COP30 : « A l’heure où les scénarios climatiques s’aggravent, les incohérences de la France et de l’Union européenne ne sont plus tenables »

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Conducteur ou chauffeur ? Les deux mots sont utilisés, mais vous ne vous en servez peut-être pas comme il faut. Tout dépend du contexte dans lequel ils s’emploient aujourd’hui.


L’extrême droite allemande se serait certainement bien passée de la publication de ses projets de voyage en Russie, alors même qu’elle est accusée par ses adversaires politiques d’espionnage au profit du Kremlin. Le 5 novembre dernier, pendant que le parlement allemand discutait des menaces que font peser les liens entre l’AfD (Alternative für Deutschland) et la Russie sur la sécurité de l’Allemagne, la presse allemande révélait l’intention de plusieurs élus de se rendre à Sotchi, ville de la mer Noire.
Le déplacement en question alimente désormais les fortes critiques de la part de toute la classe politique… et fait grincer des dents jusque dans les hautes sphères du parti d’extrême droite, puisque sa dirigeante, Alice Weidel, a désavoué les plans de ses députés.
Selon les préparatifs ébruités, au moins deux députés AfD devaient aller en Russie en marge d’une conférence des pays des Brics à partir du 13 novembre prochain. Ils avaient même prévu d’y rencontrer l’ancien président russe Dmitri Medvedev, connu pour tenir des discours particulièrement virulents à l’égard de l’Occident. L’entrevue n’a finalement pas été validée par le groupe parlementaire, révèle Die Zeit. Reste que la faction "soutient" le voyage "sur le principe" et est même allée jusqu’à le financer, avance l’hebdomadaire.
D’après des propos rapportés par la chaîne allemande ARD, le parti souhaitait avant tout "intensifier les contacts avec la Russie" en parallèle des relations avec les Etats-Unis. Pour l’un des deux députés, Steffen Kotré, les "intérêts allemands" seraient en jeu, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en énergie. Il est connu pour ses liens étroits avec la Russie, tout comme son collègue Rainer Rothfuß, l’autre élu concerné par le voyage. Ce dernier avait déjà rencontré Dmitri Medvedev l’année passée en Russie. Il avait profité de son voyage pour publier une vidéo controversée sur les réseaux sociaux où il se montrait en peignoir dans un sauna, s’extasiant devant un pays "vraiment fantastique".
Bien que visiblement validé en interne par le parti, le projet n’est pas du tout au goût de sa dirigeante. "Encore ? Vous êtes sérieux ?", aurait réagi Alice Weidel lorsqu’elle a été informée du voyage, rapporte l’ARD. "Pour être tout à fait claire, je ne comprends pas ce qu’on est censé faire là-bas", a-t-elle ensuite déclaré lors d’un point presse au Bundestag, critiquant une décision du groupe de travail sur les affaires étrangères. Avant d’annoncer : "Monsieur Rothfuß va rester ici". Il pourrait même être interdit de voyage par sa faction. L’AfD devrait prochainement réexaminer ses procédures d’autorisation des voyages de ses représentants à l’étranger, a affirmé Alice Weidel : "Nous ne pouvons pas continuer ainsi".
La désapprobation de la cheffe de file de l’AfD intervient alors que son parti est sous le feu des critiques pour ses liens avec la Russie de Vladimir Poutine. En octobre dernier, le parti a été accusé d’utiliser son droit parlementaire à poser des questions dans le but d’espionner l’Allemagne pour la Russie. Et ce, alors qu’il rattrape dans plusieurs sondages la CDU du chancelier Friedrich Merz. Concrètement, les élus AfD poseraient des questions "problématiques" dans les hémicycles fédéral et régional pour obtenir des informations sensibles. La Russie reste, malgré ses dénégations, accusée d’être à l’origine d’une campagne de désinformation et de sabotages en Allemagne et plus largement en Europe.
Le 5 novembre dernier, les députés allemands ont donc consacré un débat à la question, à l’initiative des chrétiens-démocrates de la CDU et des sociaux-démocrates du SPD, membres de la coalition gouvernementale. Au cours des débats, divers élus ont accusé l’AfD d’être un "cheval de Troie au service des intérêts du Kremlin", posant une menace pour la sécurité et la démocratie allemandes.
Les parlementaires ont en outre accusé l’extrême droite d’abriter une "cellule dormante pro russe", alors que les questions parlementaires de l’AfD ciblent précisément les livraisons d’armes vers l’Ukraine, les centrales électriques, la production de drones ou encore les bases de la Bundeswehr. L’AfD, elle, a dénoncé une "manœuvre électorale". "Si c’était vrai, vous nous auriez emprisonnés depuis longtemps", a rétorqué le vice-président de la fraction parlementaire, Markus Frohnmaier.
En attendant, le voyage en Russie aura bien lieu, mais avec des règles strictes, raconte l’ARD : pas de publications sur les réseaux sociaux, ni de photos avec les politiques russes, ni d’interview avec les chaînes de télévision locales.

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Reçu à Paris pour la première fois depuis la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France, Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi 11 novembre aux côtés d’Emmanuel Macron sa volonté de tenir des élections à Gaza, "un an après le passage à la deuxième phase du cessez-le-feu" avec Israël. Les deux dirigeants ont également annoncé la création d’un "comité conjoint" franco-palestinien qui doit élaborer une Constitution pour l’Etat palestinien. Le président français a par ailleurs adressé plusieurs avertissements à Israël, prévenant que les projets d’annexion "partielle ou totale" de la Cisjordanie, y compris "de facto" par la colonisation, "constituent une ligne rouge".
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Benyamin Netanyahou
⇒ Israël annonce l’ouverture permanente d’un point de passage de l’aide vers Gaza
⇒ Israël : le négociateur sur Gaza démissionne de son poste de ministre
Le président américain Donald Trump a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d’accorder une grâce au Premier ministre Benyamin Netanyahou, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué ce mercredi 12 novembre le bureau de la présidence.
Isaac Herzog a reçu "ce matin" une lettre "du président américain Donald Trump, l’invitant à envisager d’accorder une grâce" à Benyamin Netanyahou, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".
Benyamin Netanyahou est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d’au moins trois procédures judiciaires. Lors d’un discours au Parlement israélien le 13 octobre, Donald Trump avait déjà suggéré qu’une grâce lui soit accordée. "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de Benyamin Netanyahou.
Les autorités israéliennes ont annoncé mercredi l’ouverture permanente du point de passage de Zikim, au nord de la bande de Gaza, pour permettre l’entrée d’aide humanitaire internationale dans le territoire palestinien, ravagé par plus de deux ans de guerre. "Le point de passage de Zikim a été ouvert […] pour l’entrée de camions d’aide humanitaire" qui "sera acheminée par l'ONU et des organisations internationales après […] des inspections de sécurité approfondies", a écrit sur X le Cogat, l’organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole du Cogat a précisé que le passage de Zikim serait désormais ouvert "de manière permanente", comme celui de Kerem Shalom, au sud du territoire, par lequel la majeure partie de l’aide a été acheminée depuis le début de la guerre en octobre 2023.
Le poste de Zikim, situé à proximité de zones où la situation humanitaire est particulièrement critique en raison des opérations militaires qui y ont été conduites, avait auparavant été ouvert de manière ponctuelle, notamment pour acheminer l’aide du Programme alimentaire mondial (PAM). Il était fermé depuis le 12 septembre.
Le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, qui est aussi le principal négociateur dans les pourparlers de trêve à Gaza, a annoncé sa démission de ses fonctions ministérielles, après le retour de la plupart des otages retenus dans le territoire palestinien.
Ron Dermer, proche conseiller du Premier ministre Benyamin Netanyahou, a participé aux négociations de plusieurs mois ayant abouti à la trêve dans la bande de Gaza, en vigueur depuis le 10 octobre. Il n’a pas indiqué dans sa lettre de démission s’il continuerait à piloter les pourparlers qui se poursuivent en vue d’une deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu.
Benyamin Netanyahou a remercié Ron Dermer, qui détenait son portefeuille ministériel depuis 2022, pour sa "contribution exceptionnelle", l’assurant sur X qu’il a "encore beaucoup à apporter à l’avenir". Agé de 54 ans et né à Miami Beach, Ron Dermer avait été nommé en février par Benyamin Netanyahou pour diriger les pourparlers de trêve. Sa désignation avait suscité de vives critiques, en raison de son absence d’expérience militaire, et de sa maîtrise jugée limitée par certains de la langue et culture israéliennes.
La police et l’armée israéliennes ont annoncé mardi que les forces de sécurité avaient arrêté plusieurs colons israéliens à la suite d’affrontements violents près de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, au cours desquels des Palestiniens ont été blessés et des biens détruits.
L’armée a indiqué avoir envoyé des troupes après que "des civils israéliens masqués […] ont attaqué des Palestiniens et incendié des biens dans la région". Elle a ajouté que les forces de sécurité avaient dispersé les affrontements avec des moyens anti-émeutes et "appréhendé" plusieurs de ces "civils israéliens". Quatre Palestiniens blessés ont été évacués pour recevoir des soins, d’après la même source.
Hussein Hammadi, le maire du village de Beit Lid, a raconté à l’AFP qu’environ 200 colons israéliens étaient descendus des collines vers le village avant de se scinder en deux groupes, l’un ayant "attaqué" une communauté bédouine, l’autre s’étant dirigé vers une usine laitière. Le premier "a mis le feu à des véhicules, des enclos […], des maisons, et a tenté de voler des moutons avant de se diriger vers un autre campement bédouin", selon lui. Le second a "incendié cinq camions de l’entreprise et saccagé les installations".

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La surface de l’eau peut prendre une forme étonnamment bombée lorsqu’un verre est rempli à ras bord. Ce phénomène, qui semble défier la gravité, est le fruit d’un subtil équilibre moléculaire. Il révèle à quel point les lois de la physique gouvernent les apparences les plus anodines de notre quotidien.