COP31 : l’Australie prête à céder sa place à la Turquie pour l’organisation du sommet de l’ONU sur le climat
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Des louanges de la part du président américain. Reçu ce mardi 18 novembre à la Maison-Blanche, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dit "MBS" a été chaleureusement accueilli sur le sol américain par Donald Trump. "Nous avons aujourd'hui dans le Bureau ovale un homme extrêmement respecté, un ami de longue date, un très bon ami", a-t-il déclaré, aux côtés du responsable saoudien. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés récemment, lors de la tournée au Moyen-Orient du milliardaire républicain au printemps.
L'Arabie saoudite, un des principaux alliés des Etats-Unis dans la région, prévoit d'investir massivement sur le territoire américain. Durant sa visite dans le pays au printemps, Donald Trump avait signé des contrats d'une valeur de 600 milliards de dollars, engageant Riyad à dépenser outre-Atlantique dans de nombreux secteurs. Ce mardi, Mohammed ben Salmane a finalement rehaussé ce montant. "Nous croyons en l'avenir de (...) l'Amérique. Je crois, Monsieur le Président, qu'aujourd'hui et demain, nous pouvons annoncer que nous allons augmenter ces 600 milliards à près de 1 000 milliards de dollars pour l'investissement", a-t-il dit dans le Bureau ovale, un geste dont s'est félicité le président américain.
En matière économique, le président américain est également revenu sur les liens entre sa famille et l'Arabie saoudite. Les fils du président et son gendre, Jared Kushner, qui joue un rôle informel de médiation au Moyen-Orient, sont en affaires avec l'Arabie saoudite. En octobre, ce dernier avait notamment racheté l'entreprise de jeux vidéo Electronic Arts (EA) avec l'aide du fonds souverain saoudien Public Investment Fund (PIF). Interrogé sur ces relations par une journaliste, Donald Trump a assuré n'avoir "rien à voir avec les affaires de ma famille". "J'ai quitté cela", a-t-il ajouté. "Ce que fait ma famille, c'est très bien. Ils font des affaires partout. Ils en ont fait très peu avec l'Arabie saoudite. En réalité, je suis sûr qu'ils pourraient en faire beaucoup, et tout ce qu'ils ont fait a été très bien."
Sur le plan diplomatique, les deux hommes sont par ailleurs revenus sur la situation au Proche-Orient, plus d'un mois après le cessez-le-feu signé à Gaza entre Israël et le Hamas, sur la base d'une proposition établie par les Etats-Unis. Donald Trump espère toujours voir de nouveaux pays arabes rejoindre les accords d'Abraham, dont la signature signifierait la normalisation de leur relation avec l'Etat hébreu. Ceux-ci ont déjà été signés par les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan lors du premier mandat du républicain à Washington.
"Nous souhaitons faire partie des accords d'Abraham", a exposé "MBS" face à la presse. "Mais nous voulons également nous assurer que la voie vers une solution à deux États est clairement tracée." Le prince héritier estime avoir eu "une discussion constructive" avec Donald Trump à ce sujet et promet de "travailler" afin de "créer" des "conditions propices" dans cette optique.
Sur le dossier des droits humains, les deux dirigeants ont aussi été questionnés sur l'assassinat de Jamal Khashoggi. Ce journaliste saoudien dissident a été tué en 2018 lors de son passage au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul (Turquie). À l'époque, Riyad, sous la pression internationale, avait fini par reconnaître que l'homme avait été tué dans ce lieu. L'affaire a longtemps mis à mal les relations entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. Ce mardi, Donald Trump a qualifié Jamal Khashoggi de "personne extrêmement controversée".
"Beaucoup de gens n'appréciaient pas cet homme dont vous parlez, que vous l'aimiez ou non, des choses se sont passées, mais lui (Mohammed ben Salmane, ndlr) n'était au courant de rien", a déclaré le président américain dans le Bureau ovale aux côtés du prince héritier saoudien. De façon plus générale, le président américain s'est dit "fier du travail accompli" par son allié, jugeant "incroyable" son bilan "tant en matière de droits humains que tout le reste". De son côté, MBS a évoqué l'affaire Khashoggi comme un épisode "douloureux" et une "énorme erreur" pour l'Arabie saoudite. "Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour mener l'enquête", a-t-il cependant ajouté, tout en garantissant que le pays fait "tout son possible pour que cela ne se reproduise plus".

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Quatre jeunes hommes ont été condamnés mardi 18 novembre en Suède, dans l’une des premières affaires judiciaires impliquant sur le sol européen des membres d’un "Active club", ces clubs d’extrême droite d’un nouveau genre apparus voici quelques années. A Stockholm, le 27 août dernier, peu après minuit, trois hommes ont été agressés en raison de leur couleur de peau, deux dans la rue et l’un dans le métro. Des insultes racistes et des saluts nazis, filmés par les caméras de surveillance, ont accompagné les coups. Un exemplaire de Mein Kampf et des carnet ornés de croix gammés ont été retrouvés aux domiciles des auteurs, âgés de 21 à 23 ans.
Ces quatre derniers ont été condamnés à des peines de trois ans à trois ans et six mois de prison, notamment pour violences aggravées.
Agés de 21 à 23 ans, les agresseurs appartiennent à un "Active club", des groupes dont les membres se partagent entre exaltation de l'exercice physique et idéologie fasciste et néonazie. Ces nouvelles formes de fight clubs remontent à 2017 et sont l'œuvre du néonazi américain Rob Rundo. Fondateur du mouvement suprémaciste Rise Above Movement, impliqué dans les violences meurtrières de Charlottesville, en 2017. Rundo, condamné à vingt-quatre mois de prison dans une autre affaire fin 2024, avait ensuite opté pour la mise en place de ces cellules décentralisées, plus difficiles à repérer par les autorités, et plus difficiles à décapiter. Elles prolifèrent depuis aux Etats-Unis, mais aussi au Canada, en Australie, en Amérique du Sud et dans de nombreux pays d’Europe.
En France, une première section aurait vu le jour en Normandie en 2022. Il y en aurait aujourd’hui plus d’une vingtaine réparties dans l’Hexagone, dont les membres, comme le révélait Libération, sont de toutes les opérations coups de poing à caractère raciste, telles que la descente punitive de Romans-sur-Isère en novembre 2023 ou les manifestations anti-immigrés à Saint-Brévin en avril de la même année. Ses adeptes s’affichent sur les réseaux sociaux entre sports de combat, randonnées, et activités de bénévolat ou de nettoyage, voulant renvoyer l’image d’une jeunesse fréquentable et disciplinée. Mais des références nazies plus ou moins voilées apparaissent également sur certaines photos ou vidéos (drapeaux en forme de croix blanche, saluts à trois doigts...). Nos voisins suisses ne sont pas épargnés, comme le montrent nos confrères du Temps, qui ont repéré quatre factions actives sur leur sol.
Les membres des "Active clubs" exaltent de vieilles valeurs du fascisme, et notamment le culte du corps, et espèrent ainsi attirer dans leurs filets de jeunes hommes déjà attirés par le masculinisme. Leur voeu de discrétion semble toutefois avoir fait long feu, puisqu'ils sont désormais surveillés de près par les services de renseignement occidentaux, qui les considèrent comme une menace de plus en plus concrète. "Les agences de renseignement veulent être informées des réseaux extrémistes qui existent dans leur pays, de leur potentiel niveau de violence actuel ou futur, et des liens qu'ils peuvent avoir avec d'autres mouvements et individus, tant au niveau national qu'international", a déclaré au Guardian Joshua Fisher-Birch, analyste spécialisé dans le terrorisme au Counter Extremism Project.

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