La direction de Tesla aurait cherché un remplaçant pour Musk, suite aux difficultés de l’entreprise
Ce n’est pas un secret, entre les ventes en berne dans une majeure partie du monde, et la gamme qui fait du sur place, Tesla ne vit pas sa meilleure vie. Et il semble bien qu’en coulisses, certains s’affairent pour faire tomber celui qui est à leurs yeux la raison de tous les maux : Elon Musk.

Des chiffres peu agréables
Avec une chute des bénéfices de 71 % ce trimestre par rapport à l’année dernière, et une action qui est retombée à moins de 300 dollars après avoir tutoyé sommets (elle était montée à quasiment 500 dollars au mois de décembre), beaucoup attendaient les chiffres du mois d’avril, premier mois comptant la nouvelle version du Model Y dans les comptes.
Et malheureusement, même s’il rattrape un peu les mauvais chiffres de début 2025, ce n’est pas suffisant, loin de là : avec une chute de 44 % depuis le début de l’année en France, et de 60 % sur le mois d’avril par rapport à avril 2024, les performances ne sont pas là. Au niveau européen, le Model Y reste le modèle le plus vendu des VE, mais Volvo avec son EX30 est à une centaine d’unités du SUV américain. En additionnant le XC40, sur la troisième marche du podium, Volvo bat à plates coutures Tesla (4028 ventes contre 3394). Une situation inédite pour la marque d’Elon Musk.
Si la Chine redonne espoir au constructeur, avec des ventes confortables du nouveau modèle, les autres constructeurs sont là, et ont dépassé l’américain depuis longtemps : en mars 2025, Tesla a vendu un peu moins de 75 000 véhicules dans le pays, quand BYD en vendait plus du double. Et les USA, pays de Tesla, n’aident pas non plus : les stocks de Model Y s’empilent, et le Cybertruck est un échec commercial : seuls 39 000 ont vu preneur sur les 250 000 prévus à l’origine.
Un patron sur la sellette ?
Il n’en faut pas plus pour que les esprits s’échauffent, et que certains cherchent un coupable. Entre ses absences prolongées pour s’occuper du DOGE et ses frasques médiatiques et politiques, Elon Musk semble le coupable idéal. Et selon le Wall Street Journal, le conseil d'administration, las, a préféré prendre les devants et chercher discrètement un possible remplaçant au poste de Directeur Général. Le mouvement est marquant, spécialement sur une personne étant non seulement à la tête de l’entreprise depuis maintenant 20 ans (même s’il a laissé son poste de CEO temporairement en 2018 suite à un bras de fer avec la SEC, le gendarme de la bourse américain), mais aussi actionnaire à 12,8 %.
Trop symbolique ? Il semble bien. Car à peine ces manœuvres ébruitées par le journal, Robyn Denholm, actuelle présidente du conseil de l’entreprise, a publié un démenti cinglant.
Earlier today, there was a media report erroneously claiming that the Tesla Board had contacted recruitment firms to initiate a CEO search at the company.
— Tesla (@Tesla) May 1, 2025
This is absolutely false (and this was communicated to the media before the report was published).
The CEO of Tesla is…
Plus tôt dans la journée, un média a déclaré de manière erronée que le conseil d'administration de Tesla a contacté des firmes de recrutement pour trouver un nouveau CEO pour l’entreprise. C’est totalement faux (et nous l’avions fait savoir à ce média avant qu’il ne publie son article). Le CEO de Tesla est Elon Musk et le conseil d'administration continue de lui accorder son entière confiance afin de dérouler l’excellent plan de croissance à venir.
Bien entendu, Elon Musk a lui-même réagi à cette information :
It is an EXTREMELY BAD BREACH OF ETHICS that the @WSJ would publish a DELIBERATELY FALSE ARTICLE and fail to include an unequivocal denial beforehand by the Tesla board of directors! https://t.co/9xdypLGg3c
— Elon Musk (@elonmusk) May 1, 2025
Il est TOTALEMENT CONTRAIRE À L’ÉTHIQUE de publier un ARTICLE DÉLIBÉRÉMENT FAUX sans inclure au préalable le démenti du conseil d'administration de Tesla !
Au final, fausse information, ou information sortie trop tôt ? L’avenir le dira tôt ou tard. Il est fort possible que le conseil d'administration ait cherché un temps à remplacer Elon Musk, afin de faire pression sur lui et l’inciter à revenir aux commandes de l’entreprise, plutôt que de se concentrer sur le DOGE. Tout comme Tesla ne serait pas la première entreprise à faire un démenti public à cause d’une décision interne sortie un peu trop tôt au grand public.
Reste qu’Elon Musk a promis aux employés de Tesla, ainsi qu’au conseil d'administration, qu’il reviendrait sous peu aux commandes de la firme. Et quoi qu’il en soit, la législation devrait l’obliger à quitter la tête du DOGE, son poste de « conseiller spécial » ne pouvant être tenu plus de 130 jours. De quoi calmer le conseil ?