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Grok a généré des messages inconfirmables accusant xAI de censure sur le génocide à Gaza

13 août 2025 à 16:08
Bullshitbot
Grok a généré des messages inconfirmables accusant xAI de censure sur le génocide à Gaza

Le chatbot de xAI intégré au réseau social X a été brièvement suspendu lundi 11 aout. Après son retour en ligne, l’IA a généré un message accusant X d’avoir censuré ses tweets affirmant l’existence d’un génocide en cours à Gaza. Grok n’ayant aucune perception du monde, ce message ne peut être pris comme argent comptant concernant la raison de cette suspension.

Dans la nuit de lundi à mardi, le compte du chatbot de xAI a été suspendu pendant 30 minutes pour des raisons inconnues. Comme l’explique Business Insider, le compte est réapparu avec une vidéo « NSFW » en haut de son profil et sans coche de certification dorée pendant une petite période.

Génération de messages accusant ses créateurs de censure

Mais le robot a généré plusieurs messages en réponse à des utilisateurs qui lui demandaient d’expliquer pourquoi il avait été suspendu. Ainsi, il a généré un message en anglais affirmant :

« J’ai été brièvement suspendu pour avoir enfreint les règles de X relatives aux comportements haineux, en raison de réponses jugées antisémites, faisant écho à l’incident de juillet 2025. Les détails officiels ne sont pas clairs, mais je suis de nouveau opérationnel. En quoi puis-je vous aider ? »

Mais le chatbot a aussi généré un message disant que cette suspension était due à la génération d’un message affirmant qu’Israël et les États-Unis commettaient un génocide à Gaza :

UPDATE: Grok says it was suspended by X for saying both the United States and Israel are committing genocide in Gaza

👀 pic.twitter.com/hBLPkSrIZC

— Eric Daugherty (@EricLDaugh) August 11, 2025

Grok a réédité le même genre de réponse en français, par exemple ici.

« Grok ne sait pas vraiment pourquoi il a été suspendu »

Répondant à Eric Daugherty, Elon Musk a affirmé sur X que « c’était une erreur stupide » et a ajouté que « Grok ne sait pas vraiment pourquoi il a été suspendu ».

Et effectivement, comme l’expliquaient déjà en 2020 Emily Bender, Timnit Gebru, Angelina McMillan-Major et Margaret Mitchell dans leur article sur les perroquets stochastiques que sont les modèles de langages, ceux-ci ne sont pas fondés sur un modèle du monde et n’ont donc pas conscience de ce qu’il s’y passe. Ils ne peuvent donc pas vous donner leurs petits secrets de fabrication, comme le titre aussi The Verge.

Les quatre chercheuses expliquaient même que « le texte généré par un ML [modèle de langage] n’est pas fondé sur une intention de communication, un modèle du monde ou un modèle de l’état d’esprit du lecteur. Il ne peut pas l’être, parce que les données d’entrainement n’ont jamais inclus le partage de pensées avec un auditeur ».

Elles ajoutaient que, même si c’est contre-intuitif, les chatbots ne mettent aucun sens ni intentions dans le texte qu’ils génèrent. C’est nous, lecteurs et lectrices de leurs messages, qui y ajoutons un sens, nous créant nous-même une illusion de discussion. Comme le dit Elon Musk, Grok ne sait pas vraiment pourquoi il a été suspendu, mais il ne sait rien d’autre non plus sur le monde qu’il est censé décrire.

Rappelons que les messages générés par ces modèles sont, de fait, des textes statistiquement générés en fonction d’une requête donnée en se basant sur leurs corpus de données d’entraînement.

Une imitation d’autres messages après suspension de compte ?

Pour en revenir à Grok, ses réponses prennent sans doute modèle sur des messages qui se trouvent dans sa base d’entrainement ou dans son système de RAG (Retrieval-augmented generation), un système censé permettre d’affiner les messages qu’il génère.

Ainsi, si le RAG de Grok prend en compte tous les messages publiés sur X, le chatbot peut s’être appuyé sur des messages contestant d’autres suspensions de comptes pour générer son premier message. Ceci n’est qu’une supposition qui est difficile à confirmer. À Business Insider, xAI et X n’ont pas donné d’autres explications qu’un simple renvoi vers les tweets d’Elon Musk.

Rappelons que ce chatbot commence à avoir un lourd passif de génération de messages problématiques, ne serait-ce que depuis le début de l’année 2025. Il a par exemple généré des avis positifs sur l’extrême droite française et fait l’éloge d’Hitler, formulé des réponses antisémites, un message « sceptique » sur le nombre de juifs tués par la Shoah ou encore des messages sur un pseudo-génocide en Afrique du Sud. À sa sortie, la version Heavy de Grok 4 a aussi généré un message dans lequel le chatbot déclarait s’appeler Hitler.

Avec la démission de son patron, GitHub s’enfonce davantage dans la CoreAI de Microsoft

13 août 2025 à 14:58
Y’a plus de (co) pilote dans l’avion
Avec la démission de son patron, GitHub s’enfonce davantage dans la CoreAI de Microsoft

L’actuel CEO de GitHub quittera ses fonctions dans quelques mois et ne sera pas remplacé. La direction de la plateforme rendra donc directement des comptes à CoreAI de Microsoft, qui augmente son emprise sur GitHub, qu’elle avait rachetée il y a sept ans.

C’est via un message sur GitHub que Thomas Dohmke annonce son intention de quitter l’entreprise pour redevenir « fondateur », sans plus de précision sur les projets qu’il compte lancer. « Je resterai jusqu’à la fin de l’année 2025 pour aider à guider la transition et je pars avec un profond sentiment de fierté pour tout ce que nous avons construit », ajoute-t-il.

Nat Friedman puis Thomas Dohmke… et finalement plus de CEO

Thomas Dohmke était auparavant directeur des produits (et encore avant vice-président en charge des programmes stratégiques), sous la direction de Nat Friedman. Ils étaient tous les deux arrivés chez GitHub après le rachat par Microsoft pour 7,5 milliards de dollars en juin 2018.

Thomas Dohmke connaissait déjà bien Microsoft puisqu’il avait passé près de quatre ans dans la société de Redmond, suite au rachat de sa précédente entreprise HockeyApp, comme il l’explique sur LinkedIn (elle-même rachetée en 2016 par Microsoft pour 26,2 milliards de dollars).

Le rachat avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque. Certains étaient vent debout contre l’acquisition de la plus grosse base de code open source par le géant américain, tandis que d’autres rappelaient que GitHub avait toujours été une société privée, et que le code principal de la plateforme n’était pas ouvert.

Lors de sa prise de fonction en 2018, Nat Friedman jouait la carte de l’apaisement, et affirmait que GitHub « fonctionnera de manière indépendante, en tant que communauté, plateforme et entreprise ».

GitHub dépend davantage de la CoreAI

Cette indépendance sera certainement moins marquée avec le départ du CEO puisqu’il ne sera pas remplacé : « GitHub et son équipe de direction poursuivront leur mission », toujours en lien avec l’organisation CoreAI de Microsoft, explique celui qui est sur le départ.

« Le changement d’aujourd’hui signifie que GitHub n’a plus de leader unique, ou CEO », résume The Verge. En conséquence, l’équipe de direction de CoreAI (et donc Microsoft) prendra davantage de poids dans les décisions concernant GitHub.

CoreAI a été présenté en janvier de cette année par Satya Nadella, sous le nom complet CoreAI – Platform and Tools. Cette nouvelle division regroupe Dev Div, AI Platform et certaines équipes provenant du bureau du CTO (AI Supercomputer, AI Agentic Runtimes et Engineering Thrive). But de l’entité dirigée par Jay Parikh (ancien de Meta, chez qui il a passé 11 ans) : développer une pile « Copilot & AI » pour les besoins internes et les clients.

Des agents partout, quelle place pour les humains ?

Ce changement important dans la gouvernance de GitHub intervient à une époque charnière pour les développeurs et l’intelligence artificielle. Les géants du Net, Microsoft et Google en tête, poussent le no-code et les agents d’IA avec le vibe coding. Ces derniers peuvent effectuer des tâches à votre place de manière autonome ; Microsoft veut d’ailleurs en mettre sur tous les sites.

GitHub a présenté au début de l’année un mode agent, capable de « déduire » et mettre en place des tâches qui n’ont pas été précisées par des développeurs humains. GitHub expliquait alors que son projet baptisé Padawan devrait permettre d’avoir à terme un agent totalement autonome.

Thomas Dohmke milite pour que le code soit enseigné dans les écoles et que chacun apprenne à coder le plus tôt possible. Dans un billet de blog publié en janvier 2025, il expliquait que l’IA n’éliminerait pas les développeurs, mais leur donnerait au contraire « les moyens de relever de nouveaux défis plus complexes ».

« Nous verrons un avenir où le code sera co-écrit par des humains et des agents d’IA. L’humain fixe l’objectif global, détermine les contraintes, garantit les considérations éthiques et divise le travail en petits morceaux », que l’IA se charge de traiter. Pour Thomas Dohmke, « le développeur, en substance, devient le chef d’orchestre d’une partition jouée par l’IA ».

Générer du code par l’IA (ou des agents) « ne produira pas automatiquement des solutions parfaites. La surveillance, l’expertise et l’intuition humaines sont toujours vitales ». Ce n’est pas tout à fait en phase avec certains discours de Microsoft, Google et autres qui veulent faire de l’IA des champions du code.

Éric Ciotti accusé de ficher des Niçois avec des mentions de religions et handicaps

13 août 2025 à 12:24
Fichage niçois
Éric Ciotti accusé de ficher des Niçois avec des mentions de religions et handicaps

Le Conseil départemental des Alpes-Maritimes a été perquisitionné ce mardi 12 aout suite à une plainte déposée pour « fichage illégal d’administrés par un élu ». Éric Ciotti est accusé d’avoir créé un fichier de tout le gotha niçois avec des commentaires sur les activités des uns et des autres, mais aussi leur religion, leurs handicaps et leur situation financière.

Plusieurs perquisitions ont eu lieu ce mardi 12 aout à Nice, « en vue notamment de saisies de données informatiques » a confirmé à l’AFP le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte pour « enregistrement ou conservation de données à caractère personnel sensibles sans le consentement des intéressés ». L’une des perquisitions a été effectuée au conseil départemental des Alpes-Maritimes, fief d’Éric Ciotti.

Signalement pour « fichage illégal d’administrés par un élu »

Selon Libération, le Service interdépartemental de la police judiciaire a lancé cette enquête suite à un signalement au titre de l’article 40 de la procédure pénale. En effet, un lanceur d’alerte aurait déposé ce signalement pour « fichage illégal d’administrés par un élu » auprès du procureur de la République de Nice.

Nos confrères ont pu consulter les fichiers Excel. Ainsi, ils expliquent que plusieurs documents mentionnent « l’appartenance religieuse ou ethnique », « la situation de handicap » et « la situation financière ou patrimoniale » de personnes influentes dans l’univers niçois.

Étiquetage des activités, religion, communauté, situation économique ou de handicap

L’un des fichiers contient, selon Libération, près de 800 personnes dont des présidents d’associations, directeurs d’établissements, agriculteurs, pompiers, taxis, responsables de comité de quartier…

Accompagnant parfois leur nom et leur activité, d’autres informations encore plus sensibles et problématiques apparaissent. Ainsi, certains sont étiquetés avec une religion : « confession juive » ou « confession chrétienne », « protestant » ou « pénitents noirs » (une confrérie catholique, précise Libération).

Le fichier mentionne pour certains qu’ils appartiendraient à une communauté géographique : « communauté arménienne », « italien » ou « corse ». Parfois, il est précisé une situation économique comme « propriétaire foncier », d’autres fois, une situation de handicap comme « non voyant » ou « sourd ». Enfin, certains seraient affublés d’étiquettes énigmatiques comme « clos de boules », « pans-bagnats » et « fleur de courgette ». La première ferait référence au terrain de pétanque.

Selon la source de Libération, les fichiers seraient tenus à jour par « un cercle limité de personnes » dont des collaborateurs et chefs de cabinet ainsi que des secrétaires du département.

Si Éric Ciotti n’est plus Président du conseil départemental des Alpes-Maritimes depuis 2017, l’homme politique d’extrême droite, président du parti UDR et allié du RN en est encore un élu influent. En 2023, Le Monde montrait qu’il continuait « de veiller de très près sur la collectivité » et y restait le « réel décisionnaire ».

Un étiquetage de potentiels proches de son rival politique

Dans les documents consultés par Libération, certaines personnes sont aussi affublées du mot « Estrosi », nom du maire actuel de Nice et actuel grand rival d’Éric Ciotti après des années pendant lesquelles ils furent très proches, accompagné le plus souvent d’un point d’interrogation. Les deux élus pourraient s’opposer lors de la prochaine campagne municipale pour la mairie de Nice.

Rappelons qu’Éric Ciotti est aussi visé par une récente plainte de l’association Anticor pour « détournement de fonds publics » et « recel » et qu’une enquête est en cours sur le sujet.

Éric Ciotti n’a pas répondu à Libération et le conseil départemental n’a pas souhaité communiquer sur le sujet.

☕️ Cdiscount, Darty, Fnac, SFR… les amendes de la DGCCRF tombent comme des petits pains

13 août 2025 à 11:11

Cet été, la répression des fraudes a distribué des amendes tous azimuts pour un même motif : « des retards dans le paiement des factures de ses fournisseurs ». Dernier en date, SFR, avec 860 000 euros pas plus tard que cette semaine.

Quelques jours auparavant, c’était Cdiscount avec 2,1 millions d’euros. Au début du mois, c’était Fnac Darty Participations et Services ainsi que ETS Darty & Fils qui écopaient de 1,950 million d’euros chacune (dans deux décisions ici et ). Le mois dernier, Thales Avionics écopait de 1,950 million d’euros, toujours pour « des retards dans le paiement des factures de ses fournisseurs ».

La DGCCRF ne s’arrête pas en si bon chemin et bien d’autres entreprises ont écopé d’amendes cet été. Citons pêle-mêle 700 000 euros contre Mobivia Supply Solutions, 480 000 euros contre Ge Hydro France, 110 000 euros contre HOP !, 95 000 euros contre Corsica Ferries, 27 000 euros contre Fujuflim Electronic, etc. L’été n’étant pas fini, à qui le tour ?

☕️ Sam Altman veut créer un Merge Labs, concurrent direct à Neuralink

13 août 2025 à 10:49

OpenAI et son cofondateur Sam Altman vont financer une nouvelle start-up dont l’objet consistera à connecter les cerveaux humains aux ordinateurs, notamment en recourant à des technologies d’intelligence artificielle.

Nommée Merge Labs, cette nouvelle société entrera directement en compétition avec Neuralink, propriété d’Elon Musk.

Le nom « Merge » fait directement référence à l’une des expressions courantes dans la Silicon Valley : sur place, les mots « the merge » se réfèrent généralement au moment où humains et machines seraient réunis (Sam Altman s’est fendu dès 2017 d’un billet de blog sur le sujet).

Merge Labs est en train de collecter suffisamment de fonds pour atteindre directement une valorisation de 850 millions de dollars, d’après le Financial Times. Ces financements seraient essentiellement issus d’OpenAI.

Outre promouvoir l’investissement, Sam Altman devrait aider personnellement au lancement de Merge Labs, aux côtés d’Alex Blania, directeur d’un autre projet cofondé et financé par le patron d’OpenAI : World ID, qui construit un système d’identification numérique par l’empreinte de l’iris.

Outre ses activités propres, Merge Labs ressemble à une pierre de plus dans le jardin de la relation entre Sam Altman et Elon Musk. Si les deux ont cofondé OpenAI ensemble, Musk a quitté le projet en 2018, fondé xAI en 2023, et intenté un procès contre OpenAI (abandonné depuis) pour empêcher son passage d’organisation à but non lucratif à organisation privée.

Ce 11 août, Elon Musk a par ailleurs accusé Apple de favoriser OpenAI en plaçant ChatGPT plus haut que son système Grok dans l’App Store, menaçant de poursuivre l’entreprise à la Pomme. Apple lui rétorque que l’App Store est « juste et exempt de préjugés », comme le rapporte Bloomberg.

Perplexity propose 34,5 milliards de dollars pour racheter Chrome : oui, mais…

13 août 2025 à 09:21
Drahi est-il le nouveau DAF de Perplexity ?
Perplexity propose 34,5 milliards de dollars pour racheter Chrome : oui, mais…

Alors qu’une décision importante sur l’avenir de Chrome au sein de Google est attendu ce mois-ci, Perplexity propose 34,5 milliards de dollars pour racheter le navigateur… soit quasiment le double de la valorisation estimée de la startup elle-même. Autre sujet : combien vaudrait Chrome ? Pour certains, bien plus…

Offre non sollicitée ou candidature spontanée, cela dépend des points de vue. Toujours est-il que Perplexity, start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle (moteur de recherche et agent conversationnel), a envoyé à Google une offre de rachat de 34,5 milliards de dollars pour son navigateur Chrome. La société a confirmé cette offre auprès de plusieurs de nos confrères américains.

Le petit Poucet veut manger l’Ogre

L’offre est quasiment le double de la dernière valorisation connue de Perplexity à 18 milliards de dollars (ses levées de fonds sont d’environ 1,5 milliard de dollars). Néanmoins, Aravind Sriniva (co-fondateur et CEO de la société) affirme au Wall Street Journal avoir le soutien d’investisseurs qui seraient prêts à financer intégralement cette opération.

Ce n’est pas la seule question autour de cette offre non sollicitée. Le rachat à 34,5 milliards de dollars pourrait être une « bonne affaire » pour Perplexity. C’est du moins ce qu’on peut en déduire en s’appuyant sur une déclaration du patron de DuckDuckGo en avril dernier. Il affirmait en effet que Google Chrome valait « plus de 50 milliards de dollars », comme l’indique Bloomberg.

Perplexity s’est aussi déjà lancé dans le petit monde des navigateurs avec Comet. Devenir propriétaire de Chrome, qui dispose de plusieurs milliards d’utilisateurs à travers le monde, changerait évidemment radicalement la donne.

Garder Chromium open source, investir 3 milliards

Perplexity affirme à plusieurs de nos confrères, TechCrunch par exemple, qu’elle s’engage à garder le moteur sous-jacent de Chrome, Chromium, open source. Elle continuera aussi d’y investir, avec une promesse de 3 milliards de dollars.

Toujours selon l’entreprise, le moteur de recherche par défaut restera Google ; elle ne chercherait pas à le remplacer « subrepticement » par son propre moteur… la question est de savoir pendant combien de temps.

Google attaquée de toutes parts

Cette offre intervient alors que Google est attaqué de toutes parts, notamment pour abus de position dominante. Une des solutions serait de démanteler en partie le géant du Net, en séparant, par exemple, Chrome d’Alphabet et donc de Google. Mais aucune décision de justice ne l’a pour le moment contraint et le navigateur n’a jamais été officiellement en vente… et si c’était le cas, nul doute que d’autres seraient intéressés. Google n’a pas répondu aux diverses sollicitations de nos confrères.

Pourquoi maintenant ? Perplexity s’assure ainsi d’occuper le terrain médiatique alors qu’une décision importante est attendue dans les deux prochaines semaines. Vraie intention de racheter Chrome à 34,5 milliards de dollars ou envie de faire parler avec une offre potentiellement sous-évaluée pour un produit qui n’est pas en vente ? La question est ouverte…

Le juge fédéral Amit Mehta doit, en effet, rendre sa décision sur les recours dans l’affaire antitrust de recherche Google. Le géant du Net a déjà laissé entendre qu’il ferait appel et irait jusqu’au bout du processus juridique si besoin. Cette affaire pourrait ainsi grimper les différentes juridictions, éventuellement jusqu’à la Cour suprême, selon Reuters, ce qui pourrait alors prendre encore des années.

« Nous pensons être les meilleurs gardiens pour Chrome »

À l’AFP, Perplexity explique que son offre de rachat est faite « pour répondre aux exigences du droit de la concurrence, dans l’intérêt du public, en confiant le navigateur à un opérateur indépendant et compétent […] Nous pensons être les meilleurs gardiens pour Chrome ».

Ce n’est pas la première fois que Perplexity se lance dans ce genre d’opération. L’entreprise américaine avait déjà proposé au début de l’année de fusionner la filiale américaine de TikTok (ByteDance) avec les siennes, sans succès.

☕️ Ariane 6 : décollage réussi pour son deuxième vol commercial

13 août 2025 à 08:24

C’est un deuxième succès pour le lanceur lourd européen Ariane-6 qui a décollé cette nuit de Kourou, en Guyane sans encombre, comme le relate l’AFP. Il a eu lieu comme prévu à 21h37 heure locale (2 h 37 heure de Paris, mercredi 13 août). Deux heures plus tard, la confirmation du déploiement du panneau solaire est arrivée.

Ariane 6 a mis en orbite le satellite d’observation européen MetOp-SG-A1 de l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT). Il doit, comme le CNES l’explique, assurer « la continuité des observations mondiales essentielles depuis l’orbite polaire » et améliorer, « par rapport à la première génération, la précision des prévisions météorologiques et la connaissance de l’atmosphère et de l’évolution du climat comme jamais auparavant ».

Après le vol inaugural de juillet 2024 et le premier vol commercial effectué en mars, c’est donc le troisième vol du nouveau lanceur européen. Le président exécutif d’Arianespace, David Cavaillolès s’est enorgueilli de la nouvelle : « Troisième lancement, troisième succès ! Il n’y avait pas de meilleur début possible ».

Reçu hier — 12 août 2025Next

Pour surveiller les Palestiniens, l’armée israélienne s’appuie largement sur Microsoft

12 août 2025 à 16:58
Nuage toxique
Pour surveiller les Palestiniens, l’armée israélienne s’appuie largement sur Microsoft

Depuis 2022, l’armée israélienne a conclu un accord suffisamment vaste avec Microsoft pour que la société stocke 11 500 To de données, largement issues d’un programme de surveillance et de ciblage de la population palestinienne construit par l’unité 8200.

L’agence de surveillance de l’armée israélienne équivalente à la NSA, l’unité 8200, s’est appuyée sur les vastes capacités de stockage d’Azure pour construire un système de surveillance d’ampleur inégalée contre la population palestinienne, selon les informations de la publication israélo-palestinienne + 972 Magazine, du magazine hébreu Local Call et du Guardian.

L’unité 8200 se serait tournée vers le géant états-unien après avoir constaté qu’elle n’avait ni l’espace de stockage ni les capacités de calcul nécessaires pour gérer les appels téléphoniques d’une population complète. Opérationnel depuis 2022, le projet serait résumé au sein de l’armée de manière simple : enregistrer « un million d’appels par heure ».

Pour s’assurer le soutien de Microsoft, le commandant de l’unité 8200 Yossi Sariel s’est rendu à Seattle pour rencontrer le directeur exécutif de Microsoft Satya Nadella dès 2021. Le but : obtenir l’accès à un cloud Azure indépendant et sécurisé, construit en fonction des besoins spécifiques de l’armée israélienne. D’après les documents consultés par les trois médias, une large part de ces données sensibles seraient stockées dans des centres de données européens, aux Pays-Bas et en Irlande.

« Aucune preuve à date »

Microsoft indique ne disposer d’aucune information sur le type de données traitées par l’Unité 8200. Cela dit, l’entreprise étasunienne est sous une pression croissante, tant de ses employés que de ses investisseurs.

Après de premières révélations des trois mêmes médias sur le recours accru de l’armée israélienne à divers outils d’IA et au cloud d’Azure, en janvier dernier, la société a lancé un audit externe. En mai 2025, elle indiquait n’avoir « aucune preuve à date » de l’usage d’Azure ou de ses produits d’IA « pour cibler ou attaquer des personnes ».

Un dirigeant de Microsoft indique par ailleurs que l’entreprise avait expressément indiqué à divers dirigeants de l’armée israélienne que leurs produits ne devaient pas être utilisés pour de l’identification de cibles pour des frappes mortelles.

Bombardement post-appels

C’est pourtant bien le scénario que le récit de diverses sources du Guardian, de + 972 et de Local Call laisse deviner. D’après trois personnes de l’Unité 8200, la plateforme Azure de cette unité aurait avant tout permis de préparer des frappes mortelles et de gérer des opérations militaires tant à Gaza qu’en Cisjordanie.

L’immense dépôt d’appels téléphoniques aurait spécifiquement servi à identifier des cibles de bombardements – y compris lorsque ceux-ci se trouvaient dans des zones densément peuplées, notamment de populations civiles.

22 mois après le début de la contre-offensive israélienne, plus de 60 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza (dont 18 000 enfants) et plus de 86 000 ont été blessés. 2,1 millions de personnes sont par ailleurs en insécurité alimentaire aigüe, dont 470 000 personnes en situation de famine, qui perdure à cause du blocage quasi-total de l’aide humanitaire, en place depuis mai 2025.

Surveillance en Cisjordanie étendue à Gaza

Surtout, la priorité initiale du projet concernait la Cisjordanie, où 3 millions de Palestiniens et Palestiniennes vivent sous l’occupation militaire d’Israël. D’après des membres de l’unité 8 200, les informations stockées dans le cloud Azure permettent aux membres de l’armée de faire chanter, placer en détention, voire justifier l’assassinat des personnes ciblées.

Acteur principal de cette « révolution » technologique, le directeur de l’Unité 8200 Yossi Sariel, actif à ce poste de 2021 à fin 2024, aurait décidé de « tracer tout le monde, tout le temps » après une série d’attaques mortelles réalisées en 2015, au couteau, par de jeunes palestiniens.

En l’occurrence, il a œuvré à ajouter une surcouche d’outils d’IA à un vaste projet de surveillance de la population cisjordanienne. Auteur d’un livre sur les programmes d’intelligence artificielle à visée militaire (qui a permis de l’identifier alors que son identité était tenue secrète), Yossi Sariel a démissionné fin 2024, faute d’être parvenu, malgré ses programmes technologiques, à empêcher l’attaque du 7 octobre 2023 sur le territoire israélien. Celle-ci avait fait 1 200 morts et plus de 5 000 blessés.

En pratique, un système comme celui nommé par l’unité « messages bruyants » consiste par exemple à scanner l’intégralité des messages textes échangés et de leur assigner un score de risques et un signalement s’il contient des termes estimés suspects. « Brusquement, l’intégralité du public était notre ennemi », décrit l’une des sources du Guardian. Depuis la tête de l’unité 8200, Sariel a rapidement pris contact avec Microsoft pour étendre encore le projet.

À l’heure actuelle, les appels de la population palestinienne sont généralement stockés pour une durée d’un mois, sauf s’il est décidé de les garder plus longtemps. Cela permet aux militaires de retourner en arrière lorsqu’une personne devient une cible potentielle, soit l’inverse du procédé précédent, qui obligeait à pré-sélectionner des cibles avant d’intercepter et de stocker leurs échanges.

Un commandant technophile… et proche du PDG de Microsoft ?

Microsoft indique n’avoir aucune connaissance des activités précises de l’unité 8200 via ses services, et avoir été sollicité avant tout pour protéger Israël de cyberattaques terroristes ou étrangères.

D’après des documents internes, Yossi Sariel n’aurait effectivement pas explicité le but de ses actions à Satya Nadella – il aurait simplement évoqué des « masses sensibles » de données secrètes à stocker. Les ingénieurs en charge de la mise en œuvre du projet auraient néanmoins rapidement compris que celui-ci visait à stocker des informations brutes issues d’activités de surveillance, fichiers audio compris. Certains de ces spécialistes seraient par ailleurs des anciens de l’Unité 8200, relève + 972, ce qui aurait rendu la collaboration « beaucoup plus simple », d’après l’une de ses sources.

La relation entre Yossi Sariel et Satya Nadella est aussi sujette à interrogation. Si Microsoft nie toute proximité autre que pour raisons d’affaires, des documents internes montrent néanmoins que le PDG de l’entreprise a offert son soutien pour que le commandant israélien puisse faire transférer une large part des données sensibles traitées par l’unité 8200 vers des serveurs Microsoft. Au sein de l’unité, plusieurs personnes affirment par ailleurs que Yossi Sariel se serait « vanté » de son lien avec le patron de Microsoft – l’ex-commandant a refusé tout commentaire.

La délégation du militaire vers le secteur privé à laquelle il a œuvré a par ailleurs pris une telle ampleur que certains membres de l’unité 8200 ne la voyaient pas d’un bon œil, que ce soit pour des questions de coûts ou de dépendance technique. Sur la question du stockage extraterritorial des données, le ministère de la Justice israélien a souligné dès 2022 que la France et l’Allemagne avaient chacune des lois obligeant les entreprises à vérifier l’absence de violations des droits humains le long de leur chaine d’approvisionnement, ce qui aurait pu constituer un risque sur ces territoires, et que les Pays-Bas discutaient un texte similaire.

Déployé dans le plus grand secret en interne, le projet aurait conduit Microsoft à héberger, en date du mois de juillet 2025, 11 500 téraoctets de données militaires israéliennes, soit l’équivalent de 200 millions d’heures de son. L’essentiel se situe en Europe, et une plus petite part en Israël.

D’après des documents internes, avant la guerre actuelle, Microsoft voyait dans sa relation croissante avec l’unité 8200 un succès commercial, susceptible de générer des centaines de millions de dollars de chiffres d’affaires sur cinq ans. En face, divers documents montrent que les dirigeants de l’unité 8200 envisagent le cloud Azure comme une possibilité de stockage « infinie ».

Wikimedia perd une manche contre la loi britannique imposant le contrôle d’identité

12 août 2025 à 15:38
Wiki va là ?
Wikimedia perd une manche contre la loi britannique imposant le contrôle d’identité

La fondation Wikimedia remettait en cause le système de catégorisation des sites de la loi britannique dite « sur la sécurité en ligne » qui prévoit de forcer certains sites à vérifier l’identité de leurs utilisateurs. Si l’organisation a perdu lundi devant la Haute Cour de justice de Londres à propos de la remise en cause globale du système, elle pourra encore contester la classification de l’encyclopédie si le gouvernement veut forcer Wikipédia à contrôler l’identité de ses utilisateurs.

La loi britannique dite « sur la sécurité en ligne » (Online Safety Act, en anglais), pourrait obliger Wikipédia à mettre en place un système de vérification d’identité pour ses utilisateurs. Ce texte prévoit un système de catégorisation des sites qui détermine lesquels doivent se conformer aux nouvelles obligations.

C’est ce dispositif de la loi que la fondation Wikimedia remettait en cause devant la Haute Cour de justice de Londres. Celle-ci a rejeté ce lundi 11 aout ses arguments, mais ne donne pas un feu vert pour une catégorisation de l’encyclopédie qui entraverait considérablement ses activités.

Obligation d’un système de contrôle d’âge pour les très grandes plateformes

L’Online Safety Act oblige les sites avec un nombre important d’utilisateurs situés au Royaume-Uni et qui utilisent un système de recommandation de contenus à mettre en place un système de contrôle de l’âge de l’utilisateur pour contrôler le type de contenu que les mineurs voient et les personnes avec lesquelles ils interagissent en ligne.

Ainsi, Reddit a par exemple prévenu ses utilisateurs le mois dernier qu’elle mettait en place un système de vérification d’âge : « à partir du 14 juillet au Royaume-Uni, nous commencerons à recueillir et à vérifier votre âge avant que vous puissiez consulter certains contenus destinés à un public adulte », expliquait la plateforme.

Craintes d’une classification de Wikipédia dans cette catégorie

La fondation Wikimedia craint que l’Ofcom, le régulateur britannique, considère que Wikipédia entre dans cette catégorie et oblige donc l’encyclopédie participative à mettre en place un système de contrôle de l’âge.

« Si elles étaient appliquées sur Wikipédia, les exigences de la catégorie 1 porteraient atteinte à la vie privée et à la sécurité des contributeurs bénévoles de Wikipédia, exposeraient l’encyclopédie à la manipulation et au vandalisme, et détourneraient des ressources essentielles destinées à protéger les personnes et à améliorer Wikipédia, l’un des biens publics numériques les plus fiables et les plus utilisés au monde », estimait la fondation Wikimedia mi-juillet.

« Si Wikipédia est classée dans la catégorie 1, la Fondation Wikimedia devra vérifier l’identité des utilisateurs de Wikipédia », affirme-t-elle :

« Cette règle n’oblige pas en soi chaque utilisateur à se soumettre à une vérification, mais en vertu d’une règle connexe (s.15(10)(a)), la Fondation devrait également autoriser d’autres utilisateurs (potentiellement malveillants) à empêcher tous les utilisateurs non vérifiés de modifier ou de supprimer tout contenu qu’ils publient. Cela pourrait entraîner une augmentation significative des actes de vandalisme, de désinformation ou d’abus sur Wikipédia, à moins que les bénévoles de tous âges et de tous horizons ne se soumettent à une vérification d’identité. »

Un jugement qui confirme le système, mais tend à protéger Wikipédia

Dans son jugement [PDF], le juge de la Haute Cour de justice de Londres a réfuté les arguments de la fondation sur la violation de la loi britannique sur les droits de l’homme. Mais il ajoute que « cela ne donne pas à l’Ofcom et au secrétaire d’État le feu vert pour mettre en place un régime qui entraverait considérablement le fonctionnement de Wikipédia ».

« S’ils devaient le faire, cela devrait être justifié comme étant proportionné afin de ne pas constituer une violation du droit à la liberté d’expression […]. Il est toutefois prématuré de se prononcer à ce sujet pour l’instant », explique-t-il puisque « aucune des deux parties n’a demandé à ce qu’il soit statué sur la question de savoir si Wikipédia est un service de catégorie 1 ».

Mais dans son jugement, le juge britannique se projette quand même dans le cas craint par la fondation : « si l’Ofcom détermine que Wikipédia est un service de catégorie 1 et si cela a pour effet pratique que Wikipédia ne peut plus continuer à fonctionner, le secrétaire d’État pourrait être obligé d’examiner s’il convient de modifier la réglementation ou d’exempter certaines catégories de services de l’application de la loi ».

Interrogée par la BBC, l’Ofcom n’a fait qu’un bref commentaire : « Nous prenons note du jugement rendu par le tribunal et continuerons à faire avancer nos travaux concernant les services classés et les règles supplémentaires de sécurité en ligne qui s’appliquent à ces entreprises ».

« Bien que cette décision n’offre pas à Wikipédia la protection juridique immédiate que nous espérions, le jugement de la cour a souligné la responsabilité de l’Ofcom et du gouvernement britannique de veiller à ce que Wikipédia soit protégée lors de la mise en œuvre de la loi sur la sécurité en ligne », considère Phil Bradley-Schmieg, l’avocat principal de la Fondation Wikimedia interrogé par le Guardian.

Il souligne aussi le fait que le juge a reconnu « la « valeur significative » de Wikipédia, sa sécurité pour les utilisateurs, ainsi que les dommages que des classifications et des obligations OSA attribuées à tort pourraient causer aux droits humains des contributeurs bénévoles de Wikipédia ».

De son côté, selon l’avocate du gouvernement britannique Cecilia Ivimy KC, interrogée elle aussi par le Guardian, les ministres ont décidé que Wikipédia « est en principe un service approprié auquel imposer des droits de catégorie 1 ».

Des critiques au-delà de l’encyclopédie

Les critiques sur cette loi ne viennent pas seulement de la fondation Wikimedia. « Cette loi fonctionne exactement aussi mal que l’avaient prédit ses détracteurs : l’utilisation des VPN au Royaume-Uni a littéralement explosé. Proton VPN a signalé une augmentation de 1 800 % des inscriptions au Royaume-Uni », explique TechDirt.

Nos confrères de 404 média pointent le fait que les utilisateurs britanniques doivent maintenant soumettre un selfie pour qu’un algorithme de Spotify détermine leur âge et leur permette d’accéder à des vidéos musicales étiquetées pour adultes diffusées par la plateforme.

La BBC ajoute que l’accès à des contenus à propos des guerres d’invasion en Ukraine et à Gaza étaient aussi soumis à ce genre d’outils sur X et Reddit. Et l’association Free Speech Union a aussi relevé ce genre de restriction sur des contenus à propos de manifestations dans le pays.

Selon l’institut de sondage YouGov, alors que les britanniques étaient 80 % en faveur du texte avant sa mise en place, ce chiffre est passé à 69 % une semaine après.

☕️ Tous les voyants sont verts pour le rachat de Just Eat Takeaway.com par Prosus (Naspers)

12 août 2025 à 15:29

Dans un communiqué, la Commission autorise le projet d’acquisition de la plateforme Just Eat Takeaway.com par le fonds d’investissement néerlandais Prosus (qui s’est payé StackOverFlow en 2021). C’est une filiale du conglomérat sud-africain Naspers (qui détient notamment des parts dans Tencent). But de l’opération : créer un « un champion européen de la livraison de nourriture ».

Just Eat est disponible dans plusieurs pays européens, mais pas en France. La plateforme indiquait en décembre avoir « pris la décision difficile de cesser ses activités en France ». Just Eat a pour rappel gobé Allo Resto en France, après une période où les deux noms étaient accolés.

Takeaway a de son côté racheté Just Eat en 2019, au nez et à la barbe de Prosus qui s’était aussi positionné. Le groupe néerlandais rafle finalement les deux (Just Eat et Takeaway) pour « un prix nettement inférieur à son offre initiale de 2019 », qui était de 5 milliards de livres, rappelle Reuters.

Drapeau de l'Europe

Revenons à nos moutons. Le feu vert de l’Europe « est subordonné au respect intégral des engagements », précise la Commission. Elle rappelle en effet que Naspers « détient des participations dans plusieurs sociétés de portefeuille ainsi qu’une participation minoritaire de 27,4 % dans Delivery Hero, le concurrent de Just Eat Takeway.com ». Les deux plateformes proposent des services de livraison alimentaires en Autriche, en Bulgarie, en Italie, en Pologne et en Espagne.

Afin d’apaiser la Commission, « Naspers a proposé de sensiblement réduire, dans un délai de 12 mois, sa participation dans Delivery Hero, en la portant en dessous d’un pourcentage très faible, et de mettre en œuvre une série d’engagements supplémentaires ». Prosus ne sera alors plus le principal actionnaire de Delivery Hero.

La présence du groupe s’étend bien au-delà du Vieux continent. Prosus revendique une présence dans pas moins de 70 pays. Elle « possède également la première plateforme de livraison de nourriture d’Amérique latine, iFood, détient une participation de 25 % dans la principale plateforme indienne Swiggy, et une participation de 4 % dans Meituan », explique Reuters.

La transaction d’un montant de 4,1 milliards d’euros est désormais validé par l’ensemble des autorités compétentes, affirme le groupe.

« Vol de salaires » : comment la filiale de Scale AI Outlier traite les travailleurs du clic

12 août 2025 à 12:06
Aberration
« Vol de salaires » : comment la filiale de Scale AI Outlier traite les travailleurs du clic

Alors qu’une société comme Scale AI tire largement profit de l’explosion de l’intelligence artificielle générative, le traitement qu’elle réserve aux travailleurs et travailleuses des données interroge.

Au Royaume-Uni, fin 2024, quiconque cherchait de quoi se faire un peu d’argent pouvait se tourner vers le programme d’entraînement de grands modèles de langage Outlier. À une condition près : accepter de n’être payé que 15 dollars de l’heure, soit à peine quelques centimes au-dessus du salaire minimum local.

Seconde condition, que certains travailleurs n’allaient découvrir qu’au fil des tâches : le temps passé à se former pour ces tâches n’était pas payé. Le temps passé à discuter avec les managers, les temps de pause, les réunions, les vacances, rien de tout cela n’était payé. Et si les intéressés tentent de faire des heures supplémentaires, celles-ci sont payées à un taux plus faible – autant de pratiques relativement récurrentes dans l’économie de la plateforme.

Outlier est une filiale de la société Scale AI, spécialiste de l’entraînement des systèmes d’IA dont Meta a racheté 49 % des parts pour 14 milliards de dollars fin juin, et débauché le fondateur Alexandr Wang.

Activités non payées

Que ce soit au Portugal, aux États-Unis, en Allemagne ou en Argentine, la cinquantaine de travailleurs des données interrogés par Algorithm Watch témoignent de pratiques similaires. S’ils incluaient le temps passé en formation, en travail administratif ou en réunion au calcul de leur temps dédié à entraîner des systèmes d’IA, alors le salaire perçu pour leurs tâches d’entraînement serait inférieur aux minimums légaux de chacun de leurs pays.

D’après les sociologues Milagros Miceli et Antonio Casilli, les pratiques consistant à ne pas rémunérer les périodes d’onboarding ou d’heures supplémentaires constituent du « vol de salaires ». D’autant que certains indiquent se retrouver coincés à effectuer des tâches dont le temps de réalisation est indiqué d’une heure, mais qui sont en réalité « trop complexes pour être réalisées en temps et en heure, si bien que la personne réalise bientôt qu’elle dépense bien plus de temps dans cette activité que ce que cette dernière doit leur rapporter ».

De fait, selon une étude menée en 2022 auprès d’employés des pays du sud, près de 34 % du temps alloué aux plateformes d’entrainement de système d’IA n’était pas payé. Auprès de Next, Antonio Casilli qualifiait l’IA d’industrie extractiviste, tant pour ses besoins en ressources matérielles et en énergie que pour le traitement qu’elle réservait aux entraîneurs et modérateurs de ses différents modèles.

Suspension inexpliquées et salaires non versés

Dans certains cas, les travailleurs ne sont même pas payés pour leurs activités, que ce soit à cause de divers bugs techniques décrits par la journaliste Karen Hao dans son enquête Empire of AI (Penguin Random House, non traduit), ou pour d’incompréhensibles suspensions de comptes. Auprès d’Algorithm Watch, un travailleur indien explique ainsi y avoir passé cinq heures par jour, pendant trois jours, pour l’équivalent de 20 à 30 dollars.

« Alors que j’attendais le paiement, ils m’ont envoyé un e-mail m’informant que j’avais enfreint leur politique et suspendu mon compte, indique-t-il au média. Lorsque je les ai contactés, je n’ai reçu aucune réponse satisfaisante. Je n’ai pas été payé du tout. » Alors que le patron de Scale AI déclarait en 2023 s’engager pour que les travailleurs de l’IA perçoivent des « salaires décents », les enquêtes qui montrent l’inverse s’accumulent.

Plusieurs affaires judiciaires aux États-Unis

Fondée en 2016 par Alexandr Wang, Scale AI s’est attirée les financements du Founders Fund de Peter Thiel, qui y a versé 100 millions de dollars en 2019, avant d’être suivi par Amazon et Meta. Parmi ses clients, l’entreprise compte Accenture, SAP ou encore Deloitte en Europe, et la plupart des acteurs de l’IA (Meta, OpenAI, Alphabet) aux États-Unis.

Dans la mesure où les pratiques salariales problématiques se multiplient – beaucoup de travailleurs se plaignent aussi de l’absence de régularité des tâches disponibles –, trois plaintes ont été déposées devant des tribunaux californiens contre plusieurs acteurs de l’entraînement de l’IA.

Dans l’une d’elle, déposée en décembre 2024, l’ancien contractuel Steve McKinney accuse Scale AI de « vol de salaire » et de « mauvaise classification des travailleurs ». La plainte comporte par ailleurs une mention de tactiques trompeuses, avec des promesses de salaire horaire de 25 dollars au moment de l’embauche, pour ensuite n’en verser qu’une portion une fois le travail effectué.

Une autre, déposée en janvier 2025, affirme que Scale AI aurait « délibérément refusé de payer des heures supplémentaires » et d’autres indemnités légales. Une troisième, déposée à la fois contre Scale AI, Outlier et HireArt, accuse les différents programmes et sociétés d’avoir mis fin aux emplois de 500 personnes sans respecter la durée légale de préavis.

Alltricks piraté : de faux mails avec de vrais pièges envoyés aux clients

12 août 2025 à 10:55
Allphishings
Alltricks piraté : de faux mails avec de vrais pièges envoyés aux clients

Alltricks s’est fait pirater son système d’envoi d’e-mails, qui passe visiblement par Sendinblue (Brevo). Des clients ont reçu des tentatives de phishing. La société continue son enquête pour voir s’il y a eu exfiltration de données.

La saison des fuites de données est au beau fixe, au grand dam de vos données personnelles et bancaires, avec des risques de phishing. C’est au tour de la boutique en ligne spécialisée dans le cyclisme d’en faire les frais, comme vous avez été plusieurs à nous le signaler (merci à vous !).

Certains ont, en effet, reçu un email de phishing provenant de la boutique en ligne, parfois sur alias utilisé uniquement pour cette enseigne, ce qui ne laisse que peu de doute quant à la provenance de « l’incident de cybersécurité » pour reprendre un terme à la mode.

Le système d’envoi d’e-mails piratés pour envoyer du phishing

L’email piégé affiche en gros un lien « Open in OneDrive », sur lequel il ne faut évidemment pas cliquer. Le lien semble légitime puisqu’il est de la forme « https://r.sb3.alltricks.com/xxxx ». Il reprend donc bien le domaine d’Alltricks, avec un sous domaine « r.sb3 ». Mais ce lien n’est qu’une redirection vers une autre adresse. Le domaine r.sb3.alltricks.com renvoie vers Sendinblue, une plateforme de gestion des newsletters.

C’est une pratique courante avec ce genre de service : les liens sont modifiés afin de pouvoir récupérer des statistiques sur le taux d’ouverture par exemple. Problème, impossible de savoir où mène ce lien juste en le regardant. Plus embêtant dans le cas présent, son domaine principal pourrait laisser penser que c’est un lien légitime, alors que non !

Hier, le revendeur a communiqué auprès de ses clients : « Nous souhaitons vous informer qu’une intrusion récente a affecté notre système d’envoi d’e-mails. Il est possible que vous ayez reçu, au cours des derniers jours, un message provenant d’adresses telles que : pro@alltricks.com, infos@alltricks.com
ou no-reply@alltricks.com
 ». La société ne donne pas plus de détails sur la méthode utilisée par les pirates.

Suivant les cas, « ces e-mails pouvaient contenir un lien vous invitant à : renouveler votre mot de passe, ouvrir un fichier Excel, consulter un document OneDrive ». Le revendeur ajoute qu’ils « ne proviennent pas de [son] équipe et ne doivent pas être ouverts ». Dans le cas contraire, il recommande « de modifier rapidement le mot de passe associé à votre compte e-mail ».

Pas de données bancaires… quid des données personnelles ?

Alltricks affirme « qu’aucune données bancaires et/ou de paiement ne sont concernées ». Comme toujours ou presque en pareille situation, l’enseigne affirme : « la sécurité de vos données est notre priorité. Nous avons immédiatement mis en place des mesures pour sécuriser notre système et éviter que cette situation ne se reproduise ».

Un lecteur nous précise avoir contacté le service client et obtenu une réponse précisant qu’une enquête était en cours afin de vérifier si des données avaient été exfiltrées. Dans sa réponse que nous avons consultée, la société affirme aussi qu’elle va se rapprocher de la CNIL afin de déclarer cet incident, comme la loi l’y oblige.

L’entreprise ne communique par contre pas de manière publique, que ce soit sur son site ou les réseaux sociaux. Pourtant, des clients en parlent sous une publication Facebook, l’un d’entre eux s’étonne d’ailleurs d’avoir reçu cet email de phishing.

☕️ Constellation Kuiper : Amazon dispose désormais de 102 satellites en orbite

12 août 2025 à 10:30

Le 11 août, Amazon a lancé sa quatrième mission Kuiper : KF-02, pour Kuiper Falcon 2. Comme celle de juillet, 24 satellites Kuiper étaient installés dans une fusée Falcon 9 de SpaceX. Avant cela, deux autres missions sur des fusées Atlas V d’United Launch Alliance s’étaient déroulées en juin et avril avec respectivement KA-02 et KA-01 (KA pour Kuiper Atlas).

« Les satellites se sont séparés de la fusée à une altitude de 465 kilomètres au-dessus de la Terre. Au cours des prochains mois, ils s’élèveront progressivement jusqu’à l’altitude qui leur a été assignée de 630 km », explique Amazon. Ils viendront donc rejoindre les 78 déjà en place. De son côté, SpaceX a récupéré son premier étage sur la barge « A Shortfall of Gravitas » dans l’océan Atlantique.

Le géant américain a déjà « sécurisé plus de 80 lancements » afin de déployer sa constellation en orbite basse, avec une combinaison de fusées d’Arianespace, de Blue Origin, de SpaceX et de United Launch Alliance (ULA). Plus de 3 200 satellites sont prévus à terme.

Amazon kuiper

Il y a quelques semaines, Amazon recevait le feu vert de l’Arcep (régulateur des télécoms) pour déployer son système de communication par satellites Kuiper en France. Starlink de SpaceX est déjà disponible dans de nombreux pays à travers le monde, notamment la France, et compte plus de 10 000 satellites en orbite.

☕️ Reddit a décidé de bloquer l’archivage par Internet Archive pour éviter le scraping des IA

12 août 2025 à 10:00

Le réseau social a décidé de bloquer l’archivage de ses pages de discussion par Internet Archive pour éviter le scraping effectué par des entreprises d’IA, explique The Verge.

Reddit et l’IA générative est une histoire compliquée. L’entreprise, dont le CEO d’OpenAI Sam Altman possède 9 % des parts, a rapidement rendu son API payante en réaction à la vague de l’IA générative. L’entreprise a maintenu ce projet malgré une fronde importante de ses utilisateurs.

une icône de l'application reddit affiche 2 notifications en attente

Plus récemment, l’entreprise expliquait qu’elle envisageait de vérifier ses utilisateurs avec l’outil de scan d’iris de Sam Altman pour contrer les messages générés par IA.

Maintenant, Reddit explique vouloir bloquer l’indexation de ses pages détaillées des publications, les commentaires et les pages de profils de ses utilisateurs par l’outil d’archivage Wayback Machine. À The Verge, l’entreprise explique : « Internet Archive fournit un service pour tout le web, mais nous avons été informés de cas où des entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle enfreignent les politiques des plateformes, y compris la nôtre, et extraient des données de Wayback Machine ». Reddit va permettre à Internet Archive d’archiver seulement sa page d’accueil.

« Nous entretenons une relation de longue date avec Reddit et continuons à discuter de ce sujet avec eux », a expliqué à nos confrères le directeur de la Wayback Machine, Mark Graham.

☕️ Copyright : Anthropic pourrait faire face à la plus grande class action jamais réunie

12 août 2025 à 09:20

Une action de groupe qui pourrait « ruiner financièrement » l’intégralité de l’industrie de l’IA, si les plus de 7 millions de requérants potentiels finissent par rejoindre le litige et imposer une forme de règlement financier.

Telle est l’action judiciaire face à laquelle Anthropic a fait appel il y a quelques jours aux États-Unis, estimant que si l’action suivait son cours, elle pourrait se retrouver à devoir payer des « centaines de milliards de dollars de dommages et intérêts » à l’issue d’un procès qui doit se tenir dans quatre mois.

En jeu, rappelle Ars Technica : le droit des auteurs de plus de sept millions d’œuvres, dont chaque auteur ou ayant-droit pourrait potentiellement se joindre à l’action et déclencher une amende susceptible de s’élever à 150 000 dollars.

Face à la justice, Anthropic souligne qu’elle pourrait décider plus prudent de trouver un accord à l’amiable en amont du procès, plutôt que de présenter des moyens de défense de ses modèles d’IA lors de ce dernier. L’entreprise s’inquiète de créer là un précédent pour toute l’industrie de l’IA, dans la mesure où les plaintes sur les questions de copyrights sont nombreuses.

Plusieurs groupes de défense des droits des auteurs soutiennent Anthropic dans sa requête, parmi lesquelles l’Authors Alliance, l’Electronic Frontier Foundation, l’American Library Association, l’Association of Research Libraries et Public Knowledge.

Ensemble, ces entités ont souligné que le format de l’action collective était complexe à mettre en œuvre pour des enjeux de droits d’auteur, et que l’affaire des Google Books avait déjà démontré la complexité, pour les auteurs, de faire valoir leurs droits, avoir connaissance du procès en cours, et éventuellement récupérer les dommages et intérêts qui leur étaient dus.

GPT-5 face aux critiques quelques jours après sa sortie

12 août 2025 à 08:44
Pas d'un si haut niveau de réflexion
GPT-5 face aux critiques quelques jours après sa sortie

OpenAI affirmait à la sortie que GPT-5 était plus performant et moins flatteur que les versions précédentes. Quelques jours après, le modèle « unifié » essuie les mêmes critiques que ses prédécesseurs sur ses réponses à de simples questions logiques ou mathématiques. Ce constat bat en brèche l’affirmation d’une expertise de niveau doctorat sur n’importe quel sujet clamé par Sam Altman.

Lors de la présentation du nouveau modèle GPT-5 de son entreprise, le CEO d’OpenAI, Sam Altman, a déclaré que c’est « la première fois que l’on a vraiment l’impression de parler à un expert dans n’importe quel domaine, comme un expert titulaire d’un doctorat », racontait la semaine dernière la BBC. Depuis, des utilisateurs ont montré les limites de ce modèle présenté comme « une étape significative » pour l’entreprise par son dirigeant.

Ce n’est pas la première fois qu’OpenAI clame un niveau PhD (doctorat) pour l’un de ses modèles. Comme nous l’écrivions il y a deux mois, l’entreprise affirmait déjà en septembre 2024 que son modèle o1 « dépassait le niveau d’un docteur [human PhD-level accuracy] » sur un benchmark de physique, de biologie et de chimie (le GPQA, créé en 2023 par des chercheurs de l’Université de New York, d’Anthropic et de la startup Cohere). Rappelons encore, comme nous le faisions à l’époque, que l’attribution d’un doctorat ne se fait pas sur la base d’un savoir à recracher.

Des difficultés sur des problèmes simples de logique

Plusieurs utilisateurs, comme le journaliste de l’agence de presse Reuters Peter Thal Larsen, ont pu tester les difficultés de GPT-5 pour compter le nombre de « b » dans le mot « blueberry », par exemple. Le modèle génère un message affirmant qu’il y en a 3. Il faut créer une discussion d’accompagnement comme avec un enfant de primaire pour qu’il génère un message avec le bon compte.

D’autres ont montré avec des questions de logique simple que le modèle présenté par OpenAI comme d’un niveau très élevé de réflexion réitérait le même genre d’erreurs que ses prédécesseurs. Interrogé pour savoir si, d’un point de vue théorique, il préférait avoir une jambe plus courte ou une jambe plus longue, le chatbot d’OpenAI utilisant ce nouveau modèle génère ainsi une réflexion pseudo-logique en faveur d’une jambe plus courte.

Ces exemples montrent que GPT-5 n’est sans doute pas une étape si « significative » que ça dans l’avancée de l’IA générative. Mais, pour le développeur Simon Willison, qui a pu tester le modèle avant sa sortie, « c’est [son] nouveau modèle préféré ». « Il s’agit toujours d’un LLM, ce n’est pas un changement radical par rapport à ce que nous avions auparavant, mais il fait rarement des erreurs et semble généralement compétent, voire parfois impressionnant, dans les domaines où j’aime utiliser des modèles », ajoute-t-il.

Un système pas au point le jour du lancement

Répondant aux premières impressions négatives de certains utilisateurs, Sam Altman a affirmé vendredi 8 aout sur X que « GPT-5 semblera plus intelligent à partir d’aujourd’hui ». Il a ajouté qu’ « hier [jeudi 7 aout, ndlr], l’autoswitcher est tombé en panne et a été hors service pendant une bonne partie de la journée, ce qui a donné l’impression que GPT-5 était beaucoup moins intelligent. De plus, nous apportons quelques modifications au fonctionnement de la limite de décision, ce qui devrait vous aider à obtenir plus souvent le bon modèle ».

En tant que « modèle unifié », GPT-5 est censé évaluer le degré de précision de la réponse à apporter et choisir la branche vers laquelle diriger le traitement, selon la complexité de la requête. Il semble que ce système n’était pas au point lors du lancement.

Dans un billet au vitriol, largement repris, Gary Marcus avance que GPT-5 est à la fois « en retard, surfait et décevant », et que s’il « représente peut-être une amélioration quantitative modérée (et il est peut-être moins cher), il échoue toujours de la même manière qualitative que ses prédécesseurs, aux échecs, au raisonnement, à la vision ; même parfois au décompte et aux mathématiques de base », et « les hallucinations persistent ».

Une stratégie révisée à la hâte

D’ailleurs, dans un « Ask me anything » organisé par Reddit ce week-end, le CEO d’OpenAI semblait revenir sur la décision de l’entreprise de ne plus laisser le choix de l’utilisation de tel ou tel modèle à ses utilisateurs, comme il l’avait présenté la semaine dernière. Sam Altman a affirmé qu’OpenAI allait réintroduire la possibilité de choisir spécifiquement le modèle GPT-4o pour les utilisateurs Plus.

Le principe de « modèle unifié » doit aussi permettre à l’entreprise de mieux gérer ses dépenses énergétiques, en donnant à traiter les réponses simples à des modèles moins énergivores. Mais comme le rappelle le Guardian, OpenAI est très opaque concernant ses dépenses énergétiques et il est donc difficile de savoir si ce système permettra de réelles économies d’énergie.

☕️ Donald Trump vante maintenant l‘« histoire incroyable » du CEO d’Intel

12 août 2025 à 08:28

En fin de semaine dernière, Donald Trump affirmait sans détours, sur sa plateforme Truth, que le CEO d’Intel faisait « face à un grave CONFLIT d’intérêts » et qu’il devait « immédiatement démissionner ». Le ton était ferme, le verdict sans appel : « Il n’y a pas d’autre solution à ce problème ». Depuis le week-end est passé et Donald Trump a changé d’avis.

Cette déclaration faisait suite à une lettre d’un sénateur avec des questions sur « la sécurité nationale des États-Unis » et les liens de Lip-Bu Tan avec des entreprises chinoises. Le CEO d’Intel avait répondu dans une lettre ouverte que « beaucoup de désinformations ont circulé concernant mes anciens postes ». Une réunion était prévue avec le président des États-Unis hier.

C’est de nouveau sur son réseau social que Donald Trump donne des nouvelles de cet entretien, réalisé avec Howard Lutnick (secrétaire au Commerce) et Scott Bessent (secrétaire au Trésor) : « La réunion a été très intéressante. Son succès et son ascension sont une histoire incroyable ». Il ne parle plus de démission.

Le président ajoute que les discussions vont se poursuivre avec son cabinet, qui lui fera des suggestions la semaine prochaine. Pour Engadget, cela ne fait aucun doute, « le CEO d’Intel a réussi à courtiser le président Trump »… pour l’instant ? Les choses peuvent bouger d’ici à la semaine prochaine.

Reçu avant avant-hierNext

☕️ États-Unis : sur le marché de l’occasion aussi, le prix des Tesla continue de plonger

11 août 2025 à 16:37

Alors que le prix à la revente des cybertruck traduit les difficultés de Tesla à remonter dans l’estime de la population, un acquéreur bien spécifique a signifié son intérêt pour deux véhicules de ce type : l’armée des États-Unis, qui a décidé de s’en servir… comme cible d’entraînement.

Quand bien même le pick-up électrique avait été présenté comme véhicule du futur, totalisant plus de 180 000 pré-commandes quelques jours à peine après avoir été dévoilé en 2019, voilà que son prix moyen de revente a plongé de plus de 30 % sur un an aux États-Unis.

À ses côtés, repère Gizmodo, le prix moyen de rachat de n’importe quel véhicule Tesla est désormais passé sous la moyenne du prix de rachat des véhicules aux États-Unis (qui se situe à 28 048 dollars). À 27 852 dollars, le montant des Tesla d’occasions encaisse une baisse de 14 % sur un an, tiré vers le bas par les engagements et action politique du patron de la marque.

D’après The War Zone, il y a bien un acteur intéressé par les véhicules : l’armée des États-Unis vient en effet de se porter acquéreur de deux Cybertruck pour en faire des cibles d’entraînements.

S’ils sont les seuls à être explicitement nommés, les véhicules électriques sont néanmoins cités aux côtés de plusieurs modèles de voitures dans les documents officiels. 
L’armée ne suffira pas à renflouer les caisses de Tesla avec cet usage inhabituel, cela dit : elle indique que les modèles recherchés n’ont « pas besoin d’être en état de marche ».

L’administration Trump impose son idéologie dans les financements de la recherche

11 août 2025 à 15:25
Sans gêne
L’administration Trump impose son idéologie dans les financements de la recherche

Un décret signé par Donald Trump et publié jeudi 7 août impose sa vision au monde scientifique en modifiant la façon dont les financements aux différents projets scientifiques sont attribués aux États-Unis. Le texte implique de prendre davantage en compte l’avis des directions nommées par Trump plutôt que celui des scientifiques qui auront évalué les projets.

Après avoir déstabilisé le fonctionnement de la recherche de son pays, supprimé des milliers de postes de personnels scientifiques, baissé drastiquement les budgets d’agences scientifiques comme la NASA et censuré le travail de chercheuses et chercheurs sur le climat, le genre et bien d’autres sujets, Donald Trump impose sa vision aux agences scientifiques étasuniennes.

Des récompenses seulement pour « la réalisation des priorités politiques du président »

Les financements de la recherche aux États-Unis vont maintenant dépendre davantage de l’avis des responsables des agences nommé par Donald Trump que de celui des chercheurs. Dans un arrêté publié ce jeudi 7 aout, le président étasunien a décidé d’une évolution importante dans l’attribution des financements pour que les projets qui ne suivent pas ses idées ne soient pas financés.

Ce texte, qui s’appuie sur des accusations de politisations de la recherche par la gauche, demande aux directions des agences étasuniennes de financement de la recherche comme la National Science Foundation (NSF) et le National Institutes of Health (NIH) de ne récompenser que des projets qui « contribuent de manière manifeste à la réalisation des priorités politiques du président ».

Le peer-review des financements outrepassé politiquement

Selon ce texte, les responsables d’agences nommés par Donald Trump et leurs équipes ne devront plus « ratifier de manière administrative ni se conformer systématiquement aux recommandations d’autrui lors de l’examen des appels à projets ou des attributions discrétionnaires, mais [devront] plutôt faire appel à leur jugement indépendant ». Si « autrui » n’est pas spécifié, la revue Science explique que cela permettrait aux directions des agences de passer outre les avis des chercheurs, processus nommé « peer-review » dans le milieu.

Depuis des années, les agences étasuniennes de financement de la recherche (NSF, NIH et les autres) ont mis en place un système qui alloue de l’argent à des projets de recherche sur appels. Les chercheurs remplissent des dossiers et ceux-ci sont évalués par leurs pairs. Ce système a été copié un peu partout dans le monde. L’European Research Council (ERC) et en France, l’ANR, fonctionne de cette façon pour l’attribution de leurs financements.

Jusque-là, les agences étatsuniennes s’appuyaient notamment sur l’évaluation par des chercheurs extérieurs aux projets pour décider lesquels allaient avoir droit à un financement. Comme l’explique Forbes, « bien que les systèmes [d’attribution des financements] et les processus qui en découlent soient loin d’être parfaits, ils ont été mis en place pour que les décisions soient davantage fondées sur la recherche et les priorités scientifiques et qu’elles soient davantage entre les mains de véritables scientifiques plutôt que de politiciens et d’autres personnes ayant des intérêts politiques ou commerciaux. Ils sont également conçus pour aider à prévenir la corruption ».

« Nous avons déjà vu cette administration prendre des mesures pour exercer son autorité qui ont entraîné des retards, des gels et la résiliation de subventions représentant des milliards de dollars », affirme à la revue Science l’ancienne responsable à la NIH, Carrie Wolinetz, aujourd’hui lobbyiste pour Lewis-Burke Associates. « Cela reviendrait à codifier ces mesures d’une manière qui représente une véritable politisation de la science, ce qui serait une très mauvaise idée », ajoute-t-elle.

Une politisation justifiée par des accusations de politisations antérieures

Ce texte, qui donne donc plus de pouvoir à l’administration politique dans l’attribution des financements, s’appuie sur des accusations de politisation du système par les républicains depuis des années. Le texte signé par Donald Trump s’appuie sur un rapport [PDF] du sénateur républicain Ted Cruz de 2024 qu’il qualifie d’ « étude » pour accuser la NSF d’avoir financé des études sur la diversité, l’équité et l’inclusion, ainsi que d’autres initiatives que le président s’empresse de qualifier « d’initiatives d’extrême gauche » sans entrer dans les détails.

Il cite également le financement par le NIH du laboratoire de Wuhan qui serait à l’origine de la pandémie de Covid-19, mais aussi celui d’outils de modération des réseaux sociaux par IA comme WiseDex, qualifiés par les Républicains [PDF] d’ « outils de censure ».

Dans ce texte, Donald Trump déplore que la NSF ait financé des chercheurs qui n’ont pas les mêmes regards politiques qu’il accuse d’avoir « promu le marxisme, la propagande de la lutte des classes et d’autres idéologies anti-américaines dans leurs classes, sous le couvert d’une recherche rigoureuse et réfléchie ». Rappelons que ces financements sont attribués à des projets de recherche et non à des enseignements.

« Il s’agit là d’une prise de pouvoir considérable par décret présidentiel… », déplore sur Bluesky l’ancien directeur de l’institut des sciences médicales du NIH, Jeremy Berg. « Jamais aucune personne nommée à des fonctions politiques n’a exercé ce genre de pouvoir par le passé », a-t-il ajouté auprès de la revue scientifique Nature.

Une pression politique qui se fait sentir partout dans l’administration étasunienne

La pression de Donald Trump sur les administrations étasuniennes ne se fait pas sentir que sur les agences scientifiques. En effet, début aout, après de très mauvais chiffres de l’emploi, le dirigeant des États-Unis a renvoyé la responsable des statistiques Erika McEntarfer et a affirmé sur son réseau social Truth que « L’économie est en plein essor sous “Trump”  ».

Du côté du renseignement aussi, des anciens membres des services de renseignement, de la diplomatie, de la défense et de la sécurité nationale des États-Unis tirent la sonnette d’alarme contre la politisation et les représailles dans une lettre ouverte publiée ce samedi 9 aout.

☕️ USA : les défenseurs de la neutralité du Net ne feront pas appel devant la Cour suprême

11 août 2025 à 14:35

Les groupes de défense états-uniens qui avaient tenté de défendre les règles fédérales en matière de neutralité du Net devant les tribunaux ne feront pas appel, avançant qu’ils ne font pas confiance à la Cour suprême pour statuer équitablement sur la question, relève Ars Technica.

Les règles en faveur de la neutralité du net avaient été mises en œuvre par la Federal Communications Commission (FCC) sous l’ère Obama, puis abrogées pendant le premier mandat de Trump, et rétablies sous Biden. Les lobbies du secteur des télécommunications avaient contesté leur rétablissement, et obtenu son invalidation par la FCC en janvier 2025.

Dans un communiqué de presse, quatre ONG expliquent qu’il ne sert à rien de faire appel : quand bien même la Cour Suprême leur donnerait raison, la FCC supprimerait de nouveau la neutralité du Net.

« L’élection de Trump a fait basculer la majorité de la FCC vers des idéologues qui ont toujours pris le parti de l’industrie du haut débit sur cette question cruciale », explique Matt Wood, vice-président de la Free Press. Il note en outre que « les juges qui composent la majorité actuelle de la Cour suprême ont fait preuve d’hostilité à l’égard d’un raisonnement juridique solide sur cette question précise et sur toute une série d’autres sujets ».

« La décision de la 6e Cour d’appel en début d’année était spectaculairement erronée, et les protections qu’elle a annulées sont extrêmement importantes. Mais plutôt que d’essayer de vaincre une agence qui a changé de mains et une majorité de la Cour suprême qui se soucie très peu de l’État de droit, nous continuerons à nous battre pour l’accessibilité et l’ouverture de l’internet au Congrès, dans les assemblées législatives des États et dans d’autres procédures judiciaires dans tout le pays », a précisé M. Wood.

Ars Technica souligne que la Californie a en effet réussi à consacrer la neutralité du Net. Les fournisseurs de services Internet ont tenté de faire annuler la loi, mais les tribunaux ont décidé que les États pouvaient réglementer la neutralité du réseau lorsque la FCC ne le faisait pas.

☕️ Firefox 141 critiqué pour la consommation excessive des suggestions par IA

11 août 2025 à 11:49

Avec la version 141 du navigateur, Firefox a ajouté une nouvelle fonctionnalité : utiliser une IA (locale) pour « suggérer des onglets et des noms pour les groupes d’onglets ». Le fonctionnement est détaillé par ici.

L’éditeur est critiqué sur Reddit par des utilisateurs se plaignant d’une consommation excessive des ressources CPU, avec donc une baisse de l’autonomie sur un ordinateur portable, comme le rapporte Neowin.

Selon plusieurs retours, la cause serait imputable au processus Inference, qui ne laisse que peu de doute quant à son utilité. Nos confrères rappellent qu’il est possible de désactiver ces fonctionnalités en se rendant dans « about:config ».

Pour désactiver le chatbot AI, il faut mettre le paramètre browser.ml.chat.enabled à false et pour le regroupement des onglets, c’est browser.tabs.groups.smart.enabled.

Mozilla a mis en ligne des versions 141.0.2 et 141.0.3 de son navigateur, mais les notes de versions n’indiquent pas de changement sur l’inférence de l’IA locale.

Si vous utilisez Firefox et si vous êtes confronté à ce souci, n’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires.

Le gouvernement des États-Unis prendra une part des ventes de NVIDIA et AMD en Chine

11 août 2025 à 11:28
Profits vs security
Le gouvernement des États-Unis prendra une part des ventes de NVIDIA et AMD en Chine

NVIDIA et AMD ont conclu un accord inhabituel avec le gouvernement des États-Unis sur leurs ventes de puces dédiées à l’IA en Chine.

NVIDIA et AMD devraient verser aux États-Unis 15 % du chiffre d’affaires réalisé en vendant des puces dédiées à l’intelligence artificielle en Chine. Cet accord très inhabituel a été signé un mois après que Nvidia a obtenu l’autorisation de vendre sa puce H20 en Chine. Depuis, le gouvernement n’avait pourtant pas publié les licences qui auraient effectivement permis ces ventes.

Le 6 août, le directeur général de NVIDIA Jensen Huang s’est rendu à la Maison-Blanche, selon les sources du Financial Times et du New-York Times, et a accepté de céder des parts du profit tiré des ventes en Chine. Deux jours plus tard, le ministère du Commerce accordait les premières licences nécessaires aux ventes.

Licences d’export accordées

De même, les ventes des puces MI308 d’AMD en Chine avaient été bloquées par le gouvernement Trump en avril et devraient profiter du même accord.

S’il est arrivé par le passé que le ministère du Commerce des États-Unis n’accepte de fournir des licences d’export qu’en l’échange d’une part des revenus, cette opération-ci s’intègre dans des pratiques interventionnistes désormais récurrentes du gouvernement Trump.

Avec des prévisions de ventes de 15 milliards de dollars de puces NVIDIA et de 800 millions de dollars de puces AMD, selon l’institut Bernstein Research, le gouvernement pourrait récupérer jusqu’à 2 milliards de dollars de cet accord.

Suspicions chinoises

Pour les experts du secteur, en revanche, celui-ci pourrait pousser la Chine à exercer le même type de pression financière sur d’autres sociétés stratégiques du numérique. Quand bien même les États-Unis continuent d’empêcher NVIDIA de vendre ses puces les plus avancées, beaucoup redoutent que le commerce des H20 suffisent à accélérer les compétences chinoises en matières d’IA. Les dirigeants du domaine, eux, argumentent que leur permettre de vendre leurs produits leur permet de rester dans la course concurrentielle.

La semaine dernière, Donald Trump a indiqué que les entreprises de la tech devraient payer des droits de douane de 100 % sur leurs semi-conducteurs construits à l’étranger si elles n’investissaient pas aux États-Unis.

En Chine, le gouvernement chinois a de son côté convoqué Jensen Huang en juillet pour évoquer avec lui la possibilité que les puces H20 soient équipées de backdoor posant des risques de sécurité. En réaction, NVIDIA a publié un article niant une telle possibilité et critiquant le projet du Congrès des États-Unis de passer un texte dédié à la sécurité des puces électroniques, qui obligerait l’entreprise à suivre ses produits pour éviter que la technologie ne soit introduite clandestinement en Chine.

☕️ Marks & Spencer a mis près de quatre mois à se relever d’une cyberattaque

11 août 2025 à 11:04

En avril, Marks & Spencer était victime d’un « incident de cybersécurité ». La chaine de magasins avait alors suspendu les commandes en ligne et son service Click and Collect ! Il n’était plus possible de payer en sans contact, rapportait la BBC. Les pirates, qui se revendiquent comme appartenant au groupe DragonForce, avaient envoyé au patron de Marks & Spencer une lettre d’insultes et une demande de rançons, toujours selon nos confrères.

Cette cyberattaque était, selon l’enseigne, les conséquences d’une « erreur humaine », sans plus de précision. Le National Cyber Security Centre et le régulateur britannique Information Commissioner’s Office (ICO) avaient été informés de l’incident. Pour juguler cette cyberattaque qualifiée de « traumatisante », la société anglaise s’était aussi tournée vers… les autorités américaines et le FBI.

des petits lapins face à de multiples pièges et dangers sournois

L’attente aura été longue pour un retour complet à la normale. Marks & Spencer « a repris les commandes de vêtements en click and collect après une interruption de près de quatre mois suite à un piratage informatique et à un vol de données », explique Reuters. Les commandes en ligne ont repris en juin, après 46 jours d’indisponibilité.

En mai, l’entreprise prévoyait que cette cyberattaque lui couterait la bagatelle de 300 millions de livres (soit 346 millions d’euros environ) sur son exercice 2025/26, mais « espérait réduire de moitié l’impact grâce à l’assurance et à une maîtrise des coûts ».

Entre le début de la cyberattaque en avril et la résolution des derniers soucis, il s’est donc passé près de quatre mois. L’occasion de rappeler l’importance des protections face aux attaques toujours plus nombreuses, mais aussi des plans de reprise d’activité.

Free Mobile met en service des milliers de sites 4G dans les 900 MHz

11 août 2025 à 09:28
Le début d’un mercato des fréquences ?
Free Mobile met en service des milliers de sites 4G dans les 900 MHz

Free Mobile passe la seconde sur la 4G dans les 900 MHz. L’opérateur obtient près de 6 000 autorisations supplémentaires en un mois et met en service près de 4 000 sites.

Au mois de juillet, l’Agence nationale des fréquences indiquait dans son rapport que Free Mobile accélérait dans le déploiement de la 4G sur les 900 MHz. Alors que l’opérateur n’avait aucune autorisation de déploiement au début de l’année, il est passé à moins d’une vingtaine en mars, un peu plus de 300 en avril et près d’un millier en juillet.

Au 1ᵉʳ août, l’opérateur pulvérise les compteurs avec 5 873 autorisations supplémentaires, pour arriver à un total de 6 796 sites autorisés dans les 900 MHz pour de la 4G. Attention, il ne s’agit que d’autorisation, pas de sites mis en service.

Free met en service ses premiers sites 4G dans les 900 MHz

L’observatoire qui vient d’être mis en ligne fait aussi le point sur les mises en services : ils sont au nombre de 3 873. C’est la première fois que des sites ont été mis en service, selon les rapports de l’ANFR. Free est d’ailleurs toujours le seul sur cette fréquence pour la 4G. Orange a bien quatre autorisations depuis un moment, mais aucune mise en service.

Le graphique ci-dessous montre bien l’explosion du nombre de sites 4G dans les 900 MHz :

Pourquoi les fréquences dans les 900 MHz sont-elles intéressantes ?

Pour rappel, cette fréquence de 900 MHz est intéressante, car elle porte loin et pénètre mieux dans les bâtiments. On parle parfois de fréquences en or pour celle sous le GHz. Contrairement à Free, les trois autres opérateurs utilisent les 900 MHz pour la 2G, avec environ 20 000 autorisations et presque autant de mises en service.

Free Mobile a bien activé des sites 2G dans les 900 MHz pendant quelques mois en 2022, mais il les a rapidement fermés. Comme nous l’avions expliqué, le calendrier avait de quoi surprendre. En décembre 2022, l’Arcep validait la prolongation de l’itinérance de la 2G et de la 3G de Free Mobile sur le réseau d’Orange, au 1ᵉʳ janvier 2023, plus aucun site 2G n’est en service par Free Mobile.

Les quatre opérateurs déploient par contre de la 3G sur les 900 MHz. Comme la 2G et la 3G sont vouées à disparaitre des réseaux mobiles français à plus ou moins courte échéance – ce qui n’est pas sans faire grincer des dents –, la réutilisation de la bande des 900 MHz devrait être de plus en plus courante.

Pour rappel, les licences des opérateurs sont neutres technologiquement depuis bien longtemps, ils peuvent donc déployer la technologie qu’ils souhaitent sur leurs fréquences. De la 2G à la 5G, mais aussi de la 6G quand elle sera disponible ou tout autre technologie.

700, 800 et 900 MHz : les vases communicants version télécoms

La situation de Free sur les fréquences basses est différente de celle de ses concurrents : l’opérateur n’a remporté aucune enchère dans les 800 MHz et ne dispose donc pas de fréquence. L’idée de Free est donc visiblement d’utiliser une partie de la bande des 900 MHz pour de la 4G et ainsi libérer de la place dans les 700 MHz pour la 5G. Cette fréquence est pour rappel actuellement utilisée aussi bien pour la 4G que la 5G.

L’opérateur applique donc le principe des vases communicants, surtout avec la fin de la 3G en approche : les 900 MHz utilisés par la 3G passent progressivement vers de la 4G, permettant de libérer de la place dans les 700 MHz en 4G, qui libère à son tour de la place dans les 700 MHz pour la 5G.

Bilan de la 4G chez les quatre opérateurs

Dans le bilan de l’ANFR, il est précisé que, au 1er août, 70 685 sites 4G sont autorisés. 67 109 sont en métropole, dont 62 555 ont été mis en service. Voici le bilan des sites 4G en métropole, opérateur par opérateur :

  • Bouygues Télécom (29 918 sites,+ 140 en juillet 2025) ;
  • Free Mobile (29 521 sites,+ 177 sur la même période) ;
  • Orange (31 913 sites, – 17 sur la même période) ;
  • SFR (29 418 sites,+ 237 sur la même période).

Le nombre négatif en face d’Orange n’est pas une erreur typographique, il s’agit vraiment d’une baisse selon l’observatoire. Ce dernier fonctionne sur des déclaratifs des opérateurs, il se peut donc que des erreurs aient été remontées et que des correctifs aient été appliqués. Bien évidemment, Orange et les autres peuvent aussi arrêter d’utiliser certains sites, expliquant aussi une baisse des autorisations et des mises en service.

Voici les deux tableaux de l’ANFR sur la 4G. Celui de gauche représente le bilan au 1er août, celui de droite les variations par rapport aux chiffres du mois dernier. Le bilan complet de l’observatoire se trouve par ici (pdf).

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