DMA : Apple accusée d’empêcher le développement de navigateurs sans Webkit
Alors que le DMA (Digital Markets Act) est en place depuis maintenant 15 mois, une session entre l’Union européenne, Apple et divers représentants a eu lieu sous la forme d’un workshop, et s’est penchée sur une question particulière : pourquoi, après 15 mois, il n’y a toujours pas de navigateurs utilisant autre chose que Webkit sur iOS ?
Parmi ces intervenants se trouvait l’Open Web Advocacy, qui a profité de l’opportunité laissée aux différentes parties de filmer l’entrevue pour en publier une partie sur YouTube. Si la conversation est restée correcte, l’ambiance semble s’être tendue à plusieurs moments, notamment du fait que le représentant légal d’Apple sous-entend que certaines personnes présentes au workshop ont été payées par Spotify pour venir croiser le fer avec Cupertino.
Quoiqu’il en soit, il apparaît que l’absence de navigateurs utilisant un autre moteur que Webkit vient d’un imbroglio typique d’Apple : si ces moteurs sont maintenant autorisés en Union européenne, ils ne le sont pas ailleurs. Or, il ne peut y avoir deux versions différentes de la même app sur l’App Store. De plus, contrairement aux autres apps spécifiques à l’UE, Apple n’autorise pas jusqu’à présent le fonctionnement d’un navigateur intégrant un moteur différent en dehors de l’UE, empêchant ainsi une bonne partie des développeurs de corriger les bugs.
Concernant le premier point, le représentant d’Apple est resté inflexible : si Google, Mozilla ou un autre développeur veut proposer un navigateur différent en UE par rapport au reste du monde, alors il devra proposer une app différente. Les utilisateurs du navigateur actuel ne pourront donc pas basculer automatiquement sur le nouveau moteur. Il est tout autant hors de question pour Apple d’ouvrir au reste du monde la possibilité d’utiliser un moteur de rendu différent.
Pour le second, Apple entend le problème, et indique y travailler. Si le représentant de Cupertino semble y mettre toute sa bonne foi, James Heppell, intervenant de l’Open Web Advocacy s’étonne toutefois que cette limitation géographique de TestFlight ne s’applique qu’aux navigateurs internet, et pas au reste des apps. Pourquoi limiter les autorisations de développement en dehors de l’UE à ces navigateurs, et pas au reste ? Pourquoi ne pas avoir ouvert toutes les catégories en même temps ? La question restera sans réponse.
Cette année marque la seconde édition de ces workshop, qui voient Apple s’entretenir avec des développeurs et représentants européens, mais elle n’est pas la seule : Google et d’autres plateformes couvertes par le DMA sont aussi présentes. Une autre session aura probablement lieu en 2026. Pendant ce temps, Apple continue toujours de se battre bec et ongles contre les règles que lui impose l’Union européenne, et les amendes qui vont avec le non-respect de celles-ci.

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