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Apple annonce ses iPhone 17, Air, Pro et Pro Max, à partir de 969 euros

9 septembre 2025 à 20:39
Will it bend ?
Apple annonce ses iPhone 17, Air, Pro et Pro Max, à partir de 969 euros

Apple vient de terminer sa conférence d’annonce des nouveaux iPhone 17, AirPods Pro 3 et montres Watch. Voici l’essentiel de ce qu’il faut en retenir.

AirPods Pro 3 et Apple Watch 11

Apple a commencé sa conférence par les AirPods Pro 3. Sans surprise, ils sont meilleurs sur plusieurs points : réduction de bruit et design pour s’adapter au mieux à vos oreilles. C’est dans l’air du temps, la traduction en temps réel arrive sur les AirPods Pro 3, comme la détection de la fréquence cardiaque. L’autonomie varie entre 6 et 8 heures avec la réduction de bruit. Ils seront disponibles le 19 septembre pour 249 euros. Les précommandes sont ouvertes.

L’Apple Watch Series 11 débarque avec un verre maison présenté comme deux fois plus résistant. La 5G est aussi de la partie dans la montre, tandis que les versions précédentes se « contentent » de la 4G. Apple met l’accent sur la détection de l’hypertension et attend les autorisations de 150 pays (dont l’Europe) d’ici la fin du mois. Apple met aussi en avant un nouveau « sleep score » pour évaluer votre sommeil. L’autonomie est de 24 heures.

L‘Ultra gagne pour sa part les communications par satellite, une autonomie de 42 heures et un écran plus grand. L’Apple Watch SE passe à la puce S10 et dispose aussi du nouveau score de sommeil, tout comme du « always-on » sur l’écran et de la recharge rapide. L’Apple Watch SE est vendue 269 euros, la Series 11 classique à 449 euros et l’Ultra à 899 euros. Là aussi, les précommandes sont déjà ouvertes.

iPhone 17 : 6,3 pouces, ProMotion et caméra frontale améliorée

Place maintenant aux nouveaux smartphones iPhone 17, avec une puce A19. L’écran mesure 6,3 pouces et la version de base gagne le ProMotion avec une fréquence d’affichage de 1 à 120 Hz. La luminosité atteint 3 000 nits. La coque passe au Ceramic Shield 2.

Le SoC dispose de six cœurs CPU, un GPU avec cinq cœurs, avec un gain annoncé de 20 % sur les performances par rapport à la génération précédente.

À l’arrière, deux capteurs optiques : 48 Mpx Fusion Ultra pour le premier, 12 Mpx pour le second avec un zoom optique x2. La caméra avant de 18 Mpx propose un capteur presque deux fois plus gros avec une technologie Center Stage pour avoir au maximum vos têtes lors d’un selfie (avec l’aide de l’IA évidemment).

L’iPhone 17 passe à 256 Go de stockage pour 969 euros.

iPhone Air : 6,5″, eSIM obligatoire et puces A19 Pro, C1X et N1 maison

L’iPhone Air de 6,5 pouces est vraiment fin avec 5,6 mm, enfin à condition de ne pas regarder les capteurs à l’arrière… La coque est en titane, avec du Ceramic Shield des deux côtés. L’écran Super Retina mesure 6,5 pouces avec ProMotion.

La puce A19 Pro est fournie avec 6 cœurs CPU dont deux performances et quatre « efficaces ». La partie GPU dispose de cinq cœurs avec la seconde génération de Dynamique Caching. La puissance pour l’IA est théoriquement multipliée par trois par rapport à l’A18 Pro.

Wi-Fi 7, Bluetooth 6 et Thread sont désormais gérés par une nouvelle maison puce N1. Le modem C1X est présenté comme deux fois plus performant que le C1 des iPhone 16 avec une baisse de la consommation de 30 %. Apple passe totalement à l’eSim avec son iPhone Air, c’est la fin de la SIM physique.

On retrouve un capteur Fusion Main Camera de 48 Mpx et un téléobjectif x2 de 12 Mpx. Devant, un capteur de 18 Mpx avec Stage Center. L’iPhone Air est à 1 229 euros, avec 256 Go de stockage.

iPhone 17 Pro (Max) : Unibody

« Nous avons décidé de redéfinir le Pro », indique Apple au début de sa présentation, à commencer par une conception Unibody. À l’intérieur, une puce A19 Pro avec un système de refroidissement amélioré équipé d’une chambre à vapeur, affirme Apple. Le Ceramic Shield est de nouveau présent devant et derrière. Apple en profite pour revoir l’intégration des antennes.

Le SoC A19 Pro a six cœurs avec un GPU de six cœurs également, contre cinq pour l’iPhone Air. Côté IA, les performances sont multipliées par quatre cette fois, toujours d’après le constructeur. Apple explique que les iPhone 17 Pro en eSIM seulement disposeront d’une batterie un peu plus grande.

À l’arrière, les trois objectifs sont de 48 Mpx. Le téléobjectif peut monter jusqu’à un zoom x8, alors que la génération précédente était limitée à x5, mais dans ce cas les images sont en 12 Mpx. Enfin, l’écran mesure 6,3 pouces sur la version Pro et 6,9 pouces sur la version Pro Max, exactement comme sur les iPhone 16 Pro (Max).

L’iPhone 17 Pro est à 1 329 euros et le Pro Max à 1 479 euros, toujours avec 256 Go de stockage. Vous pouvez également prendre la version avec 2 To de stockage pour 2 479 euros.

Toutes les précommandes pour les nouveaux iPhone ouvriront le 12 septembre, pour des livraisons débutant le 19. Apple a mis en ligne une page pour comparer les nouveaux modèles.

Évoquant un « web ouvert en déclin rapide », Google s’emmêle les pinceaux

9 septembre 2025 à 17:13
Essor, déclin, c'est pareil
Évoquant un « web ouvert en déclin rapide », Google s’emmêle les pinceaux

En avril, un tribunal fédéral américain a statué que Google avait construit un monopole illégal dans le domaine de la publicité en ligne. Désormais, l’entreprise lutte contre la menace d’une séparation de ses activités publicitaires. Dans son argumentaire, elle évoque un marché chamboulé par l’IA et défend son modèle, pour soutenir un « web ouvert en déclin rapide ».

Mi-avril, Google perdait un important procès. Pour la justice américaine, l’entreprise avait bel et bien construit un monopole illégal sur la publicité en ligne. Le mois suivant, le ministère de la Justice (DoJ) réclamait un démantèlement partiel de Google, avec une séparation des activités de publicité dans une structure indépendante. Le DoJ a fait d’autres propositions en ce sens sur une autre affaire, demandant que Google se sépare de Chrome et Android. Un juge en a récemment décidé autrement.

Comme repéré par Search Engine Roundtable, Google se bat actuellement pour convaincre le juge chargé de l’affaire de ne pas toucher à son organisation. Dans les grandes lignes, Google estime que le marché de la publicité est bouleversé par l’IA, que les forces de ce marché sont suffisantes pour rebattre les cartes, et qu’une décision du tribunal ferait plus de mal que de bien.

Un web ouvert en déclin rapide ?

Pour Google, le monde a largement changé depuis le dépôt de plainte en janvier 2023. La firme insiste : dans tous les développements de l’affaire, les plaignants présentent les mêmes arguments, « comme si l’écosystème incroyablement dynamique de la technologie publicitaire était resté immobile pendant que ces procédures judiciaires se poursuivaient ».

« Mais les changements ont été nombreux : l’IA remodèle la technologie publicitaire à tous les niveaux ; Les formats publicitaires d’affichage Web non ouverts tels que la télévision connectée et les médias de détail explosent en popularité ; et les concurrents de Google orientent leurs investissements vers ces nouveaux domaines de croissance », indique l’entreprise dans un document remis au tribunal (PDF).

Google abat alors son maître argument : « Le fait est qu’aujourd’hui, le Web ouvert est déjà en déclin rapide et que la proposition de désinvestissement des plaignants ne ferait qu’accélérer ce déclin, nuisant aux éditeurs qui dépendent actuellement des revenus publicitaires de l’affichage sur le Web ouvert ».

Une nuance inutile

La mention d’un web ouvert en rapide déclin n’a pas manqué de faire réagir, la presse américaine s’étant largement emparée du sujet. Cependant, comme signalé par Ars Technica et The Verge notamment, Google a rapidement contacté certaines rédactions pour préciser sa pensée. De même, Dan Taylor, vice-président des activités publicitaires, a directement répondu à Barry Schwartz (Search Engine Roundtable) sur X.

Pour Dan Taylor, il est ainsi « clair que Google fait référence à la publicité display sur le web ouvert et non au web ouvert dans son ensemble ». « Comme vous le savez, les budgets publicitaires dépendent du temps passé par les utilisateurs et les marketeurs constatent des résultats, de plus en plus dans des domaines comme la télévision connectée, les médias grand public, etc. », a ajouté Dan Taylor. « Je ne pense pas que cela fasse la moindre différence », a répondu Barry Schwartz, tout en précisant que la réaction de Google avait été ajoutée à l’article d’origine.

Si l’argument fait réagir, c’est que Google soutient que ses publicités sont essentielles pour le web ouvert. Accéder aux demandes du ministère de la Justice et séparer les activités publicitaires nuirait à ces dernières. Par effet boule de neige, de nombreux éditeurs en pâtiraient, alors que l’activité se déplace vers le web fermé, selon Google.

Tout va très bien

Or, comme le pointe notamment Ars Technica, l’arrivée de l’IA change justement la donne. Google a dit et répété que ses résumés IA dans les résultats de recherche ne risquaient pas de faire diminuer le trafic des sites dont les informations étaient extraites.

En juillet cependant, une étude publiée par le Pew Research Center semblait pointer au contraire vers une baisse importante. Google s’était défendue, assure que le nombre de clics était « relativement stable ». L’entreprise n’a jamais publié de chiffres pour appuyer ses affirmations.

Comme largement noté par la presse outre-Atlantique, le distinguo entre web ouvert et publicités sur le web ouvert est au mieux ténu. Beaucoup évoquent un lien de proportionnalité : si le web ouvert était dans un état sain, la publicité suivrait. Or, les documents de Google montrent que ce sont les publicités intégrées aux applications qui connaissent le développement le plus significatif. Y compris les propres applications de Google.

Carambolage

De plus, évoquer un « déclin rapide » contredit directement les propos tenus en juin par l’un des vice-présidents de Google, Nick Fox, comme relevé par la BBC. « De notre point de vue, le Web est en plein essor », affirmait alors le responsable. « Il n’y a probablement pas d’entreprise qui se soucie plus de la santé et de l’avenir du Web que Google ».

Nick Fox indiquait alors que les robots d’exploration de Google avaient enregistré une hausse de 45 % des contenus indexables depuis janvier 2023. Aucune précision n’est donnée sur ces derniers, mais Ars Technica pose la question : ne s’agirait-il pas de l’explosion des contenus générés par IA ?

La défense de Google laisse transparaitre un délicat numéro de funambulisme sur le fil du rasoir. Il semble compliqué désormais d’entretenir l’image d’un web ouvert en pleine santé, alors que la firme fournit à la fois des services digérant l’information aux internautes et des outils pour le faire aux entreprises. Les courbes publiées par le Wall Street Journal en juin sur la fréquentation de plusieurs gros sites d’informations laissaient peu de doutes sur l’évolution.

Le Quai d’Orsay veut être plus offensif dans la guerre informationnelle

9 septembre 2025 à 16:47
À désinformation, désinformation et demi ?
Le Quai d’Orsay veut être plus offensif dans la guerre informationnelle

Jean-Noël Barrot veut que la France lance une riposte « plus offensive, plus réactive et plus impactante » face aux manipulations de l’information venues de l’étranger, notamment sur les réseaux sociaux. Le Quai d’Orsay a ouvert le compte French Response sur X et imaginait une stratégie incluant l’utilisation d’influenceurs, potentiellement rémunérés. Mais la situation politique française actuelle pourrait faire capoter les plans du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, désormais démissionnaire.

« French Response », c’est le nom du compte officiel de riposte du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères lancé sur X ce vendredi 5 septembre. Son objectif, selon Jean-Noël Barrot, est de « riposter contre toutes celles et ceux qui veulent porter atteinte à l’image de la France ».

Factchecking officiellement assumé par le Quai d’Orsay sur X

Au journal Le Monde, le Quai d’Orsay explique que le compte vise « à apporter une réponse rapide aux allégations étrangères hostiles en rétablissant les faits » et à « se doter d’un canal d’expression complémentaire aux comptes institutionnels existants, adapté à la tonalité actuelle des interactions internationales ». Le premier (et seul) sujet pour l’instant évoqué par ce compte est une réfutation des propos du secrétaire d’État étasunien, Marco Rubio. Le compte propose un « factchecking » affirmant que « la reconnaissance de l’État palestinien n’a pas entraîné l’échec des négociations sur les otages ».

Ce compte fait partie d’un nouveau dispositif que veulent mettre en place les services Jean-Noël Barrot. En effet, comme l’explique notre consœur du média spécialisé La Lettre, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères – désormais démissionnaire – a adressé en mai dernier une note à Emmanuel Macron et François Bayrou pour leur proposer la mise en place d’une stratégie plus offensive, avec ce qu’il appelle « un narratif clair, un alignement interministériel fort et un écosystème public-privé opérationnel ».

Des vidéos et fuites publiées de manière non officielles mais « assumables »

Cette note propose, selon La Lettre, que les ambassades françaises portent sur les divers réseaux sociaux un contre-discours plus offensif pour contrer les narratifs hostiles, en anglais, arabe ou russe. Mais, si le compte « French Response » sur X est bien assumé par le Quai d’Orsay et s’affiche comme tel (sans pour autant avoir de coche bleue ou grise), la note propose des comptes « démarqués » qui pourraient même « produire des vidéos non officielles sur des sujets sensibles pour nos compétiteurs » ou « organiser des fuites ciblées contre des dignitaires étrangers afin que leurs actions hostiles soient suivies d’un coût opérationnel ». Le Quai d’Orsay imagine des campagnes « non revendiquées mais assumables si leur origine venait à être divulguée ».

Selon La Lettre, le ministère aurait déjà approché une dizaine d’influenceurs pour ce genre d’opérations. Il aurait même mené une « vingtaine d’actions de communication offensives inédites depuis le printemps 2024 » grâce au « partage d’éléments par les services de renseignement », en collaboration avec l’Élysée et la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

Les services de Jean-Noël Barrot voudraient l’étendre dans le réseau des ambassades. Celles-ci pourraient mettre en place un réseau d’influenceurs et de producteurs de contenus locaux, avec potentiellement une rémunération à terme de certains « lorsque cela se justifie ».

Une collaboration imaginée avec des médias

Ignorant la différence entre communication gouvernementale et médias, la note suggère aussi « une coalition des rédactions de fact-checking » avec France Médias Monde (France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya) et l’Agence France-Presse.

Cette note devait être présentée au conseil de défense prévu le 10 septembre, mais la présentation aurait été reportée au 18 septembre compte tenu du vote contre la confiance au gouvernement par l’Assemblée Nationale ce lundi 8 septembre. Difficile de savoir, à l’heure actuelle, si elle aura lieu et si ce projet de riposte plus offensive sera repris par le ou la successeur de Jean-Noël Barrot, s’il n’est pas reconduit.

☕️ CPU RISC-V : SiFive passe à la « Gen 2 »

9 septembre 2025 à 15:37

L’entreprise américaine travaille depuis longtemps sur des IP pour développer des processeurs exploitant l’architecture RISC-V. Elle vient d’annoncer « cinq nouveaux produits conçus pour accélérer les charges de travail d’IA ». On retrouve une Gen 2 des X280, X390 et XM, ainsi que deux nouvelles familles X160 Gen 2 et x180 Gen 2.

Parmi les nouveautés, SiFive annonce des « capacités améliorées dans les traitements scalaire, vectoriels et, plus précisément pour XM, matriciels pour les charges de travail de l’intelligence artificielle ». Par rapport à la concurrence (sans précision supplémentaire), SiFive affirme pouvoir délivrer deux fois plus de performance pour une même empreinte sur le silicium.

La mémoire est également améliorée et surtout optimisée avec désormais deux niveaux de cache au lieu de trois sur la première génération. Le cache de niveau 1 est toujours de 64 ko pour les données et les instructions, tandis que le niveau 2 peut atteindre 4 Mo partagés.

L’entreprise annonce jusqu’à 0,032 TOPS sur des entiers en 8 bits (INT8) avec la série X1x0 Gen 2, contre 0,5 TOPS (toujours en INT 8) avec X280 Gen 2, 1,28 TOPS (INT 8) avec un cœur en X390 Gen 2. XM grimpe à 64 TOPS en FP8, avec la possibilité de multiplier les puces pour augmenter proportionnellement la puissance de calcul. Dernier point, SiFive propose une nouvelle fonctionnalité expérimentale pour calculer une exponentielle avec une seule instruction, au lieu de 15 à 22 instructions en général.

Les licences sont dès à présent disponibles, tandis que la première puce en silicium exploitant cette technologie est attendue pour 2026.

La déléguée mondiale à la Protection des Données de Palantir est aussi porte-parole du PS

9 septembre 2025 à 12:29
La déléguée mondiale à la Protection des Données de Palantir est aussi porte-parole du PS

Julie Martinez est, depuis un mois, porte-parole du Parti Socialiste. Mais elle exerce aussi les fonctions de Déléguée mondiale à la Protection des données au sein de Palantir, l’entreprise fondée notamment par Peter Thiel et Alexander Karp pour accomplir leur vision politique d’extrême droite.

Depuis un mois, Julie Martinez est une des porte-paroles du Parti Socialiste. Mais elle est aussi déléguée mondiale à la Protection des Données pour l’entreprise Palantir, co-fondée par Peter Thiel et Alexander Karp, révélait le journal l’Humanité vendredi 5 septembre. Cette juriste est entrée au PS en 2017.

Des tribunes sur la souveraineté et le sexisme dans l’IA

Julie Martinez est aussi Directrice Générale du think tank France Positive, présidé par Jacques Attali. Avec cette casquette, elle publie notamment des tribunes sur le numérique. Par exemple, en février dernier, elle co-signait dans La Tribune, que « l’IA ne nait pas sexiste, elle le devient. Nourrie par des données du passé, elle hérite des rapports de domination trop longtemps établis. Et comme 88 % des algorithmes sont créés par des hommes, elle reproduit leurs biais, diffuse et amplifie les clichés des inégalités de genre ».

À l’occasion de la sortie de DeepSeek-R1, elle publiait dans le Monde une tribune dans laquelle elle pointait des questions de souveraineté et d’intégrité des données si le modèle de l’entreprise chinoise était utilisé dans des secteurs stratégiques et publics : « L’adoption massive de DeepSeek-R1 dans des secteurs stratégiques et publics pose des questions de souveraineté et d’intégrité des données. Si ce reproche est souvent fait à l’encontre de nombreux géants américains, les entreprises technologiques chinoises opèrent, elles, dans un cadre de gouvernance étroitement supervisé par l’État. Sous le couvert d’innovation, ces technologies pourraient s’avérer être des chevaux de Troie numériques prêts à s’immiscer dans nos activités nationales », affirmait-elle.

Depuis 2022, « legal ninja » puis DPO chez Palantir

Mais Julie Martinez a aussi rejoint Palantir en 2022. En tant qu’avocate ( « legal ninja » sur son profil Linkedin) puis en tant que déléguée mondiale à la Protection des Données. Cette entreprise n’est pas n’importe quelle startup d’analyse de données. Elle a été fondée par les libertariens Peter Thiel, Stephen Cohen, Joe Lonsdale, et Alex Karp. Ce projet a été financé notamment par David Sacks.

Dès l’origine, Palantir a été pensée comme une entreprise qui récupère le plus de données possible pour mettre en place leur projet politique, notamment en aidant les agences de renseignement à faire proliférer leurs programmes de surveillance. Alex Karp, qui en est encore le CEO, assume toujours dans une publicité affichée sur des abribus et diffusée sur X : « Nous avons créé Palantir pour assurer l’avenir de l’Amérique, pas pour bricoler à la marge. […] Dans les usines, dans les salles d’opération, sur les champs de bataille, nous construisons pour dominer ».

Ses fondateurs ont réussi non seulement à mettre en place leurs solutions dans les administrations, mais aussi à entretenir des liens étroits avec les équipes de l’actuel président des États-Unis.

Ainsi, Peter Thiel est devenu dès le premier mandat de Donald Trump un de ses conseillers et David Sacks a été nommé « tsar » de la crypto et de l’IA à la Maison-Blanche au début de son deuxième mandat. C’est au cours d’un show co-animé par David Sacks que Donald Trump a signé ses décrets imposant son idéologie dans les modèles d’IA utilisés dans les agences étasuniennes.

Le deuxième mandat de Donald Trump marque aussi une accélération de l’utilisation des logiciels de Palantir dans les agences étasuniennes au risque d’une fusion des données, l’entreprise profitant à fond de cette élection. Elle a, par exemple, bénéficié d’un contrat de 30 millions de dollars avec le gouvernement étasunien pour mettre en place Immigration OS, un outil d’assistance à l’expulsion des étrangers du sol étasunien.

Palantir « accompagne la lutte contre les extrémismes », selon Julie Martinez

Mais pour Julie Martinez, son poste de déléguée mondiale à la Protection des Données chez Palantir n’est pas incompatible avec celui de porte-parole du PS. Interrogée par l’Humanité, elle affirme être chargée de « veiller à ce que nos valeurs européennes soient prises en compte » et avoir un poste « à impact ». Elle ajoute qu’elle est « coriace et redoutable » et qu’elle a l’impression d’être « efficace ».

À nos confrères, elle assure que travailler pour Palantir, ce n’est pas renier les « convictions de militante socialiste, antifasciste, anti-extrême droite » qui lui sont « chevillées au corps ». Ça serait même « défendre des convictions là où ça compte vraiment ». Toujours à l’Humanité, elle assure que les responsables de l’entreprise connaissent « parfaitement [ses] positions publiques ». Elle juge que Peter Thiel est « un libertarien qu’[elle] méprise », que son idéologie est « mortifère » mais qu’il n’a « plus aucun pouvoir opérationnel ».

Selon elle, toujours en réponse à l’Humanité, Palantir « accompagne la lutte contre les extrémismes », appuie les Ukrainiens et s’engage « contre le trafic de bébés » et elle balaie l’information sur le contrat Immigration OS d’un très trumpien « fake news ».

Interrogée par Next, Julie Martinez n’a pas répondu, notamment sur les prises de positions récentes de l’actuel CEO de Palantir, Alex Karp, affirmant que les entreprises d’informatique les plus importantes sont celles dont les produits « renforcent la supériorité évidente et innée de l’Occident » et « apportent violence et mort à nos ennemis ».

Le Parti socialiste ne s’en offusque pas auprès de l’Humanité. Si pour le directeur général du PS, Floran Vadillo, « travailler pour Palantir n’est pas un non-sujet », il ajoute que « les fonctions de Julie Martinez sont conformes à son engagement » et qu’ « elle porte un discours de régulation ».

Erratum : Nous avons corrigé une erreur suite à la confusion avec une homonyme engagée aussi au PS dans le Tarn.

☕️ En 2025, la DGCCRF a déjà bloqué 80 sites frauduleux

9 septembre 2025 à 12:04

Le ministère de l’Économie rappelle que, sur Internet, les pratiques commerciales frauduleuses « nuisent fortement aux consommateurs, qui peuvent se faire piéger lors de l’acte d’achat, et aux commerçants (physiques ou numériques) qui exercent leur activité en respectant les règles, et qui font face à une concurrence déloyale ».

Voici quelques exemples de pratiques frauduleuses : mise en avant de produits ou de services non disponibles, fausses annonces de réduction de prix, fausses allégations sur l’identité du vendeur, vente de produits interdits, etc. « Les secteurs les plus concernés sont le dépannage à domicile et la rénovation énergétique ».

Les contrôles se sont intensifiés depuis le début de l’année, et cela porte ses fruits, selon le ministère : « les services la DGCCRF ont déjà procédé, en 2025, à près de 80 réquisitions numériques, qui permettent de restreindre l’accès à des sites internet utilisant des pratiques trompeuses ».

Sur l’ensemble de 2024, 87 réquisitions numériques avaient été réalisées. En l’espace de huit mois, 2025 dépasse déjà l’intégralité de l’année 2024. Les réquisitions peuvent prendre la forme de restriction d‘accès auprès des FAI ou d’un blocage du nom de domaines (Afnic pour les .fr, registrar pour les autres extensions).

La liste des 80 sites est disponible par ici, avec les manquements reprochés, le type de mesure et le secteur d’activité.

Le ministère rappelle que la loi permet depuis 2020 à la DGCCRF « de bloquer un nom de domaine (impossibilité complète d’accéder au site internet), de restreindre l’accès à un site internet (l’internaute est redirigé vers une page d’information du ministère), ou de déréférencer un site (il disparaît alors des résultats fournis par le moteur de recherche) ».

Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, souhaite faire évoluer les procédures « pour gagner encore en célérité, par exemple en confiant un plus grand pouvoir à l’administration pour lutter contre les fausses réductions de prix ».

☕️ Bluesky inaugure une fonction hors-protocole AT permettant de sauvegarder des favoris

9 septembre 2025 à 10:57

Une nouvelle option a fait son apparition sur Bluesky : visible sur desktop comme sur les applications mobiles (après mise à jour du client), elle s’incarne au travers d’un nouveau pictogramme dédié à la sauvegarde de favoris. Baptisée Saved Posts, ou Posts conservés dans la langue de Molière, elle permet donc à l’utilisateur de conserver une trace des publications de son choix. À la différence des likes, ces favoris présentent l’intérêt d’être privés : a priori, personne n’est censé pouvoir consulter la liste des messages sélectionnés.

A l’ouverture du service, une fenêtre annonce la nouvelle fonction signets

Ce caractère privé n’est pas anecdotique si l’on s’intéresse au fonctionnement de Bluesky : le réseau social utilise en effet une implémentation du protocole ouvert AT (Authenticated Transfer Protocol). Or ce dernier, dans ses versions courantes, ne dispose pas à ce stade d’une couche privée, ce qui signifie que Bluesky a dû développer un module dédié, hors protocole.

L’un des développeurs de Bluesky confirme, et l’entreprise s’en explique sur GitHub. Elle indique par ailleurs envisager d’étendre le protocole pour ajouter la prise en charge de données privées, tout en soulignant qu’il s’agit d’un sujet complexe.

« Pour cette fonctionnalité, nous utilisons le stockage de données privées hors protocole. Nous avons modélisé notre stockage privé à partir de définitions de lexiques afin de faciliter une future migration vers le protocole une fois cette fonctionnalité disponible ».

L’option de sauvegarde apparaît à côté du bouton de partage

La mise en place de cette fonctionnalité rappelle qu’en dépit des promesses de décentralisation offertes par AT Protocol, Bluesky converge bien vers une infrastructure gérée par l’entreprise.

« Afin de maintenir la sécurité de la plateforme et de se conformer aux exigences légales, notre équipe Trust & Safety peut accéder aux signets enregistrés en cas d’enquête sur des violations potentielles de nos conditions d’utilisation, de la réponse à des demandes légales valides ou du traitement de problèmes de sécurité », précise d’ailleurs l’entreprise dans un autre commentaire.

Dans un registre assez proche, la messagerie Signal a de son côté annoncé mardi la préversion d’une fonctionnalité de sauvegarde de ses messages, afin d’en conserver l’historique même en cas de perte du terminal utilisé.

☕️ Signal lance ses sauvegardes sécurisées, avec une option payante pour la première fois

9 septembre 2025 à 10:27

Signal a annoncé hier soir une fonction très attendue par de nombreux utilisateurs : les sauvegardes sécurisées en ligne. Présentes uniquement dans la version bêta de l’application Android pour l’instant, elles permettent – une fois activées – de déclencher une sauvegarde automatisée quotidienne. Celle-ci pouvait déjà se faire localement, Signal passe cette fois à la synchronisation en ligne, pour les cas où l’appareil serait cassé, perdu ou volé.

Dans son billet de blog, la fondation Signal explique plusieurs points. Tout d’abord, il s’agit d’une option. Un choix qui découle du fonctionnement de ces sauvegardes, car elles sont sécurisées et chiffrées de bout en bout. L’activation de cette fonction génère une clé de récupération de 64 caractères, requise obligatoirement pour déverrouiller les données.

Si la clé est perdue, les données ne pourront pas être récupérées. La fondation indique qu’elle ne pourra rien faire dans ce cas. Un risque inhérent au chiffrement de bout en bout et que l’on retrouve dans d’autres catégories d’applications et services, comme les gestionnaires de mots de passe. Attention donc à la manière dont vous stockerez cette clé.

Ensuite, la sauvegarde n’est pas illimitée et fonctionne sur un modèle freemium. Dans sa version gratuite, elle permet de stocker jusqu’à 100 Mo de texte (la fondation estime que c’est largement suffisant, même pour les gros utilisateurs) et les médias échangés durant les 45 derniers jours.

Les personnes en voulant plus pourront souscrire une option payante à 1,99 dollar par mois. C’est la première fois que Signal se dote d’une fonction payante. La fondation explique à ce sujet que le stockage est onéreux et qu’il n’était pas possible de faire autrement. Avec l’option, le stockage passe à 100 Go, ce qui laisse voir venir.

Dans son billet, la fondation précise que les versions iOS et desktop seront bientôt équipées de la même fonction. En outre, « la technologie qui sous-tend cette version initiale des sauvegardes sécurisées servira également de base à des options de sauvegarde plus sécurisées dans un avenir proche ». Signal sera ainsi capable d’enregistrer la copie de sauvegarde où on le souhaite. En outre, Signal prévoit enfin de transférer l’historique des messages entre les appareils.

KDE a désormais sa propre distribution officielle, KDE Linux

9 septembre 2025 à 09:58
KDE live ! Yeah !
KDE a désormais sa propre distribution officielle, KDE Linux

L’équipe de développement de KDE a lancé hier soir sa distribution officielle, en version alpha. Elle se veut l’implémentation de référence pour les aficionados de l’environnement et les développeurs.

Avec GNOME, KDE est l’autre grand environnement de bureau que l’on trouve sur les systèmes Linux. Bien qu’il soit courant, la distribution KDE Neon s’est fait une spécialité depuis des années de fournir un environnement KDE sans modification. Cette distribution, bâtie par la communauté, est basée sur les moutures LTS d’Ubuntu.

Si connue soit-elle, Neon n’est cependant pas la distribution « officielle » de KDE. Et justement, du côté de l’environnement, l’équipe en charge du projet vient d’annoncer son propre système. Nommé sobrement KDE Linux, il ambitionne d’être « sûr, facile à maintenir, fonctionnel et moderne ». Il se veut « le meilleur choix pour une utilisation à domicile, les postes de travail d’entreprise, les institutions publiques, la pré-installation sur les ordinateurs que vous pouvez acheter, et plus encore ».

Immuable et moderne

Les choix techniques de l’équipe sont très différents de KDE Neon. KDE Linux se sert en effet d’Arch Linux comme base, avec un fonctionnement en rolling release et immuable. En grande majorité, les applications sont fournies sous forme de Flatpaks, sauf pour quelques applications KDE centrales comme Dolphin, Konsole, Spectable, Ark ou encore les paramètres système.

Crédits : PointieStick

La distribution se veut donc moderne, avec une approche idoine, comme on peut en retrouver sur des systèmes globalement proches, comme Fedora Kinoite. Les choix de certaines technologies par défaut suivent la même trajectoire : Wayland pour la session, Btrfs pour le système de fichiers, PipeWire pour le son, etc.

Le système n’est pour l’instant disponible que sous forme alpha et est donc loin d’être terminé. Il s’adresse uniquement aux ordinateurs équipés de processeurs Intel ou AMD compatibles UEFI. Secure Boot n’est pas encore supporté et le système n’accepte pas les pilotes NVIDIA pour tous les GPU ayant précédé la GeForce GTX 1630. Précisons enfin que la distribution n’est livrée avec aucun gestionnaire de paquets et que toutes les installations d’applications se font via Discover.

Réservée aux testeurs

Cette première préversion ne sera également pas toujours simple à tester, car elle est fournie sous forme d’un fichier RAW et non ISO. Il faut déjà avoir un ordinateur avec un système équipé de KDE pour créer la clé USB qui servira à l’installation. L’utilisation en machine virtuelle n’est pour l’instant pas supportée.

Enfin, l’équipe de développement précise que le système est dans un état très brut. Elle prévient : les bugs seront nombreux. Elle demande d’ailleurs à ce que les bugs ne soient pas remontés pour l’instant, car le système est mis à jour quotidiennement.

☕️ En difficultés, MacGeneration en appelle au soutien de ses lecteurs

9 septembre 2025 à 09:03

Il y a des articles qu’on se passerait bien d’écrire, parole de Next (INpact). « Si nous prenons la plume aujourd’hui, c’est parce que MacGeneration traverse une période difficile qui va nous contraindre à nous séparer de deux journalistes à la fin du mois », annonce Christophe Laporte, fondateur et directeur de la publication de ce site d’actualités dédié à l’univers Apple, dans un billet publié lundi 8 septembre, veille de keynote iPhone.

L’appel aux lecteurs figure en une du site MacG lundi 8 septembre au soir – capture d’écran

Il y décrit une situation financière difficile marquée par une « succession d’événements défavorables » : l’arrêt du programme d’affiliation d’Apple (qui permettait aux sites renvoyant des internautes vers la boutique en ligne de la marque de toucher une commission en cas d’achat), une conjonction économique globalement morose, un écosystème commercial spécialisé Apple français en perdition ou encore une allocation parfois contestable des ressources, comme un surinvestissement sur la thématique du casque Apple Vision Pro. « Nous avons moins innové dans notre domaine et nous nous sommes peut-être un peu trop facilement enfermés dans le petit ronron de l’actualité Apple », analyse-t-il encore.

Une combinaison de facteurs défavorables qui met les finances de la société sous pression, alors même que cette dernière a déjà entrepris de réduire ses coûts et réussi, fin 2024, une campagne de financement participatif consacrée à l’édition d’un magazine événement pour les 25 ans du site MacG. C’est, d’après le directeur de la publication, ce qui conduit au départ de deux des plus anciens journalistes du site, Anthony Nelzin-Santos et Florian Innocente, ainsi qu’au passage à mi-temps du développeur chargé de l’application iOS associée aux trois principaux sites de la galaxie MacGeneration : MacG, mais aussi iGen et WatchGeneration.

Sans donner de chiffre, Christophe Laporte appelle donc les lecteurs des trois sites à soutenir leur activité, via l’un des différents leviers de leur modèle économique : en premier lieu l’abonnement, via le « Club iGen », le don, mais aussi l’achat du magazine des 25 ans ou le passage par leurs liens publicitaires et bons plans au moment de réaliser un achat en ligne. Il se veut par ailleurs optimiste quant à l’avenir du site.

« Si nous sommes actuellement dans une situation délicate, nous avons de très beaux projets dans les cartons. D’autre part, s’il y a bien deux départs à la fin du mois, la rédaction n’est pas dépeuplée pour autant. Attendez-vous à toujours autant d’actualités, de tests et de papiers pour le club. Nous faisons appel à vous aujourd’hui parce que nous sommes dans une période de transition difficile. Nous faisons tout notre possible pour repartir du bon pied de manière durable. »

L’appel semble avoir été entendu : ce billet, premier du genre dans l’histoire de MacG, avait recueilli plus de 600 commentaires mardi matin avec, dans le lot, de nombreuses annonces de don (notamment via Tipee), d’abonnement ou de réabonnement. Et de fréquentes manifestations d’encouragements, auxquelles l’équipe de Next s’associe en connaissance de cause : si le soutien de moji nous permet de ne plus avoir à lancer d’appels à l’aide, nous pratiquons toujours au quotidien la difficile équation qui consiste à tenter d’assurer la pérennité économique d’un média.

5G directe par satellite : la France veut en être

9 septembre 2025 à 08:28
De la 5G en mode 0G
5G directe par satellite : la France veut en être

Les satellites ont le vent en poupe pour venir épauler les réseaux terrestres en 5G, afin d’apporter une large couverture partout dans le monde. La France finance deux projets, avec Thales et UNIVITY. Dans les deux cas, le CNES est présent.

Dans un communiqué commun, Capgemini, Thales et sa co-entreprise Thales Alenia Space (détenue à 67 % à Thales et à 33 % par l’Italien Leonardo), annoncent avoir été sélectionnés par le CNES « afin de mettre en œuvre une démonstration innovante de service de télécommunications par satellite selon le standard 5G ». Ce programme s’inscrit dans le cadre de « France 2030 », dont la plaquette de juin 2025 parlait déjà de ce projet (page 10).

On parle aussi de 5G NTN (Non terrestrial Networks), une fonctionnalité définie par la 3GPP dans la Release 17 de la 5G, finalisée en 2022. Elle prévoit aussi bien l’appui des satellites pour la NR (New Radio, de la 5G) que l’IoT (l’Internet des objets), avec deux noms très originaux : 5G NTN-NR et 5G NTN-IoT respectivement. Eutelsat (OneWeb) affirmait au début de l’année avoir déployé le « premier réseau 5G non terrestre au monde ».

U DESERVE 5G et U GIVE ME €€

Revenons au projet de Capgemini et Thales, qui porte le nom de « U DESERVE 5G ». Le but est de « démontrer la faisabilité des communications directes entre satellites et terminaux mobiles ou fixes ». La réponse a déjà été donnée par plusieurs entreprises, notamment aux États-Unis avec SpaceX, Viasat (qui travaille avec l’ESA), Globalstar et AST Space Mobile. Ce dernier affirme déjà avoir réalisé par satellite « le premier téléchargement en 4G à plus de 10 Mbps et le tout premier appel vocal 5G ».

Avec les Pixel 10, Google propose même de la visio via WhatsApp en passant par les satellites, grâce à un partenariat avec Skylo. De son côté, Apple se limite pour le moment à « envoyer des messages aux secours ou à vos proches, demander une assistance routière et partager votre position » sur les iPhone à partir de la série 14.

Quoi qu’il en soit, dans le cadre de U DESERVE 5G, « un satellite de démonstration en orbite basse sera déployé afin de tester l’interopérabilité entre les réseaux 5G terrestres et non-terrestres ». Il sera évidemment accompagné d’un segment au sol et de smartphones. Les tests porteront entre autres sur la mobilité entre une couverture satellitaire et une couverture terrestre en 5G.

Un consortium de six entreprises

Le tout sera compatible avec la Release 17 du standard 5G 3GPP. Le consortium en charge du projet est bien plus large avec pas moins de six entreprises :

  • Capgemini : solutions d’accès radio et des cœurs de réseau 4G/5G
  • Thales : faisabilité d’un terminal 5G D2D à antenne directive (bande C)
  • Orange : expertise d’opérateur et démonstration sur son site de Bercenay
  • SES : étude de la mise en œuvre des services D2D
  • Qualcomm : terminal de test mobile compatible 5G NTN
  • Loft Orbital : responsable de la plateforme AIT (Assemblage, Intégration et Test), de la réservation de lancement et de l’exploitation du satellite pendant la phase de démonstration.

Pour Thales l’enjeu est important car nous sommes « dans un contexte où la connectivité en tout temps et en tous lieux est devenue une priorité stratégique, à la fois pour répondre aux attentes du marché et garantir la résilience des infrastructures face aux crises ».

UNIVITY aussi sur les rangs, avec le CNES et TDF…

La semaine dernière, le CNES signait un contrat de 31 millions d’euros (PDF) avec UNIVITY (anciennement CTO pour Constellation technologies opérations) « pour accélérer la 5G spatiale made in France », toujours dans le cadre de « France 2030 ».

Les partenaires ne sont pas les mêmes : UNIVITY travaillera en partenariat avec l’opérateur d’infrastructures télécoms TDF. Ils devront « mener une démonstration inédite de connectivité 5G par satellite. À travers des cas d’usage concrets, cette expérimentation vise à valider la pertinence d’une solution 5G NTN de bout en bout, made in France, combinant satellites en orbite très basse et infrastructures terrestres ».

… démonstration attendue en 2028

En plus des 31 millions d’euros du CNES (impliqué dans les deux projets du jour), un cofinancement industriel sera mis en place à hauteur de 30 % du montant total, soit 13 millions d’euros environ sur les 44 millions requis par le projet.

Deux étapes sont prévues d’ici à 2028 :

  • Jusqu’en avril 2026 : affiner les spécifications techniques et cas d’usage.
  • Avril 2026 à février 2028 : assemblage, intégration, tests, déploiement et opérations en orbite de deux satellites VLEO 5G, communiquant avec des stations d’ancrage et des terminaux sol.

UNIVITY rappelle que, en tant que « futur opérateur global de services internet depuis l’espace, l’entreprise française développe une constellation de satellites en orbite très basse (VLEO) permettant aux opérateurs télécoms d’offrir un accès internet haut débit et à faible latence en 5G millimétrique (mmWave) ».

Les ondes millimétriques sont pour rappel situées entre 30 et 300 GHz, mais on en parle aussi depuis des années pour la bande des 26 GHz en 5G. Des expérimentations sont toujours en cours, mais aucun bloc de fréquences n’a été attribué pour le moment.

☕️ Nouvelle fuite de données chez Plex, y compris des mots de passe hachés

9 septembre 2025 à 07:21

Plex vient d’envoyer un email à ses clients pour les informer d’un « incident de sécurité ». Ce n’est jamais bon comme entrée en matière. La suite le confirme, car cela « pourrait impliquer les informations de votre compte Plex ».

Sans entrer dans les détails, la société explique qu’un « tiers non autorisé a accédé à un sous-ensemble limité de données client à partir d’une des bases de données ». L’incident de cybersécurité a depuis été circonscrit, mais des informations personnelles ont pu être accédées, notamment des mails, noms d’utilisateur et des mots de passe hachés.

Plex se veut rassurant : aucune donnée des cartes de crédits n’est sauvegardée sur ses serveurs, pas de fuite à craindre à ce niveau donc. Concernant les mots de passe, ils sont « hachés en toute sécurité, conformément aux meilleures pratiques, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas être lus par un tiers ».

« Par mesure de prudence », Plex recommande toutefois de changer de mot de passe et d’en profiter pour cocher la case « Déconnecter les appareils connectés après le changement de mot de passe ». Il est aussi recommandé d’activer la double authentification si ce n’est pas encore fait.

Le nombre de comptes concerné n’est pas indiqué, pas plus que la méthode des pirates pour percer les défenses de Plex.

Pour rappel, Plex avait déjà été victime d’une cyberattaque en 2022, avec les mêmes risques et quasiment le même email envoyé aux clients durant le mois d’août.

Il y a trois ans, il était déjà question d’une « activité suspecte dans une des bases de données […] Il semble qu’un tiers ait pu accéder à un sous-ensemble limité de données comprenant des adresses e-mail, des noms d’utilisateur et des mots de passe chiffrés ». Même cause, même conséquence : il était recommandé de changer de mot de passe.

Voici l’email de 2022 :

Reçu avant avant-hierNext

Aux États-Unis, Google condamnée à 425,7 millions de dollars pour viol de la vie privée

8 septembre 2025 à 17:43
Comme un lundi
Aux États-Unis, Google condamnée à 425,7 millions de dollars pour viol de la vie privée

Google a été condamnée la semaine dernière à verser 425,7 millions de dollars pour avoir violé la vie privée d’une centaine de millions d’utilisateurs. Ces derniers avaient coupé une option de suivi dans leur compte Google, réglage que la firme a ignoré.

Le 4 septembre, un jury fédéral a condamné Google à une amende de 425,7 millions de dollars, dans le cadre d’un recours collectif en Californie, devant un tribunal fédéral. Les plaignants accusaient l’entreprise de ne pas respecter leurs choix en matière de vie privée.

La plainte avait été déposée en juillet 2020. Le recours avait rapidement grandi, au point de réunir 98 millions de personnes aux États-Unis et 174 millions d’appareils. Il était reproché à Google d’avoir collecté des données par l’intermédiaire d’applications tierces comme Uber, Venmo et Meta pendant plus de huit ans, même quand l’option de suivi de l’activité sur le web et dans les applications était désactivée.

Comme l’indique Reuters, Google a fait valoir durant le procès que ces données n’étaient pas personnelles, qu’elles étaient pseudonymisées et qu’elles étaient stockées de manière sécurisée et chiffrée. En outre, ces informations n’étaient utilisées – toujours selon l’éditeur – que pour améliorer et personnaliser les publicités et n’étaient pas liées au compte Google.

Le critère malveillant non retenu

Le jury n’a pas été convaincu par la défense de l’entreprise, mais n’a pas intégralement validé la plainte. Sur les trois accusations dont Google faisait l’objet, deux seulement ont été retenues. La troisième affirmait que Google avait agi de façon malveillante. Le jury n’a pas retenu cette accusation.

Cette dernière alimentait largement la somme vertigineuse réclamée par les plaignants : 31 milliards de dollars. Une condamnation totale aurait ouvert la voie à des dommages et intérêts punitifs. Google ayant été épargnée de cette partie de la plainte, elle ne devra verser « que » 425,7 millions de dollars.

L’entreprise n’est pas satisfaite pour autant. « Cette décision ne comprend pas la façon dont nos produits fonctionnent. Nos outils de confidentialité permettent aux utilisateurs de contrôler leurs données, et lorsqu’ils désactivent la personnalisation, nous respectons ce choix », a-t-elle déclaré à Reuters. Sans surprise, la société a annoncé son intention de faire appel de la décision.

Du côté des plaignants, on affiche sa satisfaction. « Nous espérons que ce résultat envoie un message à l’industrie de la technologie que les Américains ne resteront pas les bras croisés alors que leurs informations sont collectées et monétisées contre leur gré », a ainsi John Yanchunis, avocat du cabinet Morgan & Morgan, rapporte Fortune.

Une longue série de condamnations

La période semble troublée pour Google. La société a été condamnée plusieurs fois en peu de temps. La semaine dernière, la Commission européenne a ainsi infligé une amende de 2,95 milliards d’euros pour avoir abusé de son monopole dans le monde de la publicité en ligne.

Ce n’était que la dernière condamnation en date, et pas la plus élevée. Les années 2017, 2018 et 2019 avaient ainsi été marquées par de fortes sanctions européennes : 2,42 milliards (moteur de recherche), 4,3 milliards (Android) et 1,49 milliard d’euros (publicité en ligne) respectivement. Dans les trois cas, il s’agissait d’un abus de position dominante. En France, à une échelle plus modeste, on pourrait citer la sanction de 50 millions de la CNIL pour violation du RGPD, ou encore celle de 500 millions d’euros infligée par l’Autorité de la concurrence pour ne pas avoir tenu compte des droits voisins.

Si les rapports entre Google et l’Europe sont tendus, les tribunaux américains vrombissent également. La veille du verdict pour le recours collectif, le juge Amit Mehta condamnait Google pour avoir violé les lois antitrust américaines et abusé de sa position dominante dans – une nouvelle fois – la recherche en ligne. Même si les sanctions spectaculaires réclamées par le ministère de la Justice (démantèlement partiel) n’ont pas abouti, Google va devoir procéder à plusieurs ajustements, pour une durée de six ans. La firme a annoncé son intention de faire appel.

☕️ IA : Apple face à une plainte pour violation du copyright

8 septembre 2025 à 17:03

Jennifer Roberson et Grady Hendrix accusent Apple d’avoir entrainé illégalement ses modèles de langage sur leurs livres copyrightés. Comme l’explique Reuters, ils ont monté une action collective devant la justice étasunienne contre l’entreprise à la pomme.

« Apple n’a pas tenté de rémunérer ces auteurs pour leur contribution à cette entreprise potentiellement lucrative », reproche la plainte [PDF].

Cette plainte est déposée alors qu’Anthropic a accepté d’indemniser, à hauteur d’au moins 1,5 milliard de dollars, les auteurs et autrices des livres utilisés pour entrainer ses modèles, après les avoir téléchargés sur des librairies clandestines.

Rappelons aussi que d’autres entreprises comme OpenAI ou Meta font face à des attaques en justice similaires.

EchoStar vend pour 40 milliards de dollars de fréquences à SpaceX et AT&T

8 septembre 2025 à 16:37
Les fréquences, le nouvel eldorado
EchoStar vend pour 40 milliards de dollars de fréquences à SpaceX et AT&T

Sous pression du régulateur américain, EchoStar vient de vendre pour 17 milliards de dollars de fréquences à SpaceX. Il y a deux semaines, l’opérateur vendait pour 23 milliards de dollars d’autres fréquences à AT&T.

Dans un communiqué, l’opérateur américain EchoStar annonce un « accord définitif » avec SpaceX afin de lui vendre ses fréquences AWS-4 (bande 2 GHz aux États-Unis) et H-block. Montant de l’opération : 17 milliards de dollars, dont une moité en cash et l’autre en action SpaceX.

Le direct-to-cell au cœur des débats

Dans le cadre de cette transaction, « SpaceX et EchoStar signeront un accord commercial à long terme, qui permettra aux abonnés Boost Mobile d’EchoStar – via son cœur de réseau 5G – d’accéder au service Starlink Direct to Cell de nouvelle génération de SpaceX ». L’entreprise d’Elon Musk s’engage également à financer pour « 2 milliards de dollars d’intérêts de la dette d’EchoStar, jusqu’en novembre 2027 ».

Le patron d’EchoStar, Hamid Akhavan, se réjouit évidemment : « Cette transaction […] permet de combiner le spectre AWS-4 et H-block d’EchoStar avec les capacités de lancement de fusées et de satellites de SpaceX pour mettre en place du direct-to-cell d’une manière plus innovante, économique et plus rapide pour les consommateurs du monde entier ». SpaceX dispose ainsi de plus de fréquences, qui sont des denrées rares et très chères.

Unsplash/ANIRUDH

SpaceX dispose pour rappel de près de 10 000 satellites Starlink en orbite, et continue de faire grossir sa constellation avec des lancements par dizaines chaque année : 63 en 2023, 90 en 2024 et déjà 69 lors de notre dernier décompte en août.

Fin août, une vente à 23 milliards de dollars avec AT&T

EchoStar n’en est pas à son coup d’essai. Fin aout 2025, elle annonçait « un accord définitif avec AT&T pour vendre ses licences dans les 3,45 GHz et 600 MHz – un total de 50 MHz de fréquence à l’échelle nationale – pour environ 23 milliards de dollars ».

Les deux annonces sont liées : « EchoStar prévoit que cette transaction avec SpaceX ainsi que la vente de spectre annoncée précédemment résoudront les demandes de la Federal Communications Commission (FCC) ».

SpaceX et Donald Trump à la manœuvre ?

En effet, en mai, la FCC annonçait l’ouverture d’une enquête sur « l’utilisation par EchoStar de son spectre dans MSS [Service Mobile par Satellite, ndlr ]les 2 GHz », sous la pression de… SpaceX, comme l’explique TechCrunch.

Nos confrères rappellent que, « selon Bloomberg, le président Trump a personnellement exhorté le CEO d’EchoStar, Charlie Ergen, de vendre les licences des fréquences dans les semaines qui ont suivi ». Entre la vente à AT&T et celle à SpaceX, EchoStar espère ainsi s’éviter les foudres de la FCC en récupérant au passage un joli pactole de 40 milliards de dollars.

En bourse, EchoStar explose avec + 20 % sur son action sur cette journée. En août, la précédente vente avait quasiment fait doubler le cours de l’action. Entre mi-août et aujourd’hui, elle est passée de 28 à 80 dollars, soit une hausse de… 190 %.

☕️ Plus de 16 millions d’euros : le ZEvent 2025 a largement battu son record

8 septembre 2025 à 16:07

La 9e édition de l’évènement caritatif s’est terminée la nuit dernière, à 1 h du matin. Organisée par le streamer ZeratoR (Adrien Nougaret), elle avait lieu une nouvelle fois à Montpellier. Après trois années d’affilée à avoir atteint les 10 millions d’euros, l’année 2025 écrase le record, avec 16 179 096 euros précisément.

L’évènement s’est étalé comme d’habitude sur trois jours, réunissant des dizaines de streamers et streameuses sur place. Pendant toute la durée, des défis (parfois franchement loufoques) sont lancés, les entertainers dormant très peu jusqu’au décompte final. Cette année, pour la première fois, ils étaient rejoints par 250 streamers et streameuses en ligne, qui participaient également à la levée de fonds.

Les 16 millions d’euros incluent la vente de produits via une boutique dédiée, ou proposés à la loterie en échange de contributions aux cagnottes des streamers. Parmi les lots, de nombreux articles offerts par des célébrités. Une « tombola des légendes », organisée par le streamer Domingo, réunissait des objets signés de sportifs populaires. On y trouvait par exemple des raquettes de ping-pong signées par les frères Lebrun, un maillot signé par Tony Parker, des maillots signés par Antoine Griezmann et Sakina Karchaoui, ou encore un maillot de bain que portait Léon Marchand aux derniers JO.

Comme les éditions précédentes, le choix des bénéficiaires s’est fait avec la Fondation de France : l’Association Française des Aidants, Helebor, la Ligue Contre le Cancer, Nightline et le collectif d’associations Pôle enfance. Les fonds récoltés seront intégralement reversés la Fondation de France qui gérera la répartition entre les associations sélectionnées.

☕️ Windows 11 et SSD grillés : il y a peut-être bien eu un problème

8 septembre 2025 à 11:43

Le 1ᵉʳ septembre, nous relations une affaire étrange : certains utilisateurs s’étaient plaints que des mises à jour pour Windows 11 (KB5063878 et KB5062660) avaient entrainé la destruction de leur SSD. Le disque ne pouvait plus être utilisé et n’était même plus reconnu par le système.

Le problème avait été analysé sérieusement par Phison (constructeur des contrôleurs SSD utilisés) et Microsoft. Le premier avait mené 4 500 heures de tests qui n’avaient mené à rien. Aucun problème similaire n’avait pu être reproduit. Même écho de Microsoft, qui demandait aux personnes concernées de partager des retours aussi précis que possible sur les soucis rencontrés.

Comme l’indique Neowin, qui a suivi l’affaire de près, une cause pourrait finalement avoir été trouvée. Un groupe d’utilisateurs chinois passionnés, nommé PCDIY, a mis la main sur une explication possible : si Phison et Microsoft n’arrivaient pas à reproduire le problème, c’est que les SSD grillés embarquaient un firmware différent.

Selon les informations collectées, il s’agissait de préversions, pas des firmwares d’origine. Ce qui expliquerait pourquoi aucune des deux entreprises ne pouvait débusquer la source du problème.

« Les tests ont révélé que les SSD qui se bloquaient en raison de la mise à jour de Windows 11 utilisaient des versions préliminaires et préfinales du firmware. Étant donné que tous les fabricants de SSD vendant des produits utilisant des contrôleurs PHISON achètent leurs produits auprès du fabricant d’origine et les expédient en vrac à l’aide d’outils de production de masse, les SSD livrés aux consommateurs utilisent déjà le firmware officiel. Le firmware officiel a été minutieusement testé et vérifié, et ne présente pas les anomalies souvent observées avec le firmware d’ingénierie », peut-on lire sur la publication Facebook de PCDIY.

Phison, ayant vu la publication de PCDIY, a envoyé quatre ingénieurs contacter le groupe et vérifier les informations. L’entreprise a indiqué il y a quelques heures à Neowin qu’il s’agissait bien de l’explication et que le problème pouvait concerner tous les disques équipés du contrôleur E16, dont le MP600 de Corsair. De nouveaux tests ont été réalisés avec d’autres SSD équipés de leur firmware d’origine, et rien n’a été trouvé. Neowin dit avoir contacté Corsair pour en savoir plus.

Les plantages proviendraient donc uniquement de disques dont le firmware a été modifié. Phison affirme dans son communiqué que les mêmes tests de PCIDY (écriture de très gros fichiers entre 100 Go et 1 To), appliqués à des disques vendus dans le commerce, n’ont révélé aucun problème. On ne sait pas pour l’instant d’où viennent précisément les SSD affectés.

Les enfants et adolescents face aux fake news

8 septembre 2025 à 10:58
Si c’est trop beau…
Les enfants et adolescents face aux fake news

Un enfant de 11 ans peut-il distinguer une fausse information d’une vraie ? Non, selon une étude portée par des chercheurs du CNRS. Problème, ils sont pour certains déjà abreuvés aux réseaux sociaux. Néanmoins, leur esprit critique s’affine avec l’âge. Attention néanmoins à ne pas basculer de l’esprit critique à la théorie du complot.

Dans un article récent, le Journal du CNRS explique que « oui, les adolescents peuvent se défendre » face aux fake news. Entre les réseaux sociaux, des sites d’actualités générées en tout ou partie par des IA et mis en avant par Google, on se retrouve assez facilement confronté à des infox en masse.

« Ces fausses nouvelles volontairement fabriquées et diffusées pour piéger le public et influencer les opinions, constituent donc un enjeu social, mais aussi politique : manipulation d’élections, influence sur les campagnes de vaccination, etc. », rappelle le CNRS : « Or tous les individus ne sont pas armés face aux fake news, notamment les adolescents, dont le développement cérébral ne s’achève qu’entre 20 et 25 ans ».

Les collégiens face aux fake news

Une étude menée par Marine Lemaire, doctorante en psychologie au LaPsyDÉ (Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’enfant, CNRS) et publiée dans Nature s’est intéressée au sujet. Elle a proposé à 432 enfants de 11 à 14 ans 56 nouvelles (50 % de vraies, 50 % de fausses) sous la forme de « posts » sur des réseaux sociaux, avec un titre, une accroche et une image.

Premier enseignement : « plus les collégiens sont âgés, mieux ils repèrent les fausses informations parmi les 56 soumises, et ce, quel que soit leur genre (le milieu social n’a pas été exploré) ». Selon les conclusions de l’étude, « le développement de la capacité à identifier les fake news est en partie lié au développement de la capacité de raisonnement ».

Autre enseignement : « Plus on voit une information, plus on a tendance à croire qu’elle est vraie. C’est un biais très robuste, détecté dès l’âge de 5 ans », identifié en 1977 et connu sous le nom d’effet de vérité illusoire. Avec les fausses informations reprises en boucle sur les réseaux sociaux, c’est un biais important. Cette fois-ci, « ni l’âge ni la capacité de raisonnement n’influent sur l’effet de répétition » ; les adultes ne sont ainsi pas épargnés.

Encore récemment, nous avons eu le cas avec l’histoire (fausse) des 2,5 milliards de compte Gmail compromis, ou bien cette rumeur relayée par de nombreux médias sur les voitures de plus de 10 ans soumises à un contrôle technique annuel. Nous pourrions multiplier les exemples tant ils sont nombreux.

Développer son esprit critique, sans devenir complotiste

Une partie de l’étude s’est intéressé aux jeunes de 11 ans, c’est-à-dire ceux qui vont entrer au collège : « En moyenne, nous n’avons pas trouvé de différence significative du point de vue statistique », explique Marine Lemaire, au point de ne pas encore être capable de différencier une vraie nouvelle d’une infox.

La bonne nouvelle, selon Grégoire Borst, directeur du LaPsyDÉ et co-auteur de la publication, c’est qu’il est possible d’expliquer aux enfants le fonctionnement des algorithmes, mais… encore faut-il en avoir conscience soi-même, et bien le comprendre. Il milite donc pour que l’éducation aux médias et à l’information soit renforcée.

Vie Publique rappelle qu’une « circulaire du ministère de l’Éducation nationale de janvier 2022 renforce et généralise l’éducation aux médias et à l’information (EMI). Face aux nombreux flux d’informations, à la diversité des sources et à la multiplicité des supports, il apparaît nécessaire de former les élèves à s’informer ». Mais sur le terrain, il reste encore beaucoup de travail.

L’article a été mis à jour le 30 mars sur Vie Publique, mais dans la partie dédiée à la lutte contre la désinformation, les derniers articles parlent du rapport de Viginum sorti en février dernier au sujet des actions de désinformations russes en lien avec la guerre en Ukraine, et des élections européennes de 2024. Ce ne sont pourtant pas les fausses informations qui manquent…

Antonio Casilli, professeur de sociologie à Télécom Paris, rappelait en 2022 que « les algorithmes qui déterminent le fil d’information de chaque utilisateur sont optimisés pour mettre en avant des messages percutants et provoquant des réactions émotionnelles fortes. Une sorte de “prime” à l’émotion et à la controverse, laquelle incite l’utilisateur à prolonger sa connexion. C’est pourquoi les fake news les plus outrancières bénéficient d’une large diffusion ».

Mais le chercheur met aussi en garde contre un effet pervers qui peut rapidement arriver : « La vraie difficulté que nous rencontrons est de développer la pensée critique des adolescents, tout en évitant qu’ils se mettent à douter de toutes les informations. Sinon, ils risquent de se réfugier sur des sites diffusant uniquement des informations avec lesquelles ils sont déjà d’accord, voire d’adhérer à des théories complotistes ».

« Cultiver le doute raisonnable »

Rappelons que X et Meta ont fortement modifié leur politique de modération et de lutte contre la désinformation. Au début de l’année, nous expliquions que « Facebook, Instagram et Threads abandonnent leurs programmes de vérification des informations, au profit d’une modération assurée par les utilisateurs finaux, à la façon des Community Notes instaurées sur X ».

Grégoire Borst recommande donc de « cultiver le doute raisonnable » et de prendre l’habitude de vérifier une information au moindre doute, ou si elle paraît trop belle pour être vraie, trop sensationnelle, bref « trop » quelque chose.

Pour Marine Lemaire, il ne faut pas stigmatiser les adolescents, qui détectent de mieux en mieux les fake news en grandissant. Enfin, « ils ne les repartagent pas forcément – au contraire, par exemple, des personnes âgées », rappelle le Journal. Une étude avait ainsi révélé que, lors de la ­présidentielle de 2016 aux États-Unis, les plus de 65 ans partageaient en moyenne 7 fois plus de fake news sur Facebook que les 18 - 29 ans.

[Màj] Copyright : le juge reporte l’accord de 1,5 milliard de dollars signé par Anthropic

9 septembre 2025 à 09:21
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[Màj] Copyright : le juge reporte l’accord de 1,5 milliard de dollars signé par Anthropic

La startup d’IA générative a accepté d’indemniser les auteurs et autrices des livres qu’elle a utilisés pour entrainer ses modèles après les avoir téléchargés sur des librairies clandestines. La somme totale devra dépasser 1,5 milliard de dollars.


Mise à jour du 9 septembre 8h45 :

Les avocats des deux parties ont-ils annoncé un accord trop rapidement ? C’est ce que pense le juge du district nord de Californie William Alsup, chargé de l’affaire. La somme elle-même n’est pas en jeu. Mais le juge a estimé, lors d’une audience qui s’est tenue le 5 septembre, que l’accord était « loin d’être finalisé », révèle Bloomberg Law. Il a ajouté se sentir « induit en erreur » et avoir besoin de plus d’informations sur le mécanisme de réclamation mis en place pour les personnes faisant partie de l’action de groupe.

Dans son ordonnance suivant cette audience, le juge Alsup se dit « déçu » que des « questions importantes » restent en suspens, comme la liste complète des œuvres couvertes par l’accord ainsi que la procédure d’information des personnes concernées par l’action en justice. Ces « choix cruciaux » doivent être faits avant que l’accord soit validé, indique le juge. Selon lui, souvent, les participants des recours collectifs « se font avoir » après la signature de l’accord, alors que les avocats cessent de s’en soucier. Les avocats doivent donc se mettre d’accord sur une manière de notifier de manière « très claire » les participants et proposer un formulaire de réclamation permettant d’accepter ou de refuser l’accord.

Il ajoute que les parties doivent s’assurer qu’Anthropic ne puisse pas être poursuivie pour le même motif. Le juge Alsup a donné aux avocats jusqu’au 15 septembre pour finaliser l’accord dans lequel devra figurer la liste définitive des livres concernés. Il vérifiera cette liste, celle des auteurs ainsi que le formulaire de refus avant le 10 octobre pour ensuite donner son accord.



Article originel publié le 8 septembre à 10 h :

Finalement, la plainte déposée par l’autrice Andrea Bartz ainsi que les auteurs Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson en aout 2024 n’ira pas jusqu’au procès. En effet, Anthropic a signé un accord avec leurs avocats concernant l’action collective qu’ils avaient lancée contre l’entreprise. Il oblige l’entreprise à verser au moins 1,5 milliard de dollars aux auteurs des livres sur lesquels elle a entrainé les ouvrages.

Ces trois auteurs accusaient Anthropic d’avoir téléchargé des « versions piratées » de leurs travaux, d’en avoir fait des copies et d’avoir « nourri » ses modèles avec. En juin, le juge du district nord de Californie William Alsup avait expliqué que l’entreprise avait le droit d’entrainer ses modèles sur des livres qu’elle avait achetés en version papier, considérant que « l’utilisation pour l’entrainement est incluse dans le fair use ». Mais, concernant ceux qu’Anthropic avait récupérés sur des bibliothèques clandestines en ligne, il indiquait : « Nous aurons un procès sur les copies pirates utilisées pour créer la bibliothèque centrale d’Anthropic et les dommages qui en découlent ».

Ça ne sera donc pas le cas. Anthropic a accepté de mettre en place un fond de compensation des auteurs dont elle a utilisé les œuvres pour entrainer ses modèles sans leur demander l’autorisation. Cela scelle le différend juridique. Ainsi, la startup s’engage, dans l’accord rendu public [PDF], à déposer, en quatre fois, le montant de 1,5 milliard de dollars sur le compte d’un fonds d’indemnisation créé spécialement pour le règlement de cet accord.

3 000 dollars par œuvre

Les avocats de l’entreprise et des auteurs sont encore en train de finaliser la liste des livres qui seront pris en compte. Mais le document explique que, « avec environ 500 000 œuvres dans l’action collective, cela représente un recouvrement brut estimé à 3 000 dollars par œuvre ». Ils ont ajouté que, « si la liste des œuvres dépasse finalement 500 000 œuvres, Anthropic versera alors 3 000 dollars supplémentaires par œuvre ajoutée à la liste des œuvres  ».

L’entreprise s’engage aussi à détruire les copies des bases de données LibGen et PiLiMi dans lesquelles elle a récupéré les œuvres (ceci après fermeture de toute action en justice en cours qui en aurait demandé la préservation). En échange, les auteurs qui bénéficieront de l’action collective s’engagent à ne pas attaquer Anthropic sur le sujet pour des actions antérieures au 25 aout 2025. Si l’entreprise continue d’utiliser leurs livres pour entrainer d’autres modèles, ils pourront donc de nouveau déposer plainte.

Un accord « historique »

Les avocats des deux parties qualifient d’« historique » cet accord qui « constituera le plus important recouvrement de Copyright jamais rendu public, dépassant tout autre accord lors d’une action collective en matière de Copyright ou tout autre litige individuel en matière de Copyright ayant fait l’objet d’un jugement définitif ».

Les conseils des auteurs estiment que « cela créera un précédent pour les entreprises d’IA qui paient pour leur utilisation de sites web présumés piratés tels que Library Genesis et Pirate Library Mirror ».

Cet accord est une « étape essentielle pour reconnaître que les entreprises d’IA ne peuvent pas simplement voler le travail créatif des auteurs pour développer leur IA » pour Mary Rasenberger, responsable de l’organisation professionnelle étasunienne Authors Guild qui a réagi dans un communiqué envoyé vendredi à Reuters.

L’accord doit encore attendre d’être approuvé par le juge William Alsup.

Anthropic n’est évidemment pas la seule entreprise d’IA générative à faire face à ce genre d’attaques. Rappelons par exemple les cas d’OpenAI ou de Meta.

☕️ Firefox arrête les frais sur les Linux 32 bits, mais prolonge son support de Windows 7

8 septembre 2025 à 09:50

L’arrêt du support de Linux 32 bits peut surprendre : n’était-ce pas déjà le cas ? Après tout, Canonical a coupé ce même support en 2019 pour son Ubuntu. Si quelques distributions proposent encore des versions x86, elles deviennent rares.

Mozilla a cependant l’habitude de rester aussi longtemps que possible sur une plateforme, même après son « abandon ».

« Aujourd’hui, cependant, Linux 32 bits n’est plus largement pris en charge par la grande majorité des distributions Linux, et la maintenance de Firefox sur cette plate-forme est devenue de plus en plus difficile et peu fiable. Pour concentrer nos efforts sur la fourniture du Firefox le meilleur et le plus moderne, nous mettons fin à la prise en charge de Linux 32 bits avec la sortie de Firefox 144 (ou pour reformuler, Firefox 145 n’aura pas de prise en charge de Linux 32 bits) », a indiqué ainsi Mozilla dans un billet daté du 5 septembre.

Logo de la fondation Mozilla

Pour les rares personnes qui auraient encore un Linux 32 bits et qui utiliseraient Firefox, il faudra donc tenir compte de la situation. Mozilla, sans surprise, recommande de passer sur une version 64 bits de Firefox sur une distribution Linux 64 bits. Si ce n’est pas possible pour l’instant, la version ESR de Firefox (140) sera alors plus adaptée en 32 bits, car supportée jusqu’en septembre 2026 au moins.

Ce billet a été publié le lendemain d’une autre annonce : le support de Windows 7, 8 et 8.1 est prolongé. Pas de beaucoup cependant, de quelques mois, jusqu’en mars 2026. Contrairement aux systèmes Linux 32 bits, pas question de Firefox ESR 140, ces vieux Windows devant se contenter de la version 115. Cette prolongation permettra la réception des correctifs de sécurité.

« Cette extension donne aux utilisateurs plus de temps pour effectuer la transition tout en garantissant que les protections de sécurité critiques restent disponibles. Nous encourageons toujours fortement la mise à niveau vers un système d’exploitation pris en charge pour accéder aux dernières fonctionnalités de Firefox et maintenir la stabilité à long terme », a expliqué Mozilla dans son billet du 4 septembre.

☕️ [MàJ] ASML prend 11 % de Mistral AI pour 1,3 milliard d’euros

9 septembre 2025 à 07:45

Mise à jour : l’information est désormais confirmée. ASML a formalisé, mardi matin, son entrée au capital de Mistral AI. L’industriel néerlandais s’offre 11 % du capital de la société d’intelligence artificielle, en échange de 1,3 milliard d’euros.

Cet accord prend, selon ASML, la forme d’un partenariat stratégique de long terme, qui doit notamment permettre d’explorer « l’utilisation des modèles d’IA dans l’ensemble du portefeuille de produits d’ASML ainsi que dans la recherche, le développement et les opérations, afin de faire bénéficier les clients d’ASML d’une mise sur le marché plus rapide et de systèmes de lithographie holistiques plus performants ».

Cette prise de participation intervient dans le cadre d’un tour de table plus large, puisque l’enveloppe globale, annoncée par Mistral AI, se monte à 1,7 milliard d’euros. Outre ASML, cette levée de fonds associe plusieurs des actionnaires existants de l’entreprise : DST Global, Andreessen Horowitz, Bpifrance, General Catalyst, Index Ventures, Lightspeed et NVIDIA.

L’opération valorise Mistral AI à hauteur de 11,7 milliards d’euros, indique l’entreprise.


Publication initiale, lundi 8 septembre à 9h16 : L’opération n’a pas encore été annoncée, mais les modalités seraient bouclées : le néerlandais ASML s’est engagé à investir 1,3 milliard d’euros dans le cadre du troisième tour de table (série C) organisé par Mistral AI, a révélé dimanche l’agence Reuters, sur la base de sources proches du dossier.

L’investissement d’ASML interviendrait dans le cadre d’une levée de fonds estimée à 1,7 milliard d’euros. Il serait calculé sur la base d’une valorisation, pré-levée de fonds, de l’ordre de 10 milliards d’euros, pour cette société basée en France et fondée en 2023.

Ni Mistral AI, ni ASML n’ont pour l’instant confirmé l’opération, qui revêtirait une certaine portée symbolique pour la tech européenne. La société néerlandaise, spécialisée pour mémoire dans la conception et la fabrication d’équipements de lithographie pour la production de semi-conducteurs, deviendrait en effet l’actionnaire principal de la société française, devant les fonds basés aux États-Unis déjà présents à son capital.

Mistral a lancé en juin dernier son outil de vibe coding, Mistral Code

Cette entrée au capital écarterait par ailleurs l’hypothèse d’un rachat de Mistral AI par Apple, qui avait fait l’objet de rumeurs en juillet dernier. À la même période, Bloomberg avait indiqué que la société française préparait l’organisation de sa série C. À l’époque, les sources de l’agence évoquaient un tour de table à 1 milliard de dollars, possiblement emmené par le fonds émirati MGX.

La dernière levée de fonds de Mistral AI remonte à 2024. Chiffrée à 600 millions d’euros, elle associait à l’époque des grands noms de la tech venus des États-Unis – les fonds Lightspeed et Andreessen Horowitz, les entreprises Salesforce, Nvidia et IBM – à Bpifrance et BNP Paribas, ainsi qu’à Samsung.

ASML, cotée sur Euronext et au Nasdaq, occupe pour mémoire une position unique sur le marché des semi-conducteurs, et dispose de moyens financiers significatifs. En 2024, l’entreprise, dirigée par le Français Christophe Fouquet, a réalisé 28,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 7,6 milliards d’euros de bénéfices.

☕️ Debian 13.1 disponible pour les nouvelles installations

8 septembre 2025 à 08:45

La treizième version majeure de Debian est sortie le 9 août, avec à son bord une vaste modernisation de la base technique. Avec un noyau Linux beaucoup plus récent (les Debian ne sortent en moyenne que tous les deux ans) et tous les paquets mis à jour (première utilisation de Plasma 6 par exemple), « Trixie » a fait souffler un vent de fraicheur.

Pour les personnes qui attendaient cependant qu’au moins un tour de piste soit fait sur les correctifs de bugs, l’heure est peut-être venue. Debian 13.1 est disponible depuis samedi soir, à travers une nouvelle série d’images ISO. À l’heure où nous écrivons ces lignes, ces images n’existent pour l’instant que pour l’architecture amd64 (x64).

Comme toujours dans ce cas, les utilisateurs ayant déjà Debian 13 n’ont rien à faire de spécial. La version 13.1 est une compilation de toutes les mises à jour sorties jusqu’à présent. La disponibilité d’images ISO à jour permet surtout de faire gagner du temps, le système ayant moins de correctifs à télécharger après son installation.

Debian 13 n’est d’ailleurs pas le seul à recevoir une mise à jour intermédiaire : Debian 12.12 est également sortie le 6 septembre. Là encore, la version est surtout intéressante pour l’installation d’une nouvelle configuration, les utilisateurs existants n’ayant rien à faire de plus.

Des coupures de câbles sous-marins dans la mer Rouge perturbent Internet au Moyen-Orient

8 septembre 2025 à 08:32
Ça va couper chérie !
Des coupures de câbles sous-marins dans la mer Rouge perturbent Internet au Moyen-Orient

De l’Inde au Pakistan en passant par les Émirats arabes unis, la connexion Internet est dégradée au Moyen-Orient. En cause des coupures sur plusieurs câbles sous-marins. Microsoft confirme des perturbations sur Azure. Les causes ne sont pas connues.

Microsoft indique que les perturbations ont débuté le 6 septembre vers 7h45 heure française : « le trafic réseau traversant le Moyen-Orient peut connaître une latence accrue en raison des coupures de fibre sous-marine en mer Rouge. Le trafic réseau n’est pas interrompu et passe par d’autres chemins. Nous prévoyons une latence plus élevée sur des liaisons qui transitaient auparavant par le Moyen-Orient. Le reste du trafic n’est pas affecté ».

Des perturbations sur SEA-ME-WE 4, IMEWE EIG et Falcon

Sur Mastodon, NetBlocks (organisation de surveillance d’Internet) explique que « l’incident est attribué à des défaillances affectant les systèmes de câbles SEA-ME-WE 4 [Marseille à Singapour, par Tata Communications, ndlr] et IMEWE [Marseille à Mumbai, par Alcatel-Lucent et NEC] près de Djeddah, en Arabie saoudite ». En conséquence, la connexion dans plusieurs pays est dégradée, notamment au Pakistan, en Inde et aux Émirats arabes unis, explique l’organisation.

Pakistan Telecommunication Company (PCTL) a publié vendredi un communiqué sur les réseaux sociaux : « Nous souhaitons vous informer que des coupures de câbles sous-marins se sont produites dans les eaux saoudiennes près de Jeddah, impactant partiellement la bande passante des systèmes SMW4 et IMEWE. En conséquence, les utilisateurs d’internet au Pakistan pourraient subir une dégradation du service pendant les heures de pointe ».

Microsoft et PCTL ne donnent aucune précision quant aux causes des incidents : sabotages ou accidents, toutes les pistes sont ouvertes. Sur LinkedIn, l’expert des câbles sous-marins Roderick Beck affirme que « EIG [Europe India Gateway, du Royaume-Unis à l’Inde, ndlr], Falcon [Egypte à l’Inde, ndlr], IMEWE et SMW4 sont en panne […] On dirait donc que quelqu’un a traîné l’ancre près du rivage et a coupé ces câbles. Ils sont juste à côté les uns des autres, donc l’histoire a du sens ».

L’épicentre des pannes « se trouve dans les eaux côtières du Yémen »

L’expert ajoute que, selon trois sources, « l’épicentre des pannes se trouve dans les eaux côtières du Yémen, à une profondeur de seulement 100 mètres. Cela suggère fortement que la pêche ou plus probablement une ancre est responsable ». Peu avant, il expliquait que si c’était bien dans les eaux du Yémen, la réparation pourrait prendre du temps : « la dernière réparation dans ces eaux a duré environ six mois ».

Pierre-Yves Maunier (architecte réseau senior chez F5) expliquait il y a quelques années que, suivant les pays, cela peut « prendre des mois juste pour avoir l’autorisation d’envoyer un bateau dans leurs eaux territoriales ». Il y a pour rappel plus de 570 câbles sous-marins à travers le monde. La mer Rouge est une zone de fort passage pour relier l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie.

« Cette panne survient alors que les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, lancent régulièrement des attaques contre des navires dans le golfe d’Aden et en mer Rouge en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza », explique l’AFP.

Publicité en ligne : l’Europe inflige une amende de 3 milliards d’euros à Google

5 septembre 2025 à 18:41
L'écho d'un cri
Publicité en ligne : l’Europe inflige une amende de 3 milliards d’euros à Google

La Commission européenne vient d’infliger à Google une amende de 2,95 milliards d’euros pour avoir enfreint les règles de la concurrence dans le domaine de la publicité. L’enquête avait été ouverte en 2021, mais les conclusions se faisaient attendre. Dans un contexte géopolitique très tendu, Google a maintenant 60 jours pour réagir.

Dans son communiqué, la Commission européenne dit avoir « infligé à Google une amende d’un montant de 2,95 milliards d’euros au motif que cette entreprise a enfreint les règles européennes en matière de pratiques anticoncurrentielles en faussant la concurrence dans le secteur des technologies publicitaires (« adtech ») ».

Comment ? En favorisant ses propres services publicitaires au détriment de la concurrence. En plus de cette amende de presque 3 milliards d’euros, la Commission ordonne à Google de cesser immédiatement ces pratiques et de « mettre en œuvre des mesures visant à mettre un terme à ses conflits d’intérêts inhérents tout au long de la chaîne de fourniture adtech ».

L’entreprise a désormais 60 jours pour expliquer à la Commission comment elle va modifier sa façon de faire. Dans une déclaration à l’AFP, Google a annoncé son intention de faire appel : « La décision de la Commission européenne à propos de nos services Adtech est mauvaise et nous en ferons appel. Elle nous impose une amende injustifiée et des changements qui affecteront des milliers d’entreprises européennes, puisqu’elles auront plus de mal à gagner de l’argent ».

Ce que reproche la Commission

L’instance européenne considère deux éléments : Google est à la fois un vendeur de publicités sur ses propres sites et applications, et un intermédiaire pour les autres entreprises souhaitant placer de la publicité dans d’autres espaces.

Dans ses services en tant qu’intermédiaire, on trouve les serveurs publicitaires, les outils d’achats d’annonces programmatiques et les bourses d’annonces pour faire se rencontrer l’offre et la demande, le plus souvent via des enchères. Or, avec ses outils DoubleClick For Publishers, Google Ads et DV360, Google occupe une position dominante aussi bien sur le marché des serveurs publicitaires que sur celui des outils d’achats.

Si cette position dominante n’est pas interdite, la Commission estime que Google en a abusé en favorisant sa propre bourse d’annonces (AdX). « Par exemple, Google Ads évitait les bourses d’annonces publicitaires concurrentes et soumettait principalement des offres sur AdX, ce qui en faisait la bourse d’annonces publicitaires la plus attrayante », indique le communiqué. La Commission en a conclu que Google visait l’avantage concurrentiel en évinçant les autres bourses. Une violation de l’article du traité de fonctionnement de l’Union européenne.

La Commission avait ouvert une procédure formelle contre un possible comportement anticoncurrentiel de Google en juin 2021. Deux ans plus tard, l’Europe envoyait à Google ses griefs. Aux États-Unis, un tribunal américain avait jugé que Google avait créé illégalement un monopole sur le marché de la publicité en ligne.

La réaction américaine attendue

Les rapports entre l’Europe et Google sont complexes depuis longtemps. La firme américaine a été condamnée plusieurs fois à des amendes de plusieurs milliards d’euros. Notamment, une condamnation à 4,3 milliards d’euros en 2018 pour avoir abusé de sa position dominante en imposant son moteur de recherche sur Android. Le destin de cette amende est toujours incertain.

La réaction de la Maison-Blanche est également attendue. Donald Trump a déjà partagé sa vision sur les grandes entreprises américaines : pour lui, elles ne devraient obéir qu’à des règles américaines. Le locataire de la Maison-Blanche n’a pas caché son mépris pour le DMA et le DSA.

Il estime également que les amendes européennes sont une forme de jalousie, le Vieux continent n’ayant pas d’entreprises aussi grandes. Le président américain a promis des représailles sous forme de droits de douane explosifs si ces amendes persistaient.

Cette semaine, on apprenait que l’Union européenne avait peut-être suspendu une éventuelle amende contre Google pour ménager Donald Trump, de peur qu’il ne réagisse vivement. L’inquiétude portait sur les droits de douane américains sur les voitures des constructeurs européens.

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