5G : le dernier bout de la bande C bientôt disponible… sauf pour votre téléphone
Entre 3,3 et 4,2 GHz, la bande C forme le cœur des réseaux 5G. Ces fréquences moyennes offrent un parfait compromis entre la couverture, plus étendue avec des fréquences plus basses, et la vitesse, plus rapide avec des fréquences plus hautes. La bande entre 3,3 et 3,8 GHz a été attribuée de longue date aux quatre opérateurs de téléphonie mobile, mais il restait encore à régler la question de la bande entre 3,8 et 4,2 GHz. La réponse devrait arriver avant la fin de l’année, mais vous ne l’apprécierez probablement pas.

Selon la définition officielle de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE), la bande C s’étend de 4 à 8 GHz, mais dans le domaine des télécommunications, elle commence dans le spectre sans licence autour de 3,3 GHz et s’arrête où commence le Wi-Fi à 5 GHz. Autrement dit, la bande C recouvre les deux grandes bandes centrales formant le « cœur » des réseaux 5G, la bande n77 (entre 3,3 et 4,2 GHz) et la bande n79 (entre 4,4 et 5 GHz).
Les opérateurs américains et japonais utilisent l’ensemble de la bande n77, qui rejoint des usages déjà bien établis, comme le service CBRS sans licence à 3,5 GHz. Les opérateurs européens et asiatiques utilisent surtout la partie inférieure de la bande n77, la bande n78, entre 3,3 et 3,8 GHz. Cela ne veut pas dire que les fréquences plus élevées ne seront pas utilisées dans nos contrées — le spectre radio est trop précieux pour que l’on se permette d’en gâcher une partie.
Sauf que les usagers professionnels et industriels, qui se contentent d’une bande à 2,6 GHz depuis 2019, réclament leur part du gâteau. La consultation menée l’hiver dernier par l’Arcep a fait ressortir le besoin de libérer ces fréquences moyennes pour des réseaux de « 5G privée ». Sans même parler du réseau de la SNCF, que l’on pourrait qualifier sans peine de « cinquième opérateur » français, les réseaux mobiles professionnels (RMP) sont légion.
Certains services de l’État, des hôpitaux, des collectivités locales et de grands centres industriels utilisent déjà des réseaux privés. Les « acteurs industriels ou logisticiens, “verticaux” des secteurs de l’énergie, de la santé, ou encore de la ville intelligente », pour reprendre la liste des organisations qui peuvent participer à l’expérimentation ouverte par l’Arcep, veulent profiter de réseaux privés plus rapides.
Au cours d’une intervention à l’Université de la transition numérique des territoires, rapportée par Allo Forfait, Laure de La Raudière a confirmé que la bande entre 3,8 et 4,2 GHz serait autorisée à l’échelle européenne d’ici à la mi-octobre. La présidente de l’Arcep a beaucoup insisté sur les usages des collectivités locales, mais dans le Limousin, l’Île-de-France et la Provence, cette bande est déjà saturée par les stations de base des services fixes par satellite.