↩ Accueil

Vue lecture

EN DIRECT, Gaza : le chef de l’ONU estime que la décision de la CIJ sur l’aide humanitaire à Gaza est « très importante » et espère qu’Israël « s’y conformera »

« En tant que puissance occupante, Israël est tenu de garantir les besoins fondamentaux de la population locale », a dit la plus haute juridiction de l’ONU, dans un avis consultatif. Israël a rejeté cet avis, dénonçant une volonté d’« imposer des mesures politiques contre Israël sous le couvert du “droit international” ».

© JEHAD ALSHRAFI / AP

  •  

« Leur sécurité n’est plus garantie » : les derniers cétacés de Marineland piégés dans un labyrinthe administratif pendant que leurs bassins se fissurent

marineland orquesDepuis janvier, quatorze cétacés vivent dans l’angoisse au sein d’installations délabrées à Antibes. Deux orques et douze dauphins attendent désespérément leur transfert vers l’Espagne, mais les autorisations françaises se font attendre malgré l’urgence reconnue de leur situation. Entre fissures inquiétantes, risques sismiques et blocages bureaucratiques, le compte à rebours est lancé. Un parc fantôme aux […]
  •  

Crise de la natalité en Italie : pourquoi Giorgia Meloni n’arrive pas à inverser la tendance

Même en pleines Première et Seconde Guerres mondiales, les Italiens faisaient plus d’enfants - deux fois plus qu’aujourd’hui même, souligne Massimiliano Valerii, chercheur du centre Censis, dans le Corriere della Sera. Selon les données de l’Institut national des statistiques italien (Istat), le nombre de naissances a continué de chuter en 2024 et la fécondité moyenne a atteint le niveau le plus bas historique, avec 1,18 enfant par femme. Un coup dur pour la politique nataliste de Giorgia Meloni, qui avait fait de la crise démographique italienne une priorité politique.

Concrètement, environ 370 000 naissances ont été enregistrées en 2024, contre 380 000 l’année précédente, soit une baisse de 2,6 %. Il y a un peu plus de quinze ans, en 2008, c’était 576 000 bébés qui avaient vu le jour de l’autre côté des Alpes. Et depuis, ce nombre n’a fait que diminuer.

"Ce déclin s’est accentué, car non seulement le nombre d’enfants par femme diminue, mais aussi le nombre de femmes potentiellement en âge d’avoir des enfants. Les Italiennes âgées de 18 à 50 ans sont nées alors que la natalité avait déjà commencé à baisser", explique le quotidien italien. En parallèle, la naissance du premier enfant se fait de plus en plus tard : 32 ans.

Un phénomène partagé en Europe

Mais l’Italie n’est pas un cas isolé : Malte a ainsi le taux de fécondité le plus bas de l’Union européenne (1,06 naissance par femme en 2023, ), suivi de l’Espagne (1,12) et de la Lituanie (1,18), selon Eurostat. En France, (pas si mal positionnée dans le classement européen avec 1,66 enfant par femme), le gouvernement parle, quant à lui, de "réarmement démographique".

L’UE a connu une baisse quasi continue de la natalité depuis 2010, tombant à 1,38 naissance par femme en moyenne en 2023. Au contraire, on estime "qu'un taux de fécondité total d’environ 2,1 naissances par femme est le niveau de remplacement dans les pays développés […] en l’absence de migration", et qu’au-dessous de 1,3 enfant par femme, la tendance s’approfondit dangereusement, explique l’office de statistique.

Problème, "le déclin démographique menace la pérennité du système de retraite, la croissance économique et les services publics essentiels", résume le Forum des associations familiales italiennes dans le Corriere. Le vieillissement de la population s’est parallèlement poursuivi en Italie, l’âge moyen de la population au 1er janvier 2025 étant de 46,8 ans, en hausse de 0,2 point sur un an. Le pays pourrait perdre 12 millions d’habitants, d’ici 2070, selon l’Istat.

"Priorité absolue"

Pourtant, inverser la balance faisait partie de la "priorité absolue" de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui rejette la solution migratoire. Et pour cause, son mouvement, Fratelli d'Italia, adhère à la théorie du "grand remplacement" des Européens par les immigrés, voyant les problèmes de natalité non plus seulement sous un prisme socio-économique, mais également comme un problème civilisationnel.

Mais alors que le gouvernement avait annoncé de grandes mesures de soutien aux familles, "le budget 2025 prévoit des dispositifs de portée limitée, dont une aide financière aux jeunes parents et une extension des congés parentaux", remarque Le Monde.

Problèmes structurels

Tandis que 260 000 places en crèche et en maternelle devaient ouvrir, le gouvernement a revu ces objectifs à 150 000. "Pas de quoi relancer la démographie dans un pays grevé par une dette publique abyssale (134,8 % du produit intérieur brut en 2023), limitant les marges de manœuvre", note le quotidien français. Le gouvernement multiplie donc les campagnes politiques en faveur de la procréation, avec un accent moralisateur concernant la famille et la maternité. "Sono una madre" répète en boucle Giorgia Meloni, mettant en avant son rôle de cheffe de famille.

Mais les causes sont plus profondes : économiques, d’abord, avec 10 % des Italiens qui vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’Istat, mais aussi la difficulté pour les femmes à concilier vie professionnelle et vie familiale. Les infrastructures, comme les maternelles publiques, sont trop peu nombreuses, faisant grimper la facture pour les familles. En clair : "en Italie, soit tu veux gagner de l’argent, avoir une carrière, soit tu veux devenir mère. Mais les deux sont incompatibles", résume Francesca, mère d’une trentaine d’années, dans un article du Parisien consacré à la question.

© Eliano Imperato / Controluce via AFP

  •