↩ Accueil

Vue lecture

[Info VA] Annemasse : des policiers visés par tirs de mortiers dans un guet-apens, un Algérien sous OQTF interpellé

Des policiers ont été attirés dans un guet-apens et visés par des tirs de mortiers d’artifice, à Annemasse, en Haute-Savoie, dans la nuit du 13 au 14 juillet, vers 01 h 25, selon nos informations.

À la suite de deux faux appels pour des interventions dans le quartier Perrier-Livron, les agents ont été attaqués sur place par une quinzaine d’individus qui ont tiré des mortiers d’artifice dans leur direction.

Aucun blessé n’a été déploré

Un des auteurs, de nationalité algérienne et faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été interpellé en possession de deux mortiers d’artifice. Les violences n’ont fait aucun blessé.

L’article [Info VA] Annemasse : des policiers visés par tirs de mortiers dans un guet-apens, un Algérien sous OQTF interpellé est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

Quelles sont les cinq troupes mises à l’honneur à l’occasion du 14-Juillet ?

Chaque année lors du défilé du 14-Juillet, plusieurs troupes sont mises à l’honneur. Cette fois-ci, cinq unités ont honorées sur les Champs-Élysées. CNews en a dressé la liste.

La Force binationale franco-finlandaise est engagée au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Elle incarne ainsi la force d’intervention des Nations unies dans le pays. Une compagnie d’infanterie finlandaise y a été intégrée en 2012. Au total, elle comporte 900 Français et 200 Finlandais. Cette troupe assure « des opérations de reconnaissance et de patrouilles quotidiennes avec les Forces armées libanaises (FAL) et participe directement au respect des mesures de cessez-le-feu ». Elle est un symbole de la coopération entre Paris et Helsinki.

La Flottille de lutte contre les mines a été créée le 1er juillet 2021. Basée à Brest (Finistère), elle a pour objectif le soutien la dissuasion nucléaire sous-marine en sécurisant les accès au port militaire et à la rade de Brest. Un lieu stratégique, abri de l’Île Longue, qui sert de base aux sous-marins nucléaires lanceur d’engins (SNLE) français. Elle tient donc rôle important dans la force de dissuasion nucléaire française.

Le Régiment du service militaire adapté de Nouvelle-Calédonie est un dispositif d’insertion socio-professionnelle de l’armée française dont bénéficient des jeunes Calédoniens de 18 à 25 ans. Il a été créé en 1986 après de violents affrontements entre des indépendantistes et leurs opposants. Le régiment est implanté de part et d’autre de l’île. Cnews précise que, en 2024, le régiment a formé 502 jeunes Calédoniens dans plus de vingt filières de formation professionnelle répondant aux besoins de l’île, employé 162 jeunes diplômés et remobilisé 29 jeunes en décrochage scolaire.

La Base aérienne à vocation spatiale 101 tout juste inaugurée

La Base aérienne à vocation spatiale 101 (raccourcie BA101) vient d’être inaugurée. C’était le 2 juillet à Toulouse. Cette base accueille le Commandement de l’espace (CDE), un organisme de l’Armée de l’Air et de l’Espace qui assure la détection des objets en orbite, l’analyse de leurs manœuvres et leurs intentions. En cas de menace, sa mission est de défendre les satellites français.

Enfin, le Service militaire volontaire (SMV) a été créé le 1er juillet 2015. Reparti sur sept sites, il permet à ces jeunes d’être formés, de profiter d’une remise à niveau scolaire et de passer leur permis de conduire. Avec également une formation professionnelle pour améliorer l’insertion dans le monde du travail. Selon le ministère des Armées cité par CNews, « 86% des jeunes volontaires accueillis en 2024 ont été insérés, malgré une majorité de non-diplômés (60%) et 16% en difficulté de lecture et d’écriture. Parmi eux, 15% ont rejoint les armées ».

L’article Quelles sont les cinq troupes mises à l’honneur à l’occasion du 14-Juillet ? est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

Thierry Ardisson : « J’ai voulu faire quelque chose de ma vie pour que ma mort soit moins douloureuse »

Valeurs actuelles : Vous quittez donc la télévision… contraint et forcé !
Thierry Ardisson : Les Terriens, j’aurais bien fait un ou deux ans de plus… J’aurais surtout aimé que Vincent Bolloré nous prévienne un an à l’avance, parce qu’il y a 100 personnes qui cherchent du boulot pour septembre !

En revanche, j’ai été très touché par les messages reçus, notamment des politiques. De Marine Le Pen et Gilbert Collard à Adrien Quatennens et François Ruffin, en passant par Marlène Schiappa, Valérie Pécresse ou Aurore Bergé, tous m’ont écrit la même chose : « C’est un espace de liberté qui disparaît. »  Nous avons donc réussi à donner la parole à tout le monde, avec le même traitement. J’en suis fier.

Ce que n’a pas perçu l’humoriste de France Inter Charline Vanhoenacker apparemment, puisqu’elle s’est réjouie de votre départ…
Dans l’interview donnée au Parisien, elle se réjouissait aussi de ce que l’on n’invite jamais l’extrême droite sur les plateaux de télé en Belgique et elle déplorait qu’on ne fasse pas la même chose ici avec Marine Le Pen pour l’empêcher de progresser… Vous réalisez le niveau de conscience démocratique de cette fille qui ouvre sa gueule tous les matins sur France Inter à heure de grande écoute ? D’autres radios hésitent à garder tel ou tel journaliste génial, et je pense notamment à Vincent Hervouët qui fait la politique internationale sur Europe 1, et il faut s’infliger Charline Vanhoenacker sur le service public…

Mon credo, c’était que la télévision a une dimension artistique.

Vous déplorez le manque de moyens en télévision, parce que vous misez beaucoup sur la forme ?
La forme n’intéresse personne en télévision ! Moi, si ! Je me suis fait chier à faire des génériques, des habillages, des lumières et ça me passionnait. Aujourd’hui, on fait de plus en plus de la radio filmée parce que plus personne n’a l’ambition ou les moyens de faire autrement. Mon credo, c’était que la télévision a une dimension artistique.

Cela démontre pour vous un manque d’ambition ?
Un manque d’argent, aussi. Michel Drucker doit désormais tourner trois émissions toutes les trois semaines. Yann Moix, pareil. Comment faire de la bonne télévision dans de telles conditions ? Elles sont tournées en batterie, c’est le mot. Alors, c’est moins qualitatif, forcément.

On associe parfois votre nom à Netflix ou Amazon… Vous allez être le premier animateur sur une plate-forme ?
Rien n’est fait. Ça pourrait vraiment me motiver, alors j’y réfléchis et je discute. Je les connais déjà, en raison de mes fictions ! Ces plates-formes ressemblent évidemment à l’avenir de la télévision : un menu dans lequel on peut choisir ce que l’on veut regarder. Même si la télé hertzienne ne disparaîtra pas : on en aura besoin les soirs de Coupe du monde ! Pour les grandes communions !

Je ne voulais vraiment pas devenir Sabatier, Drucker, Foucault ou Sébastien, que je trouvais ridicules…

Vous avez choisi toute votre vie de monter vos émissions… Est-ce que le direct non monté n’est pas plus honnête vis-à-vis du téléspectateur ?
Au début, on m’a beaucoup reproché de monter pour me valoriser ou supprimer les moments où j’étais mauvais. Je faisais donc exprès de laisser quelques erreurs au montage pour montrer que ce n’était pas la raison, même si je n’allais pas laisser un passage où je suis mauvais par principe non plus !

Mais la raison véritable est ailleurs : dans une interview, comme dans la vie, nous ne disons pas que des choses intéressantes, il faut donc du montage pour rendre l’entretien attractif et lui donner du rythme. Tout le monde en parle enchaînait les interviews, en donnant toujours aux téléspectateurs une bonne raison de ne pas zapper. Pour voir la bimbo, il fallait passer par l’écrivain !

Ça n’a été rendu possible que par le montage, et le fait que quatre heures d’enregistrement devenaient deux heures trente d’émission. Comme dans tout spectacle, on montre le meilleur au public. Mais monter, c’est plus cher.

Sur le fond maintenant. Ce qui s’est aussi développé avec votre télé, c’est le sarcasme…
Je ne suis pourtant ni cynique ni désabusé, et encore capable de beaucoup d’enthousiasme ! Mais il ne faut pas oublier que j’avais 19 ans en Mai 68 et 28 au moment du punk ! Et j’ai conservé ce côté marginal. Je ne voulais vraiment pas devenir Sabatier, Drucker, Foucault ou Sébastien, que je trouvais ridicules…

Cela étant, j’ai été élevé par la télé d’avant ces quatre-là, l’ORTF. À cette époque, la télévision était véritablement l’école du peuple, qu’elle n’est plus aujourd’hui. Quand un patron de chaîne vous répond que ses enfants ont interdiction de regarder les émissions de télé réalité qu’il diffuse, vous saisissez mieux l’expression  « faillite des élites ». Ils font une télévision qu’ils ne montrent pas à leurs enfants.

Je crois que le vrai travail d’un producteur du service public, c’est la vulgarisation.

Et pourtant, les audiences de ces programmes de télé réalité sont incroyables…
Panem et circenses ! Il y a toujours eu ça ! Là, je suis entrain de faire une série sur la chute de l’Empire romain, je peux vous dire que le parallèle est saisissant en tous points… C’est plus que la fin d’un cycle, c’est la fin d’une civilisation : les affaissements moral et intellectuel sont les signes d’un monde déclinant. Ce qui est inquiétant, c’est l’absence de contrepoids culturel.

Je sais que je radote, mais je rappelle souvent que mon ambition, dans Tout le monde en parle, c’était de faire avaler du Michel Houellebecq ou du Bret Easton Ellis à des gens qui n’avaient pas forcément envie de voir ça. Je crois que le vrai travail d’un producteur du service public, c’est la vulgarisation. Pour moi, ce n’est pas un gros mot.

Vous avez toujours eu une grande liberté dans votre émission, vous avez tout fait… jusqu’à l’interview de Thierry Meyssan. Vous êtes alors passé sous les fourches caudines… mais vous sembliez avoir retrouvé une certaine marge de manœuvre depuis ?
Honnêtement, c’est de pire en pire. J’ai beaucoup souffert sur C8. J’avais un public plus jeune, mais accro aux réseaux sociaux… Je crois que le summum a été atteint le jour où j’ai reçu Karl Lagerfeld qui m’a dit que, parmi le million de migrants qu’Angela Merkel avait fait entrer en Allemagne, il y avait peut-être des terroristes, ce qui n’est pas impensable. Considérant qu’une interview n’est pas un débat contradictoire, je ne l’ai pas relancé. On m’a reproché dès le lendemain de ne pas avoir coupé la séquence au montage ! Ces gens appellent la censure de leurs vœux, ils sont préfascistes, tout simplement. Thierry Ardisson avait laissé dire à la télé qu’il y avait peut-être quelques terroristes sur un million de migrants, vous vous rendez compte ! Évidemment, le CSA a été saisi.

Il y a également eu l’épisode où Laurent Baffie a très légèrement relevé la jupe de Nolwenn Leroy, qu’il connaît depuis vingt ans. Roselyne Bachelot a quand même parlé d’une « agression sexuelle » !

Je me souviens aussi de l’interview du fils de Pablo Escobar. À la fin de l’émission, je sors un sac de farine que Laurent Baffie m’avait collé pendant l’interview. À ce moment, le mec a littéralement pété un câble. On m’a reproché de ne pas respecter la famille Escobar… Bon, je sais qu’il n’est pas responsable des crimes de son père, mais on peut rigoler un peu, non ?

Même chose avec les deux gars qui étaient venus sur mon plateau et dont l’un venait de porter un enfant. J’ai précisé : « La maman se trouve à gauche sur l’écran »… J’ai été taxé d’homophobie ! C’est vraiment hallucinant.

Vous n’êtes pas sur les réseaux sociaux ?
Non aucun, je ne supporte pas ces espaces de délation. J’ai été un temps sur Instagram, je partageais des photos que je soignais énormément jusqu’à ce que je découvre que les gens postaient des photos de leur hamburger. J’ai arrêté.

J’imagine que les réseaux sociaux doivent avoir leur intérêt, mais c’est forcément mal utilisé puisqu’on les associe sans cesse à la haine qui s’y déverse. En même temps, l’idée de donner aux Gafam le pouvoir de censurer les propos qu’ils jugent « haineux », sans autre définition, est compliquée aussi… Le mieux serait la fin de l’anonymat. Le plus exaspérant, ce sont les signalements au CSA.

On vit dans une société où il faut mettre un smiley à la fin d’une blague pour être sûr que tout le monde comprenne que c’est de l’humour.

Pourquoi ces signalements au CSA vous choquent-ils ?
C’est surtout l’existence du CSA qui me choque. La première fois que j’ai eu affaire au CSA, je leur ai dit : « Mais qui êtes-vous pour me juger ? » Stratégie de rupture. La légitimité de ce truc se pose. Si on veut m’attaquer au tribunal, très bien, j’irai. Mais pourquoi passer par une juridiction intermédiaire ?

Cette judiciarisation n’a-t-elle pas, elle aussi, détruit la possibilité de débat ?
Si. D’autant que l’on vit dans une société où il faut mettre un smiley à la fin d’une blague pour être sûr que tout le monde comprenne que c’est de l’humour. Le second degré a totalement disparu. Un jour, je suis allé chez Ruquier, et je me faisais super chier, donc j’ai commencé à faire des oreilles d’ânes à François Rebsamen qui était devant moi. Et ils l’ont coupé au montage, ils n’avaient pas aimé !

Vous avez souvent dit que vous étiez fier d’avoir traité de la même manière, dans votre émission, Orlando ou Gorbatchev… La conséquence n’est-elle pas le spectacle permanent et le relativisme total ?
Si… Je dois bien reconnaître avoir été un artisan – sans être un militant – du relativisme ambiant…

Quand j’avais écrit mon autobiographie Confessions d’un baby boomer, j’avais précisé sur la bande rouge : « On n’a pas changé le monde, mais on s’est bien amusé »… et ça m’a beaucoup été reproché. C’est vrai que j’appartiens à cette génération, les baby boomers, qui voulait donner de l’air à un pays très rigide, alors que tout le monde aspire aujourd’hui à un peu plus d’ordre dans un pays mou.

Mai 68 s’est aussi attaqué à la famille… Vous trouviez la vôtre trop “ normale ”, et vous avez plus tard choisi de vous consacrer à la télévision plutôt qu’à celle que vous construisiez… C’est un regret ?
Cela restera un manque. Je n’étais pas souvent là et voir ses enfants gambader quand ils sont âgés de 2 ou 3 ans doit être très agréable. Je ne les rejoignais que le week-end, épuisé, et je les voyais le dimanche midi seulement. Ça, je le regrette.

Mais je crois aussi qu’on ne peut tout avoir. Les jésuites rappellent souvent que « choisir, c’est sacrifier ». Je ne crois pas qu’on puisse être une vedette et avoir une vie normale… Alors, je m’occupe beaucoup d’eux aujourd’hui, je me rattrape !

En France, nous n’avons plus de but commun, et donc de commun tout court.

Qui dit enfants dit avenir… Qu’est-ce qui vous inquiète le plus en France, aujourd’hui ?
L’absence de cohésion. J’ai récemment visité Israël, que je ne connaissais pas, et j’ai été frappé par ce pays : ils ont un objectif et de la détermination. On peut évidemment ne pas être d’accord avec la politique menée, mais on doit reconnaître ça. En France, nous n’avons plus de but commun, et donc de commun tout court.

À quoi le ressentez-vous ?
À l’impossibilité de nous parler. La France, c’est Intervilles : 50 % des gens tirent dans un sens, 50 % dans l’autre, et le centre de la corde ne bouge jamais.

Et ça ne s’arrange pas avec Emmanuel Macron. Ce nouveau monde est plus que jamais l’ancien. La France est une vieille société qui s’est pris un jeune gérant. Mais la société est la même.

C’est ce qui m’a particulièrement choqué au moment de l’irruption des « gilets jaunes » . On a tous réagi pareil : « Ah, putain, mais c’est vrai qu’ils sont là ! » J’ai reçu des « gilets jaunes » et j’étais souvent ému parce que je viens de là moi aussi. Je n’ai jamais trop compris pourquoi j’étais né dans cette famille toute simple, je rêvais d’être une star, mais je sais aussi que ce sont mes origines et avec l’âge on ne cesse d’y revenir.

Le nouveau monde est plus que jamais l’ancien. La France est une vieille société qui s’est pris un jeune gérant.

Vous avez compris ces « gilets jaunes » ?
Je comprends très bien leur haine du racisme social et leur revendication de dignité. Je comprends aussi qu’ils soient toujours en colère car Emmanuel Macron a tout fait pour ne pas leur parler. C’est dingue ! Il n’a même jamais prononcé leur nom. Il n’est jamais allé les voir ! Quelle arrogance !

Qui étaient pour vous ces « gilets jaunes »  ?
Des Français que tout le monde avait fini par oublier. Je parle des « gilets jaunes » qui faisaient des tartes aux pommes sur les ronds-points, évidemment, et non des casseurs parisiens. Je les ai reçus. J’ai toujours reçu tout le monde. J’ai très tôt réalisé que la télévision ne ressemblait pas à la rue. Parce que dans la rue, il y a des Arabes, des Noirs, des Chinois et pas que des Blancs comme à la télé.

Mais les « gilets jaunes » aussi étaient blancs… Ils sont pourtant sortis dans les rues en regrettant d’être transparents pour tous ces gens de la télé !
Si les Français étaient mieux représentés à l’Assemblée, on n’aurait sans doute pas eu les « gilets jaunes ». Et il n’y a pas qu’à l’Assemblée. Je pense notamment à une émission dans laquelle j’avais reçu Marine Le Pen au début des années 2000, ce qui avait provoqué des tensions. La chaîne m’avait demandé qu’il n’y ait pas d’applaudissements ni de musique. Dans un autre registre, il y a aussi Bensoussan qui avait eu raison dès le début et que tout le monde a attaqué ! À l’époque, j’avais une émission culturelle intitulée Rive droite/ Rive gauche. On avait invité Stéphane Courtois qui avait écrit le Livre noir du communisme. Je m’étais fait assassiner alors que tout le monde savait qu’il y avait des camps en URSS.

Quand Mitterrand a été élu en 1981, nous avons eu quatre ministres communistes. J’étais alors dans une organisation qui s’appelait l’Internationale de la Résistance, avec Geneviève de Galard et plein d’intellectuels qui dénonçaient l’oppression stalinienne. Je leur ai proposé de faire une chanson : « Si j’avais un marteau […] , si j’avais une faucille, je construirais […] un camp […] et j’y mettrai ton père, ta mère, tes frères et tes sœurs. » Ils ont adoré. Impossible de trouver quelqu’un pour la chanter ! Celui qui l’a fait a voulu rester anonyme. Dénoncer l’extermination dans les camps soviétiques était très mal vu.

Nous sommes tous catholiques. L’idée est tellement forte qu’elle ne pourra pas disparaître.

Vous avez également assumé être catholique dans un univers assez hostile…
Ah oui, à l’époque, être catholique, c’était être d’extrême droite. C’est tellement absurde. Un homme qui arrive avec le meilleur slogan de tous les temps – et c’est le publicitaire qui parle –, « Aimez-vous les uns les autres » , c’est génial ! Jésus, c’est un petit juif qui a foutu la merde, et il n’a rien d’extrême droite.

Cependant, ces dernières années, vous avez parlé de « réveil catholique », vous avez même fait une émission dessus. Il se concrétise comment, ce réveil, pour vous ?
Existe-t-il ? L’Église ne donne pas envie franchement, elle semble tout le temps dépassée.

Je sais qu’il y a des traditions à respecter, un cérémonial souhaitable et je ne demande absolument pas que la messe soit dite avec des guitares électriques, mais je ne comprends pas que l’Église n’ait absolument rien dit sur « gilets jaunes », par exemple. Qu’est-ce qu’elle attendait ? Ils étaient empêtrés dans leurs histoires de pédophilie et ils n’ont pas ouvert leur gueule, alors que c’était vraiment le moment de parler. Il fallait que l’archevêque aille boire des coups avec les « gilets jaunes ».

Cela étant, comme le dit très justement Luc Ferry, la société est totalement imprégnée de catholicisme. Le travail a été fait. Nous sommes tous catholiques. L’idée est tellement forte qu’elle ne pourra pas disparaître.

Vous aviez dit un jour que vous étiez tombé dans l’héroïne en cherchant le nirvana… Aujourd’hui, les jeunes veulent sauver la planète… Qu’est-ce que cela veut dire ?
Après Mai 68, on s’est aperçus qu’il n’y avait pas de solution politique, puisque de Gaulle avait repris le business. Quelques gauchistes sont allés s’établir en usine, d’autres sont devenus terroristes, mais il n’y avait plus de solution politique, donc la seule solution était spirituelle. On est partis en Asie non pas pour coloniser, cette fois, mais pour être colonisés.

Et aujourd’hui, on retrouve le même genre de démarche dans l’écologie, en effet. On ne pourra jamais satisfaire les Français en leur donnant les 3 % de Juncker pour idéal. Ça n’a aucun sens.

Que diriez-vous à la place de Macron, alors ?
Que la France redevienne le phare du monde ! Carrément. Nous avons une place à part, il faut la reprendre. Il faut arrêter de s’aligner bêtement. Le problème de l’Union européenne, c’est que des États comme la Hollande sont très heureux d’être européens, ils n’existent pas autrement. Mais nous, les Français, ou les Anglais, nous sommes quand même des peuples qui ont dominé le monde et qui avons beaucoup de mal à mendier poliment de pouvoir dépasser les 3 %.

Nous sommes tellement cons qu’on a réussi à remplacer des dictateurs laïcs par des dictateurs théocratiques.

Mais la France est-elle seulement encore cette France-là ? Il y a aussi l’immigration…
Cette question n’est pas évidente. Sur l’islam, je n’ai aucun souci tant qu’il ne pose pas de problème. Sur l’islamisme, je nous trouve très mous, et je me demande un peu où on est quand je vois ces histoires de burkini !

L’immigration, je pense qu’on n’y peut rien, c’est un mouvement historique. Peut-être, si je n’étais pas catholique, que je ferais partie de ceux qui demandent que personne ne rentre. Mais, le secours est un devoir. Le pape l’a dit.

Les secourir quand ils sont là, d’accord, mais on pourrait aussi leur dire de ne pas partir en restant catholiques, non ?
Ah, c’est sûr qu’en Libye, ils partaient moins nombreux quand il y avait Kadhafi ! Mais la politique française au Moyen-Orient est vraiment catastrophique… Quand je pense que François Hollande voulait attaquer la Syrie, alors que Bachar al-Assad nous a débarrassés de Daech ! Nous sommes tellement cons qu’on a réussi à remplacer des dictateurs laïcs par des dictateurs théocratiques. Ça a commencé avec le shah. Il était peut-être inutile de tenter le coup encore une fois avec Assad !

Je suis assez gaullien là-dessus, je ne vois pas pourquoi la France devrait être pro américaine ou pro russe, je n’ai pas envie de choisir.

Si j’ai voulu faire quelque chose de ma vie, c’est pour que ma mort soit moins douloureuse.

Un dernier mot sur… la mort ? Vous êtes l’un des seuls, aujourd’hui, à ne pas refuser d’en parler ou de la regarder en face !
Si j’ai voulu faire quelque chose de ma vie, c’est pour que ma mort soit moins douloureuse. La mort rend la vie plus signifiante, finalement. Je me dis aussi que si un génie comme Napoléon est mort, je peux bien mourir aussi !

C’est votre personnage préféré de l’histoire de France ?
Je ne suis pas bonapartiste, mais je respecte son génie ! Je suis royaliste, moi, et j’aime tellement les causes perdues que je répondrais bien « le comte de Chambord » à votre question. Il y a eu un certain panache à refuser de galvauder la monarchie.

Quand on dit monarchie, tout le monde pense extrême droite, ce qui est aberrant. Je n’ai rien à voir avec Charles Maurras. Mais la culture politique n’étouffe pas ce pays. Je trouve le système monarchique infiniment plus stable et plus juste, mais ce sera l’objet d’une autre interview ! Nous en reparlerons.

L’article Thierry Ardisson : « J’ai voulu faire quelque chose de ma vie pour que ma mort soit moins douloureuse » est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

«Opération tranquillité vacances» : ces rondes de police ou de gendarmerie qui dissuadent les cambrioleurs

Les vacances d’été ont débuté et vous êtes donc nombreux à avoir quitté votre logement pour rejoindre votre lieu de villégiature. Pour prévenir le risque d’intrusions malveillantes, les autorités ont mis en place, il y a une dizaine d’années, "l'opération tranquillité vacances".

© Sylvain THOMAS / AFP

  •  

Thierry Ardisson : portrait du dernier anar du Paf

Cette fois, Jean-Luc Mélenchon a — vraiment — vu rouge. Habitué aux vitupérations contre les journalistes, lui qui boycotte les invitations médiatiques et parle (avec succès) à ses électeurs depuis son canapé de “Youtubeur”, a pris le soin, cette fois, de décrocher son téléphone pour expliquer son courroux. Invité de Salut les terriens !, l’un des talk-shows les plus regardés de France, Mélenchon boudera l’émission pour châtier ce salaud d’Ardisson.

Le grief ? Une phrase lâchée durant la promotion de son dernier ouvrage, les Fantômes des Tuileries, chez Flammarion (lire encadré), où ce dernier comparait les communards qui ont détruit le château des Tuileries aux talibans qui ont abattu les bouddhas de Bamyan ou à Dae’ch qui s’est attaqué aux temples de Palmyre. Selon le porte-drapeau de La France insoumise, candidat de la gauche radicale à la présidentielle, les communards n’auraient incendié les Tuileries que pour ralentir les troupes versaillaises, comme l’avait expliqué Marx.

C’est une querelle comme on n’en fait plus. Un affrontement historico-idéologique entre un sans-culotte qui reprend la Bastille et un sang-bleu qui réhabilite le monarque. Une querelle d’antan, transportée dans la France d’aujourd’hui. On la doit à un animateur star, figure du paysage audiovisuel français (Paf), habitué des controverses. Lorsqu’on le retrouve, quelques jours plus tard, “chez lui” au Meurice, il hume encore, l’air gourmand, le fumet de la polémique.

Rebelle, insolent, anticonformiste : toutes les épithètes ont été accolées à son nom. Mais, de toutes les étiquettes, il préfère encore qu’on parle de son royalisme.

Ardisson a adoré le refus de “Méluche”, trouvant cela « génial, tellement adolescent ». Il déboule comme on entre en scène, gestuelle ample, démarche chaloupée, langage fleuri. Comme le samedi soir, sur le plateau de C8, il trône au centre de la table dans un fauteuil qu’on croit taillé pour lui. Gueule burinée, voix et répliques déjà entrées au panthéon de la télé française, vêtu de ses éternels pantalon, T-shirt et veste noirs — l’uniforme ardissonien depuis trente ans. Rebelle, insolent, anticonformiste : toutes les épithètes ont été accolées à son nom. Mais, de toutes les étiquettes, il préfère encore qu’on parle de son royalisme. Lorsqu’on évoque pour la première fois l’idée de ce portrait dans Valeurs actuelles, en 2014, Ardisson nous adresse un exemplaire de Louis XX, son « coming out monarchiste », paru en 1986. Un livre « révolutionnaire », prévenait-il en dédicace.

En 1986, il provoque en effet une « collision spatio-temporelle » en dévoilant, lui, l’enfant star de la télé, fumeur de pétards et habitué des Bains Douches, sa tendresse pour l’idée monarchique. La transgression est de taille — elle lui coûtera même quelques opportunités à la télévision. « Pour les Français, “royaliste”, c’était l’Action française, donc Maurras, donc l’extrême droite, se souvient-il. Ce qui a changé, c’est la décrépitude de la République, c’est Sarkozy et Hollande. Les gens comprennent quand je leur dis : “Si c’était pour avoir François Hollande, ce n’était pas la peine de décapiter Louis XVI.” »

« Aujourd’hui les provocateurs sont sur Internet »

Pourquoi, alors, revenir trente ans plus tard sur le même sujet, si la bataille est gagnée ? Pour laisser une trace, d’abord : « Après des décennies de propagande républicaine — l’histoire est écrite par les vainqueurs —, j’aimerais rester comme le mec qui, le premier, a osé repenser l’idée monarchique. » Pour en finir, ensuite, avec un « monarchisme starfucker à la Stéphane Bern », qui se contente d’aduler les têtes couronnées — même s’il confie qu’il préférerait qu’à la tête du pays « il y ait William et Kate plutôt que Hollande et Gayet ».

Pour dissiper, enfin, le venin des mauvaises langues qui l’accusent, depuis cette époque, d’avoir adopté un positionnement marketing. Nul folklore ou posture romantique dans le propos, Ardisson prétend seulement que la monarchie est le meilleur système de gouvernement : « Les optimistes sont progressistes, les pessimistes sont conservateurs. Y a deux équipes, la droite et la gauche. C’est de toute éternité. En République, on choisit comme arbitre le capitaine de l’une des deux équipes. Erreur. On ferait pas ça pour PSG-OM ! » Imparable ?

Je suis le dernier des Mohicans. Je fais des émissions exigeantes. Je pense que ça ne continuera pas longtemps après moi, ça coûte cher.

Mélenchon n’est pas seul, les quolibets ou les flèches au curare pleuvent sur l’homme en noir, accusé de rejoindre les rangs de la réaction dès qu’il enfonce une porte. C’est le cas lorsqu’il avoue préférer s’allier à Poutine pour vaincre Dae’ch ou qu’en riverain vigilant il lance une croisade contre les kebabs de la rue de Rivoli pour sauver les arcades. « La pensée unique, il le reconnaît, prend de plus en plus d’importance. » Ardisson, qui a fait de ses plateaux successifs des repaires d’électrons libres, regrette la disparition des infréquentables à la télévision. Il détesterait qu’on lui colle l’image d’un nostalgique, lui qui flaire en permanence les nouvelles tendances et hume l’air du temps comme un chien truffier, mais son regard sur l’audiovisuel laisse penser que “c’était mieux avant”.

Lui assume « faire de la télé comme on fait du cinéma » : « J’écris, je tourne et je monte. Je veux un truc parfait. Je suis le dernier des Mohicans. Je fais des émissions exigeantes. Je pense que ça ne continuera pas longtemps après moi, ça coûte cher. » Il regrette même le « génial » ORTF et le cortège de légendes, Alain Decaux, Daisy de Galard, Jean-Christophe Averty, Jacques Martin et Jean Yanne, qui ont « formé [s]on goût ». Il regarde peu la télévision : « Aujourd’hui les provocateurs sont sur Internet. »

Contre Fillon, les “procès de Moscou”

Réac sans excès, pas si éloigné que ça du portrait-robot de l’électeur filloniste, il se définit plutôt comme un « catho de centre droit, libertaire sur le plan des moeurs, libéral en économie ». « Thierry est un garçon qui croit à la famille, à la culture chrétienne, et qui pense que la France ne s’est pas faite en un jour », tranche son amie Anne Méaux, “papesse” de la communication, rencontrée auprès de Giscard en 1981. La France, justement. En bon publicitaire, l’homme en noir la sent depuis les beaux quartiers, et la sait résignée : « J’ai peur que la flamme soit éteinte », redoute-t-il.

Ardisson a pourtant prêté attention aux derniers signaux envoyés par la victoire de Fillon, malgré les « procès de Moscou » intentés dans l’entre-deux-tours de la primaire de la droite : « Ce que je trouve intéressant, c’est que c’est le premier qui dit qu’il est catholique, analyse-t-il a posteriori. Je pense que ça a résonné chez les gens. C’est un signal qu’il a envoyé à une certaine France qui a longtemps fermé sa gueule. »

Il ne poussera pas l’audace jusqu’à le dire, mais sans doute Thierry Ardisson parle-t-il de lui quand il évoque cette (re)découverte des racines chrétiennes. Dieu, le roi, la nation : terrain glissant, scruté par les vigies du “télévisuellement correct”. « Il est profondément attaché à la France, il a seulement trouvé une façon de l’exprimer en se disant monarchiste, démine Anne Méaux. En réalité, c’est un anar de droite. » Sans doute le dernier du Paf.

L’article Thierry Ardisson : portrait du dernier anar du Paf est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

L’animateur Thierry Ardisson est mort à l’âge de 76 ans

Thierry Ardisson, animateur et producteur influent du paysage audiovisuel français, est mort à l’âge de 76 ans, a annoncé l’AFP ce lundi 14 juillet. Il souffrait d’un cancer du foie.

« Thierry est parti comme il a vécu. En homme courageux et libre. Avec ses enfants et les miens, nous étions unis autour de lui. Jusqu’à son dernier souffle », a réagi son épouse, la journaliste Audrey Crespo-Mara. Peu de temps avant, elle avait dû démentir les rumeurs qui circulaient sur la mort de son mari, alors que Thierry Ardisson luttait contre la maladie.

Après des débuts à la toute fin des années 1960 dans la publicité en tant que concepteur-rédacteur, Thierry Ardisson est le créateur de plusieurs slogans publicitaires devenus célèbres. Sa carrière sur le petit écran démarre, elle, dans les années 1980.

Connu pour ses interviews tranchantes, l’animateur très souvent vêtu de noir a produit ou animé de nombreuses émissions cultes. Comme Lunettes noires pour nuits blanches, Paris Dernière, Tout le monde en parle, ou plus récemment Salut les Terriens! sur Canal+ avec son acolyte Laurent Baffie. En mai dernier, il publiait son dernier livre : L’homme en noir.

L’article L’animateur Thierry Ardisson est mort à l’âge de 76 ans est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

François d’Orcival : Survivre, c’est ne pas gouverner

Depuis dix ans, ils étaient Les Jeunes avec Macron. Ils sont devenus Les Jeunes en marche. Ce changement de titre signifie-t-il que Macron est en voie d’effacement ? Ils étaient réunis, le 5 juillet, au Cirque d’Hiver. Ils avaient invité le ban et l’arrière-ban à leur meeting ; on notait la présence de Mme Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, devenue ministre d’État et ministre de l’Éducation nationale, et celle de Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique.

Mais l’animateur de la soirée devait être Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée. Qu’était-il venu dire ? En un mot, ceci : “Je suis avec vous pour 2027. Je veux proposer un chemin. ” Il avait en tête sa candidature, en chevauchant les municipales du printemps prochain pour aller à la présidentielle. Pourquoi aurait-il laissé le terrain au jeune Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, que les sondages situent déjà à 34 ou 35 % ? Il n’a que six ans de plus que lui, et il a déjà été Premier ministre pendant huit mois…

​Attal fait comme tout le monde : il applaudit

Or voici que celui qui avait laissé en suspens l’invitation que lui avaient lancée les jeunes “marcheurs” se présente au Cirque d’Hiver : Emmanuel Macron ! Il prend aussitôt place, micro en main, et la foule scande « Macron président ! Macron président ! » comme s’il ne l’était pas. Et lui leur lance un appel : « J’ai besoin de vous, je serai là avec vous, dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ans ! On ne lâchera rien ! » Il parle comme s’il était en campagne. On retiendra cette autre phrase : « Si l’on passe notre temps à parler de 2027, mais à ne rien faire, à être dans les calculs, ce ne sera aucun d’entre nous dans deux ans. » Qui est donc “dans les calculs”, si ce n’est Gabriel Attal ?

​​​​​​​​​​​​​>> Toutes les chroniques de François d’Orcival

Quand Macron range son micro, Attal fait comme tout le monde : il applaudit. Il applaudit son exécution en direct devant 1 300 spectateurs, qui seront des millions de téléspectateurs. Ce n’est pas la première fois. Il ne peut pas avoir oublié la scène qui s’était déroulée à l’Élysée, le 9 juin 2024 en fin d’après-midi, quand, disposant des résultats des élections européennes, Emmanuel Macron l’avait fait venir, lui et plusieurs autres ministres, pour leur annoncer qu’il avait décidé de dissoudre l’Assemblée élue deux ans plus tôt. Que le chef de l’État ait convié son Premier ministre et quelques figures du gouvernement pour expliquer son raisonnement ne surprendra pas. Mais il avait eu cette idée, une idée folle, de faire saisir par la photographe du Palais ses ministres en train d’écouter leur mise à mort politique de la bouche même du président. Gabriel Attal aura donc vécu l’expérience, en public, à deux reprises. On imagine le choc qu’il a pu en conserver.

​Macron peut rêver d’être réélu après cinq ans d’absence

Dans deux ans, Emmanuel Macron aura accompli ses deux mandats. Il ne pourra pas se présenter à un troisième consécutif. C’est inscrit à l’article 6 de la Constitution. Mais il n’est pas dit qu’un troisième mandat lui soit interdit dès lors qu’il ne serait pas consécutif. Quand Macron donne rendez-vous à ses jeunes auditeurs « danscinq ans, dans dix ans », il leur envoie un signal, il pourrait concourir pour l’élection de 2032. Après tout, Donald Trump a eu un premier mandat de 2016 à 2020 ; battu à l’issue, il s’est représenté en 2024 et a été réélu. Macron peut rêver, lui qui n’a pas été battu, d’être réélu après cinq ans d’absence.

Mais nous ne savons rien de la fin de son actuel mandat. Croit-il que le système ne puisse pas se gripper ? Jérôme Jaffré a retrouvé dans l’Année politique de 1955, cette citation d’André Siegfried disant : « Les gouvernements, dans ces conditions, ne réussissaient à survivre qu’en ne gouvernant pas, en ne posant pas les questions, toute prise de position un peu nette risquant d’entraîner ipso facto leur dislocation. » Pour François Bayrou, la prochaine épreuve est son allocution du 15 juillet. Le président de son groupe parlementaire, Marc Fesneau, lui conseille, dans le Figaro , de conserver « un peu de marge de discussion ». Moins il en dira, mieux cela vaudra.

L’article François d’Orcival : Survivre, c’est ne pas gouverner est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

Saint-Dié-des-Vosges : le maire Bruno Toussaint agressé à coups de poing en pleine rue par vengeance

Alors qu’il participait à un événement festif dans sa commune de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), Bruno Toussaint, le maire, a été violemment pris à partie en pleine rue. « L’alcool n’a pas aidé ce monsieur », précise-t-il au Parisien, pour qui il est revenu sur cette agression.

« On profitait tranquillement de cette Nuit Blanche dans la ville avec mon épouse, lorsqu’un monsieur manifestement ivre est venu nous voir. Il s’est adressé vivement à moi en me disant : « T’es content maintenant, tu m’as viré de la mairie ! » », se souvient Bruno Toussaint.

L’agresseur est un habitant de la ville et un ancien employé de la mairie, dont le contrat n’a pas été renouvelé. « J’ai essayé de calmer la situation pendant une petite dizaine de minutes. Je lui ai proposé tranquillement de prendre rendez-vous en mairie, pour en discuter plus tard. Ce n’était pas le lieu. Mais cela ne lui a pas suffi », poursuit l’édile auprès du quotidien.

« Il s’en est pris à mon épouse »

« Il s’en est pris à mon épouse, qui essayait de le calmer. Il l’a violemment poussée et bousculée. » C’est à ce moment-là que le couple décide de s’éloigner. Avant que Bruno Toussaint ne reçoive un coup de poing dans le dos et un autre sur l’oreille.

Le maire et son épouse sont allés porter plainte le lendemain auprès du commissariat de leur commune. Les policiers municipaux qui sont intervenus doivent faire de même, pour agression et propos sexistes et racistes.

L’article Saint-Dié-des-Vosges : le maire Bruno Toussaint agressé à coups de poing en pleine rue par vengeance est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

14-Juillet : 65 000 policiers et gendarmes déployés sur le territoire national, annonce Bruno Retailleau

« Des dispositifs extrêmement massifs » sont déployés en France métropolitaine pour la journée du 14-Juillet, a annoncé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. BFMTV confirme ainsi que plus de 65 000 membres des forces de l’ordre sont sollicités.

En déplacement à Laval (Mayenne), samedi 12 juillet, le ministre a également indiqué que le niveau de force sera « très conséquent ». Et que « les policiers et les gendarmes ont une consigne, c’est de ne rien tolérer ».

Plus de 10 000 mortiers d’artifice ont été saisis

Si les autorités jugeaient que la soirée du dimanche 13 juillet pouvait être à risque en raison du match du Paris Saint-Germain en finale de la Coupe du monde des clubs, de nombreux contrôles ont permis de saisir quelque 10 000 mortiers d’artifice. A cette occasion et celle de la fête nationale, Bruno Retailleau veut « faire en sorte que ceux qui viennent pour utiliser ce prétexte pour déployer leur violence en soient empêchés ».

L’article 14-Juillet : 65 000 policiers et gendarmes déployés sur le territoire national, annonce Bruno Retailleau est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

États-Unis : la « déwokisation » est en marche

Contrairement à son ex-meilleur ami Elon Musk, Donald Trump n’a jamais fait de la lutte contre l’idéologie woke une affaire personnelle. Pendant que Barron Trump, le plus jeune fils du président, garantit à ses parents d’entrer dans l’âge d’homme en assumant pleinement sa masculinité, Xavier Musk, devenu subitement Vivian, n’en finit plus de renier son père, Elon. Tout au plus la transition de genre la plus médiatique des États-Unis a-t-elle consolidé les certitudes viriles du colosse de la Maison-Blanche pendant qu’elle plongeait le milliardaire technophile dans une profonde et sincère dépression.

Pour Donald Trump, la binarité n’est pas qu’une loi de la nature, elle est d’abord le meilleur moyen de gagner une élection et l’adhésion pérenne du plus grand nombre. Pour le 47e président des États-Unis, la lutte contre le “wokisme”, c’est donc d’abord de la politique – et même l’une des priorités de son programme.

​Un « activisme idéologique financé par le contribuable »

Dès le 20 janvier 2025, jour de son retour dans le bureau Ovale, le président signait une série spectaculaire de décrets visant à recentrer l’action fédérale sur le “mérite”, la “tradition” et l’“efficacité”. Dès l’investiture, la “diversité”, l’“équité” et l’“inclusion” (le triptyque honni DEI) devenaient les trois principes à abattre, et ce, dans tous les domaines de la société, à commencer par les administrations. L’executive order 14151 donnait immédiatement le ton : « Mettre fin à l’activisme idéologique financé par le contribuable. »

Dans la foulée, un second décret a fait voler en éclats les contraintes imposées par la précédente administration aux entreprises en matière de “recrutement inclusif”. Le message est clair, « l’Amérique s’est construite par le mérite et les Américains entendent bien que cela demeure ». Il ne sera dès lors plus question de tenir compte de la couleur de peau, de l’identité sexuelle ou du genre d’un candidat pour le sélectionner.

​Des fonctionnaires mutés par centaines

Pour les hommes de main du président, et notamment pour l’équipe d’Elon Musk, les premières signatures de décrets antiwokes ont l’effet d’un coup de sifflet. La traque aux « préférences raciales ou genrées » peut commencer et les hommes vont s’en donner à cœur joie. « La sélection des agents publics ne devra plus reposer que sur leurs compétences », martèle alors Donald Trump devant le Congrès.

Les uns après les autres, les services en charge du DEI sont tous démantelés. Du département d’État à la Nasa, en passant par le département de la Défense et jusqu’aux agences de protection de l’environnement, les hauts fonctionnaires employés à ces tâches qui n’ont plus cours sont mutés par dizaines, puis par centaines.

​Une contrainte inutile

Au Pentagone, le décret 14183 interdit toute reconnaissance du genre “transgenre” et impose de ne plus distinguer que les hommes et les femmes, en « conformité avec les lois naturelles ». Quiconque manifeste des symptômes de dysphorie de genre est prié de rendre son uniforme. Toutes les chirurgies de transformation ou les hormonothérapies sont désormais considérées par l’administration comme des infractions au règlement de discipline générale des forces armées des États-Unis. Malgré la tentative de la juge fédérale de Washington Ana Reyes de suspendre les décrets antitrans, la Cour suprême autorisait, le 6 mai dernier, leur mise en œuvre provisoire. À ce jour, 1 000 militaires transgenres sur les 4 240 recensés ont déjà quitté l’institution.

Même des groupes privés réputés “neutres” ou “progressistes”, comme McDonald’s, Disney ou Meta, ont brutalement changé leur politique par crainte de représailles fédérales.

De leur côté, les entreprises, qui pour beaucoup subissaient la politique du DEI comme une contrainte inutile, ont emboîté le pas de l’administration. Même des groupes privés réputés “neutres” ou “progressistes”, comme McDonald’s, Disney ou Meta, ont brutalement changé leur politique par crainte de représailles fédérales. Mais c’est dans le décret du 29 janvier, intitulé “Lutte contre l’endoctrinement radical” que les mesures les plus radicales ont été prises. Les écoles publiques du primaire et du secondaire sont interdites d’enseigner les programmes considérés comme progressistes, comme la “théorie critique de la race”.

Une « épidémie irrationnelle »​

Le concept, initié dans les années 1970 par des chercheurs afro-américains, vise à institutionnaliser l’idée selon laquelle le racisme aux États-Unis serait systémique. Sur cette base, les juristes Derrick Bell, Kimberlé Crenshaw ou encore Richard Delgado étaient parvenus à imposer un enseignement excessivement culpabilisant de l’histoire américaine, jusqu’à normaliser ce qui ne tarderait plus à constituer l’un des piliers doctrinaux du wokisme. À la fin des années 1980, la théorie avait même engendré le principe de l’“identité de genre fluide”.

​Pour Donald Trump, ces mesures ne sont qu’une réponse évidente aux inquiétudes profondes et légitimes des parents d’élèves. Durant toute la campagne et partout à travers le pays, explique Stephen Miller, directeur adjoint du cabinet du président et considéré comme penseur en chef de cette révision sociétale, « nous avons écouté les enseignants, les policiers et les militaires, les employés qui ne se retrouvaient plus dans les consignes absurdes et les formations obligatoires imposées ces dernières années ». L’ « épidémie irrationnelle » de questionnement des jeunes Américains sur leur identité de genre apparaît, il est vrai, aujourd’hui, comme l’un des principaux leviers de la victoire de Donald Trump en 2024.

Les minorités applaudissent la lutte antiwoke

Plus spectaculaire encore que le soutien de l’électorat traditionnel “Maga” (Make America Great Again) dans cette croisade, c’est l’adhésion des minorités à la lutte antiwoke qui annule les tentatives de résistance de l’opposition démocrate. Pour Daniel McPherson, analyste au prestigieux Hudson Institute, les communautés hispanique et afro-américaine ont massivement tourné le dos à l’actuelle opposition, préférant la voie du « réarmement moral ».

La prestigieuse université Harvard, dans le Massachusetts, peut compter sur le soutien zélé de quelques juges fédéraux passés par ses bancs.

Dans un pays où 62 % des citoyens se déclarent chrétiens, une école publique qui normalise le changement de sexe chez les mineurs devient de facto le meilleur carburant de la renaissance d’un conservatisme de combat. Une réalité qui, malgré tout, ne dissuade pas quelques bastions démocrates et progressistes de résister. C’est notamment le cas de la prestigieuse université Harvard, dans le Massachusetts, qui peut compter sur le soutien zélé de quelques juges fédéraux passés par ses bancs. « Aucune administration […] ne devrait dicter ce que les universités privées peuvent enseigner, ou bien qui elles peuvent admettre ou embaucher », affirme Alan Garber, président de l’institution depuis décembre 2024.

Alors que de nombreux établissements à travers le pays, y compris parmi les plus prestigieux, se sont pliés aux exigences de Washington pour préserver leurs subventions fédérales, Harvard a choisi d’incarner la résistance progressiste. Et son bras de fer avec l’exécutif est relayé désormais presque quotidiennement dans la presse américaine. Il se traduit notamment par le maintien coûte que coûte de son forum annuel EDIB (Equity, Diversity, Inclusion, Belonging : équité, diversité, inclusion, appartenance). Pour Alan Garber, la diversité représente même le « principal levier de l’excellence académique ».

​Suspension des visas étudiants

En réponse, la Maison-Blanche a supprimé une subvention fédérale de 2,5 milliards de dollars à l’établissement et menace d’annuler son exonération fiscale. Dans un même effort, et en conformité avec la politique migratoire de l’administration, Washington a suspendu les visas des étudiants étrangers qui constituent un apport important de frais de scolarité pour Harvard, avant que la décision soit invalidée par un juge fédéral. Jusqu’à présent, les juristes invoquent le premier amendement, qui garantit la liberté d’expression aux États-Unis, pour empêcher l’administration de s’immiscer dans les programmes et dans la sélection des professeurs.​

À la tourmente politique dans laquelle est prise l’université s’ajoute le souvenir encore très frais du scandale qui avait touché la précédente présidence. Le 5 décembre 2023, Claudine Gay comparaissait devant une commission parlementaire pour répondre des accusations d’antisémitisme qui visaient son université. À la question : « Le fait d’appeler au génocide des juifs viole-t-il le règlement concernant le harcèlement à Harvard ? », la présidente avait répondu : « Cela peut, en fonction du contexte. » Elle avait dû démissionner un mois plus tard, le 2 janvier 2024, mais elle a conservé son poste de chercheuse à Harvard.

​Un monument devenu incohérent

L’épisode s’inscrivait dans le cadre des plaintes pour harcèlement formulées par quelques étudiants de confession juive, au moment où l’université était agitée par des mouvements de soutien à la cause palestinienne. Dans ce contexte post-7 Octobre, la convergence de la lutte propalestinienne, et parfois pro-Hamas, et de quelques mouvements identitaires afro-américains radicaux ou encore LGBT a finalement conduit à fragiliser un monument de l’élitisme américain devenu aussi hétérogène qu’incohérent.

C’est à cet attelage bancal que s’attaque l’administration Trump. Avec l’assurance, bien entendu, de disposer du soutien de l’écrasante majorité de l’électorat républicain Maga, mais également de l’appui plus discret de millions de parents démocrates inquiets des dérives idéologiques permises par les précédentes administrations.

L’article États-Unis : la « déwokisation » est en marche est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

14-Juillet à Paris : « Emmanuel Macron s’est fait plaisir », Christophe Gomart dénonce le discours aux Armées du chef de l’État

Valeurs actuelles. Ce 13 juillet, à l’hôtel de Brienne, le président de la République a tenu son traditionnel discours aux Armées. Cette année, la classe politico-médiatique avait annoncé que le chef de l’État tiendrait le discours le plus important de son mandat, notamment pour l’avenir de l’armée française et notre architecture de défense. Que retenez-vous de cette allocution ?
Christophe Gomart. Une fois encore, le discours du président de la République était du vent. Beaucoup de paroles pour peu de décision concrètes. Un constat sur les menaces que beaucoup partagent. Un constat sur les manques capacitaires dont les chefs militaires font toujours état (espace, IA, guerre électronique, défense sol-air…).

Il est amusant de penser que le général de Villiers a démissionné un même 13 juillet, suite à un désaccord sur un budget de la défense qui baissait. Emmanuel Macron lui avait rétorqué que « c’était lui le chef ». Huit ans plus tard, il annonce une hausse même modeste du budget. Le général Pierre de Villiers avait fatalement raison. Car, c’est bien là le rôle des militaires, de planifier en envisageant l’avenir. Emmanuel Macron devait encore croire aux Dividendes de la paix, qu’il a dénoncé ce soir.

« Pour être libre, il faut être craint. Pour être craint, il faut être puissant ! » La tonalité martiale du discours du chef de l’État peut se résumer en cette phrase. Un discours assez offensif d’ailleurs, invitant à mobiliser l’ensemble des services de l’État pour la défense de la Nation. Partagez-vous son analyse ?
Compte tenu de cette stratégie de communication – Interview du Directeur général à la Sécurité extérieure sur LCI, conférence de presse du chef d’État-major des Armées, annonce de Sébastien Lecornu de la relance de la production de missiles SCALP et ce soir le discours du président – on s’attendait à beaucoup et on a eu très peu. On savait qu’il y aurait beaucoup de mots et très peu d’action. Je note qu’enfin qu’Emmanuel Macron s’est rendu compte que pour être respecté, il faut être puissant. Et pour être puissant, il faut être fort militairement.

Le choix fait ce soir semble nettement insuffisant. Nous sommes loin des 100 milliards d’euros annuels prônés par Sébastien Lecornu. Sur l’aspect diplomatique, encore une fois, il se targue de mots. En Algérie, Boualem Sansal et Christophe Gleizes ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Et en Iran, trois de nos ressortissants sont actuellement toujours retenus en otage.

>> Retrouvez ici tous nos entretiens politiques du lundi

La remontée en puissance capacitaire de nos armées est-elle à la hauteur des défis contemporains ?
La Loi de programmation militaire (LPM) actuelle permet le maintien à niveau opérationnel de nos armées. Mais elle ne prend pas en compte les menaces actuelles qui pèsent sur notre pays : Russie, Chine, Turquie, Iran, terrorisme islamiste… .Cette LPM n’envisageait qu’une armée dimensionnée pour des interventions extérieures et non pour mener une guerre d’attrition ou guerre de haute intensité.

Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, évoquait le volume financier de 100 milliards d’€ par an comme poids de forme pour nos armées. C’est indispensable si la France veut continuer à disposer d’une armée digne de ce nom et capable de peser dans le concert des nations et en particulier en Europe. L’Allemagne, qui n’a pas de dettes, va dépenser énormément pour ses armées. Même si elle va mettre du temps à remettre sa défense à niveau (5 à 10 ans), ce pays veut devenir la première puissance militaire en Europe. Ainsi, l’Allemagne, pourra devenir la première force militaire d’Europe, malheureusement en partenariat étroit avec les Etats-Unis, nous enfermant dans la spirale de la dépendance.

Les 5 % du PIB annoncés lors du dernier sommet de l’OTAN sont un vœu pieux. La France ne dépense même pas 2 % de son PIB pour sa défense. Comment fait-on pour arriver à 5 % en 2030 ? Selon moi, la seule façon d’y arriver est d’entamer une véritable réforme de l’État afin de retrouver des capacités financières qui nous permettront d’investir plus dans notre défense et donc dans notre souveraineté. J’aime bien cette phrase du chancelier Bismarck qui rappelle que « la diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments ». Si l’on veut peser dans les affaires du monde, il faut être puissant. Il est donc impératif que la France réinvestisse dans ses armées.

En écoutant le discours du président de la République, en ce 13 juillet, nous ne sommes pas prêts d’y arriver. Car ne nous leurrons pas, ce n’est pas en augmentant la LPM (Loi de programmation militaire) de 6,5 milliards d’euros sur deux ans, que nous arriverons à 5 % du PIB. Une fois encore, Emmanuel Macron s’est fait plaisir en jouant avec les mots et en dénonçant des réalités que chacun connaît sur la dangerosité du monde.

Au terme de ce discours du chef de l’État, quelle place la France ambitionne-t-elle réellement et objectivement dans le concert des nations aujourd’hui ?
La France, puissance moyenne, est un grand pays. Malheureusement, sous l’action de l’actuel président pour lequel « il n’y a pas une culture française », elle tend à s’effacer : le départ de l’Afrique après la rupture des accords de défense, une dette colossale qui s’alourdit inexorablement, un abandon progressif de pans de notre souveraineté comme en témoigne encore l’accord sur la Nouvelle-Calédonie en créant un État au sein même de la République, une repentance permanente comme la colonisation algérienne qualifiée de « crime contre l’humanité ».

Pourtant la France dispose d’atouts considérables. Elle est présente en Amérique, en Océanie, en Afrique grâce à ses territoires d’Outre-mer. Elle dispose de la deuxième zone économique exclusive (ZEE). Son armée est opérationnelle et peut agir seule et de manière autonome. La dissuasion nucléaire est un de ses atouts qui lui permet de dissuader tout agresseur, même pour être véritablement dissuasif, il faut renforcer les capacités conventionnelles de son armée.

Souhaite-t-on une France dissoute dans un « fédéralisme » européen ? Ou souhaite-t-on une France puissante, souveraine et respectée capable d’influer sur la marche du monde ? Personnellement, je choisis la deuxième solution.

Elle fait partie des 5 membres permanents du conseil de sécurité des Nations Unies. Elle reste la 5ème puissance économique mondiale. La France doit ambitionner selon moi d’avoir une stratégie et voir loin. La question que notre pays doit se poser est : Quelle France souhaite-t-on en 2050 et en 2100 ? Cela permettra de définir nos objectifs à atteindre et ainsi définir une stratégie pour y arriver. Souhaite-t-on une France dissoute dans un « fédéralisme » européen ? Ou souhaite-t-on une France puissante, souveraine et respectée capable d’influer sur la marche du monde ? Personnellement, je choisis la deuxième solution. Et je suis engagé en politique pour cela.

Ne nous leurrons pas, ce n’est pas en augmentant la LPM de 6,5 milliards d’euros sur deux ans, que nous arriverons à 5 % du PIB.

Le 14-Juillet, fête populaire et militaire, est-il encore porteur d’une certaine grandeur française ?
Bien sûr ! L’engouement populaire est réel. Il suffit de voir le nombre de personnes aux abords des Champs Élysées, le nombre de téléspectateurs, le nombre de cérémonies patriotiques qui ont lieu ce jour-là. Les Français peuvent être fiers de leur armée. Elle est entraînée et aguerrie, prête à l’emploi et en capacité d’agir de manière autonome sur la seule décision su chef des armées qu’est le président de la République.

Malheureusement, elle ne dispose pas de suffisamment chars, de canons, d’avions de chasse ou de frégates. Elle manque aussi considérablement de munitions ; obus, missiles… « Une armée est la véritable noblesse d’un pays », nous rappelle Napoléon. Le 14 juillet est l’occasion pour les Français de soutenir publiquement leur armée et leurs soldats.

Comment la symbolique et la singularité toute française du défilé du 14-Juillet garde-t-elle tout son sens, dans un monde bouleversé par les crises internationales ?
Le 14 juillet est vraiment symbolique. L’armée se présente à la Nation sous son meilleur jour en uniformes de parade avec des engins repeints et flamboyants au soleil. Au commandement « Présentez armes ! » du chef, les soldats présentent leurs armes à la Nation dont ils sont les représentants en armes prêts à donner leur vie pour elle. Comme le disait Alexandre Sanguinetti ministre des anciens combattants de Georges Pompidou : « Le guerrier ne fait que porter l’épée pour le compte des autres. C’est un seigneur, puisqu’il accepte encore de mourir pour des fautes qui ne sont pas les siennes, en portant le poids du péché et de l’honneur des autres. »

C’est toute la symbolique du 14 juillet, les soldats fiers de ce qu’ils sont, se présentent à la Nation sous leur meilleur jour. C’est un dialogue silencieux dont les uns disent « Voyez, nous sommes prêts à risquer notre vie pour vous défendre ». Quand ceux qui les regardent répondent : « Nous vous remercions de ce que vous êtes prêts à faire pour nous. »

L’armée est-elle le dernier refuge du mérite et de l’effort ?
L’armée est sans aucun doute une institution à part tant elle prépare, forme et entraîne des hommes et des femmes à éventuellement aller jusqu’au sacrifice ultime de leur vie. En effet, comment faire en sorte que des hommes ou des femmes soient prêts à donner leur vie pour préserver ce bien supérieur qu’est la patrie ?

Il est impératif de leur avoir appris des valeurs telles que la discipline, la hiérarchie, le sens du devoir, du sacrifice, du désintéressement, du bien commun, mais aussi de l’honneur, et la valeur de l’exemplarité. Les inscriptions honneur et patrie sur les drapeaux ou étendards de nos régiments comme les mots honneur, patrie, valeur et discipline inscrits sur la passerelle de nos bâtiments de guerre ne sont pas que des mots. Ce sont des principes directeurs qui guident l’action de nos soldats, aviateurs et marins. Pour cela développer le sens de l’effort et du mérite est crucial.

Ces valeurs ne sont pas propres aux armées. Elles y sont éminemment présentes mais également dans la plupart des branches de la fonction publique. Je pense aux infirmiers en hôpital, aux policiers , aux sapeurs pompiers, aux professeurs ou en encore dans le sport. Mes années au sein d’une entreprise privée m’ont permis de voir que le mérite et l’effort étaient aussi très liés à la vie de l’entreprise si celle-ci voulait se développer, innover et créer de la richesse. L’objectif n’est évidemment pas le même, mais ces deux valeurs sont nettement mises en avant.

L’armée est sans aucun doute une institution à part tant elle prépare, forme et entraîne des hommes et des femmes à éventuellement aller jusqu’au sacrifice ultime de leur vie.

La vocation militaire peut-elle renaître chez une jeunesse en quête de repères ?
La vocation militaire, fort heureusement, existe toujours. Nombreux sont les jeunes, garçons et filles, qui viennent me voir ou lorsqu’ils me croisent me demandent comment on peut devenir militaire ou rentrer dans un service de renseignement. Nous avons encore une belle jeunesse à la recherche de sens. Cette jeunesse est à la recherche d’un idéal. Cet idéal peut être de se mettre au service de la France en endossant l’uniforme.

Selon une étude récente du CNRS, environ 57 % des jeunes de 18 à 30 ans se déclareraient prêts à s’engager dans l’armée en cas de conflit pour défendre leur pays. Par ailleurs, 62 % souhaitent le rétablissement d’un service militaire. Personnellement, je soutiens la création d’un service militaire volontaire digne de ce nom en fonction du besoin des armées. En contrepartie, ces jeunes qui passeraient une année sous les drapeaux pourraient bénéficier du permis de conduire, de bourses, d’accès facilités à certains concours, de priorités au logement, du statut de vétérans et des avantages associés.

Comment la mémoire de vos frères d’armes tombés au combat façonne-t-elle votre engagement politique au Parlement européen ?
Lorsque que début mars, le vice-président américain JD Vance avait affirmé que pour l’Ukraine, conclure un accord économique avec les États-Unis serait « une meilleure garantie de sécurité que 20.000 soldats d’un pays quelconque qui n’a pas mené de guerre depuis 30 ou 40 ans ». La France était visée.

J’ai pris la parole au sein du Parlement européen à Bruxelles en disant ceci : « Depuis 40 ans, plus de 600 soldats français ont été tués, de très nombreux ont été blessés dont beaucoup connaissent des troubles de stress post-traumatiques, en opérations extérieures en ex-Yougoslavie, guerre du Golfe, Afghanistan, Liban, Tchad, Mali, Irak, Syrie, Sahel, …, lors d’opérations, de l’ONU, de l’OTAN, en coalition avec les Américains ou lors d’opérations nationales. Certains d’entre eux sont tombés alors qu’ils étaient sous mes ordres. Je pense en particulier au premier maître Loïc Lepage qui est mort il y a exactement 19 ans en Afghanistan (nous étions en effet le 4 mars jour anniversaire du combat au cours duquel il a été tué) ». Les applaudissements furent nombreux et nourris. Les commentaires positifs en sortant de notre réunion le furent également.

Pour répondre à votre question, bien sûr mon passé militaire façonne mon action comme député français au sein du Parlement européen. Je n’ai de cesse que de défendre les intérêts de la France et des Français. Connaissant bien le monde de la défense et de la sécurité, j’apporte mon, expérience et mes connaissances.

C’est ainsi que le 2 juillet dernier j’ai organisé avec mon équipe et un député portugais une conférence sur l’architecture de défense de l’Europe intitulée : « Des mots à l’action : donner la priorité à la défense de l’Europe. » Il s’agissait de réfléchir à une capacité entre européens de se défendre seuls compte tenu d’un désengagement américain probable et d’un article 5 du traité de l’OTAN qui pourrait ne pas être effectif. Preuve de l’importance d’un tel séminaire qui a réuni plus de 250 personnes, son introduction par Roberta Metsola, présidente du Parlement et sa conclusion par Andrius Kubilius commissaire à la défense et à l’espace.

L’article 14-Juillet à Paris : « Emmanuel Macron s’est fait plaisir », Christophe Gomart dénonce le discours aux Armées du chef de l’État est apparu en premier sur Valeurs actuelles.

  •  

EN DIRECT - 14 Juillet : suivez le défilé militaire sur les Champs-Élysées

Un après son déménagement sur l'Avenue Foch, en raison des Jeux olympiques, le défilé militaire du 14 Juillet est de retour sur les Champs-Élysées ce lundi. Au total, 5.618 soldats, policiers pompiers sont attendus sur la plus belle avenue du monde, mais aussi 100 avions et hélicoptères et environ 200 chevaux.

© Ludovic MARIN / AFP

  •