« Nous devons rendre plus transparente l’ampleur de l’effort militaire français »
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Le Hamas a remis mardi soir à la Croix-Rouge quatre nouvelles dépouilles, après que Donald Trump a exhorté le mouvement islamiste à restituer les corps des otages décédés à Gaza, une étape qu’il juge nécessaire pour passer à la prochaine phase de son plan pour le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre. Le président américain a par ailleurs affirmé que Washington désarmerait le Hamas s’il ne le faisait pas lui-même : "Cela se passera vite et peut-être violemment", a-t-il menacé devant la presse à la Maison-Blanche. Pour l’heure, le mouvement palestinien a profité du retrait israélien pour étendre sa présence dans la bande de Gaza en ruines, menant une campagne de répression et exécutant des "collaborateurs" présumés.
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas a rendu quatre dépouilles supplémentaires à Israël
⇒ Israël va rouvrir le passage de Rafah à l’aide humanitaire
⇒ Handicap International alerte sur les risques "énormes" liés aux munitions non explosées à Gaza
Le Hamas a rendu mardi soir quatre dépouilles d’otages supplémentaires au lendemain du retour en Israël des 20 derniers otages vivants retenus à Gaza et de quatre premières dépouilles. L’armée israélienne a annoncé peu après minuit ce mercredi le retour en Israël des quatre cercueils, reçus par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. Trois des quatre dépouilles ont été identifiées comme celles d’otages israéliens, ont ensuite indiqué ce mercredi matin les familles d’Ouriel Baruch, Eitan Levy et Tamir Nimrodi.
L’accord conclu entre le Hamas et Israël prévoyait la libération de tous les otages, vivants et morts, dans les 72 heures après l’entrée en vigueur de la trêve, c’est-à-dire avant 11h00 ce mercredi. Mais le mouvement islamiste palestinien avait prévenu qu’il pourrait avoir du mal à tenir les délais pour des questions logistiques après plus de deux ans d’une guerre ayant dévasté la bande de Gaza. "Le travail N’EST PAS FINI. LES MORTS N’ONT PAS ETE REMIS COMME PROMIS !", a lancé Donald Trump sur Truth Social mardi, au lendemain d’un déplacement en Israël et en Egypte lors duquel il avait annoncé, sur un ton triomphaliste, que la "paix" régnait désormais au Moyen-Orient.
Israël va autoriser ce mercredi la réouverture du point de passage de Rafah entre l’Egypte et Gaza pour permettre le transit d’aide humanitaire, rapporte la radio-télévision publique israélienne KAN. Avec cette réouverture, "600 camions d’aide humanitaire vont être acheminés (mercredi) dans la bande de Gaza par l'ONU, des organisations internationales agréées, le secteur privé et les pays donateurs", indique le média sur son site internet sans citer de sources.
Cette mesure est réclamée à cor et à cri par l'ONU et les grandes ONG d’aide alors que la bande de Gaza fait face à une crise humanitaire épouvantable plus de deux ans après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël. Fin août, les Nations unies ont déclaré des zones de famine dans le petit territoire côtier, ce que conteste Israël.
KAN précise que la réouverture de Rafah au passage de l’aide, décidée par "l’échelon politique", fait suite à la remise par le Hamas de quatre nouvelles dépouilles d’otages mardi soir dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu avec Israël parrainé par le président américain Donald Trump.
Les risques liés aux munitions non explosées à Gaza sont "énormes" pour les déplacés qui retournent chez eux à la faveur de la trêve, alerte mardi Handicap International qui, comme l'ONU, plaide pour l’entrée du matériel nécessaire pour déminer.
"Les risques sont énormes, on estime qu’environ 70 000 tonnes d’explosifs sont tombées sur Gaza" depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sur Israël du Hamas le 7 octobre 2023, résume Anne-Claire Yaeesh, directrice pour les Territoires palestiniens de cette ONG spécialisée dans la lutte contre le déminage et l’aide aux victimes des mines antipersonnel. "Les couches de gravats et les niveaux d’accumulations sont très importants", dit-elle, et "on est sur des risques plus plus", dans un terrain "extrêmement complexe" du fait d’un espace "restreint" dans des zones urbaines très denses.
En janvier, le service de la lutte antimines de l'ONU (UNMAS) estimait que "5 à 10 %" des munitions tirées sur Gaza n’avaient pas explosé. Depuis lors, les combats se sont poursuivis, et l’armée israélienne a notamment lancé une opération d’envergure mi-septembre sur la ville de Gaza, avant le cessez-le-feu
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