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Reçu aujourd’hui — 4 juillet 2025

☕️ #LIDD : le deuil à l’ère du numérique

Il y a peu de temps, le Journal du CNRS publiait une interview maison de Delphine Moreau-Plachy (postdoctorante en sociologie et en sciences de l’information et de la communication) sur ce sujet. La mise en bouche est tout aussi intrigante qu’effrayante : « Cimetières numériques, deadbots… Le développement des outils digitaux nous amène-t-il à requestionner notre rapport à la mort et au deuil, comme y invite le film « Les Linceuls », de David Cronenberg ? »

Pour rappel, ce film est sorti en avril et voici son synopsis : « Karsh, 50 ans, est un homme d’affaires renommé. Inconsolable depuis le décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, Gravetech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leurs linceuls […] ». Le film ne cartonne pas sur SensCritique avec une moyenne de 5,2 sur 10. Le sujet n’est pas nouveau, aussi bien au cinéma que dans les séries, notamment avec l’épisode Bientôt de retour de Black Mirror ou le plus léger Upload.

Pour revenir à l’interview, la chercheuse rappelle qu’il existe déjà « des cimetières ou mémoriaux numériques qui fonctionnent comme des lieux de mémoire et de recueil d’informations ». Elle a mené des dizaines d’entretiens pour son étude, avec parfois des résultats surprenants.

« Par exemple, l’une de mes enquêtées avait publié pour sa mère, sur Facebook, car sa famille considérait qu’elle « n’avait pas l’air en deuil ». Elle affirmait de cette manière sa peine auprès de ses proches », explique la postdoctorante. Dans d’autres cas, les réseaux sociaux deviennent « une forme de soutien et de reconnaissance communautaire » dans le deuil.

Dans un sujet proche, le LINC de la CNIL a publié cette année un article intitulé « Données post-mortem : y a-t-il une vie numérique après la mort ? »

☕️ #LIDD : le deuil à l’ère du numérique

4 juillet 2025 à 14:38

Il y a peu de temps, le Journal du CNRS publiait une interview maison de Delphine Moreau-Plachy (postdoctorante en sociologie et en sciences de l’information et de la communication) sur ce sujet. La mise en bouche est tout aussi intrigante qu’effrayante : « Cimetières numériques, deadbots… Le développement des outils digitaux nous amène-t-il à requestionner notre rapport à la mort et au deuil, comme y invite le film « Les Linceuls », de David Cronenberg ? »

Pour rappel, ce film est sorti en avril et voici son synopsis : « Karsh, 50 ans, est un homme d’affaires renommé. Inconsolable depuis le décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, Gravetech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leurs linceuls […] ». Le film ne cartonne pas sur SensCritique avec une moyenne de 5,2 sur 10. Le sujet n’est pas nouveau, aussi bien au cinéma que dans les séries, notamment avec l’épisode Bientôt de retour de Black Mirror ou le plus léger Upload.

Pour revenir à l’interview, la chercheuse rappelle qu’il existe déjà « des cimetières ou mémoriaux numériques qui fonctionnent comme des lieux de mémoire et de recueil d’informations ». Elle a mené des dizaines d’entretiens pour son étude, avec parfois des résultats surprenants.

« Par exemple, l’une de mes enquêtées avait publié pour sa mère, sur Facebook, car sa famille considérait qu’elle « n’avait pas l’air en deuil ». Elle affirmait de cette manière sa peine auprès de ses proches », explique la postdoctorante. Dans d’autres cas, les réseaux sociaux deviennent « une forme de soutien et de reconnaissance communautaire » dans le deuil.

Dans un sujet proche, le LINC de la CNIL a publié cette année un article intitulé « Données post-mortem : y a-t-il une vie numérique après la mort ? »

☕️ En France, les noms de domaines accentués fêtent leur 13ᵉ anniversaire

C’est en effet depuis le 3 juillet 2012 que l’enregistrement des noms de domaines avec des caractères spéciaux est ouvert à tous. Pendant deux mois avant cette ouverture des vannes, l’Afnic avait mis en place une période « Sunrise » pendant laquelle « seuls les titulaires de .fr, .re, .yt, .pm, .wf et .tf en version ASCII [étaient] autorisés à déposer des variantes de leurs noms de domaine en utilisant ces nouveaux caractères ».

Cette période « Sunrise » était un succès, expliquait l’Afnic dans le courant du mois de mai 2012 : « Dans les 3 premières heures qui ont suivi l’ouverture des IDN, 32 bureaux d’enregistrement ont soumis des opérations de création pour 1 009 noms de domaine avec des caractères diacritiques ». Les caractères é, è, à et ç étaient les plus populaires.

Depuis le 3 juillet 2012, les noms de domaines accentués sont ouverts à tous avec la même règle de base de l’Afnic : « premier arrivé premier servi ».

En 2020, Stéphane Bortzmeyer, ingénieur expert R&D, revennait sur cette histoire des IDN pour l’Afnic :

« En toute rigueur, les noms de domaine ont toujours pu comporter des caractères composés. Mais en pratique, cela n’était pas utilisable pour différentes raisons, certaines techniques (l’absence d’encodage standard, avec ses règles d’insensibilité à la casse) et d’autres politiques (règles d’enregistrement).

Après plusieurs essais, et pas mal de polémiques (la question des langues et des écritures est toujours très sensible), ce n’est qu’en mars 2003 qu’une norme technique a été développée. Ce fut le document « RFC 3490 » de l’IETF (Internet Engineering Task Force, organisme de normalisation), permettant d’avoir ces IDN (Internationalized Domain Names, noms de domaine internationalisés), et qu’ils marchent dans les logiciels existants, sans nécessiter de changer toute l’infrastructure de l’Internet ».

Le 3 juillet est aussi la date d’un second anniversaire pour l’Afnic, comme le rappelle Nicolas Pawlak de Red Flag Domains : le lancement en 2023 de son service de médiation (en plus de la procédure classique Syreli), avec un premier formulaire de demande de saisine d’une médiatrice le jour même. L’année dernière, un rapport avait été mis en ligne à l’occasion de la première bougie.

☕️ En France, les noms de domaines accentués fêtent leur 13ᵉ anniversaire

4 juillet 2025 à 11:30

C’est en effet depuis le 3 juillet 2012 que l’enregistrement des noms de domaines avec des caractères spéciaux est ouvert à tous. Pendant deux mois avant cette ouverture des vannes, l’Afnic avait mis en place une période « Sunrise » pendant laquelle « seuls les titulaires de .fr, .re, .yt, .pm, .wf et .tf en version ASCII [étaient] autorisés à déposer des variantes de leurs noms de domaine en utilisant ces nouveaux caractères ».

Cette période « Sunrise » était un succès, expliquait l’Afnic dans le courant du mois de mai 2012 : « Dans les 3 premières heures qui ont suivi l’ouverture des IDN, 32 bureaux d’enregistrement ont soumis des opérations de création pour 1 009 noms de domaine avec des caractères diacritiques ». Les caractères é, è, à et ç étaient les plus populaires.

Depuis le 3 juillet 2012, les noms de domaines accentués sont ouverts à tous avec la même règle de base de l’Afnic : « premier arrivé premier servi ».

En 2020, Stéphane Bortzmeyer, ingénieur expert R&D, revennait sur cette histoire des IDN pour l’Afnic :

« En toute rigueur, les noms de domaine ont toujours pu comporter des caractères composés. Mais en pratique, cela n’était pas utilisable pour différentes raisons, certaines techniques (l’absence d’encodage standard, avec ses règles d’insensibilité à la casse) et d’autres politiques (règles d’enregistrement).

Après plusieurs essais, et pas mal de polémiques (la question des langues et des écritures est toujours très sensible), ce n’est qu’en mars 2003 qu’une norme technique a été développée. Ce fut le document « RFC 3490 » de l’IETF (Internet Engineering Task Force, organisme de normalisation), permettant d’avoir ces IDN (Internationalized Domain Names, noms de domaine internationalisés), et qu’ils marchent dans les logiciels existants, sans nécessiter de changer toute l’infrastructure de l’Internet ».

Le 3 juillet est aussi la date d’un second anniversaire pour l’Afnic, comme le rappelle Nicolas Pawlak de Red Flag Domains : le lancement en 2023 de son service de médiation (en plus de la procédure classique Syreli), avec un premier formulaire de demande de saisine d’une médiatrice le jour même. L’année dernière, un rapport avait été mis en ligne à l’occasion de la première bougie.

☕️ HPE finalise le rachat de Juniper pour 14 milliards de dollars

L’annonce d’un « accord définitif » avait été faite en janvier 2024, pour un montant de 14 milliards de dollars. Mais tout le monde ne voyait pas cette acquisition d’un bon œil, notamment le ministère de la Justice étasunien.

Pour ce dernier, cette opération « consoliderait le marché des équipements sans fil pour les entreprises de trois grands fournisseurs – HPE, Cisco et Juniper – à deux ». La Commission européenne n’y voyait par contre aucune contre-indication et donnait son feu vert sans condition.

Le 28 juin, Hewlett Packard Enterprise et Juniper Networks annonçaient « avoir conclu un accord avec le ministère américain de la Justice ». Pour l’obtenir, HPE a accepté de céder son activité de réseau sans fil Instant On. Selon l’entreprise, cela « répond aux préoccupations du ministère de la Justice tout en préservant la valeur globale de la transaction pour les clients, les partenaires et les actionnaires de HPE ».

Plus rien ne s’opposant à la vente, elle a été finalisée ce 2 juillet, avec comme conséquence le retrait de la bourse des actions Juniper.

Vous n’y couperez pas, voici un chapelet de buzzwords pour vanter les mérites de cette acquisition, qui se produit « alors que nous entrons dans une nouvelle ère de l’informatique définie par la convergence sans précédent des réseaux, du cloud hybride et de l’IA ».

☕️ HPE finalise le rachat de Juniper pour 14 milliards de dollars

4 juillet 2025 à 11:01

L’annonce d’un « accord définitif » avait été faite en janvier 2024, pour un montant de 14 milliards de dollars. Mais tout le monde ne voyait pas cette acquisition d’un bon œil, notamment le ministère de la Justice étasunien.

Pour ce dernier, cette opération « consoliderait le marché des équipements sans fil pour les entreprises de trois grands fournisseurs – HPE, Cisco et Juniper – à deux ». La Commission européenne n’y voyait par contre aucune contre-indication et donnait son feu vert sans condition.

Le 28 juin, Hewlett Packard Enterprise et Juniper Networks annonçaient « avoir conclu un accord avec le ministère américain de la Justice ». Pour l’obtenir, HPE a accepté de céder son activité de réseau sans fil Instant On. Selon l’entreprise, cela « répond aux préoccupations du ministère de la Justice tout en préservant la valeur globale de la transaction pour les clients, les partenaires et les actionnaires de HPE ».

Plus rien ne s’opposant à la vente, elle a été finalisée ce 2 juillet, avec comme conséquence le retrait de la bourse des actions Juniper.

Vous n’y couperez pas, voici un chapelet de buzzwords pour vanter les mérites de cette acquisition, qui se produit « alors que nous entrons dans une nouvelle ère de l’informatique définie par la convergence sans précédent des réseaux, du cloud hybride et de l’IA ».

☕️ Qsync 6.0 bêta : QNAP ajoute la sauvegarde à son application de synchronisation

Le fabricant de NAS présente cette nouvelle mouture comme une « mise à niveau majeure » de son application. En plus de la synchronisation entre un NAS et des appareils numériques, cette version propose des « fonctionnalités de sauvegarde avancée de fichiers et dossiers ».

Cette application supporte « la sauvegarde multi-version et la récupération instantanée. […] Les utilisateurs peuvent configurer de manière flexible des sauvegardes en temps réel, planifiées ou manuelles ». Pour télécharger Qsync 6.0 bêta, c’est par là.

Dans Qsync 6.0, la sauvegarde depuis des appareils Windows est possible, mais il faudra encore attendre pour avoir le client macOS. De plus, « la sauvegarde de fichiers Qsync n’est actuellement pas prise en charge sur les systèmes d’exploitation QuTS hero ou QuTScloud ». Il faut avoir Qsync Central 5.0 minimum sur son NAS.

☕️ Qsync 6.0 bêta : QNAP ajoute la sauvegarde à son application de synchronisation

4 juillet 2025 à 08:32

Le fabricant de NAS présente cette nouvelle mouture comme une « mise à niveau majeure » de son application. En plus de la synchronisation entre un NAS et des appareils numériques, cette version propose des « fonctionnalités de sauvegarde avancée de fichiers et dossiers ».

Cette application supporte « la sauvegarde multi-version et la récupération instantanée. […] Les utilisateurs peuvent configurer de manière flexible des sauvegardes en temps réel, planifiées ou manuelles ». Pour télécharger Qsync 6.0 bêta, c’est par là.

Dans Qsync 6.0, la sauvegarde depuis des appareils Windows est possible, mais il faudra encore attendre pour avoir le client macOS. De plus, « la sauvegarde de fichiers Qsync n’est actuellement pas prise en charge sur les systèmes d’exploitation QuTS hero ou QuTScloud ». Il faut avoir Qsync Central 5.0 minimum sur son NAS.

Reçu hier — 3 juillet 2025

☕️ En 2026, la PlayStation 5 Pro profitera d’un FSR 4 maison

FSR, pour FidelityFX Super Resolution, est la version AMD du DLSS de NVIDIA, des solutions de mise à l’échelle. La quatrième version de FSR a été annoncée en mars, en même temps que les Radeon RX 9070 et 9070 XT. Le fabricant précisait alors que cette technologie serait « disponible exclusivement sur les cartes graphiques AMD Radeon RX Série 9000 ».

Dans une interview accordée à Tom’s Guide, Mark Cerny (architecte en chef des consoles PlayStation 5 et 5 Pro) parlait de l’avenir du PSSR (PlayStation Spectral Super Resolution), la fonction d’upscaling maison exclusivement disponible sur les consoles PS5 Pro.

Ce projet porte le nom de code : Amethyst, « un partenariat pluriannuel entre AMD et Sony qui a débuté en 2023 », indiquent nos confrères. Sony apporte sa connaissance du monde des consoles et des jeux vidéo, AMD celui des GPU. « Les deux sociétés peuvent utiliser librement les résultats de la collaboration dans leur propre travail, comme AMD l’a déjà fait en publiant FSR 4 », explique Tom’s Guide.

L’algorithme co-développé par les deux partenaires « a donc déjà été publié par AMD sous la forme de FSR 4 sur PC. Et nous sommes en train de le mettre en œuvre sur PS5, il sortira l’année prochaine sur PS5 Pro », explique Mark Cerny

Le responsable insiste sur un point : « Il ne s’agit pas d’une version limitée de l’algorithme […] C’est la version complète de la Super Résolution que nous sortirons sur PS5 Pro ». À voir maintenant quand la mise à jour sera effectivement déployée et les résultats qu’elle proposera.

☕️ En 2026, la PlayStation 5 Pro profitera d’un FSR 4 maison

3 juillet 2025 à 17:48

FSR, pour FidelityFX Super Resolution, est la version AMD du DLSS de NVIDIA, des solutions de mise à l’échelle. La quatrième version de FSR a été annoncée en mars, en même temps que les Radeon RX 9070 et 9070 XT. Le fabricant précisait alors que cette technologie serait « disponible exclusivement sur les cartes graphiques AMD Radeon RX Série 9000 ».

Dans une interview accordée à Tom’s Guide, Mark Cerny (architecte en chef des consoles PlayStation 5 et 5 Pro) parlait de l’avenir du PSSR (PlayStation Spectral Super Resolution), la fonction d’upscaling maison exclusivement disponible sur les consoles PS5 Pro.

Ce projet porte le nom de code : Amethyst, « un partenariat pluriannuel entre AMD et Sony qui a débuté en 2023 », indiquent nos confrères. Sony apporte sa connaissance du monde des consoles et des jeux vidéo, AMD celui des GPU. « Les deux sociétés peuvent utiliser librement les résultats de la collaboration dans leur propre travail, comme AMD l’a déjà fait en publiant FSR 4 », explique Tom’s Guide.

L’algorithme co-développé par les deux partenaires « a donc déjà été publié par AMD sous la forme de FSR 4 sur PC. Et nous sommes en train de le mettre en œuvre sur PS5, il sortira l’année prochaine sur PS5 Pro », explique Mark Cerny

Le responsable insiste sur un point : « Il ne s’agit pas d’une version limitée de l’algorithme […] C’est la version complète de la Super Résolution que nous sortirons sur PS5 Pro ». À voir maintenant quand la mise à jour sera effectivement déployée et les résultats qu’elle proposera.

Pratiques commerciales trompeuses : Shein accepte de payer 40 millions d’euros

Sheh
Pratiques commerciales trompeuses : Shein accepte de payer 40 millions d’euros

Shein vient d’accepter de payer 40 millions d’euros suite à une enquête de la Répression des fraudes qui avait conclu que l’entreprise avait mis en place des pratiques commerciales trompeuses. D’autres enquêtes sont en cours.

À l’automne 2022, Bruno Le Maire – qui était alors ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique – saisissait la DGCCRF « pour lui demander d’enquêter sur les dérives de la fast fashion et en particulier Shein ».

L’enquête s’est déroulée sur une petite année, entre le 1ᵉʳ octobre 2022 et le 31 août 2023. Les résultats étaient attendus pour l’automne 2024. C’est finalement avec du retard que cette affaire se termine, par une sanction de 40 millions d’euros. « Il s’agit d’un montant record pour ce type d’infraction », précise Le Monde.

11 % des réductions étaient… des augmentations

L’enquête de la répression des fraudes (DGCCRF) « a révélé la mise en œuvre par la société Infinite Style E-commerce LTD (ISEL), responsable des ventes des produits de la marque Shein, de pratiques commerciales trompeuses à l’égard des consommateurs sur la réalité des réductions de prix accordées et sur la portée des engagements concernant les allégations environnementales ».

Le premier point concerne des manquements par rapport à la réglementation sur les promotions, qui doivent se baser sur prix le plus bas pratiqué pendant les 30 jours qui précédent. « En ne tenant pas compte des promotions précédentes ou en majorant parfois certains prix avant de leur appliquer une réduction, Shein a contrevenu à ces dispositions ».

Le résultat de l’enquête est sans appel : « 57 % des annonces vérifiées par le Service National des Enquêtes (SNE) de la DGCCRF n’offraient aucune baisse de prix, 19 % une baisse moins importante qu’annoncée et 11 % étaient en réalité des augmentations de prix ». Cela ne laisse donc que 13 % des annonces correctes.

Shein, une entreprise responsable ? La DGCCRF attend les preuves

Second point, l’écoconception. Le modèle économique de Shein (comme ses concurrents de la Fast Fashion), repose sur une offre plus qu’abondante de vêtements à bas prix. Afin de séduire des clients, la société a tenté de faire passer des vessies pour des lanternes sur des questions environnementales.

Problème, Shein « n’a pas été en mesure de justifier les allégations environnementales présentes sur son site Internet, notamment le message par lequel elle se présentait comme une entreprise responsable, qui limiterait son impact environnemental en diminuant de 25 % ses émissions de gaz à effets de serre ».

Suite à cette enquête, et avec l’accord de la procureure de la République de Paris, une procédure de transaction a été mise en place : « Une amende d’un montant de 40 millions d’euros a été proposée à la société ISEL pour pratiques commerciales trompeuses, qui l’a acceptée ». Sur ce sujet, la DGCCRF rappelle qu’elle a récemment mis en ligne une fiche pratique sur les allégations environnementales.

À l’AFP, la société de fast fashion affirme avoir « mis en œuvre sans délai les actions correctives nécessaires, achevées dans un délai de deux mois » après la notification de la DGCCRF. Depuis plus d’un an, « l’ensemble des points soulevés […] a donc été traité ».

Commission européenne et associations se plaignent aussi

Ce n’est pas tout, Shein est aussi dans le viseur d’autres institutions. Le site d’e-commerce est pour rappel classé comme une très grande plateforme au titre du DSA. Au début de l’année, l’Europe ouvrait une enquête officielle contre Shein, soupçonnée de ne pas respecter le droit européen sur la protection des consommateurs.

Fin mai 2025, la Commission européenne et le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC) demandaient « instamment à Shein de respecter la législation de l’UE » et de fournir des réponses à leurs questions.

Les griefs étaient nombreux : fausses remises, ventes sous pression (fausses dates limites d’achats par exemple), informations manquantes, incorrectes et trompeuses, promesses trompeuses sur la durabilité, coordonnées de contacts cachées (les consommateurs ne peuvent pas facilement contacter Shein pour des questions ou des plaintes), etc.

Il y a quelques jours, c’était au tour de l’organisation BEUC de porter plainte contre Shein auprès de la Commission européenne. En cause, l’utilisation de dark patterns sur son site.

Deux associations, enfin, ont signalé à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique « de possibles irrégularités dans les déclarations de lobbying du géant chinois de la mode en ligne ». Dans la ligne de mire, trois personnalités politiques françaises : Christophe Castaner, ex-ministre de l’Intérieur et désormais conseiller de Shein sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE), Nicole Guedj (ancienne secrétaire d’État) et Bernard Spitz (ancien dirigeant du Medef).

[MàJ] Shein enchaine les amendes avec un doublé de la DGCCRF

4 juillet 2025 à 08:04
Sheh
[MàJ] Shein enchaine les amendes avec un doublé de la DGCCRF

Shein vient d’accepter de payer 40 millions d’euros suite à une enquête de la Répression des fraudes qui avait conclu que l’entreprise avait mis en place des pratiques commerciales trompeuses. D’autres enquêtes sont en cours.

Mise à jour du 4 juillet à 8h00. Shein a écopé d’une seconde amende de la DGCCRF : 1,098 million d’euros pour une « information défaillante sur la qualité environnementale des produits ».


À l’automne 2022, Bruno Le Maire – qui était alors ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique – saisissait la DGCCRF « pour lui demander d’enquêter sur les dérives de la fast fashion et en particulier Shein ».

L’enquête s’est déroulée sur une petite année, entre le 1ᵉʳ octobre 2022 et le 31 août 2023. Les résultats étaient attendus pour l’automne 2024. C’est finalement avec du retard que cette affaire se termine, par une sanction de 40 millions d’euros. « Il s’agit d’un montant record pour ce type d’infraction », précise Le Monde.

11 % des réductions étaient… des augmentations

L’enquête de la répression des fraudes (DGCCRF) « a révélé la mise en œuvre par la société Infinite Style E-commerce LTD (ISEL), responsable des ventes des produits de la marque Shein, de pratiques commerciales trompeuses à l’égard des consommateurs sur la réalité des réductions de prix accordées et sur la portée des engagements concernant les allégations environnementales ».

Le premier point concerne des manquements par rapport à la réglementation sur les promotions, qui doivent se baser sur prix le plus bas pratiqué pendant les 30 jours qui précèdent. « En ne tenant pas compte des promotions précédentes ou en majorant parfois certains prix avant de leur appliquer une réduction, Shein a contrevenu à ces dispositions ».

Le résultat de l’enquête est sans appel : « 57 % des annonces vérifiées par le Service National des Enquêtes (SNE) de la DGCCRF n’offraient aucune baisse de prix, 19 % une baisse moins importante qu’annoncée et 11 % étaient en réalité des augmentations de prix ». Cela ne laisse donc que 13 % des annonces correctes.

Shein, une entreprise responsable ? La DGCCRF attend les preuves

Second point, l’écoconception. Le modèle économique de Shein (comme ses concurrents de la Fast Fashion), repose sur une offre plus qu’abondante de vêtements à bas prix. Afin de séduire des clients, la société a tenté de faire passer des vessies pour des lanternes sur des questions environnementales.

Problème, Shein « n’a pas été en mesure de justifier les allégations environnementales présentes sur son site Internet, notamment le message par lequel elle se présentait comme une entreprise responsable, qui limiterait son impact environnemental en diminuant de 25 % ses émissions de gaz à effets de serre ».

Suite à cette enquête, et avec l’accord de la procureure de la République de Paris, une procédure de transaction a été mise en place : « Une amende d’un montant de 40 millions d’euros a été proposée à la société ISEL pour pratiques commerciales trompeuses, qui l’a acceptée ». Sur ce sujet, la DGCCRF rappelle qu’elle a récemment mis en ligne une fiche pratique sur les allégations environnementales.

À l’AFP, la société de fast fashion affirme avoir « mis en œuvre sans délai les actions correctives nécessaires, achevées dans un délai de deux mois » après la notification de la DGCCRF. Depuis plus d’un an, « l’ensemble des points soulevés […] a donc été traité ».

Information sur la qualité environnementale : seconde amende

Quelques heures plus tard, la DGCCRF réalisait un doublé avec une seconde sanction, cette fois-ci pour « une information défaillante sur la qualité environnementale des produits qui génèrent des déchets et qu’elle commercialise en France ». En cause, l’absence d’information sur la présence de microfibres plastiques dans ses produits, pourtant obligatoire depuis le 1ᵉʳ janvier 2023.

« Cette information, exprimée sous la forme de la mention « rejette des microfibres plastiques dans l’environnement lors du lavage », doit être mise à disposition du consommateur dès lors que la proportion de fibres synthétiques dans le produit est supérieure à 50 % », explique la répression des fraudes.

Shein n’a pas respecté cette obligation sur 732 produits, selon l’enquête de la DGCCRF. Cette dernière a donc sanctionné la société Infinite Styles Ecommerce Limited d’une amende administrative de 1,098 million d’euros.

Commission européenne et associations se plaignent aussi

Ce n’est pas tout, Shein est aussi dans le viseur d’autres institutions. Le site d’e-commerce est pour rappel classé comme une très grande plateforme au titre du DSA. Au début de l’année, l’Europe ouvrait une enquête officielle contre Shein, soupçonnée de ne pas respecter le droit européen sur la protection des consommateurs.

Fin mai 2025, la Commission européenne et le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC) demandaient « instamment à Shein de respecter la législation de l’UE » et de fournir des réponses à leurs questions.

Les griefs étaient nombreux : fausses remises, ventes sous pression (fausses dates limites d’achats par exemple), informations manquantes, incorrectes et trompeuses, promesses trompeuses sur la durabilité, coordonnées de contacts cachées (les consommateurs ne peuvent pas facilement contacter Shein pour des questions ou des plaintes), etc.

Il y a quelques jours, c’était au tour de l’organisation BEUC de porter plainte contre Shein auprès de la Commission européenne. En cause, l’utilisation de dark patterns sur son site.

Deux associations, enfin, ont signalé à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique « de possibles irrégularités dans les déclarations de lobbying du géant chinois de la mode en ligne ». Dans la ligne de mire, trois personnalités politiques françaises : Christophe Castaner, ex-ministre de l’Intérieur et désormais conseiller de Shein sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE), Nicole Guedj (ancienne secrétaire d’État) et Bernard Spitz (ancien dirigeant du Medef).

☕️ #LIDD : un cimetière pour toutes vos échéances…

Vous avez une ou plusieurs échéances totalement périmées et vous ne savez pas quoi en faire ? Deadlines Work est fait pour vous.

Le site propose trois rappels importants : la Loi de Hofstadter (Temps = Estimation ×∞), la Règle 90 - 90 (90 % du code représentent les premiers 90 % du temps de développement, les 10 % restants les autres 90 % du temps de développement) et l’erreur de planification avec l’espoir qui reste toujours supérieur à l’expérience, conduisant à des échéances intenables.

Vous pouvez maintenant rendre hommage à vos échéances et allumer une bougie commémorative en leur honneur. Un mur de la honte donne quelques exemples : « Ça ne devrait prendre que quelques heures… », « Le client comprendra si on lui explique les défis techniques », « On corrigera les bugs après le lancement », etc.

Et vous, quelles échéances avez-vous honteusement laissé mourir et lesquelles méritent d’être placées au cimetière ?

☕️ #LIDD : un cimetière pour toutes vos échéances…

3 juillet 2025 à 15:30

Vous avez une ou plusieurs échéances totalement périmées et vous ne savez pas quoi en faire ? Deadlines Work est fait pour vous.

Le site propose trois rappels importants : la Loi de Hofstadter (Temps = Estimation ×∞), la Règle 90 - 90 (90 % du code représentent les premiers 90 % du temps de développement, les 10 % restants les autres 90 % du temps de développement, ces 180 % expliquant pourquoi les projets prennent souvent plus de temps que prévu) et l’erreur de planification avec l’espoir qui reste toujours supérieur à l’expérience, conduisant à des échéances intenables.

Vous pouvez maintenant rendre hommage à vos échéances et allumer une bougie commémorative en leur honneur. Un mur de la honte donne quelques exemples : « Ça ne devrait prendre que quelques heures… », « Le client comprendra si on lui explique les défis techniques », « On corrigera les bugs après le lancement », etc.

Et vous, quelles échéances avez-vous honteusement laissé mourir et lesquelles méritent d’être placées au cimetière ?

☕️ L’Arcom ordonne le blocage de 19 sites de médias russes

Dans un communiqué, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) indique être intervenu « auprès de plusieurs sites pour faire cesser la diffusion de contenus issus de chaînes russes sous sanctions européennes ».

L’Autorité ordonne ainsi « de faire bloquer et déréférencer 19 sites officiels de médias russes soumis à des sanctions directes ou indirectes et de mettre en demeure un site de streaming et trois plateformes en ligne russes de cesser de diffuser des contenus de médias russes sanctionnés ». Le détail de la liste n’est pas précisé.

Matriochka version Flock

Le régulateur a aussi « décidé d’adresser des lettres d’observations à cinq sites de streaming diffusant des contenus sous sanction et hébergés en dehors de la Russie ». Il affirme enfin qu’il « continuera de mettre en œuvre tous les moyens dont il dispose pour faire cesser la diffusion en France des médias russes visés par des sanctions européennes, ainsi que la reprise de leurs contenus par des plateformes en ligne accessibles en France ».

Il y a quelques semaines, l’Arcom mettait en demeure Eutelsat d’arrêter la diffusion des chaînes russes STS et Kanal 5, appartenant toutes les deux à la société russe JSC National Media Group. Rappelons enfin que, dès le 2 mars 2022, l’Autorité avait mis fin à la diffusion de la chaîne RT (Russia Today) France suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.

☕️ L’Arcom ordonne le blocage de 19 sites de médias russes

3 juillet 2025 à 12:42

Dans un communiqué, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) indique être intervenu « auprès de plusieurs sites pour faire cesser la diffusion de contenus issus de chaînes russes sous sanctions européennes ».

L’Autorité ordonne ainsi « de faire bloquer et déréférencer 19 sites officiels de médias russes soumis à des sanctions directes ou indirectes et de mettre en demeure un site de streaming et trois plateformes en ligne russes de cesser de diffuser des contenus de médias russes sanctionnés ». Le détail de la liste n’est pas précisé.

Matriochka version Flock

Le régulateur a aussi « décidé d’adresser des lettres d’observations à cinq sites de streaming diffusant des contenus sous sanction et hébergés en dehors de la Russie ». Il affirme enfin qu’il « continuera de mettre en œuvre tous les moyens dont il dispose pour faire cesser la diffusion en France des médias russes visés par des sanctions européennes, ainsi que la reprise de leurs contenus par des plateformes en ligne accessibles en France ».

Il y a quelques semaines, l’Arcom mettait en demeure Eutelsat d’arrêter la diffusion des chaînes russes STS et Kanal 5, appartenant toutes les deux à la société russe JSC National Media Group. Rappelons enfin que, dès le 2 mars 2022, l’Autorité avait mis fin à la diffusion de la chaîne RT (Russia Today) France suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.

Prometheus et Themis : l’Europe avance sur les fusées réutilisables

Cent fois sur le pas de tir remettre son lanceur…
Prometheus et Themis : l’Europe avance sur les fusées réutilisables

Alors que SpaceX et d’autres acteurs du New Space misent depuis longtemps sur le réutilisable pour les premiers étages des fusées, l’Europe est à la traine, même si des projets sont en préparation depuis des années. Deux d’entre eux viennent de passer des étapes importantes : le moteur Prometheus et le démonstrateur Themis.

Cela fait maintenant près de huit ans que l’Europe travaille sur des lanceurs réutilisables, afin de concurrencer des fusées telles que les Falcon 9 de SpaceX. Deux projets avancent en parallèle : le moteur réutilisable Prometheus et le démonstrateur Themis qui doit déblayer la route pour les fusées Ariane de prochaines générations (on parle parfois d’Ariane Next).

Prometheus a fait vrombir ses turbines pour la première fois il y a un an avec un allumage pendant 12 secondes du moteur. Le 20 juin 2025, ArianeGroup annonce avoir réussi avec succès « un essai comprenant quatre démarrages successifs sur son banc d’essai à Vernon ». Une étape importante pour la suite du programme.

L’Europe assume une prise de risque relativement importante

« Cette capacité de redémarrage d’un moteur à poussée variable ré-utilisable de classe 100 tonnes, comme Prometheus, est unique en Europe », affirme ArianeGroup. L’entreprise vante au passage l’agilité de son projet en mode « test and learn » et assume « une prise de risque relativement importante dans le but d’accélérer l’apprentissage ». Cette méthode est à la base du fonctionnement de SpaceX, qui n’hésite même pas à tester certaines procédures sur des vols commerciaux (comme les premiers retours des premiers étages).

Prometheus est un acronyme pour Precursor Reusable Oxygen METHan cost Effective Engin. Comme son nom l’indique, il vise aussi à réduire les coûts. Le moteur utilise pour cela des ergols liquides (méthane et oxygène) : « Le méthane permet une combustion propre et simplifie la manutention, pour permettre la réutilisation et réduire le coût des opérations au sol avant et après le vol ». Par rapport au moteur Vulcain de l’étage central de l’ancien lanceur Ariane 5, le coût de fabrication serait divisé par un facteur dix, affirmait il y a quelques années ArianeGroup.

Themis, un démonstrateur du futur premier étage Ariane

Un moteur, c’est bien, mais une fusée réutilisable, c’est mieux. Pour y arriver, le projet Themis a été lancé sous la forme d’un démonstrateur. Ce projet a été validé lors de la Conférence Ministérielle de l’ESA Space 19 +.

Il s’agit d’un étage principal réutilisable développé en partenariat avec l’Agence spatiale européenne. Pour le CNES, il s’agit de « prototyper un futur premier étage Ariane, bas coût et réutilisable ». Themis mesure 28 mètres de hauteur pour 3,5 mètres de diamètre et une masse sèche de 30 tonnes.

Il est arrivé au centre spatial SSC Esrange en Suède, « où il est prévu de procéder aux premiers essais de réutilisation en Europe dans le cadre du projet SALTO [acronyme de reuSable strAtegic space Launcher Technologies & Operations, ndlr], qui fait partie du programme de travail sur la recherche et l’innovation spatiales (R&I), de l’Union européenne ».

ArianeGroup explique que le démonstrateur va être mis en configuration de vol, puis érigé sur son pas de tir. Il entamera « au cours des prochaines semaines les premières étapes de la campagne d’essais, les « essais combinés », qui conduiront à la réalisation d’un premier essai en vol à basse altitude dans le cadre du programme SALTO ».

En 2025, les premiers vols verticaux pour Themis

Cette année, sont prévus les premiers vols verticaux à basse altitude, depuis la base de Kiruna en Suède, selon le CNES. Le projet est donc largement en retard sur le calendrier qui prévoyait les premiers vols verticaux – ou « hops » – en 2021, avant de les repousser à 2023, alors qu’ils sont maintenant attendus pour 2025. À l’époque, un essai complet en vol était prévu pour 2025, avec en prime une récupération sur une base maritime.

Ces tests seront importants, car ils permettront de rassembler un maximum de données « pour vérifier le comportement des éléments du lanceur, et apprendre progressivement à maitriser l’ensemble des opérations liées à la réutilisation ».

Prometheus et Themis : l’Europe avance sur les fusées réutilisables

3 juillet 2025 à 09:15
Vingt fois sur le pas de tir remettez votre lanceur…
Prometheus et Themis : l’Europe avance sur les fusées réutilisables

Alors que SpaceX et d’autres acteurs du New Space misent depuis longtemps sur le réutilisable pour les premiers étages des fusées, l’Europe est à la traine, même si des projets sont en préparation depuis des années. Deux d’entre eux viennent de passer des étapes importantes : le moteur Prometheus et le démonstrateur Themis.

Cela fait maintenant près de huit ans que l’Europe travaille sur des lanceurs réutilisables, afin de concurrencer des fusées telles que les Falcon 9 de SpaceX. Deux projets avancent en parallèle : le moteur réutilisable Prometheus et le démonstrateur Themis qui doit déblayer la route pour les fusées Ariane de prochaines générations (on parle parfois d’Ariane Next).

Prometheus a fait vrombir ses turbines pour la première fois il y a un an avec un allumage pendant 12 secondes du moteur. Le 20 juin 2025, ArianeGroup annonce avoir réussi avec succès « un essai comprenant quatre démarrages successifs sur son banc d’essai à Vernon ». Une étape importante pour la suite du programme.

L’Europe assume une prise de risque relativement importante

« Cette capacité de redémarrage d’un moteur à poussée variable ré-utilisable de classe 100 tonnes, comme Prometheus, est unique en Europe », affirme ArianeGroup. L’entreprise vante au passage l’agilité de son projet en mode « test and learn » et assume « une prise de risque relativement importante dans le but d’accélérer l’apprentissage ». Cette méthode est à la base du fonctionnement de SpaceX, qui n’hésite même pas à tester certaines procédures sur des vols commerciaux (comme les premiers retours des premiers étages).

Prometheus est un acronyme pour Precursor Reusable Oxygen METHan cost Effective Engine. Comme son nom l’indique, il vise aussi à réduire les coûts. Le moteur utilise pour cela des ergols liquides (méthane et oxygène) : « Le méthane permet une combustion propre et simplifie la manutention, pour permettre la réutilisation et réduire le coût des opérations au sol avant et après le vol ». Par rapport au moteur Vulcain de l’étage central de l’ancien lanceur Ariane 5, le coût de fabrication serait divisé par un facteur dix, affirmait il y a quelques années ArianeGroup.

Themis, un démonstrateur du futur premier étage Ariane

Un moteur, c’est bien, mais une fusée réutilisable, c’est mieux. Pour y arriver, le projet Themis a été lancé sous la forme d’un démonstrateur. Ce projet a été validé lors de la Conférence Ministérielle de l’ESA Space 19 +.

Il s’agit d’un étage principal réutilisable développé en partenariat avec l’Agence spatiale européenne. Pour le CNES, il s’agit de « prototyper un futur premier étage Ariane, bas coût et réutilisable ». Themis mesure 28 mètres de hauteur pour 3,5 mètres de diamètre et une masse sèche de 30 tonnes.

Il est arrivé au centre spatial SSC Esrange en Suède, « où il est prévu de procéder aux premiers essais de réutilisation en Europe dans le cadre du projet SALTO [acronyme de reuSable strAtegic space Launcher Technologies & Operations, ndlr], qui fait partie du programme de travail sur la recherche et l’innovation spatiales (R&I), de l’Union européenne ».

ArianeGroup explique que le démonstrateur va être mis en configuration de vol, puis érigé sur son pas de tir. Il entamera « au cours des prochaines semaines les premières étapes de la campagne d’essais, les « essais combinés », qui conduiront à la réalisation d’un premier essai en vol à basse altitude dans le cadre du programme SALTO ».

En 2025, les premiers vols verticaux pour Themis

Cette année, sont prévus les premiers vols verticaux à basse altitude, depuis la base de Kiruna en Suède, selon le CNES. Le projet est donc largement en retard sur le calendrier qui prévoyait les premiers vols verticaux – ou « hops » – en 2021, avant de les repousser à 2023, alors qu’ils sont maintenant attendus pour 2025. À l’époque, un essai complet en vol était prévu pour 2025, avec en prime une récupération sur une base maritime.

Ces tests seront importants, car ils permettront de rassembler un maximum de données « pour vérifier le comportement des éléments du lanceur, et apprendre progressivement à maitriser l’ensemble des opérations liées à la réutilisation ».

Reçu avant avant-hier

[MàJ] Le HDMI 2.2 et les câbles Ultra96 (jusqu’à 96 Gb/s) sont finalisés

30 juin 2025 à 11:32
Avec de la 10K jusqu’à 120 Hz
[MàJ] Le HDMI 2.2 et les câbles Ultra96 (jusqu’à 96 Gb/s) sont finalisés

La norme HDMI 2.2 est officielle, avec un doublement de la bande passante pour arriver à 96 Gb/s. Le HDMI Forum en charge de cette norme présente au passage de nouvelles fonctionnalités et un programme de certification Ultra96 HDMI pour les câbles.

Mise à jour du 30 juin : comme prévu, le HDMI Forum a finalisé la norme Ultra96 pour les câbles certifiés pour un débit maximum de 96 Gb/s.


HDMI 2.0 en 2013 (18 Gb/s) et HDMI 2.1 en 2017 (48 Gb/s)

Cela fait maintenant plus de 10 ans que la norme HDMI 2.0 a été finalisée par le HDMI Forum. C’était fin 2013, avec un débit de 18 Gb/s et la prise en charge de la 4K à 60 Hz. Par la suite,les évolutions du HDMI ont été annoncées lors des CES de Las Vegas.

En 2017, nous avons eu le HDMI 2.1 avec un débit presque triplé de 48 Gb/s. Cette version prend en charge la 8K à 60 Hz ainsi que la 4K à 120 Hz (ce ne sont que des exemples, d’autres configurations sont possibles), Dynamic HDR, eARC (enhanced Audio Return Channel) et Game Mode VRR (Variable Refresh Rate).

Au CES de 2020, le HDMI Forum a lancé son programme de certification Ultra High Speed pour les câbles HDMI. Cela permet de « garantir que toutes les fonctionnalités et capacités de la norme HDMI 2.1 sont transmises d’un appareil source à un écran ».

En 2025, voici le HDMI 2.2 à 96 Gb/s, jusqu’en 16K

On arrive donc au CES 2025 avec l’annonce de la norme HDMI 2.2. La bande passante est doublée avec 96 Gb/s, contre 48 Gb/s en HDMI 2.1 pour rappel. Dans les exemples mis en avant par le HDMI Forum, on retrouve de la 4K à 480 Hz, de la 8K à 240 Hz, de la 12K à 120 Hz et de la 16K à 60 Hz.

Le communiqué dresse une liste des applications possibles avec une telle bande passante : « améliorer les applications exigeantes en données, immersives et virtuelles telles que les réalités augmentée, virtuelle et mixte, la réalité spatiale […] diverses applications commerciales telles que l’affichage dynamique à grande échelle, l’imagerie médicale et la vision machine ».

Fixed Rate Link et Latency Indication Protocol

Le HDMI Forum annonce l’arrivée de la « technologie HDMI Fixed Rate Link de nouvelle génération », ou HDMI FRL. Le FRL a été introduit avec la norme HDMI 2.1b et vient remplacer le TMDS (Transition Minimized Differential Signaling). Le HDMI Forum explique que cette technologie est « nécessaire pour atteindre des résolutions non compressées plus élevées telles que celles supérieures au 4K à 60 Hz ainsi que des bandes passantes ultra-rapides jusqu’à 48 Gb/s ».

Le HDMI Forum met aussi en avant le protocole LIP pour Latency Indication Protocol. Comme son nom le laisse supposer, il permet d’« améliorer la synchronisation audio et vidéo, en particulier pour les configurations avec des sauts multiples comme un récepteur multimédia ou une barre de son ».

Câbles Ultra96 pour le HDMI 2.2

Un nouveau programme de certification pour les câbles voit le jour avec l’ « Ultra96 HDMI ». Il permet de s’assurer que le câble soit capable de tenir un débit maximum de 96 Gb/s (ou des vitesse intermédiaire de 64 ou 80 Gb/s) et toutes les fonctionnalités du HDMI 2.2. Les actuels câbles Ultra High Speed HDMI sont limités à 48 Gb/s.

La version finale de la norme Ultra 96 a été publiée fin juin, dans la dernière ligne droite pour respecter le calendrier annoncé (premier semestre de l’année). Comme les câbles Ultra High Speed, l’Ultra96 fait partie du Cable Certification Program du HDMI Forum.

Il faudra ensuite que les fabricants de cartes graphiques, de télévision et d’autres appareils avec une entrée/sortie HDMI sautent le pas avant de voir débarquer le HDMI 2.2.

Qualité de services mobiles : entre autocongratulation et recadrage d’Orange

27 juin 2025 à 11:47
Messageries instantanées, disparition différée
Qualité de services mobiles : entre autocongratulation et recadrage d’Orange

L’observatoire de la qualité des réseaux mobiles 2024 est en ligne… avec plusieurs mois de retard. En cause, des inquiétudes du régulateur sur la fiabilité des données. Huit mesures d’Orange ont d’ailleurs été « neutralisées ».

Hier, l’Arcep a mis en ligne son observatoire sur la qualité des services mobiles en France métropolitaine. Les données sont issues de sa campagne annuelle, avec plus d’un million de mesures. Comme à chaque nouvelle version de cet observatoire, les opérateurs passent en mode « l’école des fans », en se vantant des compliments à grand renfort de communiqués.

Les opérateurs sont 625 fois 1ᵉʳ ou 2ᵉ ex æquo

Premier tombé dans notre boite aux lettres virtuelle, celui de l’opérateur à la marque rouge ouvre le bal : « SFR poursuit sa progression et se place 2ᵉ meilleur réseau mobile selon l’Arcep. SFR est ainsi 1ᵉʳ ou 2ᵉ ex æquo sur 230 des 258 critères de la campagne de mesures, soit 89 % des critères », affirme l’opérateur. C’était 65 % il y a trois ans.

Free était le deuxième à communiquer : « l’Arcep confirme ce jour l’excellente qualité des services mobiles de Free au T2 2024 […] Free se classe à la 1ʳᵉ ou 2ᵉ place ex æquo sur plus de la moitié des indicateurs, soit 147 indicateurs sur 258 au total ».

Quelques minutes plus tard, Bouygues Telecom déboule à son tour : « Bouygues Telecom affirme sa position de meilleur réseau mobile en zones denses sur le total des indicateurs mesurés dans l’enquête annuelle de qualité de service de l’Arcep 2024 ». Pas un mot sur les zones moins denses et rurales, ni sur le nombre de fois où il est numéro 1.

Orange ferme la marche : « Pour la 14ᵉ fois, l’enquête de l’Arcep reconnait le savoir-faire des équipes Orange et confirme que les clients Orange bénéficient de la meilleure qualité de réseau mobile, sur tout le territoire ». Orange affirme au passage rester « leader sur la voix opérateur, les SMS, la data et arrive 1ᵉʳ ou 1ᵉʳ ex aequo sur 248 des 258 des critères mesurés ».

Si on fait le compte des quatre opérateurs (enfin trois puisque Bouygues Telecom ne revendique rien à ce niveau-là), on arrive donc à 625 (230 + 147+248) fois où les opérateurs revendiquent être 1er ou 2eme ex aequo. Avec 258 indicateurs (Free, Orange et SFR sont d’accord sur ce chiffre) et quatre concurrents en lice, cela donne 1 032 places au total.

Dans plus de 60 % des cas, les opérateurs sont donc à la première ou seconde place ex æquo. Cela laisse peu de champ pour les troisièmes et quatrièmes places. Un bel hommage à l’école des fans… Mais cette campagne de mesure n’avait pour autant rien d’un long fleuve tranquille.

L’Arcep « neutralise » 8 indicateurs d’Orange

Le cas d’Orange mérite en effet qu‘on s’y attarde quelques minutes. L’opérateur annonce prendre note « de la décision de l’Arcep de neutraliser huit indicateurs relatifs à la qualité des appels voix réalisés avec une application de messagerie instantanée (voix OTT) ». Une neutralisation pour Orange seulement, pas les trois autres comme en atteste le graphique ci-dessous.

C’est la deuxième année uniquement que cet indicateur est publié, pour rappel. Sur l’observatoire de 2023 – l’Arcep y a d’ailleurs ajouté un encadré précisant les soucis avec les mesures –, le classement pour les appels en qualité parfaite (maintenus pendant deux minutes, sans perturbation audible) faisait état d’écarts importants : « 92% de taux de succès pour Orange, 86% pour SFR, et 82% pour Bouygues Telecom. Free est en retrait sur cet indicateur toutes zones et tous usages avec 54% de succès ». Free s’améliore en 2024, mais reste à la traine.

La cause de l’absence d’Orange en 2024 ? « Une optimisation des réglages du réseau pour fournir la meilleure expérience client », selon Orange. Le régulateur des télécoms « a considéré que le déploiement de ces réglages réseaux était de nature à affecter la comparabilité entre opérateurs et a donc souhaité retirer ces mesures pour la campagne 2024 ».

L’Arcep confirme : « l’activation par Orange sur son réseau d’un paramétrage spécifique de mise en veille pour les terminaux utilisés lors des campagnes de 2023 et 2024 a été de nature à affecter la représentativité des mesures ». D’où aussi la présence d’un message d’alerte pour la campagne 2023.

La Discontinuous Reception de la discorde

Une décision de l’Arcep revient sur les dessous techniques de cette affaire. En décembre, l’Autorité prévenait que « des analyses complémentaires s’avér[aient] nécessaires afin de s’assurer que les résultats des mesures soient représentatifs de l’expérience utilisateur », sans plus de détails. Traditionnellement mis en ligne en fin d’année, l’observatoire était décalé sine die.

Le gendarme a interrogé les opérateurs et leur a notamment demandé « des journaux détaillés (logs) ainsi que les conditions exactes d’activation » de certains mécanismes afin de vérifier l’ensemble des paramètres avant de prendre sa décision.

Le cœur du problème se trouve au niveau d’un « ajustement spécifique d’un paramètre de gestion de la mise en veille des terminaux (activation et gestion du mode veille DRX – Discontinuous Reception) appliqué aux terminaux T1, T2 et T3 utilisés lors des enquêtes Arcep 2023 et 2024 ». Un ajustement par type de terminal donc, qui ne concerne pas tous les smartphones.

Or, « les éléments recueillis dans le cadre de l’enquête administrative ont montré que les terminaux concernés (T1, T2 et T3) ont bénéficié d’un ajustement spécifique du mode de mise en veille DRX, visant à régler un problème de latence dans les premiers instants d’une communication audio VoIP OTT via des applications comme WhatsApp ».

En conclusion, « l’activation de ce paramétrage pourrait en conséquence avoir une incidence sur la comparabilité entre opérateurs et la représentativité de l’expérience utilisateur pour ce service ». La représentativité étant un des piliers de l’observatoire, le gendarme a pris des mesures.

Pas de problème selon le régulateur pour les performances Internet dont les tests reposent « sur des échanges de données continus » qui « rendent très improbable l’entrée en mode veille des terminaux mobiles activant le DRX ».

Pour la campagne de mesure 2025, un cadre de contrôle renforcé a été mis en place : « les opérateurs ont été invités à transmettre à l’Autorité au préalable les informations relatives à la configuration de leur réseau ».

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises situations

Terminons enfin avec quelques mots sur l’observatoire en lui-même.

Sur les appels sans coupure (maintenus pendant deux minutes), « Orange affiche à l’échelle nationale 96% de succès devant Bouygues Telecom (94%), SFR et Free Mobile (92%) ». Sur la réception des SMS en moins de 10 secondes, tous les opérateurs sont entre 94 et 96 %. Tout va bien pour les quatre opérateurs.

Sur les axes de transports, « la qualité des services reste élevée sur les axes routiers. Elle est en revanche toujours à un niveau moyen dans les TGV, dans les trains des réseaux Intercités et dans les TER ». Orange tire largement son épingle du jeu dans le taux de communications réussies et maintenues dans les TGV, et conserve une avance confortable dans les TER.

Tous les détails sont dans le PDF de l’observatoire.

☕️ Le réseau mobile d’Orange de retour après une longue panne

27 juin 2025 à 08:14

Hier soir, peu après 20 h, le compte Orange France sur X annonçait des « ralentissements sur le réseau mobile ». Les précisions de la cause étaient on ne peut plus vagues : « un problème technique ».

Les retours des clients sont également nombreux, et commencent un peu avant 19 h selon Downdetector. Ils parlent de « ralentissements », mais également de services totalement inaccessibles pour certains.

Ce matin, à 7h30, nouvelle communication pour un quasi-retour à la normale : « Fin des perturbations pour nos clients en France. Pour les clients en déplacement à l’étranger, les services restent perturbés ».

Cette panne intervient quelques jours seulement après une panne géante de SFR, impactant jusqu’à son cœur de réseau. Les causes exactes n’ont pas (encore ?) été dévoilées par SFR, ni par Orange pour l’instant.

☕️ #LIDD Faites défiler 35 ans d’évolution des câbles sous-marins

25 juin 2025 à 12:07

L’ingénieur logiciel Kevin McDonald propose sur son site personnel une carte interactive de l’évolution de « la croissance du réseau de câbles sous-marins et de la capacité mondiale de peering d’Internet au fil du temps ». Elle indique aussi la position des principaux points d’échange Internet (IXP), via PeeringDB.

Vous pouvez faire défiler les années automatiquement, avancer année par année, avoir une vue globale ou resserrée sur certaines parties du globe, etc. En cliquant sur la petite icône avec les trois barres verticales, vous avez des détails sur les km de fibre et le nombre de câbles.

Un billet de blog est associé à la mise en ligne de cette nouvelle édition de cette carte : « Au début de l’année 2025, le réseau comptait 599 câbles, couvrant une distance stupéfiante de 1 602 092 kilomètres ».

Un autre site répertorie pour rappel l’ensemble des fibres sous marines, avec les différents ports d’attaches : Submarine Cable Map de TeleGeography.

Tesla France condamné pour de nombreuses pratiques commerciales trompeuses

24 juin 2025 à 16:33
La conduite autonome quantique, c’est nouveau !
Tesla France condamné pour de nombreuses pratiques commerciales trompeuses

Dans un communiqué, la Répression des fraudes (DGCCRF) explique avoir mené une enquête en 2023 et 2024, à la suite de signalements déposés par les utilisateurs sur SignalConso : « L’enquête sur la société Tesla France a mis en évidence plusieurs manquements et infractions préjudiciables au consommateur et contraires à la loi ».

Six manquements, quatre mois et 50 000 euros par jour de retard

Six points sont mis en avant :

  • contrats de vente sans date ou délai ni lieu de livraison et ne mentionnant pas le paiement à crédit ;
  • paiements exigés avant la fin du délai de rétractation (pour les achats à crédit) ;
  • absence de récépissé valant reçu en cas de paiement partiel au comptant ;
  • pratiques commerciales trompeuses sur : capacité de conduite entièrement autonome, disponibilité de certaines options et offres de reprise des véhicules ;
  • défaut de remboursement dans les délais en cas de rétractation ;
  • absence d’information préalable sur les modalités de livraison et notamment son lieu ;

Le fabricant de voitures a maintenant quatre mois pour se mettre en conformité avec la réglementation. Passé ce délai, et « compte tenu de la gravité particulière de la pratique, la mesure d’injonction visant la cessation de la pratique commerciale trompeuse sur l’option de capacité de conduite entièrement autonome de certains véhicules Tesla est assortie d’une astreinte de 50 000 euros par jour de retard ». 1,5 million d’euros par mois, la mesure a de quoi être dissuasive.

La Répression des fraudes ne donne aucune précision supplémentaire sur ce qu’elle attend de Tesla pour mettre fin à ses pratiques commerciales trompeuses sur les options. Notamment ce qu’il en serait pour les anciens clients si Tesla décidait par exemple de retirer son option de Capacité de conduite entièrement autonome.

Capacité de conduite entièrement autonome : retour en 2016

Le cas de l’option de Capacité de conduite entièrement autonome mérite qu’on s‘y attarde un peu. Elle a été lancée il y a presque 10 ans, en 2016, et coutait près de 9 000 euros à l’époque, à condition d’y souscrire lors de la commande de la voiture (sans pouvoir en profiter et sans savoir quand elle serait déployée). Il était aussi possible d’y souscrire par la suite, mais la facture grimpait alors de plus de 2 000 euros.

Cette option n’a jamais été totalement déployée en France, malgré les promesses répétées d’Elon Musk. En 2020, il affirmait même que l’« autonomie de niveau 5 » devait arriver dans le courant de l’année.

Lors d’une audition récente au Sénat, Luc Julia (co-créateur de Siri) revenait justement sur la voiture autonome niveau cinq (capable de rouler sans aucune intervention humaine, en toute circonstance et sur toutes les routes). Il douchait les espoirs : « Alors là, je vais vous calmer tout de suite sur la voiture autonome niveau cinq. Monsieur Musk […] nous promet la voiture autonome niveau cinq depuis 2014, on est en 2025 […] Cette voiture-là, elle n’existe pas et elle n’existera jamais ».

La Capacité de conduite entièrement autonome ne rend pas le véhicule autonome

Actuellement, le site de Tesla précise que les fonctionnalités de la « Capacité de conduite entièrement autonome » exigent « une vigilance active de la part du conducteur et ne rendent pas le véhicule autonome ». Une capacité autonome qui ne rend donc pas le véhicule autonome… mais elle en aurait les « capacités » ? Pas facile à suivre.

Le fabricant précise aussi que, « lorsque vous utilisez l’Autopilot [le système de base, sur lequel viennent s’ajouter des options payantes Autopilot amélioré et la Capacité de conduite entièrement autonome, ndlr], vous devez impérativement rester vigilant, garder les mains sur le volant en permanence et garder le contrôle de votre véhicule ».

Actuellement, sur les Tesla, l’Autopilot Standard est inclus par défaut. Sur une Model 3, l’Autopilot amélioré est à 3 800 euros avec des « fonctions d’assistance à la conduite de la voie d’insertion jusqu’à la sortie d’autoroute, de changement de voie et de dépassement » et le Parking auto, selon le configurateur de Tesla.

La Capacité de conduite entièrement autonome ajoute le contrôle des feux de signalisation et des panneaux Stop. « De plus, les prochaines mises à jour permettront à votre véhicule de se rendre presque n’importe où en toute autonomie, avec une intervention minimale de la part du conducteur (en fonction du développement et de l’approbation réglementaire) ».

Il y a deux ans, Tesla avait écopé d’une amende de 2 millions d’euros en Corée du Sud pour des publicités jugées trompeuses. En cause, la distance parcourable, la vitesse de rechargement des batteries, les économies supposées sur le carburant et le manque d’information sur sa politique d’annulation d’achat.

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