Emplois fondus
Le VP des opérations d’Intel a annoncé aux employés la réduction de 15 à 20 % des emplois d’usine de l’entreprise.
Nouvelle coupe claire chez Intel. L’entreprise s’apprête à licencier près d’un employé d’usine sur cinq, d’après un mail envoyé par son vice-président des opérations Naga Chandrasekaran obtenu par The Oregonian.
« Ces actions sont difficiles, mais essentielles pour relever les défis posés par la situation financière actuelle de l’entreprise », y écrit le dirigeant. « Réduire la complexité organisationnelle et autonomiser nos ingénieurs permettra de mieux répondre aux besoins de nos clients », indique la société à The Oregonian, en précisant que 15 à 20 % des emplois d’Intel Foundry seraient concernés. Le gros des licenciements devrait avoir lieu en juillet.
Difficultés à la chaîne
Cette décision n’est qu’une pierre de plus dans la chaussure d’Intel, en difficultés évidentes depuis plusieurs années. Entre 2020 et 2023, touchée par une baisse régulière de ses ventes, le chiffre d’affaires annuel de la société chutait de 24 milliards de dollars pendant que ses effectifs augmentaient de 10 %.
Dépassée dans la course à l’intelligence artificielle – et des semi-conducteurs essentiels à son expansion –, l’entreprise licenciait déjà 15 000 personnes à l’été 2024. En bourse, la valeur de ses actions a baissé de 50 % sur le courant de l’année passée.
Outre la réorganisation stratégique annoncée dès septembre 2024, la société a par ailleurs vu son PDG Pat Gelsinger prendre sa retraite après plus de trente ans chez Intel et démissionner du conseil d’administration dans la foulée.
Nommé en mars, le nouveau PDG Lip-Bu Tan a souligné à plusieurs reprises vouloir rationaliser les activités d’Intel et accélérer le déploiement de nouvelles technologies. À ces fins, il a notamment indiqué vouloir réduire les dépenses opérationnelles d’un milliard de dollars par an et chercher à recruter davantage d’ingénieurs de pointe.
15 à 20 % des effectifs d’Intel Foundry
Fin 2024, la société comptait 109 000 salariés, sans que la proportion affectée à Intel Foundry, directement visée par l’annonce de Naga Chandrasekaran, ne soit connue.
Ce département réunit en tout cas des emplois variés, allant du technicien d’usine aux chercheurs spécialisés dans la mise au point de nouvelles générations de microprocesseurs. D’après The Oregonian, les licenciements pourraient toucher jusqu’à plus de 10 000 personnes à travers la planète.
Les réductions d’effectifs doivent être décidées « sur une combinaison de changements de portefeuille, d’élimination de niveaux et de postes, d’évaluation des compétences pour les postes restants et de décisions difficiles concernant nos projets d’investissements », selon Naga Chandrasekaran. L’impact sur les opérations en usine sera aussi pris en compte.
Fin 2024, dans le cadre du CHIPS Act états-unien, l’entreprise obtenait des subventions plus réduites que prévu (7,9 milliards de dollars tout de même) de l’administration Biden. Celles-ci étaient soumises à plusieurs conditions, dont le maintien de 50,1 % des droits de propriété et/ou de vote sur Intel Foundry, transformée en filiale quelques mois plus tôt.