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« Vladimir Poutine utilise les vraies-fausses négociations avec Donald Trump comme un moyen de poursuivre les opérations militaires »

Notre journaliste Benjamin Quénelle, spécialiste de la Russie, a répondu aux questions des lecteurs du Monde.fr lors d’un tchat, jeudi.

© ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Le président russe, Vladimir Poutine, avec le président américain, Donald Trump, sur le tarmac de la base aérienne conjointe Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025.
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Amnesty International accuse le Hamas de crimes contre l’humanité, une première

Dans un rapport publié le 11 décembre, l’ONG de défense des droits humains qualifie les attaques menées le 7 octobre 2023 par le mouvement palestinien Hamas – ayant fait 1 200 victimes – de “crimes de guerre” et de “crimes contre l’humanité”.

© PHOTO MENAHEM KAHANA/AFP

Le 6 octobre 2024, des personnes se recueillent devant un mémorial dédié aux victimes tuées ou enlevées le 7 octobre 2023 au festival de musique Supernova, près du kibboutz Reim, dans le sud d’Israël.
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En pleine escalade entre Cambodge et Thaïlande, Trump veut ressusciter “son” accord de paix

Les combats à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge s’intensifient. Les deux voisins sont pris dans une spirale de discours nationalistes. Dans ce contexte, le Cambodge a annulé sa participation à la compétition régionale des Jeux d’Asie du Sud-Est qui se déroule en Thaïlande jusqu’au 20 décembre. Donald Trump a annoncé qu’il appellerait les dirigeants des deux pays dans la journée du 11 décembre.

© PHOTO LILLIAN SUWANRUMPHA/AFP

Des membres de la délégation cambodgienne défilent lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux d’Asie du Sud-Est, à Bangkok le 9 décembre 2025. Le lendemain, le Comité national olympique cambodgien a annoncé le rapatriement de ses sportifs.
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Avion de combat du futur : les parties prenantes européennes tentent de sortir de l’impasse

Le projet d’envergure de lancer un avion de combat européen verra-t-il le jour ? L’ambitieux chantier du Scaf (NDLR : système de combat aérien du futur), lancé en 2017 par Emmanuel Macron et Angela Merkel, bat de l’aile. Il s’agit en effet d’un projet commun entre l’Allemagne, la France et l’Espagne, dont l’avionneur Dassault est le maître d’œuvre et dans lequel Airbus est engagé aussi au nom d’industriels allemands et espagnols. Or, les parties prenantes s’écharpent sur la gouvernance.

Les trois pays concernés tentent de sauver les meubles avant la fin de l’année. Est-ce la réunion de la dernière chance ? L’ordre du jour n’a pas été précisé, mais le gouvernement allemand indique sur son site que les ministres de la Défense allemand, Boris Pistorius, et français, Catherine Vautrin, se rencontreront ce jeudi à Berlin. Ils seront ensuite rejoints par leur homologue espagnole, Margarita Robles.

Dassault veut faire cavalier seul

La réunion a lieu alors qu’Airbus et Dassault affichent publiquement leurs désaccords sur la répartition du travail. En septembre dernier, Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation - qui fabrique le Rafale - avait déclaré que son groupe était capable de développer le Scaf "tout seul". Il avait également réclamé une révision de la gouvernance paritaire à trois (avec Allemagne et Espagne) du projet. Le futur Scaf est en effet composé d’un avion, de drones accompagnateurs et d’un "cloud de combat" qui connecte le tout. Selon la chaîne de télévision allemande Tagesschau, le dirigeant de Dassault serait prêt à coopérer avec Airbus sur les drones et le cloud, mais estime avoir les compétences clés pour construire l’avion de combat, en atteste la réussite de son Rafale.

Une vision qui n’a pas plu à Airbus. Le président du comité d’entreprise d’Airbus Defense & Space, Thomas Pretzl, a, à plusieurs reprises - dans les médias ou lors de réunions - abordé l’hypothèse d’un programme Scaf sans la France. Il a d’ailleurs cosigné avec le vice-président du puissant syndicat de l’industrie allemande IG Metall, Jürgen Kerner, une lettre adressée lundi aux ministres allemands de la Défense, Boris Pistorius, et des Finances, Lars Klingbeil. Les deux hommes ont indiqué ne "plus faire confiance à Dassault" sur le programme d’avion de combat européen. L’avionneur français s’est selon eux "complètement disqualifié en tant que partenaire fiable au sein de l’Europe en cette période de menace aiguë". "Dassault n’a jusqu’à présent pas renoncé à exiger la prise en charge intégrale du développement de l’avion de combat", ajoute le courrier d’IG Metall. "Nous aimons travailler avec des entreprises françaises", assure IG Metall, "mais pas avec Dassault".

En réponse, le syndicat patronal des industries métallurgiques (UIMM), présidé par Eric Trappier, a fait part mercredi de son "étonnement" face à la déclaration d’IG Metall, qui souhaite d’après elle "évincer un fleuron technologique français de l’aviation militaire du projet européen d’avion de combat". "Les entreprises de l’industrie française ne sauraient accepter une telle position visant à écarter les intérêts industriels de la France de ce projet stratégique", a-t-elle ajouté.

Un "chemin de croix"

Mercredi également, le patron exécutif d’Airbus reconnaissait les difficultés des parties prenantes à s’entendre. Guillaume Faury, interrogé sur France Inter, a qualifié de "chemin de croix" le processus de construction d’une industrie européenne de défense, notamment à travers le Scaf. Ce dernier doit remplacer les Rafale français et les Eurofighter allemands et espagnols d’ici 2040, dans un contexte de menace croissante de la part de la Russie. Si, selon le dirigeant, le programme "va se faire", il a toutefois regretté le "différent assez significatif avec Dassault "sur la façon de conduire le développement de l’avion".

"Le Scaf, c’est un système de combat dans lequel il y a un avion, des drones, ce qu’on appelle un cloud de combat, un système digital dans lequel l’ensemble des objets sont connectés" a-t-il rappelé. "Quels sont les modes de coopération sur chacun des piliers, ce n’est pas encore acquis", a-t-il dit.

Le plan B de l’Allemagne

L’Allemagne, de son côté, prépare déjà "un plan B, voire un plan C", rapporte la Tagesschau. Airbus pourrait ainsi se concentrer sur le système de drones et de leur connexion via le "cloud de combat".

Par ailleurs, le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a évoqué début décembre une possible participation de l’Allemagne à un autre programme, le GCAP. Ce dernier cherche à faire voler un avion de combat de nouvelle génération d’ici 2035 et réunit l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni. "L’Allemagne pourrait probablement rejoindre ce projet dans le futur", a déclaré le ministre, selon Reuters. Airbus & Defense aurait également envisagé de coopérer avec la Pologne et la Suède, rapporte la Tagesschau. L’administration allemande a quant à elle souligné la nécessité de trouver une solution d’ici la fin de l’année.

© AFP

En septembre dernier, Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation avait déclaré que son groupe était capable de développer le Scaf "tout seul".
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