Air France confirme Starlink sur toute sa flotte fin 2026 : critiquable, mais quel autre choix ?
Alors qu’Air France a décidé récemment de passer une partie de sa flotte à Starlink concernant la connexion internet par satellite pour les passagers, le groupe a confirmé son choix cette semaine, en indiquant que la totalité de la flotte allait être mise à jour pour être compatible avec le réseau d’Elon Musk... au grand dam de certains observateurs.

En effet, certains connaisseurs du milieu approuvent certes le passage à Starlink, seule décision sensée dans le domaine quoi qu’on en dise, quand d’autres regrettent que la compagnie nationale s’associe à un géant américain controversé alors qu’un concurrent européen et quasiment national existe : Eutelsat. Comme si cette polémique ne suffisait pas, Elon Musk plutôt américano-centré quand il ne s’agit pas de se plaindre de la Commission européenne en a rajouté une couche sur X, « adoubant » la décision de la compagnie d’un paternel « Très bon ! » (en VF sur le post original) en reprenant le post d’origine d’Air France indiquant le passage complet de la flotte en fin 2026.
Trés bon ! https://t.co/QjSPHaY4ZZ
— Elon Musk (@elonmusk) December 19, 2025
Mais cette décision est elle critiquable de manière réaliste ? Si Eutelsat a bien un réseau de satellites LEO (Low Earth Orbit, orbite terrestre basse), celui-ci est pour le moment très peu développé, avec « seulement » 648 satellites en service, contre plus de 4 000 chez son concurrent. De plus, la latence est plus élevée chez Eutelsat : les satellites LEO étant à 1200 km d’altitude contre 340 à 550 km chez Starlink, celle-ci passe de 20-40 ms à 70 ms. Pour contrer la limite de capacité de ses satellites LEO, Eutelsat indique bien pouvoir compter sur ses 34 satellites géostationnaires dont la série Connect VHTS (500 Gb/s de capacité par satellite, rien que ça !), mais cette solution aggrave encore plus la latence : physiquement, il est impossible de réduire le temps de trajet des ondes pour atteindre les 36 000 km de l’orbite géostationnaire, provoquant un temps de réponse de près d’une seconde en pratique.
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Au final, il est toujours possible de critiquer la décision d’Air France d’un point de vue géopolitique, d’autant plus avec les tensions actuelles entre les USA et l’Europe, surtout dans le domaine des nouvelles technologies et d’internet. Cerise sur le gâteau, Elon Musk est devenu en quelques années une personne parmi les plus clivantes qui soient. Mais s’il s’agit de regarder la décision d’un point de vue technique, et dans l’optique d’offrir les meilleures solutions de communication à ses clients, la société a fait un choix pragmatique et logique : il n’y a (malheureusement) aucune autre offre actuellement qui soit au niveau de Starlink dans le domaine des communications satellites mobiles.














