Tennis : Carlos Alcaraz termine l’année 2025 numéro un mondial

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C’est un rapport inédit. Selon le document publié jeudi par l’ONG Oil Change International, en marge de la COP30 au Brésil, vingt-cinq pays ont approvisionné Israël en pétrole durant la guerre dans la bande de Gaza. Ce rapport, rendu public en marge de la COP30 au Brésil, montre que l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan ont fourni 70 % des livraisons de brut entre le 1er novembre 2023 et le 1er octobre 2025. La Russie, la Grèce et les États-Unis figurent en tête des exportateurs de produits pétroliers raffinés vers Israël, les États-Unis étant le seul pays à fournir du JP-8, un carburant pour avions militaires.
"Les États ayant approvisionné Israël en carburant pendant cette période l’ont fait en pleine connaissance de ses atrocités", affirme Oil Change International, qui milite pour l’abandon progressif des énergies fossiles. "Leur complicité est documentée ici pour les tenir responsables. Ces États doivent reconnaître leur rôle dans ce génocide et cesser leur complicité", ajoute-t-elle. L’ONG a mandaté le cabinet d’études Data Desk pour analyser les flux pétroliers, identifiant 323 expéditions durant la période étudiée, totalisant 21,2 millions de tonnes.
Le conflit a débuté en octobre 2023 après une attaque du mouvement islamiste Hamas ayant coûté la vie à 1 221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l’Agence France Presse établi à partir de données officielles. Depuis lors, plus de 69 000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU. La Cour internationale de Justice (CIJ) a statué sur l’illégalité des actions israéliennes, tandis qu’une commission de l'ONU a conclu à un "génocide" perpétré par Israël à Gaza.
Pour Irène Pietropaoli, chercheuse en droit de l’homme et affaires économiques à l’Institut britannique de droit international et droit comparé, les États sont tenus de respecter l’ordonnance provisoire de la CIJ leur enjoignant de "prévenir et punir le génocide". "Les États doivent considérer que leur assistance militaire ou autre à Israël pourrait les exposer à un risque de complicité de génocide au regard de la Convention sur le génocide", a-t-elle déclaré dans un communiqué accompagnant les chiffres.

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La guerre en Afghanistan entre les Etats-Unis et les talibans s’est jouée sur tous les fronts. Jusqu’aux champs de pavot. Selon des révélations du journal The Washington Post, en vingt ans de guerre d’usure en Afghanistan, les Etats-Unis ont largué depuis le ciel une multitude de projectiles, dont des armes, mais aussi des milliards de minuscules graines de pavot.
Pendant plus d’une décennie, la CIA a mené, de façon intermittente, un programme "audacieux et hautement confidentiel", raconte le quotidien américain, visant à manipuler secrètement la lucrative culture du pavot en Afghanistan. L’objectif : recouvrir les champs des agriculteurs afghans de semences spécialement modifiées pour faire germer des plantes ne contenant pratiquement aucun des produits chimiques raffinés en héroïne. Un programme clandestin, jusqu’alors inconnu, qui constitue un chapitre non négligeable de la guerre menée par les Etats-Unis en Afghanistan entre 2001 et 2021.
Pendant longtemps le pavot afghan, utilisé pour fabriquer l’héroïne a alimenté la corruption au sein du gouvernement de l’ancien président Hamid Karzaï et dans les provinces. Son trafic a permis pendant des décennies, et c’est encore le cas aujourd’hui, de financer l’armement et l’équipement des talibans. Le pavot afghan était et est à la source de la majeure partie de l’approvisionnement mondial en héroïne, dont la plus grande partie de la drogue est destinée à l’Europe. Alors, les alliés occidentaux et les agences gouvernementales américaines se sont vivement disputés sur les stratégies à adopter pour réduire les récoltes de pavot, rapporte The Washington Post.
Diplomates et responsables de la lutte antidrogue ont débattu de toutes les options, de l’épandage aérien d’herbicides à l’achat de la totalité de la récolte afghane et à son exportation pour transformation en médicaments, raconte le quotidien. Mais, à l’insu de la quasi-totalité d’entre eux, la CIA menait son propre programme secret d’éradication de l’héroïne, piloté par son Centre de lutte contre la criminalité et les stupéfiants, qui disposait de fonds importants pendant la guerre en Afghanistan. Les largages aériens de graines de pavot modifiées ont débuté à l’automne 2004, selon trois personnes au fait du programme. L’opération a été interrompue et s’est achevée vers 2015. Pour éviter d’être repérés, les largages ont été opérés de nuit par des agents clandestins, utilisant des avions britanniques C-130, dispersant des milliards de graines spécialement conçues sur de vastes étendues des champs de pavot afghans, selon des sources proches du dossier. Ces largages ont eu lieu au-dessus des provinces afghanes de Nangarhar et d’Helmand, centres importants de culture du pavot.
Selon les informations du journal américain, les graines de pavot larguées n’ont pas été modifiées génétiquement, mais croisées au fil du temps afin d’obtenir une plante contenant moins d’alcaloïdes, soit les substances chimiques utilisées pour la fabrication de l’héroïne. Une fois les graines semées, l’objectif était que les plantes qui en germaient se croisent avec les plantes indigènes et deviennent, au fil du temps, la souche dominante, diminuant ainsi la puissance globale de la récolte.
De nombreux aspects du programme de la CIA demeurent classifiés, notamment son budget, le nombre de vols effectués et des indicateurs précis de son efficacité. Le secret était tel que certains hauts responsables du Pentagone et du Département d’Etat, impliqués dans la politique afghane sous les présidences de George W. Bush et de Barack Obama, ont déclaré n’en avoir jamais eu connaissance ou n’en avoir entendu parler que par rumeurs. Mais ce programme bien que tenu secret pendant longtemps pourrait inspirer d’autres politiques d’éradication de la drogue, dans un contexte de "guerre déclarée aux trafiquants" par Donald Trump. Fin 2015, des responsables américains auraient d’ailleurs déjà envisagé d’utiliser la même méthode non conventionnelle contre les champs de pavot à opium au Mexique, un autre grand producteur d’héroïne, selon deux personnes connaissant bien le programme, rapporte The Washington Post. Cependant le plan aurait été abandonné, notamment à cause de la topographie du Mexique, dont les terrains sont davantage vallonnés qu’en Afghanistan, rendant alors plus complexe les largages. En outre, la campagne antidrogue en Afghanistan a été un échec retentissant, de l’aveu même des responsables occidentaux, conclut l’article du journal.

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