L’Iran annonce la « libération conditionnelle » en France de sa ressortissante Mahdieh Esfandiari
© Majid Asgaripour via REUTERS
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Même en pleines Première et Seconde Guerres mondiales, les Italiens faisaient plus d’enfants - deux fois plus qu’aujourd’hui même, souligne Massimiliano Valerii, chercheur du centre Censis, dans le Corriere della Sera. Selon les données de l’Institut national des statistiques italien (Istat), le nombre de naissances a continué de chuter en 2024 et la fécondité moyenne a atteint le niveau le plus bas historique, avec 1,18 enfant par femme. Un coup dur pour la politique nataliste de Giorgia Meloni, qui avait fait de la crise démographique italienne une priorité politique.
Concrètement, environ 370 000 naissances ont été enregistrées en 2024, contre 380 000 l’année précédente, soit une baisse de 2,6 %. Il y a un peu plus de quinze ans, en 2008, c’était 576 000 bébés qui avaient vu le jour de l’autre côté des Alpes. Et depuis, ce nombre n’a fait que diminuer.
"Ce déclin s’est accentué, car non seulement le nombre d’enfants par femme diminue, mais aussi le nombre de femmes potentiellement en âge d’avoir des enfants. Les Italiennes âgées de 18 à 50 ans sont nées alors que la natalité avait déjà commencé à baisser", explique le quotidien italien. En parallèle, la naissance du premier enfant se fait de plus en plus tard : 32 ans.
Mais l’Italie n’est pas un cas isolé : Malte a ainsi le taux de fécondité le plus bas de l’Union européenne (1,06 naissance par femme en 2023, ), suivi de l’Espagne (1,12) et de la Lituanie (1,18), selon Eurostat. En France, (pas si mal positionnée dans le classement européen avec 1,66 enfant par femme), le gouvernement parle, quant à lui, de "réarmement démographique".
L’UE a connu une baisse quasi continue de la natalité depuis 2010, tombant à 1,38 naissance par femme en moyenne en 2023. Au contraire, on estime "qu'un taux de fécondité total d’environ 2,1 naissances par femme est le niveau de remplacement dans les pays développés […] en l’absence de migration", et qu’au-dessous de 1,3 enfant par femme, la tendance s’approfondit dangereusement, explique l’office de statistique.
Problème, "le déclin démographique menace la pérennité du système de retraite, la croissance économique et les services publics essentiels", résume le Forum des associations familiales italiennes dans le Corriere. Le vieillissement de la population s’est parallèlement poursuivi en Italie, l’âge moyen de la population au 1er janvier 2025 étant de 46,8 ans, en hausse de 0,2 point sur un an. Le pays pourrait perdre 12 millions d’habitants, d’ici 2070, selon l’Istat.
Pourtant, inverser la balance faisait partie de la "priorité absolue" de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui rejette la solution migratoire. Et pour cause, son mouvement, Fratelli d'Italia, adhère à la théorie du "grand remplacement" des Européens par les immigrés, voyant les problèmes de natalité non plus seulement sous un prisme socio-économique, mais également comme un problème civilisationnel.
Mais alors que le gouvernement avait annoncé de grandes mesures de soutien aux familles, "le budget 2025 prévoit des dispositifs de portée limitée, dont une aide financière aux jeunes parents et une extension des congés parentaux", remarque Le Monde.
Tandis que 260 000 places en crèche et en maternelle devaient ouvrir, le gouvernement a revu ces objectifs à 150 000. "Pas de quoi relancer la démographie dans un pays grevé par une dette publique abyssale (134,8 % du produit intérieur brut en 2023), limitant les marges de manœuvre", note le quotidien français. Le gouvernement multiplie donc les campagnes politiques en faveur de la procréation, avec un accent moralisateur concernant la famille et la maternité. "Sono una madre" répète en boucle Giorgia Meloni, mettant en avant son rôle de cheffe de famille.
Mais les causes sont plus profondes : économiques, d’abord, avec 10 % des Italiens qui vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’Istat, mais aussi la difficulté pour les femmes à concilier vie professionnelle et vie familiale. Les infrastructures, comme les maternelles publiques, sont trop peu nombreuses, faisant grimper la facture pour les familles. En clair : "en Italie, soit tu veux gagner de l’argent, avoir une carrière, soit tu veux devenir mère. Mais les deux sont incompatibles", résume Francesca, mère d’une trentaine d’années, dans un article du Parisien consacré à la question.
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L'armée française doit être "prête à un choc dans trois, quatre ans" face à la Russie, qui "peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent", a affirmé mercredi 22 octobre le chef d'état-major des Armées français, le général Fabien Mandon, pour justifier "l'effort de réarmement" du pays.
"Le premier objectif que j'ai donné aux armées, c'est de se tenir prêtes à un choc dans trois, quatre ans qui serait une forme de test - peut-être le test existe déjà sous des formes hybrides - mais peut-être (quelque chose de) plus violent", a déclaré le plus haut gradé français devant les députés de la commission de la Défense. "La Russie est un pays qui peut être tenté de poursuivre la guerre sur notre continent et c'est l'élément déterminant dans ce que je prépare", a ajouté le général qui a pris la tête des armées françaises le 1er septembre.
Son analyse rejoint notamment celle des services secrets allemands qui ont mis en garde la semaine passée contre la Russie, prête selon eux à "entrer en conflit militaire direct avec l'Otan", une menace qui pourrait se concrétiser avant 2029.
Moscou a la "perception d'une Europe collectivement faible", selon le général Mandon, qui observe une "désinhibition du recours à la force" côté russe. Pourtant, "on a tout pour être sûrs de nous", a-t-il martelé, rappelant que du point de vue économique, démographique ou industriel, les Européens l'emportaient sur la Russie.
"La Russie ne peut pas nous faire peur si on a envie de se défendre", a-t-il lancé. L'augmentation du budget militaire est donc pour lui "fondamentale, déjà dans les perceptions". "Si nos rivaux potentiels, nos adversaires perçoivent que nous consacrons un effort pour nous défendre et que nous avons cette détermination, alors il peut renoncer. S'il a le sentiment qu'on n'est pas prêt à se défendre, je ne vois pas ce qui peut l'arrêter", a-t-il développé.
Le projet de budget de la défense prévoit de le porter à 57,1 milliards d'euros pour 2026, soit une hausse de 13 %, portant l'effort budgétaire pour les armées à 2,2 % du PIB, selon la ministre française des Armées Catherine Vautrin. Au-delà de la menace posée par la Russie, ce réarmement est selon le général Mandon rendu nécessaire par la superposition des crises et des menaces, du terrorisme au Moyen-Orient. Selon lui, "ça craque de partout".
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