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L’an dernier elle avait duré 4h30: Vladimir Poutine tient ce vendredi sa conférence de presse annuelle, un exercice codifié pour "asseoir son rôle de chef"

C'est un rituel. À chaque fin d'année, Vladimir Poutine prend la parole pendant plusieurs heures pour faire le bilan de sa politique. L'occasion pour lui "d'asseoir son rôle de chef du Kremlin", analyse Carole Grimaud, spécialiste de la Russie, pour BFM.

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Révélations sur l'affaire Susie Wiles : "En me parlant, elle croyait plaider pour Donald Trump..."

Rare sont les authentiques scoops dans une carrière. Journaliste, écrivain et documentariste, Chris Whipple vient d’en publier un retentissant, en recueillant les confidences de Susie Wiles, la cheffe de cabinet de Donald Trump. Au terme de onze interviews secrètes menées depuis près d’un an, Whipple révèle dans Vanity Fair comment cette intime du président décrit la Maison-Blanche : le président américain a une "personnalité d’alcoolique", J. D. Vance est "complotiste depuis une décennie" explique-t-elle tranquillement.

Comment Chris Whipple a-t-il conquis la confiance cette femme considérée comme la personne la plus puissante de la Maison-Blanche après Trump ? Quelle a été la réaction du président après la publication de l’article (sidérant) de Vanity Fair ? A ces questions et bien d’autres, Whipple offre des réponses surprenantes. Considéré comme l’un des meilleurs connaisseurs des cercles du pouvoir à Washington, l’homme en connaît un rayon : en 2017, il avait publié un livre passionnant sur les chefs de cabinet des présidents, The Gatekeepers. De fait, au cours de sa carrière, le journaliste a rencontré tous les prédécesseurs de Susie Wiles alors que les chefs de cabinet de la Maison-Blanche sont les personnes les plus difficiles à approcher. En exclusivité pour L’Express il raconte le "making of" du scoop dont tout le monde parle.

L'Express : Pourquoi Susie Wiles, la cheffe de cabinet de Donald Trump, a-t-elle accepté de se confier à vous ?

Chris Whipple : C’est très simple. Susie Wiles estimait que Donald Trump avait été injustement traité par les médias durant son premier mandat. Elle pensait que le président avait été diabolisé par la presse, diffamé. Je crois qu’elle pensait pouvoir obtenir une écoute équitable de ma part, notamment du fait que j’ai interviewé tous les chefs de cabinet encore vivants en poste depuis 1968. Nous avons commencé nos conversations en janvier. Nous avons eu onze entretiens étalés sur près d’une année. Elle était vraiment persuadée d’être capable de me convaincre de la justesse de la cause de Trump. Je me suis dit, pourquoi pas, discutons. C’est aussi simple que cela. Il n’y avait aucun agenda caché de part et d’autre, ni aucune manœuvre machiavélique de son côté visant à se positionner vis-à-vis de Donald Trump ou critiquer ses adversaires. Susie Wiles pensait simplement pouvoir bénéficier d’un traitement équitable de ma part. Et elle a eu raison.

Le journaliste Chris Whipple, auteur de The Gatekeepers et de l'article retentissant dans Vanity Fair consacré à Susie Wiles, la cheffe de cabinet de la Maison Blanche sous Donald Trump depuis 2025.
Le journaliste Chris Whipple, auteur de The Gatekeepers et de l'article retentissant dans Vanity Fair consacré à Susie Wiles, la cheffe de cabinet de la Maison Blanche sous Donald Trump depuis 2025.

Mais ne l’avez-vous pas piégée ?

Pas du tout. Je lui ai simplement donné l’occasion de s’exprimer durant une année. C’était une opportunité extraordinaire pour un journaliste comme moi. Car elle est quelqu’un de très discret qui se tient éloignée des caméras. Elle donne rarement des interviews. Là, elle a décidé de le faire, et j’ai été heureux de lui en donner la possibilité.

Est-ce votre livre The Gatekeepers, consacré aux chefs de cabinets de la Maison-Blanche, qui l’a mise en confiance ?

Elle ne me l’a pas dit et je suis incapable de lire dans ses pensées. Donc je ne peux pas dire pourquoi elle m’a choisi. Mais oui, elle avait lu mon livre sur les chefs de cabinet de la Maison-Blanche, The Gatekeepers. Elle l’a mentionné à plusieurs reprises comme un ouvrage utile en tant que première femme chef de cabinet. Par ailleurs, nous connaissions des gens en commun, notamment James Baker [NDLR : le chef de Cabinet de Bush père, âgé de 95 ans] ainsi que d’autres. Donc, oui, je pense que la raison est là.

À votre avis, quelle est l’information la plus importante que vous avez obtenue d’elle ?

C’est difficile de choisir, car je pense qu’il y a là une mine d’informations. Mais l’une des révélations extraordinaires, c’est la manière presque détachée dont elle admet que Donald Trump est en campagne de vengeance et de représailles contre ses ennemis politiques. Elle admet quasi naturellement que le président se saisira de toutes les occasions possibles pour se venger. Elle a par exemple reconnu très simplement que les poursuites judiciaires à l’encontre de Letitia James, la procureure générale de New York qui a poursuivi Donald Trump, relevaient de la pure vengeance. C’est le genre de chose qu’aucun responsable américain n’aurait jamais admis à voix haute auparavant. Et cependant, elle semblait penser que c’était une chose entièrement acceptable et que, donc, elle pouvait en parler.

Après la publication de votre scoop, quelle est, selon vous, l’atmosphère générale à la Maison-Blanche ?

Il y a plusieurs choses à dire. Vous avez vu la réaction publique : ils ont fait bloc derrière Susie Wiles, ce qui ne m’a pas du tout surpris. C’est une réaction logique. En matière de gestion de crise, il faut d’abord gérer et limiter les dégâts politiques. Il faut dire que personne n’a contesté la moindre affirmation contenue dans mon article de Vanity Fair. Pas une seule citation. Susie Wiles a contesté une seule citation juste après la parution de l’article. Nous avons aussitôt fait écouter l’enregistrement de l’interview concernée au New York Times. Ça s’est arrêté là. Je ne pense pas qu’ils iront plus loin.

Il y a sans doute de la stupéfaction dans l’entourage de Trump. Beaucoup sont souvent surpris que Susie Wiles ait passé un an à parler à un journaliste, on the record. Je pense qu’ils sont sincèrement surpris, car, à ma connaissance, elle n’a demandé la permission à personne. Je ne suis même pas certain que le président en ait été informé. Or Susie Wiles est la deuxième personne la plus puissante à la Maison-Blanche. Elle a choisi d’avoir ces onze conversations avec moi, probablement sans avoir obtenu le feu vert de quiconque. À mon avis, beaucoup, à la Maison-Blanche, ont le tournis. Ils demandent tous ce qui leur est tombé dessus.

De toute évidence, cela va porter préjudice à Susie Wiles et à la Maison-Blanche, n’est-ce pas ?

Pas forcément. Vis-à-vis du grand public, oui, cet article et ces interviews sont gênants. Car il est stupéfiant qu’au poste qu’elle occupe, la cheffe de cabinet parle aussi ouvertement, et en admettant tant de choses, de la croisade vengeresse dans laquelle Trump s’est lancée contre ses adversaires – sans même parler des nombreux autres sujets. Au sein de la Maison-Blanche, je pense cependant que Susie Wiles conserve un lien indéfectible avec le président. Elle exerce sur lui une sorte d’effet magique : il lui fait confiance et, surtout, il a besoin d’elle. Cela explique pourquoi personne ne l’a lâchée : au contraire, tout le monde s’est rallié autour d’elle. Je ne suis pas sûr que, en interne, elle ressorte affaiblie de cette affaire.

Cette interview n’aurait donc pas mis Donald Trump en colère ?

Il est tout de même remarquable qu’il se soit empressé de confirmer la chose la plus controversée qu’elle ait dite à son sujet : "Oui, j’ai une personnalité d’alcoolique." Il semble porter cela comme un badge d’honneur, parce que, selon elle, cela signifie qu’il a une confiance en lui démesurée, détachée de la réalité — ce qui est, en effet, la définition d’une personnalité alcoolique. Or Trump l’a immédiatement confirmé. Je trouve fascinant que J.D. Vance ait également confirmé ce qu’elle avait dit de lui, à savoir qu’il entretenait des théories conspirationnistes depuis une décennie. Il a reconnu cela. C’est absolument fascinant, et révélateur de la mentalité de ceux qui vivent dans cette bulle du pouvoir. Ils pensent que ce qu’ils disent entre eux est acceptable, car ils ne s’adressent qu’à eux-mêmes. Le grand public, lui, est stupéfait par certaines choses qu’il découvre.

Pourquoi le poste de chef de cabinet de la Maison-Blanche est-il si important ?

Pour plusieurs raisons. Le chef de cabinet est le confident du président, son principal conseiller, le responsable de l’exécution de son programme, et surtout, la personne chargée de lui dire les vérités difficiles que personne d’autre n’ose prononcer. C’est un poste fondamental. Or Susie Wiles dirige une Maison-Blanche qui est devenue nettement plus efficace que celle du premier mandat, laquelle était marquée par le chaos. Aujourd’hui, l’organisation est fluide. Mais la vraie question, au bout du compte, est de savoir si elle peut entrer dans le bureau Ovale et dire à Donald Trump : "Non, vous ne devriez pas faire ceci ou cela, croyez-moi, c’est une erreur, et voici pourquoi." Mais selon ses propres mots, Susie Wiles ne semble pas aller jusque-là.

Quelle différence voyez vous entre Susie Wiles tous ses prédécesseurs ?

D’abord, l’évidence : elle est la première femme à occuper ce poste. Cela marque une étape historique. Aussi, elle a un vrai lien avec le président. Trump l’a investie du pouvoir de parler en son nom. Tout le monde sait que quand elle s’exprime, c’est aussi le président qui parle. Elle dirige la Maison-Blanche de manière efficace. Mais si elle aspire à rejoindre les meilleurs — les James Baker (1992-1993) ou les Leon (1994-1997) Panetta — alors elle doit être capable de dire des vérités difficiles au président. Rien n’indique qu’elle le fasse.

Pensez-vous qu’à travers vous, Susie Wiles ait voulu transmettre à Donald Trump un message ?

Non, je ne crois pas. Elle voulait simplement raconter son histoire et pensait plaider la cause du président.

A combien estimez-vous son espérance de vie à la Maison-Blanche ? Sera-t-elle limogée ?

Je ne pense pas. Trump a besoin d’elle. Il a clairement fait savoir, depuis la publication de l’article, qu’il la soutenait. Mais nous verrons si elle reste après les élections de mi-mandat. Je suis presque certaine qu’elle restera jusqu’à la fin de 2026. Au-delà, on verra. Restera-t-elle en poste jusqu’à la fin du mandat de Trump ? Ce n’est pas exclu.

© AFP

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La bataille du caftan : un enjeu de diplomatie culturelle entre l’Algérie et le Maroc

Le caftan n’est pas qu’un vêtement d’apparat caractéristique du Maghreb. Il est aussi devenu, entre le Maroc et l’Algérie, un enjeu de rivalité patrimoniale et de récit symbolique, analyse le site algérien “Twala”. Alors que le caftan marocain vient d’être inscrit au patrimoine immatériel par l’Unesco, le caftan algérien l’avait été en décembre 2024, avec la gandoura et la melhefa.

© PHOTO LICENCE CREATIVE COMMONS

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En Ukraine, le réseau ferroviaire de plus en plus ciblé par les forces russes

Depuis le début de l’année, la compagnie nationale Ukrzaliznytsia a recensé plus de 1 000 attaques. Si la plupart se concentrent sur les gares proches de la frontière russe et du front, le reste du territoire n’est pas épargné, comme ce fut le cas du nœud ferroviaire de Fastiv, près de Kiev, lourdement bombardée le 6 décembre.

© GUILLAUME HERBAUT/VU POUR «LE MONDE»

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Il y a quarante ans, Mickey disait oui à la France

Le 18 décembre 1985, la Walt Disney Company entérinait l’installation de son premier parc d’attractions européen à Marne-la-Vallée, à une trentaine de kilomètres à l’est de Paris. Un accord arraché par Matignon au prix d’âpres négociations entre les émissaires du pouvoir socialiste et une firme américaine symbole du capitalisme le plus féroce.

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La Finlande secouée par un énième scandale raciste

Le premier ministre conservateur a présenté ses excuses à la Chine, au Japon et à la Corée du Sud après des dérapages du parti d’extrême droite membre de la coalition gouvernementale. Trois élus avaient affiché leur soutien à Miss Finlande, qui a perdu sa couronne après avoir été photographiée en train de se brider les yeux.

© Emmi Korhonen / AP

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Trump annonce classer la marijuana comme drogue moins dangereuse

Donald Trump a annoncé jeudi reclasser la marijuana comme substance addictive moins dangereuse, une décision censée encourager la recherche médicale sans ouvrir dans l'immédiat sur une dépénalisation au niveau fédéral. Le président américain a assuré que "les gens (le) suppliaient" de prendre cette décision, évoquant en particulier des personnes souffrant de douleurs chroniques. Ce "n'est en rien une dépénalisation" de la marijuana pour des usages autres que médicaux, a-t-il précisé avant de signer le décret.

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Accord UE-Mercosur : Ursula von der Leyen acte un report de la signature

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a informé les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, du report à janvier de la signature de l’accord commercial entre l’UE et des pays du Mercosur, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

Ursula von der Leyen espérait parapher ce traité de libre-échange samedi, lors du sommet du Mercosur dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu. Mais elle avait besoin au préalable de l’aval d’une majorité qualifiée d’Etats membres à Bruxelles, ce qu’elle n’a pas obtenu en raison en particulier de l’opposition de la France et de l’Italie.

Un échange entre Lula et Meloni

Négocié depuis plus de 25 ans, ce traité de libre-échange permettrait à l'UE d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Uruguay. Dans le sens inverse, il faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées.

Le président brésilien Lula avait ouvert la voie à ce report quelques heures plus tôt après un échange téléphonique avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni qui lui avait demandé de la "patience", assurant que l'Italie soutiendrait l'accord in fine.

Ce délai supplémentaire est un revers pour la Commission européenne, l'Allemagne et l'Espagne qui poussaient pour une signature dans les prochains jours. Le compte n'y est pas pour signer cet accord", avait répété Emmanuel Macron jeudi.

Des affrontements à Bruxelles

Jeudi à Bruxelles, en marge du sommet, des milliers d'agriculteurs sont venus faire entendre leur colère. Pneus en feu, jets de pommes de terre et de projectiles auxquels ont répondu des canons à eau et des tirs de gaz lacrymogènes de la police. La situation a été particulièrement tendue autour des institutions européennes, protégées par un important dispositif policier.

Selon la police bruxelloise, 7 300 personnes, avec une cinquantaine de tracteurs, ont pris part à la manifestation autorisée, principalement dans le calme.

Mais 950 tracteurs supplémentaires s'étaient massés dans le quartier européen, engorgeant plusieurs rues.

© afp.com/FREDERICK FLORIN

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Pourquoi se souvient-on de certains rêves, et pas d’autres ?

Chaque individu rêve en moyenne 1 460 fois par an. Or, si certains dormeurs gardent la mémoire des rêves de la nuit, d’autres n’en conservent aucun souvenir, allant jusqu’à penser qu’ils ne rêvent pas. Voyons quelle explication on peut apporter à cette différence entre les rêveurs.

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