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Petit à petit, la guerre menée par la Russie s’étend au-delà du territoire terrestre ukrainien. Au cours des dernières semaines, l’Ukraine a affirmé avoir frappé au moins quatre navires pétroliers de la flotte fantôme russe naviguant en mer. De quoi confirmer la montée en puissance de l’Ukraine en dehors au-delà de la ligne de front.
La dernière attaque revendiqué par les services de sécurité ukrainiens (SBU) date de ce jeudi 18 décembre. En pleine mer Méditerranée au large de la Crète - territoire neutre donc - à plus de 2 000 kilomètres de l’Ukraine, un tanker russe a été touché par des drones aériens. Le SBU a diffusé un montage vidéo de 35 secondes exposant le déroulé de l’attaque. Les images en noir et blanc montrent ainsi un ou plusieurs drones larguant des bombes sur le pont d'un navire russe nommé "Qendil".
Selon le service de sécurité ukrainien, le bâtiment était "vide et ne présentait pas de risques environnementaux", constituant "une cible légitime selon le droit international" pour que "l’ennemi [russe] comprenne que l’Ukraine ne s’arrêtera pas et le combattra partout dans le monde, où qu’il se trouve". Dans les semaines précédentes, trois autres navires de la flotte fantômes russe ont également été touchés par des drones de mer en mer Noire. Ces attaques sont les premières contre les pétroliers russes, souligne le quotidien américain The New York Times.
Alors que l’Occident tente de réduire les profits pétroliers qui alimentent l'économie de guerre russe via des sanctions internationales, la Russie a développé une flotte dite "fantôme" pour contourner ces sanctions. Il s’agit d’un réseau clandestin de centaines de pétroliers et gaziers délabrés, qui circulent fréquemment dans les eaux européennes, et qui transportent secrètement du carburant vers des pays comme l’Inde et la Chine. En perturbant ce trafic par ses frappes sur des navires appartenant à cette flotte, l'Ukraine cherche à atteindre directement le financement militaire russe et gagner un avantage en amont des pourparlers de paix en cours, initiés par le président américain Donald Trump.
Cette attaque confirme la montée en puissance des capacités de combat naval des forces armées ukrainiennes, et en particulier du SBU, relève le quotidien Le Monde. Trois jours plus tôt, le 15 décembre, les mêmes services de sécurité ukrainiens, avaient créé la surprise en frappant un sous-marin russe dans le port de Novorossiïsk.
Ces attaques marquent l'ouverture d’un nouveau front dans le conflit. Pendant les premières années du conflit, l’administration Biden avait mis en garde l’Ukraine contre le fait de frapper l’industrie pétrolière russe par crainte d'une escalade du conflit à l'échelle internationale. Kiev envoie ainsi plusieurs signaux : à la Russie d'abord, lui faisant montre de la montée en puissance des capacités de combat des forces armées ukrainiennes, en particulier du SBU. Aux dirigeants européens ensuite, pour les appeler à renforcer l'application des sanctions, sous peine de voir s'aggraver les problèmes sur les voies maritimes, comme l'affirme le New York Times.
L’Ukraine "poursuivra une politique décisive", a déclaré auprès du journal américain Andrii Klymenko, qui dirige un groupe de surveillance de la flotte fantôme pour l’Institut d’études stratégiques de la mer Noire, un groupe de réflexion ukrainien. Il a ajouté : "C’est-à-dire que nous frapperons tous ceux qui se rendront à Novorossiysk ou dans d’autres ports russes pour le pétrole - avant qu’ils n’obtiennent le pétrole."
Les attaques ont fait monter en flèche les taux d’assurance pour tous les pétroliers naviguant dans la région. Ils ont également suscité des craintes dans des pays comme la Turquie quant à l’expansion de la guerre dans les eaux voisines, suscitant des inquiétudes concernant d’éventuels dommages environnementaux.

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