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En Cisjordanie, derrière les vidéos sur les agissements de l’armée israélienne, le travail périlleux des journalistes palestiniens

L’ONG israélienne B’Tselem a enquêté sur la mort de deux Palestiniens lors d’une opération de l’armée à Naplouse, en juin. Elle affirme, en analysant des images tournées par des reporters locaux, que les deux hommes ont été tués alors qu’ils ne posaient aucune menace.

© B’TSELEM

Nidal Amirah, 40 ans, s’approche de deux militaires israéliens armés, sur un extrait de la vidéo d’enquête de l’ONG israélienne B’Tselem lors d’une opération de l’armée à Naplouse, le 10 juin 2025.
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Alexis Goosdeel, patron de l’Agence européenne sur les drogues : « Il n’y a pas de narco-Etat en Europe, mais des menaces sérieuses pour l’Etat de droit sont exercées par des mafias »

Le directeur de l’agence europénne créée pour renforcer la réponse face aux enjeux liés aux drogues et aux addictions dresse un état des lieux de la lutte contre les stupéfiants face à un narcotrafic « plus visible et plus violent ».

© RODRIGO ANTUNES/EPA/MAXPPP

Alexis Goosdeel, patron de l’Agence européenne des drogues, à Lisbonne, le 5 juin 2025.
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À Raqqa, les Kurdes interdisent de célébrer l’anniversaire de la chute du régime al-Assad

Alors que la plupart des villes syriennes célébraient le premier anniversaire de la chute du régime de Bachar al-Assad, le 8 décembre, Raqqa offrait un tout autre visage. Dans cette ville du nord-est de la Syrie gérée par les forces kurdes, tout rassemblement a été interdit. Pour nos Observateurs, les autorités ont peur d’être contestées dans les rues.

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Figure contestée au Moyen-Orient, Tony Blair, déjà évincé du plan Trump pour Gaza ?

Donald Trump avait annoncé, en octobre dernier, que Tony Blair ferait partie du "Comité de la paix" en charge de superviser le gouvernement transitoire du territoire palestinien prévu par Washington. L'ancien Premier ministre britannique a finalement été écarté de la liste des candidats sous la pression de plusieurs pays arabes en raison de son soutien à l'invasion de l'Irak en 2003. 

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Nobel de la paix : la conférence de presse prévue à Oslo avec Maria Corina Machado annulée

« Nous espérons qu’elle viendra à la cérémonie » de remise du prix Nobel mercredi à l’hôtel de ville d’Oslo, a déclaré Erik Aasheim, le porte-parole de l’Institut Nobel.

© ODD ANDERSEN / AFP

Une photo de Maria Corina Machado, lauréate du prix Nobel de la paix, dans la section « Nobel Field » de l’exposition « Democracy on the brink » organisée en son honneur au Centre Nobel de la paix à Oslo, le 9 décembre 2025.
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"Planter pour préserver notre dignité" : à Gaza, des agriculteurs toujours coupés de leurs terres

Malgré le cessez-le-feu signé en octobre 2025, de nombreux Gazaouis ne peuvent toujours pas retourner sur leurs terres. C'est le cas de notre Observateur Amro Abu Rabee, agriculteur, toujours déplacé à Deir al-Balah. Sa ferme est située de l'autre côté de la ligne jaune, zone toujours occupée par Israël. 

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« Nous devons devenir beaucoup plus indépendants des États-Unis » : Merz juge « inacceptables » certaines parties de la stratégie de sécurité de Trump

Le chancelier allemand Friedrich Merz a jugé, ce mardi, que certaines parties de la stratégie de sécurité de Donald Trump étaient « inacceptables » du point de vue européen, ce document anticipant notamment l'« effacement civilisationnel » de l’Europe.

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En Ukraine, la Russie accusée de multiplier les exécutions de soldats ayant déposé les armes

Quatre soldats allongés face contre terre, devant une ligne d’arbres calcinés. Un autre qui se place à leurs côtés et les exécute de rafales en pleine tête. Avant de faire de même avec un cinquième qui commençait à ramper, à quelques mètres de là. La scène, glaçante, a été filmée par un drone et diffusée par l’organisation ukrainienne d’analyse militaire Deepstate sur Telegram, le 22 novembre. Selon nos confrères du Temps, elle se serait déroulée près du village de Kotlyne, non loin de Pokrovsk, que les troupes du Kremlin tentent de conquérir depuis des mois et dont Vladimir Poutine a revendiqué la conquête la semaine dernière – Kiev, toutefois, affirme toujours tenir la partie nord de la ville.

La vidéo témoigne d’une recrudescence des exécutions de soldats ukrainiens ayant déposé les armes au cours des derniers mois. "Depuis la mi-novembre, nous avons enregistré une augmentation du nombre de rapports faisant état d’exécutions de militaires ukrainiens capturés par les forces armées russes", explique au Temps Danielle Bell, cheffe de la Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations unies en Ukraine (HRMMU).

Crimes de guerre

Deux soldats ukrainiens capturés dans la banlieue de Zatyshshia, dans l’oblast de Zaporijia, auraient été exécutés, selon une autre vidéo de DeepState, publiée le 15 novembre. Le 27, cinq d’entre eux qui venaient d’être faits prisonniers, toujours dans l’oblast de Zaporijia, auraient subi le même sort après avoir été interrogés puis contraints à s’allonger, a indiqué le parquet régional. Un soldat capturé près du village de Hnativka, dans le district de Pokrovsk, aurait également été frappé à la tête avec la crosse d’une mitrailleuse avant d’être abattu. Depuis l’invasion russe en février 2022, la HRMMU a pu "vérifier" l’exécution de 96 prisonniers de guerre ukrainiens et de personnes "hors de combat" par les forces armées russes et juge "crédibles" au moins 119 autres allégations d’exécutions de ce type.

La justice ukrainienne tente de répliquer comme elle le peut. Le 22 novembre, le procureur général de la région de Donetsk a ouvert une enquête pour crimes de guerre à la suite de la vidéo diffusée par Deepstate. Le bureau du procureur général ukrainien a indiqué au Temps avoir, entre le 24 février 2022 et le 2 décembre 2025, suivi 103 procédures pénales relatives au meurtre de 333 militaires de Kiev qui avaient déposé les armes.

Un premier soldat russe vient d'être condamné. Dimitri Kourachov, 27 ans, était accusé d’avoir abattu, le 6 janvier 2024, un soldat ukrainien qui s’était rendu, près du village de Pryioutné, dans l’oblast de Zaporijia. Il avait déclaré à la BBC avoir reçu l’instruction de ses supérieurs de ne faire aucun prisionnier. Reconnu coupable de "violation des lois et coutumes de la guerre" ainsi que "d’homicide volontaire" par un tribunal de Zaporijia, il a été condamné le 6 novembre à la réclusion à perpétuité.

Les organisations internationales tentent de documenter ces exactions, comme l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a envoyé cette année trois experts sur le terrain. Dans son rapport publié fin septembre, l’OSCE écrit que les exécutions arbitraires, bien que difficiles à démontrer du fait de l’absence de coopération de Moscou, se "produisent régulièrement". Elles concernent aussi les détenus ukrainiens. Au moins 169 d'entre eux auraient trouvé la mort, selon le rapport, qui estime à 6 300 le nombre de soldats ukrainiens toujours en captivité. L’organisation estime que ces pratiques peuvent "constituer des crimes de guerre et, dans certains cas, peut-être des crimes contre l’humanité".

"Exécutez, exécutez et exécutez"

Les exécutions sommaires de militaires désarmés contreviennent au droit international humanitaire, et en particulier aux Conventions de Genève, qui protègent les prisonniers de guerre dès qu’ils déposent les armes et se rendent à l’ennemi ou sont considérés comme "hors de combat". Mais la Russie "refuse systématiquement" aux membres des forces armées ukrainiennes le statut de prisonnier de guerre, poursuit le rapport : son subterfurge consiste à les désigner comme des "personnes détenues pour s’être opposées à l’opération militaire spéciale."

Toujours selon le rapport, les injonctions viennent du plus haut niveau. L’ancien chef d’Etat russe Dmitri Medvedev avait ainsi affirmé sur son canal Telegram : "Pas d’humanité. Pas de pardon. Ils n’ont pas le droit à la vie. Exécutez, exécutez et exécutez." Des enregistrements de conversations radio interceptées puis diffusées par les services de renseignement ukrainiens attestent aussi de ces pratiques. En mai 2025, CNN publiait les ordres d'un commandant russes à ses troupes : "Prenez le commandant en captivité et tuez tous les autres." Un autre enregistrement fin septembre va dans le même sens : "Tirez dessus, on ne fera pas de prisonniers. Partez vite."

Ces pratiques s’inscrivent dans la politique de terreur de Moscou, qui englobe enlèvements d’enfants, tortures de prisonniers, bombardements d’infrastructures énergétiques ou d’habitations depuis bientôt quatre ans, sans relâche.

© afp.com/Sergei GAPON

Tombes de soldats ukrainiens dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine, le 2 décembre 2025
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L’Union européenne ouvre la voie au “modèle Albanie” sur les migrants

Le 8 décembre, les ministres de l’Intérieur des 27 États membres de l’Union européenne ont approuvé de nouvelles règles pour la gestion des demandeurs d’asile, dont la mise en place de “hubs de retour” dans des pays tiers. Pour certains, cette mesure valide l’initiative prise par le gouvernement de Meloni de construire des centres pour migrants en Albanie.

© PHOTO NICOLAS TUCAT/AFP

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Bruxelles, le 3 décembre 2025.
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Le retour des Syriens exilés, un an après la chute de la dictature : « Ma vie d’avant, mes proches, ma culture me manquaient terriblement »

« Syrie, l’après-Al-Assad » (2/4). Depuis la chute du régime dictatorial de Bachar Al-Assad, il y a un an, plus de 1,2 million de Syriens exilés sont revenus. Un retour souvent très difficile, mais affermi par la volonté de se reconstruire une vie dans leur pays.

© LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

Aïcha et sa fille Rafaa au centre communautaire du Croissant-Rouge pour obtenir de l’aide pour les démarches administratives qui permettront le retour à l’école de Rafaa, à Tadamone (Syrie), le 4 novembre 2025.
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IA : Bruxelles enquête sur Google

L’Union européenne a annoncé, ce mardi, avoir ouvert une enquête sur l’utilisation par Google de contenus en ligne pour ses services d’intelligence artificielle (IA), afin de vérifier si le groupe ne commet pas d’infractions aux règles de la concurrence.

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L'Australie franchit le pas et interdit les réseaux sociaux aux moins de 16 ans

Les moins de 16 ans d'Australie sont officiellement interdits d'accès à de nombreux réseaux sociaux depuis mercredi matin, une démarche pionnière au niveau mondial qui vise à protéger la jeunesse des algorithmes addictifs d'Instagram, TikTok ou encore Snapchat.

Une mesure accueillie avec soulagement par bien des parents

Des centaines de milliers d'adolescents s'apprêtent à se réveiller déconnectés des applications sur lesquelles ils pouvaient passer plusieurs heures par jour. Sans mesures "raisonnables" prises pour faire respecter la loi, les plateformes concernées risquent des amendes pouvant atteindre 28 millions d'euros en vertu de cette obligation entrée en vigueur mercredi à minuit heure de Sydney et Canberra (13H00 GMT mardi), et dont l'application sera scrutée par les autorités de nombreux pays.

L'Australie devient ainsi un des premiers pays à imposer les mesures les plus radicales dans le monde face aux géants de la tech, parmi lesquels les américains Meta et Google. Les réseaux sociaux "sont utilisés comme une arme par les harceleurs (...), sont vecteurs d'anxiété, constituent un outil pour les escrocs et, pire que tout, sont un outil pour les prédateurs en ligne", a justifié le Premier ministre travailliste Anthony Albanese, à la veille de l'entrée en vigueur de la mesure.

Addiction aux écrans, harcèlement en ligne, violence, contenus sexuels : la mesure est accueillie avec soulagement par bien des parents démunis mais n'enthousiasme que modérément les premiers concernés. "Je ne pense pas que le gouvernement sache vraiment ce qu'il fait et je ne pense pas que cela aura un impact sur les enfants australiens", témoigne Layton Lewis, un Australien de 15 ans, interrogé avant son exclusion officielle des plateformes.

Facebook, Instagram, YouTube, TikTok, Snapchat ou encore Reddit ont désormais l'interdiction de conserver ou de permettre la création de comptes pour les utilisateurs d'Australie âgés de moins de 16 ans. Les plateformes de streaming Kick et Twitch, ainsi que les réseaux sociaux Threads et X, sont aussi concernés. Pour l'heure, la plateforme de jeux en ligne Roblox, le réseau Pinterest ou encore la messagerie WhatsApp sont épargnés par le dispositif. Mais cette liste pourra évoluer, a averti le gouvernement. Certains sites restent accessibles sans compte, à l'image de YouTube.

Parmi les parents partisans de la mesure, Mia Bannister a mis en cause le rôle des réseaux sociaux dans le suicide de son fils adolescent, Ollie, victime de harcèlement en ligne et de vidéos ayant favorisé son anorexie. "J'en ai assez que les géants des réseaux sociaux fuient leurs responsabilités", a-t-elle dénoncé auprès de l'AFP, soulignant qu'en offrant un téléphone à leurs enfants, les parents "leur donnent la pire arme qui soit".

Des travaux de recherche avancent que passer trop de temps en ligne nuit au bien-être des adolescents. Dany Elachi, un père de cinq enfants, approuve : "On doit faire preuve de prudence avant de mettre n'importe quoi d'addictif entre les mains de nos enfants".

La Nouvelle-Zélande réfléchit à des restrictions similaires

Meta, YouTube et d'autres géants de la tech ont condamné l'interdiction, qui doit priver leurs plateformes d'un nombre important d'utilisateurs. La plupart ont cependant accepté malgré elles de s'y plier, à l'instar de Meta (Facebook, Instagram, Threads) qui a annoncé dès jeudi avoir commencé à supprimer les comptes des utilisateurs concernés.

La justice a toutefois été saisie : un groupe de défense des droits des internautes a dit avoir engagé une procédure auprès de la Haute Cour d'Australie. De son côté, Reddit a déclaré mardi ne pas pouvoir confirmer des informations de plusieurs médias australiens, affirmant qu'il chercherait à faire annuler la mesure auprès de cette juridiction.

Le succès ou non de la décision australienne sera scrutée de près. Le pays compte 27 millions d'habitants. La Nouvelle-Zélande voisine mais aussi la Malaisie réfléchissent à des restrictions similaires. Le gouvernement australien a admis que l'interdiction serait imparfaite à ses débuts et que des adolescents rusés trouveraient un moyen de continuer à "scroller" et faire défiler des contenus sur leurs écrans. D'après le texte, les réseaux sociaux visés ont seulement à vérifier que leurs utilisateurs sont âgés de 16 ans ou plus.

Plusieurs plateformes ont annoncé qu'elles recourraient à l'intelligence artificielle (IA) pour estimer l'âge des internautes à partir de leurs photos. Ceux-ci pourraient aussi avoir à transmettre un document d'identité.

© afp.com/Saeed KHAN

L'Australie interdit l'accès aux réseaux sociaux aux jeunes adolescents le 10 décembre 2025
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La nouvelle doctrine stratégique de Trump perçoit l’Afrique “comme une tirelire géante”

La nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine souligne un changement d’approche de Washington vis-à-vis de l’Afrique, mettant l’accent sur des partenariats ciblés et les relations commerciales. Une feuille de route particulièrement observée par la presse du continent.

© Photo CHIP SOMODEVILLA/Getty Images/AFP

De gauche à droite, Paul Kagame, président du Rwanda, Donald Trump, président des États-Unis, et Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo, le 4 décembre 2025 à Washington.
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Pourquoi l’UE a finalement reporté son plan "Made in Europe"

Il aurait dû être présenté ce mercredi 10 décembre. Mais ne le sera finalement qu’en janvier 2026 au plus tôt. Un plan pour "l’accélération industrielle", préparé par le commissaire européen chargé de l’Industrie Stéphane Séjourné, est censé fixer aux industriels des objectifs chiffrés de "Made in Europe", en leur imposant d’utiliser très majoritairement des composants européens pour pouvoir bénéficier d’aides ou de commandes publiques.

Mais les ministres de l’industrie européens n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur les secteurs auxquels il devrait s’appliquer. Au grand dam de la France, qui pousse pour ce projet depuis longtemps.

Un risque d'"étouffer l’innovation"

D’autres pays y voient en effet une menace pour la compétitivité européenne. Au cœur de la controverse : des quotas de contenu domestique, prévus pour certains produits comme les automobiles ou les onduleurs solaires, afin de réduire la dépendance à la Chine, explique le Financial Times. Neuf économies parmi les plus libérales des Vingt-Sept, comme la République tchèque, l’Irlande, ou les pays baltes et nordiques, sont ainsi vent debout contre ce texte. Selon eux, la préférence européenne ne devrait être qu’un "dernier recours", au risque d'"étouffer l’innovation" et de mettre en péril "de potentiels accords commerciaux".

"Si les incitations à la R & D et à l’efficacité sont affaiblies au sein du marché unique, où seules les entreprises européennes opèrent, nous risquons de perdre en compétitivité à l’échelle mondiale et de constater une baisse de la qualité et une hausse des prix au niveau national, notamment dans le cadre des appels d’offres publics. De plus, les entreprises de l’UE ne peuvent pas toujours absorber la demande dans tous les secteurs émergents", fait valoir un document signé par ces neuf pays.

De son côté, l’Allemagne, longtemps opposée au projet, a récemment assoupli sa position, cherchant à enrayer le déclin de son industrie automobile et d’autres secteurs, selon de hauts responsables berlinois.

Craintes pour la compétitivité et la dépense publique

Selon plusieurs personnes au fait de la situation, citées par le FT, si elle était mise en œuvre, cette préférence européenne pourrait coûter aux entreprises de l’UE plus de 10 milliards d’euros par an, en les incitant à acheter des composants européens plus chers. Pour réduire cette facture, les services commerciaux et économiques de la Commission européenne cherchent actuellement des pistes pour édulcorer la proposition. Ils craignent son impact sur la compétitivité de l’UE et le recours accru aux fonds publics pour l’achat de produits européens, tels que les bus électriques et les panneaux solaires.

Malgré tout, les supporters du made in Europe veulent rester optimistes. "Personne n’est opposé sur le principe à la préférence européenne", fait notamment valoir Stéphane Séjourné.

© afp.com/Simon Wohlfahrt

Le vice-président de la Commission, en charge de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, lors d'une conférence de presse à Bruxelles le 29 janvier 2025
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Gaza : l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair écarté du "comité de la paix" de Donald Trump

Son nom était le seul à circuler dans les médias parmi les potentiels membres du comité de la paix pour Gaza, annoncé par Donald Trump fin septembre. Mais Tony Blair, l’homme qui a dirigé le Royaume-Uni entre 1997 et 2007, a finalement été écarté de l’organe chargé de superviser la transition politique à Gaza à la suite de l’opposition de plusieurs pays arabes, selon les informations du Financial Times. En cause : son passé avec le Moyen-Orient, qui lui avait initialement valu sa place dans la short list de Washington.

Une réticence anticipée par le président de Etats-Unis qui avait déclaré dès octobre : "J’ai toujours apprécié Tony, mais je veux m’assurer qu’il soit un choix acceptable pour tout le monde".

En 2003, le dirigeant travailliste s’était de fait allié à l’invasion américaine de l’Irak. Pendant 6 ans, le Royaume-Uni a déployé 45 000 soldats pour une opération fondée sur de fausses informations : la supposée présence d’armes de destruction massive en Irak. L’offensive qui a coûté la vie à plus de 100 000 Irakiens, a immédiatement provoqué à l’époque un tollé dans l’opinion publique britannique, avec de nombreuses manifestations à travers le pays. Une défiance à l’égard de l’ancien Premier ministre remise à l’ordre du jour en 2016 par la parution du rapport de la commission d’enquête Chilcot. Le texte, particulièrement sévère à l’encontre de Tony Blair, met en lumière le manque de préparation et de discernement du gouvernement britannique lors du lancement de l’offensive.

Après son départ de Downing street, le Britannique a maintenu son cap sur le Moyen-Orient, occupant le poste d’envoyé spécial du Quartet, chargé de superviser la transition politique à Gaza. Depuis plus d’un an, il travaillait, à sa propre initiative, sur des projets concernant Gaza.

"Tony Blair ? Certainement pas"

La participation de Tony Blair au sein du comité de Donald Trump était d’autant plus controversée qu’il était prévu qu’il ait un rôle important au sein de la structure. "Il superviserait un groupe exécutif d’administrateurs et de technocrates palestiniens, chargés de la gestion quotidienne de la bande de Gaza, et transférerait à terme la gouvernance à l’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie", développait fin septembre Washington Post. Une déclaration qui avait fait craindre que les Palestiniens soient écartés dans la structure de gouvernance.

Tony Blair est "une figure indésirable dans le contexte palestinien, et lier un quelconque projet à cette personne est de mauvais augure pour le peuple palestinien", avait déclaré à l’époque Husam Badran, membre du bureau politique du Hamas, au micro d’Al Jazeera.

Côté Nations Unies, la mention de Tony Blair avait également provoqué un tollé. "Tony Blair ? Certainement pas. Ne touchez pas à la Palestine", avait cinglé sur X Francesca Albanese, rapporteuse de l'ONU pour la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés.

Tony Blair?
Hell no.
Hands off Palestine.

Shall we meet in The Hague perhaps?

— Francesca Albanese, UN Special Rapporteur oPt (@FranceskAlbs) September 27, 2025

Selon les informations du Financial Times toutefois, Tony Blair ne serait pas définitivement exclu du plan de paix pour l’enclave palestinienne. "Il pourrait encore jouer un rôle dans une autre fonction, ce qui semble probable […] Les Américains l’apprécient, tout comme les Israéliens."

Effectivement, l’ancien Premier ministre n’entretient pas que des mauvaises relations au Moyen-Orient. En septembre, Yossi Cohen, un ancien chef du Mossad, déclarait à la BBC qu’il "adorait" l’idée que Tony Blair prenne la tête de Gaza, le qualifiant de "personne formidable".

© AFP/DANIEL LEAL

Seize ans après sa démission, l'ancien Premier ministre Tony Blair reste une figure impopulaire, même au sein du Parti travailliste.
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