Hamas. Toujours d’après ses propos, ses dirigeants pourraient ne pas être liés aux incidents rapportés par Israël, qui ont conduit l’État hébreu à reprendre ses frappes. "Quoi qu’il en soit, la situation sera gérée correctement", assure Donald Trump. "Elle sera gérée fermement, mais correctement." Le locataire de la Maison-Blanche a ajouté que Washington souhaitait avant tout s'"assurer que tout se passera dans le calme avec le Hamas".
Dimanche, l’armée israélienne a donc lancé une nouvelle série de frappes aériennes sur la bande de Gaza, en dépit d’un cessez-le-feu dans l’enclave. Selon la défense civile, qui opère sous l’autorité du Hamas, au moins 45 personnes auraient été tuées dans ces raids. Plusieurs civils et un journaliste feraient partie des victimes. L’AFP s’est fait confirmer ce bilan par quatre hôpitaux de Gaza.
Ces tirs marquent les premiers incidents d’ampleur dans le territoire, depuis l’entrée en vigueur d’une trêve entre Israël et le Hamas, il y a dix jours. L’État hébreu a justifié son offensive en évoquant des actes hostiles de la part du mouvement islamiste. D’après un responsable israélien, des troupes du pays auraient été visées à Rafah, tandis que des combattants palestiniens, qui se seraient approchés d’une zone de contrôle israélienne au nord de l’enclave, ont été "éliminés" lors d’une frappe. Dimanche soir, Israël a dit cesser ses tirs et reprendre l’application du cessez-le-feu.
Alors que le cessez-le-feu à Gaza subit ses premiers soubresauts depuis son entrée en vigueur, plusieurs responsables ou émissaires américains pourraient se rendre cette semaine en Israël. "Nous devrons surveiller la situation" liée à la trêve au Proche-Orient, a ainsi précisé le vice-président américain, J.D. Vance, dimanche, face à des journalistes. Un membre de l’administration Trump doit se rendre "certainement" en Israël "dans les prochains jours" dans cette optique. "Ce pourrait être moi", a-t-il avancé.
D’après le site américain Axios et plusieurs médias israéliens, au moins deux autres émissaires sont attendus sur place. L’envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, ainsi que l’influent gendre du président américain, Jared Kushner, devraient ainsi faire le voyage en Israël dans la semaine.
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