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☕️ Manipulation d’algorithmes : le parquet ouvre une enquête sur X

7 février 2025 à 17:27


Le parquet de Paris confirme vendredi l’ouverture d’une enquête sur X, chargée de déterminer si et comment les algorithmes qui régissent l’affichage des messages sur le réseau social ont pu fausser le fonctionnement de son système de traitement automatisé de données.

Révélée en milieu d’après-midi par France Info, l’ouverture de cette enquête fait suite à un signalement déposé par le député (Ensemble) Eric Bothorel, le 12 janvier dernier.

L’intéressé l’avait lui-même signalé via son compte X jeudi. « Je vois passer plusieurs publications qui évoquent « les auteurs du fonctionnement faussé de l’algorithme de recommandation du STAD du réseau X ». J’ai saisi par courrier simple le parquet cyber J3 à ce sujet le 12 Janvier dernier ».

Logo de Twitter et de X

« Le parquet de Paris a reçu ce signalement de député en date du 12 janvier 2025, dénonçant des algorithmes biaisés dans le fonctionnement de X comme susceptibles d’avoir faussé le fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données », confirme à Next le parquet de Paris.

Il ajoute : « les magistrats et assistants spécialisés de la section de lutte contre la cybercriminalité saisis l’analysent et procèdent aux premières vérifications techniques ».

L’enquête sera selon toute vraisemblance confiée aux personnels de la section J3, spécialisée dans les sujets cyber, et notamment compétente pour les infractions qui relèvent de l’atteinte à un système de traitement automatisé de données (STAD).

X n’a pour l’instant pas réagi à l’annonce de l’ouverture de cette enquête. En 2022, le réseau social (qui s’appelait encore Twitter) avait obtenu la relaxe dans une affaire judiciaire en arguant du fait que la société de droit français Twitter France n’était pas responsable des traitements réalisés par sa maison mère, Twitter International, basée en Irlande.

☕️ Mise à jour en version 9.2, la Shield de NVIDIA n’a pas dit son dernier mot

7 février 2025 à 15:41


Près de dix ans après son lancement en France, la NVIDIA Shield reçoit cette semaine une mise à jour logicielle. Son environnement, basé sur Android TV passe en version 9.2 avec quelques corrections de bugs, bien sûr, mais aussi des nouveautés fonctionnelles.

La principale d’entre elles consiste en la prise en charge du format de son AURO-3D, censé offrir une spatialisation améliorée des effets sonores, sous réserve de connecter la petite console, via HDMI, à un décodeur compatible.

NVIDIA annonce par ailleurs l’introduction du contrôle parental en langue française, une mise à jour des composants dédiés à la lecture de vidéos 4K protégées par DRM et une fonction, encore en bêta, de synchronisation des images à la fréquence d’affichage de la TV.

La mise à jour Shield Experience 9.2 permet par ailleurs à NVIDIA de corriger une vingtaine de bugs, dont des saccades susceptibles d’intervenir en sortie de veille, un problème qui empêchait le transfert de gros fichiers via le réseau, un crash au démarrage de l’application GeForce Now, ou des défauts de compatibilité avec certains casques sans fil Bluetooth. Cette nouvelle version, qui pèse environ 1 Go, est actuellement déployée par NVIDIA, mais si la notification correspondante n’est pas encore arrivée, il est possible de forcer la mise à jour via le menu paramètres.

La dernière mise à jour (hors hotfix) remontait à novembre 2022.

Datacenters en France : 35 sites identifiés et un projet pharaonique avec les Émirats

7 février 2025 à 14:39
Pétrodollars contre téraflops
Datacenters en France : 35 sites identifiés et un projet pharaonique avec les Émirats

Le Premier ministre a annoncé jeudi, en prélude au Sommet pour l’action sur l’IA, l’identification de 35 sites industriels « clés en main » dédiés à la création de datacenters. Quelques heures plus tard, l’Élysée a révélé un projet d’investissement porté par les Émirats arabes unis, qui doit conduire à la création d’un immense datacenter adossé à un campus dédié à l’IA.

Installé en septembre 2023 par Élisabeth Borne, le comité interministériel de l’intelligence artificielle s’est réuni jeudi matin, en préambule au Sommet pour l’action sur l’IA, qui doit réunir le gratin mondial du secteur à Paris. Présidée par François Bayrou à Matignon, la rencontre a permis au gouvernement de livrer les principaux éléments de sa feuille de route en matière de soutien à l’IA.

35 sites fléchés en priorité à des projets de datacenter

Le Premier ministre a notamment annoncé à cette occasion l’identification de 35 sites industriels considérés comme particulièrement propices à l’installation de centres de données, à la fois pour leur accès à l’énergie, pour leur surface foncière et pour leur disponibilité.

« Partout en France, des Hauts-de-France à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 35 sites ont été identifiés pour accueillir des centres de données, qui irriguent toute la filière IA en données. Notre pays a l’avantage considérable de pouvoir leur garantir l’accès à une énergie fiable, décarbonée et abondante », écrit le Premier ministre dans un rapport transmis par Matignon à la rédaction à l’issue de ce comité.

L’emplacement exact de ces 35 sites n’a pas été communiqué. Matignon indique en revanche qu’ils représentent des surfaces allant de « 18 à 150 hectares et plus », pour une surface totale de l’ordre de 1 200 hectares, et des possibilités en matière de raccordement électriques qui pourraient atteindre un total de 1 GW à horizon 2027.

Des procédures administratives accélérées

Aux éventuels porteurs de projet intéressés, le comité interministériel promet le soutien d’une équipe dédiée et, surtout, la perspective de procédures administratives raccourcies. Les sites concernés devraient en effet bénéficier du régime accéléré prévu par la loi sur l’Industrie verte. Pour un vrai choc de simplification, le gouvernement devra cependant en repasser par la loi.

Les centres de données ne sont en effet pas encore éligibles au statut de « Projet d’Intérêt National Majeur » (PINM). Or c’est lui qui permet aux grands projets industriels d’obtenir des dérogations en matière de protection des espèces, des adaptations des règles d’urbanisme locales ou un raccordement prioritaire aux infrastructures RTE.

Le comité annonce à ce niveau qu’il proposera d’exclure les projets de datacenters du champ de la commission nationale du débat public (qui prévoit un long temps d’échange entre le porteur de projet et les populations). « Enfin, les procédures contentieuses contre les projets de centres de données seront simplifiées, avec à la suppression du double degré de juridiction. Un gain de 9 à 18 mois est attendu à ce titre ».

L’annonce anticipée de ces futures facilités n’a rien d’un hasard : le gouvernement souhaite profiter de l’exposition offerte par le Sommet sur l’IA pour attirer l’attention des industriels du secteur, et accélérer le dépôt de nouveaux projets.

Un datacenter de 1 GW cofinancé par les Émirats Arabes Unis

En fin de journée, l’Élysée a embrayé avec une nouvelle annonce, nettement plus spectaculaire. La France et les Émirats arabes unis ont, en effet, conclu un accord dans le cadre duquel les fonds émirati participeront aux investissements nécessaires à la création d’un « campus de 1 GW dédié à l’intelligence artificielle en France ».

D’après l’Élysée, le projet représenterait une enveloppe globale de 30 à 50 milliards d’euros, amenés par « un consortium de champions franco-émiratis ». Le projet, d’une envergure inédite dans l’Hexagone, mêlerait à la fois des infrastructures informatiques, avec un immense datacenter, mais aussi des écoles, des centres de formation, des laboratoires, etc.

Où sera installé ce campus, et quand verra-t-il le jour ? « Une annonce sur la première tranche d’investissement sera faite lors du Sommet Choose France 2025 », se contente d’indiquer la présidence de la République, faisant référence à l’événement annuel, organisé au mois de mai, lors duquel l’Élysée réunit de grands acteurs économiques pour favoriser leurs investissements en France.

L’accord conclu entre la France et les Émirats « comprend des investissements dans l’IA française et émiratie, l’acquisition de puces de pointe, des centres de données, le développement de talents, ainsi que la mise en place d’ambassades virtuelles de données pour permettre la mise en place d’infrastructures souveraines d’IA et de cloud dans les deux pays », déclare encore l’Élysée.

[Édito] GenAI, arme de désinformation massive

6 février 2025 à 12:23
Là où y'a de la GenIA pas de plaisir
[Édito] GenAI, arme de désinformation massive

Plus de mille sites découverts en quelques mois, et sans doute beaucoup d’autres, encore dissimulés ou en gestation. L’enquête au long cours publiée cette semaine par Next révèle que le phénomène des contenus bas de gamme générés par IA a déjà pris des proportions significatives sur le Web francophone. Si beaucoup de ces sites automatisés grâce à l’intelligence artificielle ne servent que des intérêts bassement mercantiles, leur prolifération soulève de réelles questions économiques, sociales et politiques.

Au départ, il y avait quelques articles trop mal écrits pour être honnêtes qui passaient de journaliste en journaliste : « Haha, regarde ces c*ns, ils n’ont même pas pensé à enlever les éléments de prise en compte du prompt ». Début 2025, la blague a depuis longtemps viré au comique de répétition. Du genre bien lourd, le comique.

D’après le recensement d’une envergure sans précédent opéré sous la houlette de Jean-Marc Manach, journaliste à Next, plus de 1 000 sites, rédigés en français et se présentant, de façon plus ou moins habile comme des médias, trustent les pages de résultat de Google, à l’aide de contenus partiellement ou totalement générés par IA. De là, ils envahissent les conversations sur les réseaux sociaux, nos boîtes e-mail, et finissent parfois par atterrir parmi les sources attestant de la véracité des informations publiées sur la célèbre encyclopédie collaborative Wikipédia.

Il y a l’outil, et l’usage qui en est fait

Après tout, pourquoi pas ? Depuis la sortie de ChatGPT, en novembre 2022, la plupart des rédactions s’interrogent – avec plus ou moins de bonne volonté – sur la façon d’intégrer les possibilités offertes par l’intelligence artificielle générative dans leurs pratiques. Toutes celles qui communiquent publiquement sur leurs travaux convergent vers une même approche : l’utilisation de l’IA n’est pas exclue, et peut même se révéler souhaitable, dès lors qu’elle est encadrée par un humain, et que ses productions sont supervisées (comme chez les développeurs d’ailleurs, ainsi que nous l’expliquait Marie-Alice Blette). Chez Next aussi, on l’utilise (notre comparateur d’offres d‘électricité par exemple) : c’est une bonne aide, mais ce n’est pas elle qui est aux commandes.

L’armada de sites générés par IA dont il est question dans notre enquête ne répond pas à ce prérequis. Tous ces sites ont précisément été détectés parce que certains de leurs articles présentent des « artefacts » qui témoignent d’une génération automatisée sans réelle supervision : hallucinations flagrantes, sites capables de publier plusieurs centaines de nouveaux articles par jour, citations déformées, contresens manifestes, etc.

Dans la suite de notre enquête, nous vous montrerons qu’il suffit d’une poignée d’heures et de quelques lignes de code pour créer un site GenAI. Nous verrons aussi comment beaucoup de ces sites servent les intérêts de professionnels du référencement, qui les utilisent pour créer des univers sémantiques et des renvois de liens, éventuellement vendus à des tiers, pour doper la visibilité de business bien réels cette fois.

Souvent, il suffit de quelques clés de lecture pour détecter un site manifestement alimenté par une IA sans supervision. Mais il arrive aussi que l’exercice se révèle plus délicat. Par exemple, quand le site en question se dissimule derrière une marque média qui a eu, un temps, pignon sur rue. Ou quand les contenus produits à peu de frais s’intercalent entre des articles éditoriaux écrits par des humains. Le milieu des « éditeurs assistés par IA » monte d’ailleurs rapidement en compétences, notamment parce qu’il faut prévenir les éventuels outils de détection que pourrait mettre en place Google…

Après tout, pourquoi pas ? Des éditeurs ou des agences Web bricolent des sites grâce aux outils du moment, ils automatisaient déjà la production de contenus bien avant ChatGPT et ça leur permet de gagner leur vie : tant mieux pour eux ?

« Well, that escalated quickly »

Le problème, c’est que ces contenus générés par IA ne s’embarrassent souvent ni de véracité, ni de légalité. Plusieurs des sites identifiés dans le cadre de notre enquête plagient ainsi, de façon peu discrète, les médias qui leur servent de source. L’automatisation leur permet de le faire à une échelle industrielle, à peu de frais.

Dans une tribune parue jeudi, les grandes organisations professionnelles du monde des médias appellent le gouvernement à profiter du sommet sur l’IA, organisé cette semaine à Paris, pour « garantir la fiabilité de l’information à l’heure de l’IA Générative ». Ils demandent pour ce faire que les grands acteurs de l’IA respectent le choix des éditeurs quant à l’utilisation de leurs contenus, que la traçabilité des sources soit garantie et que les droits d’exploitation des contenus soient acquittés.

En attendant que les grands noms de l’IA acceptent, ou non, de se plier à d’éventuelles règles à ce sujet, il existe un préjudice plus immédiat, qui nous affecte tous : la pollution.

Elle attaque déjà directement les médias. Outre l’utilisation indue de leur propriété intellectuelle, ceux-ci courent ainsi le risque de voir une partie de leurs audiences, et donc de leur modèle économique, phagocytée par ces nouveaux venus automatisés.

Sur certains sujets, elle menace aussi les individus. Souvenez-vous de l’IA qui suggérait de mettre de la colle sur une pizza ou dans un sandwich. Imaginez maintenant que des sites, dédiés à la santé par exemple, multiplient les conseils à plus ou moins bon escient sur la base d’informations mal digérées, uniquement parce que la niche se révèle lucrative sur le plan publicitaire ?

Cette pollution fait enfin peser un risque social et sociétal, dont l’existence a été avérée à de multiples reprises ces derniers mois : la capacité à produire rapidement, massivement et à peu de frais des sites ayant l’apparence de médias légitimes a déjà ouvert la voie à des campagnes de manipulation de l’opinion.

Encore une fois, cette menace n’est pas nouvelle. Next a chroniqué à plusieurs reprises les opérations de désinformation ou les tentatives d’ingérence dans une politique étrangère soutenues, notamment, par des mécaniques de production automatisée de contenus ou d’engagement sur les réseaux sociaux (et on ne parle pas de la procédure bâillon intentée par Avisa Partners…).

Elle revêt cependant une importance cruciale en ces temps où l’actualité se révèle particulièrement outrancière. Impossible ici de ne pas faire allusion aux déclarations récentes de Donald Trump qui, en seulement quelques jours, a manifesté sa volonté de prendre le contrôle du détroit de Panama, du Groenland, du Canada et de la bande de Gaza. Dans le monde entier, les médias crient au délire, et soupèsent pourtant très sérieusement la faisabilité des différents projets. La bande de Gaza en nouvelle Riviera du Moyen-Orient, l’hypothèse vous parait-elle plausible ?

Ce n’est peut-être pas la bonne question à se poser, comme nous le rappelle un certain Steve Bannon, figure emblématique des milieux conservateurs populistes nationaux et ancien « conseiller stratégique » de Donald Trump. Le 31 janvier dernier, il se goberge, au micro du New York Times. Pour lui, les discours récents de Trump sont la mise en pratique, enfin aboutie, du mode opératoire qu’il préconisait au président des États-Unis lors de son premier mandat : « The real opposition is the media. And the way to deal with them is to flood the zone with shit ».

En termes fleuris, il expliquait alors à Trump qu’il ne fallait pas redouter le camp démocrate, mais les médias, et que le meilleur moyen de se débarrasser de ces derniers était – pardonnez ma vulgarité, qui n’est que le reflet de celle de Bannon – de les inonder de merde… Autrement dit, de générer du bruit. Tellement de bruit que l’on finit par créer un phénomène d’assourdissement ou de sidération permettant soit d’occulter les vrais problèmes, soit de concentrer l’attention de ses adversaires sur les sujets de son choix.

Quel plus bel outil que l’IA pour nourrir cet objectif ? On assiste aujourd’hui à un croisement entre performances des outils grand public, accessibilité financière et tensions politiques exacerbées qui laisse augurer d’innombrables usages malveillants.

Éduquer, informer, créer de la confiance

Signer avec OpenAI pour toucher des droits voisins sur l’entraînement des grands modèles de langage, c’est bien, mais ça n’empêchera pas une agence Web, une agence d’influence ou un simple geek dans son coin de copier-coller des articles, ou un flux RSS, et de l’injecter dans une série de grands modèles de langage pour obtenir une infinité de réécritures de moins en moins détectables, et éventuellement orientées.

On entend depuis des années que les médias doivent cultiver leur image de marque, et le lien direct avec leur lectorat, pour limiter la dépendance aux moteurs de recherche ou aux réseaux sociaux, et ainsi tenter de préserver leur modèle économique. La GenAI souligne et renforce encore le caractère impérieux de cette relation de confiance entre médias et lecteurs, parce qu’elle permet d’amplifier, à peu de frais et à grande échelle, le bruit ambiant. J’évoque l’argument économique, parce qu’il fait généralement mouche assez facilement, mais l’enjeu dépasse de loin la question des équilibres financiers : il ramène à la place que doivent occuper les médias d’information dans la société.

Quand Jean-Marc a débuté son enquête, il y a près d’un an, il aurait été facile de publier rapidement un petit tour d’horizon témoignant d’un épiphénomène. Pourtant, il a soutenu, mordicus, que le sujet méritait d’aller plus en profondeur, convaincu qu’il ne s’agissait pas que de « cinq gus dans un garage », comme disait une ancienne ministre. En dépit de notre modeste équipe (six journalistes, un dessinateur), Next a fait le choix de suivre son intuition, parce que nous pressentions que cette enquête allait se révéler nécessaire.

Le Sommet qui s’ouvre à Paris dira si et comment politiques et industriels de l’IA parviennent à converger vers un cadre commun. En attendant et sans parti pris, il nous semble important d’informer et de sensibiliser le plus largement possible, parce que le sujet touche à des valeurs qui nous sont chères. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité donner une dimension collaborative à cette enquête, en partageant nos trouvailles avec d’autres médias, dont Libération. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons développé une extension dédiée, dont on espère qu’elle aidera le grand public à prendre conscience de la nécessité de systématiquement vérifier la qualité de la source d’une information.

C’est enfin la raison pour laquelle il faut soutenir et encourager le journalisme de qualité, celui qui prend le temps d’extraire le signifiant du bruit ambiant. Vous abonner à Next, c’est nous permettre de poursuivre cet objectif.

Pas d’IA pour développer des armes ? Google revoit sa promesse

5 février 2025 à 17:11
Sympathy for the Devil
Pas d’IA pour développer des armes ? Google revoit sa promesse

Google a publié mardi la version remaniée de la déclaration qui encadre ses grands principes éthiques et moraux autour de l’intelligence artificielle. L’engagement selon lequel les IA développées par Google ne doivent pas servir à la création d’armes disparait de cette nouvelle révision. La société justifie ce changement par une approche basée sur la gestion du risque, grâce à un « framework » dédié.

Inaugurée en 2018 et mise à jour, depuis, sur une base annuelle, la déclaration de Google relative à ses grands principes en matière d’IA affirmait explicitement depuis sa création que les outils maison ne devaient pas servir à la conception d’armes ou de technologies susceptibles de causer un préjudice général.

Mardi, le moteur de recherche est revenu sur cette promesse. Il a en effet mis en ligne une nouvelle révision de ses « AI Principles », dans laquelle il n’est plus fait mention des applications de l’IA que la société s’engage à ne pas poursuivre.

Limiter les risques, sans interdire les applications

Google et sa maison mère, Alphabet, se disent bien sûr toujours particulièrement soucieux des questions morales et éthiques soulevées par l’IA, mais la rhétorique n’est plus la même. « Nous pensons que notre approche de l’IA doit être à la fois audacieuse et responsable », écrit la société, qui met en avant l’importance de préserver « la sécurité, la sûreté et la confidentialité des utilisateurs ».

En la matière, Google s’engage par exemple à mettre en œuvre « une conception, des tests, une surveillance et des mesures de protection rigoureux pour atténuer les résultats imprévus ou nuisibles et éviter les préjugés injustes ». Rien n’est dit en revanche d’éventuelles lignes rouges.

La précédente version des IA Principles (ici datée de 2023, via Archive.org), se montre nettement plus précise. En complément de ses principes généraux, Google s’engageait ainsi à ne pas concevoir ou déployer d’IA dans des domaines d’application susceptibles de causer un préjudice à des tiers.

Elle interdisait par ailleurs l’IA au service des « armes ou autres technologies dont le but principal ou la mise en œuvre est de causer ou de faciliter directement des blessures à des personnes ». Google disait par ailleurs se refuser à développer l’IA pour des applications qui « collectent ou utilisent des informations à des fins de surveillance, en violation des normes internationalement acceptées ».

Capture d’écran de la page AI Principles de Google en juin 2023 via Archive.org

Cette décision intervient quelques jours après que Donald Trump, nouveau président des États-Unis, a révoqué un décret relatif à la sécurité des systèmes IA. Signé par son prédécesseur, Joe Biden, le texte obligeait les développeurs à partager les résultats de leurs tests de sécurité avec le gouvernement avant la mise sur le marché de leurs produits, dès lors que ces derniers étaient susceptibles de soulever un risque lié à la sécurité nationale, à l’économie ou à la santé publique.

Officiellement, ces nouveaux principes n’ont rien à voir avec la politique. C’est du moins ce que sous-entendent Demis Hassabis, CEO de Google DeepMind, et James Manyika, vice-président senior en charge de la recherche, dans un billet de blog qui accompagne à la fois la mise en ligne de ces nouveaux principes, et la publication du sixième rapport annuel de Google sur l’IA responsable.

Ils commencent par rappeler que le paysage de l’IA a changé dans des proportions telles qu’une évolution des principes associés s’impose. Ils y expliquent ensuite comment les travaux nourris des équipes de Google sur la gouvernance de l’IA les a amenées à changer d’approche sur le sujet de la gestion des risques, notamment en élaborant un ensemble de protocoles dédiés, le « Frontier Safety Framework », censé permettre de prévenir les risques associés à l’IA. Le document adopte une approche plus technique des principes dont se revendique Google.

Un ensemble d’outils pour prévenir les risques

Initialement publié en mai 2024, ce FSF est depuis le 4 février amendé sous forme d’une version 2.0 (PDF). Il se présente comme un cadre, construit autour de « niveaux de capacité critiques » qui, s’ils sont atteints dans une IA, doivent déclencher des mesures spécifiques d’analyse de risque.

Google classe ces niveaux selon deux cas de figure. D’abord, le mésusage, soit une IA détournée de sa finalité première pour une application engendrant du risque comme, par exemple, la création d’une arme chimique ou l’orchestration d’une attaque cyber. Le FSF envisage ensuite le « risque d’alignement trompeur », qui intervient quand les capacités d’une IA sont susceptibles de dépasser le cadre de ce pourquoi elle est censée fonctionner de façon fiable.

Sur la base de ces deux familles de risque, le FSF envisage un ensemble de réponses et de procédures (dont beaucoup restent à concevoir), placées sous la responsabilité d’une gouvernance réunissant les principales instances internes de Google impliquées dans la conformité, l’éthique et l’IA. L’approche se veut donc plus technique, mais elle se révèle nettement moins explicite qu’une simple déclaration affichée noir sur blanc.

Google et Meta, même combat

Google entretient de longue date des rapports contestés avec les industriels de l’armement et du renseignement. En 2018, alors que la société venait d’abandonner sa devise historique « Don’t be evil », elle avait d’ailleurs dû gérer un conflit interne lié au lancement d’un programme d’intelligence artificielle conçu pour le Pentagone. Trois ans après ce projet Maven finalement abandonné, Google avait de nouveau manifesté des velléités de se positionner comme le partenaire de choix de la Défense états-unienne.

En expurgeant l’allusion aux armes de ses principes, Google emboîte d’une certaine façon le pas à Meta, qui de son côté avait annoncé en novembre dernier qu’il n’interdirait plus l’utilisation de ses IA à des fins militaires.

« Meta veut jouer son rôle pour soutenir la sûreté, la sécurité et la prospérité économique de l’Amérique, ainsi que de ses alliés les plus proches. L’adoption généralisée des modèles d’IA open source américains sert à la fois les intérêts économiques et sécuritaires », justifiait alors Nick Clegg, président des affaires internationales de Meta.

La nouvelle approche de Google en matière de gestion des risques rejoint d’ailleurs celle que prône dorénavant Meta. La firme dirigée par Mark Zuckerberg a en effet annoncé le 3 février qu’elle allait encadrer ses propres travaux en matière d’IA à l’aide d’un ensemble de protocoles dédiés, baptisé cette fois Frontier AI Framework. Le fonctionnement semble similaire à celui adopté par Google : identifier des risques potentiels, mettre en place des routines de détection ou de prévention, pour en dernier recours décider ou non d’intervenir. Quitte à ce qu’il soit parfois trop tard ?

AMD avance la sortie de ses prochains accélérateurs et évoque la Radeon RX 9070

5 février 2025 à 15:00

AMD avance la sortie de ses prochains accélérateurs et évoque la Radeon RX 9070

AMD boucle son exercice 2024 sur une croissance annuelle de 14 %, portée principalement par la demande sur le marché des centres de données, mais aussi par le succès commercial des processeurs Ryzen sur la fin de l’année. Pour 2025, la firme ambitionne sans surprise de capitaliser sur les développements liés à l’intelligence artificielle. Elle prévoit pour ce faire d’anticiper le lancement de ses puces Instinct MI350.

Sa croissance n’a rien à voir avec celle du grand concurrent sur le marché du GPU, NVIDIA, mais AMD peut tout de même se targuer d’avoir bouclé son exercice fiscal 2024 sur un chiffre d’affaires de 25,8 milliards de dollars, en hausse de 14 % sur un an. Présentés mardi soir, ces résultats financiers découlent notamment d’un quatrième trimestre aux performances exceptionnelles : AMD enregistre ainsi 7,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur les trois derniers mois de l’année, en hausse de 24 % sur un an.

+ 94 % pour les composants destinés au datacenter

Sur le trimestre comme sur l’année, c’est la division datacenter qui génère l’essentiel de la croissance. En 2024, elle représente ainsi 12,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en croissance de 94 % par rapport à l’année précédente. « Le chiffre d’affaires annuel de la division datacenter a presque doublé grâce à l’accélération de l’adoption des processeurs EPYC, et aux plus de 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires générés par les accélérateurs AMD Instinct », se réjouit Lisa Su, CEO d’AMD, dans un communiqué.

Le marché des centres de données constitue, de nouveau et sans surprise, le principal levier de croissance identifié pour 2025 dans la mesure où tous les grands acteurs du logiciel, des services en ligne ou de l’infrastructure rivalisent de projets d’investissements. Sur ce volet, AMD se félicite d’avoir signé en 2024 des contrats de premier plan avec Meta, Microsoft ou IBM, et anticipe une accélération des livraisons en 2025.

Les accélérateurs Instinct MI350 sont en avance

Chez AMD comme chez NVIDIA, le marché ne dépend toutefois pas uniquement de la demande, mais aussi et surtout des capacités d’approvisionnement. Sur ce point, Lisa Su s’est voulue rassurante. Lors d’un échange (audio) avec les analystes financiers, elle a affirmé mardi que la production des MI250X – dernière génération en date de ses accélérateurs dédiés au calcul haute performance et à l’IA – avait décollé conformément aux attentes sur le quatrième trimestre.

AMD profite de l’occasion pour évoquer sa future architecture CDNA 4, dont les premiers représentants, les accélérateurs Instinct MI350, étaient initialement attendus pour le deuxième semestre 2025. « En se basant sur les progrès réalisés sur les préséries et sur l’accueil enthousiaste des clients, nous prévoyons maintenant de livrer les premiers échantillons à nos principaux clients au cours de ce trimestre, et de passer en production de masse aux alentours du milieu de l’année », a annoncé Lisa Su.

Les bonnes performances de Ryzen dans le monde PC

AMD affiche également des performances en hausse sur la division « Client », qui réunit ses principales gammes de CPU et APU. Sur l’année, la branche réalise un chiffre d’affaires de 7,1 milliards de dollars, en hausse de 52 % sur un an, avec une croissance tirée majoritairement par les CPU Ryzen.

AMD indique que plus de 150 plateformes estampillées Ryzen AI (en référence à ses dernières générations de processeurs) seront disponibles cette année, et se félicite tout particulièrement de son partenariat renforcé avec Dell.

Rappelons que la marque a lancé toute une nouvelle gamme de processeurs visant à la fois les PC fixes et les portables à l’occasion du CES de Las Vegas.

Les cartes graphiques Radeon RX 9070 pour début mars

D’aucuns s’étaient toutefois alarmés, au moment du CES, du silence assourdissant entourant les cartes graphiques Radeon RX 9070 et leur architecture RDNA 4, attendues comme une réponse à la génération des GeForce RTX 50×0 Blackwell chez NVIDIA. AMD devrait finalement procéder à leur annonce officielle fin février, pour un lancement commercial programmé courant mars, a dévoilé mardi Lisa Su. Elle reconnait que ce retard a porté préjudice aux ventes de GPU dédiés, qui accusent un recul (non précisé) sur l’année.

Il ne faut cependant pas s’attendre à des Radeon RX 9070 concurrentes du très haut de gamme incarné par la GeForce RTX 5090. « Notre objectif avec cette génération est de nous adresser au segment le plus important en volume du marché des passionnés », révèle la dirigeante. La bataille devrait donc se jouer sur le terrain du rapport performances/prix plus que sur celui des performances brutes.

100 millions de consoles équipées d’une puce AMD

Chasse gardée d’AMD, le segment des designs semi-personnalisés destinés aux fabricants de console a lui aussi reculé en 2024. Sur sa division gaming (qui réunit cartes graphiques dédiées et activités graphiques pour les fabricants de console), AMD accuse ainsi un recul de 58 % sur un an, avec un chiffre d’affaires qui s’établit à 2,6 milliards de dollars. Sur le marché des consoles, AMD se félicite toutefois d’avoir franchi le cap symbolique des 100 millions de consoles équipées. La répartition entre Sony et Microsoft n’est pas précisée, mais Sony indiquait en novembre dernier avoir vendu 65,5 millions de PS5 à l’échelle mondiale, à l’occasion du lancement de la PS5 Pro.

Dernier volet du catalogue AMD, le segment dédié à l’embarqué réalise quant à lui 3,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur l’année. Une baisse de 33 % sur un an, essentiellement due, selon la société, à des clients qui « normalisent » leurs stocks.

☕️ Firefox 135 confirme la disparition du Do Not Track

4 février 2025 à 16:11


Mozilla vient de publier Firefox 135, la dernière révision de son navigateur vedette. Comme prévu, cette nouvelle mouture signe la disparition du bouton lié au signal Do Not Track DNT).

« Si vous souhaitez demander aux sites Web de respecter votre vie privée, vous pouvez utiliser le paramètre « Demander aux sites Web de ne pas vendre ni partager mes données ». Cette option s’appuie sur le contrôle global de confidentialité (GPC) », précise à ce sujet la fondation Mozilla.

Comme le réglage lié à DNT dans les versions précédentes, l’option Global Privacy Control se trouve dans les paramètres de vie privée de Firefox. Apparue dans Firefox 120, elle fonctionne comme un mécanisme « Ne pas vendre » et se veut juridiquement contraignante pour les sites, alors que le DNT était simplement volontaire.

Firefox 135 est l’occasion pour Mozilla de déployer plus largement la version rafraichie de la page d’accueil qui s’affiche à l’ouverture d’un nouvel onglet. Proposée aux États-Unis et au Canada à partir de Firefox 134, elle est désormais censée s’afficher dans toutes les régions où Firefox propose la suggestion d’articles, dont la France.

La fonctionnalité fait cependant l’objet d’un déploiement progressif, ce qui peut expliquer que la nouvelle mise en page ne soit pas immédiatement visible chez tous les internautes. Elle introduit notamment un logo repositionné à gauche, pour mieux valoriser le champ de recherche, et des suggestions d’articles sur quatre colonnes.

L’option « Copier le lien sans pistage », introduite elle aussi avec Firefox 120, se voit renommée « Copier le lien nettoyé » pour plus de clarté. Son fonctionnement (supprimer les paramètres de suivi publicitaire ou d’attribution du clic de l’URL du lien) est cependant inchangé.

Comme prévu, Firefox passe au format XZ pour les binaires Linux, préféré au BZ2 en raison de meilleures performances.

Firefox 135 inaugure aussi la prise en charge du chinois simplifié, du japonais et du coréen pour les langues source de son module de traduction, tandis qu’il est désormais possible de traduire le contenu d’une page vers le russe. Mozilla accélère par ailleurs le déploiement de la fonctionnalité de remplissage automatique des informations de carte de paiement, ainsi que celui de son interface dédiée à l’utilisation d’un chatbot IA.

Introduite avec Firefox 133, cette dernière permet pour mémoire de se connecter à un chatbot (ChatGPT, Claude, Gemini, Le Chat, etc.) et de le garder sous les yeux grâce à l’intégration dans un panneau latéral du navigateur.

Sur le plan de la sécurité, Firefox 135 introduit de nouvelles protections contre les abus liés à l’API dédiée à l’historique de navigation, et corrige douze failles, d’une gravité qui s’échelonne de « modérée » à « élevée ».

Le téléchargement est comme toujours proposé depuis le site de Mozilla, tandis que la mise à jour peut s’obtenir sans attendre le déploiement automatique à partir de l’onglet À propos des paramètres.

Une app porno arrive sur iPhone via un store alternatif, Apple désapprouve

4 février 2025 à 10:05
Rule 34
Une app porno arrive sur iPhone via un store alternatif, Apple désapprouve

AltStore, éditeur d’un store applicatif non officiel dont l’accès est possible sur iPhone en Europe en raison du DMA, s’est félicité lundi du lancement de Hot Tub, une application présentée comme « la première app porno au monde approuvée par Apple ». La marque américaine n’a que fort peu goûté le raccourci, qu’elle estime mensonger.

« L’iPhone fête ses 18 ans cette année, ce qui signifie qu’il est enfin assez vieux pour accueillir des applications plus ~matures~… », se réjouit le compte Mastodon dédié à AltStore, avant d’annoncer la sortie de « Hot Tub par c1d3r, la première application pornographique au monde approuvée par Apple ».

Une app porno sur iPhone… uniquement en Europe

L’annonce a de quoi surprendre. Depuis 2008 et l’ouverture de l’iPhone aux applications tierces (via la création de l’App Store), Apple a toujours prôné et appliqué un refus strict des logiciels ou contenus à caractère pornographique. Steve Jobs écrivait même en 2010, dans un échange de mails qui avait défrayé la chronique, que l’iPad, lancé cette année-là, devait aider à se « libérer du porno ».

En Europe, les velléités de contrôle de l’entreprise américaine sur l’environnement logiciel de l’iPhone se heurtent toutefois au Digital Markets Act (DMA). Cette réglementation européenne, entrée en vigueur le 6 mars 2024, ambitionne pour mémoire de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles des géants du numérique.

Sur le terrain précis du mobile, le DMA impose notamment à Apple d’autoriser la distribution de magasins applicatifs alternatifs à son App Store. Or ces magasins alternatifs sont libres d’avoir une approche différente en matière d’accès aux contenus ou applications pornographiques.

Apple ne disparait cependant pas totalement de l’équation. La distribution d’une application sur un store non officiel suppose en effet de passer par un processus de validation orchestré par Apple. Cette étape, dite de « notarisation », vise notamment à certifier que le logiciel ne présente aucun risque de sécurité majeur. Le processus et les guidelines associées, bien documentés, sont toutefois nettement moins contraignants que la validation d’une application destinée à l’App Store.

C’est vraisemblablement parce que Hot Tub a passé avec succès ce processus de notarisation qu’AltStore se permet de qualifier l’application de « approuvée par Apple ».

« Pour tout le reste, il y a toujours l’Internet ouvert »

L’entreprise américaine estime de son côté le raccourci mensonger, et maintient sa position historique sur l’accès au porno via ses stores applicatifs. « Nous sommes profondément préoccupés par les risques de sécurité que les applications pornographiques hardcore de ce type créent pour les utilisateurs de l’UE, en particulier les enfants. Cette application et d’autres similaires vont saper la confiance des consommateurs dans un écosystème que nous avons travaillé depuis plus de dix ans pour en faire le meilleur au monde », écrit Apple dans un communiqué envoyé à quelques médias américains.

La critique vis-à-vis de la politique européenne n’est pas dissimulée. Face à ces demandes, Apple se retranche historiquement derrière un principe qu’elle rappelle dès l’introduction de ses guidelines de validation pour l’App Store.

« Pour tout le reste, il y a toujours l’Internet ouvert. Si le modèle et les directives de l’App Store ou les marchés d’applications alternatifs et la notarisation pour les applications iOS et iPadOS ne conviennent pas à votre application ou à votre idée commerciale, ce n’est pas grave, nous proposons également Safari pour une expérience Web exceptionnelle ».

De son côté, l’éditeur de Hot Tub savoure le succès de son coup médiatique. Sur sa page d’accueil, il se targue ainsi de reprises par des médias de premier plan… oubliant de préciser qu’aucun de ces médias ne s’intéresse au contenu de son application.

☕️ Publicité en ligne : Outbrain fusionne avec Teads

3 février 2025 à 15:02


Six mois après l’annonce du projet, le rapprochement entre Outbrain et Teads rentre dans sa phase opérationnelle. Lundi, les deux sociétés ont annoncé leur fusion. Elle donne naissance à une « plateforme publicitaire multicanale », qui a géré sur l’année fiscale 2024 l’équivalent de 1,7 milliard de dollars d’investissements publicitaires. Techniquement, l’opération prend la forme d’un rachat de Teads par Outbrain, mais c’est bien sous le nom Teads (le nom signifiant Technology for Advertising) qu’opèrera la nouvelle entité.

La transaction, initialement annoncée à l’été 2024, avait été autorisée mi-décembre par l’Autorité de la concurrence française. Elle valorise Teads aux alentours de 900 millions de dollars, dont 625 millions de dollars en cash, et le solde sous forme d’actions Outbrain. Altice, en tant qu’ancien actionnaire principal de Teads, disposera de deux des dix sièges du futur conseil d’administration de la société fusionnée.

« L’entreprise réunira deux des ensembles de données contextuelles et d’intérêt les plus riches de l’Internet ouvert, alimentant un moteur de prédiction d’IA avancé pour optimiser les résultats des annonceurs », se réjouissent les deux sociétés dans un communiqué. Ensemble, elles revendiquent un accès direct à l’environnement de 10 000 médias dans le monde, un taux de pénétration de 96 % sur la population des internautes américains ainsi qu’une présence significative dans le monde de la TV connectée, via des accords avec 4 grands OEMS et de nombreux éditeurs d’application de diffusion vidéo.

Sur le volet technique, Teads indique disposer, via ses clients et partenaires, d’un Omnichannel Graph capable d’analyser le contenu et les données d’audience de 130 000 articles par minute et 500 000 heures de programmes vidéo par mois.

Publicité contextuelle

Beaucoup d’internautes ne connaissent pas le nom de ces deux entreprises, alors qu’ils consomment quotidiennement leurs produits phare. Teads, société franco-luxembourgeoise rachetée en 2017 par Altice pour 285 millions d’euros, fonctionne pour mémoire à la fois comme une régie publicitaire (elle vend des emplacements publicitaires à des marques) et comme l’éditeur d’une solution technique permettant d’automatiser l’ajout de publicités au début d’une vidéo (préroll), mais aussi l’intégration contextualisée de vidéos dans un article ou une page Web donnée.

Outbrain, née pour sa part en Israël avant d’installer son siège aux États-Unis, propose pour sa part des modules de recommandation de contenus capables de prendre en compte des éléments de personnalisation ou de contextualisation. Sa solution équipe de nombreux médias francophones, chez qui elle suggère, en pied d’article, des contenus mêlant articles connexes et publicités. Outbrain a racheté en 2019 l’un de ses concurrents directs, Ligatus, et projeté une fusion avec Taboola, qui a finalement capoté en 2020.

Exemple d’intégration Outbrain sous un article de presse

☕️ OpenAI s’allie à SoftBank pour conquérir à la fois le marché entreprises et le Japon

3 février 2025 à 14:21

OpenAI s’allie à SoftBank pour conquérir à la fois le marché entreprises et le Japon

OpenAI et SoftBank ont formalisé lundi un nouveau partenariat stratégique, qui prévoit de nouvelles interactions croisées entre les deux groupes, un soutien financier accru et la création d’une coentreprise dédiée à la conquête du marché japonais.

Le partenariat, annoncé par voie de communiqué, annonce en premier lieu la création de « Cristal Intelligence », une nouvelle entité qui se présente comme un intégrateur dédié aux solutions d’intelligence artificielle pour l’entreprise d’OpenAI.

Les deux partenaires ne précisent pas à ce stade quelles en seront la forme juridique exacte, la gouvernance ou même les moyens alloués. Ils affirment en revanche que SoftBank sera le premier client final de cette initiative.

« SoftBank dépensera 3 milliards de dollars américains par an pour déployer les solutions d’OpenAI dans l’ensemble des sociétés de son groupe, ce qui en fera la première entreprise au monde à intégrer Cristal Intelligence à grande échelle, ainsi qu’à déployer des outils existants comme ChatGPT Enterprise auprès des employés de l’ensemble du groupe », écrit le groupe japonais.

Rappelons que si l’on parle beaucoup, en Europe, de SoftBank sous l’angle de ses investissements dans les nouvelles technologies, le groupe est un immense conglomérat de plus de 300 sociétés et 55 000 employés. Il réunit notamment des opérateurs (télécoms et infrastructures), des services en ligne (grand public et entreprises), des services financiers, du cloud computing etc. Il contrôle par ailleurs le concepteur de puces informatiques Arm, qui fait lui aussi partie de ce nouveau partenariat :

« Dans le cadre de son accord avec OpenAI, les sociétés du groupe SoftBank, dont Arm et SoftBank Corp., bénéficieront d’un accès prioritaire au Japon aux modèles les plus récents et les plus avancés développés par OpenAI ».

L’IA sera dans ce contexte mise en œuvre pour « transformer le management et les pratiques opérationnelles », affirme SoftBank, selon qui 100 millions de ses processus internes pourront être automatisés grâce à Cristal Intelligence.

SoftBank et OpenAI annoncent en parallèle la création d’une coentreprise, baptisée SB OpenAI Japan, et spécifiquement dédiée à la commercialisation de l’offre Cristal Intelligence sur le marché japonais.

« OpenAI fournira ses recherches avancées en matière d’IA, sa technologie et son soutien technique à SB OpenAI Japan, tandis que SoftBank Corp. détachera son personnel de vente et ses ingénieurs pour apporter son vaste réseau basé au Japon, son expertise opérationnelle et ses connaissances commerciales pour faire évoluer ces solutions de manière efficace », décrivent les deux entreprises.

L’annonce de ce partenariat intervient sur fond de nouvelles rumeurs relatives à une prise de participation significative de SoftBank au capital d’OpenAI. Le groupe japonais est par ailleurs engagé dans l’initiative Stargate, annoncée par Donald Trump, qui doit conduire à la mise en œuvre de 500 milliards de dollars d’investissements sur le sol américain au profit des agents et services d’IA développés par OpenAI.

Mecha Comet : un nouveau micro-ordinateur modulaire mise sur l’open source

3 février 2025 à 11:02

Mecha Comet : un nouveau micro-ordinateur modulaire mise sur l’open source

Venu d’Inde et présenté au CES de Las Vegas, le projet Mecha Comet s’apprête à faire ses débuts commerciaux au travers d’une campagne de préventes sur Kickstarter. Au programme ? Un mini ordinateur au format calculatrice, doté d’un système d’extensions matérielles et d’un environnement logiciel ouvert, basé sur Linux. Le prix d’appel est fixé à 159 dollars.

Au royaume des micro-ordinateurs bon à tout faire, c’est bien sûr la famille des Raspberry Pi qui vient en premier lieu à l’esprit. Mais si la célèbre framboise s’est imposée comme une référence en matière de modularité sur le marché au cours de ces 13 dernières années, ses cartes exigent souvent de fouiller dans le paysage très éclaté des accessoiristes tiers pour concevoir une machine qui réponde parfaitement à ses attentes.

Une plateforme polyvalente

De quoi laisser imaginer à certains qu’il y a de la place pour la modularité sur le marché, tout en offrant une approche plus intégrée. C’est la logique poursuivie par le projet Mecha Comet. Il propose un micro-ordinateur portable, avec écran tactile intégré, doté d’un système de connexion magnétique permettant de jongler avec plusieurs périphériques d’entrées.

« Grâce à son interface magnétique, le Comet prend en charge les extensions interchangeables telles qu’un contrôleur de jeu, un clavier, une carte de dérivation ou la possibilité de créer votre propre extension », vante la page d’annonce du projet sur Kickstarter. L’appareil revendique une conception vertueuse, avec un démontage facilité, des composants aisément remplaçables, et donc la possibilité de développer ses propres extensions. On peut en faire par exemple une console portable dédiée à l’émulation, une télécommande pour drone, un module pour se connecter au système d’une voiture via ODB, voire un outil de pen-testing, à la façon du célèbre Flipper Zero.

Une distribution maison basée sur Debian

Mecha promet à ce niveau la mise à disposition de fichiers de design open source, mais aussi la prise en charge de composants courants du marché, comme le Pi Hat ou le Mikrobus Click.

La machine principale s’articule autour d’un écran tactile de 3,4 pouces, intégré dans un châssis de 150 x 73,55 x 16 mm, pour un poids d’environ 220 grammes, avec une batterie amovible de 3 000 mAh. Le fabricant propose un SoC basé sur un Quad-core ARM Cortex-A53 cadencé à 1,8 GHz, accompagné de 4 Go de mémoire LPDDR4 et de 32 Go de stockage eMMC. La machine dispose d’un connecteur M.2, d’un port Ethernet Gigabit, de deux USB 2.0, du Wi-Fi 5 et du Bluetooth 5.0. Elle embarque enfin un capteur photo 5 mégapixels, un gyroscope, un micro et des haut-parleurs.

Bref, une configuration qui tente de réunir les mondes de l’informatique et du mobile. Côté logiciel, la société propose une distribution Linux baptisée Mechanix OS, basée sur Debian avec un shell écrit en Rust, et un rendu graphique assuré via Wayland. « De plus, vous êtes libre de porter la distribution de votre choix », souligne Mecha.

Un lancement anticipé à 159 dollars

Si la société revendique une domiciliation aux États-Unis pour sa campagne Kickstarter à venir, c’est au sein de la délégation indienne qu’elle participait, début janvier, au CES de Las Vegas. Son fondateur, Shoaib Merchant, revendique dix ans d’expérience dans la conception de plateformes complexes. Il présente le Comet de Mecha comme une machine pour développeurs, située au carrefour entre le cloud et l’edge computing.

Pour le lancement, Mecha affiche un prix d’appel de 159 dollars, qui vaudra sans doute pour l’ordinateur Comet dans sa version la plus simple, sans extension.

Apple approche les 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur les services en 2024

31 janvier 2025 à 12:29

Apple approche les 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur les services en 2024

Apple a publié jeudi des résultats financiers record pour le dernier trimestre de 2024. Si les ventes d’iPhone accusent un léger ralentissement, la branche services, particulièrement génératrice de marge, atteint de nouveaux sommets. Pour la première fois, elle franchit la barre des 100 milliards de chiffre d’affaires sur l’année.

Entre tensions géopolitiques, ralentissement de la demande chinoise et inflation, les résultats financiers d’Apple étaient particulièrement attendus cette semaine sur les marchés. Et le géant américain a finalement rassuré sur sa capacité à entretenir une croissance de long terme : il a, en effet, fait état d’un nouveau record pour le premier trimestre de son exercice fiscal, correspondant au dernier trimestre de l’année calendaire.

La période, qui englobe les fêtes de fin d’année, est traditionnellement la plus faste pour Apple, et décembre 2024 n’a pas dérogé à la règle. Sur le trimestre clos au 30 décembre dernier, l’entreprise affiche ainsi un chiffre d’affaires de 124,3 milliards de dollars, en hausse de 4 % sur un an. Le bénéfice net associé se monte à 36,33 milliards de dollars (contre 33,9 milliards un an plus tôt), soit un bénéfice par action de 2,4 dollars.

L’iPhone recule, l’iPad conquiert de nouveaux publics

Deux divisions enregistrent toutefois un léger recul de leur activité. Sur le trimestre, les ventes d’iPhone perdent ainsi 1% par rapport à 2023, à 69,14 milliards de dollars, un ralentissement qu’Apple attribue notamment au marché chinois. Ses activités globales en Chine, qui représentent 18,5 milliards de dollars sur le trimestre, sont en recul de 11,08 % par rapport à fin 2023. La branche accessoires, incluant les montres, les écouteurs, et les produits destinés à la maison, perd quant à elle 1,72 % sur un an, représentant tout de même 11,45 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans le monde sur le trimestre.

En colonne de gauche, les chiffres du 4e trimestre 2024, à droite ceux de 2023, en millions de dollars

Les Mac et iPad voient quant à eux leurs ventes progresser :+ 15,5 % pour les ordinateurs à 8,99 milliards de dollars, et + 15 % à 8,08 milliards de dollars pour les tablettes. Un double motif de satisfaction pour Tim Cook, CEO d’Apple.

Dans une conférence aux analystes organisée jeudi, il souligne que les Mac ont profité de l’introduction des puces M4, le MacBook Air restant la principale locomotive de la division. Il affirme par ailleurs que la moitié des ventes d’iPad réalisées sur le trimestre l’auraient été au profit de clients qui n’étaient pas encore utilisateurs des tablettes Apple.

+ 14 % sur un an pour les services

La croissance la plus notable n’est pas à mettre au crédit des produits matériels. « Du côté des services, nous avons réalisé un record absolu de chiffre d’affaires de 26,4 milliards de dollars sur le trimestre du mois de décembre, en croissance de 14 % sur un an », précise ainsi Kevan Parekh, directeur financier d’Apple. « Nous sommes également ravis que notre base installée d’appareils actifs ait atteint un nouveau record historique dans tous les produits et segments géographiques », ajoute-t-il.

Dans les documents préparatoires (PDF) à son assemblée générale annuelle, organisée fin février, Apple révèle disposer, au 31 décembre 2024, d’une base de plus de 2,2 milliards d’appareils actifs dans le monde. L’entreprise revendique par ailleurs un parc d’abonnés payants, incluant les abonnements réalisés via des applications distribuées sur l’App Store, dépassant le seuil du milliard. L’activité Services approche ainsi pour la première fois 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur l’année, remarque Tim Cook.

Apple Intelligence confirmé pour avril en France

Alors que l’actualité est marquée par les annonces liées aux investissements pharaoniques dans l’IA prévus par les Meta, Microsoft, OpenAI, Softbank et consorts, notamment dans le cadre du projet Stargate, la relative discrétion d’Apple sur ce terrain propice aux annonces fracassantes ne pouvait manquer de susciter des questions lors des échanges avec les analystes.

Sur ce point, Tim Cook s’est bien gardé de promettre des milliards d’investissement. Il s’est en revanche dit confiant quant à l’adhésion du public pour les produits liés à Apple Intelligence. Il affirme à ce sujet que les ventes d’iPhone 16 ont progressé plus vite, par rapport à fin 2023, sur les marchés où Apple Intelligence est disponible, et confirme au passage un lancement en France programmé pour le mois d’avril. Le CEO n’a en revanche pas voulu s’exprimer sur la date d’un éventuel lancement en Chine.

Dans son document aux actionnaires, Apple réaffirme son ambition d’établir un nouveau standard en matière d’IA et de vie privée avec son approche d’une inférence en local, complétée par des appels à une infrastructure distance, Private Cloud Compute.

« Lors de l’utilisation de Private Cloud Compute, les données des utilisateurs ne sont jamais stockées ni partagées avec Apple ; elles sont utilisées uniquement pour répondre à leurs demandes. Des experts indépendants peuvent inspecter le code qui s’exécute sur les serveurs Apple Silicon pour vérifier en permanence cette promesse de confidentialité », promet Apple.

☕️ Netflix intègre le téléchargement par saisons à ses applis iPhone et iPad

30 janvier 2025 à 14:54


Déployé de longue date sur Android, le téléchargement en un clic d’une saison complète de série a fait son apparition mercredi dans les applications iPhone et iPad de Netflix. Jusqu’ici, les clients iOS ne proposaient le téléchargement qu’à l’unité : il fallait donc manuellement rapatrier chaque épisode souhaité pour le consulter hors ligne.

Les épisodes sont ensuite accessibles dans la zone dédiée de l’espace Mon Netflix. Il faudra en revanche les effacer un par un pour libérer l’espace de stockage associé.

Utile par exemple pour les voyages ou les séjours en zone blanche, cette fonctionnalité aurait été « particulièrement demandée », affirme Netflix, qui présentait quelques jours plus tôt ses résultats financiers pour le dernier trimestre 2024.

La société américaine indiquait alors avoir conclu l’année 2024 sur un total de 302 millions d’abonnés dans le monde, avec un chiffre d’affaires annuel ayant pour la première fois dépassé le cap symbolique des 10 milliards de dollars, dont 1,87 milliard de dollars de bénéfice net.

Netflix a aussi, à cette occasion, annoncé de nouvelles augmentations de tarifs aux États-Unis, au Canada, au Portugal et en Argentine. Sur son marché domestique, Netflix fait ainsi passer l’abonnement standard de 15,49 dollars par mois à 17,99 dollars, tandis que la formule avec publicité passe de 6,99 dollars à 7,99 dollars par mois.

Des augmentations que la société justifie à la fois par l’ajout de nouvelles fonctionnalités, comme cette option de téléchargement en un clic, et par la richesse de son catalogue. « Quand vous vous apprêtez à demander une augmentation de prix, vous avez intérêt à vous assurer de disposer des produits et de l’engagement nécessaires pour la soutenir. Et j’ai l’impression que c’est précisément le cas que nous allons rencontrer en 2025 », a fait valoir Theodore A. Sarandos, co-CEO de Netflix, dans un échange avec les analystes financiers (PDF).

Cracked.io, Nulled.to… le FBI saisit plusieurs sites de pirates informatiques [Màj]

30 janvier 2025 à 15:10
Fissures chez les crackers
Cracked.io, Nulled.to… le FBI saisit plusieurs sites de pirates informatiques [Màj]

Plusieurs sites réputés pour héberger des outils et des communautés centrés sur le piratage informatique pointent désormais vers les DNS du FBI. Leurs serveurs ont fait l’objet d’une saisie dans la nuit, orchestrée par le FBI avec le concours de nombreuses autres autorités internationales. Nom de code de ce coup de filet : « Opération Talent ».

Mise à jour, jeudi 30 janvier, 15h10 : Europol a confirmé jeudi vers 15 heures l’organisation de l’opération Talent, et livré quelques données chiffrées relatives aux deux principales cibles de ce coup de filet, les forums Cracked.io et Nulled.to.

« Ces sites fonctionnaient comme des guichets uniques, utilisés non seulement pour des discussions sur la cybercriminalité, mais aussi comme des places de marché pour des biens illégaux et de la cybercriminalité en tant que service, telle que des données volées, des logiciels malveillants ou des outils de piratage », affirme l’agence européenne. L’agence indique par ailleurs que les deux forums totalisaient 10 millions de membres, et que l’économie associée aurait permis aux administrateurs de générer un chiffre d’affaires de l’ordre d’un million d’euros.

Europol confirme également la saisie de Sellix.io et StarkRDP, au motif que ces deux services étaient promus sur les forums cités précédemment, mais aussi administrés par les mêmes personnes.

Toujours d’après Europol, l’opération s’est déroulée entre les 28 et 30 janvier. Elle a conduit à l’arrestation de deux suspects (dont la nationalité n’a pas encore été précisée), à sept perquisitions, ainsi qu’à la saisie de 17 serveurs et environ 300 000 euros de cash et de cryptomonnaies.

En France, l’opération a notamment bénéficié du concours de l’Office Anti-cybercriminalité.

Publication initiale, jeudi 30 janvier, 9h04 :

« Ce site, ainsi que les informations relatives aux clients et aux victimes de ce site, ont été saisis par une coalition internationale de forces de l’ordre », affiche désormais une bannière inscrite en page d’accueil de plusieurs adresses réputées dans la communauté des pirates informatiques telles que Cracked.io, Nulled.to, Starkrdp.io, Mysellix.io, et Sellix.io.

Quelques heures avant cette bannière, les signes avant-coureurs d’une opération de grande ampleur avaient été détectés sur les réseaux sociaux : la zone DNS des noms de domaine concernés avait été en effet modifiée pour pointer vers deux adresses à l’intitulé explicite : ns1.fbi.seized.gov et ns2.fbi.seized.gov, ce qui se vérifie aisément jeudi matin. D’après nos constatations, une partie des ressources normalement situées derrière ces noms de domaine étaient encore accessibles jeudi matin.

Mercredi, les administrateurs de Cracked.io ont commencé par signaler un incident technique par l’intermédiaire de leur compte Telegram, évoquant la possibilité d’une reprise de service sous 24 heures. Quelques heures plus tard, leur compte a confirmé la saisie. « Maintenant que tout le monde y voit plus clair sur la situation, Cracked.io a été saisi dans le cadre de l’opération talent sans que les raisons spécifiques ne soient communiquées. Nous attendons toujours les documents juridiques officiels du data center et du gestionnaire de domaine. Nous vous tiendrons informés de ces détails quand nous les aurons, écrit le compte, avant de commenter : triste journée en effet pour notre communauté. »

Cracked.io et Nulled.to se présentent comme deux forums abritant des communautés qui mêlent aussi bien de véritables pirates informatiques que des script kiddies en recherche de sensation. Il y circule de façon plus ou moins discrète des logiciels, outils et techniques d’attaque informatique. Sellix et Mysellix proposent quant à eux la création simplifiée de boutiques en ligne dédiées à des produits illégaux, qu’il s’agisse de drogue ou de données personnelles issues de piratage.

La bannière affichée par le FBI évoque une large coalition internationale : il y figure huit drapeaux, dont celui de la France, et le logo de nombreuses forces de l’ordre, dont Europol. À ce stade, les autorités concernées n’ont pas encore communiqué.

Apple se relance dans le financement à 0 % avec Cetelem

29 janvier 2025 à 16:33
Argent trop cher
Apple se relance dans le financement à 0 % avec Cetelem

Deux ans après une expérience non concluante avec Alma, Apple retente en France la mise en place de solutions de financement pour favoriser les ventes de ses produits, en boutique comme en ligne. Cette fois, la marque s’associe à Cetelem, l’enseigne crédit conso du groupe BNP Paribas.

Le paiement fractionné fait son grand retour chez Apple. La marque officialise aujourd’hui un nouveau partenariat avec le groupe BNP Paribas, qui se traduit par la mise en place de nouvelles offres de financements, dont le fameux « taux à 0 % », qui permet d’échelonner le paiement d’un achat sans supporter les coûts traditionnellement associés à un crédit. Ces solutions sont distribuées aussi bien en boutique physique que sur les versions numériques (Web ou application) de l’Apple Store.

Des taux d’intérêts qui varient selon le produit et le délai de remboursement

« Les mensualités permettent aux clients de répartir les coûts d’achat des produits Apple de manière simple et flexible, sur l’iPhone, le Mac, l’iPad, l’Apple Watch, l’Apple Vision Pro et certains accessoires », résume BNP Paribas Personal Finance, qui opère le service sous sa marque Cetelem.

Le 0 % n’est cependant proposé que dans un certain nombre de cas. Cetelem et Apple modulent en effet le taux proposé en fonction des produits sélectionnés et de la durée de remboursement envisagée.

Pour l’achat d’un iPhone, le 0 % est par exemple proposé sur 12 ou 24 mois, mais pour un MacBook Air ou un Mac Mini, le taux à 0 % n’est proposé que sur un remboursement en 18 mois, contre 20 mois pour un iPad Pro. Pour les accessoires enfin, le 0 % est limité à 4 mois. Au-delà, le crédit est associé à un taux débiteur de 8,16 %.

Une page dédiée liste les « offres en cours », ce qui signifie que les taux et les durées associées sont susceptibles de varier. D’après les Echos, le 0 % sur 24 mois proposé pour l’achat d’un iPhone constitue justement une offre promotionnelle de lancement, valable uniquement pendant trois mois.

La reprise d’un ancien appareil ou la souscription d’un contrat AppleCare+ (assurance optionnelle) modifient également les conditions du crédit proposées. « Si vous souscrivez un contrat AppleCare+ pour votre nouvel appareil, un financement au taux débiteur de 0 % vous sera accordé. La durée dépend de l’option de financement que vous avez sélectionnée pour votre appareil », précise ainsi Apple. Cette solution de crédit n’est en revanche pas proposée pour les achats effectués sur les sites Apple Store Éducation et Entreprises.

Un rapide test sur un panier contenant un iPhone, deux coques et une paire d’AirPods montre que le téléphone est associé à un crédit à 0% sur 24 mois, tandis que les écouteurs bénéficient de ce taux réduit pour seulement 4 mois. Les coques ne sont quant à elles pas couvertes par le financement.

« Nous sommes guidés par l’exigence de qualité et l’excellence du service clients, et nos équipes ont à cœur de répondre aux clients Apple en France », déclare Franck Vignard Rosez, directeur général de BNP Paribas Personal Finance France, dans un communiqué (PDF). La formule est générique, mais elle n’est pas totalement anodine lorsque la société de crédit évoque Apple.

Apple et le crédit, des amours contrariées

En 2022, la marque à la pomme avait en effet mené une première expérience autour du paiement fractionné et du crédit à la consommation avec la startup française Alma. Lancée en juillet, elle avait été interrompue trois mois plus tard, sans aucun commentaire des deux parties, mais les témoignages d’internautes, laissés notamment sur les forums d’Apple, laissaient entendre que le parcours utilisateur à la souscription posait quelques problèmes.

En France, Apple est toujours passée par des sociétés tierces pour ses solutions de financement. Aux États-Unis en revanche, la société a tenté pendant quelque temps d’opérer elle-même son propre service, sous l’appellation Apple Pay Later. Annoncée en mai 2023, cette fonctionnalité a pris fin en octobre 2024.

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