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Reçu aujourd’hui — 23 juin 2025

Deezer affirme être capable de détecter et étiqueter la musique générée par IA

Long Live
Deezer affirme être capable de détecter et étiqueter la musique générée par IA

Deezer a annoncé vendredi le lancement de son outil de détection et d’étiquetage automatique des contenus musicaux produits à 100% par des modèles d’intelligence artificielle générative. La plateforme revendique une première mondiale, qualifiée d’indispensable pour lutter contre le phénomène des streams frauduleux.

« Certains morceaux de cet album peuvent avoir été créés à l’aide de l’intelligence artificielle », indiquent désormais certaines fiches Deezer. Le service a en effet annoncé, vendredi 20 juin, la mise en service d’un outil d’étiquetage des morceaux générés par IA sur sa plateforme d’écoute de musique en ligne.

Pour ce faire, il exploite une technologie de détection automatisée, développée par ses soins, qui aurait donné lieu au dépôt de deux brevets, et aurait surtout permis à Deezer de mesurer l’explosion de la publication de musique générée par IA.

En avril dernier, la société affirmait ainsi que « 18% des nouvelles musiques publiées chaque jour sur sa plateforme sont entièrement générés par intelligence artificielle ». Elle évoquait alors un volume doublé en seulement trois mois.

0,5% des écoutes, mais 70% de fraude

Beaucoup de morceaux, mais peu d’écoutes : la musique générée par IA ne représenterait que 0,5% des streams de la plateforme. Elle servirait cependant un autre phénomène : celui des écoutes frauduleuses, c’est-à-dire des comportements d’internautes simulés sur la plateforme, utilisés pour gonfler artificiellement l’audience et donc les revenus de certains artistes. « Aujourd’hui, jusqu’à 70 % des écoutes de titres entièrement générés par IA sont considérées comme frauduleuses », affirme Deezer, sans détailler les modalités de ce calcul.

En réponse, la plateforme s’est donc lancée dans le développement d’un algorithme de détection « capable d’identifier la musique 100 % générée par les modèles génératifs les plus avancés – comme Suno ou Udio – avec la possibilité d’ajouter de nouveaux outils, à condition de disposer des données nécessaires ».

Deezer affirme ainsi être capable de détecter, directement dans le signal audio, des marqueurs associés à l’outil qui a servi à la génération, du moins s’il s’agit de Suno ou Udio, considérés comme les leaders du marché. « Quand les algorithmes d’IA génèrent de la nouvelle chanson, ils ont des espèces de petits bruits qui les identifient, propres à eux (…) qu’on va pouvoir retrouver. Ce n’est pas audible à l’oreille mais c’est visible dans le signal audio », décrit auprès de l’AFP Alexis Lanternier, directeur général de Deezer. L’outil serait, d’après lui, « fiable à 98% ».

« Concrètement, tu sauras enfin si ce que tu écoutes a été créé par un humain… ou pas », présente encore Deezer sur l’une des pages de son forum. La plateforme précise que les morceaux générés par IA ne seront plus mis en avant dans ses listes de lecture éditorialisées ou dans les recommandations algorithmiques.

Comment gérer ces productions générées par IA ?

Pourquoi ne pas purement et simplement les supprimer ? « Ou même encore mieux, pourquoi ne pas les bloquer à l’entrée en les soumettant à ce test de détection avant publication, afin d’éviter qu’ils envahissent inutilement la plateforme ? », s’interroge un utilisateur. En dehors des cas de plagiat ou de violation des droits d’auteur, la question n’est pas triviale : quid des faux positifs, ou des morceaux qui ne seraient que partiellement générés par IA ?

À défaut d’un blocage a priori, Deezer a déjà montré qu’il était possible de faire le ménage : en avril 2024, la société avait indiqué avoir supprimé sur six mois quelque 26 millions de titres (l’équivalent de 13% de son catalogue), « dont du contenu non artistique, des bruits et des doublons », grâce à ses outils de détection automatisés.

Certains des 20 albums publiés en huit mois par cet artiste sont étiquetés « contenu généré par IA »

Jusqu’où les outils automatisés de Deezer se montreront-ils efficaces, surtout si de nouveaux modèles de génération de musique font leur apparition ? Dans le domaine du texte ou de l’image, les modèles de détection sont souvent pointés du doigt pour leur piètre efficacité, et nos propres travaux sur la prolifération des sites d’actualité générés par IA concluent à la nécessité d’une analyse manuelle.

La plateforme française n’est pas la seule à étudier cette approche automatisée. YouTube a ainsi annoncé en septembre dernier qu’il travaillait à la détection des éléments visuels ou sonores générés par IA au sein de sa technologie de lutte contre les infractions au droit d’auteur, Content ID.

Au-delà de l’efficacité technique, Deezer adopte surtout une posture de contrôle et d’encadrement des pratiques liées à l’IA, là où son grand rival Spotify est soupçonné d’avoir, au contraire, volontairement diffusé des morceaux créés par de faux artistes au sein de certaines listes de lecture thématisées.

Deezer affirme être capable de détecter et étiqueter la musique générée par IA

23 juin 2025 à 17:13
Long Live
Deezer affirme être capable de détecter et étiqueter la musique générée par IA

Deezer a annoncé vendredi le lancement de son outil de détection et d’étiquetage automatique des contenus musicaux produits à 100% par des modèles d’intelligence artificielle générative. La plateforme revendique une première mondiale, qualifiée d’indispensable pour lutter contre le phénomène des streams frauduleux.

« Certains morceaux de cet album peuvent avoir été créés à l’aide de l’intelligence artificielle », indiquent désormais certaines fiches Deezer. Le service a en effet annoncé, vendredi 20 juin, la mise en service d’un outil d’étiquetage des morceaux générés par IA sur sa plateforme d’écoute de musique en ligne.

Pour ce faire, il exploite une technologie de détection automatisée, développée par ses soins, qui aurait donné lieu au dépôt de deux brevets, et aurait surtout permis à Deezer de mesurer l’explosion de la publication de musique générée par IA.

En avril dernier, la société affirmait ainsi que « 18% des nouvelles musiques publiées chaque jour sur sa plateforme sont entièrement générés par intelligence artificielle ». Elle évoquait alors un volume doublé en seulement trois mois.

0,5% des écoutes, mais 70% de fraude

Beaucoup de morceaux, mais peu d’écoutes : la musique générée par IA ne représenterait que 0,5% des streams de la plateforme. Elle servirait cependant un autre phénomène : celui des écoutes frauduleuses, c’est-à-dire des comportements d’internautes simulés sur la plateforme, utilisés pour gonfler artificiellement l’audience et donc les revenus de certains artistes. « Aujourd’hui, jusqu’à 70 % des écoutes de titres entièrement générés par IA sont considérées comme frauduleuses », affirme Deezer, sans détailler les modalités de ce calcul.

En réponse, la plateforme s’est donc lancée dans le développement d’un algorithme de détection « capable d’identifier la musique 100 % générée par les modèles génératifs les plus avancés – comme Suno ou Udio – avec la possibilité d’ajouter de nouveaux outils, à condition de disposer des données nécessaires ».

Deezer affirme ainsi être capable de détecter, directement dans le signal audio, des marqueurs associés à l’outil qui a servi à la génération, du moins s’il s’agit de Suno ou Udio, considérés comme les leaders du marché. « Quand les algorithmes d’IA génèrent de la nouvelle chanson, ils ont des espèces de petits bruits qui les identifient, propres à eux (…) qu’on va pouvoir retrouver. Ce n’est pas audible à l’oreille mais c’est visible dans le signal audio », décrit auprès de l’AFP Alexis Lanternier, directeur général de Deezer. L’outil serait, d’après lui, « fiable à 98% ».

« Concrètement, tu sauras enfin si ce que tu écoutes a été créé par un humain… ou pas », présente encore Deezer sur l’une des pages de son forum. La plateforme précise que les morceaux générés par IA ne seront plus mis en avant dans ses listes de lecture éditorialisées ou dans les recommandations algorithmiques.

Comment gérer ces productions générées par IA ?

Pourquoi ne pas purement et simplement les supprimer ? « Ou même encore mieux, pourquoi ne pas les bloquer à l’entrée en les soumettant à ce test de détection avant publication, afin d’éviter qu’ils envahissent inutilement la plateforme ? », s’interroge un utilisateur. En dehors des cas de plagiat ou de violation des droits d’auteur, la question n’est pas triviale : quid des faux positifs, ou des morceaux qui ne seraient que partiellement générés par IA ?

À défaut d’un blocage a priori, Deezer a déjà montré qu’il était possible de faire le ménage : en avril 2024, la société avait indiqué avoir supprimé sur six mois quelque 26 millions de titres (l’équivalent de 13% de son catalogue), « dont du contenu non artistique, des bruits et des doublons », grâce à ses outils de détection automatisés.

Certains des 20 albums publiés en huit mois par cet artiste sont étiquetés « contenu généré par IA »

Jusqu’où les outils automatisés de Deezer se montreront-ils efficaces, surtout si de nouveaux modèles de génération de musique font leur apparition ? Dans le domaine du texte ou de l’image, les modèles de détection sont souvent pointés du doigt pour leur piètre efficacité, et nos propres travaux sur la prolifération des sites d’actualité générés par IA concluent à la nécessité d’une analyse manuelle.

La plateforme française n’est pas la seule à étudier cette approche automatisée. YouTube a ainsi annoncé en septembre dernier qu’il travaillait à la détection des éléments visuels ou sonores générés par IA au sein de sa technologie de lutte contre les infractions au droit d’auteur, Content ID.

Au-delà de l’efficacité technique, Deezer adopte surtout une posture de contrôle et d’encadrement des pratiques liées à l’IA, là où son grand rival Spotify est soupçonné d’avoir, au contraire, volontairement diffusé des morceaux créés par de faux artistes au sein de certaines listes de lecture thématisées.

☕️ Modifications tarifaires : l’UFC-Que Choisir obtient un accord avec Canal+

23 juin 2025 à 12:06

L’action de groupe lancée en avril 2021 par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir débouche sur un accord à l’amiable. Le groupe audiovisuel consent à indemniser de façon forfaitaire les clients abonnés à l’époque des faits reprochés, avec une enveloppe individuelle comprise entre 20 et 75 euros.

« L’UFC-Que Choisir et Canal+ se félicitent de cet accord qui aboutit à une solution effective satisfaisante, plus rapide qu’une décision judiciaire, étant entendu que la teneur de cet accord a été validée par le juge dans le cadre de la procédure de l’action de groupe, garantissant ainsi que l’intérêt des consommateurs concernés a été préservé », se félicite l’association dans un communiqué.

Les clients ou ex-clients Canal+ éligibles sont invités à manifester leur accord auprès de Canal+ pour percevoir cette indemnisation. Ceux qui sont toujours abonnés ou qui ont résilié avec une date de prise d’effet comprise entre le 30 mai 2020 et le 30 mai 2025 devraient recevoir un formulaire, à remplir pour acceptation, de la part de Canal+. Les clients dont l’abonnement s’est terminé avant le 31 mai 2020 devront quant à eux contacter directement le groupe par courrier, précise l’UFC-Que Choisir.

Des billets de cinquante euros.

« Pour les consommateurs encore abonnés actifs, ce dédommagement prendra la forme d’un avoir appliqué, dans les meilleurs délais, et à hauteur du montant de l’indemnité due, sur l’une de leurs prochaines factures », indique encore l’association. Les clients résiliés devraient quant à eux recevoir leur indemnité sous forme de chèque.

Les faits reprochés remontent à fin 2017, quand Canal+ a intégré de nouvelles chaînes à son offre, et procédé à une augmentation du prix de l’abonnement. La pratique avait été attaquée au pénal, entraînant une condamnation du groupe audiovisuel par le tribunal judiciaire de Nanterre, prononcée en juillet 2020 après négociation d’une reconnaissance préalable de culpabilité. L’UFC-Que Choisir a ensuite relancé une procédure visant à obtenir une indemnisation, au motif que « la chaîne a refusé de prendre l’initiative de rembourser l’ensemble de ses abonnés ».

Reçu avant avant-hier

☕️ Midjourney lance la V1 de son modèle de génération de vidéos

20 juin 2025 à 16:31

Après les images fixes, place à la vidéo : Midjourney a lancé mercredi la première version d’un modèle dédié, surnommé V1. Elle le présente comme un outil à la fois puissant, abordable et simple d’accès, pour créer des séquences vidéo à partir d’une image de départ, que cette dernière soit fournie par l’utilisateur (une photo par exemple) ou générée via Midjourney.

« Faites glisser une image vers la barre d’invite et marquez-la comme « image de départ », puis saisissez une invite de mouvement pour décrire la manière dont vous souhaitez qu’elle s’anime », décrit l’éditeur. Le modèle V1 dispose également d’un mode d’animation automatique, capable donc de transformer une image en vidéo sans consigne spécifique de l’utilisateur.

En filigrane de son billet d’annonce, Midjourney revendique une approche plutôt créative et ludique, là où des concurrents tels que Veo3 (Google) ou Firefly (Adobe) essaient d’ores et déjà de se positionner comme des outils très opérationnels, destinés à être intégrés aux circuits de production graphique.

L’entreprise ne perd cependant pas de vue les considérations mercantiles : elle indique qu’une tâche vidéo sera facturée environ 8 fois la somme demandée pour une génération d’images. En sortie, comme avec les images fixes, l’utilisateur se voit livrer non pas une, mais quatre propositions pour une même vidéo. Les clips dans leur version de base sont limités à une durée de cinq secondes, mais il est possible de demander quatre fois de suite à les prolonger de quatre secondes (l’opération étant bien sûr facturée), ce qui permet donc d’obtenir des séquences allant jusqu’à 21 secondes.

Rappelons que les outils de Midjourney sont accessibles sur abonnement, avec différents paliers calculés en fonction du nombre d’heures de calcul GPU consommées par l’utilisateur. L’abonnement de départ à 10 dollars par mois permet de générer des vidéos, à hauteur de 200 minutes de calcul. Pour le lancement, Midjourney restreint au Web l’accès à son modèle vidéo V1, et choisit une nouvelle fois de passer par Discord (où l’on peut visualiser de nombreux exemples de vidéos ou d’images animées).

Si la génération automatisée de vidéos peut apparaître comme une fin en soi pour les métiers de la pub, du cinéma ou de la télévision, Midjourney affirme ne voir ce nouveau modèle que comme une étape dans sa quête d’élaboration d’un outil capable de générer des environnements 3D en temps réel.

« Nous avons besoin d’images (nos premiers modèles). Nous devons faire bouger ces images (modèles vidéo). Nous devons pouvoir nous déplacer dans l’espace (modèles 3D) et tout cela rapidement (modèles temps réel). Nous travaillerons dès l’année prochaine à construire ces éléments individuellement, les publier et petit à petit les assembler en un système unifié. Ce sera peut-être onéreux au départ, mais tout le monde pourra en profiter plus tôt que vous ne le pensez. »

Midjourney fait depuis le 10 juin dernier l’objet d’une plainte déposée par Disney et Universal pour infractions directes et indirectes au droit d’auteur.

16 milliards d’identifiants : plus qu’une simple fuite, un risque « d’exploitation massive »

20 juin 2025 à 14:47
Philippulus le prophète l'avait dit !
16 milliards d’identifiants : plus qu’une simple fuite, un risque « d’exploitation massive »

Des chercheurs en sécurité affirment avoir localisé sur Internet une vingtaine de nouvelles bases de données compilant des informations de type adresse email, identifiant et mot de passe, issus de tous les grands services en ligne populaires. L’ensemble représenterait quelque 16 milliards de données personnelles, recueillies principalement à l’aide de logiciels automatisés.

Depuis deux jours, les amateurs de titraille sensationnaliste s’en donnent à cœur joie : on assisterait ainsi à la « plus grande fuite de l’histoire » en matière de données personnelles et tous nos comptes en ligne, quel que soit le service, risqueraient d’être compromis. Il faut dire que le chiffre avancé : 16 milliards d’identifiants dans la nature, a de quoi inquiéter ! Si impressionnant qu’il soit, il convient toutefois de profiter des quelques heures qui nous séparent encore de la fin du monde pour prendre un peu de recul.

En valeur absolue, le chiffre est tel qu’il encourage les « influenceurs » ou les médias à faire du FUD

Une compilation de 16 milliards de lignes

Le média spécialisé Cybernews a publié mercredi les résultats chiffrés d’un travail de surveillance mené depuis le début de l’année, qui a consisté à essayer de référencer les plus importantes bases de données contenant des informations personnelles circulant sur Internet. Sans préciser les outils mis en œuvre ou le périmètre exact de leur surveillance, les auteurs indiquent avoir découvert 30 jeux de données de très grande envergure, non identifiés ou rendus publics jusqu’ici, totalisant quelque 16 milliards de lignes, qui correspondraient à autant d’identifiants sur des services en ligne.

Plus que ce volume total (qui serait probablement révisé à la baisse après déduplication), c’est la taille unitaire des jeux de données qui semble tout particulièrement impressionner les chercheurs. La plus grande base répertoriée par leurs soins compilerait ainsi 3,5 milliards d’enregistrements ciblant particulièrement la population lusophone. Ces méga jeux de données seraient généralement rattachés soit à une population ou une zone géographique, soit à un service en ligne spécifique, à l’image d’un fichier de 60 millions d’enregistrements rattaché spécifiquement à la messagerie Telegram.

Pour les chercheurs, la taille unitaire de ces fichiers traduit un effort de compilation, c’est-à-dire d’agrégation de données éparses, de façon à constituer des bases de données offrant une surface d’attaque beaucoup plus importante. De quoi lancer des campagnes, de phishing par exemple, à très, très grande échelle.

Il faut également faire attention à ce qu’on retrouve dans ce genre de fichiers. Il peut évidemment y avoir des données sensibles, mais aussi d’autres moins intéressantes. C’était le cas de la récente fuite de Steam avec un fichier de 89 millions de lignes… comprenant des SMS pour la double authentification (valable 15 minutes) et des métadonnées.

La montée en puissance des infostealers

Les fichiers sont nouveaux, mais quelle est la fraîcheur des enregistrements qu’ils contiennent ? S’ils estiment que la donnée est « récente », les chercheurs ne la datent pas avec précision, et soulignent par ailleurs qu’une partie a déjà été référencée.

Leurs analyses montrent trois sources principales. D’abord, des données issues de campagnes de credential stuffing (un identifiant volé est testé sur d’autres services, en partant du principe que les internautes utilisent souvent le même couple nom d’utilisateur / mot de passe d’un site à l’autre). Ensuite, des enregistrements issus de précédentes fuites (dans une proportion non déterminée). Enfin, des lignes dont la structure récurrente permet de déduire qu’elles sont issues d’un logiciel de type infostealer (un malware conçu pour collecter les informations personnelles, parmi lesquelles les couples identifiant / mot de passe).

« Bien que la dénomination ne soit pas la meilleure façon de déduire la provenance des données, il semble que certaines informations concernent des services cloud, des données métier et même des fichiers verrouillés. Certains noms d’ensembles de données font probablement référence au type de logiciel malveillant ayant permis de collecter les données », remarque Cybernews.

La structure la plus fréquente serait de type URL / identifiant / mot de passe, avec un séparateur susceptible de varier selon les outils, sur le modèle des logs que produisent les infostealers les plus courants, à l’image de Raccoon Stealer et de ses nombreux clones.

Une industrialisation qui inquiète

En définitive, ces résultats illustrent surtout, pour Cybernews, comment les pirates industrialisent leurs processus, mais aussi la façon dont l’essor des infostealers contribue à augmenter l’offre en matière d’informations personnelles. Sur Telegram, les petits fichiers de données qui auparavant se vendaient s’échangent maintenant gratuitement, remarque ainsi Bleeping Computer, un autre média spécialisé. Et c’est donc dans ces méga fichiers que la valeur marchande se concentrerait désormais.

« Il ne s’agit pas d’une simple fuite, mais d’un plan d’exploitation massive. Avec plus de 16 milliards d’identifiants de connexion exposés, les cybercriminels disposent désormais d’un accès sans précédent aux identifiants personnels, qui peuvent être utilisés pour le piratage de comptes, l’usurpation d’identité et le phishing hautement ciblé », commente Cybernews.

Quelle conduite adopter ?

L’étude de Cybernews montre que le phénomène d’agrégation des données est bien vivace. Il n’est cependant pas nouveau. On se souvient par exemple de la découverte, début 2024, d’une méga base de données, qui réunissait quelque 3 800 dossiers unitaires au sein d’un colossal fichier contenant 26 milliards d’enregistrements. Son envergure était telle que cette combinaison de multiples fuites avait été surnommée MOAB, pour « mother of all breaches » (la mère de toutes les brèches).

Que convient-il de faire pour se prémunir des risques afférents ? La situation ne revêt aucun caractère d’urgence particulier, mais rappelle de façon pressante l’importance des bonnes pratiques en matière de sécurité : le recours à la double authentification, l’utilisation d’un gestionnaire de mots de passe, la déduplication systématique des mots de passe entre des services différents, la sécurisation de ses différentes machines, etc. La CNIL rappelle les bons réflexes à avoir.

La Commission Européenne négocierait le passage de son cloud de Microsoft à OVHcloud

19 juin 2025 à 17:40
Mario Draghi aime ce message
La Commission Européenne négocierait le passage de son cloud de Microsoft à OVHcloud

La Commission européenne serait entrée en négociations avec le français OVHcloud, en vue de faire migrer ses services cloud, actuellement hébergés chez Microsoft, vers une solution souveraine.

Le geste aurait une portée aussi stratégique que symbolique : d’après Euractiv, la Commission européenne a décidé d’abandonner Microsoft pour l’hébergement de ses services cloud. Le projet serait suffisamment avancé pour que Bruxelles ait commencé à sonder le marché. En l’occurrence, l’exécutif européen serait même entré en « négociations avancées » avec OVHcloud, sans qu’on sache quel est le périmètre concerné par cette potentielle migration.

Point de bascule ?

Selon Euractiv, qui affirme tenir ses informations de trois sources impliquées dans le dossier, la décision de la Commission européenne découlerait notamment de l’initiative de lobbying Eurostack, qui a réuni de nombreux industriels européens (du cloud ou des télécoms, mais aussi d’autres secteurs) autour d’un message de mobilisation en faveur d’une véritable souveraineté numérique européenne.

D’après l’une des sources citées par Euractiv, la Commission européenne considèrerait qu’elle peut jouer un rôle de modèle vis-à-vis des États membres et des différentes administrations qui lui sont rattachées. Elle aurait donc, conformément à l’appel porté par les représentants d’Eurostack, décidé de donner l’exemple.

L’incident relatif à la suppression du compte de messagerie d’un membre européen de la Cour pénale internationale, à la demande de l’administration Trump, aurait enfin joué un rôle dans la mise en branle de ce chantier, estime Euractiv. Microsoft a pour mémoire nié avoir coupé l’accès à la messagerie en question.

OVHcloud en pôle position ?

« Oui, c’est vrai. On bosse sur le sujet avec CE », a publiquement admis Octave Klaba, cofondateur et président d’OVHcloud.

« Des discussions sont effectivement en cours, avec la Commission comme avec d’autres institutions & organisations publiques et privées qui évaluent des projets de migration vers un cloud souverain. Ces échanges, de plus en plus nombreux avec les clients d’OVHcloud et les organisations traduisent une dynamique de fond, et nous positionnent comme l’une des alternatives pour un cloud souverain en Europe », commente de façon plus circonstanciée un porte-parole de l’entreprise, contacté par Next.

Des négociations avancées ne signifient toutefois pas qu’un accord soit trouvé. En l’occurrence, OVHcloud serait en pôle-position, mais Bruxelles entretiendrait aussi des discussions avec d’autres grands noms européens du secteur, parmi lesquels le français Scaleway (groupe iliad), l’allemand IONOS ou l’italien Aruba.

Nos confrères ne l’évoquent pas, mais la Commission européenne pourrait aussi choisir de ménager la chèvre et le chou en se tournant vers des initiatives comme Bleu (Orange et Capgemini, avec Microsoft) et S3ns (Thales, avec Google), toutes deux en phase de qualification SecNumCloud. Elle pourrait ainsi « rester chez Microsoft » avec du « cloud de confiance ».

Quelles que soient l’issue des discussions et la décision finale de la Commission européenne, cette indiscrétion éclaire d’un jour nouveau les grandes promesses formulées ces dernières semaines par les géants américains du cloud en direction de l’Europe.

Amazon Web Services a par exemple formulé début juin de nouveaux engagements en matière de cloud public, tandis que Microsoft a été encore un cran plus loin, avec le lancement d’un programme Sovereign Private Cloud, censé garantir « que les données des clients restent en Europe, sous la loi européenne, avec des opérations et un accès contrôlés par le personnel européen, et que le chiffrement est sous le contrôle total des clients ».

☕️ Texas Instruments annonce 60 milliards de dollars d’investissements aux États-Unis

19 juin 2025 à 13:59

Texas Instruments (15,64 milliards de dollars en 2024, environ 34 000 employés dans le monde) a annoncé mercredi un plan d’investissement de 60 milliards de dollars consacré au renforcement de ses capacités de production de semi-conducteurs aux États-Unis.

« En collaboration avec l’administration Trump et en s’appuyant sur son héritage de près de 100 ans, TI étend sa capacité de fabrication aux États-Unis pour répondre au besoin croissant de semi-conducteurs qui feront progresser les innovations critiques, des véhicules aux smartphones en passant par les centres de données », indique le groupe dans un communiqué.

Outre le gouvernement Trump, Texas Instruments (TI) explique que ces investissements se font aussi en partenariat avec ses grands clients américains tels que Apple, Ford, Medtronic ou SpaceX, mais aussi en collaboration avec NVIDIA pour des développements conjoints autour des datacenters et des infrastructures dédiées à l’IA.

Ces 60 milliards de dollars sont censés contribuer à la création de nouvelles usines ainsi qu’à l’extension d’unités de production intégrées aux trois complexes industriels dont dispose déjà TI sur le sol américain, à savoir Sherman et Richardson, au Texas, et Lehi, dans l’Utah. Le méga-site de Sherman concentrerait à lui seul quelque 40 milliards de dollars d’investissements, pour aboutir à un total de quatre usines.

Le site de Sherman héberge déjà une première unité, SM1, dont la mise en service est prévue en 2025 et l’enveloppe extérieure d’une deuxième usine, SM2 – crédit TI

Si ambitieux qu’il soit, le programme d’investissement dévoilé par l’entreprise accuse toutefois quelques lacunes, à commencer par un calendrier précis. Il reprend par ailleurs des promesses déjà formulées par TI en août 2024. Dans le cadre du Chips Act, l’administration Biden avait en effet accordé à la firme 1,6 milliard de dollars de subventions, 3 milliards de dollars de crédits et 8 milliards de dollars de crédit d’impôt prévisionnel pour soutenir un plan d’investissement qui, déjà, prévoyait d’injecter 18 milliards de dollars au Texas et dans l’Utah.

L’annonce de TI suit de quelques jours les promesses encore plus pharaoniques formulées par son compatriote Micron, spécialiste de la mémoire vive, avec cette même logique d’annonces réitérées, mais portant sur des enveloppes toujours plus conséquentes.

Micron, qui promettait d’investir 40 milliards de dollars sur environ dix ans dans ses capacités de production aux États-Unis en 2022, parle en effet maintenant d’une enveloppe globale de 200 milliards de dollars (150 milliards pour des usines et 50 milliards pour des capacités de R&D). « Ces investissements sont conçus pour permettre à Micron de répondre à la demande attendue du marché, de maintenir sa position et de soutenir son objectif de produire 40 % de sa DRAM aux États-Unis », clame la société.

Netflix distribuera les contenus de TF1 à partir de 2026

19 juin 2025 à 08:25
Un clou de plus dans le cercueil de la TNT ?
Netflix distribuera les contenus de TF1 à partir de 2026

Pour la première fois, Netflix se prépare à ouvrir les portes de son service à un autre opérateur : le géant américain du streaming annonce en effet qu’il distribuera, à compter de l’été 2026, les contenus et le direct de la chaîne TF1.

La traditionnelle poignée de mains qui accompagne le communiqué de presse laisse entendre que l’accord a été finalisé au bord de la Méditerranée, à l’occasion du festival de Cannes. Son ampleur laisse cependant augurer des centaines d’heures de travail préalables, des deux côtés de l’Atlantique. Netflix et TF1 viennent en effet d’annoncer un accord de distribution conjoint, dont les termes apparaissent comme une première mondiale.

Tout TF1, directement dans l’interface de Netflix

« À partir de l’été 2026, tous les abonnés de Netflix en France pourront regarder les chaînes du Groupe TF1 et les contenus à la demande de TF1+, directement sur Netflix », indique le géant américain, qui a récemment augmenté ses tarifs en France. Selon les termes de ce partenariat, les abonnés Netflix se verront donc proposer les émissions et programmes de TF1, en direct ou à la demande, au sein de l’interface de recommandation de contenus.

Les deux partenaires précisent que l’accord couvre aussi bien les émissions de divertissement populaires comme Koh Lanta ou The Voice que la diffusion des rencontres sportives dont TF1 a acquis les droits.

« Ce nouveau partenariat offrira au public français une toute nouvelle manière de profiter des programmes de TF1, et offrira aux abonnés Netflix en France encore plus de variété et de choix », résument les deux entreprises, qui collaboraient déjà sur la production de certaines fictions ou séries.

« Alors que les habitudes de visionnage évoluent vers le visionnage à la demande et que la fragmentation des audiences s’accentue, cette alliance sans précédent permettra à nos programmes de qualité et populaires d’atteindre des audiences inégalées et d’ouvrir de nouveaux horizons publicitaires, dans un environnement qui s’articule parfaitement avec notre plateforme TF1+ », commente dans un communiqué Rodolphe Belmer.

Une approche complémentaire de TF1+

Le PDG du groupe TF1 répond ainsi de façon implicite à une question qui ne manque pas de se poser : la chaîne ne se tire-t-elle pas une balle dans le pied en s’alliant avec un concurrent ? Depuis son lancement début 2024, la chaîne mise en effet massivement sur le développement de TF1+, sa plateforme de vidéo à la demande.

Interrogé en janvier par le Monde, il revendiquait « 33 millions de spectateurs mensuels, qui consomment en moyenne plus de cinq heures par mois », et présentait TF1+ non pas comme une simple TV de rattrapage (catch-up TV), mais comme une véritable plateforme de streaming, pensée pour aller concurrencer les poids lourds du secteur, notamment américains.

« Nous sommes passés de 15 000 heures de programmes disponibles au lancement à 25 000 heures aujourd’hui, soit autant qu’Amazon et plus que Disney+ et MyCanal. On vise de 30 000 à 35 000 heures d’ici à la fin de l’année », déclarait-il encore. Interrogé mercredi par l’AFP, il réaffirme que le groupe ne redoute pas de cannibalisation des audiences de sa propre plateforme, et table sur le fait que l’opération « sera nettement positive pour nous en termes d’audience ».

Vers un Netflix agrégateur de contenus ?

Hier concurrents, demain alliés. Si Netflix et ses concurrents nouent régulièrement des partenariats avec des chaînes de TV pour acquérir des droits de distribution spécifiques, c’est la première fois qu’un contrat est négocié à une telle échelle, en intégrant les principaux produits phare de la chaîne de TV concernée – et scellant au passage un clou supplémentaire dans la distribution hertzienne des flux.

« Cet accord ouvre la porte à davantage de contrats entre Netflix et les groupes de télévision traditionnels, qui sont aux prises avec la baisse de leurs audiences et de leurs revenus publicitaires, alors que de plus en plus de personnes regardent la télévision en ligne ou via des services de streaming », estime le Financial Times.

Netflix se garde bien de confirmer qu’une brèche est désormais ouverte, mais se dit ravi de cette ouverture à de nouveaux contenus, obtenus auprès d’un partenaire dont les audiences sont nettement supérieures aux siennes. Le service américain ne communique plus ses chiffres pour la France, mais il faisait état de 10 millions d’abonnés en 2022, là où TF1 revendique 33 millions de spectateurs mensuels en ligne.

Mattel noue un partenariat avec OpenAI pour de l’IA dans les jouets pour enfants

18 juin 2025 à 17:02
Math class is tough!
Mattel noue un partenariat avec OpenAI pour de l’IA dans les jouets pour enfants

Mattel et OpenAI ont annoncé la signature d’un partenariat stratégique, qui permettra au géant du jouet de s’appuyer sur les produits d’IA de la famille de ChatGPT pour son fonctionnement interne, mais aussi et surtout pour concevoir de nouveaux « produits et expériences ». L’introduction possible de briques d’IA génératives dans des jouets et jeux destinés aux enfants suscite déjà des inquiétudes.

Revenue sous les feux de la rampe depuis la sortie du film Barbie, la poupée éponyme sera-t-elle bientôt capable de dialoguer avec les enfants ? Le scénario reste pour l’instant très hypothétique, mais le géant du jouet Mattel a ouvert une porte à l’intelligence artificielle générative en annonçant, le 12 juin dernier, la signature d’une « collaboration stratégique » avec OpenAI, l’éditeur de ChatGPT.

Une collaboration aux débouchés encore flous

La nouvelle n’est pas anodine : c’est a priori la première fois qu’un éditeur d’intelligence artificielle noue un contrat à grande échelle avec un acteur du monde du jouet, en sachant que parmi ces derniers, Mattel fait figure de poids lourd.

Le groupe américain, qui a pesé 5,38 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2024, est un incontournable des rayons de la grande distribution, avec Barbie bien sûr, mais aussi Hot Wheels, Polly Pocket ou Fisher Price, mais aussi Scrabble, UNO ou Pictionary, sans oublier des dizaines d’autres licences.

L’un des volets de cet accord prévoit que Mattel, qui compte 34 000 employés dans le monde, intègre les outils d’OpenAI tels que ChatGPT Enterprise à ses activités internes, pour « améliorer le développement de produits et l’idéation créative, stimuler l’innovation et approfondir l’engagement avec son public ».

Si ce premier point semble relativement intelligible, la « collaboration » prévoit un second pan nettement plus flou :

« Cet accord allie l’expertise respective de Mattel et d’OpenAI pour concevoir, développer et lancer des expériences innovantes pour les fans du monde entier. Grâce à la technologie d’OpenAI, Mattel apportera la magie de l’IA à des expériences de jeu adaptées à chaque âge, en mettant l’accent sur l’innovation, la confidentialité et la sécurité ».

Les deux partenaires évoquent bien l’intégration de briques d’IA dans des jeux ou jouets, mais ne précisent en rien les produits concernés ou les fonctionnalités envisagées. L’omission n’est pas forcément problématique : après tout, si les deux entreprises débutent tout juste leur partenariat, il semble logique qu’elles n’aient pas encore abouti à des propositions.

Des commentateurs déjà inquiets

Tous n’accordent pas à Mattel et OpenAI le bénéfice du doute. Le think tank Public Citizen, basé à Washington et spécialisé dans le lobbying en faveur de la défense des consommateurs, a par exemple tiré la sonnette d’alarme sans attendre les premiers jouets dopés à l’IA.

« Mattel ne devrait pas abuser de la confiance que lui accordent les parents pour mener une expérience sociale imprudente sur nos enfants en vendant des jouets intégrant l’IA », clame son coprésident, Robert Weissman. Selon lui, le fait d’engager les enfants dans des interactions vocales imitant la voix humaine de façon réaliste soulève un véritable risque. « Cela peut nuire au développement social, interférer avec la capacité des enfants à nouer des relations, les éloigner des moments de jeu avec leurs pairs et éventuellement leur infliger des dommages à long terme ».

« Je veux bien donner gratuitement un slogan accrocheur à cette idée de jouets IA : « arrêtez de penser avant même d’avoir commencé » », ironise de son côté l’essayiste Rebecca Solnit.

En dépit de leurs engagements en matière de confidentialité et de sécurité, les deux entreprises sont a priori conscientes que le sujet risque de susciter la controverse. Une source proche indique par ailleurs à Axios que le premier produit issu de cette collaboration sera positionné sur la tranche des 13 ans et plus, précisément pour limiter les critiques et les contraintes réglementaires, souvent plus strictes sur les jeunes publics.

En attendant d’en savoir plus sur les fruits de cette collaboration, reste donc une équation dont les paramètres mêlent enjeux économiques et considérations sociales, voire sociétales. D’un côté, les premiers jeux et jouets IA sont susceptibles de bénéficier d’une traction commerciale particulièrement forte, du fait de la nouveauté et de promesses inédites en matière d’interactions, de divertissement ou pourquoi pas d’apprentissages. Ce qui explique sans doute pourquoi OpenAI et Mattel souhaitent se positionner dès à présent comme les précurseurs de ce nouveau marché.

De l’autre, on retrouve bien sûr les innombrables zones d’ombre et sources d’inquiétude liées à l’IA générative – hallucinations, biais des modèles de langage, exploitation de données personnelles, etc. – catalysées par la fragilité du public visé.

« Je ne veux pas publier dans un an des articles sur la façon dont une voiture Hot Wheels a encouragé l’automutilation ou sur les relations amoureuses prolongées entre des enfants et leurs Barbie IA. C’est prévisible et, je l’espère, évitable. Mais c’est assurément la direction vers laquelle nous allons si nous ne prenons pas les précautions nécessaires avec ces produits », s’inquiète Adam Dodge, cofondateur de l’association EndTAB (Ending Technology-Enabled Abuse).

Fin avril, une équipe conjointe de chercheurs de Stanford et de l’association de protection de l’enfance Common Sense Media ont partagé un rapport d’évaluation des risques liés à l’utilisation de chatbots basés sur l’IA générative par les jeunes publics. Dans le sillage de révélations liées par exemple aux dérives permises par des outils comme Character.ai, ils y préconisent que ces agents conversationnels ne soient pas utilisés par les moins de 18 ans.

Trump Mobile : entre téléphone doré et conflit d’intérêts

17 juin 2025 à 12:54
The ecstasy of gold
Trump Mobile : entre téléphone doré et conflit d’intérêts

La Trump Organization a annoncé lundi la création d’un opérateur mobile virtuel aux États-Unis. Baptisé Trump Mobile, il propose à la précommande un forfait et un smartphone doré qui jouent pleinement la carte du patriotisme et le soutien à Donald Trump… quitte à formuler des promesses difficiles à tenir.

Chez les Trump, on ne déploie pas de réseaux mobiles et on ne fabrique pas de smartphones, mais on sait depuis longtemps décliner le patronyme familial sous forme de marque. La Trump Organization connait depuis lundi une nouvelle incarnation avec l’annonce du lancement de « Trump Mobile », une nouvelle marque de téléphonie mobile qui joue sans complexe la carte de l’affinité avec l’actuel président des États-Unis.

Un forfait ordinaire…

Le forfait vedette de Trump Mobile, baptisé « The 47 Plan » est par exemple facturé 47,45 dollars par mois, en hommage aux deux mandats du milliardaire. Il promet une couverture nationale, des SMS et appels illimités, et 20 Go de données avant réduction des débits, ainsi que l’accès à une assurance pour le téléphone, une assistance en cas de dommage sur la route et des avantages en matière de services de santé à distance. La formule, présentée comme « simple, honnête et adaptée à vos besoins », est surtout dans un standard de marché aux États-Unis, où un forfait illimité avec « fair use » tourne généralement autour de 50 dollars.

Mais peut-être n’est-ce pas l’essentiel pour les futurs clients ? « Trump Mobile va changer la donne. Nous poursuivons le mouvement vers la priorité donnée à l’Amérique et nous offrirons les plus hauts niveaux de qualité et de service. Notre entreprise est basée ici même aux États-Unis, car nous savons que c’est ce que nos clients attendent et méritent », clame Donald Trump Jr (fils de) dans un communiqué.

Et le groupe familial n’hésite pas à filer la logique jusqu’au bout. Il annonce en effet dans le même temps le lancement prochain d’un « Trump Phone », ou « T1 Phone », un appareil couleur or, « conçu pour la performance et fièrement dessiné et fabriqué aux États-Unis ».

… mais un téléphone doré !

L’appareil, référencé comme le T1 Phone 8002, se présente comme un smartphone 6,8 pouces doté d’un écran AMOLED, d’un capteur dorsal de 50 mégapixels et d’une batterie de 5 000 mAh, avec un capteur d’empreintes sous l’écran et un système de reconnaissance faciale pour le déverrouillage du système. Pour l’instant limité à un unique coloris, il vient équipé d’Android 15, avec un tarif promotionnel de lancement à 499 dollars et un prix public conseillé de 799 dollars (équivalent donc à celui d’un iPhone 16 dans sa version 128 Go de base).

Le T1 arbore un dos doré, sans qu’on sache si le logo T1 et le drapeau des États-Unis sont des éléments de design définitifs

À ce stade, les visuels sont de simples rendus 3D et quelques éléments peuvent interroger, comme ces deux capteurs de 2 mégapixels censés compléter l’offre photo au dos de l’appareil. Plus que ces caractéristiques, encore très incomplètes mais relativement conventionnelles pour un smartphone Android milieu de gamme, c’est bien sûr la question de la fabrication aux États-Unis qui interroge : la Trump Organization aurait-elle déjà mis en place une chaîne d’approvisionnement et d’assemblage garantissant cet aspect ?

La réalité est sans doute plus floue, comme le laisse entendre une intervention d’Eric Trump (un autre de ses fils), vice-président exécutif de la holding familiale, invité lundi du Benny Show, un podcast de commentaire politique à la ligne globalement pro-Trump et très conservatrice. « À terme, tous les téléphones pourront être fabriqués aux États-Unis », y déclare Eric Trump, après avoir vanté le côté America First de Trump Mobile, dont le service client sera opéré depuis Saint-Louis, Missouri.

En attendant, il est donc permis de supposer que leur fabrication intervienne dans un autre pays, en dépit de la mention explicite « Made in USA » qui figure sur le site marchand Trump Mobile. Quid dans ce contexte des phases de conception et de design évoquées par la Trump Organization ?

Une licence de marque

On peut également se demander quelle sera l’ampleur réelle des activités créées par Trump Mobile aux États-Unis, dans la mesure où le nouveau venu se positionne comme un opérateur virtuel (MVNO), qui se contente de revendre l’accès à des réseaux opérés par d’autres acteurs. La famille Trump ne donne aucun élément chiffré qui permettrait de juger de ses objectifs de conquête, des moyens investis ou des perspectives en matière de recrutement.

Et pour cause : son implication opérationnelle se révèle en réalité très limitée, comme l’indique très clairement une mention en bas de page, présente dès l’accueil du site du nouvel opérateur.

« Trump Mobile et ses produits et services ne sont pas conçus, développés, fabriqués, distribués ou vendus par The Trump Organization ni par l’une de ses filiales ou sociétés affiliées. T1 Mobile LLC utilise le nom et la marque TRUMP conformément aux termes d’un contrat de licence limité, résiliable ou révocable selon ses propres termes ».

Autrement dit, il n’y aurait qu’un simple accord de licence permettant à l’opérateur T1 Mobile LLC d’exploiter le nom Trump. Comment cet opérateur fonctionne-t-il, et qui finance ses activités ? La société concernée a été immatriculée le 25 avril dernier en Floride, par un certain Stuart Kaplan. Son adresse confirme qu’il s’agit d’un avocat basé à Palm Beach Gardens, qui se présente comme un ancien agent du FBI, intervient régulièrement sur le plateau de Fox News, et figure au rang des défenseurs des émeutiers qui ont envahi le Capitole le 6 janvier 2021.

Conflit d’intérêts ?

Le lancement de cet opérateur mobile n’est qu’une nouvelle diversification au sein d’une galaxie Trump qui compte déjà de très nombreuses activités et dont le président est toujours actionnaire, même s’il a passé les commandes à ses fils.

Son lancement intervient cependant après que Donald Trump a retrouvé les ors de la Maison-blanche, et lancé une politique de droits de douane qui vise, notamment, à faire pression sur les grandes marques américaines telles qu’Apple, pour qu’elles rapatrient la production de leurs appareils sur le sol des États-Unis.

Donald Trump et ses fils ont déjà été suspectés de possibles conflits d’intérêts, par exemple, dans le cadre de leurs activités liées au monde de la cryptomonnaie, avec l’introduction, en janvier, de jetons à l’effigie du couple présidentiel ($TRUMP et $MELANIA). Des produits purement spéculatifs, mis sur le marché au moment même où Donald Trump annonçait vouloir créer une réserve stratégique de cryptomonnaies aux États-Unis.

Saisie d’Archetyp Market, l’un des supermarchés en ligne de la drogue

16 juin 2025 à 17:45
Fin de partie
Saisie d’Archetyp Market, l’un des supermarchés en ligne de la drogue

Europol et les forces de police allemandes ont annoncé lundi la saisie des infrastructures informatiques d’Archetyp Market et l’arrestation de ses principaux administrateurs. Le site, accessible uniquement via le réseau TOR, opérait depuis 2020 comme une place de marché dédiée à l’achat de drogues.

Les administrateurs d’Archetyp Market, célèbre supermarché du dark web dédié à l’achat et à la vente de drogues illicites, seraient-ils partis avec la caisse ? L’hypothèse a circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux, après que le site fut soudainement apparu comme « en maintenance ». Ceux qui craignaient un exit scam (escroquerie de sortie) ont peut-être maintenant d’autres motifs d’inquiétude : Europol a en effet annoncé lundi la mise hors service du site et l’arrestation de plusieurs de ses administrateurs, suite à une opération baptisée Deep Sentinel.

L’un des nombreux successeurs de Silk Road

Le coup de filet a été réalisé entre le 11 et le 13 juin, indique Europol, avec une action conjointe et simultanée dans cinq pays. Les infrastructures du site, basées aux Pays-bas, ont été saisies, tandis qu’un des responsables du site, un Allemand de trente ans, a été arrêté à Barcelone. L’opération a par ailleurs permis d’arrêter l’un des modérateurs du site, mais aussi six des plus gros vendeurs actifs sur la plateforme.

Le site et son forum comptaient 600 000 utilisateurs enregistrés, et auraient permis de réaliser l’équivalent de 250 millions d’euros de transaction, affirment les forces de police. La place de marché (marketplace) référençait quelque 17 000 produits illégaux, majoritairement des drogues. Parmi les différentes adresses spécialisées du dark web, Archetyp Market se distinguait notamment par sa tolérance vis-à-vis de la vente de fentanyl, souvent proscrit chez les concurrents, note Europol.

Le fondateur d’Archetyp Market s’était livré dans une longue interview en 2021 (en allemand). Il y expliquait avoir été inspiré par les idéaux libertariens de Ross Ulbricht, le fondateur du célèbre Silk Road. Il y revendiquait également le piratage, survenu en 2020, d’une autre place de marché du dark web, le site Pax Romana, et promettait des garanties sérieuses en matière de sécurité et de protection de l’anonymat de ses utilisateurs, vendeurs comme acheteurs. Il y expliquait enfin avoir choisi la cryptomonnaie Monero pour les flux financiers de son site, et arguait qu’il n’était pas possible de remonter sa trace par ce biais.

« Ce démantèlement fait suite à des années d’enquêtes intensives visant à cartographier l’architecture technique de la plateforme et à identifier les individus qui se cachent derrière. En traçant les flux financiers, en analysant les preuves numériques et en collaborant étroitement avec des partenaires sur le terrain, les autorités ont pu porter un coup décisif à l’un des marchés de la drogue les plus prolifiques du dark web », commente de son côté Europol.

Une communication très Cyberpunk 2077

Lundi, l’adresse d’Archetyp Market répond toujours, mais une fois passé le captcha qui fait office de sas d’entrée, le site n’affiche plus qu’un visuel annonçant la saisie par les forces de police et renvoyant vers le site dédié à l’opération Deep Sentinel.

La page d’accueil d’Archetyp Market affiche le traditionnel message de saisie, assorti du logo des forces de police impliquées dans l’opération

Ce site, édité par l’Office fédéral de police criminelle allemand (BKA), est l’occasion pour les forces de l’ordre d’adresser un message aux éditeurs de sites concurrents. Plutôt qu’un texte lénifiant, il prend la forme d’une courte vidéo (2 minutes) aux codes graphiques directement inspirés du jeu Cyberpunk 2077. Elle souligne à quel point il est simple de lancer un site pour peu qu’on se pique de compétences techniques, avant bien sûr de mettre en avant la riposte policière.

LDLC publie des résultats en baisse et ferme la boutique hardware.fr

13 juin 2025 à 08:16
Nostalgie numérique
LDLC publie des résultats en baisse et ferme la boutique hardware.fr

Le groupe lyonnais LDLC a fait état jeudi d’un chiffre d’affaires en baisse de 6,5% sur son exercice clos au 31 mars 2025. Le spécialiste de la distribution informatique affiche un résultat négatif, pénalisé par les plans sociaux lancés au printemps, mais se dit bien armé pour appréhender la reprise attendue du marché. Ses efforts de rationalisation l’amènent toutefois à fermer la boutique associée au site hardware.fr.

L’annonce ne changera pas la face du e-commerce français, mais elle réveillera peut-être des accents de nostalgie chez les lecteurs historiques du site hardware.fr, ou chez les membres de son célèbre forum. Le groupe LDLC, propriétaire du site, a en effet annoncé le 11 juin la fermeture de la boutique intégrée au site depuis 2016.

Fermeture de shop.hardware.fr

« Après bientôt 9 ans d’existence, nous avons décidé de mettre un terme à l’aventure shop.hardware.fr », annonce sobrement le message qui remplace la page d’accueil de la boutique. Les clients, actuels ou passés, ont jusqu’à fin juillet pour suivre l’évolution de leurs commandes ou récupérer leurs factures. « Nous continuerons par ailleurs d’assurer nos obligations », précise l’enseigne, dont le service client reste accessible. Pour de futurs achats, elle renvoie toutefois vers le site de sa maison mère.

La boutique aux couleurs de Hardware.fr a été lancée à l’automne 2016, avec l’idée de capitaliser sur la notoriété du site et de son forum, pour toucher plus efficacement une cible d’acheteurs particuliers avertis. Le site, dont le chiffre d’affaires ou le niveau de rentabilité ne sont pas précisés dans la communication financière de LDLC, reposait logiquement sur des moyens mutualisés avec ceux du groupe.

Activité en berne chez LDLC

Sa fermeture, également annoncée par mail aux clients disposant d’un compte actif, intervient dans un contexte de rationalisation des dépenses chez LDLC, comme en témoignent les derniers résultats financiers du groupe, publiés jeudi 12 juin au soir et portant sur un exercice 2024 - 2025 arrêté au 31 mars dernier.

« Durant cette période, nous avons mis en œuvre des actions portant notamment sur des mesures
organisationnelles et de rationalisation afin de faire face au repli significatif des activités du Groupe et ainsi renforcer notre résilience face à l’état du marché
 », indique en introduction Olivier de la Clergerie, directeur général du Groupe LDLC.

Sur cet exercice, marqué notamment par la reprise de Rue du Commerce, le groupe lyonnais affiche un chiffre d’affaires consolidé de 534,5 millions d’euros, en baisse de 6,5% (- 7,6% à périmètre constant).

L’activité BtoC (vente aux particuliers via LDLC.com et les autres enseignes du groupe, dont Materiel.net ou TopAchat) recule de 3,6% pour atteindre 378,3 millions d’euros. C’est sur le BtoB (vente aux entreprises et professionnels) que la baisse est plus marquée :- 13%, à 144,3 millions d’euros. « Cette activité a été très fortement impactée sur l’exercice par le contexte macroéconomique et politique incitant à la prudence et au report des investissements des entreprises », commente le groupe.

L’activité des boutiques physiques reste quant à elle stable sur un an, avec 142,6 millions d’euros de chiffre d’affaires (+ 0,9%).

« Une structure financière solide »

En dépit de l’inflation, des négociations annuelles, de l’ouverture de nouvelles boutiques et de l’acquisition de Rue du Commerce, LDLC affirme avoir réussi à maintenir ses dépenses opérationnelles à seulement 0,4% de hausse, sans intégrer encore les baisses de charge de personnel associées aux deux plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) lancés en mars dernier, lesquels prévoyaient la suppression de 88 postes.

Le groupe maintient sur son exercice un excédent brut d’exploitation de 2,6 millions d’euros, mais son résultat net ressort en recul à- 10,9 millions d’euros, contre - 0,2 million sur l’exercice précédent, en raison notamment d’une provision de 5,2 millions d’euros constituée au titre des PSE. Il revendique néanmoins une structure financière solide, avec une dette qui progresse pour atteindre 6,3 millions d’euros, mais reste très en deçà des 90 millions d’euros de capitaux propres.

Une reprise à venir ?

« S’appuyant sur une assise financière solide, le Groupe LDLC se positionne ainsi favorablement pour bénéficier pleinement du prochain cycle de croissance, permettant le retour à des niveaux de rentabilité normatifs », espère l’entreprise sans toutefois avancer de perspectives chiffrées pour le nouvel exercice en cours. En attendant, elle devrait continuer à faire le dos rond.

☕️ Une panne Google Cloud fait tomber Cloudflare et bon nombre de ses clients

13 juin 2025 à 06:47

Belle illustration de l’effet domino : jeudi soir, bon nombre de services populaires, de Spotify à Discord en passant par Gmail se sont trouvés très ralentis, voire totalement inaccessibles.

L’attention s’est d’abord portée vers Cloudflare, qui sert d’intermédiaire technique à la distribution de la plupart de ces sites et applications. L’entreprise américaine a en effet déclaré à 20h19 l’ouverture d’un incident entraînant des répercussions sur ses outils d’authentification, mais aussi sur la connectivité de ses services.

À 21 heures, Cloudflare parle de dysfonctionnements « intermittents », mais précise que ces derniers affectent les principaux composants de son infrastructure. À ce stade, la cause de la panne n’est pas encore publiquement identifiée.

L’évolution des requêtes relatives à Spotify sur le site downforeveryoneorjustme illustrent la période de dysfonctionnements

Une heure plus tard, l’entreprise donne enfin une piste : « Le service critique Workers KV de Cloudflare a été mis hors ligne en raison d’une panne d’un service tiers essentiel. Par conséquent, certains produits Cloudflare qui s’appuient sur le service KV pour stocker et diffuser des informations sont indisponibles ».

Workers KV, c’est le service de stockage par l’intermédiaire duquel Cloudflare assure la réplication et la distribution au plus près des clients des contenus que l’entreprise distribue. Or ce service repose sur l’infrastructure d’un partenaire.

En l’occurrence, Google Cloud Platform, qui a lui aussi fait état d’un incident majeur jeudi soir, déclaré d’ailleurs jeudi à 20h46 heure française, soit après que Cloudflare a ouvert son propre ticket.

Le rapport d’incident de Google détaille le calendrier de la résolution du problème et la remise en service progressive des différents composants de GCP, mais il ne précise pas, à ce stade, les causes de la panne. Outre Cloudflare et ses clients, elle a par ailleurs directement affecté les services, grand public ou entreprise, de Google, comme en témoigne cet incident recensé au niveau des outils composants Workspace.

« Tous les services sont entièrement rétablis suite au problème. Nous publierons une analyse de cet incident une fois notre enquête interne terminée », a conclu Google, vendredi à 3h37.

Cloudflare a de son côté publié un post mortem détaillé, qui revient sur le déroulé exact de l’incident, et la façon dont les dysfonctionnements se sont propagés au sein de son infrastructure. L’éditeur y endosse sa part de responsabilité, avec des excuses qui illustrent bien les problématiques de centralisation des réseaux.

« Nous sommes profondément désolés pour cette panne : il s’agit d’une défaillance de notre part, et bien que la cause immédiate (ou le déclencheur) de cette panne soit une défaillance d’un fournisseur tiers, nous sommes en fin de compte responsables de nos dépendances choisies et de la manière dont nous choisissons de nous architecturer autour d’elles. »

☕️ Fin de partie pour 01Net magazine, placé en liquidation judiciaire

12 juin 2025 à 17:30

Il aurait dû porter le numéro 1047, avec une Une consacrée à la cyberguerre. Il ne paraîtra finalement pas, a annoncé jeudi Jean-Marie Portal, son rédacteur en chef depuis 2020.

« Le rideau est tombé sur 01NET magazine. Liquidation judiciaire. Fin brutale. La couverture que vous voyez ici ne paraîtra jamais. Tout était prêt. Le sommaire. Les textes. Le dossier de une. Il ne manquait que l’imprimeur. », écrit-il.

La société éditrice du célèbre quinzomadaire dédié à l’informatique grand public, 01 Net Mag SAS, a en effet été placée en liquidation judiciaire le 22 mai dernier, signale une annonce légale datée du 8 juin.

« J’y ai été rédacteur en chef. Et j’en suis fier. Fier d’avoir réinventé le sommaire, lancé de nouvelles rubriques, défendu un journalisme grand public qui ne prend pas ses lecteurs pour des idiotsni ses sujets pour des vitrines de com’ », revendique Jean-Marie Portal, dans un message qui remercie ses collègues, les professionnels du secteur, mais aussi les propriétaires du magazine, racheté à Altice Media en 2019 par un repreneur dont le profil ne sonnait pas comme une évidence. « Sans eux, l’aventure se serait arrêtée bien plus tôt. »

Rappelons que le magazine 01net est issu du rapprochement entre l’Ordinateur individuel-SVM et Micro Hebdo. Le site 01net.com, resté plus longtemps dans le giron du groupe Altice, est quant à lui la propriété du groupe Keleops, qui détient également les sites Presse-Citron, Journal du Geek, ainsi que Gizmodo depuis juin 2024.

Diffusée par Jean-Marie Portal, la Une du numéro 1047 de 01Net aurait mis le thème de la cyberguerre à l’honneur

☕️ Démarrage record pour la Switch 2, avec 3,5 millions d’exemplaires vendus en 4 jours

12 juin 2025 à 11:13

Son prix public conseillé de 469 euros n’a manifestement pas tempéré l’enthousiasme des premiers fans : dans un communiqué daté du 11 juin, Nintendo s’est en effet félicité que sa nouvelle console, la Switch 2, ait enregistré un démarrage record, avec 3,5 millions d’exemplaires écoulés en quatre jours.

« Il s’agit du niveau de ventes mondiales le plus élevé jamais enregistré pour un appareil Nintendo au cours des quatre premiers jours », commente l’entreprise, qui fait probablement preuve d’une modestie excessive. Ces chiffres de lancement correspondent en effet à un record de marché, tout constructeur confondu, comme le rappelle sur Bluesky le journaliste Oscar Lemaire(de ludostrie.com, ex Gamekult).

À titre de comparaison, la première Switch, sortie en 2017, avait de son côté enregistré 2,7 millions de ventes lors de son premier mois de commercialisation, tandis qu’il avait fallu 1,5 mois à Sony pour aligner 4,5 millions de PS5 fin 2020, sur fond toutefois de grandes difficultés d’approvisionnement sur le marché des composants.

En France, les quatre premiers jours de commercialisation se traduiraient par 169 000 ventes d’après les chiffres compilés par Oscar Lemaire, ce qui constitue là encore un record.

169 000 ventes pour le lancement de la Switch 2 en France. Le précédent record pour le lancement d'une console était la PS5 avec 107k.

[image or embed]

— Oscar Lemaire (@oscarlemaire.bsky.social) 10 juin 2025 à 20:29

Ce succès dépasserait-il les attentes de Nintendo ? Dans sa communication financière, le constructeur japonais avançait, début mai, un objectif de 15 millions de Switch 2 vendues sur l’ensemble de son exercice.

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