Aux États-Unis, des policiers sauvent in extremis un conducteur après un accident routier

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Avant les gratte-ciel, les taxis jaunes et les hot-dogs, New York régnait sur un tout autre empire : celui de l’huître. Au XIXesiècle, des milliards de coquillages tapissaient ses rivages, nourrissant la ville, sa culture et son économie. Une histoire oubliée aux saveurs salées, à redécouvrir dans cet article.
Quelques jours après une première publication partielle du dossier qui embarrasse l'administration Trump, des milliers de nouveaux documents issus de l'enquête sur le criminel sexuel Jeffrey Epstein dont des centaines de vidéos et d'audios ont été mis en ligne mardi 23 décembre par le ministère américain de la Justice.
Dans ces 11 000 nouveaux fichiers, on retrouve des courriels de procureurs et des images de surveillance de la cellule de Jeffrey Epstein datant d'août 2019, au moment de sa mort. Mais d'autres contiennent des centaines de références au président Donald Trump, qui avait été l'ami de Jeffrey Epstein avant que leurs relations de se déteriorent selon une enquête du New York Times.
La majorité de ces références correspondent à des mentions dans des articles de presse ou d’autres documents inclus dans les dossiers, mais certaines sont directement centrées sur le président. Dans un courriel daté du 7 janvier 2020, un procureur fédéral de Manhattan, dont l’identité n’est pas précisée, indiquait vouloir informer son interlocuteur que des registres de vols montraient que Donald Trump avait voyagé à bord du jet privé de Jeffrey Epstein "bien plus souvent que ce qui avait été rapporté jusqu’alors (ou que ce dont nous avions connaissance)", rapporte le New York Times.
Selon ce message, Donald Trump a été le passager de l'avion de Jeffrey Epstein à huit reprises entre 1993 et 1996, dont deux fois en présence de témoins potentiels dans l'affaire pénale visant Ghislaine Maxwell. Cette dernière a notamment été reconnue coupable de trafic sexuel par un tribunal fédéral de Manhattan en 2021.
Lors d’un autre vol, les seuls passagers étaient Jeffrey Epstein, Donald Trump et une personne âgée de 20 ans, selon le courriel, consulté par le journal américain. Sur d’autres vols, Donald Trump voyageait avec Marla Maples, son ex-épouse, sa fille Tiffany et son fils Eric.
Ces affirmations à l'encontre de Donald Trump sont "fausses et sensationnalistes", a répondu le ministère américain de la Justice, contraint par une loi de publier ces fichiers. "Le ministère de la Justice a officiellement publié environ 30 000 nouvelles pages de documents liés à Jeffrey Epstein. Certains de ces documents contiennent des affirmations fausses et sensationnalistes contre le président Trump qui ont été soumises au FBI juste avant l'élection de 2020. Soyons parfaitement clair : ces affirmations sont fausses et sans fondement", a écrit le ministère sur X.
Selon le Washington Post, ces documents comprennent également de nombreuses pièces relatives aux objections déposées par les victimes de Jeffrey Epstein en 2008. Celles-ci faisaient suite à l’accord conclu par Alex Acosta, alors procureur fédéral à Miami, qui avait renoncé à poursuivre Epstein au niveau fédéral en échange de sa reconnaissance de culpabilité pour des infractions moins graves relevant du droit de l’État de Floride, notamment la sollicitation de prostitution auprès d’une mineure.
Parmi les documents figure aussi un mémorandum de 22 pages de la division pénale du ministère américain de la Justice adressé aux autorités britanniques. Le texte sollicite l’audition volontaire d’un "témoin important PA", une référence au prince Andrew, et détaille les éléments recueillis à son sujet dans le cadre de l’enquête. Andrew Mountbatten-Windsor, frère du roi Charles III, a récemment été privé de ses titres royaux, dont celui de prince, en raison de ses liens avec Jeffrey Epstein.
Le ministère avait déjà publié vendredi environ 4 000 fichiers liés au dossier Epstein. Des victimes du criminel sexuel et des élus démocrates avaient critiqué l'administration Trump pour ce qu'ils estimaient être une rétention d'informations et une diffusion du dossier Epstein jugée trop lente. Une quinzaine de victimes s'est plaint dans un communiqué publié sur X que seule une "partie" des documents ait été rendue publique et a évoqué un caviardage "anormal et extrême" des éléments publiés vendredi sans "aucune explication". Elles ont aussi reproché au ministère de la Justice d'avoir "laissé les identités de nombreuses victimes apparentes, causant un préjudice immédiat et réel".
Le ministère était contraint par une loi, promulguée à contre-coeur par le président américain, de publier l'ensemble du dossier avant la date limite du vendredi 19 décembre. Depuis sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, le président américain s'est quant à lui inquiété du mal que pourrait causer la publication du dossier, notamment des photos. Il s'est exprimé lundi pour la première fois depuis la publication partielle du dossier Epstein, s'inquiétant que ces documents n'affectent "l'image" de personnes innocentes.
"Tout le monde était sympa avec ce type", a-t-il lancé lors de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride. "Bill Clinton était ami avec lui, mais tout le monde l'était", a-t-il poursuivi, s'inquiétant que certaines personnes "ayant innocemment rencontré" Jeffrey Epstein "parce qu'il était à une fête", puissent être embarrassées par la publication de ces documents. Un temps proche du financier avec qui il évoluait dans les mêmes cercles, le milliardaire républicain a toujours démenti avoir eu connaissance de son comportement criminel et assure avoir coupé les ponts avant qu'il ne soit inquiété par la justice.
Le ministère de la Justice dit avoir besoin de davantage de temps pour publier avec précaution le reste du dossier afin de protéger au mieux les victimes dont l'identité pourrait être dévoilées dans ces milliers de photos, vidéos et textes. L'opposition démocrate voit cependant dans ce retard une manoeuvre politique destinée à éviter la publication d'informations supposées compromettantes pour le président Donald Trump, qui apparaît sur des images aux côtés de Jeffrey Esptein.
La publication de ces documents, issus de l'enquête menée par les autorités américaines sur l'influent financier et criminel sexuel new-yorkais, mort en 2019 avant son procès, doivent aider à faire la lumière sur ses liens passés avec des personnalités de premier plan, dont le président républicain. Alors qu'il s'était dit, lors de sa campagne en 2024, d'accord pour rendre ces fichiers publics, Donald Trump a ensuite fait volte-face, dénonçant un "canular" instrumentalisé par les démocrates.
Sa base "Maga", obsédée par ce scandale, s'était insurgée quand le ministère de la Justice avait annoncé à l'été n'avoir découvert aucun élément nouveau justifiant la publication de documents supplémentaires ou de nouvelles poursuites. Après des mois de révolte, le président a dû céder à la pression du Congrès, y compris d'élus républicains, promulguant en novembre une loi imposant à son gouvernement de publier l'intégralité des documents non classifiés en sa possession.
Figure de la jet-set new-yorkaise, Jeffrey Epstein est connu pour avoir fréquenté de nombreuses personnalités américaines et étrangères de premier plan, dont l'actuel président républicain et son lointain prédécesseur démocrate Bill Clinton. Il est accusé d'avoir exploité sexuellement plus de mille jeunes femmes, dont des mineures.
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A l’occasion d’un exercice de flagornerie qui aurait lui-même mérité une récompense, le président de la Fifa Gianni Infantino a décerné à Donald Trump, le 5 décembre à Washington, un très baroque et inédit "prix de la paix de la FIFA". Organisée au Kennedy Center de Washington lors du tirage au sort du Mondial de football (qui se déroulera l’été prochain aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada), la cérémonie a atteint, ce jour-là, un niveau d’irréalité orwellienne. Sur scène, Infantino annonce alors à Trump – les deux hommes se disent amis dans le privé – qu’il est le récipiendaire du tout premier prix de la paix de la fédération internationale sans, évidemment, mentionner qu’il a été inventé et taillé sur mesure pour le grand homme afin de flatter son ego.

"Voici la médaille que vous pourrez porter partout où vous le voulez !", déclare Infantino comme on annonce à un enfant de six ans qu’il a reçu un hochet pour Noël. Et voici Trump, le sourire jusqu’aux oreilles, qui se précipite comme un gosse sur sa décoration en or pour la passer aussitôt à son cou… sans comprendre qu’elle ne vaut guère davantage qu’une médaille en chocolat. "C’est triste de voir un monsieur de 80 ans courir de la sorte après des breloques, lâche l’historienne Françoise Coste, auteure d’une biographie de Ronald Reagan. Tout ça parce qu’il n’a pas reçu le vrai Prix Nobel de la paix, décerné à la Vénézuélienne María Corina Machado. Et qu’il fallait consoler le gamin…"
Une chose est sûre : pour Trump, qui en veut "toujours plus" – comme l’explique sa nièce Mary Trump dans son livre Trop et jamais assez, comment ma famille a créé l’homme le plus dangereux du monde (2020) – ces étrennes avant l’heure auront été le point d’orgue d’une année riche en cadeaux de toutes sortes en provenance des quatre coins du monde. Les généreux donateurs ? Des chefs d’Etat de tous les continents, mais aussi des dirigeants d’entreprises, comme le patron d’Apple, Tim Cook qui, peu inspiré, a offert le logo à la pomme gravé sur un disque de verre posé sur un socle en or 24 carats. Tous, évidemment, sont désireux de s’attirer les faveurs de l’homme le plus puissant du monde comme d’obtenir, si possible, des baisses de droits de douane. Marilyn Monroe n’étant plus là pour chanter Happy Birthday, Mister President !, comme elle le fit à l’occasion de l’anniversaire de John Kennedy, tous ont décidé que c’était Noël toute l’année !

En février, pour sa première visite à Trump, l’Ukrainien Volodymyr Zelensky offre à son homologue américain une des nombreuses ceintures gagnées par le champion du monde de boxe WBA ukrainien Oleksandr Usyk. Bien vu, parce que le président "Maga", amateur de sports de combat, fut lui-même un organisateur de matchs de catch et de boxe dans les années 1980. Hélas, cela ne suffira pas à amadouer Trump : l’affrontement du bureau Ovale tourne au pugilat, l’Ukrainien subit un "K.O. technique" et la rencontre est interrompue. Zelensky doit rentrer chez lui.
Ayant encore mieux étudié sa psychologie, Vladimir Poutine offre, en mars, un portrait du président Trump réalisé par une artiste russe. Le portrait glorifie son courage : Trump est représenté, le poing levé et du sang sur le visage, juste après la tentative d’assassinat qui faillit lui coûter la vie en 2024. "Le président a clairement été touché par cette attention", confiera l’envoyé spécial Steve Witkoff qui avait reçu le cadeau au Kremlin.

En juin, le chancelier Friedrich Merz en visite à la Maison-Blanche emporte dans ses bagages une copie de l’extrait de naissance (rédigé en écriture gothique) de Friedrich Trump, le grand-père de Donald, homme d’affaires né en Allemagne en 1869 et mort à New York. Mauvaise pioche : le président américain n’aime pas qu’on lui rappelle ses racines germaniques. Il prétendait même autrefois qu’il était d’origine suédoise. En octobre, lors d’une visite en Corée du Sud, le président, qui se comporte souvent en monarque, reçoit une réplique d’une volumineuse couronne royale coréenne, en or, datant du premier millénaire. "J’aimerais bien la porter dès maintenant", plaisante-t-il immédiatement.
Son goût pour le bling-bling n’aura échappé à personnes et surtout pas au patronat suisse. En novembre, une délégation de businessmen helvétiques lui apporte un lingot d’or valant 115 000 euros et une horloge de table Rolex, en or évidemment. Après quoi, la discussion sérieuse entre hommes d’affaires peut commencer. Peu après, les droits de douane sur les importations suisses tomberont miraculeusement de 39 % à 15 %. "En France, de tels cadeaux seraient considérés comme des pots-de-vin", remarque, choqué, Laurent Stefanini qui fut chef du protocole de la République française dans les années 2010. "Mais le pompon, c’est le Boeing 747 offert par le Qatar : avec cette affaire, on sort carrément des règles diplomatiques et des usages internationaux."

D’une valeur de 400 millions de dollars, le "palais volant" dont les Qataris ont gratifié Donald Trump permet à ce dernier de renouveler la flotte d’avions présidentiels Air Force One, qu’il trouve vieillissante. Problème : les Qataris n’ont pas accordé ce présent aux Etats-Unis, mais au président lui-même, lequel s’est empressé d’annoncer que cet Air Force One serait légué à la Fondation Trump (qui n’existe pas actuellement) à la fin de son mandat. Autrement dit : il servira à son usage privé.
Le quadriréacteur est en ce moment examiné par l’U.S. Air Force et mis aux normes sur une base aérienne du Texas afin de vérifier, notamment, que n’y ont pas été incorporés des dispositifs d’espionnage. Soit dit en passant, selon la loi, les présidents et fonctionnaires américains ne sont pas autorisés à recevoir des cadeaux excédant une valeur de 480 dollars chacun. Cela n’a pas empêché Trump, au cours de son premier mandat, d’omettre de déclarer 117 dons valant au total près de 300 000 dollars.

"Trump est incapable de saisir la notion des 'deux corps du roi' selon laquelle, en devenant président des Etats-Unis, un individu ne s’appartient plus mais représente sa fonction : entre Trump-l’homme et Trump-le-président, il ne fait aucune différence ! Il pense que l’Etat lui appartient", déplore l’historienne Françoise Coste. Voilà pourquoi, après son premier mandat, il avait emporté chez lui des documents classifiés propriétés de la Maison-Blanche en affirmant qu’ils étaient les siens.
Et voilà pourquoi, aussi, il s’est cru autorisé, en septembre, à piocher dans le fonds historique de la Fondation Eisenhower pour offrir au roi Charles III d’Angleterre une épée d’apparat ayant appartenu à l’ancien président républicain (1953-1961). Hélas, le directeur de ladite fondation s’y est refusé, rappelant que la chose était impossible en vertu des lois qui régissent les archives nationales. Donald Trump a dû se contenter d’une copie… et le malheureux directeur de la Bibliothèque présidentielle Eisenhower, au Kansas, s’est vu proposer un choix : démissionner ou se faire virer, après des décennies à servir l’Etat scrupuleusement.

La diplomatie du cadeau est un art difficile. Révélateur, aussi, de celui qui le pratique. En matière de mauvais goût, Donald Trump s’est vu dépasser par Benyamin Netanyahou. Lors de sa première visite à la Maison Blanche cette année, en février, le Premier ministre israélien a ainsi offert un bipeur plaqué or, identique à ceux, bourrés d’explosifs, qui ont permis de tuer des dizaines de membres du Hezbollah au Liban l’année dernière. Selon des membres de son entourage, le président américain aurait jugé le cadeau… "légèrement rebutant".

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En France, il existe plusieurs véhicules de gendarmerie repérables grâce à leur couleur bleue. Cependant, toutes les voitures de l’institution n’ont pas la même teinte de bleu. Pourquoi le "bleu gendarmerie" n’est-il donc pas uniformisé ?

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© Albert Lores pour Le Figaro
