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La Colombie a dénoncé lundi une "menace d'invasion" de la part des Etats-Unis et rappelé son ambassadeur à Washington pour consultations, après la mise en garde la veille de Donald Trump qui a évoqué une possible intervention de son pays si Bogota n'arrêtait pas "immédiatement" la production de drogue. Le président américain a en outre annoncé la suspension du versement des aides financières accordées à la Colombie, sans préciser lesquelles.
Les relations entre les deux pays, historiquement alliés, ont atteint leur point le plus bas avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche et l'élection en 2022 du premier chef de l'Etat colombien de gauche, Gustavo Petro. Washington a ainsi révoqué en septembre le statut de la Colombie qui était considérée comme un de ses 20 partenaires dans la lutte antidrogue. Celle-ci a répliqué en suspendant ses achats d'armes aux Etats-Unis, son principal partenaire dans le domaine militaire.
Le président américain a affirmé dimanche sur son réseau Truth Social que son homologue colombien était un "baron de la drogue qui encourage fortement la production massive de stupéfiants" dans son pays. "Petro, un dirigeant peu apprécié et très impopulaire (...) ferait mieux de fermer ces champs de la mort immédiatement, sinon les Etats-Unis les fermeront pour lui et cela ne se fera pas gentiment", a encore écrit Donald Trump.
S'exprimant lundi sur Blu Radio, le ministre colombien de l'Intérieur, Armando Benedetti, a en conséquence assuré que la Colombie faisait face à une "menace d'invasion ou d'action terrestre ou militaire contre la Colombie". Il a suggéré qu'une solution alternative pour les Etats-Unis serait de pulvériser du glyphosate, un pesticide, sur les cultures de drogue, ce qui constituerait également une atteinte à la "souveraineté" de son pays.
Le président américain a par ailleurs dit vouloir annoncer de nouveaux droits de douane sur les produits colombiens, déjà soumis à une taxe de 10 %. En réponse, Gustavo Petro a proposé lundi sur X aux Etats-Unis de "supprimer les droits de douane sur la production agricole et agroindustrielle" de son pays "afin de renforcer la production légale". Considérant que Donald Trump était "trompé" par ses "conseillers", Gustavo Petro a assuré que la politique antidrogue américaine avait "causé un million de morts en Amérique latine" et n'était qu'"un prétexte pour contrôler cette région", notamment afin d'"obtenir le pétrole bon marché du Venezuela".
Peu auparavant, la Colombie avait fait savoir qu'elle avait rappelé son ambassadeur aux États-Unis, Daniel Garcia Peña, pour consultations après l'annonce par le président américain d'une interruption de son aide financière à Bogota.
Washington a par ailleurs fait état dimanche d'une nouvelle frappe - qui a fait trois morts -, le 17 octobre, contre un navire dans les Caraïbes, un bateau affilié à la guérilla colombienne de l'Armée de libération nationale (ELN) soupçonné de transporter de la drogue. Cette attaque s'est inscrite dans le cadre d'une extension de l'opération militaire des Etats-Unis dans la mer des Caraïbes, où ils déploient des bâtiments de guerre, au large du Venezuela, depuis le mois d'août.
Au total, au moins sept bateaux ont été ciblés par les forces américaines, avec un bilan d'au moins 30 morts. Les experts s'interrogent sur la légalité de ces frappes contre des suspects qui n'ont été ni interceptés ni interrogés.
La Colombie est le pays d'Amérique du Sud recevant la plus importante aide financière de Washington, selon les données américaines, avec plus de 740 millions de dollars versés en 2023, la dernière année dont les données sont disponibles. La moitié de cette somme est consacrée à la lutte contre la drogue. Le reste sert notamment à financer des programmes humanitaires et alimentaires.
La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec un record de 2.600 tonnes en 2023, soit 53 % de plus que l'année précédente, selon l'ONU. Des chiffres contestés par Gustavo Petro qui dénonce des problèmes méthodologiques. Depuis son arrivée au pouvoir, il préfère miser sur la lutte contre les problèmes sociaux qui alimentent les trafics et sur des négociations avec les groupes armés, pour l'instant infructueuses.
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