EN DIRECT, guerre en Ukraine : Vladimir Poutine salue la prise de Pokrovsk, l’armée ukrainienne dit toujours contrôler la partie nord de la ville

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Le président américain Donald Trump a accusé lundi 1er décembre les autorités du Honduras d’essayer de manipuler le résultat de l’élection présidentielle, alors que le candidat qu’il soutient, Nasry Asfura, est au coude-à-coude avec un autre candidat de droite, Salvador Nasralla.
Le premier, ancien maire de Tegucigalpa âgé de 67 ans, devance le second, animateur de télévision de 72 ans, de seulement 515 voix après le décompte numérique de 57 % des procès-verbaux, a déclaré en milieu de journée lundi sur le réseau social X la présidente du Conseil national électoral (CNE). Ce faible écart constitue, compte tenu de la marge d’erreur, une "égalité technique", a indiqué Ana Paola Hall. Elle a demandé "de la patience" aux électeurs, sans préciser quand le dépouillement manuel prendra fin. Il pourrait durer plusieurs jours.
"Les chiffres parleront d’eux-mêmes", a affirmé Nasry Asfura, du Parti national (PN), depuis son quartier général de campagne. Salvador Nasralla, du Parti libéral (PL), se dit en tête avec cinq points d’avance, selon ses projections.
"On dirait que le Honduras est en train d’essayer de changer le résultat de son élection présidentielle. S’ils le font, ils le paieront cher !" a commenté Donald Trump sur son réseau Truth Social, accusant le CNE d’avoir "abruptement cessé de compter" les voix, sans fournir de preuves.
Une chose est sûre, lors du scrutin dimanche, les Honduriens ont sanctionné la gauche dirigée par la présidente Xiomara Castro, qui gouverne l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine, miné par la violence des gangs, le trafic de drogue et la corruption. Xiomara Castro est arrivée au pouvoir en 2021, plus d’une décennie après le coup d’État contre son époux, Manuel Zelaya, qui s’était rapproché du Venezuela et de Cuba. Tant Nasry Nasralla que Salvador Asfura ont mené campagne sur la peur que le maintien de la gauche conduise le Honduras à devenir un autre Venezuela, pays dans une crise profonde. La candidate de la gauche au pouvoir, l’avocate Rixi Moncada, 60 ans, arrive loin derrière selon les résultats partiels.
La campagne a été marquée ces derniers jours par l’irruption de Donald Trump, qui a adopté une position interventionniste dans toute la région, n’hésitant pas à conditionner l’aide américaine à la bonne volonté des gouvernements et à ses affinités avec leurs dirigeants. S’agissant du Honduras, le président américain a assuré que "s’il (Asfura) ne remporte pas les élections, les Etats-Unis ne gaspilleront pas leur argent". Il a assuré qu’il "ne pourrait pas travailler" avec Rixi Moncada "et les communistes", et qu’il ne faisait "pas confiance" à Salvador Nasralla. "Tito (Nasry Asfura) et moi pouvons travailler ensemble pour lutter contre les 'narco-communistes' et apporter au peuple du Honduras l’aide dont il a besoin", a affirmé le locataire de la Maison-Blanche.
Le dirigeant républicain a aussi annoncé qu’il gracierait l’ancien président hondurien Juan Orlando Hernandez, qui a gouverné de 2014 à 2022 sous la bannière du parti de Nasry Asfura et purge sur le sol américain une peine de 45 ans de prison pour avoir aidé à expédier des centaines de tonnes de cocaïne vers les Etats-Unis. Cette grâce annoncée va à contre-courant du déploiement militaire de Washington dans les Caraïbes, dans le cadre d’opérations antidrogue visant particulièrement le Venezuela.
Rixi Moncada a dénoncé l’ingérence des Etats-Unis dans le processus électoral, fustigeant samedi lors d’une conférence de presse des "actions concrètes, à trois jours des élections, qui sont totalement interventionnistes".

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La Maison-Blanche s’est déclarée, lundi 1er décembre, "très optimiste" sur les chances de parvenir à un accord visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, alors que l’émissaire américain Steve Witkoff est en route pour Moscou, ce mardi 2 décembre. "Je pense que l’administration est très optimiste", a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, soulignant que le président Donald Trump et son équipe "ont travaillé très dur sur ce dossier et souhaitent tous sincèrement voir cette guerre prendre fin".
Les infos à retenir :
⇒ L’émissaire américain Steve Witkoff en route pour rencontrer Vladimir Poutine
⇒ La Russie revendique la capture de la ville clé de Pokrovsk
⇒ Première visite officielle de Volodymyr Zelensky en Irlande mardi
Les yeux sont rivés ce mardi sur Moscou, où l’émissaire américain Steve Witkoff doit rencontrer le président russe Vladimir Poutine pour tenter de trouver un accord mettant fin à la guerre en Ukraine. La veille, Washington s’est dit "très optimiste" malgré l’intransigeance persistante du dirigeant russe, plus de trois ans après le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine.
Steve Witkoff, dont une conversation avec un conseiller russe a récemment fuité, a déjà effectué plusieurs voyages à Moscou cette année. Le déplacement de cet homme d’affaires très proche de Trump survient alors que Kiev est sous forte pression d’accepter un plan présenté par les Etats-Unis pour mettre fin à la guerre avec la Russie. Les Européens espèrent que l’administration Trump, soupçonnée de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine, ne sacrifiera pas l’Ukraine, considérée comme un rempart face aux ambitions russes.
La Russie a revendiqué lundi la prise de la ville de Pokrovsk dans l’est de l’Ukraine, un nœud logistique clé pour les forces ukrainiennes, ainsi que celle de Vovtchansk dans le nord-est. "Le chef de l’état-major Valeri Guerassimov a rendu compte à Vladimir Poutine de la libération des villes de Krasnoarmeïsk (le nom russe de Pokrovsk, ndlr) et de Vovtchansk", a indiqué le Kremlin sur Telegram.
Selon le Kremlin, ce rapport a été fait au président russe dimanche soir, mais l’information a été rendue publique lundi. Le ministère russe de la Défense a publié dans la foulée une vidéo présentée comme montrant les soldats russes hissant leur drapeau sur la place centrale de Pokrovsk.
Après sa rencontre avec Emmanuel Macron à Paris hier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky se trouve en Irlande ce mardi, pour son premier voyage officiel dans ce pays membre de l’Union européenne et militairement neutre. Selon le Taoiseach (Premier ministre) irlandais Micheál Martin, Volodymyr Zelensky doit s’entretenir mardi avec Micheál Martin et son vice-Premier ministre Simon Harris, et rendra une visite de courtoisie à la nouvelle présidente irlandaise Catherine Connolly, au rôle essentiellement protocolaire.
L’Irlande n’est pas membre de l’Otan mais a un partenariat avec l’Alliance atlantique. Elle maintient une petite force de défense de 8 500 membres, qui participe régulièrement à des opérations de maintien de la paix. Le pays apporte néanmoins un soutien politique marqué à Kiev depuis l’invasion russe de 2022, qui a relancé le débat sur sa neutralité et sa politique de défense.

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