Meta veut maitriser toute la chaine publicitaire en remplaçant les créateurs par de l’IA
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Non contente d’être, derrière Google, une des plus grosses régies publicitaires sur internet avec Meta Ads, l’entreprise de Mark Zuckerberg ambitionne de s’attaquer à un autre maillon de la chaine publicitaire : la création. Meta projette de proposer des outils, utilisant l’IA générative, qui permettent aux marques de créer leurs publicités du début à la fin.
Meta devrait proposer, d’ici la fin de l’année, des outils permettant aux entreprises de créer des publicités et de cibler les personnes auxquelles elles s’adressent, grâce à ses outils d’intelligence artificielle.
Si Meta Ads, la plateforme publicitaire de Meta, commence déjà à proposer de l’A/B testing en générant des variantes de publicités existantes, l’entreprise pense pouvoir proposer aux marques la possibilité de monter des concepts publicitaires de A à Z, expliquent plusieurs sources du Wall Street Journal.
Mark Zuckerberg l’évoquait déjà le mois dernier dans le podcast de Ben Thompson Stratechery. Pour lui, l’une des opportunités qu’apporte l’IA est d ‘ « optimiser le secteur de la publicité ». Le CEO de Meta affirmait que son entreprise maitrisait désormais complètement le profilage des potentiels clients.
L’objectif de Mark Zuckerberg : maitriser la chaine publicitaire
« Mais il reste toujours la partie créative », avait-il ajouté. « C’est-à-dire que les entreprises viennent nous voir et ont une idée de leur message, de leur vidéo ou de leur image, et c’est assez difficile à produire, mais je pense que nous en sommes assez proches », en référence à ses outils d’IA générative.
Dans ce podcast, Mark Zuckerberg exprimait clairement sa volonté de maitriser toute la chaine publicitaire : « Nous allons arriver à un point où vous êtes une entreprise, vous venez nous voir, vous nous dites votre objectif, vous vous connectez à votre compte bancaire, vous n’avez besoin d’aucune création, vous n’avez besoin d’aucun ciblage démographique, vous n’avez besoin d’aucune mesure, vous avez juste besoin de lire les résultats que nous produisons ». Et d’ajouter : « Je pense que cela va être énorme, je pense qu’il s’agit d’une redéfinition de la catégorie de la publicité ».
Ciblage et adaptation de la publicité à la cible
Selon le Wall Street Journal, le projet de Mark Zuckerberg est bien en route. Les outils boostés à l’IA que Meta développe doivent permettre à une marque d’obtenir une pub finalisée comprenant image, vidéo et texte. Tout ça en ne donnant au système qu’une image du produit et son objectif budgétaire. L’outil de Meta déciderait quelles personnes viser, en proposant bien sûr de cibler des utilisateurs de ses réseaux sociaux Facebook et Instagram.
L’entreprise prévoit même de pouvoir modifier les rendus des publicités en fonction des données qu’elle possède sur les utilisateurs cibles. « Une personne qui voit une publicité pour une voiture dans un endroit enneigé, par exemple, peut voir la voiture en train de gravir une montagne, alors qu’une personne qui voit une publicité pour la même voiture dans une zone urbaine la verra rouler dans une rue », explique le Wall Street Journal.
Quelles entreprises visées ?
Il est pour l’instant difficile de juger de l’efficacité de ces outils tant qu’ils ne sont pas disponibles. Meta, comme toutes les autres entreprises d’IA générative, n’a pas résolu le problème des « hallucinations » des modèles. Et, si un utilisateur lambda peut passer outre lorsqu’il fait de petites vidéos personnelles pour les réseaux sociaux, ce peut être plus gênant pour la publicité d’une entreprise.
« La sécurité des marques est encore une question importante, c’est pourquoi les laisser faire et optimiser la création est un concept effrayant », affirmait le CEO d’une agence de publicité, interrogé par The Verge suite aux déclarations de Mark Zuckerberg.
Le Wall Street Journal, de son côté, évoque plutôt « une aubaine pour les petites et moyennes entreprises, qui représentent la plupart des annonceurs sur les plateformes de Meta et n’ont souvent pas de gros budgets pour la création de publicités ». Mais les sources du journal précisent que les outils développés par Meta demandent énormément de puissance, voire des modèles spécifiques à chaque marque.
Une autre question reste en suspens : en se donnant la possibilité de maitriser toute la chaine publicitaire, Meta ne risque-t-elle pas d’attirer l’œil des autorités de régulation ?