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Bruno Toussaint, maire de Saint-Dié-des-Vosges, agressé en pleine rue par un ancien employé communal

Bruno Toussaint, le maire de Saint-Dié-des-Vosges dans le Grand-Est, et son épouse ont été agressés en pleine rue samedi 12 juillet, vers 23 h. L'homme, qui était visiblement alcoolisé, est un ancien agent communal. Il a été interpellé et placé en garde à vue, avant d'être jugé ce mardi en comparution immédiate.

© Isabelle Souriment / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

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14 Juillet : «Ça fait du bien pour la patrie», sur les Champs-Élysées, un public en communion avec l'armée française

Après s'être tenu exceptionnellement sur l'avenue Foch en raison des Jeux olympiques de 2024, le défilé du 14 Juillet retrouvait ce lundi matin la plus belle avenue du monde. Et le public était au rendez-vous le long des Champs-Élysées pour assister à l'impressionnante parade militaire.

© Ludovic MARIN / AFP

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Livre : « Un tombeau pour Boris Davidovitch », de Danilo Kis… la trahison des clercs

Dans le dernier quart du XXe siècle, trois écrivains en particulier ont explosé et sont devenus, depuis lors, “cultes” : Danilo Kis (1935-1989), Roberto Bolano (1953-2003) et W. G. Sebald (1944-2001). Le moins connu du grand public, Danilo Kis, est un écrivain d’ex-Yougoslavie, qui eût pu postuler à la succession du Prix Nobel 1961, Ivo Andric, dans le magistère des lettres ex-yougoslaves. Il est mort trop tôt, après ses dix-sept dernières années passées en exil – d’abord comme lecteur à l’université (Strasbourg, Bordeaux), puis à Paris. Aujourd’hui, Jonathan Littell ou William T. Vollmann le comptent parmi leurs maîtres.

>> Retrouvez toutes nos critiques littéraires en cliquant ici.

Un tombeau pour Boris Davidovitch, traduit du serbo-croate par Pascale Delpech, est un de ses livres qui ont contribué à l’imposer, en 1976. Quelques années auparavant, Chalamov, Soljenitsyne et Karlo Stajner (le Soljenitsyne yougoslave) ont documenté l’ampleur des crimes staliniens. Tout alors semble avoir été dit de leur horreur. Mais en France où il réside, Kis constate, médusé, l’indulgence insensée dont bénéficie le totalitarisme soviétique auprès de la plupart des intellectuels de gauche. Son Tombeau est sa réponse à leurs divagations.

Livre de combat, donc, sept nouvelles, autant de biographies d’inconnus aux vies massacrées, qui, avec la seule arme à sa disposition – la littérature -, disent la tragédie de ce régime et la faillite desdits intellectuels. En 1979, le soutien des mêmes à l’Iran dira que la leçon n’a pas été retenue. Le Tombeau est aujourd’hui traduit dans une quarantaine de langues.

“Un tombeau pour Boris Davidovitch”, de Danilo Kis, Gallimard, 192 pages, 13 €.

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[Info VA] Paris : un homme dans le coma découvert dans un club gay, des stupéfiants retrouvés

Un homme a été découvert dans le coma dans un club de divertissement pour adultes gay, dans le XIe arrondissement de Paris, ce dimanche 13 juillet au soir, selon nos informations.

Vers 20 h 45, le gérant de l’établissement, situé rue Saint-Maur, a contacté les secours et signalé la présence d’un client retrouvé dans le coma sur les lieux. La victime âgée de 32 ans a été prise en charge par les sapeurs-pompiers et transportée à l’hôpital Saint-Antoine avec un pronostic vital engagé.

« La victime était en possession de produits stupéfiants, possiblement du GHB ou de la Kétamine », indique une source policière à Valeurs actuelles. Une enquête a été ouverte.

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Incendies en Bretagne, mort de Thierry Ardisson, défilé du 14-Juillet : le point à la mi-journée

Les incendies qui se multiplient en Bretagne ; l’animateur et producteur Thierry Ardisson qui est décédé ; le défilé du 14-Juillet sur les Champs-Élysées qui a été l’occasion de montrer une armée « prête au combat »… Ce qu’il faut retenir de cette matinée du lundi 14 juillet 2025 est à découvrir ici.

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[Info VA] Levallois-Perret : un homme agressé et traité de « sale juif » en pleine rue

Un homme de confession juive et porteur de signes distinctifs de sa religion a été victime d’une agression antisémite à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, ce dimanche 13 juillet au soir, selon nos informations.

Vers 22h30, rue Victor-Hugo, il a reçu une bouteille en verre et a été traité de « sale juif » par un individu qui avait quitté les lieux avant l’arrivée des policiers. La victime a indiqué vouloir déposer plainte.

À 00h30, des policiers municipaux, munis du signalement du suspect extrait de la vidéosurveillance, ont finalement interpellé le mis en cause en fuite. Alcoolisé, il a été placé en garde à vue différée.

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7 000 soldats, 34 hélicoptères… Un 14-Juillet pour montrer une armée « prête au combat » face à « un monde plus brutal » [En images]

Les troupes indonésiennes, invitées d’honneur, ont ouvert, ce lundi matin, le traditionnel défilé du 14-Juillet à Paris, qui met en avant une armée « prête au combat » face « à un monde plus brutal », au lendemain de la promesse d’Emmanuel Macron d’accroître encore les dépenses de défense.

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[Info VA] Annemasse : des policiers visés par des tirs de mortiers dans un guet-apens, un Algérien sous OQTF interpellé

Des policiers ont été attirés dans un guet-apens et visés par des tirs de mortiers d’artifice, à Annemasse, en Haute-Savoie, dans la nuit du 13 au 14 juillet, vers 01 h 25, selon nos informations.

À la suite de deux faux appels pour des interventions dans le quartier Perrier-Livron, les agents ont été attaqués sur place par une quinzaine d’individus qui ont tiré des mortiers d’artifice dans leur direction.

Aucun blessé n’a été déploré

Un des auteurs, de nationalité algérienne et faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été interpellé en possession de deux mortiers d’artifice. Les violences n’ont fait aucun blessé.

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Le général de corps d’armée Loïc Mizon, l’autorité naturelle du “basane colo”

Le son de la cornemuse envahit son bureau. Ce sanctuaire stratégique est niché au cœur de l’hôtel des Invalides. Dans l’appartement du roi Jérôme, frère de Napoléon. « Ici, il se passe toujours quelque chose », sourit Loïc Mizon, à la vue des Écossais en kilt paradant sous ses fenêtres. Au terme d’une carrière bien remplie, ce Neuilléen de naissance a retrouvé la capitale pour endosser la charge prestigieuse de gouverneur militaire de Paris (GMP), qui requiert une bonne dose d’intelligence de situation et une disponibilité totale. Épaules carrées, cheveux blancs, regard bleu, l’officier de 57 ans dégage une autorité naturelle et une exigence bienveillante. Il s’apprête à organiser son premier défilé du 14 Juillet.

Pour qui connaît l’institution militaire, son style trahit son parcours. Issue de l’élite des troupes de marine, cette tête de promo affiche une longue expérience opérationnelle tout en ayant multiplié les responsabilités politico-diplomatiques. “Enfant” du régiment d’infanterie chars de marine (RICM, la “basane colo”, disent les initiés), le plus décoré de France, qu’il a commandé, le saint-cyrien, diplômé en histoire de la Sorbonne et breveté de l’École de guerre, assume d’abord un tropisme africain. Passé par la direction Afrique du Quai d’Orsay, il a notamment enchaîné les affectations en Côte d’Ivoire – sa « seconde patrie ».

​L’autre fibre du cavalier est américaine. Premier officier de liaison français envoyé au Pentagone, à Washington, il négocie l’appui des États-Unis à nos troupes déployées au Sahel. Son interlocuteur est le général Joseph Dunford, figure des marines et futur chef d’état-major américain, ami de son homologue, le général Pierre de Villiers. En 2020, retour en Floride pour diriger la mission militaire française au Centcom, l’état-major américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Aux premières loges pour observer la bascule vers l’est du centre de gravité américain. Après les frappes israéliennes sur l’Iran, le GMP, qui est le conseiller militaire du préfet de police de Paris, organise la hausse du nombre de patrouilles Sentinelle en Île-de-France. On le voit régulièrement, sur les réseaux sociaux, en tenue de combat, marcher avec “ses” soldats, dont « des jeunes réservistes qui forcent l’admiration ». Il vient d’ailleurs de signer une convention avec une ligue parisienne de MMA, un « sport de combat très populaire chez les jeunes, excellent vecteur pour la cohésion nationale ».

Sur une étagère de son bureau, il pointe avec émotion la discrète photo d’une militaire de ce régiment, Fany Claudin, décédée à 23 ans dans l’accident de son blindé au Liban, le 15 novembre 2024.

Le matin même de notre rendez-vous, ce fan de Churchill, qui vient de terminer la biographie de Castelnau par l’historien-député Jean-Louis Thiériot, était à Montlhéry pour la passation de commandement du 121e régiment du train, « seule unité d’active de la région ». Sur une étagère de son bureau, il pointe avec émotion la discrète photo d’une militaire de ce régiment, Fany Claudin, décédée à 23 ans dans l’accident de son blindé au Liban, le 15 novembre 2024. C’est à son intention qu’il a déclenché le “plan hommage” des armées. Cette mission lui tient à cœur. Plusieurs de ses hommes sont tombés au combat, en commençant par la guerre de Bosnie, où son escadron appuie les fantassins du capitaine François Lecointre, futur chef d’état-major des armées, lors de la reprise du pont de Vrbanja, en 1995. Une page marquante pour sa génération d’officiers.

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Quelles sont les cinq troupes mises à l’honneur à l’occasion du 14-Juillet ?

Chaque année lors du défilé du 14-Juillet, plusieurs troupes sont mises à l’honneur. Cette fois-ci, cinq unités ont honorées sur les Champs-Élysées. CNews en a dressé la liste.

La Force binationale franco-finlandaise est engagée au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Elle incarne ainsi la force d’intervention des Nations unies dans le pays. Une compagnie d’infanterie finlandaise y a été intégrée en 2012. Au total, elle comporte 900 Français et 200 Finlandais. Cette troupe assure « des opérations de reconnaissance et de patrouilles quotidiennes avec les Forces armées libanaises (FAL) et participe directement au respect des mesures de cessez-le-feu ». Elle est un symbole de la coopération entre Paris et Helsinki.

La Flottille de lutte contre les mines a été créée le 1er juillet 2021. Basée à Brest (Finistère), elle a pour objectif le soutien la dissuasion nucléaire sous-marine en sécurisant les accès au port militaire et à la rade de Brest. Un lieu stratégique, abri de l’Île Longue, qui sert de base aux sous-marins nucléaires lanceur d’engins (SNLE) français. Elle tient donc rôle important dans la force de dissuasion nucléaire française.

Le Régiment du service militaire adapté de Nouvelle-Calédonie est un dispositif d’insertion socio-professionnelle de l’armée française dont bénéficient des jeunes Calédoniens de 18 à 25 ans. Il a été créé en 1986 après de violents affrontements entre des indépendantistes et leurs opposants. Le régiment est implanté de part et d’autre de l’île. Cnews précise que, en 2024, le régiment a formé 502 jeunes Calédoniens dans plus de vingt filières de formation professionnelle répondant aux besoins de l’île, employé 162 jeunes diplômés et remobilisé 29 jeunes en décrochage scolaire.

La Base aérienne à vocation spatiale 101 tout juste inaugurée

La Base aérienne à vocation spatiale 101 (raccourcie BA101) vient d’être inaugurée. C’était le 2 juillet à Toulouse. Cette base accueille le Commandement de l’espace (CDE), un organisme de l’Armée de l’Air et de l’Espace qui assure la détection des objets en orbite, l’analyse de leurs manœuvres et leurs intentions. En cas de menace, sa mission est de défendre les satellites français.

Enfin, le Service militaire volontaire (SMV) a été créé le 1er juillet 2015. Reparti sur sept sites, il permet à ces jeunes d’être formés, de profiter d’une remise à niveau scolaire et de passer leur permis de conduire. Avec également une formation professionnelle pour améliorer l’insertion dans le monde du travail. Selon le ministère des Armées cité par CNews, « 86% des jeunes volontaires accueillis en 2024 ont été insérés, malgré une majorité de non-diplômés (60%) et 16% en difficulté de lecture et d’écriture. Parmi eux, 15% ont rejoint les armées ».

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Thierry Ardisson : « J’ai voulu faire quelque chose de ma vie pour que ma mort soit moins douloureuse »

Valeurs actuelles : Vous quittez donc la télévision… contraint et forcé !
Thierry Ardisson : Les Terriens, j’aurais bien fait un ou deux ans de plus… J’aurais surtout aimé que Vincent Bolloré nous prévienne un an à l’avance, parce qu’il y a 100 personnes qui cherchent du boulot pour septembre !

En revanche, j’ai été très touché par les messages reçus, notamment des politiques. De Marine Le Pen et Gilbert Collard à Adrien Quatennens et François Ruffin, en passant par Marlène Schiappa, Valérie Pécresse ou Aurore Bergé, tous m’ont écrit la même chose : « C’est un espace de liberté qui disparaît. »  Nous avons donc réussi à donner la parole à tout le monde, avec le même traitement. J’en suis fier.

Ce que n’a pas perçu l’humoriste de France Inter Charline Vanhoenacker apparemment, puisqu’elle s’est réjouie de votre départ…
Dans l’interview donnée au Parisien, elle se réjouissait aussi de ce que l’on n’invite jamais l’extrême droite sur les plateaux de télé en Belgique et elle déplorait qu’on ne fasse pas la même chose ici avec Marine Le Pen pour l’empêcher de progresser… Vous réalisez le niveau de conscience démocratique de cette fille qui ouvre sa gueule tous les matins sur France Inter à heure de grande écoute ? D’autres radios hésitent à garder tel ou tel journaliste génial, et je pense notamment à Vincent Hervouët qui fait la politique internationale sur Europe 1, et il faut s’infliger Charline Vanhoenacker sur le service public…

Mon credo, c’était que la télévision a une dimension artistique.

Vous déplorez le manque de moyens en télévision, parce que vous misez beaucoup sur la forme ?
La forme n’intéresse personne en télévision ! Moi, si ! Je me suis fait chier à faire des génériques, des habillages, des lumières et ça me passionnait. Aujourd’hui, on fait de plus en plus de la radio filmée parce que plus personne n’a l’ambition ou les moyens de faire autrement. Mon credo, c’était que la télévision a une dimension artistique.

Cela démontre pour vous un manque d’ambition ?
Un manque d’argent, aussi. Michel Drucker doit désormais tourner trois émissions toutes les trois semaines. Yann Moix, pareil. Comment faire de la bonne télévision dans de telles conditions ? Elles sont tournées en batterie, c’est le mot. Alors, c’est moins qualitatif, forcément.

On associe parfois votre nom à Netflix ou Amazon… Vous allez être le premier animateur sur une plate-forme ?
Rien n’est fait. Ça pourrait vraiment me motiver, alors j’y réfléchis et je discute. Je les connais déjà, en raison de mes fictions ! Ces plates-formes ressemblent évidemment à l’avenir de la télévision : un menu dans lequel on peut choisir ce que l’on veut regarder. Même si la télé hertzienne ne disparaîtra pas : on en aura besoin les soirs de Coupe du monde ! Pour les grandes communions !

Je ne voulais vraiment pas devenir Sabatier, Drucker, Foucault ou Sébastien, que je trouvais ridicules…

Vous avez choisi toute votre vie de monter vos émissions… Est-ce que le direct non monté n’est pas plus honnête vis-à-vis du téléspectateur ?
Au début, on m’a beaucoup reproché de monter pour me valoriser ou supprimer les moments où j’étais mauvais. Je faisais donc exprès de laisser quelques erreurs au montage pour montrer que ce n’était pas la raison, même si je n’allais pas laisser un passage où je suis mauvais par principe non plus !

Mais la raison véritable est ailleurs : dans une interview, comme dans la vie, nous ne disons pas que des choses intéressantes, il faut donc du montage pour rendre l’entretien attractif et lui donner du rythme. Tout le monde en parle enchaînait les interviews, en donnant toujours aux téléspectateurs une bonne raison de ne pas zapper. Pour voir la bimbo, il fallait passer par l’écrivain !

Ça n’a été rendu possible que par le montage, et le fait que quatre heures d’enregistrement devenaient deux heures trente d’émission. Comme dans tout spectacle, on montre le meilleur au public. Mais monter, c’est plus cher.

Sur le fond maintenant. Ce qui s’est aussi développé avec votre télé, c’est le sarcasme…
Je ne suis pourtant ni cynique ni désabusé, et encore capable de beaucoup d’enthousiasme ! Mais il ne faut pas oublier que j’avais 19 ans en Mai 68 et 28 au moment du punk ! Et j’ai conservé ce côté marginal. Je ne voulais vraiment pas devenir Sabatier, Drucker, Foucault ou Sébastien, que je trouvais ridicules…

Cela étant, j’ai été élevé par la télé d’avant ces quatre-là, l’ORTF. À cette époque, la télévision était véritablement l’école du peuple, qu’elle n’est plus aujourd’hui. Quand un patron de chaîne vous répond que ses enfants ont interdiction de regarder les émissions de télé réalité qu’il diffuse, vous saisissez mieux l’expression  « faillite des élites ». Ils font une télévision qu’ils ne montrent pas à leurs enfants.

Je crois que le vrai travail d’un producteur du service public, c’est la vulgarisation.

Et pourtant, les audiences de ces programmes de télé réalité sont incroyables…
Panem et circenses ! Il y a toujours eu ça ! Là, je suis entrain de faire une série sur la chute de l’Empire romain, je peux vous dire que le parallèle est saisissant en tous points… C’est plus que la fin d’un cycle, c’est la fin d’une civilisation : les affaissements moral et intellectuel sont les signes d’un monde déclinant. Ce qui est inquiétant, c’est l’absence de contrepoids culturel.

Je sais que je radote, mais je rappelle souvent que mon ambition, dans Tout le monde en parle, c’était de faire avaler du Michel Houellebecq ou du Bret Easton Ellis à des gens qui n’avaient pas forcément envie de voir ça. Je crois que le vrai travail d’un producteur du service public, c’est la vulgarisation. Pour moi, ce n’est pas un gros mot.

Vous avez toujours eu une grande liberté dans votre émission, vous avez tout fait… jusqu’à l’interview de Thierry Meyssan. Vous êtes alors passé sous les fourches caudines… mais vous sembliez avoir retrouvé une certaine marge de manœuvre depuis ?
Honnêtement, c’est de pire en pire. J’ai beaucoup souffert sur C8. J’avais un public plus jeune, mais accro aux réseaux sociaux… Je crois que le summum a été atteint le jour où j’ai reçu Karl Lagerfeld qui m’a dit que, parmi le million de migrants qu’Angela Merkel avait fait entrer en Allemagne, il y avait peut-être des terroristes, ce qui n’est pas impensable. Considérant qu’une interview n’est pas un débat contradictoire, je ne l’ai pas relancé. On m’a reproché dès le lendemain de ne pas avoir coupé la séquence au montage ! Ces gens appellent la censure de leurs vœux, ils sont préfascistes, tout simplement. Thierry Ardisson avait laissé dire à la télé qu’il y avait peut-être quelques terroristes sur un million de migrants, vous vous rendez compte ! Évidemment, le CSA a été saisi.

Il y a également eu l’épisode où Laurent Baffie a très légèrement relevé la jupe de Nolwenn Leroy, qu’il connaît depuis vingt ans. Roselyne Bachelot a quand même parlé d’une « agression sexuelle » !

Je me souviens aussi de l’interview du fils de Pablo Escobar. À la fin de l’émission, je sors un sac de farine que Laurent Baffie m’avait collé pendant l’interview. À ce moment, le mec a littéralement pété un câble. On m’a reproché de ne pas respecter la famille Escobar… Bon, je sais qu’il n’est pas responsable des crimes de son père, mais on peut rigoler un peu, non ?

Même chose avec les deux gars qui étaient venus sur mon plateau et dont l’un venait de porter un enfant. J’ai précisé : « La maman se trouve à gauche sur l’écran »… J’ai été taxé d’homophobie ! C’est vraiment hallucinant.

Vous n’êtes pas sur les réseaux sociaux ?
Non aucun, je ne supporte pas ces espaces de délation. J’ai été un temps sur Instagram, je partageais des photos que je soignais énormément jusqu’à ce que je découvre que les gens postaient des photos de leur hamburger. J’ai arrêté.

J’imagine que les réseaux sociaux doivent avoir leur intérêt, mais c’est forcément mal utilisé puisqu’on les associe sans cesse à la haine qui s’y déverse. En même temps, l’idée de donner aux Gafam le pouvoir de censurer les propos qu’ils jugent « haineux », sans autre définition, est compliquée aussi… Le mieux serait la fin de l’anonymat. Le plus exaspérant, ce sont les signalements au CSA.

On vit dans une société où il faut mettre un smiley à la fin d’une blague pour être sûr que tout le monde comprenne que c’est de l’humour.

Pourquoi ces signalements au CSA vous choquent-ils ?
C’est surtout l’existence du CSA qui me choque. La première fois que j’ai eu affaire au CSA, je leur ai dit : « Mais qui êtes-vous pour me juger ? » Stratégie de rupture. La légitimité de ce truc se pose. Si on veut m’attaquer au tribunal, très bien, j’irai. Mais pourquoi passer par une juridiction intermédiaire ?

Cette judiciarisation n’a-t-elle pas, elle aussi, détruit la possibilité de débat ?
Si. D’autant que l’on vit dans une société où il faut mettre un smiley à la fin d’une blague pour être sûr que tout le monde comprenne que c’est de l’humour. Le second degré a totalement disparu. Un jour, je suis allé chez Ruquier, et je me faisais super chier, donc j’ai commencé à faire des oreilles d’ânes à François Rebsamen qui était devant moi. Et ils l’ont coupé au montage, ils n’avaient pas aimé !

Vous avez souvent dit que vous étiez fier d’avoir traité de la même manière, dans votre émission, Orlando ou Gorbatchev… La conséquence n’est-elle pas le spectacle permanent et le relativisme total ?
Si… Je dois bien reconnaître avoir été un artisan – sans être un militant – du relativisme ambiant…

Quand j’avais écrit mon autobiographie Confessions d’un baby boomer, j’avais précisé sur la bande rouge : « On n’a pas changé le monde, mais on s’est bien amusé »… et ça m’a beaucoup été reproché. C’est vrai que j’appartiens à cette génération, les baby boomers, qui voulait donner de l’air à un pays très rigide, alors que tout le monde aspire aujourd’hui à un peu plus d’ordre dans un pays mou.

Mai 68 s’est aussi attaqué à la famille… Vous trouviez la vôtre trop “ normale ”, et vous avez plus tard choisi de vous consacrer à la télévision plutôt qu’à celle que vous construisiez… C’est un regret ?
Cela restera un manque. Je n’étais pas souvent là et voir ses enfants gambader quand ils sont âgés de 2 ou 3 ans doit être très agréable. Je ne les rejoignais que le week-end, épuisé, et je les voyais le dimanche midi seulement. Ça, je le regrette.

Mais je crois aussi qu’on ne peut tout avoir. Les jésuites rappellent souvent que « choisir, c’est sacrifier ». Je ne crois pas qu’on puisse être une vedette et avoir une vie normale… Alors, je m’occupe beaucoup d’eux aujourd’hui, je me rattrape !

En France, nous n’avons plus de but commun, et donc de commun tout court.

Qui dit enfants dit avenir… Qu’est-ce qui vous inquiète le plus en France, aujourd’hui ?
L’absence de cohésion. J’ai récemment visité Israël, que je ne connaissais pas, et j’ai été frappé par ce pays : ils ont un objectif et de la détermination. On peut évidemment ne pas être d’accord avec la politique menée, mais on doit reconnaître ça. En France, nous n’avons plus de but commun, et donc de commun tout court.

À quoi le ressentez-vous ?
À l’impossibilité de nous parler. La France, c’est Intervilles : 50 % des gens tirent dans un sens, 50 % dans l’autre, et le centre de la corde ne bouge jamais.

Et ça ne s’arrange pas avec Emmanuel Macron. Ce nouveau monde est plus que jamais l’ancien. La France est une vieille société qui s’est pris un jeune gérant. Mais la société est la même.

C’est ce qui m’a particulièrement choqué au moment de l’irruption des « gilets jaunes » . On a tous réagi pareil : « Ah, putain, mais c’est vrai qu’ils sont là ! » J’ai reçu des « gilets jaunes » et j’étais souvent ému parce que je viens de là moi aussi. Je n’ai jamais trop compris pourquoi j’étais né dans cette famille toute simple, je rêvais d’être une star, mais je sais aussi que ce sont mes origines et avec l’âge on ne cesse d’y revenir.

Le nouveau monde est plus que jamais l’ancien. La France est une vieille société qui s’est pris un jeune gérant.

Vous avez compris ces « gilets jaunes » ?
Je comprends très bien leur haine du racisme social et leur revendication de dignité. Je comprends aussi qu’ils soient toujours en colère car Emmanuel Macron a tout fait pour ne pas leur parler. C’est dingue ! Il n’a même jamais prononcé leur nom. Il n’est jamais allé les voir ! Quelle arrogance !

Qui étaient pour vous ces « gilets jaunes »  ?
Des Français que tout le monde avait fini par oublier. Je parle des « gilets jaunes » qui faisaient des tartes aux pommes sur les ronds-points, évidemment, et non des casseurs parisiens. Je les ai reçus. J’ai toujours reçu tout le monde. J’ai très tôt réalisé que la télévision ne ressemblait pas à la rue. Parce que dans la rue, il y a des Arabes, des Noirs, des Chinois et pas que des Blancs comme à la télé.

Mais les « gilets jaunes » aussi étaient blancs… Ils sont pourtant sortis dans les rues en regrettant d’être transparents pour tous ces gens de la télé !
Si les Français étaient mieux représentés à l’Assemblée, on n’aurait sans doute pas eu les « gilets jaunes ». Et il n’y a pas qu’à l’Assemblée. Je pense notamment à une émission dans laquelle j’avais reçu Marine Le Pen au début des années 2000, ce qui avait provoqué des tensions. La chaîne m’avait demandé qu’il n’y ait pas d’applaudissements ni de musique. Dans un autre registre, il y a aussi Bensoussan qui avait eu raison dès le début et que tout le monde a attaqué ! À l’époque, j’avais une émission culturelle intitulée Rive droite/ Rive gauche. On avait invité Stéphane Courtois qui avait écrit le Livre noir du communisme. Je m’étais fait assassiner alors que tout le monde savait qu’il y avait des camps en URSS.

Quand Mitterrand a été élu en 1981, nous avons eu quatre ministres communistes. J’étais alors dans une organisation qui s’appelait l’Internationale de la Résistance, avec Geneviève de Galard et plein d’intellectuels qui dénonçaient l’oppression stalinienne. Je leur ai proposé de faire une chanson : « Si j’avais un marteau […] , si j’avais une faucille, je construirais […] un camp […] et j’y mettrai ton père, ta mère, tes frères et tes sœurs. » Ils ont adoré. Impossible de trouver quelqu’un pour la chanter ! Celui qui l’a fait a voulu rester anonyme. Dénoncer l’extermination dans les camps soviétiques était très mal vu.

Nous sommes tous catholiques. L’idée est tellement forte qu’elle ne pourra pas disparaître.

Vous avez également assumé être catholique dans un univers assez hostile…
Ah oui, à l’époque, être catholique, c’était être d’extrême droite. C’est tellement absurde. Un homme qui arrive avec le meilleur slogan de tous les temps – et c’est le publicitaire qui parle –, « Aimez-vous les uns les autres » , c’est génial ! Jésus, c’est un petit juif qui a foutu la merde, et il n’a rien d’extrême droite.

Cependant, ces dernières années, vous avez parlé de « réveil catholique », vous avez même fait une émission dessus. Il se concrétise comment, ce réveil, pour vous ?
Existe-t-il ? L’Église ne donne pas envie franchement, elle semble tout le temps dépassée.

Je sais qu’il y a des traditions à respecter, un cérémonial souhaitable et je ne demande absolument pas que la messe soit dite avec des guitares électriques, mais je ne comprends pas que l’Église n’ait absolument rien dit sur « gilets jaunes », par exemple. Qu’est-ce qu’elle attendait ? Ils étaient empêtrés dans leurs histoires de pédophilie et ils n’ont pas ouvert leur gueule, alors que c’était vraiment le moment de parler. Il fallait que l’archevêque aille boire des coups avec les « gilets jaunes ».

Cela étant, comme le dit très justement Luc Ferry, la société est totalement imprégnée de catholicisme. Le travail a été fait. Nous sommes tous catholiques. L’idée est tellement forte qu’elle ne pourra pas disparaître.

Vous aviez dit un jour que vous étiez tombé dans l’héroïne en cherchant le nirvana… Aujourd’hui, les jeunes veulent sauver la planète… Qu’est-ce que cela veut dire ?
Après Mai 68, on s’est aperçus qu’il n’y avait pas de solution politique, puisque de Gaulle avait repris le business. Quelques gauchistes sont allés s’établir en usine, d’autres sont devenus terroristes, mais il n’y avait plus de solution politique, donc la seule solution était spirituelle. On est partis en Asie non pas pour coloniser, cette fois, mais pour être colonisés.

Et aujourd’hui, on retrouve le même genre de démarche dans l’écologie, en effet. On ne pourra jamais satisfaire les Français en leur donnant les 3 % de Juncker pour idéal. Ça n’a aucun sens.

Que diriez-vous à la place de Macron, alors ?
Que la France redevienne le phare du monde ! Carrément. Nous avons une place à part, il faut la reprendre. Il faut arrêter de s’aligner bêtement. Le problème de l’Union européenne, c’est que des États comme la Hollande sont très heureux d’être européens, ils n’existent pas autrement. Mais nous, les Français, ou les Anglais, nous sommes quand même des peuples qui ont dominé le monde et qui avons beaucoup de mal à mendier poliment de pouvoir dépasser les 3 %.

Nous sommes tellement cons qu’on a réussi à remplacer des dictateurs laïcs par des dictateurs théocratiques.

Mais la France est-elle seulement encore cette France-là ? Il y a aussi l’immigration…
Cette question n’est pas évidente. Sur l’islam, je n’ai aucun souci tant qu’il ne pose pas de problème. Sur l’islamisme, je nous trouve très mous, et je me demande un peu où on est quand je vois ces histoires de burkini !

L’immigration, je pense qu’on n’y peut rien, c’est un mouvement historique. Peut-être, si je n’étais pas catholique, que je ferais partie de ceux qui demandent que personne ne rentre. Mais, le secours est un devoir. Le pape l’a dit.

Les secourir quand ils sont là, d’accord, mais on pourrait aussi leur dire de ne pas partir en restant catholiques, non ?
Ah, c’est sûr qu’en Libye, ils partaient moins nombreux quand il y avait Kadhafi ! Mais la politique française au Moyen-Orient est vraiment catastrophique… Quand je pense que François Hollande voulait attaquer la Syrie, alors que Bachar al-Assad nous a débarrassés de Daech ! Nous sommes tellement cons qu’on a réussi à remplacer des dictateurs laïcs par des dictateurs théocratiques. Ça a commencé avec le shah. Il était peut-être inutile de tenter le coup encore une fois avec Assad !

Je suis assez gaullien là-dessus, je ne vois pas pourquoi la France devrait être pro américaine ou pro russe, je n’ai pas envie de choisir.

Si j’ai voulu faire quelque chose de ma vie, c’est pour que ma mort soit moins douloureuse.

Un dernier mot sur… la mort ? Vous êtes l’un des seuls, aujourd’hui, à ne pas refuser d’en parler ou de la regarder en face !
Si j’ai voulu faire quelque chose de ma vie, c’est pour que ma mort soit moins douloureuse. La mort rend la vie plus signifiante, finalement. Je me dis aussi que si un génie comme Napoléon est mort, je peux bien mourir aussi !

C’est votre personnage préféré de l’histoire de France ?
Je ne suis pas bonapartiste, mais je respecte son génie ! Je suis royaliste, moi, et j’aime tellement les causes perdues que je répondrais bien « le comte de Chambord » à votre question. Il y a eu un certain panache à refuser de galvauder la monarchie.

Quand on dit monarchie, tout le monde pense extrême droite, ce qui est aberrant. Je n’ai rien à voir avec Charles Maurras. Mais la culture politique n’étouffe pas ce pays. Je trouve le système monarchique infiniment plus stable et plus juste, mais ce sera l’objet d’une autre interview ! Nous en reparlerons.

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Thierry Ardisson : portrait du dernier anar du Paf

Cette fois, Jean-Luc Mélenchon a — vraiment — vu rouge. Habitué aux vitupérations contre les journalistes, lui qui boycotte les invitations médiatiques et parle (avec succès) à ses électeurs depuis son canapé de “Youtubeur”, a pris le soin, cette fois, de décrocher son téléphone pour expliquer son courroux. Invité de Salut les terriens !, l’un des talk-shows les plus regardés de France, Mélenchon boudera l’émission pour châtier ce salaud d’Ardisson.

Le grief ? Une phrase lâchée durant la promotion de son dernier ouvrage, les Fantômes des Tuileries, chez Flammarion (lire encadré), où ce dernier comparait les communards qui ont détruit le château des Tuileries aux talibans qui ont abattu les bouddhas de Bamyan ou à Dae’ch qui s’est attaqué aux temples de Palmyre. Selon le porte-drapeau de La France insoumise, candidat de la gauche radicale à la présidentielle, les communards n’auraient incendié les Tuileries que pour ralentir les troupes versaillaises, comme l’avait expliqué Marx.

C’est une querelle comme on n’en fait plus. Un affrontement historico-idéologique entre un sans-culotte qui reprend la Bastille et un sang-bleu qui réhabilite le monarque. Une querelle d’antan, transportée dans la France d’aujourd’hui. On la doit à un animateur star, figure du paysage audiovisuel français (Paf), habitué des controverses. Lorsqu’on le retrouve, quelques jours plus tard, “chez lui” au Meurice, il hume encore, l’air gourmand, le fumet de la polémique.

Rebelle, insolent, anticonformiste : toutes les épithètes ont été accolées à son nom. Mais, de toutes les étiquettes, il préfère encore qu’on parle de son royalisme.

Ardisson a adoré le refus de “Méluche”, trouvant cela « génial, tellement adolescent ». Il déboule comme on entre en scène, gestuelle ample, démarche chaloupée, langage fleuri. Comme le samedi soir, sur le plateau de C8, il trône au centre de la table dans un fauteuil qu’on croit taillé pour lui. Gueule burinée, voix et répliques déjà entrées au panthéon de la télé française, vêtu de ses éternels pantalon, T-shirt et veste noirs — l’uniforme ardissonien depuis trente ans. Rebelle, insolent, anticonformiste : toutes les épithètes ont été accolées à son nom. Mais, de toutes les étiquettes, il préfère encore qu’on parle de son royalisme. Lorsqu’on évoque pour la première fois l’idée de ce portrait dans Valeurs actuelles, en 2014, Ardisson nous adresse un exemplaire de Louis XX, son « coming out monarchiste », paru en 1986. Un livre « révolutionnaire », prévenait-il en dédicace.

En 1986, il provoque en effet une « collision spatio-temporelle » en dévoilant, lui, l’enfant star de la télé, fumeur de pétards et habitué des Bains Douches, sa tendresse pour l’idée monarchique. La transgression est de taille — elle lui coûtera même quelques opportunités à la télévision. « Pour les Français, “royaliste”, c’était l’Action française, donc Maurras, donc l’extrême droite, se souvient-il. Ce qui a changé, c’est la décrépitude de la République, c’est Sarkozy et Hollande. Les gens comprennent quand je leur dis : “Si c’était pour avoir François Hollande, ce n’était pas la peine de décapiter Louis XVI.” »

« Aujourd’hui les provocateurs sont sur Internet »

Pourquoi, alors, revenir trente ans plus tard sur le même sujet, si la bataille est gagnée ? Pour laisser une trace, d’abord : « Après des décennies de propagande républicaine — l’histoire est écrite par les vainqueurs —, j’aimerais rester comme le mec qui, le premier, a osé repenser l’idée monarchique. » Pour en finir, ensuite, avec un « monarchisme starfucker à la Stéphane Bern », qui se contente d’aduler les têtes couronnées — même s’il confie qu’il préférerait qu’à la tête du pays « il y ait William et Kate plutôt que Hollande et Gayet ».

Pour dissiper, enfin, le venin des mauvaises langues qui l’accusent, depuis cette époque, d’avoir adopté un positionnement marketing. Nul folklore ou posture romantique dans le propos, Ardisson prétend seulement que la monarchie est le meilleur système de gouvernement : « Les optimistes sont progressistes, les pessimistes sont conservateurs. Y a deux équipes, la droite et la gauche. C’est de toute éternité. En République, on choisit comme arbitre le capitaine de l’une des deux équipes. Erreur. On ferait pas ça pour PSG-OM ! » Imparable ?

Je suis le dernier des Mohicans. Je fais des émissions exigeantes. Je pense que ça ne continuera pas longtemps après moi, ça coûte cher.

Mélenchon n’est pas seul, les quolibets ou les flèches au curare pleuvent sur l’homme en noir, accusé de rejoindre les rangs de la réaction dès qu’il enfonce une porte. C’est le cas lorsqu’il avoue préférer s’allier à Poutine pour vaincre Dae’ch ou qu’en riverain vigilant il lance une croisade contre les kebabs de la rue de Rivoli pour sauver les arcades. « La pensée unique, il le reconnaît, prend de plus en plus d’importance. » Ardisson, qui a fait de ses plateaux successifs des repaires d’électrons libres, regrette la disparition des infréquentables à la télévision. Il détesterait qu’on lui colle l’image d’un nostalgique, lui qui flaire en permanence les nouvelles tendances et hume l’air du temps comme un chien truffier, mais son regard sur l’audiovisuel laisse penser que “c’était mieux avant”.

Lui assume « faire de la télé comme on fait du cinéma » : « J’écris, je tourne et je monte. Je veux un truc parfait. Je suis le dernier des Mohicans. Je fais des émissions exigeantes. Je pense que ça ne continuera pas longtemps après moi, ça coûte cher. » Il regrette même le « génial » ORTF et le cortège de légendes, Alain Decaux, Daisy de Galard, Jean-Christophe Averty, Jacques Martin et Jean Yanne, qui ont « formé [s]on goût ». Il regarde peu la télévision : « Aujourd’hui les provocateurs sont sur Internet. »

Contre Fillon, les “procès de Moscou”

Réac sans excès, pas si éloigné que ça du portrait-robot de l’électeur filloniste, il se définit plutôt comme un « catho de centre droit, libertaire sur le plan des moeurs, libéral en économie ». « Thierry est un garçon qui croit à la famille, à la culture chrétienne, et qui pense que la France ne s’est pas faite en un jour », tranche son amie Anne Méaux, “papesse” de la communication, rencontrée auprès de Giscard en 1981. La France, justement. En bon publicitaire, l’homme en noir la sent depuis les beaux quartiers, et la sait résignée : « J’ai peur que la flamme soit éteinte », redoute-t-il.

Ardisson a pourtant prêté attention aux derniers signaux envoyés par la victoire de Fillon, malgré les « procès de Moscou » intentés dans l’entre-deux-tours de la primaire de la droite : « Ce que je trouve intéressant, c’est que c’est le premier qui dit qu’il est catholique, analyse-t-il a posteriori. Je pense que ça a résonné chez les gens. C’est un signal qu’il a envoyé à une certaine France qui a longtemps fermé sa gueule. »

Il ne poussera pas l’audace jusqu’à le dire, mais sans doute Thierry Ardisson parle-t-il de lui quand il évoque cette (re)découverte des racines chrétiennes. Dieu, le roi, la nation : terrain glissant, scruté par les vigies du “télévisuellement correct”. « Il est profondément attaché à la France, il a seulement trouvé une façon de l’exprimer en se disant monarchiste, démine Anne Méaux. En réalité, c’est un anar de droite. » Sans doute le dernier du Paf.

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L’animateur Thierry Ardisson est mort à l’âge de 76 ans

Thierry Ardisson, animateur et producteur influent du paysage audiovisuel français, est mort à l’âge de 76 ans, a annoncé l’AFP ce lundi 14 juillet. Il souffrait d’un cancer du foie.

« Thierry est parti comme il a vécu. En homme courageux et libre. Avec ses enfants et les miens, nous étions unis autour de lui. Jusqu’à son dernier souffle », a réagi son épouse, la journaliste Audrey Crespo-Mara. Peu de temps avant, elle avait dû démentir les rumeurs qui circulaient sur la mort de son mari, alors que Thierry Ardisson luttait contre la maladie.

Après des débuts à la toute fin des années 1960 dans la publicité en tant que concepteur-rédacteur, Thierry Ardisson est le créateur de plusieurs slogans publicitaires devenus célèbres. Sa carrière sur le petit écran démarre, elle, dans les années 1980.

Connu pour ses interviews tranchantes, l’animateur très souvent vêtu de noir a produit ou animé de nombreuses émissions cultes. Comme Lunettes noires pour nuits blanches, Paris Dernière, Tout le monde en parle, ou plus récemment Salut les Terriens! sur Canal+ avec son acolyte Laurent Baffie. En mai dernier, il publiait son dernier livre : L’homme en noir.

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François d’Orcival : Survivre, c’est ne pas gouverner

Depuis dix ans, ils étaient Les Jeunes avec Macron. Ils sont devenus Les Jeunes en marche. Ce changement de titre signifie-t-il que Macron est en voie d’effacement ? Ils étaient réunis, le 5 juillet, au Cirque d’Hiver. Ils avaient invité le ban et l’arrière-ban à leur meeting ; on notait la présence de Mme Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, devenue ministre d’État et ministre de l’Éducation nationale, et celle de Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique.

Mais l’animateur de la soirée devait être Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée. Qu’était-il venu dire ? En un mot, ceci : “Je suis avec vous pour 2027. Je veux proposer un chemin. ” Il avait en tête sa candidature, en chevauchant les municipales du printemps prochain pour aller à la présidentielle. Pourquoi aurait-il laissé le terrain au jeune Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, que les sondages situent déjà à 34 ou 35 % ? Il n’a que six ans de plus que lui, et il a déjà été Premier ministre pendant huit mois…

​Attal fait comme tout le monde : il applaudit

Or voici que celui qui avait laissé en suspens l’invitation que lui avaient lancée les jeunes “marcheurs” se présente au Cirque d’Hiver : Emmanuel Macron ! Il prend aussitôt place, micro en main, et la foule scande « Macron président ! Macron président ! » comme s’il ne l’était pas. Et lui leur lance un appel : « J’ai besoin de vous, je serai là avec vous, dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ans ! On ne lâchera rien ! » Il parle comme s’il était en campagne. On retiendra cette autre phrase : « Si l’on passe notre temps à parler de 2027, mais à ne rien faire, à être dans les calculs, ce ne sera aucun d’entre nous dans deux ans. » Qui est donc “dans les calculs”, si ce n’est Gabriel Attal ?

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Quand Macron range son micro, Attal fait comme tout le monde : il applaudit. Il applaudit son exécution en direct devant 1 300 spectateurs, qui seront des millions de téléspectateurs. Ce n’est pas la première fois. Il ne peut pas avoir oublié la scène qui s’était déroulée à l’Élysée, le 9 juin 2024 en fin d’après-midi, quand, disposant des résultats des élections européennes, Emmanuel Macron l’avait fait venir, lui et plusieurs autres ministres, pour leur annoncer qu’il avait décidé de dissoudre l’Assemblée élue deux ans plus tôt. Que le chef de l’État ait convié son Premier ministre et quelques figures du gouvernement pour expliquer son raisonnement ne surprendra pas. Mais il avait eu cette idée, une idée folle, de faire saisir par la photographe du Palais ses ministres en train d’écouter leur mise à mort politique de la bouche même du président. Gabriel Attal aura donc vécu l’expérience, en public, à deux reprises. On imagine le choc qu’il a pu en conserver.

​Macron peut rêver d’être réélu après cinq ans d’absence

Dans deux ans, Emmanuel Macron aura accompli ses deux mandats. Il ne pourra pas se présenter à un troisième consécutif. C’est inscrit à l’article 6 de la Constitution. Mais il n’est pas dit qu’un troisième mandat lui soit interdit dès lors qu’il ne serait pas consécutif. Quand Macron donne rendez-vous à ses jeunes auditeurs « danscinq ans, dans dix ans », il leur envoie un signal, il pourrait concourir pour l’élection de 2032. Après tout, Donald Trump a eu un premier mandat de 2016 à 2020 ; battu à l’issue, il s’est représenté en 2024 et a été réélu. Macron peut rêver, lui qui n’a pas été battu, d’être réélu après cinq ans d’absence.

Mais nous ne savons rien de la fin de son actuel mandat. Croit-il que le système ne puisse pas se gripper ? Jérôme Jaffré a retrouvé dans l’Année politique de 1955, cette citation d’André Siegfried disant : « Les gouvernements, dans ces conditions, ne réussissaient à survivre qu’en ne gouvernant pas, en ne posant pas les questions, toute prise de position un peu nette risquant d’entraîner ipso facto leur dislocation. » Pour François Bayrou, la prochaine épreuve est son allocution du 15 juillet. Le président de son groupe parlementaire, Marc Fesneau, lui conseille, dans le Figaro , de conserver « un peu de marge de discussion ». Moins il en dira, mieux cela vaudra.

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Pourquoi la flotte de canadairs inquiète en cette période d’incendies

Marseille et Narbonne ont été menacés par les flammes durant la semaine. Les incendies se multiplient depuis le printemps dans l’Hexagone, qui dispose d’une flotte limitée et vieillissante.

© SAKIS MITROLIDIS / AFP

(FILES) A picture taken on August 24, 2023 shows a Canadair amphibious aircraft, droping water over wildfires spreading in Dadia forest near Alexandroupoli, north Greece, on August 24, 2023. (Photo by Sakis MITROLIDIS / AFP)
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